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CLUBBING rencontre...<br />
gard se dirige automatiquement vers la cabine du DJ.<br />
TÊTE-À-TÊTE CHORÉGRAPHIÉ AVEC DJ B’UGO<br />
« FAITES CONFIANCE À<br />
CE DJ QUI DANSE !»<br />
C’est ce que conseil<strong>le</strong> B’UGO à tous <strong>le</strong>s<br />
clubbers qui souhaitent passer une<br />
soirée animée. Avec son sty<strong>le</strong> éclaté,<br />
l’excentrique mais non moins authentique<br />
DJ attire autant l’attention que<br />
Lady Gaga dans un congrès républicain.<br />
Pour chacune de ses performances, c’est<br />
12 ans d’expérience dans <strong>le</strong> métier, des<br />
milliers d’heures de recherche musica<strong>le</strong><br />
et une bonne paire de chaussures tape-àl’œil<br />
garantissant un confort ultime que<br />
B’UGO trimba<strong>le</strong> avec lui.<br />
Un certain dimanche de janvier, au Parking<br />
Night Club<br />
21 h 59. Je sors de ma voiture en vitesse, m’empresse<br />
d’entrer dans <strong>le</strong> club, reviens à la course<br />
à ma voiture (c’est tel<strong>le</strong>ment mon genre d’oublier<br />
de verrouil<strong>le</strong>r mes serrures!). J’arrive in extremis<br />
de façon ponctuel<strong>le</strong> pour préparer mon<br />
bar pour la soirée. Ouf! Quel<strong>le</strong> cha<strong>le</strong>ur malgré<br />
ces -10 degrés! Décidément, je dois travail<strong>le</strong>r<br />
davantage mon cardio. Les lumières s’éteignent<br />
aussitôt. La tête dans <strong>le</strong> réfrigérateur (quel bonheur<br />
de voir l’humidité quitter mon visage<br />
fraîchement autobronzé!), je sors <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s<br />
d’alcool une après l’autre, alors que mes<br />
hanches se mettent subitement à vacil<strong>le</strong>r au<br />
rythme de la musique. Aucune idée c’est quoi,<br />
cette chanson, mais c’est du bonbon! Mon re-<br />
22 h 4. Malgré <strong>le</strong> fait que la population du club est plutôt modeste car <strong>le</strong> club vient tout juste d’ouvir ses portes,<br />
l’énergique DJ affiche un large sourire et agite un bras dans <strong>le</strong>s airs (pure vérité). B’UGO semb<strong>le</strong> sans contredit<br />
se préparer pour So you think you can dance and be a good DJ at the same time, saison 1. Mon arrière-train<br />
n’est donc pas <strong>le</strong> seul à s’éprendre de spasmes langoureux!<br />
0 h 42. Le club connaît un véritab<strong>le</strong> boom démographique et la majorité de ses habitants réservent rapidement<br />
<strong>le</strong>ur espace sur la piste de danse. D’autres optent pour la proximité des sources d’approvisionnement en liquide<br />
(merci de m’encourager), mais tous sont emportés par <strong>le</strong> rythme. Voilà que l’euphorique population de «Parking<br />
City» imite son pétillant gouverneur et travail<strong>le</strong> la soup<strong>le</strong>sse de son bassin.<br />
«Un bon DJ est tout d’abord un bon animateur. Il est dynamique, éveillé et à l’écoute de son public. Le plaisir<br />
que j’ai à jouer passe par la danse», explique B’UGO. Au fil des ans, il a su trouver un son qui col<strong>le</strong> parfaitement<br />
à sa personnalité origina<strong>le</strong>. «Je joue un house/techno à la fois psychédélique, énergique et funky. L’époque disco<br />
m’influence énormément», souligne celui qui se dirigeait d’abord vers une carrière en mode à la fin des années<br />
90.<br />
Alors fanatique de tout ce qui touchait au côté «vintage», il se rendait régulièrement au très chic Village des<br />
Va<strong>le</strong>urs, où il pouvait dénicher des morceaux de vêtement des années 70 et 80… ainsi que de la musique de la<br />
même époque. «Je me suis mis à col<strong>le</strong>ctionner <strong>le</strong>s disques tranquil<strong>le</strong>ment. C’est quand je me suis occupé de la<br />
musique pour la fête d’un ami que je me suis aperçu que je pouvais littéra<strong>le</strong>ment semer la bonne humeur par<br />
des rythmes énergiques», raconte B’UGO avec une voix des plus vives.<br />
La détermination et <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt ont rapidement mené <strong>le</strong> jeune Ugo Nganga Gitau à collaborer avec Jojoflores pour<br />
<strong>le</strong>s désormais internationa<strong>le</strong>s soirées Therapy, qui se tenaient jadis au Jello bar de la rue Ontario. «J’y ai fait mes<br />
classes pendant quatre ans. C’est presque l’équiva<strong>le</strong>nt d’un bac en DJing!» plaisante-t-il. Depuis, <strong>le</strong>s pieds de<br />
B’UGO (et <strong>le</strong> reste de son corps) n’arrêtent pas une seconde: Stéréo, Circus, Parking, U.N., Flamingo (un nouveau<br />
bar gai à Ottawa), partys Gaybash Inc. et événements corporatifs remplissent son agenda. Il s’affaire présentement<br />
à la composition de pièces musica<strong>le</strong>s à saveur pop pour <strong>le</strong> chanteur-danseur-chorégraphe MSTR SSTR et<br />
s’apprête même à sortir un long-métrage qu’il a pris six mois à peaufiner. «C’est une fiction qui regroupe <strong>le</strong> suspense,<br />
la satire, l’horreur… et la danse. C’est drô<strong>le</strong>, mais aussi dramatique», tente-t-il maladroitement de catégoriser<br />
avant d’éclater de rire. C’est bien la première fois que B’UGO ne sait pas sur quel pied danser! q Philippe<br />
BOIVIN<br />
32 <strong>Fugues</strong>.com Février 2011<br />
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