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l'automne trek - Extrait de

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<strong>l'automne</strong><br />

<strong>trek</strong><br />

• Nouveau :<br />

le Tor <strong>de</strong>s Géants façon <strong>trek</strong><br />

• aveNture :<br />

Into the Wild, un remake<br />

• reportage :<br />

sur les chemins <strong>de</strong> Cappadoce<br />

• tests : chaussures tiges mid<br />

et sacs à dos<br />

GRATUIT<br />

servez-vOus<br />

#43<br />

OCT 2012<br />

eVeNeMeNT<br />

L'UTMB en images<br />

VIsITe pRIVée<br />

Dans les murs <strong>de</strong><br />

Black Diamond


EXPÉDITION :<br />

LA DIRECTE DU « SHARK’S FIN »<br />

MERU CENTRAL, GARWHAL, HIMALAYA<br />

Conrad Anker dans sa Meru Shell alors qu’il approche<br />

<strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s passages les plus diffi ciles. Photo : Jimmy Chin<br />

2008<br />

1986<br />

JUIN / De grosses chutes <strong>de</strong> neige ont<br />

bloqué l’équipe sur la paroi pendant<br />

plusieurs jours. Le 18ème jour, elle<br />

arriva à cent mètres du sommet, mais<br />

ne put s’en approcher davantage.<br />

Après <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente<br />

en rappel, elle fut en lieu sûr.<br />

La première tentative <strong>de</strong> Mugs Stump<br />

sur la directe du « Shark’s fin » se solda<br />

par un échec à cause d’une avalanche<br />

qui lui valut une luxation <strong>de</strong> l’épaule.<br />

2009 - 2010<br />

2003<br />

Conrad Anker, Doug Chabot et Bruce Miller durent<br />

abandonner la directe du « Shark’s fin » à cause <strong>de</strong><br />

la neige poudreuse et d’un équipement inadapté.<br />

De violentes tempêtes pendant l’expédition<br />

ont inspiré Conrad, ses coéquipiers et<br />

The North Face ® pour la création du kit<br />

complet <strong>de</strong>stiné à l’ascension Meru.


2011<br />

“ Lorsque le froid est à son comble,<br />

Les nouvelles idées fusent juste parce qu’il le faut.”<br />

—Lors <strong>de</strong> la première ascension <strong>de</strong> la directe du « Shark’s n », l’alpiniste <strong>de</strong> renom Conrad Anker met en pratique toutes<br />

ses compétences acquises en trente ans d’escala<strong>de</strong> .<br />

La connaissance s’acquiert avec l’expérience. Après <strong>de</strong>ux tentatives échouées, Conrad Anker était résolu à grimper une<br />

ligne parfaite sur le Meru Central. Les concepteurs <strong>de</strong>s produits The North Face ® ont puisé dans les notes <strong>de</strong> l’expédition <strong>de</strong><br />

Conrad et les ont partagé avec l’équipe pour mettre au point <strong>de</strong>s ensembles parfaitement adaptés à tous les styles d’escala<strong>de</strong><br />

et toutes les conditions climatiques <strong>de</strong> la directe du « Shark’s n ». La veste intermédiaire Radish, la veste <strong>de</strong> protection et<br />

pantalon Meru, ainsi que la doudoune Shaf e se combinent pour offrir une protection et une isolation totale par -20 <strong>de</strong>grés<br />

aussi bien en style alpin qu’en escala<strong>de</strong> mixte ou arti cielle. Conrad, Jimmy Chin et Renan Ozturk retentent leur épopée<br />

<strong>de</strong> 2008 et <strong>de</strong>viennent la première cordée à réaliser la ligne directe du « Shark’s n », après trente tentatives infructueuses.<br />

OCTOBRE / Conrad dans sa veste<br />

intermédiaire Radish. Ses manches plus<br />

longues et son ouverture pour le pouce<br />

permettent une escala<strong>de</strong> plus flui<strong>de</strong>,<br />

sa cagoule se porte sous le casque et<br />

sa poche <strong>de</strong> poitrine permet <strong>de</strong> toujours<br />

avoir les lunettes à portée <strong>de</strong> main.<br />

OCTOBRE / Au sommet, bien emmitouflés<br />

dans leurs vestes <strong>de</strong> protection Meru et<br />

leur doudoune Shaffle. Conrad Anker<br />

et sa cordée ont enfin atteint le sommet,<br />

après trente expéditions infructueuses.<br />

La quatrième tentative d’Hiroyoshi<br />

Manome s’acheva lorsque son partenaire<br />

se cassa la cheville à 6 050 mètres.<br />

2004 2006<br />

La collection Meru est présentée sur le site thenorthface.com<br />

De nombreuses équipes internationales<br />

ont tenté en vain l’ascension du sommet<br />

du Meru Central par la ligne directe<br />

du « Shark’s fin ».


4 l'inTrO<br />

©franck oddoux<br />

Escape #43<br />

Je filme doNc Je suis<br />

«S i<br />

la photo n’est pas bonne, c’est que tu n’es pas assez près ». La formule historique est <strong>de</strong> Robert Capa. Dans<br />

l’outdoor, les amateurs <strong>de</strong> vidéo embarquée, vous savez, ceux qui vont aux toilettes <strong>de</strong>s restaus d’altitu<strong>de</strong> avec<br />

la chose carrée sur le casque, ont tué toute discussion éthique en matière <strong>de</strong> réalisation. Le caméraman et<br />

l’acteur sont désormais les mêmes, un et indivisibles dans une spirale qui s’auto boucle : ils sont tellement près <strong>de</strong> l’action<br />

qu’ils « sont » l’action, sans media, sans distanciation. Vertige. Ce dispositif subjectif produit <strong>de</strong>s chefs d’œuvre quand<br />

il s’agit <strong>de</strong> wing suit ou <strong>de</strong> pentes extrêmes en Alaska dévalées<br />

par un ri<strong>de</strong>r pro. Jamais on aura vu <strong>de</strong>s angles pareils, l’action<br />

« comme si vous y étiez », une nouvelle ère dans les images<br />

s’est ouverte. Ces cameras miniatures ont beaucoup fait pour<br />

la compréhension, la promotion <strong>de</strong> disciplines que l’on peut<br />

vivre désormais in vivo. Dans la main (sur le crâne) d’amateurs<br />

plus ou moins éclairés, le bilan est moins flatteur.<br />

“ Suffit-il d’additionner<br />

les images comme l’on enfile<br />

<strong>de</strong>s perles ? ”<br />

Dans quelques millénaires, les ethnologues vont découvrir avec stupéfaction le résultat d’un narcissisme vidéo que l’on<br />

peut résumer par : je filme donc je suis. Le stock <strong>de</strong> millions <strong>de</strong> gigas d’images animées laissera à tout coup nos chercheurs<br />

cois, pantois, désarçonnés : sur le cul ? Le problème ? Le flot d’images dont le mouvement est le seul but. Le sens par<br />

l’action : je bouge donc je suis. Cette production <strong>de</strong> masse arrive à contaminer par capillarité les canaux professionnels<br />

<strong>de</strong> production, sites internet et parfois émissions <strong>de</strong> sports outdoor. La grammaire audiovisuelle (à défaut d’écriture) en<br />

prend un coup. Où est passée la fonction narrative, les histoires ? L’ émotion a tué le discours. Suffit-il d’additionner les<br />

images comme l’on enfile <strong>de</strong>s perles ? Serait-ce pour cela que l’on s’ennuie tant dans certains festivals <strong>de</strong> films d’aventure ?<br />

Les réalisateurs, pardon les filmeurs, en étant réduits à jouer le thème du « slow motion » à tout va pour tenter <strong>de</strong><br />

réinjecter du sens… L’avenir <strong>de</strong> ces images à la mission phatique passe par <strong>de</strong>s réalisateurs qui ont un regard global sur<br />

leur produit vidéo et surtout le sens <strong>de</strong> la narration. Heureusement, parmi ceux qui utilisent ces mini caméras et autres<br />

boitiers photos, on voit apparaître <strong>de</strong> vrais talents. Cette production <strong>de</strong> films <strong>de</strong> qualité sera peut-être mise sous cloche<br />

par nos ethnologues cités précé<strong>de</strong>mment pour signifier l’an 1 <strong>de</strong> la révolution vidéo outdoor.<br />

Franck Oddoux


PARTENAIRE<br />

OFFICIEL<br />

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Sac à dos nouvelle génération léger et durable. Volume<br />

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* EXPLORER


sommaire<br />

Escape #43<br />

08 I NeWs<br />

Quoi <strong>de</strong> neuf cet été sur la planète outdoor ?<br />

Escape vous met à la page.<br />

24 I INTeRVIeW<br />

Martina cufar, la plus française <strong>de</strong>s grimpeuse slovènes.<br />

28 I escape story<br />

nous sommes allés en utah, à la rencontre <strong>de</strong> Peter Metcalf, boss <strong>de</strong><br />

Black diamond.<br />

32 I portfolio<br />

cette 10ème édition <strong>de</strong> l'uTMB s'est déroulée (encore) dans <strong>de</strong>s<br />

conditions météo difficiles. récit en images d'un trail dont les 2000<br />

coureurs se rappelleront longtemps.<br />

38 I reportage<br />

Que se passe-t-il dans la tête <strong>de</strong>s dompteurs <strong>de</strong> vi<strong>de</strong> au moment <strong>de</strong><br />

sauter ? Immersion dans le mon<strong>de</strong> du BaSE Jump avec les témoignages<br />

<strong>de</strong> pratiquants, pro et amateurs.<br />

42 I BoNNes feuilles<br />

Impossible <strong>de</strong> passer à côté du phénomène Born To run, le best seller<br />

absolu <strong>de</strong>s fondus <strong>de</strong> course. Escape vous offre en exclusivité <strong>de</strong>s<br />

extraits du livre édité par Guérin.<br />

48 I expés<br />

retour en images sur les expés Millet Expedition Project rentrées au<br />

bercail.<br />

51 I spéCIAL TReK<br />

52 I Les <strong>de</strong>NTs <strong>de</strong> LA TeRRe<br />

La cappadoce, terre classée au Patrimoine Mondial <strong>de</strong> l'unesco<br />

58 I Back iNto the Wild<br />

Maxime et robin sont retournés sur les traces <strong>de</strong> chris Mc candless,<br />

à l’endroit même où il a passé ses <strong>de</strong>rniers instants, le fameux Magic<br />

Bus 142. récit.<br />

64 I tor <strong>de</strong>s géaNts<br />

ultra-trail mythique, le Tor <strong>de</strong>s Géants emprunte les Hautes routes<br />

qui font le tour complet du Val d'aoste. Mais c'est également un <strong>trek</strong><br />

engagé, qu'Escape vous fait découvrir.<br />

70 I TesTs<br />

Les bonnes chaussures et le sac à dos qui va bien : les testeurs<br />

Escape ont essayé ce qui ce fait <strong>de</strong> mieux pour les tiges Mid et les<br />

sacs 30-35 litres.<br />

82 I esCApe AWARd<br />

Moins d'un kilo pour une tente <strong>de</strong>ux places ? Easton l'a fait, et gagne<br />

au passage l'award du mois.<br />

illustration <strong>de</strong> couverture : Tony Manent<br />

©franck oddoux<br />

ESCAPE LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR est édité par FREE PRESSE<br />

Savoie Technolac. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU<br />

LAC CEDEX - Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 / Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12<br />

Site Internet : freepresse.com<br />

Directeur <strong>de</strong> publication et <strong>de</strong> la rédaction : Clau<strong>de</strong> Borrani (46 13)<br />

(clau<strong>de</strong>@freepresse.com)<br />

Rédacteur en chef : Franck Oddoux (franck.oddoux@wanadoo.fr)<br />

Rédaction : Loïc Martin (loic@freepresse.com), Liv Sansoz<br />

Contributeurs Texte : Fernando Ferreira, Maxime Gouyou Beauchamps,<br />

Robin Menon<br />

Maquette : Phil Martin (phil.mart@sfr.fr)<br />

PUBLICITÉ<br />

Directeur du service commercial et développement :<br />

Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com<br />

Chefs <strong>de</strong> publicité : Fanny Marguet (fanny@freepresse.com),<br />

Morgane Martini (46 10) morgane@freepresse.com<br />

Administration, relations clients et abonnements : Laurence Rémy<br />

FREE PRESSE. 9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETON / Tél : 00 33<br />

(0)5 58 41 85 80<br />

Fax : 00 33 (0)5 58 41 85 89 / laurence@freepresse.com<br />

ISSN 2119-1441<br />

Dépôt Légal : à parution<br />

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque<br />

procédé que ce soit <strong>de</strong>s pages publiées dans le présent magazine faites sans<br />

l’autorisation <strong>de</strong> l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont<br />

autorisées, d’une part, les reproductions strictement<br />

réservées à l’usage privé du copiste et non <strong>de</strong>stinées à une<br />

utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations<br />

justifiées par le caractère scientifique ou d’information <strong>de</strong><br />

l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4,<br />

L.122-5 et L.335-2 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> propriété intellectuelle).


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Valenciennes - ENDURANCE SHOP ALL RUNNING Manosque et sur le stand LAFUMA au salon <strong>de</strong> l’Ultra-Trail du Mont-Blanc ® Chamonix.


8<br />

Escape #43<br />

Ouvertures estivales <strong>de</strong><br />

nouveaux sauts en BASE jump<br />

Le milieu du BASE jump a connu cet été <strong>de</strong> très belles ouvertures.<br />

L’évolution récente <strong>de</strong>s wingsuits permet <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s sauts qui<br />

jusque là n’étaient pas envisageables. Ainsi, trois belles ouvertures<br />

ont marqué cet été, toutes les trois très techniques et réservées à<br />

<strong>de</strong>s pilotes particulièrement expérimentés.<br />

Tout d’abord l’ouverture <strong>de</strong>s petits Drus par Géraldine Fasnacht et<br />

Julien Meyer mercredi 25 juillet. Un saut au caractère très alpin sur<br />

une face mythique que Géraldine convoitait <strong>de</strong>puis un certain temps.<br />

Ce saut, particulièrement engagé et exigeant (faible hauteur verticale,<br />

longueur et technicité <strong>de</strong> l’ascension, altitu<strong>de</strong>) est <strong>de</strong>venu possible en<br />

partie grâce à l’évolution <strong>de</strong>s wingsuits et d’entrainements spécifiques.<br />

Géraldine et Julien, accompagnés <strong>de</strong> Sam Beaugey (gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> haute<br />

montagne) et <strong>de</strong> David Autheman (cameraman) ont rejoint la vierge<br />

sommitale au bout <strong>de</strong> neuf heures d’escala<strong>de</strong> (par la voie normale<br />

<strong>de</strong>s Drus). L’ascension aura été assez physique puisque en plus du<br />

matériel d’escala<strong>de</strong> usuel, il a fallu porter le matériel <strong>de</strong> BASE jump<br />

(parachutes, wingsuits, casques, etc…). Après repérages <strong>de</strong> la hauteur<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> visées laser (seulement 140 m <strong>de</strong> vertical), Géraldine et<br />

Julien se sont élancés <strong>de</strong>puis ce sommet très emblématique du massif<br />

du Mont Blanc pour un vol magique <strong>de</strong>puis 3730m d’altitu<strong>de</strong>.<br />

Autre ouverture, moins alpine mais toute aussi marquante, celle du<br />

Brévent par Jean-Philippe Gady, Rodolphe Cassan, Maël Baguet et<br />

Vincent Descols. Ces quatre compères ont effectué le premier saut du<br />

sommet du Brévent le 23 juin <strong>de</strong>rnier. Un départ très technique pour<br />

un vol <strong>de</strong> 1500m <strong>de</strong> dénivelée au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la vallée <strong>de</strong> Chamonix.<br />

Le saut avait été minutieusement préparé sur d’autres exits similaires.<br />

La fameuse<br />

poulie…<br />

La rupture <strong>de</strong> poulie est l’une <strong>de</strong>s blessures<br />

un peu sérieuses du grimpeur. En effet, cette<br />

structure fibreuse dont le rôle est <strong>de</strong> maintenir le<br />

tendon en place contre l’os est bien souvent mis<br />

à ru<strong>de</strong> épreuve. La plupart du temps le grimpeur<br />

entend un claquement sec quand il y a rupture.<br />

Dans certains cas cela peut se rompre <strong>de</strong> manière<br />

progressive. L’échauffement, les étirements mais<br />

aussi la façon <strong>de</strong> prendre les prises (préhension en<br />

tendu et non pas en arqué) sont <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong><br />

prévention. En cas <strong>de</strong> rupture, qu’elle soit partielle<br />

ou totale il faut s’arrêter <strong>de</strong> grimper et consulter.<br />

Une rupture complète nécessite une opération et<br />

© MarInE GaLVES<br />

un repos d’au moins trois mois avec <strong>de</strong>s séances<br />

<strong>de</strong> kiné. Une rupture partielle exige au mois six<br />

semaines sans escala<strong>de</strong> avec là aussi un travail<br />

<strong>de</strong> rééducation à faire.<br />

Les « 8000 »<br />

les plus mortels<br />

L’Annapurna (8091m), le Nanga Parbat (8125m)<br />

et le K2 (8611m) sont les trois « 8000 » les<br />

plus meurtriers <strong>de</strong> la planète. C’est l’Annapurna<br />

qui détient le plus gros pourcentage <strong>de</strong> morts<br />

si l’on prend en compte le rapport décès/<br />

ascensions victorieuses (38%). En comparaison<br />

l’Everest s’avère beaucoup moins meurtrier avec<br />

un pourcentage <strong>de</strong> 5,70 %.<br />

Là aussi les mesures au laser ont été <strong>de</strong> mises. Encore une fois il s’agit<br />

d’un saut très technique qui <strong>de</strong> surcroit a été interdit le 31 juillet pour<br />

différentes raisons. Des discussions sont en cours entre la ville <strong>de</strong><br />

Chamonix, les BASE jumpers et les parapentistes.<br />

Dans la foulée, Jean-Philippe Gady, Mathieu Leroux et Vincent<br />

Descols se sont offerts le luxe <strong>de</strong> sauter <strong>de</strong>puis l’aiguille du midi. Ils<br />

ont profité <strong>de</strong>s travaux et d’une plateforme en construction pour<br />

pouvoir voler sur tout le long <strong>de</strong> la partie ouest. D’après Vincent<br />

Descols, ce saut est beaucoup plus technique et agressif que le<br />

Brévent. Interdit à l’heure actuelle, c’est un saut qui ne sera a priori<br />

pas répétable à partir <strong>de</strong> la fin octobre : une fois les travaux terminés,<br />

le bord <strong>de</strong> la plateforme ne sera plus accessible.<br />

Les <strong>de</strong>ux montagnes<br />

les plus hautes du<br />

mon<strong>de</strong> sans oxygène<br />

L’Everest et le K2 sont les <strong>de</strong>ux montagnes les plus<br />

hautes du mon<strong>de</strong> avec respectivement 8848m et<br />

8611m d’altitu<strong>de</strong>. Mais combien d’alpinistes sont<br />

parvenus au sommet <strong>de</strong> ces géants sans utiliser<br />

d’oxygène ? Ils étaient seulement 39 à la fin <strong>de</strong><br />

l’été 2010 à avoir réussi cet exploit. Reinhold<br />

Messner fut le premier avec l’Everest en 1978 et<br />

le K2 en 1979. Deux femmes sont rentrées dans<br />

ce cercle très fermé : l’Anglaise Alison Hargreaves<br />

en 1995 et l’Italienne Nives Meroi entre 2006 et<br />

2007.


9<br />

Escape #43<br />

Grimper Sar<strong>de</strong><br />

Envie <strong>de</strong> dépaysement, <strong>de</strong> grimpe et <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> mais sans aller<br />

trop loin ? Pensez à la Sardaigne. Sauvage mais accueillante, l’île<br />

possè<strong>de</strong> plus d’un atout pour les grimpeurs : un calcaire d’excellente<br />

qualité, <strong>de</strong>s voies pour toutes et tous, un paysage apaisant et une eau<br />

bleu turquoise digne d'une carte postale. L’eau y est encore bonne<br />

en début d’automne et le prix <strong>de</strong>s ferries commencent à diminuer à<br />

cette pério<strong>de</strong>. Alors pourquoi pas un petit tour du côté <strong>de</strong> l’Italie ?<br />

Le topo <strong>de</strong> référence et le Pietra <strong>de</strong> luna <strong>de</strong> Maurizio Oviglia.<br />

Une mine d'informations également sur www.sardiniaclimb.com<br />

Ville <strong>de</strong> Grenoble, direction <strong>de</strong> la communication, 2012. © Pascal Tournaire<br />

© r. roTH<br />

© fErnando fErrEIra<br />

14èmes<br />

Rencontres<br />

du Cinéma<br />

<strong>de</strong> montagne<br />

Comme chaque année<br />

il y a <strong>de</strong> tout : du ski, <strong>de</strong><br />

l’alpinisme, <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong>, du<br />

parapente, <strong>de</strong> la Slackline…<br />

Des aventures sportives et<br />

humaines, <strong>de</strong>s émotions,<br />

du rêve. Ren<strong>de</strong>z-vous au<br />

Summum <strong>de</strong> Grenoble du<br />

19 au 23 novembre.<br />

http://www.cinemamontagne-grenoble.fr/<br />

4 ème Comman<strong>de</strong>ment<br />

« la ConCentratIon »<br />

La concentration tu puiseras en toi<br />

pendant que tes chaussons tu astiqueras<br />

et que la gomme brillera.<br />

Coupe du<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

BloC 2012<br />

L’autrichienne Anna Stöhr remporte<br />

pour la troisième fois la coupe<br />

du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> bloc, <strong>de</strong>vant la<br />

Japonaise Akiyo Noguchi et la<br />

Slovène Mina Markovic. Les<br />

françaises Mélissa Le Neve<br />

et Mélanie Sandoz rentrent<br />

dans le top 10 en se classant<br />

respectivement 6ieme et 8ieme.<br />

Chez les hommes, le Russe Rustam<br />

Gelmanov l’emporte <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>ux<br />

autrichiens, Kilian Fischuber -<br />

vainqueur <strong>de</strong> l’édition 2011- et<br />

Jakob Shubert, respectivement<br />

second et troisième. Deux français<br />

se classent dans les 10 premiers :<br />

Guillaume Glairon-Mon<strong>de</strong>t (6ieme)<br />

et Thomas Caleyron (8ieme).


