26.10.2013 Views

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L.A.ZOMBIES<br />

LA NUIT DU MORT-BANDANT<br />

Au pays des zombies, Bruce La Bruce est roi. Après<br />

Otto, <strong>le</strong> cinéaste culte enfonce encore plus loin sa<br />

caméra dans de jolies tripes sanguino<strong>le</strong>ntes avec L.A.<br />

Zombies qui met en vedette François Sagat.<br />

Punk, provocateur, sexuel (tabous, pulsions, obsessions sont ses dadas) et politique: <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> du réalisateur<br />

canadien Bruce LaBruce ne fait pas dans la dentel<strong>le</strong>. Depuis son premier long métrage, No Skin Off My Ass<br />

(1991), il s’attaque avec art et autodérision au capitalisme consumériste, à l’hétéro-fascisme mou et aux clichés<br />

queer/gai, sur fond de comédie trash, de musique é<strong>le</strong>ctro-branchée et de pornographie crue ou esthétisée.<br />

Sans oublier un goût certain pour la mise en abyme et la modernité: film dans <strong>le</strong> film, passage soudain au noir<br />

et blanc, musique inappropriée greffée sur une scène porno, romantisme décalé, références foisonnantes à des<br />

classiques détournés. Après <strong>le</strong> fameux Hust<strong>le</strong>r White et The Raspberry Reich, Bruce LaBruce<br />

s’amourachait des zombies, ces nouveaux héros (métaphore de la marginalité, de notre humanité déboussolée)<br />

popularisés par <strong>le</strong> retour des vampires et des films de morts-vivants. En 2008, il réalisait Otto; or, Up<br />

with Dead Peop<strong>le</strong>, fab<strong>le</strong> moderne sexuel<strong>le</strong> et assez drô<strong>le</strong> qui suivait la dérive berlinoise d’Otto, un zombie<br />

ado<strong>le</strong>scent mélancolique. Cette année, il récidive avec L.A. Zombie. L’iconique vedette porno François Sagat<br />

y incarne un zombie surgi des eaux qui erre dans <strong>le</strong>s quartiers <strong>le</strong>s plus mal famés de la vil<strong>le</strong> pour y baiser de<br />

jeunes cadavres: un jeune conducteur broyé dans un accident de camion, un dea<strong>le</strong>r, un clochard, une bande<br />

d’acteurs porno. Le film reconduit <strong>le</strong> dispositif par essence répétitif du porno, auquel il confère une certaine<br />

puissance poétique. Les corps s’amoncel<strong>le</strong>nt et de son sexe surdimensionné, orné d’un étonnant dard d’insecte<br />

en son bout, <strong>le</strong> zombie pénètre <strong>le</strong>ur cicatrice jusqu’à décharger des flots de sperme noir sanguino<strong>le</strong>nt. Mais<br />

la déjection a l’effet d’un filtre de vie qui ressuscite <strong>le</strong>s trépassés. Avec son vocabulaire de film sanguino<strong>le</strong>nt,<br />

pimenté de sexualité fronta<strong>le</strong> assez extrême, <strong>le</strong> film secouera plus d’un spectateur. Zombies et porno se marient<br />

plutôt bien selon Bruce LaBruce, <strong>le</strong> légendaire réalisateur, photographe et pornographe de Toronto et<br />

habitué du festival image+nation! «En 2008, j'ai arrêté de tourner autour du pot avec <strong>le</strong> thème des mortsvivants<br />

et j'ai fini par faire un essai sur <strong>le</strong>s zombies, Otto; or Up with Dead Peop<strong>le</strong>, dans la lignée de mes<br />

films d'art sexuel<strong>le</strong>ment explicites. Otto a été diffusé dans plus de 150 festivals de films et L.A. Zombies <strong>le</strong><br />

sera sans doute dans encore plus malgré — ou peut-être grâce à — l'infâme scène où l'on voit un zombie<br />

gai pénétrer l'estomac d'un autre zombie éventré avec sa queue immense. En promo, j'ai dit dans un accès de<br />

folie que l'avenir était au porno zombie, et qu'il n'y aurait bientôt plus rien de surprenant à voir de la chair<br />

corrompue pénétrée par une horde de zombies lascifs. Évidemment que j’exagère, mais si peu.» Un peu sentimental,<br />

il fait de la vedette porno François Sagat un zombie qui réveil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s cadavres de jeunes hommes en<br />

<strong>le</strong>s baisant par là où ils ont trouvé la mort : <strong>le</strong> moins qu’on puisse dire, c’est que la sexualité est inédite et outrageuse<br />

dans ce film. C'est joyeusement fou, parfois émouvant et excitant, et jamais conventionnel. Un festin<br />

anthropophage qui décoiffe! q Yves LAFONTAINE<br />

L.A. ZOMBIE sera présenté <strong>le</strong> mardi 2 novembre, à 21h, au Théâtre Hall Concordia (Hall Building, 1455 De Maisonneuve Ouest). Pour visionner<br />

un extrait de L.A. ZOMBIE, visitez la section «Image+Nation» de <strong>Fugues</strong>.com ou<br />

consultez <strong>le</strong> www.image-nation.org.<br />

GUIBERT CINEMA<br />

Hervé Guibert est mort des suites du sida en décembre 1991 après <strong>le</strong><br />

succès de ses deux derniers romans À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie<br />

et Le Protoco<strong>le</strong> compassionnel. Il nous a laissé une œuvre majeure bien<br />

qu’inachevée, qui compte encore, presque vingt ans après sa mort, de<br />

très nombreux <strong>le</strong>cteurs et admirateurs. Guibert était surtout connu pour<br />

ses romans, très peu pour son travail de cinéaste. Pourtant, il aura tenté<br />

obstinément de <strong>le</strong> devenir, jusqu'à fina<strong>le</strong>ment réussir, in extremis, à<br />

réaliser un film peu de temps avant sa mort, à l'âge de trente-six ans.<br />

Ce sera La pudeur ou l'impudeur. Ce documentaire retrace cette partie<br />

peu connue de la vie de Guibert. q Yves LAFONTAINE<br />

GUIBERT CINEMA sera présenté <strong>le</strong> samedi 30 octobre, à 14h15, au Goethe Institut (418,<br />

rue Sherbrooke est). Pour visionner un extrait de GUIBERT CINEMA, visitez la section<br />

«Image+Nation» de <strong>Fugues</strong>.com ou consultez <strong>le</strong> www.image-nation.org.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!