Fromages - FOOD MAGAZINE

N° 35 du 15 Juill. au 15 Sept. 11
30 DH
Focus
Fromages
La croissance passe
par l’innovation
Miel
PRODUIT DISTRIBUTION
Le marché
butine
Fiche marché
Les dattes
L’entreprise du mois
Fandy Souss
Une minoterie au cœur de la région Sud
PROCESS
Robotique
Une solution
automatique
L’interview
Il faut être un
acteur responsable
pour pouvoir garantir
un développement
durable
Kacem BENNANI-
S M I R E S P D G d e
Delassus
RESSOURCES
Tourteaux
de colza
Enjeux dans
l’alimentation
du bétail
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 1

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 2

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FOOD MAGAZINE
Une publication de
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Dossier L'info de presse et + … 15/08
Dépôt légal 0046/2008
Dossier de presse 15/08
Dépôt .AVENUE légal DES 0046/2008 F.A.R ,119
ISSN Espace : 2028-0335 Sofia B1
CASABLANCA .AVENUE DES F.A.R 20 000 ,119
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10.000 exemplaires
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Crise sanitaire et
communication
A
ce jour, la souche rare de la bactérie
Escherichia Coli a causé
des milliers de cas d’infection
et près de 50 décès. Une crise
sanitaire de cette ampleur est très grave.
Fallait-il pour autant jeter en pâture les producteurs
de concombres espagnols et semer
la zizanie ?
Communiquer auprès de la population en
lui donnant des
consignes d’hygiène
à respecter,
oui. Rejeter la
faute sur tel ou
tel producteur
ou pays pour
finalement se
rétracter quelques
jours plus
tard, non. C’est
dans de tels cas
que l’application
unilatérale du
principe de précaution
montre
ses limites. Les ingrédients sont connus :
volonté (légitime) de protéger les consommateurs
de la part des Etats, empressement
à trouver un coupable, recherche du scoop
à tout prix du côté des media, manque de
recul du consommateur - de plus en plus
méfiant vis-à-vis de l’industrie alimentaire
- etc. Saupoudrez le tout d’une information
diffusée instantanément et mondialement,
et vous obtenez des embargos sur les ex-
Edito
portations, des millions d’Euros de perte,
des producteurs en faillite, des employés
au chômage, sans oublier le triste spectacle
de la destruction des légumes qui n’ont pas
trouvé preneur.
Les conséquences économiques et sociales
sont, elles aussi, très graves. Entre deux
maux, lequel choisir ? La première leçon
à retenir de cette crise est sans doute la
suivante : ne
donner l’alerte
que si elle est
Je n’ose penser
aux conséquences si
des produits d’origine
marocaine
avaient été mis à
l’index !
Florence CLAIR
Rédacteur en chef
basée sur un
diagnostic étayé
par des faits
avérés et non
des soupçons.
Je n’ose penser
aux conséquences
si des
produits d’origine
marocaine
avaient été mis
à l’index. Le climat
est déjà suffisamment morose actuellement
et le pays n’a pas besoin d’une crise
supplémentaire. Aujourd’hui, les doigts se
pointent vers l’Egypte, qui voit ses graines
et semences interdites d’exportation vers
l’Europe. A tort ou à raison ? L’avenir
nous le dira… Enfin, espérons !
Toute l’équipe de FOOD Magazine vous
souhaite un bon Ramadan !
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 3

Sommaire
42
L'entreprise du mois
Fandy Souss
Une minoterie au cœur de la région Sud
Focus
Fromages
La croissance passe
par l’innovation
Dans l’important secteur des produits laitiers, le marché des fromages
est aujourd’hui un élément qui compte, grâce à une consommation qui
va croissante, quoique peu diversifiée et ancrée particulièrement sur le
fromage fondu, produit-phare des fromages, présent dans tous les foyers
marocains. Les opérateurs mettent tout en œuvre pour améliorer les
niveaux de consommation en diversifiant leur offre.
NOS ANNONCEURS
Arômes & Co ................................................... 38,50
Banque Alimentaire ..............................................45
Comaner ...............................................................37
Copralim ................................................................33
Credit Agricole ......................................................68
EHC .......................................................................67
Fromageries Bel Maroc ........................................31
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 4
Hit Radio ...............................................................53
Isolab .....................................................................29
Jil Emballages .......................................................57
Le Lez ....................................................................13
Les Domaines .......................................................49
Margafrique ...........................................................35
Maroc Export ..........................................................7
Après Tanger
et Casablanca,
Fandy Holding
s’est dotée d’une
nouvelle minoterie
à Agadir, Fandy
Souss, qui vient
d’être inaugurée
le 23 juin en
présence d’Aziz
Akhannouch,
Ministre de
l’Agriculture et de
la Pêche Maritime.
Avec la création
de cette usine,
c’est une forte
impulsion qui
est donnée à la
région du Sud.
Reportage.
Un secteur en ébullition
28
Mikafric ..................................................................39
Permo .................................................................... 11
Silvestri Media ............................................21,23,65
SNI ..........................................................................2
Union Design ........................................................59
Unormak..................................................................9

N° 35 Du 15 Juillet au 15 Septembre 2011
L’ interview
« Il faut être
un acteur
responsable pour
pouvoir garantir
un développement
durable »
Kacem BENNANI-SMIRES
Président-Directeur Général de Delassus
Produit
Miel
Le marché butine
Process
La robotique
Une solution automatique
40
32 48
54
3 Editorial
6 L’actu
14 Tableau de bord
15 Veille R&D
16 Veille réglementaire
17 Droit de l’entreprise
18 Espace Nouveautés
20 Tendances
DESIGN
22 Ego Retail
SALON
24 Fancy Food Show
EVENEMENT
27 Journée d’agrégation Citruma
FOCUS
28 Fromages
L’INTERVIEW
40 Kacem Bennani-Smires, Président-
Directeur Général de Delassus
L’ENTREPRISE DU MOIS
42 Fandy Souss
RESSOURCES
46 Tourteaux de colza : enjeux dans
l’alimentation du bétail
PRODUIT
48 Le miel
DISTRIBUTION
51 Attractivité des pays émergents
52 Fiche marché
PROCESS
54 Robotique
56 Designs innovants dans
l’emballage alimentaire
58 Solutions fournisseurs
DEVELOPPEMENT DURABLE
60 Production propre
NUTRITION
62 Quelques conseils pour bien
manger pendant le Ramadan
CHR
63 L’actu CHR
64 FOOD Mondain
66 Délices d’initiés
21 Bulletin d’abonnement
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 5

l’ACTU MAroC
Logistique
Association Optima
Logistique / Groupe GCL
Optima Logistique, acteur
historique du conseil et de la
mise en œuvre en logistique
au Maroc depuis plus de
10 ans, et le Groupe GCL,
cabinet de conseil international
d’origine canadienne,
spécialisé en Supply Chain
et logistique opérationnelle,
présent au Maroc depuis
plus de 2 ans, ont décidé de
s’associer.
Par cette alliance, « nous pensons
pouvoir apporter encore
plus de valeur ajoutée à nos
clients respectifs en unissant
notre expertise, notre savoir
faire, nos méthodologies ainsi
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 6
que nos expériences »,
affirme Kamal Chraibi, qui
dirige les bureaux marocains
de GCL.
« Ce rapprochement est en
quelque sorte la concrétisation
d’une stratégie de
développement pour Optima
Logistique », indique à son
tour Philippe Pillaud, Associé
de ce cabinet. L’union des
deux acteurs se matérialise
par la mise à disposition des
clients d’une équipe de 10
consultants permanents experts
en logistique et Supply
Chain.
CCIS
Prix de l’Excellence 2011
A l’occasion de la 3 ème édition
du « Prix de l’Excellence »,
une cérémonie officielle a été
organisée par la Chambre de
Commerce, d’Industrie et de
Services (CCIS) de Rabat le
27 juin dernier, au siège du
Ministère de l’Industrie, du
Commerce et des Nouvelles
Technologies.
Comme chaque édition depuis
2006, « Le Prix de l’Excellence
2011 » vise à reconnaître
le mérite des entreprises qui
ont emprunté la voie d’une
bonne gouvernance. Les
entreprises candidates doivent
opérer dans les secteurs de
l’industrie, du commerce ou
des services et répondre aux
critères requis notamment :
50 MDH de chiffre d’affaires
et un bilan de 70 MDH
au plus, un effectif de 250
personnes au maximum et 3
ans d’activité au minimum.
Cette année, des 44 entreprises
qui ont été sélectionnées,
le « Prix de l’Excellence 2011 »
a été remis à Tradisfood pour
l’Industrie, à l’Institute for
Leadership and Communications
Studies (ILCS) pour la
catégorie Services, et à Susini
pour le Commerce. « C’est la
première fois qu’une entreprise
agroalimentaire remporte
le Prix de l’Excellence pour
l’Industrie ! Nous sommes
fiers de cette récompense qui
constitue un grand encouragement
pour l’ensemble de
nos collaborateurs », confie
Mostafa Rakik, Directeur
Général de Tradisfood.
La cérémonie a été également
l’occasion de rendre hommage
et d’encourager des
petits et moyens opérateurs en
reconnaissance de leur forte
implication professionnelle.
Crédit Agricole
Opération d’abandon
partiel des dettes au
profit du monde agricole
• De g. à dr. : Fatiha Berrima, Directrice du Pôle Vert du CAM et Jamal Eddine
El Jamali, Secrétaire Général du CAM
Suite aux instructions royales,
lors de la 4 ème édition des
assises de l’agriculture tenue
le 26 avril dernier à Meknès,
le Crédit Agricole du Maroc
lance une opération en faveur
des petits agriculteurs : un
abandon partiel des dettes, un
rééchelonnement du montant
restant et une ouverture vers
les agriculteurs qui avaient
été exclus des crédits de
l’institution après avoir bénéficié
d’un abandon de dettes
en 2005. L’Allégement des
créances concerne 80.000 exploitants
agricoles. La banque
abandonne 50% du montant
pour les encours inférieurs à
50.000 DH et 25% pour ceux
situés entre 50.000 et 100.000
DH. Pour le restant des dettes,
le rééchelonnement portera
sur une extension de la durée
de remboursement pouvant
aller jusqu’à 15 ans accompagnée
d’une baisse des taux
d’intérêts. Le plan prévoit
également d’autres avantages
comme l’annulation des inté-
rêts de retard et des frais de
poursuite ainsi que l’exonération
des frais de dossier. Le
coût global de cette opération
d’allègement est de 765 millions
de DH, supporté à parts
égales entre l’Etat et le Crédit
Agricole du Maroc. Autre
action en faveur des clients
ayant bénéficié d’abandon
de dettes en 2005 et exclus
du système de financement
(dont le nombre est estimé à
100.000), ceux-ci bénéficieront
d’un accompagnement
adapté, à condition qu’ils
soient encore en activité
dans le secteur agricole. Pour
assurer la réussite de cette
opération, différents canaux
de financement du groupe
CAM sont mis à la disposition
des agriculteurs dans la
perspective de servir l’agriculture
et le monde rural, il
s’agit par exemple du système
de financement «TAMWIL
EL FELLAH ».

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 7

AGENDA
l’ACTU
Lesieur Cristal
Cession de 41% à Sofiprotéol
La Société Nationale d’Investissement
(SNI), actionnaire
de Lesieur Cristal à hauteur
de 76%, et Sofiprotéol, via
son holding Soprol, ont signé
un protocole d’accord pour la
cession de 41% du capital de
Lesieur Cristal à 115 Dh par
action, le montant de la transaction
étant de 1,3 milliard
de Dh. Sofiprotéol devient
ainsi l’actionnaire de référence
et l’opérateur industriel
de Lesieur Cristal, aux côtés
d’un groupe d’investisseurs
institutionnels. Leader au
Maroc avec une capacité de
raffinage de 460.000 tonnes et
une capacité d’embouteillage
de 300 millions de litres,
Lesieur Cristal est également
numéro 1 dans la production
de savons. Par ailleurs, le
groupe marocain est actionnaire
à 36% de Cristal Tunisie
aux côtés de Lesieur (34%),
filiale de Sofiprotéol. Cette
opération rejoint le projet de
réorganisation de SNI-ONA,
annoncé en mars 2010, qui
procédera progressivement à
FoodWorld’ 2011
(Nairobi, Kenya)
24 au 28 août 2011
25 ème salon
international de
l’alimentation, de
l’agriculture, de
l’agroalimentaire et de
l’hôtellerie.
Tech&Bio
(Bourg-lès-Valence,
France)
7 et 8 septembre
2011
3 ème édition du
carrefour européen
des techniques
agricoles bio et
alternatives.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 8
la réduction de son périmètre
à travers la cession du contrôle
de ses filiales opérationnelles
autonomisées, notamment
sur le marché boursier.
Renforçant la marque Lesieur,
cette opération s’inscrit dans
la stratégie de croissance de
Sofiprotéol dans le bassin
méditerranéen. « Le Maghreb
constitue un de nos axes de
développement privilégiés
à l’international. Sofiprotéol
investit au Maroc sur
le marché prometteur des
huiles alimentaires et nous
sommes également présents
au travers de Glon Sanders
dans la fabrication d’aliments
pour les animaux d’élevage »,
commente Philippe Tillous-
Borde, Directeur Général de
Sofiprotéol. Et d’ajouter :
« Nous souhaitons en outre
contribuer au déploiement
des cultures oléagineuses,
colza, tournesol et olive, dans
le pays et au succès du Plan
Maroc Vert ». La réalisation
de l’opération est prévue
courant 2011.
Industech
(Casablanca, Maroc)
14 au 17 septembre
2011
1 ère édition du
salon industriel des
équipements, des
technologies et de la
sous-traitance.
Private Label Middle
East PLME
(Dubai, EAU)
18 au 20 septembre
2011.
8 ème édition du salon
des marques de
distributeurs.
Euromed Invest
(Alexanderie,
Egypte)
21 et 22 septembre
2011
Sommet annuel
du business en
Méditerranée.
Le chiffre du mois
71 millions de dirhams
C’est le montant des pertes financières globales
enregistrées dans le secteur avicole, selon la FISA,
à la suite de la vague de chaleur «Chergui» qu’a
connue le pays entre le 24 et le 26 juin. Cette haus-
se de température s’est traduite par des surmorta-
lités au niveau des élevages de poulets de chair et
des poules pondeuses, ainsi que par une chute des
performances zootechniques de production.
Nouvelle plateforme de
coopération AMDI et CFCIM
Signature d’un mémorandum
d’entente
Le Directeur Général de L’Agence Marocaine de Développement
des Investissements (AMDI) Fathalllah Sijilmassi, et
Joel Sibrac, Président de la Chambre Française de Commerce
et d’Industrie du Maroc (CFCIM) ont signé un mémorandum
d’entente le 7 juillet dernier à Rabat. L’objectif est de renforcer
le partenariat dans le domaine des investissements à travers
l’échange d’information et d’expertise entre les 2 pays et d’œuvrer
activement pour la dynamisation des rencontres entre les
hommes d’affaires marocains et français.
Food Agro East
Africa 2011 (Dar-Es-
Salaam, Tanzania)
24 au 26 septembre
2011
15 ème édition du salon
international des
produits alimentaires
et agricoles, et
des machines et
équipements.
Profood
(Nantes, France)
Du 27 au 28
septembre 2011
Convention d’affaires
des procédés
industriels et services
destinés à l’ensemble
des acteurs du secteur
agro-alimentaire.
Séminaire France
Céréales Export
(Casablanca,
Maroc)
27 septembre 2011
« Rencontres 2011
franco-marocaines
des Céréales.»

MAroC
Innovation et valorisation de la Recherche
Une stratégie pour le développement durable de l’entreprise
L’Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale
(OMPIC) a organisé,
le 30 juin dernier à Rabat,
un séminaire national sur
«L’innovation et la valorisation
de la recherche à travers
le transfert de la technologie et
la propriété industrielle », en
collaboration avec l’université
Mohammed V, Agdal-Rabat
et l’Organisation Mondiale
de la Propriété Intellectuelle
(OMPI). Ce séminaire, destiné
aux opérateurs économiques,
aux institutions chargées de la
recherche et développement,
avait pour objectif de présenter
certaines expériences avérées
en matière d’innovation et
de transfert technologique.
Les thèmes du séminaire ont
porté sur l’importance de la
propriété intellectuelle pour le
développement économique,
ainsi que sur les stratégies
de certains pays en matière
de recherche et développe-
ment, notamment l’Allemagne,
la France, la Suède
et l’Autriche. Trois panels
ont été programmés lors de
cette manifestation, portant
sur «L’écosystème de l’innovation
et mécanismes d’appui
à l’innovation», «Le rôle du
secteur privé, de l’université et
des centres de recherche pour
le développement d’une économie
basée sur l’innovation»,
et les «Outils de promotion de
l’innovation, du transfert de
Agriculture Biologique
Séminaire de coopération maroco-allemand
technologies et de propriété
industrielle». Un débat interactif
a été généré à la suite des
présentations et expériences
des trois panels. En conclusion
de distinctes idées ont été
soulevés dont : L’impératif
de la mise en œuvre des plans
d’actions découlant de la stratégie
Maroc Innovation avec
le soutien de l’OMPIC dans
certains processus, afin de
faire du Maroc une plateforme
technologique avancée.
Un séminaire maroco-allemand sur l’agriculture biologique s’est tenue à Rabat les 28 et 29 juin. L’événement a été conjointement
organisé par les Ministères de l’Agriculture Allemand et Marocain, l’Ambassade d’Allemagne au Maroc, la Chambre Allemande de
Commerce et d’Industrie et l’Association Marocaine Bio AMABIO. Ce séminaire, axé sur le projet de loi relative à la filière des produits
bio et la réglementation européenne, a débouché sur l’élaboration de cahiers de charges pour la production animale et végétale.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 9

l’ACTU MAroC
Knorr
4 ème édition
de Najmat Knorr
Pour la
quatrième
année
consécutive,
Knorr
a organisé
le concours
culinaire
« Najmat
Knorr »,
un défi que
22.188
femmes ont tenté de relever. Après l’édition 2010 placée sous
le signe des Pâtes, Knorr bouillon s’est invité cette année dans
les plats traditionnels marocains avec une nouvelle saveur
Smen. La cérémonie de la grande finale de l’élection de la
nouvelle Najmat Knorr et de ses deux dauphines s’est tenue, le
mardi 14 juin, à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca. Après
avoir dégusté les plats, le jury a procédé à la notation des
recettes sur différents critères, à savoir le goût, les ingrédients,
l’originalité et la présentation, le respect du timing et le projet
de chaque participante. Le jury a rendu son verdict pour élire la
gagnante. Le 1er • Le 1
prix est revenu à Saida Chelali de Tanger avec
sa recette de « Feuilles de vigne farcies au poulet ».
er prix pour Saida Chelali de Tanger
2 ème place: Mme Mina al Hachimi de Casablanca
3 ème place: Mme Zahra El Mrabet de Fès
4 ème place: Mme Nadia Caji de Marrakech
5 ème place: Mme Aicha Benmaadid Casablanca
EMA Maroc
Table ronde sur
l’agriculture marocaine
L’association EMA Maroc a organisé, le 27 juin dernier à Casablanca,
une table ronde sur l’état d’avancement du Plan Maroc Vert
(PMV) et des initiatives d’investissement. Ont répondu présents Aziz
Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, Tarik
Sijilmassi, Président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc et
Mourad Abid, Directeur Général de l’Agence du Partenariat pour
le Progrès. Lors de son discours, M. Akhannouch a estimé la valeur
ajoutée du secteur agricole à 20%, grâce à la croissance qu’ont
connue l’oléiculture (190%), la production de viande rouge (48%)…
« 10 milliards Dh/an jusqu’en 2020 », tel est le montant d’investissement
nécessaire pour réduire de moitié la pauvreté dans le milieu
rural. « Et pour que l’agriculture soit attractive, il faut une visibilité
pour les acteurs », explique A. Akhannouch. Citons notamment la
création d’un fonds d’investissement de 5 milliards Dh qui a permis
de récolter le triple, soit 15 milliards d’investissement.
M. Sijilmassi a, pour sa part, évoqué les facilités accordées aux petits
agriculteurs par l’allègement ou le rééchelonnement de leur dettes. De
son côté, M. Abid a présenté un état d’avancement axé sur l’agriculture
dans le programme objet de l’accord Millenium Challenge
Compact mené par l’APP. A ce jour, 85% de l’enveloppe consacrée
au secteur agricole (300 millions de dollars) est déjà investie.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 10
Sécurité Sanitaire
2 eme Assises Nationales
Vétérinaires
2011 est l’année mondiale du vétérinaire et pour cause, cette
année correspond au 250 ème anniversaire de la création, par
Claude Bourgelat de la première école vétérinaire dans le
monde à Lyon. De nombreux événements dédiés à la profession
ont été organisés dans le monde. Les 2 et 3 juillet, l’Ordre
National des Vétérinaires (ONV) a organisé la seconde édition
des Assises Nationales Vétérinaires à Skhirat, un événement
- en présence du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime,
Aziz Akhannouch - qui intervient huit années après la
tenue de la première édition. Placé sous le thème « Vétérinaire
partenaire du Plan Maroc Vert », l’objectif de cette rencontre
était d’améliorer la sécurité animale, la protection du consommateur
et d’insérer les actions de l’Ordre des vétérinaires dans
la stratégie agricole. 7 ateliers ont traité différents thèmes de la
science vétérinaire : développement des productions animales,
exercice libéral, formation universitaire et post-universitaire,
médicament et pharmacie vétérinaire, secteur public de la profession
vétérinaire, santé publique vétérinaire et organisation
juridique de la profession vétérinaire.
Marjane
Plateforme logistique
de Nouaceur
C’est dans
la zone
d’activité
de Sapino,
à Nouaceur,
que
se dresse le
chantier de
la nouvelle
plateforme
logistique
de distribution
de Marjane.
D’une
superficie
prévue de
25.000 m 2 ,
la plateforme,
dont
la construction a été attribuée au groupe français GSE, via sa
filiale marocaine GSEM et a été entamée début mars 2011,
devra être opérationnelle pour le mois d’octobre 2011. 20 quais
sont visés pour pouvoir accueillir un flux de 100 camions par
jour, avec l’objectif de stocker un maximum de palettes, en
l’occurrence près de 22.000.