10<br />

Escape #43<br />

OUvERTURES EN<br />

TERRE DE BAffIN<br />

43 jours en Arctique et quatre nouvelles voies<br />

pour l’Autrichien Hansjörg Auer et les Espagnols<br />

Iker et Eneko Pou. « Hotel Gina » et « Hotel<br />

Monica » (6b+), 450m ont été ouvertes sur le<br />

White Wall. « Levi is coming » (6b, 11 longueurs)<br />

a vu le jour sur le Pilier Nord Est du Mont<br />

Cook. Mais c’est surtout « the Door » qui aura<br />

marqué les esprits. Cette voie <strong>de</strong> 16 longueurs<br />

dans la face Est <strong>de</strong> la Belly Tower comporte<br />

une longueur clé en 8b. Sans doute le premier<br />

8b <strong>de</strong> l’Arctique.<br />

CARNET D’ADRESSE<br />

C’est le nom <strong>de</strong> la voie que Nina Caprez a<br />

enchainé cet été au rocher du midi. Une voie<br />

équipée par Philippe Mussato et répétée<br />

seulement <strong>de</strong>ux fois avant elle. Yann Ghesquier<br />

en avait fait la première en 2011. Cédric Lachat,<br />

le compagnon <strong>de</strong> Nina avait enchainé ce joli<br />

projet une semaine auparavant. Nina est donc<br />

la troisième répétitrice et première femme à<br />

réussir « Carnet d’adresse », un très belle ligne<br />

<strong>de</strong> huit longueurs allant jusqu’au 8b+. Chapeau<br />

madame !<br />

© PaScaL TournaIrE<br />

OUvERTURE DU REfUGE DU<br />

GOUTER REPOUSSÉE<br />

Prévue initialement pour août 2012, l’ouverture<br />

du nouveau refuge a été repoussée à 2013.<br />

Une météo exécrable et un inci<strong>de</strong>nt technique<br />

survenu dans le circuit <strong>de</strong> refroidissement<br />

du système solaire thermique a déclenché<br />

une fermeture administrative pour raisons <strong>de</strong><br />

sécurité.<br />

Petzl RocTrip… et <strong>de</strong> 10 !<br />

Dix ans déjà que Petzl organise ses RocTrips à travers le mon<strong>de</strong>. Dix ans <strong>de</strong> rassemblement<br />

<strong>de</strong> grimpeurs autour d’une même passion et dans une ambiance conviviale. Cette année<br />

le Petzl RocTrip aura lieu en Argentine sur le site <strong>de</strong> la Piedra Parada. Trente grimpeurs<br />

(Argentins et du Team Petzl) ont équipé au printemps <strong>de</strong>rnier une centaine <strong>de</strong> nouvelles<br />

lignes pour l’occasion. Si les cadors <strong>de</strong> la discipline seront présents, le Petzl RocTrip est<br />

surtout une invitation pour tout grimpeur en quête d’un site complètement nouveau où<br />

l’interaction avec les meilleurs grimpeurs <strong>de</strong> la planète est également possible. Cela se passera<br />

fin novembre. Plus d’infos et inscriptions sur le site Petzl : http://www.petzl.com/fr/outdoor/<br />

roctrip-argentine<br />

Vu sur<br />

l’uTMB<br />

© Bruno ToMozyk<br />

Avant le départ<br />

<strong>de</strong> la CCC, ce<br />

concurrent se fait<br />

straper le dos avec<br />

un goût artistique<br />

indéniable…<br />

Karine Herry,<br />

médaillée<br />

Karine Herry a été nommée Chevalier <strong>de</strong><br />

l’Ordre National du Mérite, par décret <strong>de</strong><br />

Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,<br />

(au Journal Officiel du 3 mai 2012). Même<br />

si cette nomination tient compte <strong>de</strong> ses 18<br />

ans <strong>de</strong> carrière professionnelle en tant que<br />

mé<strong>de</strong>cin, elle est venue aussi récompenser<br />

un palmarès marqué par <strong>de</strong> nombreuses<br />

sélections en Equipe <strong>de</strong> France et médailles<br />

en championnats, d’Europe et du Mon<strong>de</strong>. Elle<br />

vient aussi confirmer près <strong>de</strong> 150 victoires<br />

sur trails en France et à l’international, dont<br />

certaines particulièrement prestigieuses.<br />

© franck oddoux<br />

Jérôme Bernard, le directeur<br />

marketing <strong>de</strong> vibram dans<br />

la course (comme chaque<br />

année…)<br />

© f.o<br />

© f.o<br />

Stars and stripes pour ce concurrent<br />

yankee venu tout droit <strong>de</strong> sa Géorgie<br />

natale…


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1- Outdoor : activités <strong>de</strong> plein air. 2- En option<br />

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fe - nix <br />

Atteignez tous les sommets !<br />

La fe - nix est la première montre Garmin GPS outdoor 1 dotée <strong>de</strong> fonctionnalités <strong>de</strong> navigation<br />

performantes pour répondre aux situations les plus extrêmes. Développée avec <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

haute montagne et conçue pour les alpinistes et les amateurs d’activités outdoor1 , la fe - nix<br />

vous permet <strong>de</strong> tracer votre propre chemin jusqu’au sommet et rejoindre en toute sécurité<br />

un refuge <strong>de</strong> montagne. Avec les capteurs ABC (altimètre, baromètre, compas) à étalonnage<br />

automatique, la son<strong>de</strong> <strong>de</strong> température externe2 , le compas électronique 3 axes et sa fonction<br />

GPS UltraTrac ® qui lui garantit jusqu’à 50 heures d’autonomie, elle définit ainsi une nouvelle<br />

norme pour la navigation dans les environnements alpins.<br />

Lea<strong>de</strong>r mondial du GPS


12<br />

NOUvEAU KIT<br />

ALPINISME<br />

Escape #43<br />

Conrad Anker et Renan Ozturk ont tenté en 2011<br />

le sommet du Mont Meru (6310m) par la voie<br />

Shark’s fin, sur son versant Nord-Ouest. Ils en<br />

sont revenus avec une idée très précise d’un<br />

nouvel équipement pour conditions extrêmes.<br />

Le Meru Kit The North face était né. veste<br />

<strong>de</strong> protection, doudoune, polaire, pantalons,<br />

cagoule, chaussures, polaire… Un ensemble<br />

conçu <strong>de</strong> manière globale. Chaud, technique et<br />

léger : il possè<strong>de</strong> sept pièces.<br />

L’UTMB PASSE AU<br />

CABINET<br />

Les milliers <strong>de</strong> trailers qui courent chaque<br />

année l’UTMB sont <strong>de</strong> fantastiques sujets<br />

d’étu<strong>de</strong> pour percer un peu plus le mystère <strong>de</strong><br />

l’ultra endurance. La commission médicale <strong>de</strong><br />

la course, le club <strong>de</strong>s cardiologues Mont-Blanc<br />

Cœur et Sport et l’ENSA ont mené <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

sur les causes d’abandon en 2008/2009. 36%<br />

<strong>de</strong>s coureurs ont rendu le dossard avant la<br />

ligne d’arrivée. Loin <strong>de</strong>vant, les causes en<br />

sont musculaires, tendineuses et digestives.<br />

Pour 10% <strong>de</strong>s cas, ce sont les articulations qui<br />

partent en quenouille alors que 6% buttent sur<br />

les barrières horaires<br />

CLIMB ON !<br />

Les grimpeurs l’adorent et elle nous arrive<br />

tout droit <strong>de</strong>s USA. La crème Climb On !<br />

composée uniquement <strong>de</strong> produits naturels<br />

accélère la régénération <strong>de</strong> la peau ainsi que<br />

la cicatrisation. Le produit le plus utilisé est le<br />

Climb on ! Bar. Un baume « soli<strong>de</strong> » très pratique<br />

et super efficace pour les grimpeurs aux mains<br />

sans cesse abîmées et usées. Même les hommes<br />

qui d’ordinaire ne sont pas <strong>de</strong> grands fans <strong>de</strong>s<br />

crèmes sont conquis par le Climb On ! A essayer<br />

sans plus attendre !<br />

Produit disponible dans les magasins spécialisés,<br />

certaines salles d'escala<strong>de</strong> et en ligne sur<br />

theclimbingshop.com<br />

19èMe<br />

édiTion du<br />

TouT à Blocs<br />

Le TAB, à la fois compétition internationale<br />

et rassemblement convivial a rassemblé<br />

cette année plus <strong>de</strong> 400 passionnés venus <strong>de</strong><br />

tous horizons avec 14 nations représentées.<br />

Un beau succès pour le club d’escala<strong>de</strong><br />

Face organisateur <strong>de</strong> cet évènement ! Cela<br />

se passait du 25 au 29 juillet sur les sites<br />

d’Argentière la Bessée pour les compétitions<br />

et d’Ailefroi<strong>de</strong> pour le rassemblement<br />

(Hautes-Alpes).<br />

Au programme <strong>de</strong> cette année une coupe d’Europe jeune avec 140 grimpeurs, une coupe<br />

<strong>de</strong> France senior et vétéran réunissant 120 compétiteurs et le fameux micro TAB (pour les<br />

poussins, benjamins et minimes) qui rassemblait 90 jeunes. Et bien sûr le rassemblement<br />

convivial d’Ailefroi<strong>de</strong>, ouvert à tous. Le principe est simple, les grimpeurs notent sur leur<br />

feuille <strong>de</strong> route les blocs réussis (cela fonctionne sur la bonne foi <strong>de</strong>s grimpeurs, ici ni juges<br />

ni arbitres). Ce sont les cinq blocs les plus difficiles ayant été réalisés qui déterminent le<br />

« classement ». Ateliers, <strong>de</strong> Slackline, tyroliennes, séances <strong>de</strong> Yoga, barbecue et concerts sont<br />

<strong>de</strong> la fête également.<br />

Réservez déjà votre <strong>de</strong>rnière semaine <strong>de</strong> juillet pour la 20ème édition !<br />

Infos sur : www.toutablocs.com<br />

PETZL<br />

et son award d'or<br />

Petzl a décroché un Award d’or au <strong>de</strong>rnier salon <strong>de</strong><br />

l’Outdoor <strong>de</strong> Friedrichshafen avec son casque Sirocco.<br />

Son <strong>de</strong>sign en a surpris plus d’un, croyant que la mousse<br />

orange présentée sur le stand n’était qu’un prototype. Il fallait<br />

oser. Non, il s’agit bien <strong>de</strong> la version définitive affichant un poids<br />

<strong>de</strong> seulement 165 grammes. Réalisé en polypropylène expansé,<br />

il est moulé d’un seul bloc. Pas <strong>de</strong> doute, il va se voir sur les<br />

photos du team <strong>de</strong> la marque française…<br />

DISPARITION DE LAURENT fABRE<br />

Lolo fabre s’est tué au Plan <strong>de</strong> l’Aiguille (Chamonix) alors qu’il était avec trois élèves. Il était<br />

instructeur à l’EMHM, gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> haute montagne et membre du team Raid Quechua (avec Rudy Gouy,<br />

Thomas et Sandrine Monnier, franck Gorry et Yves Billobeau). Il était champion du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> raid<br />

2009 et 2011 par équipe.


Tournée mondiale.<br />

Pour fêter son 150e anniversaire, Mammut a organisé le plus grand projet d’escala<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous<br />

les temps. Des alpinistes du mon<strong>de</strong> entier sont partis à l’assaut <strong>de</strong> 150 sommets sur tous<br />

les continents dans un esprit <strong>de</strong> cohésion et <strong>de</strong> solidarité. Ce sont précisément les valeurs<br />

qu’incarne la Peaks Collection, notre collection anniversaire. www.mammut.ch ⁄ 150years<br />

Mammut – Worldwi<strong>de</strong> Partner of IFMGA<br />

erdmannpeisker / Robert Bösch<br />

Location: Ewigschneefeld 3300 m


14<br />

Escape #43<br />

Grand concours<br />

escape / the north Face<br />

Gagnez le nouveau meru kit by the north Face<br />

et la toile <strong>de</strong> l’alpiniste renan ozturk !<br />

l<br />

e dimanche 2 octobre 2011, Conrad Anker et Renan Ozturk<br />

se sont hissés au sommet du Mont Meru (6310m) par la<br />

voie Shark’s fin, sur son versant Nord-Ouest, qui restait<br />

jusqu’alors à conquérir. Ils ont rencontré <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

progression extrêmement difficiles. De cette expérience est né<br />

le fameux Meru Kit, un ensemble cohérent conçu pour l’alpinisme<br />

engagé.<br />

Escape et The North face vous proposent <strong>de</strong> gagner le kit complet<br />

(taille M) et la reproduction unique <strong>de</strong> la toile « Center of the<br />

Universe » dédicacée par les athlètes <strong>de</strong> l’expédition : Conrad<br />

Anker et Renan Ozturk, l’auteur <strong>de</strong> la toile.<br />

Pour gagner, il suffit <strong>de</strong> répondre aux questions suivantes :<br />

1/ De combien <strong>de</strong> pièces le Meru KIT The North face est-il compsé ? (vous <strong>de</strong>vriez trouver une indication dans les pages <strong>de</strong> ce numéro…)<br />

2) En quelle année l’athlète italien The North face, Simone Moro, a réalisé la première ascension hivernale du Makalu ? (indications sur www.<br />

thenorthface.com dans la rubrique athlètes…)<br />

envoyez vos réponses sur papier libre en indiquant votre nom, votre adresse postale, votre mail et un numéro<br />

<strong>de</strong> téléphone, à escape Magazine, savoie Technolac, 18 Allée du lac saint André, 73 382 le Bourget du lac.<br />

© THE norTH facE / JIMMy cHIn<br />

© THE norTH facE / JIMMy cHIn


Photo © Kalice<br />

NAO<br />

REACTIVE LIGHTING :<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la puissance... l’intelligence.<br />

www.petzl.com/NAO


16 leCTures<br />

7 ans<br />

d’oubli<br />

Escape #43<br />

Seul à l’Aiguille du Tour, Chamonix, Paul<br />

fait une chute qui aurait du être fatale<br />

dans le couloir <strong>de</strong> la Table. Les sauveteurs<br />

le récupèrent à moitié mort au pied <strong>de</strong> la<br />

face. Il fera 7 ans <strong>de</strong> coma dont il sortira<br />

avec une amnésie sélective. Petit à petit,<br />

il doit reconstruire son histoire, recoller<br />

les morceaux <strong>de</strong> sa vie antérieure. Le<br />

collage <strong>de</strong> ce puzzle géant passe par la case<br />

« montagne » où il faudra qu’il revienne<br />

poser ses crampons… Un roman très<br />

sympathique, bien écrit avec <strong>de</strong> l’alpinisme<br />

sensible en toile <strong>de</strong> fond.<br />

Roman, par Arnaud Diguet, éditions<br />

Bénévent<br />

Par Franck Oddoux<br />

Tokyo<br />

Le photographe Michael Guez a fait un<br />

travail exceptionnel d’auteur en captant<br />

un bout d’âme <strong>de</strong> Tokyo. Réalisé en<br />

argentique, à l’Hasselblad moyen format,<br />

chaque image est un événement, un clin<br />

d’œil, un tableau graphique, un délice.<br />

Indispensable avant tout <strong>trek</strong> urbain dans<br />

la cité <strong>de</strong> Bla<strong>de</strong> Runner. Michael Guez<br />

avant <strong>de</strong> s’immerger dans cette ville multi<br />

faces a déclaré : « J’irai à Tokyo pour<br />

bousculer mes propres clichés ». Mission<br />

accomplie.<br />

Par Michel Guez, Omri Ezrati Editions,<br />

35 euros.<br />

Ultra-trail,<br />

plaisir,<br />

performance<br />

et santé<br />

Guillaume Millet a <strong>de</strong>s jambes et un<br />

cerveau, il le prouve dans cet ouvrage très<br />

fouillé qui fait référence. L’auteur d’abord,<br />

est professeur <strong>de</strong> physiologie du sport à<br />

l’université <strong>de</strong> St-Etienne. C’est ensuite<br />

un traileur qui ne joue pas les utilités à<br />

l’UTMB (3 places dans les 6 premiers),<br />

3ème du Tor <strong>de</strong>s géants 2011… Il a donc<br />

commis cet ouvrage qui fait le point sur les<br />

connaissances <strong>de</strong> la course ultra, un regard<br />

sans dogme, sans recettes miracles, avec<br />

une ouverture d’esprit et un humour très<br />

appréciables. Cette bible se lit facilement<br />

grâce à une multitu<strong>de</strong> d’encadrés, <strong>de</strong><br />

témoignage, tableaux, graphiques… Tout<br />

est clairement expliqué pour progresser,<br />

optimiser sa performance, planifier son<br />

entrainement, prévenir les blessures et<br />

surtout être à l’écoute <strong>de</strong> son corps. Un<br />

DVD <strong>de</strong> plus d’une heure est livré avec le<br />

livre, <strong>de</strong> quoi compléter et approfondir par<br />

l’exemple tous les thèmes abordés.<br />

Par Guillaume Millet, Outdoor-Éditions.


Calanques,<br />

Marseille,<br />

Cassis,<br />

Cap Canaille<br />

Fernando Ferreira, collaborateur d’Escape,<br />

ancien grimpeur, photographe/journaliste,<br />

spécialiste <strong>de</strong> l’outdoor publie les photos <strong>de</strong><br />

son jardin : les Calanques. Alors grimpeur,<br />

il tombe dans le bleu, le vert et le blanc <strong>de</strong><br />

cette partie du sud. Il ne repartira jamais<br />

<strong>de</strong> cette terre qui conjugue horizontalité<br />

et verticalité. Son ouvrage est le fruit <strong>de</strong><br />

toutes ces années <strong>de</strong> capture <strong>de</strong> lumière<br />

dans ce territoire magnifique. Aucune<br />

image n’a été retouchée, à l’heure ou<br />

Photoshop règne en maitre sur l’univers<br />

graphique, il est parfois bon <strong>de</strong> rappeler la<br />

valeur d’images home ma<strong>de</strong>…<br />

Par Fernando Ferreira, Editions Privat,<br />

29,50 euros.<br />

Olivier Bessy<br />

The North Face ®<br />

Ultra-Trail du Mont-Blanc ®<br />

Un mythe, Un territoire,<br />

<strong>de</strong>s hommes<br />

The<br />

North Face®<br />

Ultra-Trail du<br />

Mont-Blanc<br />

Un mythe,<br />

un territoire,<br />

<strong>de</strong>s hommes<br />

Pour sa dixième édition, voici la première<br />

histoire <strong>de</strong> The North Face® Ultra-Trail<br />

du Mont-Blanc®, la première analyse<br />

en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s motivations <strong>de</strong>s<br />

coureurs (l’une <strong>de</strong>s parties du livre la<br />

plus intéressante, Olivier Bessy n’est<br />

pas sociologue pour rien), le premier<br />

exposé <strong>de</strong>s retombées économiques<br />

extraordinaires qu’il a engendrées pour le<br />

Pays du Mont-Blanc.<br />

Par Olivier Bessy, 29 euros.


18<br />

© T. VIaLLETET / GorE-TEx<br />

Escape #43<br />

Cordée FranCo-ChInoIse<br />

dans le sIGunIanG shan<br />

dix-huit jours d'alpinisme dans le massif du siguniang shan en Chine, c'est le programme du projet<br />

"sigun'exchange". organisée par le Groupe <strong>de</strong> haute-montagne, cette expé amènera <strong>de</strong>s alpinistes<br />

français à la rencontre <strong>de</strong> leurs homologues chinois. Christophe dumarest, du team Gore-tex, sera<br />

<strong>de</strong> la partie. Propos recueillis par Loïc Martin<br />

Christophe, qu'attends-tu <strong>de</strong> cette<br />

expédition ?<br />

Comme pour chaque expédition j’essaie<br />

<strong>de</strong> ne pas trop m’inscrire dans l’attente <strong>de</strong><br />

résultats à tous les niveaux. Que cela soit<br />

dans le domaine <strong>de</strong> la performance, celui <strong>de</strong>s<br />

relations humaines ou même <strong>de</strong> l’expérience<br />

intérieure. Pour le moment, je me concentre<br />

simplement sur les moyens pour que tout se<br />

déroule au mieux pour cette expédition au<br />

mois <strong>de</strong> novembre.<br />

J’espère néanmoins que ce voyage me<br />

permettra et permettra à toute l’équipe<br />

<strong>de</strong> découvrir un pays, une culture, que<br />

personnellement je ne connais pas du tout.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que nous ferons tout pour<br />

atteindre nos objectifs d’ascensions, nous<br />

avons tous très envie <strong>de</strong> pouvoir tracer<br />

<strong>de</strong> nouveaux itinéraires sur ces très belles<br />

montagnes.<br />

L'approche qu'ont les Chinois <strong>de</strong> l'alpinisme<br />

diffère-t-elle <strong>de</strong> la nôtre ?<br />

Une <strong>de</strong>s motivations <strong>de</strong> cette expédition<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la découverte <strong>de</strong>s montagnes, est<br />

la rencontre avec les alpinistes chinois. Nous<br />

avons prévu <strong>de</strong> grimper, <strong>de</strong> mélanger les<br />

cordées avec <strong>de</strong>s alpinistes locaux, au moins<br />

durant la première partie <strong>de</strong> l’expédition. Je<br />

suis certain que les motivations qui animent<br />

les alpinistes chinois sont sensiblement les<br />

mêmes que les nôtres, je crois que c’est<br />

aussi l’avis et l’esprit du GHM (Groupe<br />

Haute Montagne) qui réunit les membres<br />

<strong>de</strong> cette expédition. L’alpinisme en Chine<br />

se développe très vite, il est probable que<br />

sur place nous découvrions <strong>de</strong> vrais talents.<br />

Cela pourrait également être le cas avec<br />

l’alpiniste sélectionné dans le cadre du Gore<br />

Experience Tour, il va nous accompagner sur<br />

une partie du voyage : là aussi l’occasion <strong>de</strong><br />

belles rencontres.<br />

Les cordées seront composées <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

alpinistes français et un alpiniste chinois.<br />

Ça ne va pas poser <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

communication ?<br />

Au niveau <strong>de</strong> la communication nous allons


19<br />

Escape #43<br />

miser sur l’esperanto international : l’anglais. Je ne crois<br />

pas que du côté <strong>de</strong>s français, il y en aient qui maitrisent<br />

le mandarin… Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la langue, il est certain que les<br />

manières <strong>de</strong> vivres et d’appréhen<strong>de</strong>r l’existence peuvent<br />

être très différentes. La découverte <strong>de</strong> l’Empire du Milieu<br />

pourrait laisser quelques traces et mettre en avant un<br />

certain nombre <strong>de</strong> contrastes culturels, c’est ce que nous<br />

recherchons.<br />

Connais-tu déjà le massif du Siguniang Shan ou est-ce une<br />

première pour toi ?<br />

De mon côté c’est la première fois que je me rendrai en Chine<br />

et particulièrement dans ce massif du Siguniang dans lequel<br />

il reste tant à faire.<br />

Depuis 1949, après la victoire du parti, puis durant<br />

toute la révolution culturelle jusqu’en 1977, la Chine est<br />

restée très fermée (15 000 visas accordés sur les 200 000<br />

<strong>de</strong>mandés). C’est seulement <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 80<br />

et particulièrement après les évènements <strong>de</strong> Tien An Men en<br />

