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eçu pour son doctorat plusieurs bourses d’excellence, dont la bourse d’études supérieures Vanier. « Je me suis longtemps cherché tant aux
niveaux physique que mental et émotionnel. En revanche, d’un point de vue scolaire, j’ai su très vite comment je pouvais m’en sortir et ça a
sûrement aidé à me donner un équilibre, une confiance et une estime de moi que je ne trouvais pas à cette époque à l’extérieur, dans la
famille ou avec mes amis. J’étais assez instable émotionnellement. » L’éducation a été le roc sur lequel celui qui s’appelait à l’époque Marie-
Joëlle a pu se construire. D’ailleurs, l’année où sa mère meurt d’un cancer, c’est dans les études qu’il se réfugie, là où tout est construit, organisé,
et où il se sent vraiment à sa place.
Rebelle, Mathieu-Joël l’est jusque dans le choix des études universitaires : «Mon père voulait que je fasse médecine comme mon frère, d’autant
que j’excellais dans les sciences pures. Mais je voulais avoir un métier qui corresponde aussi à ce que j’aime, c’est-à-dire les relations
avec les gens. J’ai donc choisi la psychologie communautaire, avec comme objectif de devenir intervenant auprès des jeunes toxicomanes.
Mais je me suis vite rendu compte après un stage que c’était très exigeant de travailler avec des gens vivant de la détresse. Je suis une personne
très sensible et qui est touchée facilement par la détresse d’autrui. Et puis j’ai découvert la recherche en psychologie, et j’ai adoré.»
Pour autant, le doctorant ne s’est pas enfermé dans une tour d’ivoire le coupant des siens. Il participe comme formateur et chercheur au
GRIS-Montréal, tout comme il donne du temps pour l’ATQ. «C’est important pour moi d’être engagé et que le travail que je peux faire à l’université
puisse avoir aussi des implications sur le terrain. De plus, ma position privilégiée comme doctorant donne aussi une crédibilité
quand les organismes communautaires au sein desquels je m’implique veulent aller chercher des subventions de recherche. Je joins mon
CV aux demandes et ça leur ajoute du poids, je crois.»
Mais son engagement social ne s’arrête pas là. Il y a environ deux ans, Mathieu-Joël a fait sa transition de femme à homme. Dans le département
où il étudie, celui que tout le monde connaissait sous le nom de Marie-Joëlle est devenu Mathieu-Joël. «C’est sûr que dans le milieu
où j’évolue, la crédibilité que j’ai en tant que jeune chercheur a fait que les collègues, une fois la surprise passée, ont accepté plus facilement.
Certains d’ailleurs m’ont dit que grâce à moi ils comprenaient mieux toute la question trans. Et je suis complètement out dans le milieu
universitaire. J’ai donné un jour une conférence devant deux cents chercheurs qui avaient entre les mains un article que j’avais rédigé avant
ma transition et qui était signé Marie-Joëlle. Je leur ai dit d’entrée de
jeu qu’ils avaient en face d’eux l’auteure de cet article, mais que maintenant
j’étais un homme et que je m’appelais Mathieu-Joël. Je pense
que je contribue à donner une image positive des personnes trans.
Trop souvent encore, on considère qu’elles sont fuckées… Et moi je
présente une image différente, et je pense que ça peut faire une différence.»
Déterminé à se faire une place comme chercheur reconnu en psychologie,
Mathieu-Joël souhaite ainsi faire avancer la cause des personnes
trans. Accepté dans son milieu familial et dans son milieu de
travail, il souhaite que son expérience puisse servir à d’autres. Non
pas comme modèle, mais comme preuve que l’on peut avoir un pouvoir
pour être heureux et un pouvoir pour changer les choses. Et puis,
les défis ne lui ont jamais fait peur, bien au contraire.
6 DENIS DANIEL BOULLÉ
912021
MONT-ROYAL
Clinique
Vétérinaire Féline
POUR L’AMOUR DES CHATS
Dre Martine Trudel M.V.
Dre Rachel Frenette
www.cliniqueveterinairefeline.pj.ca
4102, St-Denis
284.3178
111121EX