AlgérIE TUNIsIE
Ralentissement du
démantèlement tarifaire
avec l’Europe
La révision du projet du
démantèlement tarifaire
entre l’Algérie et
l’Union Européenne a
encore une fois essuyé
un échec. Derrière ce
ralentissement, les produits
agricoles. En effet,
• Jean-Pierre Raffarin et Mustapha Benbada
selon Mustapha Benbada,
Ministre algérien du Commerce, les négociations butent sur
la liste des produits agricoles. « Nous avons réglé les problèmes
liés aux listes des produits industriels, mais nous avons
encore des petits problèmes avec les contingents des produits
agricoles », précise-t-il. En vigueur depuis 2005, cet accord
prévoit une suppression progressive des taxes entre l’Algérie
et l’UE pour arriver à une zone de libre échange. Initialement
prévue en 2017, l’instauration de la zone avait été reportée à
2020 à la demande de l’Algérie. Les négociations devraient
se poursuivre début septembre afin d’essayer de concilier les
positions encore divergentes.
Kaiku débarque
avec une usine
Après la France, le Chili,
le Mexique et l’Argentine,
l’espagnol Kaiku Corporacion
Alimentaria, société
spécialisée dans les produits
laitiers, débarque en Afrique,
précisément en Tunisie où
un accord de transfert de
compétence technologique
est établi depuis 5 ans pour la
construction d’une entreprise
locale. Pour les 3 années à venir,
Kaiku entend se renforcer
AFrIQUE / MENA
avec de nouveaux contrats de
transfert technologique dans
les pays en voie de développement
et en Amérique
Latine. Rappelons que Kaiku
Corporacion, par ses alliances
technologiques avec le
groupe suisse Emmi (principal
actionnaire avec 47,2% du
capital) et les finlandais Valio
et Raisio, est le 1 er groupe
européen dans le développement
de produits laitiers.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 11

CFAO-Alessandra Benedetti
l’ACTU
Interpack
Succès record
Tenu du 12 au 18 mai à Düsseldorf en Allemagne, le salon
Interpack, dédié à l’emballage et à l’industrie des process
apparentés, a connu son plus grand succès depuis sa création
il y a 53 ans : les 2.700 exposants de 60 pays ont en effet
accueilli quelques 166.000 visiteurs professionnels, dont
plus de 100.000 en provenance de l’étranger, soit 60%. De
nombreux décideurs avaient fait le déplacement, pour la plus
grande satisfaction des exposants : « nous avons noué 30 %
de contacts de plus qu’en 2008, parmi lesquels des membres
au niveau de la direction supérieure et beaucoup de nouveaux
clients potentiels. D’autres exposants ont été nombreux à faire
ce genre de commentaires. L’Interpack a confirmé la durabilité
de la tendance positive de la conjoncture », se réjouit Christian
Traumann, Président de l’Interpack 2011 et Directeur de Multivac
Sepp Haggenmüller, exposant. Le premier congrès Save
Food, qui lutte contre le gaspillage des denrées alimentaires, a
également connu un beau succès et rassemblé 300 participants
du monde entier.
Prochain rendez-vous dans 3 ans : du 8 au 14 mai 2014.
José Graziano da Silva
Elu Directeur Général
de la FAO
C’est l’ancien Sous-
Directeur Général de
la FAO et Représentant
Régional de l’Organisation
pour l’Amérique
Latine et les Caraïbes, le
Brésilien José Graziano
da Silva, qui a succédé
au Sénégalais Jacques
Diouf, le 26 juin, au
poste de Directeur Général
de la FAO, devant
Miguel Ángel Moratinos
Cuyaubé, avec un total de
92 voix sur les 180 bulletins exprimés. Titulaire d’une licence
en agronomie, d’une maîtrise en économie et sociologie rurales
et d’un doctorat en sciences économiques, Da Silva, 61 ans,
était, en sa qualité de Ministre extraordinaire de la sécurité
alimentaire et de la lutte contre la faim au Brésil, responsable
de la mise en œuvre du programme Fome Zero (Faim Zéro)
pour lequel il avait joué un rôle principal, avec l’extirpation de
24 millions de personnes de l’extrême pauvreté en 5 ans, tout
en réduisant de 25% la sous-alimentation au Brésil. Il devient
aujourd’hui le 8 ème Directeur Général de la FAO depuis la création
de l’Organisation. Son mandat débutera le 1 er janvier 2012
et se prolongera jusqu’au 31 juillet 2015.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 12
S. Pellegrino
Nouveau packaging après
100 ans !
S. Pellegrino marque une nouvelle étape
dans sa « success story » avec le lancement
d’un nouveau packaging fin mai 2011, apportant
ainsi un style moderne à un pack inchangé
depuis plus de 100 ans. Ce nouveau
design respecte les valeurs fondamentales
de la marque (héritage italien,
gastronomie et convivialité) et reprend
les codes iconiques de la marque comme
l’étoile rouge, le Casino des Thermes de
San Pellegrino et le logo historique de la marque. Le packaging
de S. Pellegrino concerne les formats 50 cl et 1L en PET.
Clin d’oeil
Concours du plus gros mangeur
de concombres
Accusé à tort d’être porteur de la bactérie E. coli et
afin de relancer sa consommation, le concombre a
été l’objet d’un concours organisé en Europe, plus
précisément en Allemagne, afin de déterminer celui
ou celle qui consommerait le plus grand nombre de
concombres en 5 minutes. La reine du concombre,
Kati Brunne, a remporté le concours avec deux
concombres et demi en moins de 5 minutes.
Couscous Alpina
Première campagne
de communication
Une campagne nationale
d’affichage a été réalisée par
l’agence LOOM du 30 mai au
10 juin, ainsi qu’un site web:
www.recettescouscous.com,
pour le compte du groupe
Alpina Savoie, leader français
du blé dur biologique, numéro
2 français des pâtes alimentaires
et numéro 2 européen
des fabricants de couscous, et
ce à l’occasion du lancement
de la nouvelle innovation
packaging Alpina en sachet
Doypack pour la gamme
couscous. Sous le slogan
« faites-vous un nouvel ami
en cuisine », l’agence a choisi
d’établir une nouvelle relation
avec le consommateur
et de développer plus qu’une
image de proximité avec lui,
l’invitant à la complicité et au
partage. Alpina Savoie, rappelons-le,
est à l’origine du
lancement du premier sachet
Doypack, à la fois pratique et
facile d’utilisation.

STEF
Ouverture du SDF Madrid
SDF Iberica, filiale de STEF-
TFE et leader sur le marché
espagnol de la logistique du
froid, ouvre les portes de son
plus grand site de transport
et de logistique de produits
agroalimentaires frais et
surgelés en Espagne. A 15
km de Madrid, dans la zone
industrielle de Torrejón de
Ardoz, STEF-TFE a investi
23 millions d’euros pour la
construction de ce site multitempératures
de 15.100 m 2
de surface totale et représentant
116.000 m 3 de volume
de stockage sous température dirigée. Pour la première fois dans le monde du froid industriel,
le stockage d’énergie frigorifique pourra être restitué sur une longue durée (6 à 8 heures). SDF
Madrid est la pièce maîtresse d’un dispositif qui comporte 24 plates-formes multi-températures
en Péninsule Ibérique. Cet ensemble offre une capacité totale de 960.000 m 3 de volume d’entreposage
et 28.000 m 2 de surface de quai réfrigéré. Il opère tous types de services en transport,
prestations logistiques et systèmes d’information. Le SDF Madrid offre une couverture sur tout
le territoire ibérique, tandis que les connections au réseau européen de STEF-TFE sont réalisées
par les sites de SDF basés à Irun et Barcelone.
INTErNATIoNAlE
CLASSEMENT
LAITIER
Fonterra
en n° 3
Rabobank a publié le dernier
classement des géants laitiers
mondiaux. Le groupe néozélandais
Fonterra a dépassé
Lactalis et Friesland Campina,
et a rejoint Nestlé et
Danone dans le top 3 avec
des ventes qui ont atteint les
12,1 milliards de dollars dans
sa division lait en 2010.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 13

T AblEAU dE bord
Cours des matières premières
(en Dollars/Tonne)
(Source : Les Echos)
(Source : Les Echos)
(Source : USDA)
1
2
3
Prix internationaux du cacao, du jus d’orange
et du café
Prix internationaux du blé, du soja,
de l’huile de palme et du sucre
Prix internationaux des produits laitiers
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 14
Baromètre des
exportations
Les mêmes tendances se
confirment de mois en mois. Les
exportations de produits végétaux
sont ainsi en hausse de 27% au 30
avril 2011 par rapport à la même
date l’année dernière.
Du côté des produits de la mer,
la baisse des exportations
s’accentue encore, à -11%.
Au 30 avril 2011, après 10 mois de campagne,
les exportations 2010/2011 ont atteint :
• 237.360 T pour les produits végétaux transformés
( +27% par rapport à la même période en
2009/2010)
• 412.368 T pour les produits de la pêche (
-11%)
Tendances des exportations
2010/2011 de produits végétaux
transformés
(évolution par rapport à la campagne 2009/2010,
cumul au 30 avril, soit 10 mois de campagne)
Caroubes +187%
Huiles végétales +101%
Autres jus +81%
Câpres en fûts +21%
Fraises surgelées +20%
Conserves de fruits -22%
Conserves de légumes -14%
Jus d’oranges -14%
Tendances des exportations
2010/2011 de produits de la
pêche
(évolution par rapport à la campagne 2009/2010,
cumul au 30 avril, soit 10 mois de campagne)
Conserves de thon +40%
Semi-conserves de sardine +32%
Produits séchés, salés, fumés +24%
Semi-conserves d’anchois +5%
Farine et huile de poisson -19%
Produits frais -15%
Conserves de sardines -8%
Conserves de maquereaux -8%
Poissons congelés -8%
(Source : EACCE)

V EIllE r&d
Une sélection des dernières
publications scientifiques
Yaourt
Un antistress prouvé
La consommation quotidienne de yaourt améliorerait
la résistance au stress des individus. C’est ce
qu’indiquent les résultats d’une expérience menée à
l’Université de Bohème du Sud à Ceské Budejovice,
sous la direction du Directeur du Département de
Pharmacologie Clinique de l’Hôpital de la ville, dans
la République Tchèque. Un groupe de 22 étudiants
ayant mangé 250 ml de yaourt nature par jour pendant six semaines de période d’examen
(de la préparation aux épreuves) a été comparé à un échantillon témoin soumis
aux mêmes conditions et n’ayant pas ingéré de yaourt. Des analyses de sang ont mis
en évidence une baisse du nombre moyen de lymphocytes chez les sujets du second
groupe, ce qui est supposé être une conséquence du stress enduré. Chez le groupe
des consommateurs de yaourt, une augmentation du nombre de globules blancs a,
par contre, été notée. Aussi, l’équipe du département de pharmacologie engagera un
programme de recherche à plus grande échelle sur ce sujet.
Huile de tournesol
Moins de cholestérol
En Espagne, l’Institut de la Graisse du Conseil Supérieur de
Recherches Scientifiques (CSIC) a développé des semences
de tournesol enrichies en acide stéarique, seul type de matière
grasse qui n’augmente pas le taux de cholestérol chez le
consommateur. Les chercheurs affirment que l’huile obtenue
à partir de ces semences, qui contiennent 12 à 35% d’acide
stéarique au lieu de 6% pour le tournesol conventionnel, peut
être parfaitement utilisée en industrie agroalimentaire, notamment
en boulangerie, chocolaterie, fabrication de margarines
et d’aliments précuits comme les frites.
Vache transgénique
Lait enrichi en lysozyme
Des chercheurs chinois ont réussi à produire une vache
transgénique exprimant un lysozyme humain recombinant.
Les clones bovins en question sont capables
d’exprimer dans leur lait la protéine rHLZ, un lysozyme
bactéricide qui protège les nourrissons des infections
microbiennes. Le lysozyme obtenu présente les
mêmes propriétés physico-chimiques que la protéine
naturelle humaine. Par ailleurs, la composition du lait
transgénique diffère de celle du lait conventionnel.
Mycotoxines
Des inhibiteurs
naturels
Les mycotoxines
produites
par certains
champignons
sont
susceptibles
de provoquer
des
intoxications
chez
l’Homme et
l’animal. En
Europe, le
risque est essentiellement lié aux mycotoxines
produites au champ avant récolte
par des champignons du genre Fusarium.
Les chercheurs de l’INRA ont montré
que certains composés phénoliques
comme l’acide férulique, abondants dans
les sons des grains de blé et présents
dans d’autres céréales, étaient capables
d’inhiber l’accumulation de mycotoxines
par ces champignons toxinogènes.
L’action de l’acide férulique résultait
d’une réduction de l’expression des
gènes Tri, gènes codant pour la synthèse
des enzymes impliquées dans la biosynthèse
des trichothécènes. Aujourd’hui,
les recherches menées visent à tester
ces données en conditions réelles. Il
s’agit notamment d’analyser les niveaux
d’acide férulique dans les grains de différentes
cultures et de mettre en relation
ces niveaux avec les sensibilités des
variétés à la contamination en mycotoxines.
La sélection de variétés de céréales
accumulant, dans les premiers stades
de remplissage des grains, des niveaux
importants d’acide férulique ou de composés
antioxydants possédant des effets
semblables est une des voies à explorer.
L’intégration de ces molécules naturelles
dans des formulations de bio-fongicides
est également en cours d’étude.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 15

V EIllE réglEMENTAIrE
MAROC
Dahir n°1-11-43 du 29 joumada
II 1432 (2 juin 2011) portant
promulgation de la loi n° 14-08
relative au mareyage. (BO du 30
juin 2011)
Est promulguée la loi n°14-08 relative
au mareyage, fixant les conditions dans
lesquelles est organisée l’activité de
mareyage, et déterminant les critères
auxquels doit répondre le mareyeur.
L’activité de mareyage doit relever
d’une autorisation (à titre individuel) de
l’administration compétente, comportant
un certain nombre de conditions
auxquelles doivent satisfaire les demandeurs
(locaux, moyens de transport,
résidence au Maroc, justification de
l’activité, etc.) pour bénéficier d’une
carte de mareyeur, et doit être conforme
au cahier des charges établi selon le
modèle élaboré par l’administration
compétente. Les délais fixés dans la
présente loi sont des délais francs.
Décret n°2-10-579 du 16 joumada
II 1432 (20 mai 2011) portant
aide de l’Etat à l’acquisition et
UNION EUROPEENNE
Règlement (UE) n°619/2011 de
la Commission du 24 juin 2011
fixant les méthodes d’échantillonnage
et d’analyse du
contrôle officiel des aliments
pour animaux en vue de la
détection de matériel génétiquement
modifié faisant l’objet
d’une procédure d’autorisation
ou dont l’autorisation a expiré.
Le présent règlement s’applique au
contrôle officiel des aliments pour animaux,
visant à détecter la présence de
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 16
à l’installation des serres destinées
à la production agricole.
(BO du 2 juin 2011)
L’Etat peut accorder une aide financière
sous forme de subvention versée directement
aux agriculteurs à l’acquisition
et à l’installation des serres destinées à
la production agricole. Les taux de la
subvention et les plafonds pour les composantes
de serres (éligibles au bénéfice
de cette aide) seront fixés par un arrêté
conjoint des ministres chargés de l’agriculture,
des finances et de l’intérieur.
Décret n°2-10-524 du 23 joumada
II 1432 (27 mai 2011) portant
modification des quotités du
droit d’importation applicable
à certains produits agroalimentaires.
(BO du 16 juin 2011)
Sont soumis au droit d’importation de
2,5%, les produits relevant des positions
n° 0402.10.12.00, n° 0402.21.19.00, n°
Ex 1001.90.90.10 (blé tendre biscuitier),
n°1701.99.91.99, importés dans la
limite d’un contingent annuel, comme
indiqué dans l’annexe 1 du présent
matériel génétiquement modifié, et fixe
les méthodes d’échantillonnage nécessaires
à cet effet, ainsi que le poids (en
g) équivalent à 10.000 graines/semences
de différentes plantes. Les aliments
pour animaux doivent être conformes
au règlement (CE) n°1829/2003.
Règlement (UE) n° 575/2011 de
la Commission du 16 juin 2011
relatif au catalogue des matières
premières pour aliments des
animaux.
texte. Ces dispositions ne s’appliquent
pas pour le blé biscuitier relevant de la
position n°Ex 1001.90.90.10 et importé
durant les mois de juin, juillet et,
éventuellement, août. Le tarif des droits
d’importation, fixé dans la loi de finances
n° 25-00, est modifié conformément
aux indications du tableau figurant dans
l’annexe 2, trois mois après la publication
du présent texte dans le Bulletin
Officiel.
Projets de norme marocaine :
PNM 150.6.08 : Viandes et produits
à base de viandes – Khlii
et PNM 001.9.08 : Miel
Examinés respectivement au sein de la
Commission Technique de Normalisation
des Viandes et Produits à base de
Viandes et la Commission Technique de
Normalisation des Produits Apicoles,
ces projets de normes seront transmis
à l’IMANOR (Institut Marocain de
Normalisation) pour les soumettre à
l’enquête publique de 3 mois avant leur
homologation et leur publication au
Bulletin Officiel.
Le catalogue des matières premières
pour aliments des animaux est établi
dans l’annexe du présent règlement. Il
comporte un glossaire des procédés,
des matières premières des aliments
pour animaux, des produits obtenus à
partir de la biomasse de micro-organismes
ainsi que des autres sous-produits
de fermentation. Ce règlement présente,
dans la partie A de l’annexe, des
dispositions générales quant à l’utilisation
de ce glossaire, les impuretés et la
pureté botanique des matières premières,
l’étiquetage, etc

droIT dE l’ENTrEPrIsE
Nouvelle Constitution,
Nouvel élan économique ! Maître Aziz BENKIRANE
Avocat à la Cour Suprême
Bonne gouvernance, conseil de la concurrence, instance nationale de probité et de lutte
contre la corruption, conseil économique et social, charte des services publics, autant
d’institutions constitutionnelles dont le monde de l’entreprise doit à raison s’enorgueillir. La
nouvelle constitution confère effectivement désormais toutes les garanties aux investisseurs,
tant nationaux qu’étrangers, avec, à la clé, l’indépendance de la justice.
Une constitution mobilisatrice !
Démarche maroco-marocaine, la révision
constitutionnelle a retenu tout un peuple
qui l’adopte avec 98,70 % des votes exprimés.
Cet effet mobilisateur, la constitution
le tient bien de par les « avancées
capitales » qu’elle introduit à bien des
égards.
Le patronat salue la nouvelle donne
économique. Les partis saluent le profond
changement démocratique. La jeunesse
salue la réponse à ses attentes, avec la
création du conseil de la jeunesse et de
l’action associative.
Cette institution peut à elle seule servir de
tremplin à inciter cette frange de la population
à s’insérer dans le processus de développement
économique. En effet, il lui
incombe de faciliter à la jeunesse l’accès
à la science et à la technologie et de créer
les conditions propices au déploiement de
toutes ses potentialités pour innover en
tous domaines. Bien plus, cette instance
est chargée d’inciter la jeunesse à participer
à la vie nationale, jeunesse qui prend
avec enthousiasme cette sollicitude.
Du conseil économique et social :
partenaire incontournable !
La nouvelle loi fondamentale réserve une
place prépondérante à cette institution
qui désormais a du pain sur la planche.
Partenaire incontournable de l’action économique
des pouvoirs publics, le conseil
est appelé à fournir son avis sur tous les
aspects de l’économie nationale. En effet,
cette instance peut être consultée tant par
le gouvernement que par le parlement
en matière économique, sociale et même
environnementale. L’entreprise peut valablement
être certaine que toute politique
économique sera, préalablement à son
adoption, soumise au débat et à l’étude
des experts du conseil.
Il y a lieu ici de se référer aux Termes du
Discours Royal d’installation de cette institution
pour mesurer toute l’ampleur de
la mission qui lui incombe. Le Souverain
a mis l’accent sur la nécessité de « l’élaboration
d’une nouvelle charte sociale
fondée sur des partenariats qui doivent
être propres à créer un environnement
sain pour gagner les paris liés à la modernisation
de l’économie, au renforcement
de sa compétitivité et à la dynamisation
de l’investissement productif. »
La concurrence et son conseil !
Décriée par l’entreprise pour son manque
de transparence et de respect des principes
élémentaires de l’offre et de la demande,
la concurrence ne peut désormais,
avec la nouvelle donne constitutionnelle,
qu’obéir à l’équité dans les relations
économiques.
En effet, il est créé un conseil de la
concurrence dont les missions sont d’organiser
le cadre pour une concurrence libre
et surtout loyale. Ses attributions vont
au-delà de ceci : il est chargé surtout de
veiller à la régulation de la concurrence
sur les marchés et davantage de contrôler
toutes les pratiques susceptibles de porter
atteinte à l’honnêteté commerciale.
Plusieurs chantiers attendent cette institution
: les monopoles, les ententes, les abus
de position dominantes, la cartellisation,
… A ce titre, il serait utile de doter le
conseil de la concurrence d’un pouvoir
de sanction pour lui permettre de mener
à bien ses missions et de protéger ainsi
l’entreprise qui arrive sur le marché.
De la lutte contre la corruption !
C’est là où le bât blesse !
Mal classé dans les rapports annuels de
Transparency International, le Maroc se
dote avec la nouvelle constitution d’une
instance nationale de probité et de lutte
contre la corruption. Cette autorité est
accueillie favorablement par la société
civile, qui n’a cessé d’appeler au respect
des normes éthiques. La mission principale
à laquelle s’attelle d’ores et déjà
cette instance réside en la moralisation de
la vie publique.
Nul n’ignore que ce phénomène détruit la
confiance des investisseurs et décourage
les plus gros d’entre eux. Pour l’enrayer,
il est des plus urgents de se conformer
aux dispositions de la convention onusienne
contre la corruption, adoptée par
l’assemblée générale des Nations-Unies
le 31 octobre 2003 et entrée en vigueur
le 14 décembre 2005, surtout depuis sa
ratification par le Maroc où l’association
marocaine de lutte contre la corruption
se félicite et reconnaît que dorénavant ce
combat est une priorité nationale.
Or, sans justice indépendante, point de
salut pour l’entreprise ni pour le citoyen !
Du pouvoir judiciaire
et de son indépendance !
Le monde des affaires prend acte de
l’engagement de la nouvelle constitution
de faire de la justice un pouvoir indépendant
et du pouvoir législatif, et du pouvoir
exécutif. Cette indépendance est plus que
renforcée du fait même de la garantie que
Sa Majesté Le Roi lui réserve solennellement.
Il est à retenir sur ce point que la nouvelle
constitution responsabilise les juges qui
doivent préserver leur devoir d’indépendance
par la saisine du conseil supérieur
du pouvoir judiciaire, chaque fois qu’il
est exposé à une menace ; à défaut, ils
commettent une faute professionnelle
grave.
Autant donc de dispositions constitutionnelles
pour une entreprise encore plus
performante !
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 17

