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Vie amoureuse<br />
ÊTRE ENSEMBLE, SANS ÊTRE ENSEMBLE<br />
S’AIMER MALGRÉ LA DISTANCE<br />
Une phrase qui vous semb<strong>le</strong> des plus bana<strong>le</strong>s est mal interprétée et, soudainement, rien ne va<br />
plus. La conversation s’envenime. Le simp<strong>le</strong> devient compliqué. Votre bonne humeur est mise<br />
à rude épreuve. Vous gardez votre calme, vous prenez une bonne respiration, car vous savez<br />
que vous énerver ne ferait qu’attiser ce feu qui commence à vous brû<strong>le</strong>r de l’intérieur et<br />
qu’empirer cette situation dégénérant malgré vos intentions. Vous apprêtez votre prochaine<br />
réplique, vous prenez <strong>le</strong> soin de mettre une paire de réconfortants gants blancs, vous pesez<br />
vos mots pour éviter <strong>le</strong>s maux. Vous formu<strong>le</strong>z alors cette phrase qui fera sans aucun doute<br />
oublier ce moment de discorde, selon vous, injustifié. Pas de réponse… «Allô?» Votre interlocuteur<br />
se fait étonnamment muet. «T’es là?» Une tonalité brise <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce. La ligne a été<br />
coupée. «Sacra**** !» Pas toujours évident de trouver <strong>le</strong> bonheur dans une relation à distance.<br />
Nicolas Nadeau, 43 ans, avoue avoir vécu ce genre de scénario plusieurs fois au cours de sa relation avec<br />
son ancien conjoint. «Nous avons été ensemb<strong>le</strong> pendant presque deux ans. Lui vivait à New York et, moi, à<br />
Montréal. Nous nous étions rencontrés dans un congrès professionnel. À l’époque, je sortais tout juste<br />
d’une relation et je n’étais vraisemblab<strong>le</strong>ment pas prêt à me remettre en coup<strong>le</strong>, même si j’avais énormément<br />
d’affection pour lui. Mon indépendance a créé de nombreuses frictions durant la première année,<br />
particulièrement lorsque nous passions plusieurs semaines sans nous voir. Le doute finissait à tout coup<br />
par s’emparer de lui. Il avait de la difficulté à me faire confiance», explique Nicolas. Après un an de<br />
fréquentation, <strong>le</strong> bel Américain, essoufflé par <strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s al<strong>le</strong>rs-retours New York/Montréal et par <strong>le</strong>s<br />
conversations téléphoniques monotones, invite Nicolas à aménager chez lui. Nicolas ne peut s’imaginer<br />
quitter son emploi qu’il aime, séparé de sa famil<strong>le</strong> et de ses amis, pour tenter d’ajouter la touche fina<strong>le</strong> à<br />
son bonheur. Nicolas offre à son tour l’hospitalité, ce que son conjoint accepte avec joie.<br />
Toutefois, même si <strong>le</strong> Canada semb<strong>le</strong> parfois accueillir à bras ouverts tout détenteur d’explosifs sans édu-<br />
«Mon indépendance a créé de<br />
nombreuses frictions durant la<br />
première année, particulièrement<br />
lorsque nous passions plusieurs<br />
semaines sans nous voir. Le<br />
doute finissait à tout coup par<br />
s’emparer de lui. Il avait de la<br />
difficulté à me faire confiance.»<br />
Nicolas<br />
110 <strong>Fugues</strong>.com novembre 2010<br />
cation, ne travail<strong>le</strong> pas qui veut au Canada pour une période<br />
prolongée. «Les démarches sont longues et comp<strong>le</strong>xes.<br />
Bref, c’est <strong>le</strong> gouvernement ! C’est lorsqu’il a été obligé de<br />
retourner aux États-Unis que <strong>le</strong>s choses se sont corsées. Les<br />
efforts que cette relation exigeait ont drainé mon énergie<br />
au point où j’ai fina<strong>le</strong>ment décidé de laisser tomber…»,<br />
confie Nicolas, qui garde espoir de rencontrer un jour<br />
quelqu’un qui reste à une distance plus décente.<br />
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