1989 qu’il est véritablement possible <strong>de</strong> découvrir la Chine.<br />

Pour l’alpinisme et l’escala<strong>de</strong>, la Chine représente un vivier<br />

incroyable <strong>de</strong> possibilités d’ascensions.<br />

Concernant notre voyage, nous souhaitons nous appuyer<br />

sur les repérages d’Aymeric Clouet et Julien Dusserre qui<br />

ont visité la zone il y a <strong>de</strong>ux ans, ainsi que sur toute la<br />

documentation existante. Les possibilités sont multiples,<br />

nous tenterons d’aller en direction <strong>de</strong> montagnes techniques,<br />

esthétiques aux itinéraires les plus logiques ; nous avons déjà<br />

plusieurs idées <strong>de</strong>rrière la tête…<br />

© T. VIaLLETET / GorE-TEx<br />

Hansjoerg Auer, Austria. Photo: Damiano Levati<br />

TESTÉE PAR NOS ATHLÈTES. APPROUVÉE EN EXPÉDITION.<br />

ÉQUIPEMENTS ET VÊTEMENTS D’OUTDOOR HAUT DE GAMME.<br />

La collection Summit Series The North Face ® est composée d’équipements et <strong>de</strong><br />

vêtements conçus pour résister aux environnements les plus ru<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la planète.<br />

Qualitative, authentique, technique, innovatrice : la collection Summit Series <br />

The North Face ® est conçue pour ceux dont la <strong>de</strong>vise est Never Stop Exploring .<br />

Une philospohie partagée par toutes les équipes <strong>de</strong> nos Summit Series Specialists.<br />

Alpina Sport, 70 Rue <strong>de</strong> Rome - Marseille 04 91 54 35 16<br />

Alticoop, 4 Rue Caroline - Nice 04 93 98 58 53<br />

Alpimat, 16 Avenue Maurice Petsche - Briançon 04 92 20 59 55<br />

Altitu<strong>de</strong>, 4 Grand’rue - Colmar 03 89 23 44 90<br />

Espace Montagne, 252 Av du Centre - Annecy / Epagny 04 50 22 99 55<br />

Espace Montagne, Rue Charles Darwin - St Martin d’Heres - Grenoble 04 38 37 40 40<br />

Expé Clermont-Ferrand, 96 Boulevard Lafayette - Clermont Ferrand 04 73 93 07 68<br />

Expé Lyon, 103 Rue Boileau - Lyon 04 37 24 22 22<br />

Expé Marseille, 47 cours Lieutaud - Marseille 04 91 48 78 18<br />

Expé Montpellier,3 Cours Gambetta - Montpellier 04 67 58 47 69<br />

Expé Nice, 12 Boulevard Pierre Sole - Nice 04 93 55 25 84<br />

Expé Pont-En-Royan, B.P.5 - ZA D’Auberives - Pont en Royans 04 76 36 17 83<br />

Expé Saint-Etienne, 19 Place Chavanelle, 04 77 49 03 14<br />

Gozzi Sport, 50 Cours Becquart Castelbon - Voiron 04 76 67 00 98<br />

Gravi’Cimes, Place Charles Tellier - Za L. Couleur - Valence 04 75 42 40 94<br />

Hoff Sport, CC Rond Point - 67, Bd <strong>de</strong> l’Europe - Obernay 03 89 62 22 22<br />

L’Aventure, 194 Ancien Chemin <strong>de</strong> Toulon - Sanary Sur Mer 04 98 00 03 40<br />

Le Yeti, 13 Rue Louis Breguet - Jacou 04 67 59 74 95<br />

Mont Blanc Expeditions, 1 Rue Premion - Nantes 02 40 35 22 24<br />

Montania, 724 Avenue <strong>de</strong> Chambéry - Saint-Alban-Leysse 04 79 25 00 22<br />

Reve <strong>de</strong> Cimes, 3 Av du Parmelan - Annecy 04 50 52 85 74<br />

Snell Sports, 104 Rue Docteur Paccard - Chamonix 04 50 53 02 17<br />

Sport 2000 Rouen, 32 Rue General Giraud - Rouen 02 35 70 46 19<br />

Sport Aventure, 14 Rue <strong>de</strong> Cursol - Bor<strong>de</strong>aux 05 56 92 92 99<br />

Submarine, 4 Rue du Beal - Nice 04 93 89 84 63<br />

Vertige Montagne, 8 Boulevard d’Orient - Zone Tokoro - Gap 04 92 51 91 78<br />

et dans toutes les boutiques Au Vieux Campeur<br />

thenorthface.com<br />

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TO KEEP YOU DRY<br />

OFFICIAL PARTNER


Alpha SV – arcteryx.com


22 |friedrichshafeN| Escape #43<br />

Back from outdoor :<br />

les Nouveautés qui compteNt<br />

Début juillet, la grand-messe annuelle <strong>de</strong> l'outdoor se tenait en<br />

Allemagne, à Friedrichshafen. l'occasion pour escape d'aller repérer les<br />

nouveautés que l'on retrouvera en magasins - et sur le terrain - en 2013.<br />

1- Arc'Teryx / Haku rope Bag<br />

Le sac Haku Rope Bag permet <strong>de</strong> ranger sa cor<strong>de</strong><br />

d’escala<strong>de</strong> <strong>de</strong> façon simple et rapi<strong>de</strong>. Une fois ouvert, le<br />

sac <strong>de</strong>vient une bâche qui permet <strong>de</strong> protéger la cor<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la poussière et <strong>de</strong> la saleté.<br />

50 euros<br />

2 - MilleT / crag <strong>de</strong>nim Pant<br />

Pantalon d'escala<strong>de</strong> en Stretch Cordura® Denim<br />

Cotton, le Crag Denim Pant a été récompensé d'un<br />

award pour sa technicité, son <strong>de</strong>sign et pour la qualité<br />

<strong>de</strong>s matériaux utilisés.<br />

3 - PeTzl / casque sirocco<br />

165 g ! Avec un tel poids, le Sirocco vient <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />

la nouvelle référence en termes <strong>de</strong> légèreté. Un exploit<br />

rendu possible grâce à la construction (monobloc) et le<br />

matériau (polypropylène expansé) utilisés.<br />

74,95 euros<br />

4 - PATAgoniA / Veste M10<br />

La célèbre veste 3 couches <strong>de</strong> Patagonia revient encore<br />

plus légère que jamais. Affichant mois <strong>de</strong> 225 g sur<br />

la balance, la M10 est une référence en matière <strong>de</strong><br />

minimalisme et <strong>de</strong> performance.<br />

300 euros<br />

5 - THe norTH FAce /<br />

chaussure Verto Plasma<br />

Dessinée et produite en Europe, la Verto Plasma est la<br />

<strong>de</strong>rnière-née <strong>de</strong>s chaussures d'approche. Elle associe<br />

l'amorti d'une chaussure <strong>de</strong> montagne à la légèreté<br />

(410 g) recherché par les alpinistes, grimpeurs et<br />

spécialistes <strong>de</strong> la via ferrata.<br />

1<br />

3<br />

5<br />

4<br />

2


10<br />

23 |friedrichshafeN| Escape #43<br />

6<br />

8<br />

12<br />

11<br />

9<br />

7<br />

13<br />

6 - gArMin / Montre gPs fénix<br />

Avec son GPS intégré et ses fonctions ABC (Altimètre,<br />

Baromètre et Boussole), la fénix dispose <strong>de</strong> tous les<br />

outils <strong>de</strong> navigation dont on peut avoir besoin, le tout<br />

dans une montre robuste.<br />

7 - lAFuMA / sac à dos red Point 40<br />

Conçu en collaboration avec l'alpiniste Christophe<br />

Dumarest, le Red Point 40 est un sac compact, léger,<br />

en un mot minimaliste. Il intègre en outre tous les<br />

accessoires nécessaires : porte-piolets, porte-casque,<br />

accès dorsal au volume principal…<br />

140 euros<br />

8 - sAlewA / chaussure wildfire<br />

La forme inspirée <strong>de</strong>s chaussons d’escala<strong>de</strong> assure à la<br />

Wildfire une excellente tenue et une gran<strong>de</strong> précision.<br />

La nouvelle semelle extérieure Vibram® Tech Approach<br />

EVO offre une accroche et une adhérence remarquables<br />

en terrains difficiles. Bref, le must <strong>de</strong> la chaussure<br />

d'approche chez Salewa.<br />

139 euros (159 euros en version Gore-Tex)<br />

9 - BergAns / glittertind rucksack<br />

Le sac à dos Glittertind intègre la nouvelle innovation en<br />

matière <strong>de</strong> portage : le système Spine, qui augmente<br />

considérablement la liberté <strong>de</strong> mouvement. Le sac à dos<br />

se décline en outre en <strong>de</strong>ux litrages, 55 et 70 litres.<br />

199 euros (55 L) et 220 euros (73 L)<br />

10 - <strong>de</strong>uTer / sac à dos gui<strong>de</strong> 35+sl<br />

Le Gui<strong>de</strong>, sac à dos d'alpinisme que l'on connaît bien,<br />

a été revu pour 2013. Arborant désormais un look plus<br />

élégant et plus sobre, presque minimaliste, il intègre un<br />

porte-piolet mieux pensé et un système <strong>de</strong> portage revu<br />

pour plus <strong>de</strong> confort et <strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> mouvement.<br />

11 - suunTo / core red crush<br />

Nouveau look pour la Core ! Cette montre propose trois<br />

outils essentiels pour gar<strong>de</strong>r le cap. L’altimètre suit<br />

l’ascension, le baromètre informe sur les tendances<br />

météo et la boussole indique la direction à suivre.<br />

320 euros<br />

12 - PriMus / eta express<br />

Primus a revisité les réchauds <strong>de</strong> la série ETA pour<br />

2013 : le système pour fixer le pare-vent a été amélioré<br />

et le centre <strong>de</strong> gravité rabaissé, pour plus <strong>de</strong> facilité.<br />

13 - TeVA / Tevasphere speed<br />

La Speed est dotée <strong>de</strong> la nouvelle technologie<br />

Tevasphere, qui utilise un talon <strong>de</strong> forme sphérique ainsi<br />

qu’un support <strong>de</strong> voûte plantaire afin d’améliorer la<br />

foulée, réduire l’impact <strong>de</strong> la marche au sol et offrir une<br />

stabilité accrue sur terrain difficile.


24 esCAlADe renconTre<br />

Escape #43<br />

Martina Čufar Potard<br />

LA pLUs<br />

fRANçAIse<br />

<strong>de</strong>s<br />

slovèNes<br />

Championne du mon<strong>de</strong> d’escala<strong>de</strong> en 2001,<br />

Martina Cufar Potard a parcouru la planète<br />

pour assouvir sa passion entre voies dures et<br />

big walls. Avec presque 300 voies au-<strong>de</strong>ssus<br />

du 8a, Martina ČCufar Potard fait partie <strong>de</strong><br />

ces grimpeuses ultra douées à la motivation<br />

inépuisable. Aujourd’hui maman et mariée à un<br />

gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> haute montagne, elle vit aux Houches<br />

et ne se lasse pas du terrain <strong>de</strong> jeu granitique<br />

à un téléphérique <strong>de</strong> la maison. escape en a<br />

profité pour aller à la rencontre <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong><br />

dame <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong>.<br />

Propos recueillis par Liv Sansoz<br />

Martina use <strong>de</strong> tout son savoir faire<br />

dans la fissure en toit <strong>de</strong> "Ma Dalton",<br />

7b+ en face Sud <strong>de</strong> l'Aiguille du Midi<br />

Comment as-tu commencé l’escala<strong>de</strong> ?<br />

J’habitais à Mojstrana, le village au pied du point culminant <strong>de</strong> la<br />

Slovénie, le Triglav. Mon père était secouriste en montagne et aimait<br />

beaucoup l’escala<strong>de</strong> et l’alpinisme. Il m’a emmené faire le Triglav par la<br />

face Nord, mais cela ne m’avait pas vraiment plu. Je trouvais que c’était<br />

trop dangereux. Il faut dire que le rocher n’y est pas <strong>de</strong> très bonne<br />

qualité. Il faut plutôt rentrer les prises <strong>de</strong>dans que tirer <strong>de</strong>ssus… En<br />

fait, je suis tombée amoureuse <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong> pendant les vacances<br />

scolaires au cours <strong>de</strong>squelles nous avons fait un jumelage avec <strong>de</strong> jeunes<br />

autrichiens. Dans l’école où l’on dormait il y avait un mur artificiel. Le<br />

soir, après la journée <strong>de</strong> randonnée on grimpait sur ce mur. J’ai tout<br />

<strong>de</strong> suite adoré. Encore plus quand ils nous ont amenés en site naturel.<br />

De retour à la maison, je n’ai cessé d’embêter mon papa pour aller<br />

grimper. Mais pas en montagne : en couenne ou sur un mur. Il m’a<br />

même construit un petit pan d'escala<strong>de</strong> dans ma chambre.<br />

Tu as fait <strong>de</strong> la compétition pendant 17 ans et gagné plus <strong>de</strong> 32<br />

compétitions internationales. Avec le recul comment vois-tu cette<br />

pério<strong>de</strong> à l’image <strong>de</strong> ta carrière ?<br />

Ces 17 années sont passées à vitesse grand V ! J’étais absorbée par<br />

l’entraînement, le calendrier <strong>de</strong>s compétitions, mes étu<strong>de</strong>s… Ces<br />

années m’ont apporté <strong>de</strong> la rigueur, elles m’ont appris à être organisée.<br />

Cela m’a aussi permis <strong>de</strong> connaître plein <strong>de</strong> grimpeurs et grimpeuses<br />

© S.drouILLaT


Coinceurs, granite et altitu<strong>de</strong>.<br />

Le terrain <strong>de</strong> jeu favori <strong>de</strong> Martina.<br />

© S.drouILLaT<br />

qui sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> bons amis. Je gar<strong>de</strong> aussi <strong>de</strong> très beaux souvenirs<br />

<strong>de</strong> mes victoires, notamment celles à Chamonix et à Serre Chevalier.<br />

En revanche, j’avoue que j’aurais dû arrêter <strong>de</strong>ux ans plut tôt. Je n’avais<br />

plus <strong>de</strong> motivation. C’était <strong>de</strong>venu une routine et à un moment j’ai<br />

commencé à me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que je faisais là, en isolement, alors<br />

que <strong>de</strong>hors il faisait si beau, <strong>de</strong>s conditions parfaites pour la falaise.<br />

Car au fond je suis plutôt falaisiste que compétitrice !<br />

Quelles sont les personnes qui t’ont<br />

inspirées ou qui ont joué un rôle<br />

majeur dans ta progression ?<br />

Je me souviens que j’avais le poster<br />

d’Isabelle Patissier dans ma chambre.<br />

Mais je ne peux pas dire que c’était<br />

mon idole, je ne connaissais pas<br />

gran<strong>de</strong> chose d’elle. En fait, la première personne qui a joué un rôle<br />

majeur c’est bien évi<strong>de</strong>mment mon père. Puis, à partir <strong>de</strong> 1996,<br />

Tomo Cesen a pris le relais. Je me suis entrainée tout le temps sur<br />

son pan pendant mes étu<strong>de</strong>s à Ljubljana. Il a ouvert <strong>de</strong>s voies sur le<br />

mur pour moi, m’a emmenée en falaise et il m’a appris beaucoup <strong>de</strong><br />

choses sur l’aspect mental <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong> et <strong>de</strong> la compétition. C’est<br />

également Tomo qui m’a trouvé <strong>de</strong>s sponsors. Comme cela je pouvais<br />

me concentrer sur la grimpe et mes étu<strong>de</strong>s.<br />

As-tu d’autres passions ?<br />

Oui ! J’adore faire du yoga le matin, quand tout le mon<strong>de</strong> dort encore.<br />

Cela fait sept ans maintenant que je pratique le Kundalini Yoga. Je suis<br />

d’ailleurs professeur du niveau 1, mais pour le moment je n’enseigne<br />

pas. Mon autre passion c’est le parachutisme même si j’ai dû mettre<br />

cette pratique entre parenthèse pour le moment car j’ai eu un petit<br />

garçon. J’ai commencé en rentrant d’un séjour au Yosemite où j’ai<br />

vu mon ami sauter en BASE jump<br />

“ J’adore simplement grimper,<br />

découvrir <strong>de</strong> nouveaux endroits,<br />

<strong>de</strong> nouvelles lignes, <strong>de</strong> nouveaux<br />

challenges. ”<br />

d’El Capitan… Cela m’a vraiment<br />

donné envie et je me suis dit que<br />

je voudrais pouvoir sauter un<br />

jour <strong>de</strong> cette immense paroi <strong>de</strong><br />

granite.<br />

En Slovénie il y a vraiment une<br />

tres bonne ambiance dans le<br />

mon<strong>de</strong> du parachutisme. J’ai passé tous mes week-ends ensoleillés<br />

dans les drop zones. Nous sommes partis <strong>de</strong>ux fois en Flori<strong>de</strong> juste<br />

pour sauter et faire <strong>de</strong> la soufflerie. J’étais si absorbée que je ne pensais<br />

même pas à l’escala<strong>de</strong>, ce qui est rare pour moi. J’adore la sensation<br />

<strong>de</strong> la chute libre !


26 esCAlADe renconTre<br />

Escape #43<br />

Cela fait 24 ans que tu grimpes. Ta passion et ta motivation sont<br />

sans limites. Quel est ton moteur ?<br />

J’adore simplement grimper, découvrir <strong>de</strong> nouveaux endroits, <strong>de</strong><br />

nouvelles lignes, <strong>de</strong> nouveaux challenges. L’escala<strong>de</strong> est un super<br />

sport, tu peux toujours progresser et apprendre <strong>de</strong> nouvelles choses.<br />

En ce moment c’est le granite qui me motive le plus !<br />

Parle-nous un peu <strong>de</strong> ton été et <strong>de</strong> tes projets en montagne...<br />

Ce printemps j’ai attendu avec hâte que la neige fon<strong>de</strong> et que le granite<br />

sèche pour mettre mes mains dans les belles fissures du massif du<br />

Mont-Blanc. Cela faisait presque <strong>de</strong>ux ans ! Le granite orangé du<br />

Grand Capucin et <strong>de</strong> l’Aiguille du midi est magnifique, c’est à chaque<br />

fois une invitation à l’escala<strong>de</strong>. Je ne me suis pas mise sur <strong>de</strong> gros<br />

projets, cela <strong>de</strong>vient compliqué <strong>de</strong> partir pour <strong>de</strong>ux jours. Du coup<br />

nous avons plutôt fait <strong>de</strong>s voies qui « déroulent » (plus au moins,<br />

en granite tu ne sais jamais à quoi t’attendre… il y a <strong>de</strong>s 7a où tu ne<br />

comprends rien !).<br />

En face Sud <strong>de</strong> l'Aiguille du Midi je me suis attelée à "Ma Dalton".<br />

C'est le fameux toit tout en verrous <strong>de</strong> mains et <strong>de</strong> pieds. Cotée juste<br />

7b+, elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'effort d'un bon 8a à mon avis. J’ai dû monter<br />

trois fois là-haut avant <strong>de</strong> l’enchaîner. Ce qui était super c’était d'être<br />

<strong>de</strong>ux filles à l’avoir fait ! Sylvie Drouillat l’avait enchaîné lors <strong>de</strong> notre<br />

<strong>de</strong>uxième visite. Moi, j’ai dû mieux caler les verrous et ça a marché la<br />

fois d’après. Quand Sylvie a enchainé, les gens qui rentraient <strong>de</strong> leur<br />

course et remontaient à l’Aiguille l’ont félicité et applaudit d’en bas !<br />

C’était un tres beau spectacle !<br />

De quoi rêves-tu ?<br />

Je dors trop bien pour rêver. Je suis très heureuse avec ma vie, c’est<br />

le rêve qui est <strong>de</strong>venu la réalité…<br />

©M. SuSTar<br />

Carte<br />

d’i<strong>de</strong>ntité<br />

• Age : 35 ans<br />

• Née à : Jesenice, Slovénie<br />

• Vit aux Houches<br />

• Etu<strong>de</strong>s : équivalent <strong>de</strong> Master II STAPS<br />

• Employée par l’armée Slovène comme<br />

athlète <strong>de</strong> haut niveau<br />

• Blog : http://www.martinacufar.com<br />

PAlMArèS :<br />

• Championne du mon<strong>de</strong> à Winterthur en<br />

2001<br />

• Vainqueur <strong>de</strong> trois coupes du mon<strong>de</strong> (Chamonix, Kranj et Ekaterinburg)<br />

et <strong>de</strong> six masters internationaux<br />

• 9 fois championne <strong>de</strong> Slovénie<br />

• Voie la plus dure réalisée après travail : Vizija 8c<br />

• Voie la plus dure réalisée à vue : plusieurs 8a+<br />

• Big Wall :<br />

« Gol<strong>de</strong>ngate » et « el nino » sur el Capitan, en libre hormis un passage.<br />

le « Nose », en artif et en 18h sur El Capitan.<br />

« logical progression », 7c+, sur El Gigante, Mexique.<br />

la première féminine <strong>de</strong> « Hotel Supramonte » 8b en Sardaigne.<br />

• Martina remercie ses partenaires Petzl, Beal, Fiveten, Prana, Mountain<br />

Equipement et lapis.<br />

coLLEcTIon MarTIna cufar


TEVA.COM<br />

CHAIR 5<br />

PLUS LÉGÈRE QU’ON NE LE CROIT !<br />

En plus d’être un vrai poids plume dans sa catégorie (521g), la CHAIR 5 <strong>de</strong> TEVA a l’avantage<br />

d’être hyper compacte dans un sac <strong>de</strong> voyage. Autres atouts majeurs, cette winterboots est<br />

dotée d’un chausson thermique amovible <strong>de</strong> 250g <strong>de</strong> fibres 3M Thinsulate maintenant le pied au<br />

chaud et d’une semelle White Spi<strong>de</strong>r Rubber<br />

antidérapante sur la neige.


