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arts on aime le théâtre
AU THÉÂTRE DE ROUGEMONT
«L’ESPRIT DE FAMILLE»,
SELON ROGER LA RUE
Qui dit saison estivale, dit nécessairement
théâtre d’été, avec son lot d’histoires colorées,
qui vous feront rire ou pleurer. Et dans L’esprit
de famille, ce sera certainement «gens qui
rient», puisque cette pièce récipiendaire de 5
Molières, écrite par l’auteur français Éric Assous,
fait ici l’objet d’une adaptation québécoise
signée Michel Tremblay. Le tout avec un
humour caustique sur les relations de couple,
selon l’acteur Roger La Rue, qui interprétera le
rôle d’Yvon dans cette pièce présentée au
théâtre Rougemont. Rejoint sur le plateau de
tournage de la deuxième saison de la série télé
Les Rescapés, l’acteur Roger La Rue s’est
prêté au jeu de l’entrevue, en discutant
théâtre, humour et métier d’acteur.
ROGER LA RUE
Quel est l’univers de la comédie Esprit de
Famille?
Si vous connaissez les films d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, c’est un peu dans cet univers-là. C’est français,
très caustique. Sans l’adaptation de Michel Tremblay, la pièce n’aurait pas passé au Québec, car c’était le type
d’humour très franchouillard. Tremblay a adapté le tout, et maintenant l’histoire se passe dans le coin de Saint-
Marc-sur-Richelieu. C’est le même type de personnage, mais avec un humour plus québécois. Mon personnage
c’est le frère aîné, avocat de profession, un peu véreux… c’est vraiment un homme préhistorique, un macho.
Nous avons une belle équipe, avec sept acteurs talentueux. Une pièce dynamique, très allumée, qui parle des
gens d’aujourd’hui, aux gens d’aujourd’hui. C’est contemporain, très drôle!
Vous avez joué dans plus d’une cinquantaine de pièces, écrites par de grands auteurs d’ici,
dont Michel Tremblay et Michel Marc Bouchard. Comment choisissez-vous vos rôles ?
J’essaie d’accepter le plus possible des personnages qui sont loin de moi. C’est drôle, on me fait souvent faire
des choses violentes! J’aime les jouer, mais je suis plutôt doux! On me propose souvent des personnages durs.
Et je n’ai jamais compris pourquoi… peut-être que je suis un faux doux dans le fond? (rires) Avec Michel Marc
Bouchard, j’ai fait les deux. Avec Tremblay, dans Fragments de mensonges inutiles, j’avais le rôle d’un curé très
sévère…
Y a-t-il un rôle que vous aimeriez vous faire proposer?
Un rôle qui n’existe pas encore, une création. Un personnage inventé par Michel Marc Bouchard, Tremblay,
Étienne Lepage… J’aime beaucoup les créations, car on ne sait jamais à quoi s’attendre!
Utilisez-vous une méthode d’acteurs (Stanislavski, Actor’s Studio)?
On a tout étudié ça dans les écoles de théâtre, mais lorsqu’on collabore avec de très grands auteurs comme
Tremblay et Bouchard, c’est tellement bien écrit qu’on n’a qu’à jouer la situation. Ils ont déjà travaillé le personnage,
et c’est très facile pour les acteurs de se glisser dans sa peau. J’exagère un peu, mais ce que je veux dire
c’est que le personnage naît presque naturellement de la situation qui est écrite.
La pièce L’esprit de famille est présentée du 25 juin au 3 septembre 2011, du mercredi au
samedi, ce qui est très exigeant pour les acteurs…
Se mettre sur une scène devant 500 personnes, c’est toujours exigeant pour un acteur, peu importe la pièce.
C’est certain que les théâtres d’été présentent souvent des comédies, alors, c’est un autre point de vue, et l’acteur
reçoit une énergie différente. Mais en ce qui a trait à l’implication émotive, ça demande autant. C’est le
même niveau d’exigence. Dans mon cas, que ce soit au théâtre d’été ou non, trois heures avant le début de la
pièce, je vais me concentrer, pour mieux m’y consacrer.
Quelle est l’atmosphère de travail au théâtre d’été?
C’est certain qu’il y a quelque chose de bucolique lorsqu’on se rend au théâtre en voiture, habillé en short!
(rires) Mais une fois qu’on rentre dans la salle, ce n’est pas moins sérieux. Justement avec L’esprit de famille, on
est dans une comédie de mœurs et non pas dans les portes qui claquent! C’est vraiment un humour cinglant.
Les personnages vivent des drames profonds et le propos n’est pas nécessairement léger ou anodin. C’est vraiment
une critique du couple. On rit un peu aux dépens de ce que vivent les personnages… Et souvent Denise
Filiatrault le dit : «c’est plus difficile de faire rire les gens», et je trouve qu’elle a entièrement raison. Ça ne se fait
pas en criant ciseaux!qJulie VAILLANCOURT
L’ESPRIT DE FAMILLE, 25 juin au 3 septembre, théâtre de Rougemont. Mise en scène: Monique Duceppe. Distribution: Roger La Rue,
Linda Sorgini, Catherine-Anne Toupin, Catherine Florent, Antoine Durand, Yves Bélanger, Anne Casabonne.Tarifs de groupe et forfaits
souper-théâtre-hébergement disponibles. Réservations : www.theatrederougemont.com / 1.888.666.3006
128 Fugues.com JUILLET 2011
PHOTO : MONIK RICHARD