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santé prévention
ITSS ET VIH
RENFORCER LES MESSAGES DE
PRÉVENTION
En décembre dernier, pour souligner la Journée mondiale
de lutte contre le sida (1 er décembre), nous vous parlions
d’une importante étude portant sur les infections transmissibles
sexuellement et par le sang (ITSS), ce qui comprend
le VIH-sida, et soulignant leur progression au
Québec. Il s’agissait du rapport intitulé L’Épidémie silencieuse,
les infections transmissibles sexuellement et par
le sang. Les intervenants du milieu de la santé parlaient,
notamment, d’une meilleure collaboration de tous et chacun
pour contrer la hausse des ITSS (syphilis, hépatite C,
gonorrhée, etc.). On comprend bien également, à la lecture
de ce livret, qu’il n’y a pas qu’un modèle à suivre,
mais qu’il faut adapter les interventions de prévention
aux diverses clientèles. Le succès et le défi d’une machine
lourde comme celle du système de la santé au
Québec résident dans ce type de relations où l’on tend la
main à l’autre pour être plus efficace…
Dans ce 4e Rapport national sur l’état de santé de la population du Québec, on apprenait, par exemple, que
la syphilis, qui avait pratiquement disparu au début des années 2000 était revenue en force et touchait surtout
les gais et bisexuels. On était passé d’un cas par mois en 2001 à un cas par jour en 2006. On enregistrait 369
infections pour l’année 2008, principalement chez les hommes gais et bisexuels. En 2010, plus de 40 000 personnes
allaient être infectées, au Québec, par le VIH-sida, la gonorrhée, la syphilis, l’hépatite C, la chlamydia,
etc. Les hommes gais et bisexuels, les jeunes de 15 à 24 ans et les utilisateurs de drogues injectables en seront
les principaux porteurs. Nous avions réalisé pour ce précédent article une entrevue avec le Dr André Dontigny,
le directeur de la Direction du développement des individus et de l'environnement social au ministère de la
Santé et des Services sociaux, qui commentait ce Rapport. L’entretien ayant été très long, nous vous proposons
ici la suite des réflexions de ce médecin.
Si l’on observe une croissance du taux d’infections, c’est en partie parce que le port du condom a été relégué
aux oubliettes. «Une de nos préoccupations majeures est de ne pas imposer un modèle unique à tous. Par exemple,
le préservatif, on sait que c’est une mesure efficace [pour lutter contre les ITSS], mais il faut que les gens
voient son importance, qu’ils soient responsables [dans leurs relations sexuelles]. Notre intention est donc de
revenir sur cette notion du partage des responsabilités entre les individus, indique le Dr Dontigny, et de leur
faire donc comprendre qu’il est bénéfique de porter un condom».
S’il y a des expériences intéressantes qui se font dans les centres universitaires et dans les établissements régionaux
de la santé, il faut encourager, pour ce qui est de la communauté gaie spécifiquement, la collaboration.
«Dans la suite du rapport, pour l’année à venir [2011] et les prochaines années, il nous faudra améliorer
les échanges avec la COCQ-Sida pour renforcer son rôle et inviter les régions à mieux faire sur leur territoire,
poursuit le Dr Dontigny. Encourager et faciliter les initiatives et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs […] comme
en France ou en Suisse, que ce soit pour leurs interventions ou leurs campagnes publiques.»
Éducation sexuelle
Un autre volet de ce 4e Rapport parle de l’éducation. Pour les jeunes en général et pour les jeunes gais surtout,
il est primordial de renforcer les messages de prévention, mais il s’agit d’un «effort collectif», souligne le
médecin et haut fonctionnaire. Il faut aussi sensibiliser le milieu de l’éducation afin que l’on maintienne le
même discours de prévention. «Il faut faire le lien entre les ministères de la Santé et de l’Éducation, ajoute le
Dr Dontigny. Que l’on fasse évoluer, par exemple, les cours sur la sexualité dans
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les écoles secondaires, qu’il y ait de meilleures informations qui circulent», que
l’on parle de prévention et, justement de l’utilisation du condom. On le sait, les
cours d’éducation sexuelle n’existent pratiquement plus, les réintroduire avec un
certain accent sur la prévention n’est donc pas une mauvaise idée…
Ce rapport reconnaît également que s’il y a eu des percées en matière de droits
des personnes LGBT, l’homophobie, la discrimination et le sarcasme existent encore.
De tels comportements peuvent nuire. «Pour les plus jeunes, la vulnérabilité
que provoque à cet âge l’apprentissage de la sexualité peut être
accentuée et ce, d’autant plus si le soutien émotif à l’école et dans la famille
fait défaut […] Une telle situation peut être source de détresse psychologique
et entraîner des comportements sexuels à risque», explique-t-on.
«Il importe de participer à la lutte contre l’homophobie et de veiller à ce que