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MADO EST AU BOUTTE_ET VOYAGE AU MEXIQUE<br />
...Mexico City<br />
pied de la tour ! 4 sacs ben p<strong>le</strong>ins plus tard, je suis de<br />
retour dans ma chambre à faire un défilé de mode<br />
devant ma sœur qui est exaspérée par mes gloussements<br />
d’ado<strong>le</strong>scente survoltée. Ce soir-là, on<br />
soupera à la célèbre Casa de Tono, la cantine mexicaine<br />
où on sert <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur pozo<strong>le</strong> en vil<strong>le</strong>. Une<br />
savoureuse soupe de tortillas, de viande, d’avocat, de<br />
mais, de pois chiches et de piments jalapenos. Un<br />
mélange explosif qui troub<strong>le</strong>ra quelque peu mon<br />
sommeil. Un mouton, prout, deux moutons, prout,<br />
trois moutons, prout… Les jours qui suivront ne<br />
cesseront de nous ravir et de nous enchanter. Nous<br />
passerons une journée entière à déambu<strong>le</strong>r au Parc<br />
Chapultepec pour y admirer son beau château, nous<br />
irons nous recueillir sur <strong>le</strong> monument de Los Ninos ,<br />
nous mangerons encore des tacos à 1 $ et nous visiterons<br />
<strong>le</strong> Museo de Antropologia qui peut se vanter<br />
d’avoir la plus bel<strong>le</strong> col<strong>le</strong>ction d’art ancien mexicain<br />
depuis <strong>le</strong>s Mayas jusqu’aux Aztèques. On se risquera<br />
dans <strong>le</strong> quartier chic de Po<strong>le</strong>nco pour constater que<br />
c’est aussi plate que tous <strong>le</strong>s quartiers chics de la<br />
planète. Pas d’âme, pas d’ambiance et juste des<br />
m’as-tu-vu qui s’ennuient.<br />
On ira voir une des merveil<strong>le</strong>s du monde moderne,<br />
<strong>le</strong>s pyramides de Teotihuacan, magnanimes, à<br />
couper <strong>le</strong> souff<strong>le</strong> et à brail<strong>le</strong>r sa vie tel<strong>le</strong>ment c’est<br />
beau une fois rendue sur <strong>le</strong> top de la pyramide du<br />
So<strong>le</strong>il. On ira faire un tour de pirogue à Xochimisco.<br />
L’attrape-touriste de notre voyage qui ne valait pas<br />
la ride à 30 $ chacun ( oui amis mexicains, on s’est<br />
fait arnaquer ) sur un canal d’égouts pour al<strong>le</strong>r voir<br />
une serre de f<strong>le</strong>urs et se faire casser <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s par<br />
des mariachis qui nous ont chanté « I Just call to<br />
Say I Love You » dans un anglais de la Plaza St-Hubert.<br />
On risquera notre vie sur une passerel<strong>le</strong> suspendue<br />
au-dessus de l’autoroute pour se rendre au<br />
parc d’attractions La Feria où on constatera après<br />
avoir acheté <strong>le</strong> passeport tout compris, que la moitié<br />
des manèges seront fermés ou en train de briser<br />
sous nos yeux et où Nico<strong>le</strong> se pètera <strong>le</strong> coccyx dans<br />
<strong>le</strong>s montagnes russes en bois, <strong>le</strong> genou dans <strong>le</strong>s<br />
auto-tamponneuses, recevra <strong>le</strong> ballon sur la tête<br />
pendant <strong>le</strong> show des dauphins et sortira trempe à<br />
lavette des troncs ( la version mexicaine de la<br />
Pitoune ). Que de plaisir et d’agréments ! On terminera<br />
cette semaine mémorab<strong>le</strong> dans un autobus<br />
touristique à parcourir <strong>le</strong>s 4 coins de la vil<strong>le</strong> pour<br />
voir tout ce qu’on n’a pas réussi à voir en une semaine,<br />
comme <strong>le</strong> très beau Museo Soumaya, la maison<br />