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sucre, arôme, ferments
lactiques.
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fraise...
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FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 18
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(10%) : chapelure, eau, farine de blé
tendre, protéine de soja, albumine
d’œuf, épaississant (E464), conservateur (E202).
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sel iodé, sucre semoule, oeuf,
margarine de croissant, beurre,
eau, blanc d’œuf.
- Farce : chorizo, paprika, œuf,
poivre noir, persil frais, jus de
citron, colorant jaune, mozzarella,
mayonnaise.
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- Poids : 165 g.
- Prix: 1,70 €.
France
Weight Watchers Couscous oriental, poulet,
légumes cuisinés et boulgour
Couscous avec des ingrédients traditionnels du Maghreb dans
une barquette micro-ondable.
Fabricant: Senoble
- Références : couscous oriental,
poulet, légumes cuisinés et
boulgour, curry de poulet, deux
riz et méli-mélo de légumes, et
blanquette de poulet, riz basmati
et petits légumes.
- Traiteur.
- Poids : 300 g.
- Prix: 3,30 €.
Belgique
McCain My Puree Carrotes:
Frozen Potato Puree with Carrots
Purée de pommes de terre avec carottes surgelée, dans une
assiette enveloppée de film en plastique.
Fabricant: McCain
- Pommes de terre (51%),
carottes (25%), lait entier,
œufs, margarine, eau, huiles
végétales, sucre, poudre de lait
écrémé, sel, extrait de carotte,
muscade, poivre.
- Surgelés.
- Poids : 300 g.
Cette sélection de nouveaux produits du monde est issue de la base de données INNOVA.
Irlande
Innocent Orange
Juice with Bits
Jus d’orange
avec morceaux
dans une bouteille
en plastique.
Fabricant: Tesco
- 11 oranges
juteuses100 %.
- Boissons.
- Volume :
0,9 l.
- Prix: 2,59 €.
Monde
Danemark
Bonduelle Gourmetmajs Med Chili: Yellow
Corn with Chili
Pack de deux boîtes individuelles de maïs au piment.
Fabricant: Bonduelle
- Maïs, poivron rouge,
eau, sel, amidon de
pomme de terre, piment,
épaissisants : E415, E412,
antioxydant : E300.
- Epicerie.
- Poids : 2 x 165 g.
- Prix: 2,68 €.
Malaisie
Down To Earth Italian
Seasoning
Mélange d’herbes et d’épices
offrant une saveur intense.
Fabricant: Blue Oasis
- Sel, origan, basilic, chili en
flocons, tomate en flocons,
ail, thym, oignon en poudre.
- Epicerie.
- Poids : 50 g.
Egypte
Danone Activia
Light Yogurt
Yaourt 100% naturel
contenant de
l’Actiregularis.
Fabricant: Danone
- Crémerie.
- Poids : 110 g.
- Prix: 0,18 €.
Allemagne
Schweppes
Sparkling Rooibos
Tea: Orange & Lemongrass
Flavor
Thé Roobios rafraîchissant
aux arômes d’orange
et de citronelle.
Fabricant: Schweppes
- Eau, sucre, acide
carbonique, extrait
de rooibos
(0,2 %), acide
citrique, acide
ascorbique,
arômes naturels,
extrait de
citronelle.
- Références :
thé noir aux arômes
de pêche et
de jasmin, thé
vert aux arômes
d’agrumes et de
gingembre.
- Boissons.
- Volume : 1,250 l.
- Prix: 0,69 €.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 19

Innovations produits
L’accent sur les aspects santé
pourra néanmoins être développé
encore. Les oméga-3, la
fortification en fer ou en acides
aminés essentiels sont
quelques exemples
qui
seront
bien reçus dans
le futur. Les produits
ciblant les enfants seront aussi des
options attractives. En Australie, Kraft
propose désormais Live Active Light
Cheese Slices, le 1 er fromage australien
enrichi
en stérols
végétaux.
Selon son
fabricant
« il est
prouvé
que ce
produit
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 20
Tendances
Fromages
Des aventures santé et fruitées
www.innovadatabase.com
Les produits pauvres en matière grasse constituent le positionnement santé le plus
fréquent dans la catégorie des fromages. En fait, une analyse d’Innova Market Insights sur
le positionnement des nouveaux lancements a montré que 19% d’entre eux se basaient sur
l’allègement en matière grasse. Les variétés traditionnelles, naturelles et biologiques sont aussi
de plus en plus présentes dans l’offre des fabricants.
Principaux positionnements des nouveaux
produits fromagers*
(au niveau mondial, de janvier à avril 2011)
* Certains produits présentent plusieurs positionnements
permet
une baisse
jusqu’à
10% des
taux élevés
de cholestérol
», et
contient
50% moins
de lipides que les tranches normales de
fromage fondu. En Argentine, La Serenisima
LGG Light Saint Paulin Cheese
contient des probiotiques LGG, et est
50% moins gras et 30% moins calorique
que le Saint Paulin traditionnel.
Le lait est l’ingrédient unique dans la
fabrication du fromage. Des ferments
sont ajoutés pour attirer différents
consommateurs. Herbes, épices et autres
ingrédients sont utilisés pour créer des
produits variés et aromatisés, et ainsi
les différencier des produits standards.
L’inclusion de fruits et légumes dans les
formulations ajoutera de la flaveur et
un attrait nutritionnel pour les consommateurs
plus jeunes, tout en pouvant
constituer une base pour
des produits innovants.
En Australie par exemple,
le produit Kraft Kids
Cheese Spread with French
Onion est une « source de
calcium. Sans gluten. » Le
fromage Hutchinsons aux
cranberries et agrumes est
une innovation de Nouvelle-Zélande.
Les barres fromagères sont
une tendance, particulièrement
sur les marchés
d’Europe de l’Est, avec
de multiples offres et une
grande variété de saveurs.
Ainsi, en
Russie, on
trouve la
barre Fruate,
au chocolat,
banane et
fromage.
Sargento crée
les fromages tendances
L’innovant
fromager
américain
Sargento
continue de
lancer des
produits
tendance,
y compris
une ligne à
faible taux
de sodium
et une autre
combinant différents fromages en un.
Natural Blends est une nouvelle
gamme de fromages naturels combinant
2 variétés de fromage. Ce
goût unique promet « d’ajouter plus
de saveur aux snacks et sandwiches
quotidiens. » Parmi les combinaisons,
sont proposées : cheddar-mozzarella
et provolone-mozzarella, sans
oublier le colby-poivrons à teneur
réduite en sodium, tous présentés
sous forme de snacks (bâtonnets) et/
ou de tranches.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 21

dEsIgN
EGO RETAIL
Version 3 !
Le retail est en pleine révolution. Quelques décennies à peine ont
suffi à nous faire passer d’un modèle fonctionnel et consumériste,
où l’important était de « mettre à disposition » des consommateurs
des produits, à un modèle émotionnel, où tout doit être pensé pour
laisser une trace dans leur esprit. Il ne suffit plus de vendre, il faut
faire acheter en étonnant et en divertissant. Hard job.
Voyons Voir
Puisque l’expérience client (le mot
est lâché) est désormais au cœur des
préoccupations des enseignes, comment
s’étonner que celles-ci se soient soudainement
mises à s’intéresser au design,
voire (pour les plus riches d’entre elles)
à l’architecture ?
Il faut reconnaître que, pour une enseigne,
une stratégie retail « design oriented »
ne manque pas d’avantages. Le premier
d’entre eux est d’attirer l’attention des
consommateurs dans un environnement
pour le moins concurrencé, étape
indispensable pour atteindre le Graal :
la sacro-sainte différenciation, gage de
positionnement, donc d’existence sur un
marché.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 22
Ainsi, assistons-nous depuis quelque
temps à une déferlante de « flagships »
au sens de la théâtralisation poussée à
l’extrême, véritables temples élevés à
la gloire de Mercure, le Dieu du Commerce.
Des lieux spectaculaires, extraordinaires,
singuliers, tous associés à une
promesse d’expérience d’achat unique.
Comprenez que chacun aura envie de
raconter aux autres à la moindre occasion.
Que de chemin parcouru du Nike
Town de Londres qui n’était après tout
qu’un magasin monomarque agrandi
(un « magasin grand ») jusqu’au tout
dernier H&M imaginé par Jean Nouvel
à Paris, conçu pour donner des lettres de
noblesse à une proposition low-cost. Le
flagship serait-il devenu incontournable
Nicolas Chomette
Directeur Général de Team Créatif
pour une marque ? Pas sûr.
www.team-creatif.com
D’abord parce que le mètre carré en ville
est cher, ne manqueront pas de faire remarquer
les plus pragmatiques, inquiets
de la rentabilité. Certes. Mais est-ce une
raison pour rabattre ses ambitions ? Ensuite
(et surtout) parce qu’un magasin est
un lieu destiné à la vente et qu’il n’est
pas certain que les grands espaces soient
les mieux placés pour orienter, accompagner
et conseiller ses clients.
Comment une enseigne peut-elle
réussir à transformer ses visiteurs
en clients ? En leur montrant
qu’elle leur porte de l’attention.
Et quoi de mieux pour y

parvenir que les petites surfaces,
dites (ce n’est pas par hasard)
« à taille humaine » ?
Après la course aux mètres carrés, indispensable
pour créer du buzz et attirer
l’attention des médias, il souffle depuis
peu comme un air nouveau dans le
monde du retail : l’air des « petites » surfaces,
comme si les enseignes voulaient
rompre avec la logique de l’hyperchoix
qui les anime depuis plus de cinquante
ans. Ne serions-nous pas en train de
vivre un changement de modèle ?
Une bouffée de modestie ? N’exagérons
pas. Plutôt une envie des enseignes d’affirmer
autre chose que leur puissance. Et
plus précisément encore, de démontrer
que la puissance ne s’exprime plus de la
même façon. Hier, synonyme de poids et
de taille mesurés en mètres carrés, voilà
qu’elle rime désormais avec présence.
Nuance.
Une enseigne puissante est aujourd’hui
celle qui est partout présente. J’occupe
l’espace, donc je suis. Pour une enseigne,
point n’est besoin de verser dans le
spectaculaire pour surprendre ses clients.
Il lui suffit parfois d’être présente là où
ils sont et, mieux encore, là où elle n’est
pas attendue. La proximité relationnelle
se chargera de parfaire le tableau.
Un point de vente plus proche, plus petit,
donc plus complice et plus attentionné :
qui trouverait à y redire ?
Il n’est pas impossible que le commerce
de demain ait des airs du commerce
d’hier. A condition toutefois que les
enseignes sachent apporter un soin particulier
à la formation de leurs vendeurs.
Plus d’implication et de « concernement
» de leur part, de connaissance
des produits et de reconnaissance des
clients, d’attention et d’attentions. De
l’accueil aux réclamations en passant par
les différents moments de la vie d’une
enseigne.
Après le retail marchand et le retail média,
place à l’ego retail.
Team Créatif
Cela fait presque un an maintenant
que le groupe Team Créatif a le
plaisir d’entretenir cette rubrique
Design à travers sa vision orientée
consommateur, basée sur une expertise
stratégique, créative et commerciale.
Nous espérons que cet espace
d’expression vous aura servi, et nous
tenons à remercier FOOD Magazine
pour nous avoir donné l’opportunité
de partager nos expertises.
* Flagship : Magasin de grande surface dédié à
une marque et proposant une gamme très large des
produits de l’entreprise en question (et exclusivement).
Ce magasin se veut la vitrine de la marque
à laquelle il est dédié ; il symbolise la matérialisation
de son territoire, de sa mission, de son image,
de ses valeurs, mais aussi une revendication
tangible de sa notoriété
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 23

sAloN
Fancy Food Show
Le Maroc à la conquête
de l’Amérique
Avec 14 nouveaux exposants et un pavillon de 372 m 2 , soit presque 100 m 2 supplémentaires
par rapport à l’édition 2010 du Summer Fancy Food Show, le Maroc affiche son intérêt pour
le continent nord-américain. Les Etats-Unis sont en effet l’un des marchés stratégiques
identifiés dans le plan Maroc Export Plus. Un marché géant, où les produits marocains
ont bien l’intention de se faire une place de premier plan dans la niche des aliments de
spécialité.
Evénement phare pour le secteur
des produits alimentaires de
spécialité (produits du terroir,
d’épicerie fine…) et rendezvous
incontournable pour la distribution
américaine, la 57 ème édition du Fancy
Food Show s’est tenue à Washington
DC, du 10 au 12 juillet derniers. A cette
occasion, 2.400 exposants de plus de 80
pays ont répondu présents, et le pavillon
Maroc s’est distingué par son esthétisme,
salué unanimement par les participants.
Soulignons aussi le nombre record
d’exposants : 26 contre 23 en 2010, et 3
fois plus qu’il y a 10 ans. Parmi eux, 14
participaient pour la première fois à ce
salon.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 24
Un pavillon marocain réussi
Après avoir rencontré chacun des 26 exposants
marocains, le Ministre du Commerce
Extérieur, Abdellatif Maâzouz,
qui avait fait le déplacement, s’est dit
« très satisfait de voir les innovations
produits présentées, que ce soit au
niveau des concepts, des packagings, ou
de l’adaptation au marché américain. »
Il a également souligné sa surprise de
voir des jeunes entreprises franchir le
pas et venir sur un marché aussi sophistiqué
que le marché américain.
« Aujourd’hui, les plans sectoriels ont
permis de vitaliser l’offre, le plan Maroc
Export Plus d’accompagner les exportateurs.
Nous allons maintenant nous pen-
De notre envoyée spéciale à Washington,
Florence CLAIR
cher en détail sur l’approche logistique,
où des problèmes sont rencontrés », a
déclaré le Ministre.
Des produits du terroir marocain
Alors que certains avaient misé quasi
uniquement sur un produit – l’huile
d’olive pour le pavillon tunisien – et que
d’autres présentaient une offre peut-être
un peu trop large – l’Egypte ou la Chine
par exemple, avec des produits rentrant
difficilement dans la catégorie « spécialité
» - le Maroc a présenté une offre
variée de produits du terroir. Notons
par exemple le retour sur le pavillon,
après une longue absence, du groupe
Brahim Zniber, avec ses filiales Thalvin
et Celliers de Meknès pour les vins et
Maassera pour l’huile d’olive. « Nous
commençons à nous intéresser à l’export,
car il est malsain de reposer sur un seul
marché. Notre objectif est de réaliser au
moins 25% de notre activité à l’export »,
explique Nicolas Chain, Responsable
Marketing Vins du groupe Ebertec.
« Les nouveaux marchés comme l’Amérique
du Nord sont très intéressants,
car les consommateurs sont ouverts,
sans préjugés », ajoute-t-il. Du côté
de l’huile d’olive, qui bénéficie d’une
campagne de communication dédiée, les
stratégies varient : certains misent sur
l’huile extra vierge dans des bouteilles
premium. « Notre marque ‘’CaracTerre’’
a eu de très bons retours sur ce salon.
Les visiteurs ont trouvé cette huile très
fine et apprécient le packaging », révèle

Khadija Benslimane, commerciale chez
Maassera. D’autres mettent l’accent sur
l’huile de grignon : « cette huile est très
demandée pour le food service et l’usage
culinaire », explique Jaouad Lahbabi,
des Produits Yousra, importateur de Siof.
Du côté des Conserves de Meknès, qui
ont créé la société d’importation Aïcha
US, « l’huile d’olive est exportée essentiellement
en vrac, mais nous essayons
petit à petit de développer la marque
Aïcha sur le réseau ethnique », indique
Dan Devico.
Certains exposants n’hésitent plus à
personnaliser leur offre en fonction du
marché, et cette stratégie est payante.
Ainsi, Tajini a développé, spécialement
pour le marché US, un nouveau packaging
et une nouvelle marque, « Couscous
Sauce » pour ses sauces tajines. En effet,
les Américains consomment le couscous
comme accompagnement, au même titre
que les pâtes. Il fallait donc penser à leur
fournir la sauce qui va avec ! Saimaco
met en avant sa marque de piments cerises
« Pepper New ». Pour sa première
participation avec des produits, l’Agence
de Partenariat pour le Progrès a présenté
l’huile d’olive de 3 coopératives sous
une marque commune, Al Alfya, et des
dattes sous le label « Moroccan Oasis
Dates ».
Du côté des produits de la mer, les anchois
marocains sont connus et appréciés,
et les opérateurs en profitent pour
introduire d’autres références. Ainsi,
Sadeddine El Jabri, d’Agadir Océan,
estime que « les sardines se développent
très bien, et nous souhaitons aujourd’hui
introduire le thon sur le marché US. »
Pour le groupe Unimer, les synergies
au sein du groupe permettent d’exporter
dans d’autres créneaux, comme les
tomates semi-séchées et les légumes
grillés produits dans la toute nouvelle
usine de Beldiva, qui a nécessité un
investissement de 120 millions de Dh
pour tripler sa capacité de production.
En outre, selon Ismaïl Farih, Administrateur
d’Unimer Group, « les Etats-Unis
amorcent un grand virage vers le frais
et le surgelé plutôt que les conserves.
C’est une énorme tendance : les plus
gros importateurs sont en train de mettre
en place une logistique froid qu’ils
n’avaient pas, sauf pour le fromage. »
Des visiteurs moins nombreux
Pour attirer les visiteurs et se faire
remarquer parmi les 180.000 produits
exposés cette année, Maroc Export avait
misé sur un cooking show, orchestré
tous les jours par le Chef Muse, originaire
de Mohammedia et ayant réalisé
l’ensemble de son parcours à l’étranger,
essentiellement aux Etats-Unis où il
officie aujourd’hui. Malheureusement,
la cuisine avait due être disposée un
peu en retrait de l’allée, derrière un mur
vitré, limitant sa visibilité. « Nous avons
encouragé les exposants à proposer la
dégustation de leurs produits, et des
hôtesses habillées aux couleurs de la
campagne sur l’huile d’olive font le tour
du salon et distribuent des flyers »,
précise Saad Benabdellah, Directeur
Général de Maroc Export.
Mais le déplacement provisoire du salon
de New-York à Washington a eu des
dégâts collatéraux : alors que l’édition
2010 avait accueilli 25.000 visiteurs,
les organisateurs tablaient sur le chiffre
de 18.000 cette année. Les exposants
marocains habitués du salon l’ont bien
remarqué : « certains clients ne sont pas
venus. Il y a beaucoup plus d’importateurs,
de food service et de commerces
alimentaires à New-York qu’à Washington
», souligne Hassan Khalil, Directeur
Général Adjoint de Dari Couspate.
Pour les nouveaux venus, c’est encore
plus difficile. « Le bilan est moyen.
Pourtant, les contacts que nous avons
eus sont intéressés par les produits à
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 25

sAloN
cuisson rapide. Nous, exposants, devons
venir avec nos idées d’animation, de
dégustation, pour attirer plus de visiteurs
la prochaine fois », estime Moha Makhfi,
Directeur Commercial et Marketing Sania.
Aïda Gabar Diop, Responsable Export de
Lesieur Cristal, explique que les Américains
aiment « l’entertainment » et propose
que les animations soient moins discrètes
à l’avenir.
Quant à Zohra Mellouk, de Souss Saffron,
elle ne s’est pas contentée d’attendre
sur son stand. Elle est allée voir
directement les importateurs d’épices
exposant sur le salon et a réussi à décrocher
quelques commandes. Une belle
performance pour une première participation
!
Bref, le bilan oscille entre mitigé et
positif. « Nous sommes sur les Etats-
Unis depuis 8 ans, mais les exportations
restent timides. C’est un marché très difficile
qui se travaille sur le long terme »,
prévient Hassan Khalil. Pour Arnaud
Penny, Directeur Commercial Export
chez Unimer, « on ne déclenche pas la
vente sur un contact et un produit innovant
ne suffit pas. Il faut une structure
d’export et un service. Nous venons ainsi
deux à trois fois par an aux USA. »
Prochains rendez-vous : du 15 au 17
janvier 2012 à San Francisco pour le
Winter Fancy Food Show et du 17 au 19
juin 2012 à Washington pour la version
« Summer ». Et pour 2013, année où le
salon devrait faire son grand retour à
New-York, Maroc Export mise sur une
quarantaine d’exposants.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 26
Exportations marocaines vers les Etats-Unis en 2010
Valeur en millions de Dh Evolution / 2009
Conserves de légumes 366 + 17,5%
Huile d’olive 277 + 855%
Conserves de poissons 273 Nc
Agrumes 102,5 Nc
Divers 75 + 37,7%
Agar-agar 47,5 Nc
Epices 13 + 16,6%
Légumes 12 + 28,2%
• Les échanges commerciaux entre le Maroc et les Etats-Unis affichent une belle santé. Les
exportations marocaines vers les USA, 5 ème client du Royaume, sont en effet en hausse depuis
2006, atteignant 5,3 milliard de Dirhams en 2010. Si les engrais et phosphates arrivent en tête,
les produits alimentaires affichent des croissances à deux chiffres. L’année 2011 s’annonce
prometteuse, puisqu’à fin juin, les exportations avaient déjà atteint 1,6 Mrd Dh, soit 139% de
plus par rapport au 1 er semestre 2010. Dans l’autre sens, les importations au Maroc en provenance
des USA suivent la même tendance haussière, totalisant 20,8 Mrd Dh en 2010, faisant
des Etats-Unis le 4 ème fournisseur du Royaume.
Le point de vue d’une importatrice américaine
• Kitty Keller a rencontré le Ministre du Commerce Extérieur, Abdellatif Maâzouz
Kitty Keller, de K.L. Keller Imports,
est importatrice de produits alimentaires
français et espagnols. « J’ai
toujours été intéressée par le Maroc,
comme beaucoup d’Américains. A
l’occasion d’un voyage sur place en
octobre dernier, j’ai été impressionnée
par la qualité des produits », déclare-t-elle.
Parmi les produits qu’elle
affectionne et cherche à importer :
les olives (« très bonnes, elles se
distinguent de la masse des olives
(Source : Maroc Export)
standardisées, globalisées »), le miel,
les épices, l’huile d’olive – mais c’est
un secteur très sophistiqué et concurrentiel
- et l’huile d’argan.
« Les Américains sont fascinés de voir
qu’elle est fabriquée par des femmes »,
explique Mme Keller. Selon elle, les
consommateurs américains ont une
impression favorable du Maroc et sont
de plus en plus nombreux à s’y rendre.
Aux exportateurs d’en profiter !

