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ù PHOTOS ANDRÉ PATRY
100% effluves
EAUX TROUBLE$
UNE FRAGRANCE POUR LE REBELLE PERPÉTUEL
Zilon aime tout ce qui touche à l’art, mais surtout à celui de la
rue. Un art qui surprend, dérange, provoque. Aujourd’hui,
l’artiste est très en demande et comme il le souligne luimême:
«Il y a des périodes où l’on n’a aucune demande, alors
on en profite pour tout prendre, surtout quand tous ces projets
m’intéressent.» S’ensuit une longue liste des projets en
cours, entre la participation au vingtième anniversaire
du Black & Blue, une participation interactive
à l’Office national du film (ONF) sur la
thématique du suicide — après que le fils
d’un de ses amis se soit donné la mort à
l’âge de seize ans—, puis des performances,
surtout quand elles peuvent servir
une cause, comme la toile exposée à la
Galerie Dentaire et dont les bénéfices de
l’encan sont allés à la Maison du Parc.
Zilon est engagé dans son art, mais il l’est
aussi dans la vie, pour les plus démunis. Alors,
comment peut-il se retrouver associer à un
parfum? Quelque chose qui pourrait apparaître
comme superficiel. C’est que Zilon
aime aussi se faire plaisir. Lui qui est associé
à la marginalité, au monde de la rue, des ambiances
des bars, comment pouvait-il se
retrouver à sentir des flacons pour choisir des
essences qui lui ressembleraient? «C’est avant tout une rencontre fortuite. Je suis passé un jour devant la
boutique du parfumeur Claude André Hébert; je suis rentré, Claude André et moi avons commencé à parler,
et puis on s’est découvert des points communs. On s’est revus. De fil en aiguille, l’idée d’une collaboration
est arrivée». Zilon se cherchait un parfum à son image. Avec Claude André, tout en échangeant sur des expériences
de vie semblables, est créé Eaux Troubles$, un parfum unisexe aux flagrances citronnées qui rappellent
l’urbanité, les ruelles des métropoles après la pluie. «Un parfum, c’est aussi une touche de notre
personnalité, de la même façon que nous choisissons les vêtements dont on s’habille, la coupe de cheveux»
explique Zilon. L’emballage comme le flacon portent la signature de Zilon; le contenu, celle de Claude André
Hébert. Avec ce parfum et pour aller plus loin, Zilon a décidé de créer quelques toiles pour l’exposition
Eaux-Troubles$ présentée à la Galerie MX. «J’ai voulu me faire plaisir en faisant un clin d’œil à mon travail
des années quatre-vingt en reprenant l’aérosol, et en m’auto-vandalisant en barbouillant mes œuvres ou en
écrivant des noms de personnages de la culture.» Zilon est intarissable sur son travail, tout comme son
BLEU DE CHANEL
Voir et sentir la vie en bleu
Onze ans après Allure pour Homme, Chanel propose Bleu, une
partition masculine fraîche qui mêle notes aromatiques,
agrumes et écorces boisées. Reflet de l’élégance et de la liberté,
Bleu est le parfum qui donne l’envie de «partir à la conquête du
monde». Cet aromatique boisé frais s’ouvre sur une note pétillante
d’hespérides agrémentés de baies roses et de menthe
poivrée. Une note plus
chaude se dégage en
cœur avec le cèdre, associé
au vétiver et à une
touche fleurie de jasmin.
Le gingembre vient renforcer
la légère amertume
du pamplemousse. En
fond, les effluves boisés
du santal s’unissent au
patchouli et à l’encens.
Sobre et épuré, dans un
esprit très Chanel, le flacon
de Bleu est d’une
teinte bleu nuit presque
noire. q Étienne DUTIL
54 Fugues.com novembre 2010
souhait d’être le plus présent possible
dans la société pour ne pas être
un artiste désincarné. D’où l’idée du
blog dans lequel il peut non seulement
parler de son art mais de montrer
en quoi sa vie et ses idées
étaient partie intégrante de sa création.
Tout comme les rencontres, lui
qui a travaillé avec Lepage, le couturier
Dubuc, et tant d’autres créateurs
dont la démarche rejoint instinctivement
la sienne. Avec l’exposition
Eaux-Troubles$, ceux qui ont suivi
le travail de Zilon depuis le tout
début ne seront pas dépaysés. Les
plus jeunes découvriront une partie
de sa démarche. Et puis Zilon continuera
de nous surprendre, refusant
un jour d’être une institution sacralisée.
Le rebelle qui taggait dans les
rues est toujours aussi présent dans
son travail. C’est peut-être cela le secret
de Zilon : une rébellion perpétuelle.
q Denis-Daniel BOULLÉ