de Frida Kahlo, la statue de l’Angel de la<br />
Independencia, <strong>le</strong>s 300 autres statues qui trônent<br />
un peu partout en vil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s milliers de petits autels<br />
f<strong>le</strong>uris dédiés à Marie ou à Jésus dressés sur <strong>le</strong>s trottoirs<br />
à la grandeur de la vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s 7825 marchés<br />
d’artisanats et de bébel<strong>le</strong>s pour chercher un osti de<br />
poncho mexicain pour Nico<strong>le</strong> qui finira par s’acheter<br />
un j-string en forme de piment jalapeno ! Plus chic<br />
///// 182 FUGUES.COM AVRIL 2013<br />
que ça, tu chantes en bobettes au karaoké du Stud !<br />
Et <strong>le</strong>s bars, Mado, tes <strong>le</strong>cteurs veu<strong>le</strong>nt savoir si c’est<br />
l’fun de sortir à Mexico City? Je n’irais pas jusqu’à<br />
dire <strong>le</strong> fun, mais si on sait où al<strong>le</strong>r, on ne s’ennuie pas,<br />
et ce, même si j’ai détesté l’endroit qu’on m’avait<br />
décrit comme la place hot. Le Tom’s <strong>le</strong>ather bar et sa<br />
clientè<strong>le</strong> endormie, sa mauvaise musique et son<br />
danseur nu pas beau du tout qui se shakait <strong>le</strong> chorizo<br />
à 200 tours à la seconde sur de la techno des années<br />
90. Par contre, je dois dire que son entrée sur scène<br />
sur la vidéo de All that Jazz et sa fina<strong>le</strong> sur la scène de<br />
douche de Psycho ajoutaient un p’tit je-ne-sais-quoi à<br />
sa pathétique performance. Comme toute drag queen<br />
qui se respecte, je suis allée au Cabaret Tito pour<br />
cons tater qu’on a <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures drags queens au<br />
monde à Montréal et que même si la bière au litre ne<br />
coûtait que 4 $, je ne vois pas l’intérêt de m’ennuyer<br />
dans un bar rempli de truckeuses qui commandent<br />
<strong>le</strong>urs bières à la caisse ! Comme je préfère mon poil<br />
sur un torse masculin, nous nous sommes dirigées<br />
vers <strong>le</strong> bar de Bears, « Nicho », qui comptait autant<br />
de Bears au pouce carré qu’il y a de femmes dans une<br />
synagogue.<br />
Jamais deux sans trois, il a fallu attendre <strong>le</strong> quatrième<br />
bar pour vraiment trouver la place qui correspondait<br />
<strong>le</strong> plus à notre sty<strong>le</strong> décontracté et bon vivant.<br />
Notre lieu de prédi<strong>le</strong>ction s’appelait : El Almacen<br />
/ El Tal<strong>le</strong>r, deux bars dans un dont l’un accessib<strong>le</strong><br />
par <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes de l’autre. Oui, pendant que tu pisses<br />
à l’urinoir ( ça m’arrive parfois ) tu te fais bouscu<strong>le</strong>r<br />
par du monde qui descend l’escalier pour s’engouffrer<br />
dans un endroit sombre où <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s de sexe<br />
en direct n’ont rien à envier aux p’tites danses à 20 $<br />
de nos clubs de danseurs. On est remontées avant<br />
que ça shoote, je n’avais pas envie d’abîmer ma<br />
dernière blouse propre. Et c’est au son des plus<br />
grands succès mexicains des années 80 que la clientè<strong>le</strong><br />
chantait en chœur que s’est conclue notre<br />
odyssée à Mexico City. Oh que oui mes chéris, j’ai fait<br />
un « taco » de beau voyage et oh que si amigos mexicanos,<br />
je reviendrai à Mexico City. Mexico,<br />
Mexiiiiiiiico ! 6 MADO LAMOTTE<br />
SOLUTIONS MOTS CROISÉS PAGE 170