EVENEMENT
Journée d’agrégation
Pour un partenariat fructueux
Dans le cadre du Plan Maroc Vert, l’agrégation constitue aujourd’hui, pour de nombreuses
unités industrielles, une garantie du développement agricole. C’est dans ce cadre qu’a été
organisée, le 14 juin par Citruma, une journée au sein-même de la société qui a regroupé de
nombreux agriculteurs venus découvrir l’agrégation, sa démarche et ses avantages.
D’ores et déjà lancé dans des
projets d’agrégation, notamment
avec Pack-Souss dans
la région d’Agadir, le groupe
Delassus, via Citruma, a fait appel à des
spécialistes et à des institutionnels, dont
l’ORMVAG (Office Régional de Mise en
Valeur Agricole du Gharb) et le cabinet
Phyto Consulting, pour l’organisation
d’une journée de communication autour
de l’agrégation, qui a réuni une soixantaine
d’agriculteurs du Gharb, ainsi que
de la région du Souss. En effet, dans le
but de développer un projet d’agrégation
qui pourra assurer à Citruma un approvisionnement
en matière première, les
agrumes notamment, l’objectif de cette
journée était d’éclairer les agriculteurs
sur l’importance de l’agrégation dans ce
secteur et sur les enjeux de la filière des
agrumes. Mais tout d’abord, une visite
guidée au sein de l’usine de fabrication,
de la réception des oranges jusqu’au
stockage et au conditionnement du
produit fini, a permis aux agriculteurs de
voir de près le process de fabrication des
jus d’oranges.
Agréger : pourquoi ?
Les difficultés rencontrées au niveau
de l’approvisionnement en agrumes,
particulièrement liées à la main d’œuvre
compétente, aux conditions climatiques,
etc. mènent les producteurs à penser aux
projets d’agrégation et à l’encadrement
des agriculteurs, ce qui constitue un partenariat
gagnant-gagnant entre les deux
parties. En effet, l’agrégation assure aux
agriculteurs un encadrement technique
par l’agrégateur, et donc le transfert de
nouvelles technologies, telles l’irrigation
au goutte-à-goutte, qui vont permettre
l’amélioration du rendement. D’autre
part, l’autre aspect de l’agrégation est
bien d’assurer un bon approvisionnement
en agrumes en termes de qualité et
de volume. Les projets d’agrégation des
agrumes autour d’une station doivent
Siham HAMDI
cependant satisfaire aux conditions
suivantes: 300 Ha, 48 agrégés et une
production minimale de 20 T/Ha.
L’apport étatique à l’agrégation
Lors de cette journée, l’accent a été mis
sur les facilités et avantages apportés
par l’Etat, notamment en matière de
financement. En effet, l’Etat, en tant que
tierce partie, coopère dans les projets
d’agrégation, notamment dans leur catalyse,
dans l’investissement, mais aussi
dans l’assurance. En ce qui concerne ce
dernier point, la question des catastrophes
naturelles serait en cours d’étude
pour les intégrer dans les conditions qui
peuvent profiter de cet avantage.
Côté financement, l’aide de l’Etat destinée
aux projets d’agrégation est plus
importante que pour ceux des particuliers.
Pour une station d’agrumes, elle est
estimée à 1.500 DH/Ha, et couvre, entre
autres, l’équipement agricole. Quant à la
construction et à l’équipement d’emballage
des agrumes, 10% sont financés par
l’Etat.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 27

FoCUs
Fromages
La croissance
passe par l’innovation
Dans l’important secteur des produits laitiers, le marché des fromages est aujourd’hui un
élément qui compte, grâce à une consommation qui va croissante, quoique peu diversifiée
et ancrée particulièrement sur le fromage fondu, produit-phare des fromages, présent dans
tous les foyers marocains. Les opérateurs mettent tout en œuvre pour améliorer les niveaux
de consommation en diversifiant leur offre.
La rédaction
L’origine du fromage remonte à
la nuit des temps. Bien qu’elle
ne soit pas claire, la légende
veut que le fromage ait été découvert
accidentellement, en stockant du
lait dans un contenant fabriqué à partir
de l’estomac d’un animal. Le lait, sous
l’effet de la présure, une enzyme présente
naturellement dans l’estomac, cailla
et se transforma en fromage. Depuis, la
naissance de ce produit a révolutionné le
monde des produits laitiers.
Fromages :
des formes et des goûts
Selon l’étymologie, le mot « fromage »
est dérivé des termes « formage »,
« fourma » en latin et « formos » en
grec, qui veut dire forme. En effet,
le fromage est un produit qui doit sa
diversité à ses formes (ronde, carrée,
triangulaire, petite ou grande), à plu-
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 28
sieurs critères relatifs à sa pâte, tels la
texture et le goût, mais aussi au type de
lait utilisé (vache, chèvre, brebis). C’est
donc cette diversité qui a permis
le classement des fromages en
de très nombreuses variétés,
regroupées selon les grandes
familles suivantes :
- les fromages à pâte fraîche
(fromage blanc, mascarpone,
faisselle, etc.) ;
- les fromages à pâte molle (brie,
camembert, neufchâtel, etc.) ;
- les fromages à pâte pressée
(emmental, edam, etc.) ;
- les fromages fondus, qui se
présentent sous forme de portion,
de slice (tranches) ou de
pâte à tartiner.
Issus de régions particulièrement
connues pour une fabrication
spéciale, certains fromages, no-
tamment français ou suisses, bénéficient
de labels, tel l’AOC (Appellation d’Origine
Contrôlée) qui garantit l’obtention
d’un fromage authentique et typique de
son origine géographique, par le respect
de sa fabrication originelle. Ainsi, la fabrication
des fromages peut différer d’un
type à l’autre selon différents critères
liés à la cuisson du lait, à la fermentation,
à l’affinage, … mais repose sur des
étapes généralement communes entre
tous les fromages, à savoir le caillage et
l’emprésurage. Les ferments lactiques et
la présure constituent des éléments essentiels
dans la production des fromages.
Un marché développé…
Vendus au rayon ou à la coupe, les
fromages se déclinent en une large
panoplie. Or, malgré la diversification
de l’offre fromagère sur le marché, la
consommation des Marocains en matière
Répartition du marché
en volume par catégorie
(Source : opérateurs, Euromonitor International)

de fromage reste limitée, « en raison de
ses habitudes culinaires », comme l’explique
Youness Barri, Directeur Général
de Socrech. Selon lui, nos voisins algériens
en consomment plus que le triple.
En effet, avec un peu plus de 1 kg/an/
habitant, le Maroc est dépassé non seulement
par l’Algérie ou la Tunisie, mais
aussi par l’Egypte et les pays du Golfe.
Et ce n’est pas tout. Le consommateur
marocain reste limité quant à son choix,
avec en premier lieu le fromage fondu,
l’edam (la fameuse « boule rouge ») et
les fromages frais. Selon les opérateurs,
le fromage fondu domine largement,
avec un volume global estimé à environ
30.000 T. Suivent les fromages à pâte
pressée, autour de 8.000 T, dont 4.500 à
5.000 T d’edam, et enfin les fromages à
pâte fraîche et molle (4.700 T), avec en
tête la mozzarella.
Selon le panéliste Euromonitor International,
la croissance en volume du
marché des fromages était de 6,4% en
2010, contre une moyenne de 3,8% par
an entre 2005 et 2010. Cette croissance a
bénéficié à toutes les catégories de façon
à peu près équivalente, sauf pour le
fromage fondu
en tranches
(+ 3,2% seulement)
et, dans
une moindre
mesure,
pour le frais
(+ 5,7%). La
croissance en
valeur suit la
même tendance,
avec + 6,2%
en 2010, contre
une moyenne
de 4,5% par an
ces 5 dernières
années. A noter
que le segment des fromages à pâte pressée
croît moins en valeur qu’en volume,
du fait d’une baisse des prix.
Evolution du marché en valeur
… mais à difficultés
Comme tout secteur alimentaire, le
marché des fromages au Maroc connaît
quelques difficultés, en commençant
par la production, notamment en termes
de matériel, car peu de sociétés proposent
des équipements de fromagerie,
(Source : Euromonitor International)
en termes de conditions de fabrication
(température et humidité), de formation
du personnel et de commercialisation
(respect de la chaîne du froid). A cela
s’ajoute le coût des matières premières :
« Comme beaucoup de marchés alimentaires,
nous souffrons de l’inflation
sur les matières premières qui viennent
peser sur la rentabilité du secteur », reconnaît
Ludovic Chaudessolle, Directeur
Marketing de Bel Maroc.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 29

FoCUs
Les produits fabriqués localement sontils
compétitifs par rapport aux fromages
importés ? « Nos produits restent moins
chers que les fromages importés »,
répond Kamal Daoudi, Gérant du Clos
Babette, qui assure aussi que les restaurateurs,
qui font partie de sa clientèle,
préfèrent recourir à un produit local
pour sa fraîcheur. Malgré cela, « les
gens continuent à acheter des produits
importés car ils ne trouvent pas de qualité
locale, du moins sur Casablanca ».
D’autres présentent une version différente
: « il n’y a pas de concurrence »,
assure M. Barri. Enfin, un fléau qui sévit
dans le secteur fromager est celui de la
contrebande. « Depuis quelques années,
nous assistons à une effervescence des
produits de contrebande provenant
principalement de l’Algérie, vendus à
des prix sacrifiés et ne respectant pas
les normes légales imposées par la loi
marocaine », déplore Reda Nasser, Chef
de produit pôle fromage chez Margafrique.
Et d’ajouter : « certains fromages
de contrebande contiennent de l’huile
végétale, ce qui les rend dangereux pour
la santé des Marocains. »
Hors fondu, l’import
domine encore
Dans les catégories des fromages à pâte
pressée, molle ou fraîche, la production
locale se développe petit à petit, même
si les produits d’importation dominent
le marché, avec en tête l’edam, fromage
hollandais très apprécié car permettant un
usage double : en sandwich, mais aussi, et
de plus en plus, en cuisine. Il accompagne
ainsi le développement de la cuisine
« moderne » (gratins, pâtes, …).
Autre catégorie bénéficiant d’un usage
culinaire, celle des pizza cheese, dans
laquelle on trouve la classique mozzarella,
fabriquée à partir de lait de vache
selon le procédé traditionnel, mais aussi
la simili mozzarella (ou fromage analogue),
fabriquée à partir de caséine et
de graisse végétale. « Ces pizza cheeses,
destinés à la fonte sur des pizzas,
paninis ou sandwichs, connaissent une
évolution exponentielle », analyse Samir
Lahlou, Directeur Commercial chez
Comaner. Un phénomène qui ne va pas
s’arrêter de sitôt avec le développement
de la restauration rapide, notamment des
pizzarias, et la modification des habitudes
culinaires. « Aujourd’hui, on assiste
à une floraison de PME – 3 ou 4 par an
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 30
Répartition en valeur et par catégorie
du marché des fromages hors fondu en 2010
- qui se lancent dans le pizza cheese »,
complète M. Lahlou.
La production locale s’étoffe donc, et
pas seulement dans la mozzarella. Citons
l’opérateur historique, Fromital, créé en
1972 à Agadir et qui propose plus de 80
références de fromages français, italiens
ou encore hollandais. Un autre succès est
l’industrialisation du « jben », fromage
frais apprécié des Marocains, avec le
lancement de Jebli par Fromagerie des
Doukkala (FDD) en 2003. Selon FDD,
« Cœur de Lait vient s’établir sur ce
segment en apportant une réponse à une
véritable attente des consommateurs et
des solutions innovantes dans un marché
jusque-là caractérisé par une offre artisanale
dispersée, une qualité inégale et
irrégulière et des produits à date limite
de consommation réduite. »
A plus petite échelle, des producteurs
totalement
intégrés se sont
également
lancés dans
l’aventure,
à l’exemple
du
(Source : Euromonitor International)
Clos Babette, dans la région de Meknès.
Chez ce dernier, « nous faisons uniquement
du fromage affiné. Tout le monde
fait du frais, c’est plus facile », déclare
Kamal Daoudi, gérant. Une manière de
se distinguer pour cette PME qui transforme
uniquement le lait de ses chèvres.
« Nous avons notre propre ferme et nous
n’effectuons aucun achat de lait ailleurs,
pour des raisons de traçabilité et de
qualité », affirme Kamal Daoudi. Une
qualité, synonyme de haut de gamme, et
donc de marché de niche avec une clientèle
essentiellement CHR, plus quelques
supérettes dont la clientèle recherche ce
genre de produits.
Le fromage fondu, un succès !
Mais le fromage le plus consommé au
Maroc reste le fromage fondu (ou à
tartiner). Si autrefois le Marocain ne
consommait que les fromages fabriqués
traditionnellement par les femmes, tels
le Jben, manière de valoriser
leur surplus de
lait,

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 31

(Source : Office des Changes)
FoCUs
Evolution des importations de fromages
• Si en 2000, 77% des fromages importés étaient destinés à un usage industriel pour la fabrication
de fromages, cette part n’est plus que de 59% en 2009. Les importations proviennent essentiellement
d’Europe, de Nouvelle-Zélande et d’Amérique du Sud.
il n’a pas mis longtemps à adopter les
fromages fondus en portions individuelles,
à l’image des célèbres triangles
enveloppés dans du papier aluminium du
groupe Bel, sous la marque « La Vache
Qui Rit » qui ont fait le tour du monde.
D’abord importé, ce fromage est produit
au Maroc à partir de 1977.
« Nous comptons parmi les tous premiers
pays dans les volumes du groupe.
Le Maroc, c’est aussi pour le groupe Bel
son usine la plus importante, celle de
Tanger, qui emploie plus de 1.000 collaborateurs
et produit pour le Maroc, bien
sûr, mais aussi pour l’Afrique, le Moyen-
Orient, et même certains pays d’Asie »,
explique M. Chaudessolle. Aujourd’hui,
le marché du fromage fondu reste
dominé par cet opérateur historique qui
revendique 60 à 70% de parts de marché
L’avis d’Euromonitor
• Une croissance qui s’accélère, à 6%
en 2010 contre une moyenne de 4,5%/
an depuis 2005 ;
• Cette croissance est due notamment
au lancement de produits « santé » ou
light ;
• L’usage culinaire de fromages est
une tendance forte ;
• L’usage du fromage fondu pour le
petit-déjeuner gagne du terrain.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 32
sur le fondu, avec « La Vache Qui Rit »,
mais aussi « Kiri », « Mini Babybel »
(import) et la marque locale
« Les enfants ».
Le reste du marché se partage essentiellement
entre deux opérateurs locaux.
En 1997, Fromagerie des Doukkala, née
d’un partenariat entre Centrale Laitière
et le groupe Bongrain, lance sa marque
de fromage fondu « Cœur de Lait ».
Margafrique investit également ce
segment en 2006 avec sa marque « La
Evolution des exportations marocaines
Hollandaise ».
Sous forme de portions (triangles, carrés)
ou conditionné en pot, le fromage
fondu reste aujourd’hui le fromage le
plus consommé et largement répandu
sur le marché local. Par son caractère
moelleux, son goût salé et sa facilité
d’étalement, il rencontre un grand succès
auprès des foyers marocains, devenant
ainsi le petit-déjeuner et le goûter de
toute la famille, voire le déjeuner « en
solo » pour certains Marocains à faible
revenu, ou encore ajouté dans la composition
de sandwichs et snacks de certains
consommateurs nomades qui déjeunent à
l’extérieur, dans la rue ou sur leurs lieux
de travail. « Vous trouverez La Vache Qui
Rit dans tous les foyers du Maroc. C’est
ici une marque installée dans le quotidien,
consommée au petit déjeuner ou au
goûter. Et c’est une marque universelle,
elle est consommée par les enfants, mais
aussi par les adultes, phénomène très
particulier du Maroc et du Maghreb »,
explique Ludovic Chaudessolle. De plus,
par sa présentation en portions et sa disponibilité
au format 8, 16, 24 et 96 portions,
il peut être commercialisé à l’unité
dans les épiceries et les « mahlabate »
• Les fromages fondus fabriqués au Maroc sont exportés dans de très nombreux pays :
Moyen-Orient, Golfe, Afrique sub-saharienne, et jusqu’en Afrique du Sud et en Australie.
(Source : Office des Changes)

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 33

Source : Euromonitor International
FoCUs
(laiteries) à un prix accessible, ce qui
lui confère un avantage concurrentiel,
d’autant plus qu’il se conserve à température
ambiante et reste sain, même en
cas de forte chaleur. « Plusieurs facteurs
expliquent le succès du fromage fondu,
entre autres, l’accessibilité du produit
au niveau prix, surtout avec la vente au
détail et la praticité du produit, ainsi que
ses multiples usages », souligne Reda
Nasser. « Dès le départ, La Hollandaise
a anticipé la migration de l’achat en
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 34
boîte à
l’achat en
portion vu
le pouvoir
d’achat
limité et
a créé le
format 96
portions,
qui est
aujourd’hui
la star des
ventes »,
ajoute-t-il.
Star de la
catégorie, la
portion triangulaire permet également
« à la mère de famille de contrôler les
quantités, à l’inverse du pot, perçu
comme étant plus cher », selon M.
Chaudessolle.
Une stratégie d’innovation pour
faire face au degré de maturité
du marché
Avec une consommation qui ne fait
qu’augmenter, le marché du fromage au
Maroc connaît une évolution notable,
Parts de marché dans la catégorie « fromage fondu »
La Vache Qui Rit
53%
Cœur de lait
22%
Président
17%
La Hollandaise
Jebli
6%
8%
Valeur du marché en 2010
2,42 Mrd Dh
(+ 6,2% vs 2009)
ponctuée par une demande croissante
en produits de qualité. Néanmoins, il
demeure axé sur le fondu, principalement
en portion. Or, le marché du
fromage fondu étant désormais arrivé à
maturité – il a pénétré quasiment tous les
foyers marocains - les fromagers doivent
développer les niveaux et les fréquences
de consommation. Pour cela, ils rivalisent
de créativité et s’intéressent de plus
en plus aux diverses déclinaisons de ce
fameux produit laitier afin de proposer
les meilleurs fromages en terme de
qualité nutritionnelle et organoleptique.
En effet, une autre raison du succès de ce
produit est sa qualité nutritionnelle, sur
laquelle communiquent tous les opérateurs.
« Nous jouons un rôle fondamental
dans la croissance des enfants.
Des équipes du groupe Bel travaillent
à l’amélioration constante de notre
Parts de marché dans la catégorie « fromage à pâte pressée, molle et fraîche »
Or Blanc
6%
Frico
24%
Kiri
12%
Badaouia
3%