28 esCAPe STory<br />

Test <strong>de</strong> ski à Snowbird. Centre <strong>de</strong> test rêvé :<br />

la poudreuse d'Utah.<br />

Escape #43<br />

Black diamoNd,<br />

le diamaNt outdoor<br />

nOus sOMMes Allés en uTAH,<br />

à lA renCOnTre De PeTer MeTCAlF,<br />

BOss De BlACk DiAMOnD. il nOus<br />

A OuverT les POrTes De sOn usine.<br />

A sAlT lAke CiTy, On COnjugue jOB<br />

AveC Fun OuTDOOr. sAns DOuTe<br />

l’une Des reCeTTes Des PrODuiTs BD :<br />

lA COnnexiOn DireCTe AveC lA<br />

MOnTAgne. Texte et photos : Franck Oddoux


29 esCAPe STory<br />

L'atelier Black Diamond.<br />

Les machines à comman<strong>de</strong>s<br />

numériques sont reines.<br />

Escape #43<br />

Le mur d'escala<strong>de</strong> Black Diamond…<br />

Salt Lake City south, ren<strong>de</strong>z-vous chez Black Diamond.<br />

A la charnière d’une ville articulée par les highways.<br />

Au nord, les quartiers d’affaires et surtout le temple<br />

Mormon, l’une <strong>de</strong>s plus riches églises au mon<strong>de</strong>. Au<br />

sud, les germes <strong>de</strong> cette Amérique qui vit parfois dans<br />

les mobile homes, vérolée par les trafics <strong>de</strong>s gangs. Entre les<br />

<strong>de</strong>ux, quelques bâtiments <strong>de</strong> plain-pied, dans un style qui évoque<br />

presque un petit village européen. Bienvenue au siège <strong>de</strong> BD,<br />

société introduite en bourse mais qui reste les pieds ancrés dans ce<br />

coin d’Utah, à quelques minutes <strong>de</strong>s fameuses Wasatch Mountains.<br />

Headquaters Black<br />

Diamond, un petit<br />

air d'Europe dans<br />

l'architecture…<br />

Premier moule pour la<br />

création d'un mousqueton.<br />

Les actionnaires, les gars en costard trois pièces, c’est pas trop le genre<br />

<strong>de</strong> la maison. Le ton est donné par Peter Metcalf, le boss. Autour d’une<br />

pinte <strong>de</strong> bière produite par les multiples micro brasseries <strong>de</strong> la ville,<br />

il préfère raconter <strong>de</strong>s aventures (il utilise le terme d’expériences)<br />

verticales plutôt que d’essayer d’intégrer les classements du magazine<br />

Fortune… Pour autant, cet ancien <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> Chouinard (le<br />

patron gourou <strong>de</strong> Patagonia) a du nez pour le business. Au printemps<br />

<strong>de</strong>rnier, il s’est offert la société suédoise POC et il lance sa propre ligne<br />

<strong>de</strong> textile prévue pour l’été 2013. Peter Metcalf est un homme discret<br />

mais curieux, à l’écoute d’un milieu montagne qu’il connaît bien pour<br />

avoir taquiné maintes parois dressées dans le mon<strong>de</strong>.


30 esCAPe STory<br />

Escape #43<br />

Les mousquetons à la sortie <strong>de</strong> la presse.<br />

Les crampons fabriqués<br />

à la chaîne et… à plat !<br />

Le metteur au point <strong>de</strong>s<br />

skis Black Diamond dans<br />

le bowl <strong>de</strong> Snowbird.<br />

Au cœur <strong>de</strong> l’outdoor uS<br />

Pendant le repas, il pose mille questions sur la pratique du ski free<br />

rando en France et l’évolution du matériel light boosté par le skialpinisme.<br />

Le succès ne peut que passer par une compréhension du<br />

milieu, une connexion, une passion. Les locaux BD possè<strong>de</strong>nt<br />

d’ailleurs l’un <strong>de</strong>s plus beaux murs d’escala<strong>de</strong> <strong>de</strong> Salt Lake City : job<br />

and fun. On passe donc directement <strong>de</strong> la DAO pour créer le <strong>de</strong>rnier<br />

mousqueton innovant au mur résiné. SnowBird et Alta ne sont pas<br />

loin non plus, un terrain <strong>de</strong> jeu idéal pour mettre au point les skis.<br />

Nous avons juste eu le temps <strong>de</strong> tracer dans la neige <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> saison.<br />

Le metteur au point <strong>de</strong>s skis, Thomas Laasko a pris ensuite la route<br />

La gamme 2013 <strong>de</strong>s skis<br />

Black Diamond.<br />

pour surfer en Californie. L’outdoor à l’américaine n’est pas un mythe.<br />

Retour à l’usine, Salt Lake City. La R&D et une partie <strong>de</strong> la production<br />

sont réunies. Il suffit <strong>de</strong> pousser la porte pour passer <strong>de</strong> l’ambiance<br />

bureaux open space à l’atelier avec forges, presses géantes, o<strong>de</strong>ur<br />

d’huile hydraulique, palettes d’alliage spéciaux pour les pannes <strong>de</strong><br />

piolets et autres mousquetons. Peter Metcalf veille sur ce petit mon<strong>de</strong>,<br />

un œil sur les produits, un autre sur les banques. La montagne<br />

l’inspire et le ressource toujours, il habite d’ailleurs à Park City, une<br />

bonne excuse pour s’adonner au ski et au trail running. La vérité est<br />

dans le pré.


Groupe Militaire<br />

<strong>de</strong> Haute Montagne<br />

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DATE LIMITE DE RÉCEPTION DES DOSSIERS : 15 OCTOBRE 2012


10 The North<br />

ULTRA TRAIL<br />

ème<br />

Pour la troisième année consécutive, la<br />

météo est venue rappeler que l'ultra trail n'est<br />

jamais une bala<strong>de</strong> <strong>de</strong> santé. Au menu : pluie<br />

continuelle et neige en altitu<strong>de</strong>. Une fois <strong>de</strong><br />

plus : dantesque.


Mont Blanc<br />

Face L’UTMB en trombe (d’eau)<br />

Texte et photos : Franck Oddoux


34 |ULTRA TRAIL MonT BLanc| Escape #43<br />

Parcours <strong>de</strong> la TDS (Traces<br />

<strong>de</strong>s Ducs <strong>de</strong> Savoie) : lac sous<br />

le col du Petit Saint Bernard,<br />

côté italien. Malgré le rythme<br />

d'enfer, Dawa Sherpa colle au<br />

peloton, en embusca<strong>de</strong>…<br />

Avec les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières éditions, on pensait que l’on<br />

en avait fini avec la tristesse du ciel, la neige en plein<br />

mois d’août qui vient gripper une organisation pourtant<br />

bien huilée. On s’était bien trompés… Le réchauffement <strong>de</strong><br />

la planète n’étant plus ce qu’il était, pour la troisième fois, les<br />

nerfs et surtout les organismes <strong>de</strong>s trailers ont été mis à ru<strong>de</strong><br />

épreuve. N’en déplaise à certains grognons <strong>de</strong> la semelle <strong>de</strong><br />

running, le trail est une activité outdoor qui doit jouer, voire<br />

se plier aux exigences <strong>de</strong> la météo et <strong>de</strong> la montagne. Comme<br />

l’a fort justement souligné Catherine Poletti, organisatrice <strong>de</strong><br />

l’UTMB, il peut neiger <strong>de</strong> façon occasionnelle tous les mois<br />

d’été à Chamonix. Il y a <strong>de</strong>ux ans, suite au déluge enregistré, la<br />

décision d’allonger la liste du matériel obligatoire <strong>de</strong> protection<br />

pour chaque trailer avait fait grincer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts. Aujourd’hui,<br />

tout le mon<strong>de</strong> s’en félicite. Côté organisation, on a appris à<br />

UTMB<br />

en trombe (d’eau)<br />

mieux expliquer les changements <strong>de</strong> programmes dans les<br />

courses et à gérer <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> crise comme la modification<br />

totale du parcours du prestigieux UTMB. Le tout, quasi au<br />

débotté ! Des 166 kilomètres traversant la France, l’Italie et la<br />

Suisse par <strong>de</strong>s cols à plus <strong>de</strong> 2000 mètres, le staf <strong>de</strong> course est<br />

passé à un 100 km uniquement sur les sentiers tricolores et <strong>de</strong><br />

nuit. Impossible <strong>de</strong> faire autrement, la neige du côté du Grand<br />

Col Ferret était trop présente. Impensable dans ces conditions<br />

<strong>de</strong> lancer plus <strong>de</strong> 2000 concurrents dans la nature, en baskets<br />

et short lycra…<br />

tofol, frAnçoiS, lizzy et dAwA à lA mAnœuvre<br />

On a donc eu droit à <strong>de</strong>s épreuves riches en rebondissements, avec <strong>de</strong>s vainqueurs parfois<br />

connus ou complètement surprises : tout a été très ouvert, il fallait être rustique, rapi<strong>de</strong> et<br />

doté d’un mental d’acier pour rester étanche. Sébastien Chaigneau, victime il y a quelques<br />

semaines d’une méchante chute sur le genou, prend le départ. Dans les premiers mètres, il<br />

se fait bousculer et se retrouve à terre, l’autre genou abîmé. Devant, sur un parcours qui<br />

privilégie la vitesse plutôt que les qualités alpines, les coureurs impriment un rythme d’enfer,<br />

notamment le jeune François d’Haene, team Salomon. Sous le déluge nocturne, il prend la<br />

tête dans la montée <strong>de</strong>s Contamines, sans jamais lâcher prise. Le suédois Jonas Budd vice<br />

champion du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 100 km sur route termine <strong>de</strong>uxième à 30 minutes <strong>de</strong>rrière. Lizzy<br />

Trailers au départ <strong>de</strong> la TDS, qui cette<br />

année, a presque occulté l'UTMB "réduit"<br />

au format <strong>de</strong> 100 km.


CCC, montée au refuge Bonatti. Les<br />

organismes commencent à souffrir.<br />

100 mètres plus haut, les bourrasques <strong>de</strong><br />

neige atten<strong>de</strong>nt les troupes…<br />

La meute au départ <strong>de</strong> l'UTMB à<br />

Chamonix, l'épreuve reine. Parcours<br />

raccourci à cause <strong>de</strong>s conditions météo<br />

exécrables : 100 km au lieu <strong>de</strong> 166.<br />

Jour <strong>de</strong> gloire pour le nouveau poulain du team Salomon qui<br />

atomise littéralement les chronos <strong>de</strong> la CCC. L'espagnol Tofol<br />

Castagner, nouveau roi <strong>de</strong> Chamonix. Et pendant ce temps, que<br />

fait Killian Jornet, absent <strong>de</strong> cette édition ?


36 |ULTRA TRAIL MonT BLanc| Escape #43<br />

UTMB<br />

en trombe (d’eau)<br />

Hawker, définitivement intouchable chez les filles, gagne pour la<br />

cinquième fois l’épreuve, en terminant 16ème au scratch. Certains<br />

mâles en ont mangé leur dossard… Sur la CCC, dans <strong>de</strong>s conditions<br />

météo extrêmes, l’espagnol Tofol Castagner <strong>de</strong> Majorque a<br />

pulvérisé toutes les barrières horaires : il boucle les 100 kilomètres<br />

en moins <strong>de</strong> neuf heures ! Des jambes d’acier, un cœur en titane, un<br />

mental inoxydable… les qualificatifs manquent. Le team Salomon<br />

possè<strong>de</strong> définitivement <strong>de</strong>s perles, une réserve <strong>de</strong> talents à l’état brut.<br />

Il suffit <strong>de</strong> voir Tofol avaler la montée du refuge Bonati pour s’en<br />

convaincre. L’autre gran<strong>de</strong> star <strong>de</strong> Chamonix aura été Dawa Sherpa<br />

dont le capital sympathie (il se pliera pendant 6 heures aux dédicaces<br />

et aux questions <strong>de</strong> son public) et le potentiel athlétique n’ont pas pris<br />

une ri<strong>de</strong>. Neuf ans après son succès sur l’UTMB, l’homme en vert<br />

décroche sans faillir la TDS. La météo difficile, ça le connaît, c’est<br />

sans doute une partie <strong>de</strong> ses gènes.<br />

La neige en plein mois<br />

d'août. Dure loi <strong>de</strong>s sports<br />

outdoor : la météo a toujours<br />

le <strong>de</strong>rnier mot.<br />

Dawa Sherpa, à quelques mètres <strong>de</strong> la<br />

victoire sur la TDS. Neuf ans après son<br />

podium sur l'UTMB, il renoue avec la<br />

victoire. Un parcours d'exception.


© Yosuke KASHIWAKURA<br />

ésope création chamonix esope@esope.eu<br />

www.ultratrailmb.com<br />

Merci à tous !<br />

coureurs, bénévoles, partenaires, habitants locaux...<br />

ren<strong>de</strong>z-vous l'année prochaine !<br />

Revivez les moments forts sur www.ultratrail.tv et à travers les livres édités cette année.


38 BAse JUMPInG<br />

fred fugen<br />

Escape #43<br />

L'INsTANT sUspeNdU...<br />

le BAse jump est une activité en plein boom. en dix ans le nombre <strong>de</strong> pratiquants<br />

a augmenté <strong>de</strong> façon exponentielle. le matériel a énormément évolué en<br />

quelques années alors qu’en parallèle la connaissance et les techniques se<br />

sont bien étoffées. le BAse jump est présent partout, films outdoor, publicités<br />

et bien entendu quantités <strong>de</strong> vidéos postées sur le net par les passionnés.<br />

Mais que se passe-t-il dans la tête <strong>de</strong> ces experts du vi<strong>de</strong> ? Que se joue-til<br />

intérieurement alors que tout chez l’être humain s’oppose à se « jeter »<br />

dans le vi<strong>de</strong> ? Comment gèrent-ils ces quelques secon<strong>de</strong>s où tout va<br />

basculer ? Témoignages <strong>de</strong> quelques a<strong>de</strong>ptes aux profils bien différents.<br />

Texte : Liv Sansoz<br />

champion du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2004 à 2009 en freefly<br />

avec vincent reffet. fred a débuté le BASe jump<br />

en 2000. Aujourd’hui il comptabilise environ<br />

700 sauts <strong>de</strong> BASe dont 200 en wingsuit.<br />

« Pour moi cela dépend vraiment du type <strong>de</strong> saut que<br />

l’on va faire. Si c’est un saut connu entre copains c’est plutôt la détente<br />

totale. Sur certains sauts que je connais très bien cela ne me fait plus<br />

grand chose. A partir du moment où j’ai vérifié mon équipement je<br />

ne me fais pas <strong>de</strong> souci par rapport au saut. Il n’y a pas <strong>de</strong> pression<br />

particulière, ce n’est que <strong>de</strong> la joie.<br />

Par contre, quand je fais du Freefly BASE avec Vincent, là j’ai une<br />

très grosse pression. Pour moi, la pression que l’on a quand on fait<br />

ces sauts c’est un peu la pression qu’a un débutant. Tu sais que tu as<br />

le niveau pour le faire mais tu sais aussi qu’il ne faut pas « foirer» car<br />

la marge d'erreur est faible. Et quand tu sais que tu n’as pas droit à<br />

l’erreur c’est un peu plus la « guerre ». Avant <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s sauts très<br />

techniques en BASE, on répète bien le saut pour avoir la routine calée<br />

dans la tête. Donc grosse concentration et répétition mentale <strong>de</strong> la<br />

séquence, comme en compétition en chute libre. L’adrénaline, tu en<br />

as à tous les sauts parce qu’au final tu te « jettes » <strong>de</strong> la falaise et cela,<br />

c’est contre instinctif. Mais dans les sauts techniques où je dois être<br />

super concentré c’est plutôt une grosse pression que je ressens. Des<br />

fois cela m’arrive <strong>de</strong> reculer ce moment où la pression monte et <strong>de</strong><br />

me raccrocher à ces <strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s. Et puis à un moment il faut<br />

y aller, tu vois que tu ne peux pas être plus prêt que ce que tu ne l’es<br />

déjà. Au moment <strong>de</strong> donner le départ, il y a une sensation <strong>de</strong> « il faut<br />

y aller» avec un pourcentage <strong>de</strong> je ne sais pas quoi, une petite partie<br />

d'inconnu car tu ne peux predir l'avernir. Et juste avant <strong>de</strong> partir, juste<br />

avant que les pieds ne quittent le caillou, il y a un petit pic <strong>de</strong> grosse<br />

pression. Même si nous sommes parfaitement calmes et concentrés.<br />

Et au moment où tu fais l’impulsion, c’est une accélération <strong>de</strong> pensées<br />

dans ta tête. Après, il y a tout qui se calme et qui se détend. Une fois<br />

que tu es dans le saut tu es parti.<br />

Les <strong>de</strong>rnières choses auxquelles je pense avant <strong>de</strong> sauter c’est le début<br />

du saut. Le saut entier, Vincent et moi on l’a déjà répété plein <strong>de</strong> fois<br />

au sol donc on le connait. Mais visualiser le début du saut est super<br />

important. Si le saut commence bien, le reste suit, il se déroulera bien.<br />

gérAldine fASnAcht<br />

trois fois vainqueur <strong>de</strong> l’extrême <strong>de</strong> verbier en<br />

Snowboard, géraldine a commencé le BASe<br />

jump en 2001 et possè<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1000 sauts à<br />

son actif dont 600 en wingsuit.<br />

« Avant <strong>de</strong> me concentrer sur mon saut j’ai toujours ce rituel où je<br />

déplie mon extracteur, je le gonfle et je le replie. Cela fait sourire<br />

les autres mais lorsque j’étais à Baffin, mon extracteur avait pris<br />

l’humidité et avait gelé. Depuis j’ouvre systématiquement mon<br />

extracteur pour le vérifier. Je fais également <strong>de</strong>ux ou trois poignées<br />

témoin. Dans les 30 <strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s je suis concentrée sur la<br />

ligne que je vais faire. Je ferme les yeux, je visualise mon saut, mon<br />

départ, comme en snowboard. Je fais <strong>de</strong>s petits mouvements, comme<br />

<strong>de</strong>s montées sur mes pointes pour sentir sous mes pieds. Je revis les<br />

sensations dans le corps <strong>de</strong> ce que cela va me faire avant le départ. Il<br />

y a <strong>de</strong> l’attention et <strong>de</strong> la concentration mélangées. Attention d’avoir<br />

le pied sûr au départ. Concentration pour faire le geste parfait et


39 BAse JUMPInG<br />

© B.HoLuBEck<br />

Escape #43<br />

pour pouvoir me faire plaisir. Je me refais mentalement les pas que je<br />

vais faire avant la poussée. J’imagine tout cela très précisément pour<br />

vraiment être sûre <strong>de</strong> faire le top départ. Dans les toutes <strong>de</strong>rnières<br />

secon<strong>de</strong>s avant <strong>de</strong> partir je vais sentir la petite tendance du vent sur le<br />

visage. J’attends que le petit brin <strong>de</strong> vent tombe, je suis bien et je pars.<br />

Ce petit filet d’air qui tombe c’est cela qui<br />

me donne le « go ». J’ai la sensation, avant<br />

le départ, du moment suspendu avant <strong>de</strong><br />

prendre appui. Tout <strong>de</strong> suite après la poussée<br />

je pense à ma ligne <strong>de</strong> vol. »<br />

Andy weSt<br />

Andy west a commencé à sauter en 1989. Avec<br />

23 ans <strong>de</strong> pratique <strong>de</strong>rrière lui, il a fait du BASe<br />

jump sa vie. il possè<strong>de</strong> aujourd’hui plus <strong>de</strong> 2000<br />

sauts dont 1100 en wingsuit.<br />

« Je pense toujours à mon saut précé<strong>de</strong>nt et à sa réussite. C’est ma<br />

référence pour savoir ce que dois faire pour réussir le saut à venir.<br />

Avant, je faisais beaucoup plus <strong>de</strong> visualisation alors que maintenant<br />

je pense juste à la façon dont le <strong>de</strong>rnier saut s’est bien passé. Pour moi,<br />

un exit est un exit et je me comporte toujours <strong>de</strong> la même façon dans<br />

les <strong>de</strong>rniers instants. Je dois ressentir ce moment précis où je me sens<br />

prêt. Souvent, je vais être là, à l’exit, parfaitement prêt, mais je ne me<br />

précipite pas. J’aime attendre <strong>de</strong> me sentir calme intérieurement.<br />

J’attends jusqu'à ce que je sente cet état particulier, que je qualifierai<br />

<strong>de</strong> « reset ». Et au moment où je ressens cet sorte <strong>de</strong> reset, <strong>de</strong> remise<br />

à zéro, je suis prêt dans ma tête et je m’élance.<br />

Ce que l’on ressent juste avant <strong>de</strong> sauter est en définitive assez difficile<br />

“ au moment où tu fais<br />

l’impulsion, c’est une<br />

accélération <strong>de</strong> pensées<br />

dans ta tête.”<br />

L'Eiger... une face mythique pour les alpinistes, un terrain<br />

<strong>de</strong> jeu pour les BASE jumpers. Ici, Andy West en plein vol.<br />

à expliquer. Il y a beaucoup <strong>de</strong> choses qui se précipitent dans nos têtes<br />

dans ce court espace temps. J’imagine cela un peu comme un bouton<br />

« boom ». A chaque fois que tu es à un exit, tu vas à l’encontre <strong>de</strong> ton<br />

instinct d’humain qui te dit avec toute sa force <strong>de</strong> ne pas être là, <strong>de</strong><br />

ne pas y aller. Beaucoup <strong>de</strong> choses se jouent à cet instant précis. En<br />

fait tu es en proie avec ces <strong>de</strong>ux forces qui<br />

s’opposent : d’un côté ton instinct qui te<br />

dit non et <strong>de</strong> l’autre, vu que tu es là, que<br />

tu as décidé <strong>de</strong> sauter, peu importe cet<br />

instinct, tu vas sauter (à partir du moment<br />

où toutes les conditions sont réunies). Les<br />

quelques secon<strong>de</strong>s avant <strong>de</strong> sauter sont<br />

pleines d’émotions et d’excitation que tu ne trouves dans aucune<br />

autre situation. Tu joues avec ces émotions et cette excitation. Et<br />

personnellement, je retar<strong>de</strong> un peu mon départ pour profiter <strong>de</strong> cet<br />

état psychique si particulier. J’ai beaucoup plus d’émotions lorsque<br />

je me trouve à un exit, au bord du vi<strong>de</strong>, qu’en vol. La secon<strong>de</strong> avant<br />

<strong>de</strong> sauter est meilleure que la secon<strong>de</strong> où tu pars. Une fois que j’ai<br />

poussé, que je suis parti, tout retombe. »<br />

vincent <strong>de</strong>ScolS<br />

vincent est un touche à tout <strong>de</strong>s sports outdoor.<br />

il a commencé le BASe jump en 2008 et affiche<br />

à son compteur 600 sauts dont 450 en wingsuit.<br />

« Pour moi, tout va dépendre <strong>de</strong> la technicité du<br />

saut à venir. Il n’y a pas <strong>de</strong> sauts faciles, mais certains sauts sont bien<br />

connus et ont un niveau <strong>de</strong> technicité assez faible. Dans ce cas là, je<br />

me trouve dans un niveau <strong>de</strong> relaxation acceptable. En revanche c’est


