Vie positive TIM MILLER, LE 11 NOVEMBRE À CONCORDIA CORPS, SEXE ET ACTIVISME ! Dans sa série de conférences sur <strong>le</strong> VIH/sida, l’Université Concordia accueil<strong>le</strong>-ra l’artiste et comédien américain Tim Mil<strong>le</strong>r, <strong>le</strong> 11 novembre prochain. Performeur infatigab<strong>le</strong>, Mil<strong>le</strong>r a pris <strong>le</strong> bâton de pè<strong>le</strong>rin depuis des années pour inclure dans ses diverses prestations des sujets couvrant l’homophobie, <strong>le</strong> mariage de conjoints de même sexe, <strong>le</strong> rapprochement de conjoints de nationalités différentes et la stigmatisation reliée au VIH/sida, entre autres. Il n’hésite pas à par<strong>le</strong>r ouvertement de sexualité, de rapports au corps, de relations sexuel<strong>le</strong>s dans ses diverses performances, ce qui lui a valu, déjà, <strong>le</strong> retrait de subventions gouvernementa<strong>le</strong>s sous l’adminis- tration républicaine. Tout un programme donc. Lors de sa conférence-spectac<strong>le</strong>, M. Mil<strong>le</strong>r discutera de ses années de militantisme en faveur de la santé, de la population «queer» et de l’effet mobilisateur de l’art sur la communauté. Encore en tournée, <strong>Fugues</strong> a donc réalisé une courte entrevue avec Tim Mil<strong>le</strong>r. Comment êtes-vous devenu un activiste et un artiste engagé envers la cause du VIH/sida ? Je n’étais encore qu’un jeune homme résidant à New York lorsque <strong>le</strong> virus du sida est venu gâcher <strong>le</strong> party, comme on dit. J’avais 19 ans et je commençais mes performances artistiques avant-gardistes à New York. À l’époque, je venais de fonder un espace de performances artistiques appelé Performance Space 122, et nous avions planifié plusieurs projets en collaboration avec Tangente Danse Actuel<strong>le</strong>, de Montréal. Je me rappel<strong>le</strong> ce sentiment que j’avais que mon avenir me glissait entre <strong>le</strong>s mains en raison de cette crise du sida [qui affectait tant de gens]. Toute mon existence a été influencée par <strong>le</strong> VIH. Je suis passé par <strong>le</strong>s étapes habituel<strong>le</strong>s de panique, de déni, de terreur face à la maladie et j’ai commencé à réfléchir sur comment je pourrais intégrer la thématique du VIH/sida dans mon travail artistique et dans mon engagement. Les deux sont devenus intrinsèquement reliés. Que je courre pour ne pas me faire arrêter lors d’une manifestation d’Act Up, lors de la 6e Conférence internationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> sida,à San Francisco, ou que je prenne l’avion pour une performance de dernière minute au Walker Art Center de Minneapolis, pour moi, cela relève du même combat. Même si des années plus tard j’ai appris que j’étais séronégatif, j’avais une tel<strong>le</strong> frousse de mourir jeune que cela est devenu une puissante force en moi pour agir (Act Up) et pour créer. Que pensez-vous du fait que beaucoup de jeunes gais se font infecter de nos jours parce qu’ils pensent que <strong>le</strong> sida n’existe plus pour eux ou que <strong>le</strong>s remèdes actuels constituent une cure ? Je reviens tout juste d’un atelier où j’enseignais la performance à des hommes gais de Los Ange<strong>le</strong>s, et un jeune homme de 19 ans, un Mexicain-Américain, nous a fait une démonstration d’un jeune qui se fait infecter par <strong>le</strong> VIH. Ce très beau jeune homme a fait une performance fantastique basée sur <strong>le</strong> moment qu’il a appris, en 2010, où il était séropositif. Il s’est mis à frapper par terre en hurlant «God Damn It». Je travail<strong>le</strong> beaucoup avec <strong>le</strong>s jeunes gais dans des performances ou <strong>le</strong>s ateliers et formations dans <strong>le</strong>s collèges et <strong>le</strong>s universités, comme ceux que je vais donner prochainement au Québec et en Ontario dans <strong>le</strong>s universités Concordia, Trent et York. Je voudrais proposer un espace de création chez <strong>le</strong>s jeunes gais, <strong>le</strong>s amener à créer , à produire des prestations, mais en lien avec <strong>le</strong>ur communauté, car c’est très important pour moi. C’est tout un défi que de continuer de sensibiliser <strong>le</strong>s gens à cette réalité [et de continuer de sensibiliser <strong>le</strong>s jeunes]. Il y avait beaucoup de force chez ce jeune homme gai lorsqu’il cognait sur <strong>le</strong> plancher en criant «God Damn It», et je crois que cette image va 112 <strong>Fugues</strong>.com novembre 2010
AVANT APRÈS Les designers du sourire Dr. Pierre Arès & Dr. Karine Dubeau DENTISTES GÉNÉRALISTES 1832, Sherbrooke Ouest 514.939.2600 GUY-CONCORDIA 011030