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image+nation gros plan sur...<br />
THE SECRET DIARIES OF MISS ANNE LISTER<br />
FIGURE DE PIONNIÈRE<br />
Produit par la BBC, The Secret<br />
Diaries of Miss Anne Lister<br />
est un film biographique basée<br />
sur la vie de la Britannique Anne<br />
Lister et inspirée de ses écrits. Il<br />
aura fallu plus de 150 ans pour<br />
que <strong>le</strong>s journaux écrits de la main<br />
de cette riche orpheline ayant<br />
vécu à Halifax dans <strong>le</strong> Yorkshire,<br />
de 1791 à 1840, soient fina<strong>le</strong>ment<br />
découverts à sa propriété de<br />
Shibden Hall puis interprétés. El<strong>le</strong><br />
est aujourd’hui considérée comme<br />
une figure marquante pour<br />
l’histoire de l’homosexualité, une<br />
<strong>le</strong>sbienne pionnière. Le film nous<br />
présente Anne, alors qu’el<strong>le</strong> vit avec son onc<strong>le</strong> et sa tante (frère et sœur célibataires) dans <strong>le</strong> manoir de Shibden<br />
Hall. Indépendante, forte et passionnée, el<strong>le</strong> s’éprend de Mariana qui ne sera rien de moins que l’amour de sa<br />
vie. Mais cette dernière est promise à Char<strong>le</strong>s Lawton, un homme riche, âgé et respecté. C’est alors que <strong>le</strong>s deux<br />
femmes consommeront sporadiquement <strong>le</strong>ur amour en secret, en plus de se promettre, à la mort de Char<strong>le</strong>s, de<br />
vivre ensemb<strong>le</strong>. Or, ce scénario sera plus diffici<strong>le</strong> à concrétiser que <strong>le</strong>s deux femmes auraient pu l’imaginer. Cependant,<br />
malgré <strong>le</strong>s conventions socia<strong>le</strong>s, Anne n’hésitera pas à rester forte et indépendante vis-à-vis de ses convictions<br />
et de sa sexualité, ce qu’el<strong>le</strong> confessera notamment lors de l’écriture de son journal. The Secret Diaries<br />
of Miss Anne Lister repose sans conteste sur la performance de Maxine Peake, qui interprète une Anne Lister<br />
à la fois sensib<strong>le</strong> et forte. Son charisme traduit à merveil<strong>le</strong> la stature d’Anne Lister et la figure historique qu’el<strong>le</strong><br />
est aujourd’hui devenue. Les superbes paysages des collines du Yorkshire, comme <strong>le</strong>s costumes, renforcent ce récit<br />
historique. q Julie VAILLANCOURT<br />
28 octobre-7 novembre<br />
image+nation<br />
festival international<br />
de cinéma lgbt<br />
THE SECRET DIARIES OF MISS ANNE LISTER sera présenté <strong>le</strong> vendredi 5 novembre, à 19h15, à la sal<strong>le</strong> J.A. de Sève<br />
de l’Université Concordia (1400, boul. de Maisonneuve Ouest). Pour visionner un extrait de THE SECRET<br />
DIARIES OF MISS ANNE LISTER , visitez la section «Image+Nation» de <strong>Fugues</strong>.com ou consultez <strong>le</strong><br />
www.image-nation.org.<br />
LE REFUGE<br />
Le Refuge, du cinéaste François Ozon, se dérou<strong>le</strong> comme un poème bucolique sur<br />
<strong>le</strong> ventre de la mère, ultime refuge aux agressions de l’existence, et qui oblige l’entourage<br />
du futur nouveau-né à se positionner différemment face à la vie… Deux<br />
héroïnomanes, Mousse et Louis, font une overdose. Louis meurt, mais Mousse survit et apprend qu’el<strong>le</strong> est enceinte…<br />
et veuve. Perdue, el<strong>le</strong> décide de garder l’enfant contre la volonté des parents de Louis et s'enfuit dans<br />
une maison loin de Paris. Alors qu’el<strong>le</strong> y vit seu<strong>le</strong>, Paul, <strong>le</strong> frère gai de Louis, la rejoint dans son refuge. La caméra<br />