40 BAse JUMPInG<br />

Escape #43<br />

Concentration, visualisation et gestion <strong>de</strong> la tension pour<br />

Mathieu Leroux et Jean-Philippe Gady juste avant l'ouverture du<br />

saut à l'Aiguille du midi. En bas : Géraldine Fasnacht.<br />

complètement différent sur un saut nouveau ou un saut qui est très<br />

exigeant en terme <strong>de</strong> technicité. Je dirais qu’avant les 10 <strong>de</strong>rnières<br />

secon<strong>de</strong>s il y a toujours la possibilité <strong>de</strong> se rétracter. Il y a du stress<br />

mais on peut renoncer. Dans ce laps <strong>de</strong> temps qui précè<strong>de</strong> les 10<br />

<strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s je fais une <strong>de</strong>rnière poignée témoin, un travail <strong>de</strong><br />

visualisation <strong>de</strong> l’envol, <strong>de</strong> la position et <strong>de</strong> l’ouverture du parachute.<br />

Je sais que je peux renoncer si quelque chose ne va pas.<br />

Dans les 10 <strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s il n’y a plus <strong>de</strong> renonciation possible.<br />

J’ai pris ma décision <strong>de</strong> sauter. Je ressens une poussée d’adrénaline.<br />

Cette poussée d’adrénaline c’est toujours avant le saut, pas pendant<br />

le vol. Je fais juste une visualisation <strong>de</strong> ma poussée, <strong>de</strong> mes appuis,<br />

je vais me lancer. Dans ces <strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s je suis complètement<br />

imperméable à l’environnement, au contexte. Au moment <strong>de</strong> la<br />

poussée il n’y a plus <strong>de</strong> stress du tout mais plus que <strong>de</strong> la concentration<br />

pure. Pas vraiment <strong>de</strong> gros rush d’adrénaline. Une fois que tu as<br />

poussé tu n’as plus peur. C’est libérateur.<br />

Pour moi les 10 secon<strong>de</strong>s qui précè<strong>de</strong>nt sont les plus intenses dans<br />

un saut : il y a la peur, la concentration et le rush d’adrénaline. »<br />

© M. GaLVES<br />

© TVMounTaIn / LInEProd.cH<br />

“ Pour moi les 10<br />

secon<strong>de</strong>s qui précè<strong>de</strong>nt<br />

sont les plus intenses<br />

dans un saut : il y a la<br />

peur, la concentration et<br />

le rush d’adrénaline.”<br />

Instant <strong>de</strong> bascule pour Vincent Descols où la peur et le<br />

rush d'adrénaline s'effacent pour laisser place à une gran<strong>de</strong><br />

concentration.<br />

pendant le saut,<br />

sensatIons par liv sansoz<br />

« Une fois que l’on a poussé, tout bascule. l’espèce <strong>de</strong> tension ou<br />

<strong>de</strong> stress et l’excitation retombent. Il y a cet instant fascinant où<br />

l’on tombe littéralement. une, <strong>de</strong>ux secon<strong>de</strong>s, où le temps et l’action<br />

sont suspendus. le regard est plutôt sur la paroi, le visuel défile<br />

vite. Et puis, enfin, on prend appui et l’on sent que l’on avance.<br />

l’instant précis <strong>de</strong> cet appui sur l’air est sensationnel et puissant.<br />

les gestes se mettent en place automatiquement, à la recherche <strong>de</strong><br />

la meilleure position. l’état intérieur est à une gran<strong>de</strong> concentration,<br />

une hyper vigilance <strong>de</strong> tout ce qui nous entoure et <strong>de</strong> nous-même.<br />

Et il y a comme une sorte d ‘hyper lucidité présente. Alors que tout<br />

se passe très rapi<strong>de</strong>ment, on a l’impression <strong>de</strong> vivre les choses au<br />

ralentit avec une gran<strong>de</strong> intensité. le bruit du corps sur l’air, l’air<br />

sur le visage et les mains existent, mais dans une sorte <strong>de</strong> présenceabsence.<br />

le visuel change ; le terrain se rapproche. a un moment on<br />

le sent, c’est la qu’il faut ouvrir. Chacun a un « baromètre » intérieur<br />

différent et l’important c’est <strong>de</strong> l’écouter. au final, le sourire sur nos<br />

visages en dit bien plus long que les mots… »<br />

© M. GaLVES


Nick Bullock, Kyashar (6769m),<br />

Hinku Valley, Nepal Himalaya.<br />

mountain-equipment.co.uk<br />

contact@scalataconcept.fr<br />

Kalanka Jacket<br />

Le <strong>de</strong>rnier cri en la matière<br />

Une veste <strong>de</strong>s hauts sommets conçue pour<br />

être utilisée sur les voies les plus dures et<br />

dans les conditions les plus extrêmes.


42 BOnnes feUILLeS<br />

Escape #43


43 BOnnes feUILLeS<br />

Tout a commencé par une<br />

question toute bête à laquelle<br />

personne ne pouvait répondre.<br />

Cette énigme en six mots allait<br />

me conduire à la photo d’un<br />

homme très rapi<strong>de</strong> vêtu d’une jupe très<br />

courte, puis à un mystère qui ne <strong>de</strong>vait<br />

cesser <strong>de</strong> s’épaissir. Bientôt, j’allais me<br />

trouver face à un meurtre, à une guérilla<br />

<strong>de</strong>s narcotrafiquants et à un manchot coiffé<br />

d’un pot <strong>de</strong> fromage frais. J’allais tomber sur<br />

une gar<strong>de</strong> forestière – une blon<strong>de</strong> superbe<br />

– qui avait trouvé sa voie en galopant nue<br />

dans les bois <strong>de</strong> l’Idaho, sur une surfeuse à<br />

couettes courant vers sa propre mort dans<br />

le désert. Un jeune coureur <strong>de</strong> talent allait<br />

perdre la vie et <strong>de</strong>ux autres <strong>de</strong>vaient s’en<br />

tirer <strong>de</strong> justesse.<br />

Plus tard, je croiserais Batman aux pieds nus,<br />

le Naturiste, <strong>de</strong>s Bochimans du Kalahari, un<br />

amputé <strong>de</strong>s ongles, <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> l’ultrafond<br />

et <strong>de</strong>s orgies, l’homme sauvage <strong>de</strong>s Blue<br />

Ridge Mountains et, au bout du compte,<br />

Escape #43<br />

BORN TO RUN<br />

« Les meilleurs coureurs ne laissent pas <strong>de</strong> trace »<br />

C’est l’évènement <strong>de</strong> la rentrée en matière <strong>de</strong> trail : l’édition française du best seller<br />

« Born to run, est enfin disponible. Ça se passe chez guérin*. vendue à plus d’un<br />

million d’exemplaires, l’histoire écrite par Chris Mc Dougall raconte la tribu mexicaine<br />

<strong>de</strong>s Tarahumaras. ses membres sont capables <strong>de</strong> courir pendant <strong>de</strong>s jours, pieds<br />

nus, avec une alimentation proche <strong>de</strong> l’ascétisme… Avec humour, Mc Dougall pose la<br />

question du minimalisme élevé au rang <strong>de</strong> règle par la tribu indienne : « les meilleurs<br />

coureurs ne laissent pas <strong>de</strong> trace ». Alors que les trailers martèlent le sol malgré la<br />

religion <strong>de</strong> l’amorti prêché par les équipementiers, les blessures sont toujours aussi<br />

nombreuses. Born to run relance avec acuité le débat sur notre corps, la façon <strong>de</strong><br />

courir, notre équipement en lien direct avec le minimalisme redécouvert récemment<br />

(opportunément ?) par les marques... escape publie en exclusivité <strong>de</strong>s extraits du chapitre 2.<br />

Illustrations : Tony Manent<br />

la tribu ancestrale <strong>de</strong>s Tarahumaras et leur<br />

insaisissable disciple, Caballo blanco.<br />

Je finirais par trouver ma réponse après<br />

avoir été mêlé à la plus gran<strong>de</strong> course que<br />

le mon<strong>de</strong> ait connue, l’Ultimate Fighting <strong>de</strong><br />

la course à pied, qui mettrait les meilleurs<br />

spécialistes actuels <strong>de</strong> l’ultrafond aux prises<br />

avec les meilleurs coureurs <strong>de</strong> grand fond <strong>de</strong><br />

tous les temps sur 80 kilomètres <strong>de</strong> sentiers<br />

improbables que seuls les Tarahumaras<br />

avaient foulés.<br />

Je réaliserais avec stupeur que l’adage du<br />

Tao, Les meilleurs coureurs ne laissent pas<br />

<strong>de</strong> traces, n’est pas une vue <strong>de</strong> l’esprit, mais<br />

une consigne d’entraînement.<br />

Et tout cela <strong>de</strong>vait arriver parce que, en<br />

janvier 2001, j’avais posé la question suivante<br />

à mon mé<strong>de</strong>cin :<br />

— Pourquoi mon pied me fait-il mal ?<br />

J’étais allé voir l’un <strong>de</strong>s plus éminents<br />

mé<strong>de</strong>cins du sport parce qu’un pic à glace<br />

invisible me traversait le pied. Durant la<br />

semaine précé<strong>de</strong>nte, je faisais un jogging<br />

tranquille <strong>de</strong> cinq kilomètres sur une route<br />

<strong>de</strong> campagne enneigée, quand je me mis à<br />

hurler <strong>de</strong> douleur puis à jurer en attrapant<br />

mon pied droit avant <strong>de</strong> m’écrouler dans la<br />

neige. Quand j’eus retrouvé mes esprits, je<br />

cherchai à voir la gravité <strong>de</strong> l’hémorragie.<br />

J’avais dû m’empaler le pied sur un caillou<br />

pointu ou sur un vieux clou pris dans la<br />

glace. Or, il n’y avait pas une goutte <strong>de</strong> sang,<br />

pas même <strong>de</strong> trou dans ma chaussure.<br />

— Votre problème, c’est la course, trancha le<br />

Dr Joe Torg, quand j’entrai en claudiquant<br />

dans la salle d’examen <strong>de</strong> son cabinet <strong>de</strong><br />

Phila<strong>de</strong>lphie, quelques jours plus tard. Il<br />

avait forcément raison. Le Dr Torg était<br />

non seulement l’un <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> la<br />

mé<strong>de</strong>cine sportive, mais il avait coécrit The<br />

Running Athlete, l’analyse radiographique<br />

ultime <strong>de</strong> toutes les blessures imaginables.<br />

Il m’inspecta aux rayons X et observa ma<br />

foulée, puis il conclut que le problème venait<br />

<strong>de</strong> mon cuboï<strong>de</strong>, un os parallèle à la voûte<br />

plantaire dont j’ignorais l’existence avant qu’il


44 BOnnes feUILLeS<br />

ne <strong>de</strong>vienne un instrument <strong>de</strong> torture.<br />

— Mais je ne cours presque pas, rétorquai-je.<br />

Je fais à peine quatre ou cinq kilomètres par<br />

jour et même pas sur <strong>de</strong> l’asphalte, plutôt sur<br />

<strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> terre.<br />

Peu importe.<br />

— Le corps humain n’est pas fait pour ce<br />

genre d’agression. Le vôtre encore moins,<br />

souligna le Dr Torg.<br />

Je voyais exactement ce qu’il voulait dire.<br />

Avec mon mètre quatre-vingt-quinze et<br />

mes 104 kg, j’entendais souvent dire que je<br />

serais mieux sous les paniers <strong>de</strong> basket ou<br />

à protéger le prési<strong>de</strong>nt qu’à battre le pavé.<br />

Arrivé à la quarantaine, j’ai commencé à<br />

comprendre pourquoi. Cinq ans après avoir<br />

arrêté le basket pour <strong>de</strong>venir marathonien,<br />

je m’étais claqué le mollet (<strong>de</strong>ux fois), blessé<br />

au tendon d’Achille (beaucoup), foulé les<br />

chevilles (les <strong>de</strong>ux, alternativement) et j’avais<br />

souffert (régulièrement) <strong>de</strong> la voûte plantaire<br />

au point <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir <strong>de</strong>scendre les escaliers<br />

à reculons pour la soulager. Maintenant,<br />

Escape #43<br />

l’unique zone encore in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> mon pied<br />

avait rejoint les rangs <strong>de</strong> l’insurrection.<br />

Le plus étrange, c’est que tout le reste semblait<br />

in<strong>de</strong>structible. En tant que reporter pour le<br />

magazine Men’s Health et membre <strong>de</strong>s<br />

« agités » qui formaient la rédaction originelle<br />

d’Esquire, l’essentiel<br />

<strong>de</strong> mon boulot était<br />

d’expérimenter <strong>de</strong>s<br />

sports extrêmes. J’avais<br />

<strong>de</strong>scendu <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> quatrième catégorie<br />

à bodyboard, surfé sur<br />

<strong>de</strong>s dunes <strong>de</strong> sables<br />

géantes à snowboard<br />

et sillonné les Badlands du Dakota du Nord à<br />

vtt. J’avais en outre couvert trois guerres pour<br />

l’Associated Press et passé <strong>de</strong>s mois dans les<br />

régions les plus inhospitalières d’Afrique,<br />

tout ça sans la moindre égratignure. Mais,<br />

quelques foulées dans le quartier, et je me<br />

roulais par terre comme si on m’avait tiré<br />

<strong>de</strong>ssus.<br />

“ quelques foulées<br />

dans le quartier, et je<br />

me roulais par terre<br />

comme si on m’avait<br />

tiré <strong>de</strong>ssus.. ”<br />

Dans une autre discipline, j’aurais été déclaré<br />

inapte avec toutes ces blessures. Pour la<br />

course à pied, j’étais un cas normal. Ceux qui<br />

ne se blessent pas sont <strong>de</strong>s exceptions. Près<br />

<strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s coureurs le vivent chaque année.<br />

Que vous soyez lourd ou léger, lent ou rapi<strong>de</strong>,<br />

crack ou « poireau »,<br />

vous serez confronté au<br />

même risque <strong>de</strong> vous<br />

déglinguer genou,<br />

mollet, tendons, hanche<br />

ou talon. À la prochaine<br />

Corrida <strong>de</strong> la Toussaint,<br />

regar<strong>de</strong>z le coureur à<br />

votre droite et celui <strong>de</strong><br />

gauche. Statistiquement, un seul d’entre vous<br />

sera <strong>de</strong> retour sur la ligne <strong>de</strong> départ pour le<br />

Semi <strong>de</strong> Noël.<br />

Aucune invention n’a encore enrayé le<br />

carnage. On vend aujourd’hui <strong>de</strong>s chaussures<br />

à ressorts et <strong>de</strong>s Adidas dont l’amorti est<br />

contrôlé par microprocesseur, mais le taux<br />

<strong>de</strong> blessures n’a pas bougé d’un iota <strong>de</strong>puis


45 BOnnes feUILLeS<br />

trente ans. Il aurait même plutôt augmenté.<br />

Les pathologies du tendon d’Achille ont ainsi<br />

progressé <strong>de</strong> 10 %.<br />

La course à pied est un peu aux activités<br />

physiques ce que l’état d’ébriété est à la<br />

conduite : on peut s’en sortir un moment,<br />

mais la catastrophe n’est jamais loin.<br />

(…)<br />

Savez-vous quel genre <strong>de</strong> nerfs<br />

parcourt vos pieds ? Les mêmes<br />

que dans votre appareil génital. Ils<br />

grouillent <strong>de</strong> neurones avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

sensations. Stimulez ces capteurs<br />

un tant soit peu et les influx fusent dans<br />

tout votre système nerveux. Voilà pourquoi<br />

chatouiller vos pieds peut faire sauter le<br />

standard et secouer tout votre corps <strong>de</strong><br />

spasmes.<br />

(…)<br />

— Alors, qu’est-ce qui me reste à faire ?<br />

<strong>de</strong>mandai-je au Dr Torg.<br />

— Vous pouvez continuer à courir, mais<br />

vous y aurez encore droit, répondit-il en<br />

donnant une pichenette à la seringue <strong>de</strong><br />

cortisone qu’il s’apprêtait à me planter dans<br />

le pied. J’avais également besoin <strong>de</strong> semelles<br />

orthopédiques (400 dollars) à glisser dans<br />

mes chaussures avec contrôle <strong>de</strong> pronation<br />

(150 dollars à multiplier par <strong>de</strong>ux pour<br />

alterner), mais ça ne ferait que retar<strong>de</strong>r la<br />

plus grosse facture, celle <strong>de</strong> mon inévitable<br />

retour dans son cabinet.<br />

— Un conseil : achetez un vélo ! conclut-il.<br />

Je le remerciai, promis <strong>de</strong> suivre son conseil .<br />

(…)<br />

Je ne suis ni têtu ni complètement dingue <strong>de</strong><br />

la course à pied. Sur le total <strong>de</strong>s kilomètres<br />

que j’ai parcourus, une bonne moitié l’a été<br />

avec une douleur quelconque. J’avais lu Le<br />

Mon<strong>de</strong> selon Garp 20 ans auparavant, mais<br />

je n’avais pas oublié cette scène insignifiante<br />

(pas celle à laquelle vous pensez) où Garp<br />

passait la porte en trombe pour aller courir<br />

huit kilomètres au beau milieu <strong>de</strong> sa journée<br />

<strong>de</strong> travail. C’est un sentiment universel parce<br />

que la course fait appel à nos pulsions les<br />

plus primitives : la crainte et le plaisir. On<br />

court quand on a peur et quand on est fou<br />

<strong>de</strong> joie, on fuit les problèmes et on s’en paye<br />

une bonne tranche.<br />

Et c’est quand ça va le plus mal qu’on court<br />

Escape #43<br />

le plus. Par trois fois, la course à pied a été<br />

très en vogue aux États-Unis. La première,<br />

c’était lors <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Dépression. Plus <strong>de</strong><br />

200 coureurs donnaient le ton en couvrant<br />

65 kilomètres par jour dans le cadre <strong>de</strong> la<br />

Great American Footrace, qui traversait<br />

le pays. La course à pied a ensuite sombré<br />

dans l’oubli pour rejaillir à nouveau dans les<br />

années 1970, alors qu’on essayait <strong>de</strong> digérer<br />

le Vietnam, la Guerre froi<strong>de</strong>, les émeutes<br />

raciales, un prési<strong>de</strong>nt hors la loi et le meurtre<br />

<strong>de</strong> trois grands dirigeants. Et le troisième<br />

boom <strong>de</strong> la course <strong>de</strong> fond ? Un an après<br />

les attentats du 11 septembre, le trail est<br />

soudain <strong>de</strong>venu le sport outdoor à la plus<br />

forte croissance aux États-Unis. Peut-être<br />

est-ce une coïnci<strong>de</strong>nce ? Ou peut-être y a-t-il<br />

dans la psyché humaine un mécanisme ou<br />

une réponse type qui stimule nos aptitu<strong>de</strong>s<br />

les plus critiques lorsque les prédateurs<br />

approchent ? Pour l’évacuation du stress et<br />

le plaisir physique, on découvre la course à<br />

pied avant la sexualité. L’équipement et l’envie<br />

sont <strong>de</strong> série. Il n’y a qu’à se laisser aller et<br />

sortir faire un tour.<br />

Voilà ce que je cherchais. Je n’avais pas<br />

besoin d’un bout <strong>de</strong> plastique hors <strong>de</strong> prix<br />

à glisser dans mes chaussures, ni d’une dose<br />

mensuelle d’antalgiques, mais seulement<br />

<strong>de</strong> laisser faire la nature sans tomber en<br />

morceaux. Je n’aimais pas courir mais je<br />

voulais le faire. C’est ce qui m’a amené<br />

au troisième mé<strong>de</strong>cin : le Dr Irene Davis,<br />

experte en biomécanique et directrice <strong>de</strong> la<br />

Running Injury Clinic (Clinique <strong>de</strong> la course<br />

à pied), à l’université du Delaware.<br />

Le Dr Davis me mit sur un tapis <strong>de</strong> course,<br />

d’abord pieds nus puis avec trois types <strong>de</strong><br />

chaussures différents. Elle me fit marcher,<br />

trottiner et remuer. Elle me fit passer dans<br />

un sens puis dans l’autre sur un capteur <strong>de</strong><br />

pression pour mesurer les impacts <strong>de</strong> mes<br />

appuis. Horrifié, je vis ensuite le résultat<br />

en vidéo.<br />

Dans mon esprit, je suis léger et vif comme<br />

un Navajo sur le sentier <strong>de</strong> la guerre. Ce<br />

type à l’écran, c’était Frankenstein s’essayant<br />

au tango. Je m’agitais tellement que ma tête<br />

sortait du cadre. Mes bras battaient d’avant<br />

en arrière comme ceux d’un supporter<br />

après une reprise <strong>de</strong> volée en pleine lucarne<br />

et mon 48 fillette s’abattait avec une telle<br />

force qu’un mambo semblait jouer en fond<br />

sonore. Comme si ça ne suffisait pas, le<br />

Dr Davis mit le ralenti et nous pûmes voir en<br />

détail mon pied droit vriller vers l’extérieur,<br />

mon genou s’enfoncer et mon dos ruer si<br />

violemment qu’on m’aurait pris pour un<br />

épileptique en pleine crise. Je me <strong>de</strong>mandais<br />

même comment je parvenais à avancer avec<br />

tous ces soubresauts, ces embardées et ces<br />

gesticulations.<br />

— Bon, dis-je. Quelle est la bonne façon<br />

<strong>de</strong> courir ?<br />

— C’est l’éternelle question, fit le Dr Davis.<br />

Quant à la réponse éternelle… Eh bien, c’était<br />

un peu compliqué. Je pouvais redresser ma<br />

foulée et amortir davantage en posant le<br />

pied sur la plante plutôt que sur l’os quasi<br />

à nu <strong>de</strong> mon talon… mais je ne ferais<br />

que troquer un problème pour un autre.<br />

Tâtonner à la recherche d’une nouvelle<br />

foulée risquait d’accroître les traumatismes<br />

d’un talon et d’un tendon d’Achille qui n’y<br />

sont pas habitués et d’apporter un nouveau<br />

lot <strong>de</strong> blessures.<br />

— Courir est pénible pour les jambes,<br />

souligna le Dr Davis. « En particulier pour<br />

toi, mon grand ! » aurait-elle ajouté si elle<br />

n’avait pas été aussi polie et affable.<br />

J’étais donc revenu à la case départ. Après <strong>de</strong>s


46 BOnnes feUILLeS<br />

mois <strong>de</strong> consultations et <strong>de</strong> recherches dans<br />

