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LE CONGRÈS ETHNO DU 16 MAI DERNIER
«BIENVENIDOS A TODOS USTEDES…»
La soirée du 16 mai dernier restera
dans la mémoire des participants.
En effet, clôturant la semaine du
premier Congrès Ethno, accueilli
généreusement par les responsables
de l’église Saint-Pierre-Apôtre,
les organismes présents (Arcen-ciel
d’Afrique, Agir, Ethnoculture,
Helem-Montréal et Glam) et
chapeauté par l’association ADA — Au-delà de l’Arc-en-ciel et son dynamique président Héctor Fabio
Duque Gomez, l’événement réservait son lot de surprises et d’émotions.
Le tout a commencé par un mot de bienvenue de Héctor Fabio et par un touchant témoignage relatant son difficile
cheminement, de sa Colombie natale à son Québec d’adoption. L’animation musicale avait été confiée à
Anne-Marie Thibeault, musicienne-accordéoniste au talent exceptionnel. MME Thibeault, qui est également
artiste-peintre et historienne de l’art, nous a offert des œuvres aussi variées et surprenantes que les Gnossiènes
d’Éric Satie ou qu’un passo doble cubain. Elle a ensuite secondé la comédienne renommée Julie Vincent
(qui nous offrait récemment son très profond et troublant Jocaste). Mme Vincent, convaincue du bienfondé
la cause, a interprété, travestie en homme, une adaptation bouleversante de la pièce La robe de mariée
de Gisèle Schmit, où un homme (responsable des hypothèques dans une banque) déchiré, avoue au salon
funéraire, son amour à un compagnon brésilien mort prématurément. Son jeu, tout de maîtrise et de sobriété,
aura en quelque sorte mis à nu le cœur et la sensibilité des spectateurs : ainsi, ils ont été d’une grande réceptivité
et ouverts aux témoignages qui ont jalonné la soirée.
Tour à tour, encadrés par Line Chamberland (professeure à l’UQAM, sociologue, sexologue et militante de
longue date) et Steve Foster (président du Conseil Québécois des Gais et Lesbiennes), René Huacuja ,originaire
du Mexique, Juan-José Contreras du Chili, Isidro Gil des Iles-Canaries puis de l’Uruguay et enfin Alexis
Musagany du Rwanda, qui sont tous des néo-Québécois, nous ont émus aux larmes en racontant leur «sortie
du placard» douloureuse et dramatique.
Parfois bouleversées, plusieurs personnes présentes ont à leur tour partagé des bribes de leur vécu teintées de
chagrin, de frustration ou de colère, mais aussi de courage et d’espoir.
En quittant les lieux, nous n’étions plus tout à fait les mêmes : nous avions fait un pas de plus vers l’acceuil et
la tolérance en ce qui concernen les immigrants et nous-mêmes. Nous ne pouvons douter que leurs difficiles
expériences de vie d’alors ont été le terreau dont se sont nourri d’exceptionnelles qualités humaines. Le
Québec s’en trouve enrichi et meilleur. Longue vie au Congrès Ethno et à l’an prochain! q Pierre-Louis QUENNEVILLE
150 Fugues.com juillet 2011