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 35

FoCUs
formule, afin de répondre aux enjeux
nutritionnels du Maroc », développe
Ludovic Chaudessolle. « En 2010 nous
avons enrichi nos produits en vitamines
et calcium. Nous sommes ainsi le seul
produit sur le marché à contenir 3 fois
plus de calcium que les autres fromages,
ainsi que les vitamines A, D et E »,
affirme M. Nasser. Des déclinaisons «
light » ont également été lancées. A titre
d’exemple, « pour répondre aux besoins
des consommateurs recherchant des
produits allégés, La Hollandaise existe
en variante Light, qui aide à maintenir
un équilibre nutritionnel et à accompagner
les régimes », déclare M. Nasser.
C’est le cas aussi de Bel Maroc qui a
lancé depuis plus de 8 ans, La Vache Qui
Rit Light « permettant au consommateur
d’accéder aux bienfaits de LVQR, avec
moins de matière grasse »,
argue M. Chaudessolle. En effet,
ces produits prennent pour cible des
consommateurs qui suivent un régime
pauvre en matière grasse, mais aussi
une partie grandissante qui souhaite
surveiller sa ligne de façon régulière.
En marge, il existe aussi une part de
fromages artisanaux qui répondent aussi
à ce critère : « notre gamme de produits
s’adresse aux consommateurs à la recherche
de fromages fermiers artisanaux
ou de produits diététiques », affirme un
opérateur dans le secteur fromager. De
popularité croissante, cette catégorie de
fromages aide à stimuler la croissance
puisqu’elle affiche des prix plus élevés
que ceux des fromages conventionnels,
et réalisera, dans les années à venir, une
performance dynamique, selon Euromonitor
International.
Autre vecteur de croissance
et de différenciation,
l’offre aromatisée
s’est
développée
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 36
Zoom sur la recherche
• 3 questions à Mohammed Boujnah, Chercheur au sein du laboratoire des
technologies agroalimentaires à l’Institut National de Recherche Agronomique,
Rabat.
Votre produit « fromage à tartiner à base de matière grasse végétale d’huile
d’olive » a mérité un troisième prix lors du Concours national de l’innovation de
l’association R&D Maroc. Parlez-nous de ce projet innovant.
La valorisation par la transformation des productions agricoles constitue l’un des
axes des recherches menées au niveau du laboratoire de technologie agroalimentaire
du Centre Régional de la Recherche Agronomique de l’INRA. Dans ce cadre, les
recherches ont abouti à la mise au point de nombreuses technologies pour la valorisation
des fruits et légumes (abricots, amandes, dattes, céréales, cactus, gombos,
oignons…), des céréales et des légumineuses alimentaires et aussi des produits
laitiers. Concernant ces derniers, nous avons développé un fromage de lait de vache à
matière grasse végétale d’huile d’olive. Il s’agit d’un produit pour lequel nous avons
procédé à une substitution de la matière grasse animale contenue dans le lait par la
matière grasse végétale, à savoir l’huile d’olive. Présentant des particularités diététiques,
le fromage obtenu est destiné surtout aux personnes pour lesquelles la matière
grasse animale doit être écartée de leur régime quotidien. Ce produit fait partie de la
gamme des produits fonctionnels.
Comment ces technologies sont elles exploitées ?
La plupart des résultats de nos recherches sont valorisés au niveau des coopératives,
notamment ceux relatifs au cactus et aux dattes. Dans le cas du fromage à matière
grasse végétale, la technologie est transposable à l’échelle industrielle en raison des
opérations délicates comme l’écrémage et la substitution de la matière grasse animale
par la matière grasse végétale.
Quels sont vos projets en cours pour le fromage?
En collaboration avec le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger,
nous avons finalisé une formule pour produire un fromage de lait de chèvre à matière
grasse végétale d’huile d’olive. Des recherches sont en cours pour la fabrication d’un
fromage à matière grasse végétale d’huile d’argan.
• 3 questions à Mohammed Zahar, Professeur-Chercheur au Département des
Sciences Alimentaires et Nutritionnelles au sein de la Filière des Industries
Agroalimentaires à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.
Quel a été le dernier projet mené sur le fromage et encadré par vous-même ?
Réalisé en 2010 par Faiza Yedri, ce travail a porté sur l’étude de l’effet de l’incorporation
des huiles essentielles (HE) de thym, de romarin et d’origan sur la durée de
conservation et l’acceptabilité du fromage frais de chèvre. Il a été conduit en collaboration
avec l’INRA de Tanger à la station expérimentale Boukhalef du CRRA- Tanger.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de la conduite du travail ?
La principale difficulté rencontrée a été au niveau de l’incorporation des HE dans le
fromage (0,5 ou 1 ml/kg de fromage). Nous souhaitions obtenir une répartition homogène
de l’HE dans le fromage, avec le minimum de perte au cours de l’égouttage.
Quels ont été les résultats obtenus ?
Dans les échantillons aromatisés au thym et romarin, une inhibition des coliformes
totaux a été observée. L’inhibition des moisissures et des levures a été surtout observée
dans les échantillons à l’origan et, par conséquent, la durée de vie du fromage a
presque doublé. Par ailleurs, les HE de thym et de romarin n’ont pas montré d’effet
significatif sur la durée de vie par comparaison au témoin. Le fromage à l’HE de
thym a été plus apprécié par le groupe de dégustateurs que le témoin. En revanche,
les fromages aux HE de romarin ou origan ont été moins acceptés que le témoin.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 37

plus récemment. Outre les produits
importés, très variés, comme l’edam aux
herbes, pour le fondu aussi « les tendances
vont vers des fromages aromatisés »,
confirme M. Nasser. Selon le groupe
Bel, qui a lancé La Vache Qui Rit edam
en 2007, puis les versions gruyère et
olive en 2009, « on achète du fromage
aussi pour se faire plaisir, parce qu’on
apprécie son goût. L’objectif de la gamme
aromatisée était d’apporter un plaisir
différent au consommateur », assure M.
Chaudessolle. Du côté des fromages
frais ou affinés, l’offre s’étoffe également.
Ainsi, Fromadel propose plusieurs
déclinaisons de son classique « Régal du
Bouregreg » : à l’ail et aux fines herbes,
aux graines de moutarde, au poivre,
etc. Bref, fromage allégé ou aromatisé,
ces variétés permettent également une
meilleure valorisation du produit.
L’emballage et la praticité d’utilisation
sont également des vecteurs de croissance.
« Les consommateurs ont tendance
à acheter le produit prêt à l’emploi,
comme la mozzarella râpée », indique
M. Bari. Fromages pré-tranchés, râpés,
avec des bâtonnets pour une consom-
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 38
mation en « dip » nomade, dans des
barquettes ou pots refermables… Toute
une panoplie de services à l’utilisateur
s’est rapidement développée.
Fromage à tartiner :
vers des années de gloire
Si la croissance attendue de la richesse
nationale en 2011
est estimée à
plus de 4,5%, les
prévisions pour le
secteur fromager
semblent suivre
la même allure
et affichent une
croissance des
ventes, notamment
pour la mozzarella,
le fromage
fondu et l’edam.
En effet, un bel
avenir attend le
segment des fromages
à tartiner,
sur lesquels les
opérateurs misent
beaucoup. Selon
Euromonitor
International,
l’accent sera particulièrement
mis
sur les fromages
fonctionnels qui
accompagneront
parallèlement
la tendance du
secteur laitier vers
des produits ap-
pauvris en matière grasse ou enrichis en
nutriments. Quant aux produits importés,
leur introduction à bas prix sur le marché
marocain est susceptible de continuer sa
cadence en raison de la baisse des droits
de douane, surtout pour l’edam. Les
opérateurs marocains ne semblent pas
près de changer de cap et l’importation a
encore de beaux jours devant elle, car le
développement d’une production locale
de fromage de spécialité, en particulier à
pâte dure, est plus délicat. « Aujourd’hui,
nous ne sommes pas auto-suffisants en
lait au Maroc », regrette M. Chaudessolle.
Un frein au développement de la
filière fromagère. Pourtant, la consommation
augmente continuellement et la
concurrence accrue favorise l’accélération
du marché. « Nous sommes passés
de 19 chèvres à 200 en 10 ans. Tous
les jours, nous refusons des clients ! La
demande en produits de qualité est croissante,
mais aujourd’hui l’offre locale est
insuffisante pour la satisfaire »,
affirme M. Daoudi, dont la structure
tourne à pleine capacité et qui est en train
d’investir dans une nouvelle fromagerie
afin d’améliorer les conditions de travail.
Pour que le produit fromage continue
à se développer, un réel effort doit être
fourni afin de hisser les niveaux de
consommation des ménages. « C’est
un travail long, lié indirectement à la
croissance du pays et à l’augmentation
du pouvoir d’achat ». conclut Ludovic
Chaudessolle, qui révèle que « le groupe
prévoit des surprises à l’occasion des 90
ans de La Vache Qui Rit cette année ! »

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 39

l’INTErVIEW
Il faut être un acteur responsable
pour pouvoir garantir un
développement durable
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 40
Kacem Bennani-Smires
Président-Directeur Général de Delassus
Fort de 60 ans d’expérience dans le domaine des fruits et légumes, précisément dans
la filière des agrumes, le Groupe Delassus a su se positionner à un haut niveau dans
l’agriculture marocaine et la représenter à l’échelle internationale. Interviewé sur le
développement du secteur et les efforts fournis dans le cadre du Plan Maroc Vert et
l’environnement, Kacem Bennani Smires nous éclaire sur cette évolution.
Parcours
FOOD Magazine
• A quel niveau se
situe aujourd’hui au
Maroc le secteur de
l’agriculture, notamment
pour la filière fruits et
légumes ? Quelles sont
les évolutions et les
principales difficultés
encore rencontrées ?
Kacem Bennani-Smires
La filière fruits et légumes
est à un tournant positif pour
le Maroc. Aujourd’hui, nous
sommes à la croisée des
chemins ente le professionnalisme
que l’agriculture
moderne offre à ses clients
tout en gardant un certain
niveau de compétitivité. En
parallèle, nous sommes très
bien placés pour prendre
quelques parts de marché
que l’Espagne, qui connaît
actuellement de plus grandes
difficultés que le Maroc,
Titulaire d’un Bachelor en Sciences à Cornell University, Kacem Bennani Smires a
tracé son parcours en agriculture dans l’entreprise familiale, existante depuis 60 ans.
Aujourd’hui Président-Directeur Général de Delassus, il suit, depuis 2010, une formation
de 2 ans au CPA (Centre de Perfectionnement aux Affaires) de l’ESC Toulouse, selon un
programme destiné aux dirigeants d’entreprises et basé sur l’étude de cas réels.
va forcément abandonner. Or, pour ces
mêmes parts de marché, nous sommes
en concurrence avec un autre pays qui
se développe bien en termes de fruits et
légumes, qui est l’Egypte. Les égyptiens
profitent de nombreux avantages
tels l’accès à la terre, la main d’œuvre,
l’énergie, etc.
• Quel est l’apport, à ce jour, du
Plan Maroc Vert à la filière fruits
et légumes ? Quels en sont les
résultats ?
A part mettre l’agriculture au devant de
la scène, le Plan Maroc Vert a beaucoup
apporté pour la production, que ce soit
en termes d’encouragement, d’irrigation,
de mécanisation ou autre. Il a aussi aidé
à former les agriculteurs et à les guider
vers des cultures plus adaptées à leur
région, alors qu’il y a longtemps, par
tradition, tout le monde voulait faire du
blé ! Le Plan Maroc Vert a également
donné ses fruits dans l’arboriculture.
Aujourd’hui par exemple, la production
arboricole s’est multipliée par 10 en
10 ans. N’oublions pas de citer aussi le
partenariat public-privé qui a lui aussi
contribué au renouveau de la production
agricole.
• Vous avez participé au
Salon International de
l’Agroalimentaire (SIAL) à
Shanghai. Que représente

l’exportation de vos produits vers
un important pays producteur
d’agrumes tels la Chine ?
Nous avons pu exposer à ce salon
avec le soutien de Maroc Export et
de l’EACCE, Ce faisant, nous nous
sommes rendus compte, notamment pour
l’huile d’olive, que le train quittait déjà
la gare quand on y arrivait, et que le Maroc
devait immédiatement se repositionner
parce qu’il y a réellement beaucoup
de choses à faire sur ce marché. En tous
les cas, pour l’année prochaine, Maroc
Export a retenu 200 m 2 , et nous allons
être beaucoup plus présents. Concernant
l’exportation des agrumes vers la Chine,
nous avons beaucoup travaillé avec le
Ministère de l’Agriculture chinois pour
avoir l’autorisation, ce qui n’était pas du
tout évident. Aujourd’hui, nous avons
commencé avec trois premiers conteneurs
et nous allons continuer.
• Comment s’inscrit le Groupe
Delassus dans la politique
environnementale et le
développement durable ?
En tant que producteur, il faut être un
acteur responsable pour pouvoir garantir
un développement durable. Nous
travaillons beaucoup avec le marché
anglais, qui est le précurseur et l’avantgardiste
en termes de conditions de
travail et d’environnement, et cela nous
permet de nous mettre au niveau de leurs
exigences en ayant plusieurs programmes
qui répondent parfaitement à ces
conditions-là. D’autre part, nous avons
actuellement deux programmes importants
pour la gestion de l’eau. D’abord
le recyclage de l’eau de drainage dans la
culture hors-sol des tomates qui nous a
permis de réaliser d’importantes économies
d’eau, puis la gestion de l’irrigation
en arboriculture pour laquelle nous nous
basons sur trois éléments : les conditions
météorologiques, l’humidité et la variation
de l’épaisseur du tronc de l’arbre.
Sans oublier d’autres programmes aussi
importants, tels l’empreinte carbone et le
compostage.
• Quelles sont vos actions sur le
plan social, étant donné que vous
être également le Président de la
Fondation Sanady ?
Concernant le social, nous avons focalisé
nos efforts sur l’éducation. Notre action,
nous l’avons lancée complètement par
soutien scolaire pour 57 enfants de nos
ouvrières, et cela a fait boule de neige
en intégrant les autres filiales du groupe.
Puis, la Fondation Sanady est née il y a
deux ans. C’est aujourd’hui une entreprise
structurée, dédiée au soutien scolaire
et ouverte à toute entreprise intéressée
par notre programme. Nous avons une
convention avec le Ministère de l’Education
Nationale pour utiliser l’école
publique et les services des enseignants,
les enfants peuvent alors avoir de 5h30 à
8h de cours par semaine. Et les résultats
sont très encourageants ! La Fondation
Sanady est notre petite pierre à l’édifice,
pour un pays en plein développement
qui demain aura besoin de ressources
humaines qualifiées.
• Pour quelles raisons vous êtesvous
lancés dans le secteur
industriel, avec Citruma ?
Nous avons racheté Frumat parce qu’à
l’époque nous avions du mal à vendre
nos écarts de triage sur le marché.
Aujourd’hui, ils trouvent preneurs .De
plus, la remise en marche de l’usine
a contribué à donner une sécurité aux
agrumiculteurs et à remonter le marché
local. Aujourd’hui, nous n’avons pas
de difficultés pour vendre nos écarts de
triage mais plutôt le problème inverse.
Nous n’avons pas assez d’oranges pour
l’usine, ce qui nous a amenés à lancer
des vergers dédiés à la production
d’oranges destinées uniquement à la
transformation. De cette manière-là,
nous essayons de fédérer les petits agriculteurs
pour garantir leurs revenus, et
pour nous assurer un approvisionnement
en matière première.
• Comment se positionne Citruma,
aujourd’hui, dans le secteur des
jus de fruits, 4 ans après son
redémarrage ?
Aujourd’hui, nous sommes à plus de 10
millions de litres/an et nous avons une
bonne notoriété en termes de qualité et
de positionnement. Nous avons contribué
à réduire la contrebande et fait notre
chemin malgré la concurrence.
hasard, à Agadir, avec des cours de Propos recueillis par Siham HAMDI
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 41

l’ENTrEPrIsE dU MoIs
Fandy Souss
Une minoterie au cœur de la région Sud
Après Tanger et Casablanca, Fandy Holding s’est dotée d’une nouvelle
minoterie à Agadir, Fandy Souss, qui vient d’être inaugurée le 23 juin en
présence d’Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.
Avec la création de cette usine, c’est une forte impulsion qui est donnée à la
région du Sud. Reportage.
Siham HAMDI
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 42
1

2
Persuadés de l’intérêt de la région
Souss Massa Draa, de par
ses traditions, sa culture sociale
et sa situation stratégique, c’est
dans la zone industrielle d’Ait Melloul, à
quelques kilomètres d’Agadir, que les dirigeants
de Fandy Holding, groupe spécialisé
dans la production de farine, ont
implanté leur troisième minoterie. Un
véritable moteur économique puisque
Fandy Souss, avec une capacité d’écrasement
de 700 T/jour, devient, selon ses
managers, la plus grande minoterie du
Royaume, faisant augmenter la production
du groupe à 1.700 T/jour.
La stratégie d’une
entreprise responsable
Par sa création, Fandy Souss a contribué
au renforcement de l’infrastructure industrielle
locale et engendré des retombées
très positives pour la collectivité et les habitants
de la région. En effet, ce sont 200
emplois directs et indirects qui ont été
créés, portant à 650 le nombre de salariés
au sein de Fandy Holding. De plus, via
cette implantation dans la région Souss
Massa Draa, Fandy Holding avait pour
but de satisfaire la demande croissante de
la région Sud et de se rapprocher de ses
clients. « Le volet client est un élément
important pour le groupe », précise Nizar
Oughla, Directeur Général de Fandy
Holding. Avec Fandy Souss également,
le groupe a pu réduire considérablement
ses coûts d’acheminement et garantir
un approvisionnement sécurisé et plus
rapide pour la clientèle. D’autre part,
cette ouverture s’accompagne par un
engagement de responsabilité vis-à-vis
des professionnels du métier, à savoir
les fédérations des céréaliers et de la
minoterie.
Des équipements performants
Spécialisée dans la production de farine
exclusivement à partir de blé tendre,
Fandy Souss veille à une fabrication
optimisée, dans le respect des conditions
d’hygiène et de sécurité. En effet, en minoterie
moderne, la production de farine
Fandy Souss en chiffres :
- Investissement global : 300
millions de Dh
- Fonds propres : 100 millions de
Dh
- Capacité de stockage :
• 70.000 tonnes de blé
• 9.300 tonnes de farine (2.300 T
en silos et 7.000 T en magasins)
- Superficie : 17.000 m 2 (dont
12.000 m 2 construits)
- Capacité d’écrasement : 700 T/
jour
- Conditionnements : 5, 10, 25 et
50 kg
- Emplois créés : 200 (dont 97%
de la région)
4
5
3
6
1 L’usine d’une superficie de
17.000 m 2
2 Broyeurs alimentés en blé
3 Globe d’alimentation d’un
appareil à cylindres
4 Balances peseuses quantifiant
le passage des produits finis
5
Laboratoire d’analyses
6 Salle de commande centrale
et supervision des
processus de production
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 43

• Ligne de conditionnement de la farine
s’effectue grâce à des moulins 100%
blé tendre, des équipements de dernière
génération et une technologie de pointe,
faisant appel, pour cela, à une équipe
technique qui comprend des techniciens
marocains et étrangers (de Suisse et du
Mexique). Ainsi, le processus de production
fait l’objet d’un suivi automatique et
instantané grâce à un automate programmable
muni d’un système d’exploitation,
et ce, durant les différentes étapes. Outre
ceci, l’unité dispose d’une installation
destinée à l’enrichissement de la farine
en fer et en vitamines à raison de 90g/
tonne, conformément à la politique nutritionnelle
nationale.
Un contrôle en amont et en aval
Soucieuse d’offrir un produit sécuritaire
et de qualité, Fandy Souss assure
une traçabilité et un contrôle continu
tout au long de son process. Ainsi, un
classement variétal est d’abord réalisé au
niveau des différentes cellules de stockage,
dès la réception du blé. A l’instar
des deux autres minoteries du groupe
implantées à Tanger et à Casablanca,
l’unité d’Agadir dispose également
d’une salle de contrôle et d’un laboratoire
ayant nécessité un investissement
de 3.5 millions de dirhams, et équipés en
instruments d’analyses pour le contrôle
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 44
qualité de la
farine. Or, le
processus de
contrôle ne
s’arrête pas à
la fabrication.
La farine, une
fois produite,
subit d’autres
traitements
sanitaires,
comme le
tamisage et
la désinsectisation
avant
son acheminement
vers
les cellules
de stockage,
ainsi que des
contrôles au
niveau du
stockage et
avant ensachage.
Cette
démarche
qualitative de
Fandy Souss reflète l’objectif de l’unité
de se faire certifier ISO 22000 et ISO
9001.
Les produits Fandy
Commercialisés sous une marque unique,
«Fandy», la farine est produite à
partir de blé tendre pour divers usages :
pâtisserie, boulangerie, biscuiterie, viennoiserie,
etc., et conditionnée dans des
sacs de 5, 10, 25 et 50 kg. Un conditionnement
de 1,5 kg est également prévu.
A propos de Fandy Hoding :
Faisant partie des principaux
importateurs de blé du Maroc,
Fandy Holding a été créé en 1971,
à une époque de croissance
démographique où la satisfaction
des besoins de la population en
blé était nécessaire. Depuis, le
groupe a approfondi son expertise
dans ce métier par la création
de ses propres moulins, mais
aussi par la production de farine
de qualité supérieure, devenant
ainsi un acteur majeur du secteur
du blé. Opérant dans divers
secteurs, notamment l’importation
des céréales, la minoterie, la
pâtisserie industrielle, le transport,
le négoce, la logistique, etc., le
holding dispose d’entrepôts d’une
Des objectifs à long terme
Consolider sa place de leader sur le marché,
renforcer sa compétitivité, élargir
une offre innovante et développer les
talents et les compétences des ressources
humaines, telle est la stratégie de Fandy
Holding, dont l’ouverture imminente
de Fandy Souss a permis d’affirmer sa
position de leader de la minoterie sur le
marché marocain. Le groupe a en effet
axé des objectifs pour la période 2011-
2015, qui reposent sur l’augmentation du
chiffre d’affaires (+150%), une production
efficace de 2500 T/jour, un retour
sur investissement de l’ordre de 10%
par an sur une période de 10 ans, sans
oublier l’engagement du groupe dans la
responsabilité citoyenne.
Anouar Invest
en quelques mots :
Avec une vingtaine de filiales,
Anouar Invest, groupe familial des
Boutgueray, est le deuxième groupe
agroalimentaire du Royaume.
Ayant à son compte diverses activités
dans la production et la distribution
de produits alimentaires
(biscuits, conserves, céréales et
farines), mais aussi dans l’immobilier,
le groupe acquiert Fandy
Holding en 2009. Il pèse 4 milliards
de dirhams de chiffre d’affaires
pour 3.500 collaborateurs (activité
immobilière incluse).
capacité globale de 150.000
tonnes de céréales, afin de sécuriser
l’approvisionnement de ses
minoteries, et d’une flotte de 350
camions destinés au transport
des matières premières et des
produits finis. Devenant le numéro
1 national de la minoterie avec 3
unités et une capacité de 1.700
tonnes par jour, Fandy Holding
a réalisé un chiffre d’affaires de
2,2 milliards de dirhams en 2010,
et vise l’importation d’1 million
de tonnes de blé pour 2011. Il est
aussi le premier groupe marocain
à certifier sa minoterie selon ISO
9001 et ISO 22000. Aujourd’hui, le
groupe ambitionne la création de
nouveaux moulins. A suivre !