la documentation physiologique disponible<br />

sur Internet, je n’avais fait que tourner en<br />

rond et mes questions me revenaient en<br />

pleine figure.<br />

— Pourquoi ai-je mal au pied ?<br />

— Parce que courir est mauvais pour toi.<br />

— Pourquoi courir est-il mauvais pour<br />

moi ?<br />

— Parce que ça te fait mal aux pieds.<br />

— Mais pourquoi ?<br />

(…)<br />

Pendant l’hiver 2003, alors que<br />

j’étais en reportage au Mexique,<br />

je suis tombé sur une photo<br />

<strong>de</strong> Jésus dévalant une pente<br />

caillouteuse. Un coup d’œil plus<br />

attentif me révéla que ce n’était peut-être<br />

pas Jésus, mais bien un homme en jupe<br />

et en sandales lancé à fond <strong>de</strong> train dans<br />

la <strong>de</strong>scente d’une montagne <strong>de</strong> gravats.<br />

Je traduisis la légen<strong>de</strong> sans comprendre<br />

pourquoi elle était rédigée au présent. Cela<br />

avait tout l’air d’une niaiserie façon mythe <strong>de</strong><br />

l’Atlanti<strong>de</strong> sur une civilisation éteinte d’êtres<br />

surpuissants. Je finis par réaliser petit à petit<br />

que c’était rigoureusement ça… sauf pour<br />

« éteinte » et « niaiserie ».<br />

J’avais été envoyé au Mexique par le New<br />

York Times Magazine pour retrouver la<br />

trace d’une pop star disparue, objet d’un<br />

culte décérébré, mais l’article que je rédigeais<br />

me fit soudainement l’effet d’un somnifère<br />

comparé à celui que j’avais entre les mains.<br />

Les pop-stars fugueuses vont et viennent,<br />

mais les Tarahumaras semblent éternels.<br />

Du fond <strong>de</strong> ses canyons pleins <strong>de</strong> mystères,<br />

cette mo<strong>de</strong>ste tribu recluse avait résolu à<br />

peu près tous les problèmes <strong>de</strong> l’humanité.<br />

Qu’il s’agisse du corps, <strong>de</strong> l’âme ou <strong>de</strong><br />

l’esprit, les Tarahumaras les réglaient à la<br />

perfection. Leurs grottes étaient en quelque<br />

sorte <strong>de</strong>s couveuses pour prix Nobel tous<br />

voués à l’éradication <strong>de</strong> la haine, <strong>de</strong>s maladies<br />

cardiovasculaires, <strong>de</strong>s périostites tibiales et<br />

autres gaz à effet <strong>de</strong> serre.<br />

Au pays <strong>de</strong>s Tarahumaras, il n’y a ni meurtres,<br />

ni guerres, ni vols. Pas <strong>de</strong> corruption,<br />

d’obésité, d’accoutumance à la drogue, <strong>de</strong><br />

mauvais traitements, <strong>de</strong> pédophilie, <strong>de</strong><br />

Escape #43<br />

problèmes cardiaques, d’hypertension ou<br />

<strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone. Ils n’étaient sujets<br />

ni au diabète ni à la dépression, ni même au<br />

vieillissement puisque <strong>de</strong>s quinquagénaires<br />

étaient plus rapi<strong>de</strong>s que <strong>de</strong>s adolescents, dont<br />

les arrière-grands-parents couraient encore<br />

<strong>de</strong>s marathons dans la montagne à 80 ans.<br />

Le cancer leur était presque étranger et ils<br />

s’étaient même taillés une place à part dans<br />

l’économie avec un système financier sans<br />

équivalent basé sur la boisson et la bonté.<br />

Coups <strong>de</strong> main et bière <strong>de</strong> maïs leur tenaient<br />

lieu <strong>de</strong> monnaie.<br />

Dans ces conditions, on peut légitimement<br />

s’attendre à une foire d’empoigne avinée où<br />

chacun se comporte comme un flambeur<br />

ruiné convaincu <strong>de</strong> se refaire à une table<br />

ouverte. Et pourtant, ça marchait chez les<br />

Tarahumaras, sans doute parce qu’ils sont<br />

travailleurs et honnêtes. Un chercheur a<br />

même avancé l’hypothèse selon laquelle le<br />

cerveau <strong>de</strong>s Tarahumaras est chimiquement<br />

incapable <strong>de</strong> concevoir le mensonge.<br />

Comme si le fait d’être le peuple le plus<br />

sympathique et le plus heureux <strong>de</strong> la Terre<br />

ne suffisait pas, les Tarahumaras étaient<br />

aussi les plus costauds : seule leur résistance<br />

surhumaine à la douleur et à la lechuguilla,<br />

une affreuse tequila locale à base <strong>de</strong> serpent<br />

et <strong>de</strong> cactus, pouvait rivaliser avec leur<br />

tolérance hors normes. L’un <strong>de</strong>s rares témoins<br />

étrangers <strong>de</strong> leurs bacchanales dit les avoir<br />

vus se mettre dans un tel état que <strong>de</strong>s femmes<br />

en étaient venues à se battre à <strong>de</strong>mi-nues<br />

tandis qu’un vieillard hilare leur piquait les<br />

fesses avec un épi <strong>de</strong> maïs sous l’œil vitreux<br />

<strong>de</strong> leurs maris anesthésiés. Autant dire que<br />

“ Des quinquagénaires<br />

étaient plus rapi<strong>de</strong>s<br />

que <strong>de</strong>s adolescents,<br />

dont les arrièregrands-parents<br />

couraient encore <strong>de</strong>s<br />

marathons dans la<br />

montagne à 80 ans. ”<br />

les réjouissances <strong>de</strong>s Barrancas n’ont rien à<br />

envier aux Mardi gras <strong>de</strong> Cancún.<br />

Les Tarahumaras font la fête toute la nuit<br />

puis se lèvent le len<strong>de</strong>main pour s’affronter<br />

dans <strong>de</strong>s courses non pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux kilomètres,<br />

ni <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures, mais <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours<br />

entiers. Selon l’historien mexicain Francisco<br />

Almada, un champion tarahumara aurait<br />

parcouru 700 kilomètres d’une traite, un peu<br />

comme si vous étiez sorti un jour pour faire<br />

New York-Detroit en petites foulées. D’autres<br />

coureurs tarahumaras avaient fait près <strong>de</strong><br />

500 kilomètres, soit douze marathons bout à<br />

bout, en une journée et une nuit entière.<br />

(…)<br />

En 1971, un mé<strong>de</strong>cin américain<br />

qui s’était aventuré dans les<br />

Copper Canyons fut si<br />

impressionné par les qualités<br />

athlétiques <strong>de</strong>s Tarahumaras<br />

qu’il dut remonter 2 800 ans dans le temps<br />

pour trouver quelque chose d’équivalent.<br />

« Depuis les Spartiates, aucun peuple n’a<br />

probablement atteint ce <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> forme<br />

physique », écrit le Dr Dale Groom, dans<br />

l’article <strong>de</strong> l’American Heart Journal qui<br />

résume les conclusions <strong>de</strong> ses recherches.<br />

Mais, à la différence <strong>de</strong>s Spartiates, les<br />

Tarahumaras sont doux comme <strong>de</strong>s agneaux.<br />

Ils n’utilisent pas leur force extraordinaire<br />

pour mettre <strong>de</strong>s raclées, mais pour vivre<br />

en paix. « Il s’agit d’une culture pleine <strong>de</strong><br />

mystères », résume le Dr Daniel Noveck,<br />

anthropologue <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Chicago et<br />

spécialiste <strong>de</strong> la tribu.<br />

(…)<br />

« Ils doivent être incroyablement disciplinés,<br />

totalement focalisés, déterminés… <strong>de</strong><br />

véritables moines Shaolin <strong>de</strong> la course à<br />

pied », me dis-je.<br />

Eh bien, ce n’est pas tout à fait le cas. Les<br />

Tarahumaras ont plutôt une approche festive<br />

<strong>de</strong> la course <strong>de</strong> fond. En ce qui concerne<br />

la diététique, l’hygiène <strong>de</strong> vie et la chasse<br />

au surpoids, les entraîneurs s’arracheraient<br />

les cheveux. Ils boivent comme si la Saint-<br />

Sylvestre avait lieu chaque semaine et<br />

s’envoient <strong>de</strong> telles quantités <strong>de</strong> bière <strong>de</strong><br />

maïs qu’ils passent un jour sur trois à s’en<br />

remettre. À la différence <strong>de</strong> Lance, les


47 BOnnes feUILLeS<br />

Tarahumaras ne refont pas le plein <strong>de</strong> sels<br />

minéraux avec <strong>de</strong>s boissons d’effort. Ils ne<br />

réparent pas les dommages musculaires <strong>de</strong><br />

l’exercice avec <strong>de</strong>s barres hyperprotéinées.<br />

En fait, ils ne mangent pratiquement pas<br />

<strong>de</strong> protéines et ne se nourrissent pour ainsi<br />

dire que <strong>de</strong> maïs parfois agrémenté <strong>de</strong> souris<br />

grillée, leur friandise favorite. À l’approche<br />

d’une course, les Tarahumaras ne s’entraînent<br />

pas et ignorent l’affûtage. Le jour même, ils<br />

ne s’échauffent pas et ne s’étirent pas non<br />

plus. Ils se pointent simplement sur la ligne<br />

en rigolant… et partent comme <strong>de</strong>s dératés<br />

pour 48 heures.<br />

Comment font-ils pour tenir le coup ? C’est<br />

un peu comme si une erreur d’écriture avait<br />

entraîné une inversion <strong>de</strong>s données. Ne<br />

serait-ce pas nous, utilisateurs <strong>de</strong> chaussures<br />

spécifiques et d’orthèses sur mesures, qui<br />

<strong>de</strong>vrions être épargnés par les blessures<br />

alors que les Tarahumaras, qui courent<br />

Escape #43<br />

beaucoup plus, sur <strong>de</strong>s terrains beaucoup<br />

plus acci<strong>de</strong>ntés et avec <strong>de</strong>s chaussures qui<br />

n’en méritent même pas le nom, <strong>de</strong>vraient<br />

être constamment amochés ?<br />

Leurs jambes sont tout simplement plus<br />

fortes, parce qu’ils courent toute leur vie,<br />

pensais-je. Mais ça ne tenait pas la route. Si<br />

courir est mauvais pour les jambes, courir<br />

beaucoup doit être pire encore, ce qui signifie<br />

qu’ils <strong>de</strong>vraient être blessés plus souvent.<br />

À la fois intrigué et perplexe, je laissais<br />

tomber l’article. Tout ce qui concerne les<br />

Tarahumaras semblait contradictoire,<br />

incohérent et aussi obscur que les énigmes<br />

d’un moine zen. Les types les plus ru<strong>de</strong>s<br />

étaient les plus sympas, les jambes les plus<br />

sollicitées étaient les plus alertes, les gens les<br />

plus en forme avaient le régime alimentaire<br />

le plus fou, les illettrés étaient les plus sages,<br />

ceux qui travaillaient le plus étaient les plus<br />

heureux…<br />

Et la course à pied dans tout ça ? Était-ce<br />

une coïnci<strong>de</strong>nce que le peuple le plus éclairé<br />

donne aussi les plus formidables coureurs ?<br />

Les pèlerins en quête <strong>de</strong> sagesse se lancent<br />

à l’assaut <strong>de</strong> l’Himalaya et moi, réalisai-je<br />

enfin, je n’avais qu’à passer la frontière<br />

texane.<br />

Trouver où exactement <strong>de</strong> l’autre côté <strong>de</strong> la<br />

frontière n’allait pas être simple.<br />

On peut trouver<br />

« Born to Run »<br />

sur le site <strong>de</strong>s<br />

éditions Guérin :<br />

www.editiongguerin.com<br />

Livraison gratuite.<br />

29 €.


48 exPés<br />

Escape #43<br />

millet expeditioN proJect<br />

<strong>de</strong>s expés et <strong>de</strong>s hommes<br />

en solitaire ou en groupe, à but scientifique ou pour partager une passion commune, chaque<br />

expédition est différente. Cet été, <strong>de</strong>ux expés <strong>de</strong> la première session 2012 sont revenues <strong>de</strong><br />

leur périple et racontent pour escape leur aventure. l'une au spitzberg, l'autre en Albanie.<br />

Parti début juin, Yann Couillard<br />

s'était fixé comme objectif <strong>de</strong><br />

franchir le 80ème parallèle et<br />

observer la débâcle <strong>de</strong> l'habitat<br />

<strong>de</strong> l'ours polaire. Départ <strong>de</strong> Paris,<br />

escale à Oslo puis cap plein nord, direction<br />

l'archipel du Svalbard. "Atterrissage à minuit<br />

avec un magnifique soleil venant du Nord Est,<br />

bienvenu au pays du jour éternel !", raconte<br />

Yann. Sept jours plus tard, Yann se rapproche<br />

<strong>de</strong> Ny Alesund, la localité la plus au nord <strong>de</strong><br />

l'île du Spitzberg. Nous sommes à quelques<br />

kilomètres du 79ème parallèle, et notre<br />

aventurier au kayak croise <strong>de</strong> plus en plus<br />

<strong>de</strong> colonies <strong>de</strong> phoques et autres rorquals…<br />

Mais la beauté <strong>de</strong>s paysages ne saurait faire<br />

oublier son côté sauvage et hostile <strong>de</strong> ces<br />

terres arctiques, et c'est avec regrets que Yann<br />

doit se rendre à l'évi<strong>de</strong>nce : il n'aura pas le<br />

temps matériel d'atteindre le 80ème parallèle<br />

et <strong>de</strong> faire le chemin en sens inverse. Tant<br />

pis pour le côté challenge <strong>de</strong> l'expé, Yann<br />

va plutôt se concentrer sur l'exploration du<br />

Kongsfjor<strong>de</strong>n, "un immense et magnifique<br />

fjord avec le glacier du Couronnement qui<br />

y vêle ses icebergs au milieu d'énormes<br />

détonations".<br />

Rencontres inattendues<br />

Et puis il y a les rencontres, comme cette<br />

équipe <strong>de</strong> l'Institut Paul Émile Victor en train<br />

<strong>de</strong> restaurer une ancienne base du CNRS, à<br />

qui Yann apportera un bout <strong>de</strong> Beaufort et<br />

du nougat <strong>de</strong>puis son kayak !<br />

19 jours <strong>de</strong> mer et 400 km plus tard, Yann<br />

reprend la route, direction la France. "J'ai pu<br />

vivre cette sensation ambivalente d'être seul<br />

au mon<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> kilomètres<br />

dans la zone du Sun où aucun navire ne<br />

peut passer, j'ai profité d'un jour permanent<br />

me faisant vivre <strong>de</strong> façon totalement décalé<br />

par moment. Bref, une découverte <strong>de</strong> soi<br />

et <strong>de</strong> paysages arctiques inoubliables et<br />

irremplaçables."<br />

Photos : Yann Couillard.<br />

Page <strong>de</strong> droite : Expé Albanie 2012


49 exPés<br />

Escape #43<br />

Quatre jeunes savoyards <strong>de</strong> 14 à<br />

16 ans, <strong>de</strong>ux éducateurs <strong>de</strong> la<br />

maison d’enfants du Chaudan<br />

(association Le Gai Logis) à<br />

Albertville et un caméraman :<br />

l'équipe qui part pour les lointaines montagnes<br />

<strong>de</strong> l'Albanie s'est fixée un objectif, tracer <strong>de</strong><br />

nouveaux itinéraires. Mais pas n'importe où :<br />

premier arrêt dans les gorges <strong>de</strong> Bovilla, un<br />

<strong>de</strong>s rares sites d’escala<strong>de</strong> déjà équipé, mais<br />

où il reste encore pas mal <strong>de</strong> possibilités<br />

d’ouverture. Gerhard et Klevi, <strong>de</strong>ux grimpeurs<br />

locaux, seront leurs "gui<strong>de</strong>s" sur place.<br />

David, Hicham, Jean-Baptiste et Dylan vont<br />

ouvrir le bal, en gravissant l’arête Est <strong>de</strong> la<br />

pointe 1240. Sofiane, Thierry, Gerhard, Klevi<br />

et Manu vont <strong>de</strong> leur côté se frayer un passage<br />

au travers <strong>de</strong>s dalles compactes dominant<br />

le camp. Sur la falaise principale du site <strong>de</strong><br />

Bovilla, les Albanais indiquent une zone où<br />

ils aimeraient équiper <strong>de</strong>s voies faciles, ce<br />

sera donc l’occasion pour les jeunes d’ouvrir<br />

eux-mêmes leur propre voie, en partant du<br />

bas, pendus sur <strong>de</strong>s crochets à goutte d’eau<br />

ou <strong>de</strong>s friends et tirant la perceuse pour forer<br />

un trou !<br />

Objectif Tamare<br />

Le but principal du voyage était d’aller dans<br />

le nord du pays, sur les falaises <strong>de</strong> Tamare,<br />

petit village situé près <strong>de</strong> la frontière avec le<br />

Monténégro. Ici les faces sont beaucoup plus<br />

hautes (jusqu’à 600m), après une journée <strong>de</strong><br />

repérage, l'équipe choisit une face <strong>de</strong> 200<br />

mètres <strong>de</strong> haut située à trente minutes du camp.<br />

Ils y ouvriront pas moins <strong>de</strong> trois itinéraires,<br />

sur un rocher sculpté et abrasif.<br />

Voies réalisées à Bovilla :<br />

• Chloé 7a max/120m : Manu, Thierry, Gerhard,<br />

Klevi.<br />

• Arête Est <strong>de</strong> la pointe 1240 4c max / 400m :<br />

David, JB, Dylan, Hicham.<br />

• 2 voies 4c et 5a : Dylan, Sofiane, Thierry<br />

À Tamare :<br />

• Tamare en slip 5c max/200m : David, Manu,<br />

Sofiane, Thierry.<br />

• Nik Tamare 5c max/200m : David, Manu,<br />

Sofiane, Dylan.<br />

• La Faça<strong>de</strong> 4c max/100m : Manu, JB, Thierry,<br />

Dylan.


#40<br />

PRINTEMPS 2012<br />

VIDEO<br />

Seb Montaz-Rosset<br />

ouvre les portes<br />

<strong>de</strong> son univers<br />

DEATH<br />

VALLEY<br />

NATIONAL NATIONAL PARK PARK<br />

La La Californie Californie version version wild wild<br />

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51 sPeCiAl TreK<br />

Escape #43<br />

<strong>l'automne</strong><br />

<strong>trek</strong><br />

AU fIN fOND DE L'ASIE<br />

MINEURE OU SUR<br />

LES TRACES DE CHRIS<br />

Mc CANDLESS, ESCAPE<br />

REND ICI HOMMAGE<br />

AU TREK SOUS TOUTES<br />

SES fORMES.<br />

BON(S) vOYAGE(S) !<br />

© franck oddoux<br />

© Gouyou BEaucHaMPS / MEnon<br />

© fErnando fErrEIra<br />

52 I Les <strong>de</strong>NTs <strong>de</strong> LA TeRRe<br />

Incroyable tableau <strong>de</strong>ssiné par plusieurs millions<br />

d'années d'érosion et d'éruptions volcaniques, la<br />

Cappadoce est une terre esthétique et accueillante<br />

classée au Patrimoine Mondial <strong>de</strong> l'Unesco <strong>de</strong>puis<br />

1985.<br />

58 I Back iNto the Wild<br />

Maxime et Robin, originaires d'Annecy, sont retournés<br />

sur les traces <strong>de</strong> Chris Mc Candless, à l’endroit même<br />

où il a passé ses <strong>de</strong>rniers instants, le fameux Magic<br />

Bus 142. Embarquement immédiat pour les contrées<br />

sauvages <strong>de</strong> l'Alaska.<br />

64 I tor <strong>de</strong>s géaNts<br />

Ultra-trail mythique, le Tor <strong>de</strong>s Géants emprunte les<br />

Hautes Routes qui font le tour complet du Val d'Aoste.<br />

Mais c'est également un <strong>trek</strong> engagé, où les montagnes<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4000 m rythment les paysages.<br />

70 I TesTs<br />

Les bonnes chaussures et le sac à dos qui va bien : les<br />

testeurs Escape ont essayé ce qui ce fait <strong>de</strong> mieux pour<br />

les tiges Mid et les sacs 30-35 litres.


52 Trek caPPadoce<br />

Escape #43<br />

Classée au Patrimoine Mondial <strong>de</strong> l’unesco,<br />

la terre <strong>de</strong> Cappadoce affiche un relief<br />

sculpté par une main d’artiste doué. il faut<br />

se perdre dans les théâtres <strong>de</strong> cheminées<br />

<strong>de</strong> fées, les dédales <strong>de</strong> canyons. un archipel<br />

riche en histoire pour <strong>trek</strong>keur désireux <strong>de</strong><br />

découvrir une montagne turque, esthétique<br />

et accueillante. Texte et photos : Franck Oddoux<br />

Trek en Cappadoce<br />

Les <strong>de</strong>NTs <strong>de</strong> LA TeRRe<br />

Il y a la Turquie et la Cappadoce, comme il y a l’Italie et les<br />

Dolomites. Dans les <strong>de</strong>ux cas, <strong>de</strong>s îles géologiques, atypiques,<br />

dressées, fruits <strong>de</strong>s chaos volcaniques, <strong>de</strong> la vieillesse et <strong>de</strong>s plis<br />

terrestres. Des zones où les formes sont inspirées, les volumes<br />

caressent l’œil ou l’objectif photographique. Des tableaux ou <strong>de</strong>s<br />

studios photos, c’est selon l’humeur ou le background. L’analogie<br />

s’arrête là. La Turquie, malgré son occi<strong>de</strong>ntalisation visible, reste<br />

à cheval entre l’Asie et l’Europe. En arrivant à l’aéroport rutilant<br />

d’Istanbul on peut croire que rien n’a changé <strong>de</strong>puis la France, que<br />

cet état au croissant blanc a fermement basculé du côté <strong>de</strong>s smart<br />

phones, <strong>de</strong>s soap opéras, <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntale sexy et autres<br />

réflexes consuméristes. Un affiche <strong>de</strong> David Guetta annonçant la<br />

venue du DJ semble confirmer cette première impression. Pourtant<br />

ici, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la branchitu<strong>de</strong> revendiquée, la religion est l’une <strong>de</strong>s


Ambiance plein gaz pour<br />

Laurence Combs dans la<br />

sixième longueur en 5a<br />

<strong>de</strong> "L’ échine du Diable",<br />

à Pierre-Lys.<br />

Le pays <strong>de</strong>s arêtes acérées et <strong>de</strong>s<br />

© Sam Bié cheminées <strong>de</strong> fée, c'est ici.


