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santé prévention
LA CHARTE OK
PROMOUVOIR LE CONDOM ET PRÉVENIR
LE VIH ET LES ITS DANS LES SAUNAS
Les saunas Oasis, Centre-ville, 5018 et
G.I. Joe, tous au centre de Montréal,
sont au cœur d’un projet qui souligne et
traduit l’engagement des saunas dans
la prévention du VIH/sida et des autres
ITS, en invitant leurs clients aux multiples
plaisirs entre hommes, mais pas
sans capote! Plus précisément, le projet
visera l’intensification des actions en
promotion de la santé sexuelle dans les
saunas, en facilitant l’accès gratuit aux
condoms et au matériel d’information. Il
permettra, à même les saunas participants, le dépistage anonyme et gratuit du VIH et des autres ITSS
ainsi que la vaccination des hépatites A ou B.
Fait important à souligner : ces quatre saunas s’inscrivent volontairement dans ce projet appelé «Charte OK » qui a
pour slogan « On s’engage!» et dont le logo sera affiché dans les vitrines ou aux portes des établissements participants.
C’est le 31 mai dernier que l’on a, officiellement révélé les noms des 4 premiers établissements engagés dans la
démarche
C’est le CSSS Jeanne Mance (CLSC des Faubourgs) et l’organisme RÉZO (anciennement Action Séro Zéro), avec
d’autres partenaires, comme des représentants des saunas et de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal
– Direction de la santé publique, qui entreprennent ensemble cette initiative. Si vous fréquentez les saunas, ne
vous surprenez pas de voir des distributrices à condoms gratuits sur chaque étage de votre établissement préféré…
Donc, si vous voyez une carte postale, une affiche, etc., avec ce OK (dont le O épouse les formes d’un condom), c’est
que votre sauna participe à ce projet et qu’il a à cœur la santé de nos communautés.
Réduire le VIH et les ITSS au sein des communautés gaie et bisexuelle
Selon les dernières statistiques compilées par diverses agences, il y a une augmentation des infections transmissibles
par le sexe et par le sang (ITSS) chez les hommes gais et bisexuels. Alors que la syphilis avait pratiquement disparue au
Québec, depuis quelques années elle fait une réapparition fulgurante, et 94 % de ceux infectés sont des hommes gais
ou bisexuels. En 2009, sur 973 cas de gonorrhée enregistrés, la moitié provenait de la communauté gaie. Un homme
gai ou bisexuel sur sept serait infecté du VIH/sida. Selon des données compilées, 64% des hommes gais ayant contracté
la syphilis avaient fréquenté des saunas au cours des six mois précédents. Tout cela a motivé la création et la
mise en œuvre de ce projet financé pour les deux prochaines années par la Direction de la Santé publique «Je suis
heureux de ce partenariat. Je félicite les saunas de participer à ce projet; ils démontrent du courage», a dit le directeur
de la Direction de la Santé publique de Montréal, le Dr Richard Lessard.
«Nous sommes déterminés à définir des normes de qualité reconnues. Cela nous permet de détenir des distributrices
à condoms et des présentoirs pour la prévention. [Pour notre clientèle], il s’agit d’offrir des standards de qualité qui
inspirent confiance», a expliqué Luc Généreux, copropriétaire de l’Oasis et représentant des saunas. C’est aux frais
des saunas mêmes que ces présentoirs seront remplis. Selon l’espace disponible dans les divers établissements, des
équipes itinérantes d’intervention tiendront sur place des kiosques d’information et feront du dépistage ou de la
vaccination.
L’ensemble des partenaires œuvrent à ce projet depuis maintenant un an et demi et ont enfin réussit à convaincre
quatre saunas du centre-ville de s’y engager. «L’adhésion au projet est volontaire, indique Robert Rousseau, le directeur
général de RÉZO. Nous croyons que travailler ensemble dans un esprit de collaboration ne peut qu’être profitable
pour l’ensemble des hommes gais et bisexuels de Montréal … et aussi d’ailleurs. Dans cette optique, nous espérons,
dans une prochaine phase, joindre au projet les sex clubs et les peep shows fréquentés par les hommes qui ont des relations
sexuelles avec d’autres hommes.» Volontaire est ici un mot clef, car un sauna peut se retirer du programme s’il
le désire. De leur côté, il y a aussi les divers services de santé qui doivent s’assurer de pouvoir dégager les ressources
nécessaires à ces interventions. Dans ce projet, on s’engage à avoir les ressources humaines pour les interventions,
pour le dépistage, etc., et ce, afin que l’on puisse visiter chaque saunas, idéalement deux fois par mois. Nous avons un
infirmier disponible, mais nous en recherchons un deuxième qui est prêt à effectuer de telles visites dans des saunas»,
a indiqué pour sa part Jason Champagne, adjoint à la direction, à la Direction des services généraux et programmes
spécifiques au CSSS Jeanne-Mance.
Un comité directeur de la Charte OK a été formé avec des membres de RÉZO, des saunas et des services de santé.
Dans un an, un comité évaluera la participation de chaque sauna et verra à ce qu’un autocollant soit affiché ou non
sur la porte de l’établissement indiquant qu’il fait partie du programme.
À noter que RÉZO va continuer à distribuer des enveloppes contenant préservatif et lubrifiant dans les bars, entre
autres. Par contre, le lubrifiant ne sera pas fourni gratuitement dans les saunas. qAndré C. PASSIOUR
D’ici quelques semaines, un site internet spécifique à cette initiative devrait voir le jour et sera accessible au www.charteok.com.
En attendant, consultez celui de RÉZO : rezosante.org.
138 Fugues.com JUIllet 2011