26.10.2013 Views

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ILS ONT DES<br />

CHAPEAUX RONDS<br />

206 <strong>Fugues</strong>.com juil<strong>le</strong>t 2011<br />

Je suis assise à la fenêtre du Café Tinto sur<br />

Amherst et je sirote un moccacino glacé (<strong>le</strong><br />

meil<strong>le</strong>ur de tout <strong>le</strong> Village). La tête p<strong>le</strong>ine de souvenirs<br />

mémorab<strong>le</strong>s, je repense à la Bretagne et je<br />

ne sais plus par où commencer pour vous raconter<br />

mon périp<strong>le</strong> fantastique au pays de la ga<strong>le</strong>tte, du<br />

kouing amann et du caramel au beurre salé. Pour ceux<br />

qui ne connaissent de la Bretagne que la crêperie de la<br />

rue Rachel, il faut savoir que ce n’est pas juste une<br />

autre région de France, oh que non mes chéris!; c’est un<br />

pays en soi, avec son identité, ses traditions, sa langue,<br />

sa gastronomie et sa culture.<br />

Oui, un peu comme une certaine province canadienne qui<br />

ne ressemb<strong>le</strong> pas vraiment au reste du pays. Et croyezmoi,<br />

<strong>le</strong>s Bretons ont toutes <strong>le</strong>s raisons d’être fiers de <strong>le</strong>ur<br />

pays. Quel voyage merveil<strong>le</strong>ux j’ai fait! Une bel<strong>le</strong> aventure<br />

au pays de nos ancêtres, d’où Jacques Cartier partit<br />

du port de St-Malo un certain jour d’avril 1534 pour<br />

partir à la découverte du Canada. C’est au départ de<br />

Nantes, à bord d’une voiture louée, que je pars à la conquête du pays breton, qui ne cessera de me charmer et<br />

de m’envoûter tout au long de ce marathon de dix jours que je me suis imposé. Au rythme de trois ou quatre<br />

vil<strong>le</strong>s et villages par jour, du sud à l’ouest puis du nord à l’est, en passant par <strong>le</strong> centre, je verrai près d’une<br />

trentaine d’endroits tout aussi fascinants <strong>le</strong>s uns que <strong>le</strong>s autres. Pas besoin de vous dire que c’est pas <strong>le</strong> genre<br />

de voyage qu’on fait pour al<strong>le</strong>r se reposer. C’est plutôt <strong>le</strong> genre de voyage duquel je suis revenue avec <strong>le</strong>s<br />

jambes en compote, la plotte en d’ssous du bras et l’impression qu’un 18 roues m’est passé sur <strong>le</strong> corps. Mais<br />

ce qui restera gravé à tout jamais dans ma mémoire vaut 100 fois <strong>le</strong>s séances de massage suédois, de tai-chi<br />

oriental et de yoga algonquin dont j’aurai besoin pour remettre mon vieux corps de 29 ans en état de fonctionner.<br />

Première étape, <strong>le</strong> sud. Tout d’abord, un arrêt à Guérande, bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> fortifiée, question d’al<strong>le</strong>r faire <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in de<br />

f<strong>le</strong>ur de sel, ingrédient indispensab<strong>le</strong> qui entre dans la composition du fameux caramel au beurre salé, pour<br />

laquel<strong>le</strong> je vendrais ma chatte et perdrais ma réputation sans hésitation. Je déguste la première d’une longue<br />

série de ga<strong>le</strong>ttes dont je me réga<strong>le</strong>rai tout au long de mon voyage et je repars en direction de Vannes, une<br />

bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> aux maisons à colombages (sty<strong>le</strong> architectural dominant dans toute la Bretagne) où je me perds<br />

dans <strong>le</strong> déda<strong>le</strong> des petites rues à la recherche d’Astérix et d’Obélix. Je termine la journée sur mon premier bord<br />

de mer, à Carnac, où je dors dans une auberge, inspirée de la maison de Gargamel, en dînant (en France on<br />

dîne au souper) avec des mou<strong>le</strong>s et des frites accompagnées d’une bolée de bon cidre breton. J’en reviens pas,<br />

il est presque 22h30 et <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il n’est pas encore couché. Je marche sur la plage enso<strong>le</strong>illée en me disant que je<br />

mène une bel<strong>le</strong> grosse vie sa<strong>le</strong>. En fait, si je suis à Carnac, c’est surtout pour voir <strong>le</strong> célèbre alignement de<br />

menhirs. Assez capoté de voir ces milliers de roches dressées vers <strong>le</strong> ciel qui s’étendent sur plus de trois kilomètres.<br />

Et dire que tout ça date de l’époque du Néolithique. Non mais, fallait-tu avoir du temps à perdre! Ça<br />

paraît qu’y’avait pas de Playstation dans ce temps-là. Deuxième étape : <strong>le</strong> sud-ouest. Un petit arrêt à Pont-<br />

Aven pour m’imprégner de l’âme de Gauguin et apprécier <strong>le</strong>s paysages qui ont inspiré l’artiste. C’est ben cute,<br />

on se croirait à Knolton dans <strong>le</strong>s Cantons-de-l’Est. Je passe ensuite par Concarneau, une bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> close sur<br />

bord de mer, pour me rendre à Quimper, bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong> médiéva<strong>le</strong>, où je m’arrête luncher avec une bonne grosse<br />

108073EX<br />

ù PHOTO ROBERT LALIBERTÉ

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!