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ELVIS & MADONA<br />
Elvira, (préférant se faire appe<strong>le</strong>r Elvis), est photographe et<br />
livreuse de pizza chez Mozzarella & Cie. Lors de sa première<br />
livraison, la jeune <strong>le</strong>sbienne fait la rencontre de Lady<br />
Madona, un travesti venant de se faire vo<strong>le</strong>r tout son argent.<br />
Elvis donne tout de même la pizza à Madona. Ce sera ainsi<br />
<strong>le</strong> début d’une bel<strong>le</strong> amitié et d’une succession de livraisons<br />
à la même adresse. Coiffeuse et hôte du Blowjob show,<br />
Madona invitera Elvis à prendre une bière après l’un de ses<br />
spectac<strong>le</strong>s à Copacabana. C’est <strong>le</strong> de début d’une histoire<br />
d’amour entre deux «personnages mythiques» et colorés.<br />
À certains niveaux, notamment en ce qui a trait au monde<br />
coloré des travestis, aux décors et à la caractérisation des personnages, Elvis & Madona évoque l’esprit d’un certain<br />
Il était une fois dans l’Est, avec une touche brésilienne (et une <strong>le</strong>sbienne nettement plus visib<strong>le</strong>). Touchants<br />
et charmants, <strong>le</strong>s acteurs Simone Spoladore (Elvis) et Igor Cotrim (Madona) sont plus que crédib<strong>le</strong>s dans des rô<strong>le</strong>s<br />
qui, au cinéma, s’avèrent trop souvent interprétés de façon grossière (la fil<strong>le</strong> «masculine») et clichée (<strong>le</strong> travesti).<br />
Cette comédie romantique traite de façon pertinente et sensib<strong>le</strong> d’un sujet peu commun. q Julie VAILLANCOURT<br />
ELVIS & MADONA sera présenté <strong>le</strong> lundi 1er novembre, à 21h30, à l’amphithéâtre de la Bibliothèque Nationa<strong>le</strong> (475, bou<strong>le</strong>vard De Maisonneuve<br />
Est). Pour visionner un extrait de ELVIS & MADONA, visitez la section «Image+Nation» de <strong>Fugues</strong>.com ou <strong>le</strong> www.image-nation.org.<br />
LA BISEXUALITÉ, TOUT UN ART ?<br />
On connaît tous <strong>le</strong>s clichés qui circu<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s bisexuels. Ils n’assument pas <strong>le</strong>ur homosexualité ou encore ils<br />
ont peur de se brancher. Mais quand <strong>le</strong>s bisexuels par<strong>le</strong>nt, on se rend compte qu’ils sont plus à l’aise et que<br />
c’est <strong>le</strong> regard des autres et de la société qui <strong>le</strong>s juge. Oublions dans ce documentaire <strong>le</strong> discours du psy nous<br />
distillant de l’Œdipe à chaque fin de phrase, et concentrons-nous sur <strong>le</strong>s témoignages qui montrent que <strong>le</strong><br />
désir peut être fluide et que, selon <strong>le</strong>s rencontres et <strong>le</strong>s circonstances, l’orientation sexuel<strong>le</strong> peut changer ou<br />
encore ne pas se fixer sur un sexe ou un autre. Pris entre l’obligation de se situer dans une catégorie ou une<br />
autre, <strong>le</strong>s bisexuels cherchent à vivre ce qu’ils souhaitent sans se soucier de la pression socia<strong>le</strong>. Derrière eux<br />
apparaît une critique de la société hétérosexiste, et sont convoquées aussi bien Simone de Beauvoir que des<br />
féministes qui remettent en question l’obligation d’être hétérosexuel. Même si quelques mouvements existent,<br />
<strong>le</strong>s bis restent encore des inconnus soumis aux mêmes préjugés, selon <strong>le</strong> chercheur Michel Dorais, que <strong>le</strong>s<br />
homosexuels il y a encore quelques années. Préjugés comme en témoignent certains gais dans <strong>le</strong> documentaire.<br />
Plusieurs artistes, surtout des français, comme <strong>le</strong>s écrivains Frédéric Beigbeder, Philippe Besson, <strong>le</strong>s<br />
chanteurs A<strong>le</strong>x Beaupin et Narcys témoignent comme bisexuels ou aspirant à la bisexualité. À voir, puisque la<br />
bisexualité remet en cause l’ordre binaire établi, <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s homme/femme, homo/hétéro, l’obligation aussi de<br />
l’exclusivité sexuel<strong>le</strong>, ce qui est un autre tabou de nos sociétés. q Denis-Daniel BOULLÉ<br />
LA BISEXUALITÉ, TOUT UN ART? sera présenté <strong>le</strong> dimanche 31 octobre, à 18h, au Goethe Institut (418, rue Sherbrooke est).<br />
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