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 45

EssoUrCEs
Le tourteau de colza
Sûr, économique
et facile à utiliser
Grâce à ses qualités nutritionnelles et à son prix attractif, le tourteau de colza peut être
incorporé dans l’alimentation des ruminants.
Le tourteau déshuilé, co-produit
de la trituration des graines de
colza, constitue une ressource
en protéines appréciable et
abondante pour l’alimentation animale.
Produit dans 9 usines réparties sur
l’ensemble du territoire français, il est
disponible toute l’année. Obtenu par des
procédés de pressage et d’extraction, il
possède une très faible teneur en huile
résiduelle (< 3% MB) et une teneur
en protéine voisine de 34% MB. Le
tourteau déshuilé se présente sous forme
broyée ou plus généralement granulée.
En 2010, plus de 11 millions de tonnes
de colza ont été consommées en Europe
avec près de 2.8 millions de tonnes en
Consommation de tourteau de colza en 2010
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 46
Allemagne et 2.3 millions de tonnes en
France où il est utilisé à plus de 60%
pour les ruminants.
Un substitut du tourteau de soja
dans l’alimentation des ruminants.
Le tourteau de colza, moins riche en
protéines (34 %) que le tourteau de soja
(45 %) a des valeurs protéiques (PDI)
plus faibles (tableau 1). Par ailleurs, sa
richesse en cellulose réduit sa valeur
énergétique. Le tourteau de colza
présente des concentrations en lysine et
méthionine digestibles proches des seuils
recommandés pour les vaches laitières,
il permet donc d’atteindre facilement un
Corinne PEYRONNET
Ingénieur d’études chargé de
valorisation en alimentation
animale à l’ONIDOL
équilibre en acides aminés (AA) dans la
ration.
1 kg de tourteau de soja =
1,5 kg de tourteau de colza
Il est possible de substituer, en partie ou
en totalité 1 kg de tourteau de soja par
1,5 kg de tourteau de colza. Le tourteau
de colza a été testé à maintes reprises
par l’Institut de l’Elevage en stations expérimentales
et dans les fermes laitières
de Chambres d’Agriculture et de lycées
agricoles. C’est aujourd’hui une matière
première connue et reconnue.
Taux butyreux réduit et
taux protéique amélioré
La compilation des essais sur vaches
laitières suivis par l’Institut de l’Elevage
et le CETIOM a montré que le remplacement
de 1 kg de tourteau de soja
par 1,5 kg de tourteau de colza n’entraîne
pas de réduction significative de
consommation de la ration de base. Par
contre, l’ingestion totale est légèrement
augmentée (+1,1 kg) du fait d’un apport
supplémentaire de tourteau. Ainsi, les
animaux consomment jusqu’à 6 kg de
tourteau de colza par animal et par jour
sans problème d’appétence, à condition
de respecter, comme pour tout changement
de matière première, une transition
d’environ 2 semaines.
Comparée à une ration à base de soja,
avec une ration « colza », la production
laitière est légèrement augmentée (+0,6
kg par jour), le taux butyreux (TB) est
réduit (-1,2 g/kg) et le taux protéique
(TP) a tendance à augmenter (+0,3 g/kg).
La reprise de poids est également plus
importante pour les animaux nourris au

Tableau 1: Composition et valeurs
nutritionnelles des tourteaux
(INRA-AFZ, 2004)
Exprimées par rapport à la
matière brute
Tourteau
de
colza
Tourteau
de
soja
Matière sèche (g/100 g) 88,7 87,8
Protéines brutes (g/100 g) 33,7 45,3
Cellulose brute (g/100 g) 12,4 6,0
Matières grasses (g/100 g) 2,3 1,9
LYS Digestible Intestin
(% PDIE)
6,8 6,9
MET Digestible Intestin
(% PDIE)
2,0 1,5
Calcium (g/kg) 8,3 3,4
Phosphore (g/kg) 11,4 6,2
UFL (/kg) 0,85 1,06
UFV (/kg) 0,80 1,05
PDIA (g/kg) 92 177
PDIN (g/kg) 219 331
PDIE (g/kg) 138 229
• Particulièrement riche en phosphore et bien
pourvu en calcium, le tourteau de colza permet
d’économiser jusqu’à 50% des minéraux par
rapport à ceux nécessaires avec un aliment à base
de tourteau de soja.
tourteau de colza.
Influence des acides
gras sur la qualité
La composition en acides gras (AG)
de la matière grasse des tourteaux de
colza et soja diffère en plusieurs points
(tableau 2). La part des AG insaturés
est supérieure dans la matière grasse du
tourteau de colza, ce qui influence la
composition du lait et serait de nature à
améliorer les qualités nutritionnelles (en
limitant le risque athérogène) et technologiques
des produits laitiers en augmentant
la tartinabilité des beurres selon
Houssin et al. (3R, 2004).
Distribution,
présentation et stockage
En général, le tourteau de colza est
mieux consommé en l’état s’il est présenté
en granulés. Cependant, en ration
complète, mélangé aux fourrages, la
présentation en farine ne présente aucun
problème.
Stocké en cellule ou sur un sol en béton
sans remontées d’humidité, le tourteau
de colza se conserve plusieurs mois
comme un tourteau de soja.
Le tourteau de colza est aussi largement
incorporé par les fabricants d’aliments
composés dans les correcteurs azotés
(jusqu’à 80%) ou les concentrés de
production.
Pour l’engraissement des bovins
Plusieurs essais ont été conduits par
l’Institut de l’Elevage sur taurillons
consommant des rations de base essentiellement
à base d’ensilage de maïs
distribué à volonté.
Des quantités de 0,7 à 1 kg de tourteau
de soja ont été remplacées par 1 à 1,7 kg
de tourteau de colza. Les consommations
d’ensilage et de céréales sont légèrement
réduites et la consommation totale de
la ration n’est que très peu augmentée
(+0,1 kg MS en moyenne). Dans ces
conditions, les croissances réalisées et
les qualités de carcasse sont, en moyenne,
identiques avec les deux types de
complémentation.
De nouveaux essais représentant une
plus grande diversité de contextes et permettant
une large couverture géographique
sont actuellement suivis par l’Institut
de l’Elevage. Ils sont conduits sur jeunes
bovins d’élevage ou à l’engraissement
sur 5 sites de lycées agricoles et stations
expérimentales.
Cas des ovins
En 2010, 8 essais coordonnés par l’Institut
de l’Elevage ont été réalisés sur 5
races de brebis viande en lactation et les
agneaux en finition. Sur un même site
étaient comparés un lot avec du tourteau
de colza comme correcteur azoté
et un lot témoin avec une autre source
Des essais réalisés en Tunisie confirment l’intérêt
du tourteau de colza pour les ruminants
de protéines (tourteau de soja, aliment
complet ou complémentaire azoté) dans
des rations iso-énergétiques et azotées.
Dans tous les essais, des résultats équivalents
(avec moins de 10% d’écart) ont
été constatés en terme d’état corporel
des brebis et d’évolution du poids des
agneaux.
Pour les ovins, dans de nombreuses
situations, le tourteau de colza est plus
intéressant que les autres aliments azotés
et particulièrement lorsque le prix du
tourteau de colza est inférieur à 2/3 du
prix du tourteau de soja.
Le rapport de prix colza/soja
Le rapport de prix entre tourteau de
colza et tourteau de soja détermine
l’intérêt économique du tourteau de
colza. En France, ce rapport s’établit en
moyenne à 0,64 depuis 2000. Il est très
généralement attractif, notamment pour
les rations bovines pour lesquelles le
tourteau de colza est intéressant lorsqu’il
se situe, selon l’Institut de l’Elevage en
dessous de 0,80 pour les vaches laitières
et 0,77 pour les bovins à l’engraissement.
Tableau 2 : Teneur en AG dans
la matière grasse des tourteaux
AG (% des AG) Colza Soja
Myristique C14 :0 0,1 0,1
Palmitique C16 :0 4,2 10,5
Palmitoléique C16 :1 0,4 0,2
Stéarique C18 :0 1,8 3,8
Oléique C18 :1 58,0 21,7
Linoléique C18 :2 20,5 53,1
Linolénique C18 :3 9,8 7,4
Total AG Insaturés % 89 82
Plusieurs essais ont été réalisés en Tunisie en 2008 en collaboration avec la
DGAP, l’OTD, L’INAT et Agropol. Des vaches laitières et des taurillons ont
consommé pendant 120 jours des concentrés à base de tourteau de colza. Aucune
différence de production laitière, de consommation et de gain de poids n’a été
observée. L’utilisation du tourteau de colza peut donc permettre une réduction des
coûts de production à condition que les taxes à l’importation soient harmonisées
entre les différents tourteaux.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 47

ProdUIT
Miel
le marché butine
Le rayon miel bourdonne ferme. Les produits se poussent du coude en linéaire. Version
gourmet packagée ou conditionnements de volume, deux besoins se dégagent. Tour de
marché chez les faiseurs de miel.
Anne-Sophie COLLY
Le miel, challenger des produits
à étaler. Dans le canal
moderne, les produits à étaler
ont profité d’une croissance
de 5% en 2010 atteignant 689 millions
de Dirhams. Après la pâte à tartiner
au chocolat, le miel s’impose comme
champion dans la catégorie. Il représente
15% des articles à étaler en volume (vs
73% pour la confiture) et 26% en valeur
(vs 55%). A sa faveur également, une
progression continue depuis 2005 atteignant
6,4% en volume et 7% en valeur
sur l’année 2010. Une croissance en
valeur qui s’explique par la saisonnalité
et l’image du produit. Le miel a totalisé
181 millions de Dirhams et 3.371 tonnes
consommées dans le canal moderne en
2010. Partiellement incluse dans ce canal
et plus fortement présente dans le vrac,
la production marocaine est évaluée à
1.000 tonnes. Elle varie d’une année
sur l’autre au gré des aléas climatiques
(pluie, sécheresse).
« Des rivières de miel pur »
Miel de montagne, au thym, à l’euphorbe
ou encore à l’eucalyptus, la production
marocaine est particulièrement
diversifiée. Le miel est un sésame qui
bénéficie d’un capital image très fort.
C’est d’abord une récompense divine
puisque Le Coran promet en effet aux
plus pieux un paradis « (…) de rivières
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 48
de miel pur (…) ». Dans la tradition, le
miel s’impose aussi comme symbole
de bien-être et de gastronomie. Il fait
partie des recettes et secrets de la cuisine
marocaine pour son pouvoir à la fois
gustatif et sucrant. Il est utilisé dans les
préparations salées (tajines, pastillas,
briouates) et bien entendu en pâtisserie.
Ainsi, loin de pâtir de sa forte teneur en
sucre, ses vertus naturelles en font au
contraire un allié santé qui dynamise les
ventes d’après Euromonitor. Le miel est
aussi réputé pour ses vertus curatives.
« Les ventes de miel ont profité de la
popularité naissante des produits de
santé et de bien-être et de la réputation
du produit comme un édulcorant naturel.
Un nombre croissant de consommateurs
l’utilise pour adoucir le thé et les jus
de fruits naturels », souligne encore le
panéliste.
Plus de 60% des ventes
pendant Châabane et Ramadan
Chebbakia oblige, le miel est aussi un
produit de saison. Les ventes s’envolent
pendant les mois de Châabane et de
Ramadan. La plupart des marques y réalisent
plus de 60% de leur chiffre d’affaires.
Principales concernées par cette
flambée : les gros conditionnements en
seau en plastique ou en boîte de conserve
à partir de 500 g. Principal mode
de consommation : la pâtisserie
domestique ou professionnelle
dans les hôtels, restaurants…
et pâtisseries. Sur ce segment,
Diva est leader avec 39,22%
de part de marché, talonné par
Zemzani (37, 57%). Ces deux
marques ont néanmoins vu leurs
parts de marché baisser en 2010.
Les linéaires de la grande distribution
proposent aussi un miel
dit « de sucre », à base de glucose.
Utilisé comme sucre principalement en
pâtisserie comme son nom l’indique, ce
type de miel affiche un niveau de prix
particulièrement accessible. Le produit
économique est à 49 Dirhams les 500 g
et le plus petit conditionnement avoisine
19 Dh, tandis que chez Laena, le pot de
4,5 kg avoisine 102 Dh.
Derrière le prix, la qualité
Plusieurs explications à ces écarts de
prix : l’achat de matière première à
l’étranger d’une part, parfois jusqu’en
Chine à des niveaux particulièrement
bas. Ou encore le nourrissement des
abeilles en saccharose en période hivernale.
« Il existe également sur le marché
La chasse au vrac s’organise
Pour offrir des garanties sanitaires
aux consommateurs sur un produit
fortement distribué en vrac, l’ONS-
SA a mis en place une procédure de
contrôle et de suivi de la qualité et de
la salubrité du miel local et importé.
7 laboratoires ont été enregistrés
par l’Office pour le contrôle de ces
produits. « Le miel en vrac ne doit
pas avoir lieu », rappelle également
l’Office.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 49

ProdUIT
du miel de synthèse fabriqué en Chine,
qu’aucun laboratoire n’est aujourd’hui
capable de détecter. Les Américains en
ont interdit l’importation », alerte Saïd
Lamrani, Directeur général du Domaine
Aïn Defali, producteur de la marque
Miabeille. Conscient de ces enjeux qualité,
l’ONSSA élabore actuellement un
projet de norme (voir encadré).
Produit gourmet,
vs miel de sucre
Pour la première fois, les marques Les
Domaines, Miabeille d’Aïn Defali et
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 50
Lune de miel ont fait
leur entrée dans le panel
Euromonitor en 2010. Le
poids de cette consommation
« à étaler » reste
néanmoins mineur. En
tête de lice : Les Domaines
avec 11,27% de
part de marché, suivis
de Miabeille (7,35%) et
Lune de miel 3,92%, la
seule marque importée.
Ces conditionnements
de plus petits volumes
démarrent à 250 g. Destinés à une
consommation familiale, ils affichent des
prix plus élevés. Aux Domaines, le pot
est proposé à 47,95 Dh, chez Miabeille il
atteint 65 Dh.
Sans engagement qualité ni garantie spécifique,
les marques Zemzani et Kashmir
avoisinent respectivement 56 Dh et 26
Dh le pot. « Nous sommes volontairement
les plus chers du marché de par
notre coût de revient, notre packaging, la
taille de notre production et nos coûts de
logistique. Nous avons de petites séries
donc le coût unitaire est élevé »,
explique pour
sa part le Directeur
Général de
Miabeille. Il s’agit
là d’une consommation
de miel à
tartiner qui entend
se démarquer des
produits de masse
« Nous proposons
un produit
de petit-déjeuner,
reconnu comme
premium »,
enchaîne de son
côté la gérante
du Domaine Aïn
Defali. La marque
Miabeille revendique
un miel
produit par des
abeilles nourries
exclusivement au
pollen. Elle assure
la migration des
ruches tout au
long de l’année
afin de permettre
une production
naturelle, qualitative
mais aussi
aux parfums diversifiés. « Nous choisissons
d’aller délibérément vers des
régions sauvages et un peu reculées pour
éviter l’utilisation de pesticides par les
agriculteurs », poursuit Aziza Lamrani.
Suite logique de ce positionnement :
une certification bio qui figure parmi
les prochaines étapes. Malgré un niveau
de prix qui peut sembler prohibitif pour
le plus grand nombre, les vertus santé
des parfums thym et euphorbe ont aussi
conquis des CSP C et B.
Euromonitor prévoit
une croissance en baisse
« Les Marocains se tournent vers des
produits meilleurs pour la santé tels que
l’huile d’olive ou d’argan qui s’étalent
aussi sur du pain », indique Euromonitor.
Le rapport souligne également que
les habitudes de consommation évoluent
au profit de « biscuits, voire de céréales
plus rapides à consommer ». Le panéliste
annonce une croissance en baisse. Elle
atteindrait 5,5% en volume d’ici 2015,
soit 4.260 tonnes et 5,2% en valeur, soit
232 millions de Dirhams. D’ici 2015,
elle atteindrait 28%, contre 43,6% sur
la période 2005-2010. Une tendance à
confirmer dans les faits. Elle pourrait
en effet toucher davantage le miel « de
pâtisserie » et certaines catégories socioprofessionnelles
et reste loin de mettre
en péril la consommation du produit.
Une norme marocaine
pour le miel
Sous l’appellation Norme Marocaine
08.9.001, l’ONSSA et ses partenaires
élaborent actuellement un projet de
norme dédié au miel. Objectif : fixer
les caractéristiques organoleptiques
et physico-chimiques déterminant un
standard de qualité pour ce produit.
La norme prévoit des dispositions
liées à l’hygiène et à l’étiquetage des
produits et s’appliquera à « tous les
miels produits par les abeilles ». Le
projet indique également que « tous
les modes de présentation des miels
transformés et dont la destination
finale est la consommation directe »
seront concernés. La norme devrait
aussi inclure les méthodes d’analyse
et d’échantillonnage utilisées et
recommandées.

EsPACE dIsTrIbUTIoN
Attractivité des pays émergents
Le Maroc recule en 17 ème place
La 10ème édition du Global Retail Development Index (GRDI) du cabinet de conseil AT
Kearney est marquée par un trio de tête inédit, 100% sud-américain, alors que la plupart
des pays de la région MENA (Middle East – North Africa) perdent des places, et notamment
le Maroc, qui passe de la 15ème à la 17ème position. Rappelons que le Royaume avait occupé
la 6ème place du classement en 2008.
Florence CLAIR
Depuis la première publication
du GRDI, beaucoup de
choses ont changé dans les
pays émergents, rappelle AT
Kearney : « la population s’est accrue de
11%, atteignant 5,7 milliards de personnes,
les ventes de détail par habitant
ont augmenté de plus de 90%, passant
de 2.000 $ à 3.850 $, et les espaces de
vente se sont étendus à plus de 200% (de
40 à 130 millions de m 2 ). » De plus, la
crise mondiale a affecté différemment les
pays : certains s’en sont sortis plus forts,
d’autres affrontent des crises politiques.
L’Amérique du Sud remporte la palme
cette année, « grâce à sa croissance
continue et la poursuite des investissements,
contrairement aux leaders
traditionnels du classement », explique
le rapport. Le Brésil arrive ainsi en pôle
position, et ce pour la première fois.
Autre surprise, la Chine chute de la 1 ère à
la 6 ème place. En effet, même si ce marché
géant reste prometteur, certains distributeurs
n’ont pas récolté le succès attendu
et sont souvent « en avance » par rapport
aux attentes réelles des consommateurs.
La Turquie entre dans le top 10
Du côté de la région MENA, les troubles
politiques pourraient retarder l’entrée
des grands distributeurs sur ces marchés,
mais AT Kearney estime que les perspectives
sur le long terme restent favorables.
Malgré des baisses de quelques points,
8 pays se maintiennent dans le top 20,
et la Turquie signe même une très belle
progression, atteignant la 10 ème place. Ce
marché dispose en effet d’un fort potentiel,
même si la concurrence y est rude :
les 4 leaders ne réalisent que 14% des
ventes. Notons également que le Liban et
l’Iran font leur entrée dans le GRDI ( respectivement
à la 11 ème et 29 ème position).
Quant au Maroc, malgré la perte de deux
places, les ventes restent soutenues grâce
aux bonnes performances du tourisme
et à un attrait des consommateurs pour
les réseaux de distribution modernes. Le
rapport rappelle notamment le projet de
BIM d’atteindre 85 points de vente et le
partenariat entre Carrefour et Label’Vie,
chaîne également consolidée par sa reprise
Priorité haute
Priorité moyenne
Priorité faible
des magasins Metro. En conclusion, AT
Kearney prévoit que la prochaine décennie
verra les distributeurs miser sur un
portefeuille varié de pays, afin d’équilibrer
opportunités à court et à long terme.
Classement des 30 pays émergents selon le GRDI 2011
Rang 2009 Pays Variation de rang / 2010 Note totale
1 Brésil + 4 72
2 Uruguay + 6 66
3 Chili + 3 65
4 Inde - 1 63
5 Koweit - 3 61
6 Chine - 5 61
7 Arabie Saoudite - 3 60
8 Pérou + 1 58
9 Emirats Arabes Unis - 2 58
10 Turquie + 8 58
11 Liban Nouveau 53
12 Egypte + 1 53
13 Albanie - 1 52
14 Russie -4 52
15 Kazakhstan = 52
16 Indonésie + 6 51
17 Maroc -2 51
18 Philippines + 4 49
19 Tunisie - 7 49
20 Sri Lanka Nouveau 48
21 Malaisie - 4 47
22 Mexique + 3 46
23 Vietnam - 9 44
24 Colombie + 2 43
25 Argentine Nouveau 42
26 Afrique du Sud - 2 42
27 Panama Nouveau 41
28 République Dominicaine - 5 41
29 Iran Nouveau 39
30 Bulgarie - 11 39
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 51
(Source : AT Kearney)