de François Ozon est discrète, sobre. En fait, el<strong>le</strong> laisse toute la place aux non-dits aux phrases incomplètes, bref<br />
aux émotions un peu brutes, et capte <strong>le</strong>s si<strong>le</strong>nces et <strong>le</strong>s peines. L’ensemb<strong>le</strong> procède par petites touches et amène<br />
un autre regard sur <strong>le</strong> don, la parentalité et la filiation, la naissance et la mort. L’homosexualité n’y est pas militante,<br />
mais <strong>le</strong> film fait un pied de nez à ceux qui contestent l’homoparentalité. q Michel JOANNY-FURTIN<br />
LE REFUGE sera présenté <strong>le</strong> samedi 6 novembre, à 15h, au Théâtre Hall Concordia (Hall Building, 1455 De Maisonneuve Ouest).<br />
Pour visionner un extrait de LE REFUGE visitez la section «Image+Nation» de<br />
<strong>Fugues</strong>.com ou consultez <strong>le</strong> www.image-nation.org.<br />
PURPLE SEA<br />
Basé sur une histoire vraie, Purp<strong>le</strong> Sea propose d’explorer l’homosexualité<br />
féminine par <strong>le</strong> biais du «travestissement» des rô<strong>le</strong>s sociaux<br />
dans l’Italie du 19 e sièc<strong>le</strong>. Dès <strong>le</strong>s premières images du film,<br />
Angela narre <strong>le</strong> récit de sa naissance peu désirée alors que son père<br />
espérait un garçon. À l’époque, avoir une fil<strong>le</strong> attirait la honte sur la<br />
famil<strong>le</strong>, disait-il. Or, dès sa jeunesse, Angela apprendra de la main de<br />
fer de son père que fumer est un privilège réservé aux garçons. El<strong>le</strong><br />
se fera d’ail<strong>le</strong>urs vio<strong>le</strong>nter et enfermer par ce dernier, pour avoir contrevenu<br />
aux règ<strong>le</strong>s. Plusieurs années plus tard, el<strong>le</strong> renoue avec Sara,<br />
une amie d’enfance, et <strong>le</strong>s deux femmes vivront <strong>le</strong>ur amour. Déjà<br />
promise au mariage, Angela (Va<strong>le</strong>ria Solarino) est prête à tout pour l’amour de Sara (Isabel<strong>le</strong> Ragonese), même<br />
à subir <strong>le</strong>s mauvais traitements de son père, quitte à mourir. C’est alors que la mère d’Angela imagine un stratagème<br />
pour permettre à Angela de vivre ouvertement avec Sara : faire en sorte que sa fil<strong>le</strong> Angela, devienne Angelo,<br />
au vu et au su de tous. Ce mélodrame italien propose un récit bou<strong>le</strong>versant pour quiconque regarde <strong>le</strong> film<br />
à travers <strong>le</strong> prisme de la modernité. Il interroge par <strong>le</strong> fait même <strong>le</strong>s pratiques de cross-dressing à une époque<br />
où <strong>le</strong>s femmes devaient se «travestir» en homme pour acquérir respect et privilèges. Purp<strong>le</strong> Sea présente aussi,<br />
par <strong>le</strong> biais d’Angela, un rô<strong>le</strong> féminin comme on en voit peu au cinéma: une femme forte, ayant du caractère, bel<strong>le</strong>,<br />
intelligente et <strong>le</strong>sbienne, qui est prête à mourir pour… sa femme. q Julie VAILLANCOURT<br />
PURPLE SEA sera présenté <strong>le</strong> vendredi 29 octobre, à 21h, à l’amphithéâtre de la Bibliothèque Nationa<strong>le</strong> (475, bou<strong>le</strong>vard De Maisonneuve<br />
Est). Pour visionner un extrait de PURPLE SEA, visitez la section «Image+Nation»<br />
de <strong>Fugues</strong>.com ou consultez <strong>le</strong> www.image-nation.org.<br />
86 <strong>Fugues</strong>.com novembre 2010