54 Trek caPPadoce<br />

Escape #43<br />

Parc national en Utah ?<br />

Non, 100% Turquie. Sortie <strong>de</strong> l'église aux colonnes.<br />

faces d’un Janus. Laïcité versus religion. Le magnifique coucher<br />

<strong>de</strong> soleil sur la ville lors <strong>de</strong> l’atterrissage a laissé voir <strong>de</strong>s centaines<br />

<strong>de</strong> minarets dressés. L’ancienne Constantinople ne sait même plus<br />

combien elle compte <strong>de</strong> mosquées, les chiffres vont <strong>de</strong> 600 à plus <strong>de</strong><br />

1000. Pas <strong>de</strong> doute, nous sommes ailleurs.<br />

le ventre <strong>de</strong>S montAgneS : <strong>de</strong>S pigeonnierS<br />

Au cœur <strong>de</strong> l’Anatolie Centrale, la Cappadoce surprend aussi par son<br />

ambivalence : infrastructures pour les touristes occi<strong>de</strong>ntaux avec les<br />

corolaires qui vont avec : steak frites qui se glissent dans les menus <strong>de</strong><br />

spécialités turques, décontraction vestimentaire… Ce ne sont que <strong>de</strong>s<br />

apparences. On s’est adapté aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s touristiques mais on n’a pas<br />

renié ses croyances, son histoire, ses coutumes. Quand on quitte les<br />

rues asphaltées <strong>de</strong> Göreme pour marcher au cœur <strong>de</strong> ses incroyables<br />

“ Les <strong>trek</strong>s offrent rarement un<br />

enchantement visuel aussi soutenu. ”<br />

montagnes, on rencontre la Cappadoce faite <strong>de</strong> pierre, <strong>de</strong> pics, <strong>de</strong><br />

couleurs sable ou ocre, avec parfois <strong>de</strong>s veines verdâtres. Il y a aussi<br />

les gens qui vont avec, ceux qui ont vécu <strong>de</strong>s millénaires au cœur <strong>de</strong><br />

cette roche friable, à l’abri dans leurs fraîches maisons troglodytiques.<br />

Toutes les randonnées longent ces anciennes bâtisses creusées à l’ai<strong>de</strong><br />

d’un outil spécial, sorte <strong>de</strong> crochet métallique ou parfois à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />

roche noire jaillie <strong>de</strong>s volcans, coupante et agressive comme un silex.<br />

Depuis l’état turc redoutant un tremblement <strong>de</strong> terre majeur a préféré<br />

ouvrir le parapluie et décréter que vivre sous terre était désormais<br />

La Cappadoce<br />

est aussi l'un<br />

<strong>de</strong>s hauts<br />

lieux pour la<br />

montgolfière.<br />

Les vols sont<br />

magiques.<br />

hors la loi. La tentation <strong>de</strong> villages neufs a fait le reste. Les habitants<br />

ont migré docilement vers le mo<strong>de</strong>rnisme à base <strong>de</strong> mœllons et <strong>de</strong><br />

dalles plus ou moins ferraillées qui atten<strong>de</strong>nt la prochaine secousse<br />

majeure pour montrer si elles sont capables <strong>de</strong> tenir <strong>de</strong>bout… A<br />

chaque falaise la trace d’une habitation, chaque paroi un pigeonnier<br />

géant avec un accès plus ou moins acrobatique. Des escaliers, échelles<br />

improbables s’accrochent à la verticalité. Quand on marche en<br />

montagne, il suffit <strong>de</strong> lever la tête pour découvrir les nids ingénieux.<br />

Les paysans élevaient les pigeons pour le guano qui fertilisait leurs<br />

terres, pour la vian<strong>de</strong> aussi. Aujourd’hui, la plupart sont désaffectés<br />

mais restent les architectures superbes, la plupart inaccessibles sauf<br />

pour l’œil.


55 Trek caPPadoce<br />

Escape #43<br />

La Vallée <strong>de</strong> l'amour.<br />

No comment.


56 Trek caPPadoce<br />

Escape #43<br />

l’Art <strong>de</strong> lA SieSte turque<br />

Les <strong>trek</strong>s offrent rarement un enchantement visuel aussi soutenu.<br />

Ici, un artiste a mo<strong>de</strong>lé les formes <strong>de</strong> la terre, a peint le tout <strong>de</strong> tons<br />

sable, a réhaussé <strong>de</strong> vert électrique les fonds <strong>de</strong> canyon où l’eau<br />

clapote et abreuve un sursaut <strong>de</strong> chlorophylle. Les randonnées se<br />

déroulent tôt pour profiter <strong>de</strong> la fraicheur, du lever <strong>de</strong> soleil sur les<br />

volcans que l’on aperçoit au loin. Au plus fort <strong>de</strong> la journée où toute<br />

ombre est décimée du paysage, il s’agit <strong>de</strong> faire la sieste : obligatoire.<br />

Un canyon ou mieux, l’un <strong>de</strong> ces petits restaurants offrent une pause<br />

repas salvatrice.<br />

Les cuisiniers turcs ont un art consommé pour les petits plats qui<br />

titillent les papilles, ouvrent l’estomac en grand et excitent les sens.<br />

Cet art a un nom : les « mezze ». N’ayant pas peur du grand écart<br />

ou <strong>de</strong> la faute <strong>de</strong> goût, on pourrait dire qu’il s’agit <strong>de</strong> sortes <strong>de</strong> tapas<br />

(!), un assortiment <strong>de</strong> petites assiettes garnies <strong>de</strong> mets froids, épicés.<br />

Les assiettes font le tour <strong>de</strong>s convives et chacun puise une ou <strong>de</strong>ux<br />

cuillères. C’est frais, succulent et ça donne éventuellement envie <strong>de</strong><br />

poursuivre son repas avec <strong>de</strong>s plats plus consistants. Il faut terminer<br />

la pose avec un puissant café turc, il faut simplement savoir s’arrêter<br />

avant la fin <strong>de</strong> la tasse pour éviter le marc : on ne s’y laisse prendre<br />

qu’une seule fois. Après la sieste, le soleil se fait moins mordant.<br />

<strong>trek</strong> dAnS le tempS<br />

Les parcours <strong>de</strong> randonnée ne sont jamais très techniques, les sentiers<br />

sont roulants, parfois longs et une bonne gour<strong>de</strong> dans le sac est une<br />

sage précaution. La Cappadoce est inscrite au Patrimoine Mondial<br />

<strong>de</strong> l’Unesco <strong>de</strong>puis 1985, on comprend pourquoi une fois sur place.<br />

Des splen<strong>de</strong>urs naturelles comme la vallée <strong>de</strong> l’amour (nom donné à<br />

cause <strong>de</strong>s formes fortement suggestives) rivalisent avec les créations<br />

<strong>de</strong>s hommes, notamment les églises byzantines creusées dans la roche<br />

entre le VIIIème et le XIII siècle. Grecs, arméniens, russes, kur<strong>de</strong>s,<br />

ottomans ont laissé leur empreinte ici, on peut lire ces témoignages<br />

architecturaux sur (et parfois « dans ») les montagnes <strong>de</strong> Cappadoce.<br />

L’histoire a été riche, chaque randonnée est l’occasion <strong>de</strong> lire l’une <strong>de</strong><br />

ces pages. Depuis 1923, l’esprit du prési<strong>de</strong>nt Mustafa Kemal Atatürk<br />

“ Des splen<strong>de</strong>urs naturelles rivalisent<br />

avec les créations <strong>de</strong>s hommes. ”<br />

fondateur <strong>de</strong> la Turquie, et son inspiration laïque ont cimenté les<br />

pièces du puzzle pour créer l’immense Turquie. Lorsque l’on visite les<br />

petits villages autour d’Üçhisar célèbre pour sa cita<strong>de</strong>lle, on ne peut<br />

s’empêcher <strong>de</strong> penser au roman d’Orhan Pamuk * « Neige ». L’auteur<br />

Stambouliote raconte un bourg, Kars, coincé par la neige. Un huis clos<br />

dans lequel les islamistes, l’armée, la religion et la laïcité vont pousser<br />

chacune leurs pièces sur l’échiquier turc. En Cappadoce, les étés sont<br />

chauds et les ru<strong>de</strong>s hivers se jouent sous la neige. Les montagnes <strong>de</strong><br />

Cappadoce auraient-elles inspiré le prix Nobel <strong>de</strong> littérature ?<br />

* Neige, d’Orhan Pamuk (prix Nobel <strong>de</strong> littérature en 2006), éditions Folio. 625 pages.<br />

L'église aux colonnes a été<br />

entièrement creusée dans la<br />

roche friable<br />

aller en cappadoce<br />

la Cappadoce entre cheminées <strong>de</strong> fées,<br />

canyons et églises rupestres.<br />

randonnée Chamina voyages :<br />

2 formules :<br />

en randonnée liberté : 8 jours / 7 nuits, 5 jours <strong>de</strong> rando.<br />

en randonnée accompagnée, en compagnie d’un gui<strong>de</strong> local agréé :<br />

8 jours / 7 nuits, 5 jours <strong>de</strong> rando<br />

Hébergement :<br />

en hôtel *** et auberges familiales<br />

(options : nuits supplémentaires, survol <strong>de</strong> la cappadoce en montgolfière,<br />

prolongation <strong>de</strong> séjour à Istanbul)<br />

Comment y aller ?<br />

accès en avion Paris / Kayseri, ou Paris / ankara,<br />

puis transfert en cappadoce en véhicule privé.<br />

Pério<strong>de</strong> idéale ?<br />

début mars à fin octobre<br />

Avec qui partir ?<br />

chamina Voyages<br />

naussac BP 5 – 48300 Langogne<br />

Tel : 04 66 69 00 44<br />

Mail : contact@chamina-voyages.com<br />

Web : www.chamina-voyages.com


Le village d'Üçhisar<br />

et sa cita<strong>de</strong>lle creusée comme<br />

un gruyère par les habitations<br />

troglodytes.


58 TriP BacK InTo THe WILd<br />

Escape #43<br />

BACK INTO THE WILD<br />

il y a eu le livre into the Wild, météorite lumineuse, sombre, sanguine et vivante. sans happy<br />

ending mais pleine d’espoir avec le message d’une vie décalée, connectée à la nature mère.<br />

Maxime et robin, <strong>de</strong> la génération into the Wild, originaires d’Annecy sont retournés sur les<br />

traces <strong>de</strong> Chris Mc Candless, à l’endroit même où il a passé ses <strong>de</strong>rniers instants, le fameux<br />

Magic Bus 142, frêle rempart contre la nature hostile. escape publie l’histoire <strong>de</strong> ce pèlerinage<br />

particulier, émouvant. le clochard céleste <strong>de</strong>venu icône <strong>de</strong> l’outdoor était là par son esprit.<br />

mAgic BuS…<br />

L’évi<strong>de</strong>nce a surgi comme ça, comme un éclair, lumineuse. Pourquoi n’y<br />

avait-on pas pensé plus tôt ? Prendre son sac, et mettre ses pas dans les<br />

traces du Super Tramp, alias Mc Candless, héro auto sacrifié sur l’autel<br />

<strong>de</strong> ses rêves. Bien sur, ce coin paumé d’Alaska, du côté <strong>de</strong> Fairbanks, ce<br />

n’est pas la porte à côté, pas non plus franchement une terre <strong>de</strong> <strong>trek</strong>king<br />

à la cool. Les distances géographiques ne sont sans doute pas l’excuse<br />

principale pour ne pas avoir fait le pèlerinage plus tôt. C’est parce que<br />

Chris est <strong>de</strong>venu une icône, un mythe. Les images véhiculées par sa<br />

mise au vert programmée sont <strong>de</strong>venues plus puissantes que la réalité,<br />

franchement et malheureusement plus terre à terre. Le mythe a pris<br />

naissance par l’écriture du best seller « Into the Wild » puis porté à<br />

son paroxysme par l’excellent film du sensible Sean Penn. C’est un rêve<br />

d’évasion, <strong>de</strong> légèreté. A t’on envie d’aller voir ce qu’il y a <strong>de</strong>rrière un<br />

mythe ? D’aller humer in situ où Mc Candless a vécu ses <strong>de</strong>rniers mois ?<br />

Une curiosité qui peut porter en elle une énorme déception. Tristesse <strong>de</strong><br />

voir le bus désormais vi<strong>de</strong>, désespérément abandonné, voué à la rouille<br />

et à la dislocation certaines. L’âme du clochard céleste, le fantôme, diront<br />

certains, flotte sur les objets toujours en place : les vieilles chaises, le<br />

par Maxime Gouyou Beauchamps et Robin Menon. Texte : Maxime.<br />

poêle sans chaleur, le lit vi<strong>de</strong> surtout… Mais comme toute histoire <strong>de</strong><br />

mythe, ces choses matérielles du passé n’ont plus qu’une mission, celle<br />

<strong>de</strong> dire : oui, l’histoire s’est bien déroulée là, elle est véridique, elle a été<br />

comme un laboratoire <strong>de</strong> bonheur. Il a terminé sa vie là, dans le bush,<br />

loin <strong>de</strong>s hommes, par volonté galvanisée. Son message, sa pensée ont<br />

pris désormais une autre dimension, c’est ce qui importe. Nous avons<br />

pu le constater sur place. Des inconnus bravent la Teklanika River, le<br />

risque <strong>de</strong>s grizzlis, les nuées <strong>de</strong> moustiques, la solitu<strong>de</strong> parfois glacée<br />

pour venir se recueillir et toucher la vieille carcasse du « Magic Bus »<br />

142 comme aiment à l’appeler Maxime Gouyou Deschamps et Robin<br />

Menon. Le message <strong>de</strong> Mc Candless est passé et survit bien au <strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> sa propre mort. Devant l’urgence climatique, une société techno<br />

stressante, une citoyenneté consumériste, <strong>de</strong>s ersatz <strong>de</strong> liberté encadrée,<br />

il est à parier que ce qu’il a fait prendra au fil <strong>de</strong>s ans une dimension<br />

symbolique encore plus importante. Les jeunes générations ont été<br />

fortement touchées par le personnage. Sa mort a initié paradoxalement<br />

une sorte <strong>de</strong> lumière dans les esprits, une espérance. C’est le propre <strong>de</strong><br />

tout mythe d’allumer une flamme.<br />

Par la rédaction. FO.


59 TriP<br />

Escape #43<br />

C’est en mai que notre histoire commence, alors que<br />

je retrouve mon ami Robin à Vancouver et que nous<br />

prenons la route à la découverte du Nord-ouest<br />

américain. Nous passons un mois au Yukon, à nous<br />

imprégner <strong>de</strong> l’ambiance unique qui règne dans les<br />

territoires du nord du Canada. Notre but est <strong>de</strong> nous préparer pour<br />

une expédition <strong>de</strong> plus d’un mois en canoë, en totale autonomie,<br />

au beau milieu <strong>de</strong> l’Alaska. Au menu, nous avons le choix entre<br />

randonnée, canoë, pêche, apprentissage<br />

<strong>de</strong>s règles du Nord, règles à respecter<br />

afin <strong>de</strong> se protéger au mieux du climat,<br />

<strong>de</strong>s moustiques et <strong>de</strong>s ours… On tente<br />

<strong>de</strong> régler le problème <strong>de</strong>s moustiques<br />

avec <strong>de</strong>s manches longues et un voile<br />

anti-moustique mais à cette époque <strong>de</strong> l'année, ils ont toujours le<br />

<strong>de</strong>rnier mot ! Quant aux ours, il nous faut tout apprendre, les <strong>de</strong>ux<br />

différentes espèces (ours noir et grizzly) les différents comportements<br />

<strong>de</strong> chaque famille et les réactions appropriées à chaque situation.<br />

Les règles <strong>de</strong> base étant <strong>de</strong> ne pas les surprendre, donc <strong>de</strong> les avertir<br />

bruyamment <strong>de</strong> notre arrivée, <strong>de</strong> toujours avoir à portée <strong>de</strong> main le<br />

spray anti-ours et <strong>de</strong> ne jamais avoir la moindre nourriture dans la<br />

tente. La prévention anti-ours est tellement omniprésente au Yukon<br />

et en Alaska que l'on s'attend à rencontrer un ours <strong>de</strong>rrière chaque<br />

“ Nous réalisons alors que ce<br />

qui nous attend ne tient pas<br />

<strong>de</strong> la promena<strong>de</strong> <strong>de</strong> santé. ”<br />

arbre ! Mais, tout en restant vigilant, il ne faut non plus <strong>de</strong>venir<br />

parano, nous n'en verrons que <strong>de</strong> loin.<br />

plongée dAnS le BuSh…<br />

En juin, nous passons en Alaska, et alors que nous avons quelques<br />

jours <strong>de</strong> libres avant le grand départ, nous décidons <strong>de</strong> concrétiser<br />

une idée née en même temps que l'idée même du voyage en Alaska :<br />

nous rendre au fameux Magic Bus <strong>de</strong> Chris McCandless, celui-là<br />

même qui a inspiré Sean Penn dans<br />

son film « Into the Wild ». C’est ici que<br />

Chris s’est retiré pendant quelques mois<br />

<strong>de</strong> la société pour les contrées sauvages<br />

<strong>de</strong> l'Alaska.<br />

Après avoir trouvé <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s<br />

renseignements sur le web et acheté les cartes <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Healy<br />

à l’Université <strong>de</strong> Fairbanks, nous sélectionnons le matériel nécessaire<br />

: tente, duvets, chaussures <strong>de</strong> marche, vêtements <strong>de</strong> rando et <strong>de</strong><br />

rechange, matériel <strong>de</strong> bivouac, spray anti-ours, etc… et faisons<br />

quelques courses au Safeway du coin. 24 heures à peine après avoir<br />

pris la décision d'aller au bus, nous roulions déjà vers le Sud.<br />

Nous quittons la highway quelques kilomètres avant <strong>de</strong> pénétrer dans<br />

le Parc national du Denali, et empruntons le "Stampe<strong>de</strong> trail" jusqu'à<br />

Eight Mile Lake, endroit où Chris McCandless a commencé, lui aussi,


60 TriP BacK InTo THe WILd<br />

Escape #43<br />

sa route à pied. On monte la tente, fait le plein d'eau dans le lac, et<br />

alors que nous sommes sur le point <strong>de</strong> nous retirer sous la tente, voilà<br />

qu'un père et son fils sortent du bush et regagnent leur voiture garée à<br />

quelques pas. Ils reviennent apparemment du bus, nous entamons la<br />

conversation. Agés <strong>de</strong> 68 et 45 ans, les <strong>de</strong>ux hommes ont en effet tenté<br />

<strong>de</strong> rejoindre le bus, mais sans succès. Après une marche <strong>de</strong> 10 heures<br />

dans la boue <strong>de</strong>s marais, ils ont été bloqués par les eaux tumultueuses<br />

<strong>de</strong> la Teklanika river, le point chaud <strong>de</strong> la rando. En effet, c'est cette<br />

rivière grossie par les eaux <strong>de</strong> fonte qui a pris au piège McCandless<br />

lorsqu'il a voulu revenir sur ses pas après 4 mois passés dans ce bus<br />

venu <strong>de</strong> nulle part qui lui avait servi <strong>de</strong> refuge.<br />

Nous réalisons alors que ce qui nous attend ne tiens pas <strong>de</strong> la<br />

promena<strong>de</strong> <strong>de</strong> santé. Depuis la France, tout cela parait relativement<br />

simple, il suffit <strong>de</strong> suivre le Stampe<strong>de</strong> trail, <strong>de</strong> traverser la rivière et<br />

hop, on est au Bus.<br />

La réalité n'est pas si facile. A peine 100 mètres le long du Stampe<strong>de</strong><br />

trail, nous nous heurtons aux premières zones détrempées. Au début,<br />

on essaye d’éviter, mais au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois esquives, on se dit<br />

qu’on perd non seulement un temps fou mais également beaucoup<br />

d’énergie dans ces détours souvent vains. Ainsi, après le premier<br />

kilomètre <strong>de</strong> marche, nous avançons les pieds baignant dans les<br />

piscines qui nous servent <strong>de</strong> chaussures.<br />

“ ...une Bible déposée par ses<br />

parents en 1992 et un exemplaire<br />

du livre « Into the Wild ».”<br />

Au douzième kilomètre, nous traversons une première rivière, la<br />

Savage river. Une traversée simple et rapi<strong>de</strong> avec <strong>de</strong> l’eau au niveau<br />

<strong>de</strong>s genoux. C’est au 16ème kilomètre que les choses se corsent, avec<br />

la traversée <strong>de</strong> la fameuse Teklanika River, dit « the Tek ».<br />

Nous savons que cette épreuve est décisive : la traversée est risquée<br />

et si elle s’avère trop dangereuse, nous <strong>de</strong>vrons faire <strong>de</strong>mi-tour. La<br />

rivière atteint 30 mètres <strong>de</strong> largeur par endroit et nous n’avons à<br />

première vue aucun moyen <strong>de</strong> passer. Nous remontons vers l’amont<br />

jusqu’à trouver une zone où la Tek se sépare en <strong>de</strong>ux bras. J’ai à peine<br />

remonté mon pantalon sur mes cuisses que mon ami est déjà les pieds<br />

dans l’eau en train <strong>de</strong> faire le premier test. Il ne semble pas effrayé<br />

par la force du courant. Il est là, au milieu <strong>de</strong> ce petit bras <strong>de</strong> rivière<br />

d’environ 6 mètres <strong>de</strong> large, l’eau frappe avec violence ses jambes qui<br />

disparaissent sous les flots. Il n’a pas l’air <strong>de</strong> trop lutter pour rester<br />

sur place ou même pour avancer. Ce n’est qu’à moitié rassurant car<br />

on se dit qu’il suffit d’un rien, d’un faux pas pour que la rivière nous<br />

emporte et alors on ne sait pas où on va ressortir…<br />

Au détour d’une courBe : le BuS<br />

Robin ayant réussi à traverser une première fois à vi<strong>de</strong>, nous <strong>de</strong>vons<br />

à présent traverser avec nos sacs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 kg sur le dos, ce qui<br />

se fait également sans aucun problème. Mais nous sommes à présent<br />

Les ours, <strong>de</strong>s nuées <strong>de</strong><br />

moustiques… l'endroit<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une certaine<br />

adaptation…<br />

sur un petit ilot coincé entre le petit bras que nous venons <strong>de</strong> passer<br />

et le bras principal <strong>de</strong> la Teklanika. Ce bras fait environ 25 mètres<br />

<strong>de</strong> large, mais nous n’hésitons pas cette fois-ci ; Rob et moi testons<br />

chacun le passage que nous avons choisi, lui à 10m en amont <strong>de</strong> moi.<br />

Au plus profond, l’eau nous arrive en haut <strong>de</strong>s cuisses. Ça <strong>de</strong>vrait<br />

être faisable ! Nous endossons nos gros sacs et nous lançons dans<br />

l’eau boueuse. Le courant pousse nos pas, il ne faut pas lutter. Il faut<br />

avancer tout droit en laissant le courant emporter nos pas vers l’aval.<br />

Au total, nous avons mis 40 minutes à traverser la Teklanika, ce qui est


plutôt rapi<strong>de</strong> pour une première ! Installés sur la rive pour déjeuner,<br />

nous observons un élan qui lui, traverse la rivière sans montrer la<br />

moindre difficulté ; facile, avec ses 4 gran<strong>de</strong>s pattes ! Seize kilomètres<br />

<strong>de</strong> marche, à travers la forêt sur un sentier par endroit totalement<br />

inondé, nous séparent encore du bus. On est loin <strong>de</strong> tout, fatigués<br />

mais poussés par l'excitation nous mettons finalement 7 heures à<br />

parcourir les 32km qui nous séparaient <strong>de</strong> notre but.<br />

Au détour d’une courbe, on arrive sur un espace dégagé et le bus est<br />

là, fidèle à l'image que nous poursuivions, avec <strong>de</strong>s bouts <strong>de</strong> plastique<br />

L'intérieur du bus tel que Mc Candless<br />

l'a laissé à sa mort : le poêle, le lit et les<br />

fenêtres cassées qui laissent passer le vent<br />

mordant <strong>de</strong>s grands espaces.<br />

en guise <strong>de</strong> fenêtres et <strong>de</strong>s bois d’élans posés contre la roue arrière.<br />

La première impression est le soulagement d’être enfin arrivés,<br />

nous sommes à bout <strong>de</strong> force ! Débarrassés <strong>de</strong> nos far<strong>de</strong>aux, nous<br />

visitons : à l’intérieur, rien ne semble avoir changé <strong>de</strong>puis la venue<br />

<strong>de</strong> McCandless, on se sent chez lui ! On retrouve le poêle, le lit avec<br />

le grand matelas blanc sur lequel il est mort, et la minuscule étagère<br />

où se trouve aujourd’hui une Bible déposée par ses parents en 1992 et<br />

un exemplaire du livre « Into the Wild ». A la tête du lit, une plaque<br />

est dédiée à sa mémoire...


