Télécharger le pdf - Fugues

arts on aime la photographie
On connaît l’œuvre photographique
de Robert Laliberté et son intérêt
marqué pour le corps masculin
dénudé. On connaît le soin esthétique
de l’artiste à vouloir transcender
ce corps tout en lui rendant
hommage. Des corps intemporels
aux lignes épurées presque statufiées
dans leur matérialité. Avec
Transformations, Robert Laliberté
continue cette exploration en
jouant sur la confusion entre les
différentes techniques, avec le
tirage photo traditionnel et le
numérique, et entre le corps masculin
et la nature. Pour sa 21 e exposition,
Robert Laliberté s’installe
une partie de l’été à la Galerie Dentaire
sur la rue Amherst.
«C’est une coïncidence, mais pour cette
21e exposition, je me suis rendu compte
que j’exposais 21 œuvres. Des diptyques,
des triptyques, mais aussi des
œuvres avec dix photos, et même plus»,
explique le photographe. Les photos
n’ont pas été retouchées. Seules les jux-
«FLEUR MÂLE»
tapositions ou superpositions relèvent
du numérique. «Dès la création de la
photo, on a commencé à retoucher l’image, par le
cadrage, par la profondeur, et même par l’utilisation des
couleurs. Le numérique n’est autre qu’une nouvelle
technologie pour travailler l’image. Ce n’est ni plus difficile,
ni plus facile avec le numérique à partir du moment
où l’on maîtrise la technique», avance Robert Laliberté.
Transformations cherche à mettre en symbiose le corps
masculin et la nature, en jouant sur les contrastes et sur
les ressemblances entre les deux thématiques qui ne
«BUISSON D’AMARANTE»
sont pas si éloignées l’une de l’autre, et qui rencontrent
les passions de l’artiste. Passions qu’il souhaite nous
faire partager. De cette conjugaison très stylisée, une déclinaison
d’œuvres se matérialise et se fond dans un impressionnisme
où les corps et la nature peuvent se
confondre, se répondre, ou simplement coexister sans
aucune frontière de ce qui relèverait de l’humain, du
végétal, du minéral ou encore d’une saison. Entre l’illusion
et la réalité, Transformations laisse chacun saisir ce
qui le rassure ou l’inquiète dans ces rencontres improbables
et, pourtant, qui nous parlent.
«AUTOMATE»
La démarche du photographe est avant tout intuitive et
spontanée, comme il la définit. Il raconte une histoire,
son histoire, et chacun peut y trouver la sienne comme à la lecture d’un poème. On en apprécie la construction, le
rythme et la musique, tout autant que le sens qu’il évoque. Une lecture toute subjective de la part du lecteur
comme de la part de l’œil de celui qui regarde une œuvre de Robert Laliberté. La réussite d’une œuvre tient à
cette lecture multiple qui peut en être faite, et donc être inépuisable dans l’interprétation et dans les émotions
qu’elle peut susciter. En ce sens, l’œil singulier de Robert Laliberté nous livre un prisme d’émotions auquel il est
très difficile de résister.q Denis-Daniel BOULLÉ
TRANSFORMATIONS de Robert Laliberté, du 12 juillet au 9 août 2011. Galerie dentaire. 1239, rue Amherst, Montréal
T. (514) 523-5535 info@robertlaliberte.com
116 Fugues.com JUIllet 2011
DU 12 JUILLET AU 9 AOÛT 2011
TRANSFORMATIONS VISUELLES
PAR ROBERT LALIBERTÉ