EsPACE dIsTrIbUTIoN
Fiche Marché
Les dattes
Présentation
Le mot «datte» vient du grec
ancien «dáktylos» qui signifie
«doigt» en faisant référence à
sa forme allongée qui mesure
quelques centimètres. La datte est
verte au début de sa maturation
pour ensuite devenir brunâtre.
Historique et Culture
Les dattes sont une providence
pour l’homme du désert pour
ses réserves énergétiques et
pour les périodes de disette. Sa
culture a commencé il y a plus
de 7.000 ans. La datte est le fruit
du palmier-dattier, originaire du
Moyen-Orient. Il est facilement
identifiable de loin dans le desert
et il mesure plus de 25 m. Le dattier
necessite un climat chaud et
sec et demande pourtant beaucoup
d’eau, il vit donc «les pieds dans
l’eau et la tête au soleil». Il peut
vivre une centaine d’années et
produit près d’un millier de dattes
chaque année.
Production
L’Egypte occupe la première
place avec environ 1,4 millions
tonnes, suivie de près par l’Iran et
l’Arabie Saoudite. L’Algérie et la
Tunisie, où prospère la « Deglet
Nour », occupent respectivement
la 6ème et la 12ème place du classement
avec 560.000
et 127.000
tonnes par
an. Le
Maroc
occupe
la 13ème place, la
production na-
• Les dattes Mejhoul
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 52
tionale atteint en moyenne 72.000
tonnes.
Variétés
Parmi les variétés marocaines on
trouve la Boufaggous, Fegousse
ou Bofkousse. Cette variété de la
région d’Ouarzazate et de Zagora
est légèrement caramélisée et
d’une consistance demi-molle.
L’Aguellid « Malik toumour »
(Raine des dattes) mûrit tôt et
s’offre une couleur dorée avec
une saveur sucrée et une consistance
molle. La Bouzekri, qui
se caractérise par sa consistance
demi-sèche et un goût agréablement
sucré. Al Majhoul qui veut
dire inconnu, variété de Tafilelt
reconnue grâce au label d’indication
géographique protégée (IGP):
c’est la variété la plus noble et
la plus prisée. Ayant une forme
allongée, l’unité peut mesurer 2,5
à 6,5 cm en longueur, 1,5 à 4 cm
en largeur et un poids allant de
15 à 30 grammes. Concernant les
variétés mondialement connues on
trouve «le Medjool» de Jordanie,
une variété à consistance molle et
fondante en bouche. La «Deglet
Nour», variété tunisienne qui veut
dire « doigt de lumière», est appelée
la reine des dattes. C’est l’une
des dattes les plus appréciées au
monde pour son goût très sucré et
mielleux. Elle se reconnaît par sa
couleur dorée, son aspect translucide
et sa chair fondante.
Conservation
La datte sèche ne contient que 15
à 20 % d’eau et cette faiblesse
de constitution (associée aux
sucres) devient un atout pour sa
conservation dans un endroit sec.
Fraîche, elle contient 70% d’eau
et se conserve quelques semaines
au réfrigérateur. Il est nécessaire
de ne pas oublier de l’envelopper
pour éviter qu’elle absorbe les
mauvaises odeurs.
Consommation
La consommation des dattes se
concentre en période de Ramadan.
Les dattes se dégustent telles
quelles, après avoir ôté le petit
capuchon qui les relie à la branche
et retiré les noyaux. Elles peuvent
être cuites, farcies, ou encore
confites, et se marient très bien
avec les amandes ou les noix.
Valeur nutritionnelle
Pour 100 g
Energie (kcal) 246
Glucides (g) 58,1
Protéines (g) 2,1
Lipides (g ) 0,2
Eau 22.8
Fibres (g) 7,1
Potassium (mg) 677
Fer (mg) 3
Magnésium (mg) 50,8
Source : CIQUAL 2008
Conseils consommation
Préférez les dattes nature, qui
n’ont pas été traitées. Si vous
les achetez en vrac, choisissez-les
molles, charnues, brillantes et sans
taches. Eliminez celles qui sont
ternes et sèches.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 53

ProCEss
La robotique
Une solution automatique
De plus en plus convoités dans l’industrie, les robots sont des machines à commandes qui
ont remplacé l’homme dans bon nombre de tâches difficiles, voire impossibles à réaliser,
contribuant ainsi fortement à l’automatisation du processus tout au long de la chaîne de
fabrication, de l’amont à l’aval. L’industrie agroalimentaire fait partie de ces secteurs ayant
recours, de nos jours, à la robotique.
Siham HAMDI
La robotisation des process
industriels constitue
aujourd’hui une solution
efficace qui va de pair avec
l’évolution des techniques industrielles
et la diversité des produits alimentaires.
Elle présente de nombreux avantages
pour les industriels du secteur agroalimentaire,
notamment en termes de vitesse,
de flexibilité et de précision, avec
pour objectif d’obtenir à la fin un produit
de qualité. En effet, les robots assurent,
entre autres :
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 54
- la rapidité et la haute cadence du
process ;
- la flexibilité dans le cas, par exemple,
des changements de produit ;
- la propreté et l’intégrité du produit
alimentaire, notamment pour les produits
nus à manipuler ;
- un meilleur contrôle et suivi du process.
Les robots, pour quelles
applications ?
Actuellement de plus en plus faciles à
intégrer, à faire fonctionner et à maintenir,
les robots se déclinent en une large
gamme, de par leurs fonctionnalités
et la nature du produit à manipuler, et
sont utilisables dans quasiment tous
les secteurs industriels. Or, les secteurs
qui sont les plus propices, et donc les
plus robotisés sont, selon Jean-Michel
Bombar, Responsable Commercial chez
Adept Technology, ceux :
- où les produits manipulés présentent
une diversité de forme (légumes, fruits,
poissons, viandes, biscuits, etc.) ;
- qui ont un format ou un emballage variable
(yaourt, biscuit, plat cuisiné, etc.);
- qui doivent être manipulés à une cadence
importante (biscuit, plats cuisinés,
fruits/légumes, viandes, poissons) ;
- qui doivent garantir une hygiène parfaite
(produits frais non emballés).
Les robots servent donc à une multitude
de tâches comme la découpe, l’emballage,
l’étiquetage, la palettisation, le
contrôle qualité (détection de la forme,
de l’aspect du produit,...), etc. Pour cela,
« ils peuvent être équipés de vision pour
localiser les produits là où ils sont, et
être interfacés aux réseaux informatiques
des sites de production pour effectuer
automatiquement les changements
de série et informer les exploitants des
productions réelles. De plus ils peuvent
être dépannés à distance grâce à la prise
en main par Internet », indique M. Bombar.
Ainsi, les installations robotiques
s’avèrent moins complexes qu’elles ne le
paraissent.
Voici deux types de robots que l’on
retrouve le plus fréquemment dans l’industrie
agroalimentaire :

• Robot pick & place
Comme son nom l’indique, ce robot
permet de prélever et de placer le produit
dans son conditionnement. Le produit
et l’emballage font l’objet d’une saisie
et d’un calcul permanents par reconnaissance
d’image, de sorte que le robot
saisit le produit correct et le positionne,
au millimètre près, à sa place attitrée
dans l’emballage. Le robot pick & place
est largement utilisé, notamment dans la
chaîne de conditionnement des produits
de la confiserie et chocolaterie, et de la
biscuiterie. Il assure le chargement des
produits dans des blisters, boîtes, cartons
ou caisses, avec rapidité et précision, et
permet la manipulation des produits nus
dans les bonnes conditions d’hygiène.
Diverses configurations de préhension
existent pour ce genre de robots, comme
la ventouse, la pince mécanique, l’aspiration,
la cloche, etc., afin de s’adapter
à tout type de production et en fonction
du produit à prélever. Les robots pick
& place peuvent être intégrés avec
d’autres machines standards comme les
convoyeurs, pour une installation totalement
automatisée, et être reliés à des
dispositifs d’alimentation, conçus pour
acheminer, trier, ordonner et distribuer
les produits vers les robots.
• Robot palettiseur
Le système de fonctionnement du robot
palettiseur consiste à saisir une couche
de produits emballés et à la superposer
sur une palette, aussi bien pour les
faibles que pour les lourdes charges.
Chose qui demande un niveau de
précision et de sécurité élevé. Fonctionnant
généralement à un niveau
haut selon le système d’alimentation
d’une palette mobile avec une couche
de produits emballés immobile, il
existe de nos jours des robots qui
peuvent effectuer cette tâche au niveau
bas selon le système inverse (palette
immobile/ couche mobile). Dans ce
dernier cas, les packs de produits
sont pivotés et positionnés délicatement
pour créer une couche de forme
parfaite qui sera placée sur la palette.
Les robots palettiseurs présentent de
nombreux avantages : la programmation
de l’empilage, une pile de sacs
régulière ainsi que la possibilité de
configuration selon les modèles de
canevas pouvant varier d’une couche à
l’autre. En effet, les robots palettiseurs
sont liés à des logiciels qui servent à
configurer automatiquement les schémas
de palettisation.
Robot vs travail manuel
Depuis longtemps, la robotique est
une solution rentable dans les pays de
l’Union Européenne ainsi qu’aux Etats-
Unis, mais aussi en Asie, plus particulièrement
en Chine où la main d’œuvre
qualifiée et fiable acceptant de travailler
dans des conditions difficiles devient de
plus en plus difficile à trouver. En effet,
il est possible de faire fonctionner une
ligne de production 7 jours sur 7 et 365
jours par an. De plus, les installations
robotiques peuvent remplacer au minimum
5 personnes par semaine selon M.
Bombar.
Coût énergétique
Généralement, la consommation
énergétique des robots est faible. En
effet, certains robots n’ont pas besoin
d’éclairage ambiant et ne nécessitent
pas d’enveloppe de protection ni de
chauffage spécial du système mécanique,
ce qui permet d’économiser les
frais d’énergie, mais aussi d’éviter les
temps morts dûs aux changements de
matériel.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 55

Crédit photo Clix
ProCEss
Designs innovants
dans l’emballage alimentaire
Aujourd’hui, le consommateur voyage, et donc compare. Il est également
curieux et aime les nouveautés. Des boissons, il attend plus
qu’un simple moyen de se désaltérer. Alors, ici les thés s’aromatisent,
les laits et les yaourts à boire s’allègent ou s’enrichissent ; là, les eaux
minérales se parfument et se mélangent, les jus se mixent avec les
thés ou les laits. Il veut des boissons rafraîchissantes, légères, avec
une saveur de plus en plus naturelle ou au contraire dotées de goûts
artificiels, ou encore énergétiques, isotoniques, nutritionnelles,
vitaminées, mais de toute façon toujours meilleures pour la santé.
Résultat, le marché de ces produits
sensibles, qui représentent
déjà 34% des emballages,
innove plus rapidement que les
autres. Synonymes de plaisir, de bienêtre,
voire de santé, les boissons sensibles
séduisent, innovent, mais ne souffrent
aucun compromis avec la qualité. Parmi
les grandes tendances du marché de ces
produits sensibles, côté emballage, nous
assistons à une explosion du polyéthylène
téréphtalate (PET) aseptique. Il y a
quelques années, le défi était d’améliorer
la capacité à lancer des produits sur le
marché. Les nouveaux défis sont d’un
ordre différent : il faut réduire les coûts,
faire preuve de flexibilité et donc optimiser
l’utilisation des machines, pour des
produits qui doivent avoir une durée de
vie plus longue que les boissons gazeuses.
Chose certaine, les innovations sont
nombreuses et font, de plus en plus, partie
intégrante des procédés de transformation
et de conservation des aliments. D’où
l’importance d’acquérir des connaissances
nécessaires pour faire un choix
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 56
éclairé, assurant un acquis à l’entreprise
en termes de compétitivité. Globalement,
les performances des matériaux se sont
améliorées, leur poids a été réduit et
le suremballage a, dans plusieurs cas,
disparu grâce aux avancées technologiques.
La mise au point de matériaux plus
performants permet de remplacer le verre
et les complexes plastiques/papier par des
structures mono couche, souvent recyclables
et moins coûteuses.
D’autre part, la maîtrise des technologies
de mise en forme des matériaux
(coextrusion, enduction, thermoformage)
permet maintenant de réaliser une foule
d’emballages dotés de caractéristiques
leur permettant de s’adapter à une vaste
gamme de besoins en fonction d’une
consommation fragmentée : dispositifs de
fermeture des sachets et des barquettes,
emballages pouvant être utilisés au four
micro ondes. Sans aucun doute, les développements
récents sont nombreux dans
le domaine de l’emballage alimentaire.
En voici quelques exemples :
L’atmosphère
modifiée
L’emballage
sous atmosphère
modifiée
(EAM), l’emballage
actif et
les enrobages
comestibles
font partie des
technologies
« douces »,
développées
pour augmenter
le temps de
conservation
Abdallah JAWAD
Expert en Emballage / Logistique
abdallahjawad@hotmail.com
des produits frais et ralentir la dégradation
des aliments. L’engouement pour l’emballage
sous atmosphère modifiée réside
dans ses effets minimaux sur la texture et
l’apparence des produits emballés ainsi
que l’augmentation de leur durée de vie.
Cette méthode de conservation répond
aux demandes des consommateurs pour
des produits frais et naturels, sans agent
de conservation. Dans le cas des produits
végétaux, la clé du succès de l’EAM
réside dans l’utilisation d’une pellicule
plastique dont la perméabilité aux gaz
permet la création de concentrations de
gaz optimales, réduisant au maximum le
« taux respiratoire » (vitesse de consommation
d’oxygène ou de production de
dioxyde de carbone) et les mécanismes de
dégradation des produits.
Le problème le plus courant pour l’EAM,
en conditions commerciales, est l’utilisation
de pellicules qui ne sont pas suffisamment
perméables et qui entraînent
le développement de micro-organismes
indésirables, ainsi que le processus de fermentation,
responsable de la dégradation
rapide du produit et des odeurs désagréables.
Quant aux films microporeux
et microperforés, ils sont beaucoup plus
perméables, mais aussi relativement dispendieux.
Ils permettent de prévenir les
fermentations lors d’abus de température,
mais ils peuvent entraîner une perte d’eau
trop élevée et laisser le passage facile aux
odeurs, lesquelles peuvent modifier les
qualités organoleptiques des produits. Le
développement de films de polyéthylène
(PE) à base de métalocènes a permis de
résoudre ces problèmes. Leur formulation
est adaptable au taux respiratoire du
produit alimentaire à emballer.

L’emballage actif
L’emballage peut contribuer positivement
au développement du produit en
contrôlant la maturation, le mûrissement,
le développement des couleurs dans la
viande, ou en augmentant la durée de
vie grâce à des substances chimiques
fonctionnelles présentes à sa surface.
C’est ce qu’on appelle l’emballage actif.
On peut citer en exemple les enrobages,
les barrières à l’oxygène comestibles,
les « absorbeurs d’oxygène », les films à
surface de zéolite, les sachets émetteurs
d’éthanol et autres.
Bientôt, les sacs en papier, emballant les
fruits, ou le filet contenant les légumes,
feront figure de reliques. Les fabricants
d’emballage misent désormais sur des
conditionnements hautement technologiques,
les seuls capables de préserver la
qualité des aliments, en dépit de l’allongement
croissant des chaînes d’approvisionnement.
L’innovation la plus spectaculaire a été
obtenue au Japon,
qui a mis au point
un produit diffusant
des rayonnements
infrarouges.
Le principe de
cette nouvelle
technologie
consiste à noyer un
émetteur actif dans
le matériau même
de l’emballage,
qu’il soit en plastique,
en papier ou
en carton. L’entreprise
utilise des céramiques
émettant des radiations dans des
longueurs d’ondes variant de 0,75 à 1.000
microns, c’est-à-dire dans la portion du
spectre comprise entre les ondes visibles
et les micro-ondes, explique-t-on à l’IPC
(International Packaging Consultants).
Le rayonnement diffusé par la céramique
évite le développement des micro-organismes.
Mieux, il stimulerait, parallèlement,
l’activité métabolique des aliments
en accentuant la couleur des fruits. Ce qui
serait valable, écologiquement, pour le
déverdissage des agrumes précoces.
Des emballages
éco-responsables
Une autre tendance forte ces dernières années
est celle de l’emballage éco-responsable,
qu’il soit réutilisable, recyclable,
biodégradable, ou encore « composé de
matériaux sans PVC », explique Othmane
El Bahij, Manager de Jil Emballages.
Tout comme les produits qu’ils contien-
nent, ces emballages doivent apporter des
garanties. Ainsi, « nous proposons des
emballages éco-responsables qui sont validés
par des certificateurs de produits bio
au Maroc, comme par exemple Ecocert »,
indique encore M. El Bahij.
Les consommateurs sont de plus en plus
nombreux à penser que, pour rendre les
emballages plus écologiques, il faut les
réduire au maximum. Mais il s’agit avant
tout d’un problème de communication :
on ne les a pas suffisamment informés
sur les autres possibilités d’emballages
éco-responsables. L’information, qui
explique en quoi les emballages verts
sont meilleurs, n’a pas été transmise. La
démarche responsable ne se limite pas
à l’environnement. « Ne pas nuire à la
nature » est un aspect ; « être utile aux
hommes et aux femmes » en est un autre.
Certains exemples vont dans ce sens,
comme les emballages comportant des indications
en braille pour les aveugles, ou
encore les boissons gazeuses – proposées
par Pepsi Cola et Coca-Cola - destinées
exclusivement au marché chinois et qui
font mention d’herbes médicinales.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 57

ProCEss
Solutions fournisseurs
CONDITIONNEMENT
SIDEL
Système SMAR
Le système permet de découper les étiquettes
fournies en bobine sans recourir
à un spot d’identification de découpe,
ainsi l’apparence de l’étiquette est
préservée et des économies de matériau
sont réalisées. SMAR TM est constitué
d’un capteur optique spécifique qui
détecte la longueur totale d’une étiquette
et la mémorise comme modèle avant
la production. Grâce à un système de
synchronisation externe travaillant avec
des encodeurs physiques ou simulés, le
capteur réalise une corrélation continue
entre ce modèle d’étiquette et le
signal donné par les capteurs. SMAR
offre de nombreux atouts. En premier
lieu, l’absence de spot d’identification
améliore sensiblement l’esthétique
de l’étiquette, notamment dans le cas
d’étiquettes transparentes. Le système
SMAR est également avantageux en
termes de matériau utilisé, en effet, la
suppression du spot imprimé diminue la
zone de recouvrement des extrémités de
l’étiquette de 3 à 5 mm.
• Cadence maximale de la bobine : 7
mètres/seconde avec une longueur maximale
d’étiquette de 0,5 mètre
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 58
ISHIDA Europe
L’operculeuse double
QX1100 SDL
L’opereculeuse QX1100 SDL traite simultanément
deux gammes de barquettes totalement indépendantes,
en tenant compte de leurs particularités
en poids, forme, film et composition du gaz de
conservation. Elle permet des soudures parfaites
et esthétiques avec un grand choix de découpes du
film, ce qui réalise des économies de consommables.
La QX 1100 SDL s’intègre à la nouvelle ligne
FLEX-LINE définie par ISHIDA et comprenant peseuse associative, détecteur par
rayons X, trieuse pondérale, système de détection de l’étanchéité des barquettes et de
leurs étiquettes ainsi qu’un système d’encaissage.
• 15 cycles/minute par convoyeur.
• Système de changement rapide d’outils inférieur à 10 minutes
PROCESS
AXIMA REFRIGERATION Groupe d’eau
glacée
QUANTUM
Axima Refrigeration,
acteur du froid industriel
français, présente la
nouvelle génération de
son groupe d’eau glacée
QUANTUM. Les améliorations
réalisées portent majoritairement sur les réductions énergétiques et un
fonctionnement le plus écologique possible. Le compresseur centrifuge à régulation
continue est le cœur du QUANTUM. Les paliers magnétiques mettent l’arbre moteur
en sustentation. Grâce à cette technologie, l’arbre moteur, seule partie en mouvement
du compresseur, n’a aucun contact physique avec les autres pièces du compresseur.
Et comme le jeu axial, contrôlé par 5 capteurs, n’excède pas 0,2 mm, toute lubrification
devient superflue. Cette technologie garantit également l’absence d’usure de
l’élément rotatif et une fiabilité accrue. Elle permet en outre une faible intensité au
démarrage (seulement 5A pour un moteur électrique de 150kW) et une régulation
automatique des performances en fonction des besoins en froid. Le groupe frigorifique
QUANTUM atteint ainsi une efficacité énergétique inégalée, notamment en
charge partielle, réduisant également la puissance rejetée. Avec un COP compris entre
5 et 13 à charge partielle, ce qui représente la majeure partie de fonctionnement d’un
groupe d’eau glacée, les émissions de CO 2 sont sensiblement réduites.

