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arts on aime le cinéma
FUNKYTOWN À L’AFFICHE À PARTIR DU 28 JANVIER
QUAND MONTRÉAL ÉTAIT LA CAPITALE DU DISCO
Bien des gens l’ont oublié, mais Montréal a été la
capitale mondiale du disco, à la fin des années
soixante-dix. Pas une chanson, pas une musique
qui ne naissait dans les discothèques de Montréal
avant de se répandre sur la planète entière. Avec le
film Funkytown, le mal est réparé. Le réalisateur
Daniel Roby fait revivre cette époque où le jet set
se donnait rendez-vous dans la ville qui était alors
la plus importante du Canada. Le scénario a été
confié à Steve Galluccio (Mambo Italiano) qui s’est
inspiré des témoignages de ceux qui ont vécu ces
années pour construire une trame narrative.
Steve Galluccio a vécu aussi cette époque. Il s’en souvient
avec une certaine nostalgie. «Je pense que le disco marque
la fin des années soixante-dix, des années de plaisir,
d’insouciance, de sexe et, bien évidemment, de drogues.
Le sida, entre autres, a mis un terme à cette insouciance»,
avance le scénariste. Même si son nom n’est jamais
nommé et si l’histoire racontée n’est pas la sienne, le personnage
de Jonathan est fortement inspiré de l’animateur
de radio et potineur jet set Douglas Coco Léopold, décédé
en 1993. Douglas Coco faisait la pluie et le beau temps pour ce qu’il fallait écouter, pour les lieux qu’il fallait
fréquenter. Animateur de télé et de soirées mémorables, Steve Galluccio se souvient avoir croisé à
l’époque ce personnage haut en couleur : «Tout le monde le suivait. Il avait fait de Montréal une très
grande ville jet set où toutes les stars se devaient de passer.» Des lieux mythiques pour de nombreux gais
seront évoqués comme le Limelight ou encore le Garage.
Funkytown se compose de plusieurs trames dramatiques autour de sept personnages qui se croisent, un
film chorale comme le qualifie Steve Galluccio. Un savant mélange de glamour derrière lequel des drames
personnels se nouent et se dénouent. La musique y tient une place importante et tout le monde s’y retrouvera
tant certains succès ont traversé le temps. Des musiques nous reviennent tout de suite en mémoire et
des artistes comme Gloria Gaynor, Donna Summer, les Bee-Gees et bien d’autres.
Le disco est avant tout une musique de masse qui connaîtra le même succès dans tous les pays occidentaux,
marquant la fin d’une période économique de
gloire. On parle de récession, de crise des prix du pétrole,
de morosité et d’échecs aussi des idées alternatives. Malgré
sa superficialité, le sexe, la vie la nuit et la danse, le
disco était aussi une dernière tentative de subversion de
la norme. Funkytown tente de nous faire revivre ces moments
forts qui font partie aujourd’hui de notre culture et
de notre mémoire collective. qDenis-Daniel BOULLÉ
100 Fugues.com février 2011
FUNKYTOWN de Daniel Roby, scénario de Steve Galluccio.
Sortie le 28 janvier 2011