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LA FOLLE HISTOIRE D’AMOUR
DE SIMON ESKENAZY
Dix ans après L'homme est une femme comme les
autres, Simon Eskenazy est devenu un grand interprète
de musique traditionnelle juive. Il voit successivement
débarquer sa mère envahissante, son
ex-femme avec son fils de 10 ans qu'il n'a jamais vu.
Il devra de plus gérer deux histoires d'amour, avec
un professeur de philo plutôt coincé et avec Naïm,
un jeune travesti musulman, extraverti et un peu envahissant
qui va changer sa vie... Antoine de Caunes
reprend son personnage égocentrique et mélancolique
développé dans L’homme est une femme…, et
dont La folle histoire… est la suite. Tous les éléments
se mettent en branle pour bousculer le quotidien
ronronnant d’un gai quadragénaire et serein.
Comédie de mœurs réalisée par Jean-Jacques Zilberman,
ce film met en miroir de façon légère le travestissement et la religion. S’ensuivent faux-semblants, mensonges
et intolérance, traités sous la forme du quiproquo et de l’humour. Plans américains, montage rapide, la
caméra raconte, simplement, et joue sur la profondeur de champ pour passer d’une situation à l’autre quand
elle n’utilise pas le plan séquence. Chaque décor devient alors soit un cadrage technique, soit l’espace d’un rebondissement
possible du scénario. Une facture classique, sans prétention, mais efficace. Interprété par Mehdi
Debhi, révélation du film, le personnage de Naïm s’extériorise et se conforte à travers les femmes qui l’habillent
et qu'il incarne, mais Simon veut simplement l'aimer tel qu'il est. En contrepartie, Naïm exprime de la patience
et de la tendresse envers les proches de Simon, deux choses que ce dernier ne sait plus faire. Réapprendre
à faire des concessions et reconstruire SA famille, voilà ce que fera Simon, dont la femme… est un homme
comme les autres ! q Michel JOANNY FURTIN
LA FOLLE HISTOIRE D’AMOUR... sera présenté le mardi 2 novembre, à 19h, au Théâtre Hall Concordia (Hall Building, 1455 De Maisonneuve
Ouest). Pour regarder un extrait de LA FOLLE HISTOIRE D’AMOUR..., visitez la section «Image+Nation» de Fugues.com ou consultez le
image-nation.org.
LOOSE CANNONS
Grande réunion chez les Cantone, propriétaires d’une
célèbre fabrique de pâtes. Tommaso, le benjamin, veut
profiter du dîner pour avouer à tous son homosexualité.
Mais alors qu’il s’apprête à prendre la parole, Antonio,
son frère aîné, promis à la tête de l’usine, le
prend de vitesse. Scandale général, malaise du père qui
chasse le fils indigne. «On ne vit pas pour les autres»,
ce pourrait être la maxime du dernier film de Ferzan
Ozpetek, réalisateur d’origine turque qui vit et travaille
en Italie et qui nous donne régulièrement depuis la fin
des années 90, des films attachants et originaux sur le
thème de l’homosexualité (Hammam, Le fate Ignoranti,
sorti au Québec sous le titre Tableau de
famille, ou Saturno contro). Il y a dans Loose
Cannons (Mine vaganti) de quoi passer près de
deux heures très agréables, car Ozpetek livre un très
minutieux travail de mise en scène et un déroulement
d’action qui ne laisse pas indifférent, le tout emballé
dans une musique qui accroche bien. Pas surprenant
que le film ait été un énorme succès en Italie, avec plus
d'un million de spectateurs. Les ingrédients sont à première
vue assez basiques, voire simplistes ou caricaturaux
: une grande famille bourgeoise italienne dont la
fortune est basée sur la pasta; un père orgueilleux,
machiste et homophobe; une mère qui reporte son goût du pouvoir sur les deux bonnes souffre-douleur; une
grand-mère qui incarne le bon sens et l’acceptation, dont le passé sert de leitmotiv tout le long du film; deux
frères gais dont l’un coupe l’herbe sous le pied à l’autre; un zeste de bisexualité; et d’incontournables «amis»
en brochette, genre Priscilla folle de la pasta…Le propre d’une bonne comédie à l’italienne, c’est de ne pas
lésiner sur l’italo-pop de qualité, tout en sachant filmer une histoire ni trop complexe ni trop creuse, d’y mettre
le paquet de bons sentiments sans tomber dans le dégoulinant, le tout avec des acteurs de qualité. Les
personnages sont admirablement joués, le scénario bien ficelé, la musique tordante et la conclusion est
émouvante. Que demander de plus? q Étienne DUTIL
LOOSE CANNONS sera présenté le samedi 6 novembre, à 21h45, au Théâtre Hall Concordia (Hall Building, 1455 De Maisonneuve Ouest).
Pour regarder un extrait de LOOSE CANNONS, visitez la section «Image+Nation» de Fugues.com ou consultez le image-nation.org.