HYGIENE
GREENOXIDE (Distributeur « Unité Technique de Casa »)
Biocide ClO 2
Le dioxyde de chlore est l’un des biocides les plus efficaces pour le contrôle des micro-organismes dans les tours de refroidissement.
En effet, en raison des températures chaudes de brassage en continu, les tours de refroidissement représentent
un environnement pour la multiplication des micro-organismes, ce qui cause de sérieux problèmes au circuit de refroidissement:
augmentation du nombre de micro-organismes provoquant odeurs et boues, perte de transfert de chaleur dûe à la faible
conductivité, dépôt de biofilm minéraux, augmentation des taux de corrosion due à la cellule électrochimique, formation de
biofilm et augmentation de la consommation d’énergie des pompes de circuit de refroidissement.
Le dioxyde de chlore est un biocide plus oxydant que le chlore, il permet d’éliminer les algues bleu-vert, chose que le chlore
ne fait pas, ne forme pas de polluants toxiques ni de chloramines avec le NH 3 . C’est un biocide à large spectre pour éliminer
les bactéries, les champignons et les virus qui ne trouvent ainsi plus de voies métaboliques. Facile à utiliser, il est moins corrosif
et est actif et constant sur une large gamme de ph. Une faible quantité est nécessaire
BITASOFT
NOVOLIA , un logiciel
Web d’optimisation
BITASOFT est spécialisée dans l’édition de
logiciels d’optimisation des processus dans les
métiers verticaux, parmi lesquels la nutrition
animale et l’industrie agro-alimentaire. La société
a conçu avec son partenaire métier, un logiciel
Web de recommandation alimentaire, de calcul et
d’optimisation de rations pour animaux. Depuis
peu, la société a décidé de proposer NOVOLIA à
des partenaires spécialisés en conseil de nutrition
animale à l’international. Les avantages de ce
nouveau logiciel Web sont : un accès Web à partir
de tout outil électronique connecté à Internet et
un accès universel et indépendant du système
d’exploitation (Mac, Windows, Linux…)
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 59

déVEloPPEMENT dUrAblE
Production propre
Le Maroc avance
Pour des raisons économiques et commerciales, les agro-industriels marocains seront de plus
en plus amenés à produire « plus propre » : réduction des dépenses énergétiques et des rejets,
respect de l’environnement. Plusieurs projets pilotes viennent d’être lancés au Maroc. En voici
quelques exemples.
Florence CLAIR
Créé en 2000 dans le cadre d’un
partenariat entre le Ministère
de l’Industrie, du Commerce
et des Nouvelles Technologies
et la Confédération Générale des Entreprises
du Maroc, le Centre Marocain de
Production Propre (CMPP) est une association
à but non lucratif, dont l’objectif
est d’assister les industriels marocains
dans l’adoption de techniques de production
plus propres et d’une utilisation
rationnelle des ressources. Le CMPP
fait partie d’un réseau international de
centres, dans le cadre du programme
conjoint de l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel
(ONUDI) et du Programme des Nations
Unies pour l’Environnement (PNUE).
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 60
Le CMPP propose de nombreux services
gratuits ou payants, notamment la sensibilisation,
la formation, le montage des
dossiers financiers ou encore l’assistance
technique en ingénierie environnementale.
« L’industrie agroalimentaire représente
environ 40% de nos prestations :
c’est un secteur réactif, exportateur, qui
consomme beaucoup d’eau et d’énergie »,
souligne Hanan Hanzaz, Directrice du
CMPP. Cette association dispose d’un
réseau d’experts nationaux et internationaux,
ce qui lui permet de couvrir
plusieurs domaines de compétences.
Le secteur
des conserves pionnier
Le CMPP met également en œuvre, à
• Signature du partenariat entre le CMPP, représenté ici par son Président Saïd Mouline,
le WEC et la FICOPAM, le 8 mars dernier.
des fins démonstratives,
des
projets
pilotes.
Ainsi, le
projet
Med
Test,
lancé
en 2009
et dont
les résultats
sont
attendus fin
2011, permet à
12 entreprises
pilotes de la région
de Tanger et
Tétouan, dont 4
agro-industriels,
de bénéficier de
l’assistance technique du
CMPP pour réaliser une étude
permettant des économies d’énergie,
une rationalisation de la consommation
d’eau, la mise en place de Systèmes de
Management Environnemental et de
solutions de traitement des effluents.
Plus récemment, le Département d’Etat
des Etats-Unis a mandé le WEC (World
Economic Center) pour mettre en place
le projet « Partenariats pour la promotion
de la production propre ». Suite à
un appel à proposition, deux pays ont
été choisis : le Maroc et le Chili. Pour
le Royaume, le CMPP est chargé de la
mise en place du projet, qui a fait l’objet
de la signature d’un partenariat avec la
Fédération des Industriels de Conserve
des Produits Agricoles au Maroc (FI-
COPAM) en mars dernier. « Nous avons
choisi la FICOPAM car c’est une fédé-

ation active et un secteur où l’on utilise
beaucoup d’eau et de saumure », explique
Mme Hanzaz. La première phase
du projet a consisté à sélectionner les 15
entreprises pilotes, au sein desquelles
des bonnes pratiques et des solutions
« low cost » seront implémentées.
« L’objectif est d’améliorer la compétitivité
des entreprises grâce à l’optimisation
de la consommation d’intrants et
à la minimisation des rejets », précise
Abdelhak Bennani, Directeur de la
FICOPAM. Il s’agit également d’en tirer
des études de cas, des « success-stories »
à même d’inciter par l’exemple l’ensemble
des entreprises du secteur à mettre
en place des techniques de production
propre.
Par ailleurs, le CMPP a effectué une
sensibilisation en amont est la récupération
et la régénération des gaz CFC.
Le CETIA vient de recevoir les derniers
équipements pour mener à bien ce projet
(voir encadré). Enfin, le CMPP s’apprête
à lancer une bourse des déchets.
Cette plate-forme virtuelle permettra
à l’industriel de contacter le Centre
afin de rechercher un repreneur pour
ses déchets, à des fins de valorisation.
Soulignons également que le CMPP a
lancé un nouveau concept cette année,
avec l’organisation de débats. Une des
4 tables rondes de 2011 sera d’ailleurs
consacrée à l’agriculture durable, en
décembre.
CETIA : la première unité marocaine
de régénération des CFC bientôt opérationnelle
• Systèmes de réfrigération pour chambres froides et camions frigorifiques,
climatisation des bâtiments et véhicules... autant de sources
potentielles de CFC.
Signataire
en 1992 du
protocole
de Montréal,
le
Maroc s’est
engagé à
identifier,
stocker et
maîtriser le
devenir des
gaz CFC
(chlorofluorocarbures),responsables
de la
dégradation
de la couche
d’ozone,
et utilisés comme réfrigérants dans les appareils de production de froid. La
production de CFC étant interdite au niveau mondial depuis le 1 er janvier 2010,
reste à récupérer et traiter les gaz déjà présents sur le marché.
Pour cela, le CETIA (Centre Technique des Industries Agroalimentaires) a bénéficié
d’un fonds de l’Agence Française de Développement (AFD) de 280.000
€, afin de s’équiper en appareils de stockage et de traitement des CFC. « A
l’occasion des opérations de maintenance ou de désinstallation d’équipements
fonctionnant avec des CFC, nous fournissons aux techniciens du froid des bouteilles
afin qu’ils récupèrent ces gaz. De retour au CETIA, nous effectuons une
analyse afin d’identifier s’il s’agit d’un mélange de gaz ou non, avant
épuration », explique Nathalie Barbe, Directrice Générale du CETIA. En effet,
si le gaz n’est pas mélangé à d’autres, son traitement est possible grâce à un
système d’épuration qui enlève l’eau, les métaux lourds, les particules en suspension.
Le gaz ainsi régénéré et identifié peut alors être récupéré par l’industriel
en vue de sa réutilisation, ou revendu. Par contre, en cas de mélange, aucun
traitement n’est possible. Le gaz est alors stocké car, pour l’instant, il n’existe
au Maroc aucune unité de destruction.
Le CETIA n’a pas encore défini le coût de sa prestation, la première du genre au
Maroc. « Les techniciens du froid ont été formés par l’AFD au début du projet ;
il faut désormais sensibiliser les utilisateurs de gaz CFC afin qu’ils s’adressent
au CETIA avant de mettre au rebut leurs installations », prévient Nathalie
Barbe. Une journée d’information est d’ores et déjà prévue en septembre afin de
réunir le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies,
l’AFD, les associations de producteurs de froid au Maroc, les fédérations professionnelles,
etc. La prestation sera ensuite lancée dans les mois qui suivent,
l’idéal étant de mettre en place « une convention entre les différents acteurs afin
que chacun prenne ses responsabilités », affirme Mme Barbe.
Les gaz CFC seront de plus en plus rares sur le marché, ce qui incitera les
industriels à convertir leurs installations. De plus, le Maroc étant signataire du
protocole de Montréal, les stocks de gaz feront l’objet d’un suivi de la part de
l’Etat. Dans certains pays, la filière de récupération est bien organisée. Ainsi,
en Europe, le principe de « Responsabilité Elargie au Producteur » rend le
producteur solidairement responsable de son produit jusqu’à la fin de son cycle
de vie. Le coût du recyclage est donc pris en compte dès le départ. En France
par exemple, une taxe à l’achat du produit alimente une caisse commune qui
finance la filière de récupération des appareils en fin de vie.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 61

EsPACE NUTrITIoN
Quelques conseils
pour bien manger pendant
le Ramadan
La période de jeûne est aussi celle des changements de nos habitudes
alimentaires. Certains mangent, en quantités supérieures à leurs besoins
avec des excès d’aliments gras ou sucrés, d’autres en profitent
pour faire un régime : or, tous ces comportements alimentaires déséquilibrent
l’organisme. Résultat, la forme régresse dès la première semaine
de jeûne. Faisons le point sur les bases d’un régime équilibré pendant le
Ramadan.
Avant le lever du soleil,
le repas du Shour
Ce repas est indispensable pour constituer
les réserves d’eau et de nutriments
nécessaires pour affronter la journée et
tenir jusqu’au soir. Il doit être complet et
contenir toutes les catégories d’aliments :
• une boisson pour réhydrater le corps
(café au lait, lait, jus de fruits…)
• un féculent (pain, riz, pâtes, semoule,
pommes de terre,...) pour apporter de
l’énergie
• un fruit et/ou des légumes pour les
fibres, vitamines et minéraux
• une protéine animale (viande, poisson
ou œuf)
• un produit laitier pour maintenir sa
masse osseuse et musculaire (yaourt, lait,
fromage…).
Au coucher du soleil, faire un
repas complet sans excès de
matières grasses ou de produits
sucrés
- Le 1 er repas, le Ftour, celui de la rupture
du jeûne. Il doit être particulièrement sucré
pour recharger l’organisme en énergie
et récupérer de la journée. Il se compose
généralement de dattes, noix et boissons
chaudes (thé ou café généralement), nécessaires
pour réhydrater le corps.
- Le 2 ème repas, généralement pris 2 ou
3 heures après la rupture de jeûne. Il doit
suivre les principes de l’équilibre alimentaire,
avec des apports en protéines, des
glucides lents et des légumes et fruits. Il
ne doit pas être trop lourd, c’est-à-dire
veiller à ne pas cuisiner trop gras et à respecter
des portions raisonnables, contrairement
à ce qui est pratiqué la plupart du
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 62
temps. Il faut éviter de faire des excès le
soir, sous peine de se sentir mal ensuite
(douleurs d’estomac, ballonnements), de
mal dormir, de se couper l’appétit pour
le lendemain matin et bien entendu, de
prendre du poids ! Bouillon de légumes
et/ou chorba, légumes, poisson et viande
blanche sont à privilégier au cours de ce
repas.
9 conseils pour vous et votre famille
pour passer un excellent Ramadan
Linda Belabed
Docteur es Sciences
de la Nutrition
Nestlé Maghreb
Voici une série de conseils alimentaires pour passer un bon Ramadan, suivez le
guide et bonne dégustation !
1- Quelques repères : l’essentiel des apports énergétiques doivent se répartir pendant
le Shour et le Ftour, et le repas du soir avant le coucher doit être plus léger.
2- Pour assurer de bons apports en vitamines et minéraux pendant le Ramadan,
consommez beaucoup de fruits et de légumes frais. Les produits alimentaires fortifiés
sont aussi une bonne source de vitamines et minéraux (lait fortifié, céréales
fortifiées…).
3- Pensez à bien vous hydrater pendant les repas après la rupture du jeûne.
Consommez de l’eau, du lait, mais également les fruits et légumes frais qui sont
eux-aussi une bonne source d’hydratation !
4- Pensez à aller marcher après le Ftour, pour aider à digérer et garder son corps
actif et en bonne condition physique.
5- Mangez des dattes, des fruits secs, des noix pendant le Ramadan, cela permet
de fournir de l’énergie et d’avoir des apports riches en fibres.
6- En cours de la journée, il est nécessaire de limiter au maximum les pertes en
eau de l’organisme en respectant des principes simples : se protéger au maximum
du soleil et de la chaleur pour limiter la transpiration, limiter les sources de stress
et d’excitation qui accélèrent le rythme cardiaque et la respiration, éviter enfin de
trop parler car cela assèche la bouche.
7- Les aliments à privilégier : lait, dattes, fruits secs, fruits frais et légumes
8- Privilégier les boissons comme les fruits mixés dans du lait, pour de la fraîcheur
tout en faisant le plein de vitamines et minéraux
9- En quelques mots : modération, équilibre, énergie, bonne répartition des apports
dans la journée.
Saha Ramadan !

CHR
Palmeraie Hotels & Resorts
Compétitions golfiques
Choisi pour son panorama unique avec ses 11 lacs et ses centaines de palmiers répartis sur 120
hectares, le Palmeraie Golf Palace a accueilli les 11 et 12 juin derniers et pour la deuxième année
consécutive, le tournoi de la 10 ème Coupe du Portugal, qui s’est déroulé en deux étapes, la
« Coupe de l’Amitié » et la « Coupe du Portugal ». Cette opération vient s’ajouter aux nombreuses
compétitions golfiques initiées et organisées par Palmeraie Hotels & Resorts, tels que le
Trophée Palmeraie Hotels & Resorts qui s’est tenu du 24 au 26 mars dernier ou encore l’organisation
de l’unique étape étrangère du Trophée Madame Figaro sous l’égide de la Fédération
Royale Marocaine de Golf, le 28 mai dernier.
CFCIM
Un atelier
chocolat avec
Yves Thuriès
De passage à Casablanca
pour l’inauguration de la
première chocolaterie Yves
Thuriès au Maroc, le Chef
français a dirigé un atelier
d’initiation et de découverte
autour du chocolat pour les
enfants du personnel de
la Chambre Française de
Commerce et d’Industrie du
Maroc (CFCIM), en compagnie
de son confrère, le Chef
Robert Bizolier. Une façon
de remercier la CFCIM pour
son soutien dans le cadre de
l’implantation de la franchise
marocaine.
Salon
Bio & Bien Etre
Du bio pour le
bien-être
C’est en partenariat
avec la Chambre
de l’Artisanat de
Casablanca que s’est
déroulée, du 15 au
19 juin, la première
édition du salon
Bio & Bien être. Un
salon dédié aux produits
alimentaires et
cosmétiques auquel
ont pris part une
quinzaine d’exposants
et d’artisans,
venus présenter leur
gamme de produits
bio. Diveres conférences
étaient également
au programme,
sur la certification
et l’export, entre
autres. Un nombre
de 3.000 visiteurs
a été enregistré au
terme de ce salon.
Salon DECOOH
Voyage d’affaire
La Chambre de Commerce
Belgo-Luxembourgeoise au
Maroc organise un voyage
d’affaires à l’occasion du
salon DECOOH, un des plus
grands salons de la décoration
intérieure, du jardin et de
l’art floral. Cet événement se
tiendra du 3 au 7 septembre.
Le dernier délai des inscriptions
est prévu pour le 1 er
août.
AGENDA
Actu
Food, Hotel &
Hospitality Arabia
(Riyad, Arabie
Saoudite)
11 au 14 septembre
2011
Salon de l’hôtellerie et
de la restauration.
Hotel Investment
Conference in Africa
(Casablanca, Maroc)
26 et 27 septembre
2011
1 ère conférence
internationale sur
l’investissement dans
l’hôtellerie.
Anuga’2011 (Cologne,
Allemagne)
8 au 12 octobre
32 ème édition du salon
international de
l’alimentation
Piscina BCN
(Barcelone, Espagne)
18 au 21 octobre
2011
10 ème édition du Salon
International de la
piscine, du wellness
et des installations
aquatiques.
Salon du Chocolat de
Paris (Paris, France)
19 au 21 octobre
2011
3 ème édition du
Salon du Chocolat
Professionnel.
Hong Kong
International Wine &
Spirits Fair (Hong Kong,
Chine)
3 au 5 novembre
2011
4 ème édition du Salon
International du Vin
et des Spiritueux de
Hong Kong.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 63
63

Food MoNdAIN
2 èmes Assises Nationales Vétérinaires, les 2 et 3 juillet, à Skhirat
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 64
De g. à dr. :
Dr Abdellatif
Hachad et Dr El
Habib Marzak,
membres de
l’Ordre National
des Vétérinaires,
et Dr Hamid
Benazzou, Directeur
Général
de l’ONSSA.
De g. à dr. : Aziz
Akhannouch, Ministre
de l’Agriculture
et de la Pêche Maritime,
Dr Abdeladim
Lhafi, Haut Commissaire
aux Eaux
et Forêts, Prof. J.L.
Parodi et Dr Hamid
Benazzou, DG de
l’ONSSA.
Signature d’un pré-engagement entre Les Eaux Minérales d’Oulmès
et les Nations-Unis lors du forum Mère-Enfant/Expo Planète
Maman-Bébé, le 17 juin à Casablanca
De g. à dr. : Meriem Bensalah Chaqroun, Administrateur Directeur
Général des Eaux Minérales d’Oulmès et Bruno Pouëzat,
Coordonateur des Nations Unies au Maroc
Table ronde sur l’Agriculture Marocaine,
le 20 juin à Casablanca
De g. à dr. : Farida
Moha, animatrice, Aziz
Akhannouch, Ministre
de l’Agriculture et de la
Pêche Maritime, Tarik
Sijilmassi, Président
du Directoire du Crédit
Agricole et Mourad
Abid, Directeur Général
de l’APP.
Inauguration de la minoterie Fandy Souss,
le 23 juin à Agadir
De g. à dr. : El Hachmi Boutgueray, Président
Directeur Général de Anouar Invest
et Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture
et de la Pêche Maritime
Journée de l’agrégation à l’unité Citruma,
le 14 juin 2011 à Kénitra
De g. à dr.: Fodil Cherif, Directeur Général de
Citruma et Kacem Bennani Smires, Président
de Delassus et de Citruma.
Conférence de presse Fandy Souss, le 22 juin à Agadir
De g. à dr. :
Redouane Erriadi,
Directeur Général
de Fandy Souss,
Nizar Oughla,
Directeur Général
Adjoint de Fandy
Holding, El Hachmi
Boutgueray,
Président Directeur
Général de Anouar Invest et Abderrahim Semmaa, Directeur
de production.
Visite du chantier de la plateforme logistique
de Marjane, le 6 juillet à Nouaceur
Les représentants de GSE (de g. à dr.) : Cedric
Guez, Directeur Développement GSE Maroc,
Ali Bennouna, Chef de projet, Jérôme Marchais,
Directeur de GSE Maroc et Robert De Marchi,
Directeur Général Adjoint de GSE Group.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 65

délices d’initiés
Boucheries Tahar
Une race
à viande
Le réseau de points de vente haut de gamme
du groupe Koutoubia poursuit sa recherche
de qualité gustative, avec une offre de
viande de bœuf issue d’une race à viande,
qui subit de plus une maturation afin d’améliorer
sa tendreté et son goût. Plus de détails
dans notre prochain numéro !
Supply Chain
Une nouvelle
association
Une association de logisticiens est
en cours de création. Se positionnant
comme un véritable « think-tank » pour
les professionnels de la supply chain,
elle prévoit de s’atteler tout d’abord au
secteur de l’agriculture, de l’agroalimentaire
et de la logistique du froid.
Conseil Oléicole
Internationale
Bientôt en campagne
en Amérique
du Nord
Le COI (Conseil Oléicole International)
relance son activité promotionnelle, laissée
en jachère depuis 2002. Il a prévu un budget
conséquent (1,2 millions d’Euros) pour une
campagne de communication sur l’huile
d’olive et les olives de table aux Etats-Unis
et au Canada. Cette opération sera lancée
à l’occasion de la semaine de la mode à
New-York, du 8 au 15 septembre 2011, et se
prolongera jusqu’en décembre 2012. « L’idée
est de positionner ces produits, sous le slogan
"add some life", comme des produits de
mode, donc avec un angle d’attaque différent
de l’axe classique nutritionnel », explique
Jean-Louis Barjol, Directeur du COI. Cette
campagne est générique, et M. Barjol invite
tous les pays membres, dont le Maroc, et les
entreprises, à profiter de cette occasion pour
organiser des événements en parallèle. Le
calendrier de la campagne sera disponible sur
le site internet du COI à partir du 15 août.
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 66
FICOPAM
Campagne de communication
sur l’huile d’olive
La Fédération des Industriels de Conserve des Produits Agricoles au Maroc (FI-
COPAM) travaille actuellement sur un projet de promotion des olives de table et
de l’huile d’olive, à destination des consommateurs marocains. En effet, selon M.
Bennani, Directeur de la FICOPAM, « notre consommation est trop faible par rapport
aux autres pays producteurs. » Par exemple, la consommation d’olives de table est de
2 à 3 kg/habitant/an au Maroc, contre 5,5 kg en Syrie, et celle d’huile d’olive est de 1
à 2 kg, contre 7, toujours en Syrie. Ce projet s’inscrit dans le contrat-programme de la
filière oléicole. Un spot publicitaire télévisé est en préparation. Il devrait être diffusé
début octobre, coïncidant ainsi avec le début de la campagne oléicole.
Les managers qui bougent
Infrico
Depuis juin 2011, Aziz Bouhartan, auparavant North &
West Africa Area Manager chez Infrico, a pris ses fonctions
de Africa Area Manager, toujours chez Infrico. Il
aura pour missions l’élaboration et la mise en œuvre de
la politique commerciale pour l’Afrique, l’élaboration de
la politique de communication propre à chaque pays , le
contrôle et le reporting des résultats et la veille concurrentielle,
le lancement et le développement du produit
Merchandisers et Coolers sur le continent , et enfin le
support et conseil aux revendeurs.
CGEM
Deux nouveaux vice-présidents à la Confédération Générale des Entreprises
Marocaines (CGEM) : Soraya Badraoui (Top Class Espresso) sera en charge de la
commission des PME et Omar Kabbaj (Interedec) de celle des stratégies sectorielles.
R&D Maroc
Le 29 juin, lors de l’Assemblée Générale Ordinaire, Ahmed Nakkouch, PDG de
Nareva (Groupe SNI) a été élu à la présidence de l’Association Marocaine pour la
Recherche-Développement (R&D Maroc). Il remplace ainsi le Président Fondateur,
Mourad Chérif. Un nouveau Conseil a été constitué pour une durée de deux
ans.
Représentation Commerciale
de la Tunisie à Casablanca
Le mandant de 5 ans de Riadh Attia à la tête de la Représentation Commerciale de
la Tunisie à Casablanca s’achève fin juillet. Il est appelé à de nouvelles missions
au sein du CEPEX (l’équivalent tunisien de Maroc Export). Son successeur, Lassaad
Benjemaa, prend ses fonctions à partir du 1 er août.

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 67

FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 68