62 TriP BacK InTo THe WILd<br />

Escape #43<br />

Autonomie totale pour<br />

s'approcher du Magic Bus.<br />

Bivouac et toujours un œil<br />

sur les ours. L'usage <strong>de</strong> la<br />

clochette est recommandé.<br />

Malgré le vent qui souffle dans le bus, la ferraille rouillée et<br />

le confort plus que sommaire, l’ambiance qui règne ici,<br />

alors que je suis installé sur le grand lit, à relire quelques<br />

lignes <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> McCandless, n’est ni glauque ni sinistre. Nous<br />

tentons <strong>de</strong> comprendre ce drôle <strong>de</strong> jeune homme : Christopher<br />

avait le même âge que nous, 25 ans, lorsqu’il a trouvé la mort dans<br />

ce bus il y a 19 ans. Nous entamons la discussion sur la vie qu'il a pu<br />

mener ici durant le tragique été 92. Vivre dans ce bus nous semble<br />

jouable en pério<strong>de</strong> chau<strong>de</strong>, avec un poêle et du bois <strong>de</strong> chauffage en<br />

abondance dans les alentours. Une rivière coule à 50 mètres. Son seul<br />

réel challenge était <strong>de</strong> trouver à manger. Les ressources abon<strong>de</strong>nt, il<br />

a tué un élan, il s'est nourri <strong>de</strong> plantes du coin, mais son manque <strong>de</strong><br />

connaissances lui a été fatal : il n'a pas su conserver la vian<strong>de</strong> et s'est<br />

empoisonné en mangeant <strong>de</strong>s racines non comestibles.<br />

Ce qu’il est venu chercher ou fuir ici, bien d'autres le cherchent ou le<br />

fuient aussi. En attestent les nombreux messages gravés à l'intérieur<br />

<strong>de</strong> la carrosserie du bus. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l'hommage et <strong>de</strong> la pertinence<br />

<strong>de</strong> ces écrits, ne contrecarrent-ils pas involontairement le désir <strong>de</strong><br />

fuite et <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> McCandless et <strong>de</strong> ceux qui viennent lui rendre<br />

une visite silencieuse ?<br />

Dans cette nature indifférente à notre présence, seulement armés<br />

d’un spray anti-ours chacun, nous sommes loin du sommet <strong>de</strong> la<br />

chaine alimentaire. Cela permet <strong>de</strong> relativiser la place que nous<br />

occupons sur cette planète. Ici, nous trouvons une totale solitu<strong>de</strong>,<br />

une fuite <strong>de</strong> la société dans laquelle nous évoluons <strong>de</strong>puis <strong>de</strong><br />

nombreuses années en France. Fuir pour éliminer un temps le<br />

superficiel qui occupe nos vies : trop plein <strong>de</strong> communications, <strong>de</strong><br />

technologies et <strong>de</strong> richesses. McCandless avait trouvé ses réponses,<br />

nous cherchons les nôtres. Par chance, la Teklanika nous a laissé<br />

revenir à la civilisation pour tenter d'en faire bon usage…<br />

L'ICONE McCANDLESS<br />

Dès notre enfance, sans même le savoir, nous sommes sous la<br />

pression <strong>de</strong> la société dans laquelle nous grandissons. Au collège,<br />

on nous dit "Tu veux faire quel métier plus tard ? Pense à ton avenir.<br />

Il faut faire <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, obtenir un diplôme, avoir un bon travail,<br />

gagner <strong>de</strong> l'argent." On veut nous faire entrer dans un moule, pour<br />

faire <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>s êtres bien pensants et dociles. Mais pour certains<br />

ce moule est trop étriqué, trop pesant et alors il éclate. C'était<br />

notamment le cas <strong>de</strong> Christopher McCandless alias Alexan<strong>de</strong>r<br />

Supertramp qui a tout quitté, son diplôme, ses économies, sa<br />

famille, pour recommencer une nouvelle vie, hors <strong>de</strong>s sentiers<br />

battus. C'est le film <strong>de</strong> Sean Penn "Into the Wild" qui a rendu<br />

célèbre ce jeune homme et sa vie hors du commun. Combien<br />

d'entre nous ont eu ce frisson, cette démangeaison <strong>de</strong> prendre la<br />

route après avoir vu ces images ? On veut donner notre propre<br />

sens à cette histoire, partir a l'aventure, savoir si nous aussi nous<br />

avons le courage <strong>de</strong> tout quitter comme Christopher McCandless<br />

l'a fait il y a 20 ans.<br />

Pour la plupart d'entre nous, le conformisme reste coriace et<br />

gar<strong>de</strong> son emprise. On ne peut quitter son travail par peur <strong>de</strong> ne<br />

pas retrouver sa place a son retour, peur <strong>de</strong> partir dans l'inconnu,<br />

peur <strong>de</strong> se mettre en marge <strong>de</strong> la société. McCandless nous montre<br />

que ces peurs sont non seulement surmontables mais qu'une fois<br />

dépassées, une nouvelle vie s'offre à<br />

nous. Une sorte <strong>de</strong> second souffle.<br />

Sa nouvelle vie à lui, McCandless l'a<br />

ouverte sur la Nature, la vraie Nature<br />

sauvage mais aussi inhospitalière,<br />

cette Nature perdue et oubliée<br />

<strong>de</strong>s populations occi<strong>de</strong>ntales.<br />

Malheureusement il a payé <strong>de</strong> sa<br />

vie la naïveté <strong>de</strong> croire qu'on peut<br />

relativement facilement survivre<br />

dans ces contrées sans une longue<br />

préparation et sans la solidarité du<br />

groupe.


63 TriP BacK InTo THe WILd<br />

PLUS D'INFO<br />

Si vous voulez vous lancer dans l'aventure à votre tour, sachez<br />

que cette randonnée jusqu’au bus est réellement très risquée, non<br />

seulement à cause <strong>de</strong> la traversée <strong>de</strong>s rivières, mais également parce<br />

qu’on évolue au pays <strong>de</strong>s ours. Par conséquent, entreprendre cette<br />

expédition <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une certaine préparation et/ou l’ai<strong>de</strong> d’un<br />

gui<strong>de</strong> du coin.<br />

Les <strong>de</strong>ux aéroports internationaux qui vous donneront accès à la<br />

région <strong>de</strong> Healy sont Anchorage et Fairbanks. Vous y trouverez tout<br />

le matériel et l'approvisionnement nécessaires à votre entreprise.<br />

Vous pouvez acheter les cartes intitulées « Healy D-6 » et « Healy<br />

D-5 » sur le site <strong>de</strong> l'US Geological Survey (http://www.usgs.gov/)<br />

ou au département Géographie <strong>de</strong> l'Université d'Alaska à Fairbanks<br />

(<strong>de</strong>vant la gran<strong>de</strong> parabole bleue).<br />

Vous pouvez aussi consulter le gui<strong>de</strong> Lonely Planet « Alaska ».<br />

Retrouvez le bus sur Google Earth : coordonnées 63°52'6.09"N<br />

149°46'9.63"W<br />

T r e k k i n g s<br />

e x p e d i T i o n s<br />

s T a g e s<br />

a l p i n i s m e<br />

m o n T B l a n c<br />

g r a n d e s c o u r s e s<br />

r a n d o g l a c i a i r e<br />

e s c a l a d e<br />

V i a f e r r a T a<br />

i n d i V i d u e l s<br />

g r o u p e s<br />

G U I D E S<br />

d e h a u T e m o n T a g n e<br />

a l ' e n g a g e m e n T<br />

ODYSSEE<br />

Montagne<br />

Escape #43<br />

QUI SOMMES-NOUS ?<br />

Robin Menon et Maxime Gouyou Beauchamps, 25 ans, sont <strong>de</strong>ux<br />

amis originaires d'Annecy. Robin habite aujourd’hui à Annecy, et<br />

Maxime est installé <strong>de</strong>puis 2011 à Whitehorse, au Yukon, Canada.<br />

Retrouvez moi sur http://www.maximegb.com/.<br />

odYssee monTagne w w w . o d Y s s e e - m o n T a g n e . f r<br />

L E S B A R B O L E T S . 7 4 3 1 0 S E R V O Z<br />

T 0 4 5 0 9 1 2 0 8 3 . F 0 4 5 0 9 1 3 6 5 2<br />

@ P i e r r e S c h m i d t . L i c e n c e 0 7 4 9 8 0 0 0 6<br />

O D Y S S E E @ O D Y S S E E - M O N T A G N E . F R


64 Trek VaL d’aoSTe<br />

Le refuge Vittorio Sella au<br />

pied du col <strong>de</strong> Loson (3299m),<br />

l’ancienne réserve <strong>de</strong> chasse<br />

du roi Victor-Emmanuel II<br />

<strong>de</strong>venu Parc National du<br />

Grand Paradis pour le grand<br />

bonheur <strong>de</strong> toute la faune.<br />

Escape #43<br />

On ne présente plus le val d’Aoste,<br />

l’autre face du Mont-Blanc, pays du<br />

célèbre jambon (!) du même nom, région<br />

magnifique aux grands pâturages fleuris,<br />

hérissée <strong>de</strong> hautes montagnes dépassant les<br />

4000 m, et au plus faible taux <strong>de</strong> pluviométrie<br />

d’italie… On est tombé la semaine qui faisait<br />

exception ! le temps n’était clairement pas <strong>de</strong> la<br />

partie. Mais pas grave, “Madaï “ comme dirait<br />

Paolo notre gui<strong>de</strong>. entre <strong>de</strong>ux rincées et coups<br />

<strong>de</strong> tonnerre, nous avons parcouru les Hautes<br />

routes 1 (nord) et 2 (sud), qui font le tour<br />

complet du val d’Aoste, les sentiers empruntés<br />

par le fameux ultra-trail du Tor <strong>de</strong>s géants.<br />

Par Fernando Ferreira<br />

hautes routes :<br />

le tour <strong>de</strong>s geaNts


Après l’orage un arc-en-ciel<br />

géant illumine le Mont Saron.


66 Trek VaL d’aoSTe<br />

Escape #43<br />

C’est une terre <strong>de</strong> Géants : le Grand Paradis 4061 m,<br />

le Cervin 4478 m, le Mont Rose 4634 m, le Grand<br />

Combin 4314 m, les Gran<strong>de</strong>s Jorasses 4201m, le Mont<br />

Blanc 4810m. Paysages <strong>de</strong> haute montagne à couper<br />

le souffle, que le parcours croise, longe. Des envies<br />

d’alpinisme naissent. Plus bas, on navigue entre forêts <strong>de</strong> feuillus,<br />

<strong>de</strong> conifères, et alpages avant <strong>de</strong> remonter régulièrement vers<br />

<strong>de</strong>s paysages plus minéraux, austères, sauvages et parfois durs.<br />

On passe dans la même journée <strong>de</strong>s petites fleurs avec aimables<br />

bovins aux pieds <strong>de</strong>s glaciers d’altitu<strong>de</strong>. Le sentier emprunte une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cols souvent au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 2000 m, parfois 3000 m,<br />

déroule ses lignes sinueuses <strong>de</strong> crêtes en vallées profon<strong>de</strong>s, en<br />

silence. Quel calme…<br />

De temps en temps on croise un troupeau <strong>de</strong> bouquetins paisibles<br />

nullement dérangés par le passage <strong>de</strong> notre ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> bipè<strong>de</strong>s aux<br />

couleurs bariolées. Un aigle royal surveille la prairie du haut <strong>de</strong>s<br />

nuages. Les sifflets <strong>de</strong>s marmottes ponctuent régulièrement l’air d’un<br />

cri stri<strong>de</strong>nt, presque un lieu commun. La montagne comme on nous<br />

la vend dans les cartes postales. On laisse aller. On scrute les pentes,<br />

les forêts, l’appareil photo aux aguets au cas où on aurait la chance<br />

d’apercevoir un loup ou un Lynx. J’apprendrai au refuge <strong>de</strong> Vittorio<br />

Sella que ce <strong>de</strong>rnier a disparu <strong>de</strong>puis 1960, et <strong>de</strong>puis peu seuls trois<br />

loups arpentent les pentes du Parc National du Grand Paradis…<br />

Pour la photo, je me suis rabattu sur les bouquetins…<br />

Dans le Parc National du Grand Paradis créé en 1922, la Haute Route<br />

2 emprunte sur <strong>de</strong>s kilomètres les chemins <strong>de</strong> chasse du roi Victor-<br />

Emmanuel II qui vers 1850, pour assouvir sa passion, avait quadrillé<br />

la montagne d’un réseau <strong>de</strong> chemins muletiers : sa réserve personnelle<br />

! Paradoxe : c’est grâce à ce roi chasseur qu’il reste <strong>de</strong>s bouquetins et<br />

une faune aussi diversifiée. Un roi “écolo“ avant l’heure ? Par défaut,<br />

car il sauvait la faune pour mieux la tirer. Bel exemple <strong>de</strong> quiproquo<br />

historique qui sert la bonne cause. Depuis la nature a pris sa revanche<br />

sur les coups <strong>de</strong> fusils. Quant aux sentiers muletiers, l’avantage :<br />

le confort. L’inconvénient : c’est long ! De longs longs lacets… On<br />

aurait bien envie <strong>de</strong> couper. Mais “faut pas“ ! Interdit ! C’est long<br />

quand même… Sur le reste du parcours le style <strong>de</strong>s sentiers est plus<br />

classique. Ils attaquent plus directement les pentes, tout en restant<br />

très « roulants » et en excellent état.<br />

Sur ce <strong>trek</strong>, déroulant pour les <strong>de</strong>ux<br />

Hautes Routes cumulées 330 km<br />

<strong>de</strong> sentiers pour 18 500 m <strong>de</strong><br />

dénivelé positif, les hébergements<br />

sont nombreux, et il faut compter<br />

entre 3 et 5 heures entre <strong>de</strong>ux<br />

points. Le plus souvent les refuges sont gardés, confortables, bien<br />

entretenus, où on vous accueille avec le sourire, l’esprit montagne :<br />

on est un montagnard avant d’être un touriste en bala<strong>de</strong>. Au refuge<br />

G.B. Ferraro (2066m) dans la Vallée d’Ayas au pied du Mont Rose,<br />

Fausta Bo et son mari vous reçoivent avec un immense sourire et <strong>de</strong>s<br />

gâteaux faits maison délicieux qui viennent avec bonheur remplir le<br />

Sur la Haute route 1 le sentier traverse<br />

régulièrement <strong>de</strong> puissants torrents<br />

qui dévalent <strong>de</strong>s cols comme dans la<br />

<strong>de</strong>scente entre celui <strong>de</strong> Loson et Cogne<br />

Le col <strong>de</strong> Malatra (3142 m),<br />

le premier col en altitu<strong>de</strong> sur la Haute Route 1<br />

“ On scrute les pentes, les forêts,<br />

au cas où on aurait la chance<br />

d’apercevoir un loup ou un Lynx ”<br />

déficit en calories cumulé <strong>de</strong>puis quelques jours…. Et j’oubliais le<br />

café qui allait avec, italien, fort, à tordre la petite cuillère ! Fausta<br />

est une passionnée <strong>de</strong> montagne, gardienne <strong>de</strong> refuge en saison,<br />

elle part au Népal faire du <strong>trek</strong> ou<br />

<strong>de</strong>s sommets dès qu’elle re<strong>de</strong>scend<br />

dans la vallée, passionnée par<br />

toutes les montagnes et par les gens<br />

qui les habitent. Dans le refuge,<br />

un peu partout, <strong>de</strong>s dizaines et<br />

<strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong> magazines sur la montagne dans toutes<br />

les langues. Seule ombre au tableau, une fois dans la vallée le mari<br />

<strong>de</strong> Fausta préfère la mer à la montagne, d’où <strong>de</strong> longs rounds <strong>de</strong><br />

négociations racontés par les protagonistes pour essayer <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r<br />

la maîtresse <strong>de</strong>s lieux à rester quelques jours à la mer assise sur une<br />

plage…. Un beau moment au refuge.


Petit Lac au niveau du refuge P.Frassati (2540m) sur la<br />

Haute Route 1, <strong>de</strong>rniers morceaux <strong>de</strong> verdure avant le<br />

mon<strong>de</strong> minéral <strong>de</strong> la haute montagne.<br />

Ci-<strong>de</strong>ssous : Ancienne maison en bois dans le petit village<br />

<strong>de</strong> Niel dans la partie la plus orientale du Val d’Aoste<br />

Toits en ardoise <strong>de</strong> maisons<br />

récemment restaurées dans<br />

le village <strong>de</strong> Gaby<br />

Le découpage en étapes courtes avec 13 jours pour la Haute Route 1,<br />

et 12 jours pour la Haute Route 2, permet <strong>de</strong> planifier un circuit sur<br />

mesure, facilement adaptable à son niveau et à la météo… clémente<br />

en général (sauf pour les photos-reporters). Un bon marcheur avec<br />

<strong>de</strong>s étapes moyennes <strong>de</strong> 6 heures peut faire la totalité du parcours<br />

en 15 à 20 jours, ou en <strong>de</strong>ux virées d’une petite dizaine <strong>de</strong> jours pour<br />

chaque Haute Route. Le dénivelé est important mais il n’est jamais<br />

violent, souvent régulier, et les sentiers bien entretenus laissent le pas<br />

prendre tranquillement son rythme. Quant à l’orientation, le balisage<br />

est impeccable. Prendre quand même une carte et/ou GPS, boussole,<br />

par sécurité en cas <strong>de</strong> mauvais temps (mais il pleut rarement, le Val<br />

d’Aoste a le plus faible taux <strong>de</strong> pluviométrie d’Italie !). Exception faite<br />

<strong>de</strong> la première semaine <strong>de</strong> juillet 2012).<br />

Sur le circuit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Hautes Routes est organisé en septembre<br />

<strong>de</strong>puis 2010 l’Ultra Trail du Tor <strong>de</strong>s Géants. De 200 participants<br />

Fausta Bo la gardienne du<br />

refuge G.B. Ferraro (2066m)<br />

dans la Vallée d’Ayas au pied<br />

du Mont Rose<br />

pour la première compétition, on est passé à 650, et une longue liste<br />

d’attente aux inscriptions. Un grand succès, sportif et médiatique,<br />

dans une ambiance <strong>de</strong> fête. Toute la Vallée participe à la course.<br />

1200 bénévoles viennent donner un coup <strong>de</strong> main pendant les<br />

150 heures que dure l’épreuve, et le mot est plus que juste pour les<br />

concurrents. Le record <strong>de</strong> 2011 est <strong>de</strong> 79h58’ ! Un autre mon<strong>de</strong> pour<br />

nous humbles <strong>trek</strong>keurs, une autre approche <strong>de</strong> la montagne. Mais<br />

on reste admiratif <strong>de</strong>vant l’exploit : bouche bée, même.<br />

Les Hautes Routes du Val d’Aoste sont <strong>de</strong>s <strong>trek</strong>s incontournables<br />

pour tout bon <strong>trek</strong>keur amateur <strong>de</strong> montagne, le top du top avec les<br />

GR20, Tour du Mont Blanc, GR10 <strong>de</strong>s Pyrénées. Loin <strong>de</strong> la foule, <strong>de</strong>s<br />

refuges bondés, un must à avoir dans son carnet <strong>de</strong> courses ! Et il fait<br />

souvent… toujours beau !<br />

Remerciements à Paolo, Marco, Annette, toute l’équipe d’encadrement.


68 Trek VaL d’aoSTe<br />

Pratique<br />

accès Val d’aoste :<br />

par Chamonix, Tunnel du Mont Blanc (49 E le<br />

passage, hic !) ou le col<br />

du grand saint Bernard.<br />

Départ et arrivée à Courmayeur si on fait la<br />

boucle complète <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Hautes routes<br />

epoque :<br />

<strong>de</strong> mai à octobre, quelques plaques <strong>de</strong> neige<br />

au niveau <strong>de</strong>s cols les plus hauts en début <strong>de</strong><br />

saison.<br />

renseignements, réservations :<br />

Office <strong>de</strong> tourisme - Courmayeur<br />

Place du Mont-Blanc, 13 - Tél.: (+39)<br />

0165.842060<br />

e-mail: courmayeur@turismo.vda.it<br />

AOsTe eT AlenTOurs<br />

• Office <strong>de</strong> tourisme - Aoste<br />

Place Chanoux, 2 - Tél.: (+39) 0165.236627<br />

- Fax: (+39) 0165.34657 - e-mail: aosta@<br />

turismo.vda.it<br />

Escape #43<br />

Voici les trois façons <strong>de</strong> réserver vos vacances<br />

en Vallée d’aoste :<br />

• En ligne :<br />

www.lovevda.it - e-mail : booking@turismo.vda.it<br />

• Par téléphone :<br />

en s’adressant au centre d’appels préposé<br />

+ 39 0165.33352<br />

• Auprès <strong>de</strong>s Offices du tourisme<br />

présents dans <strong>de</strong> nombreuses localités<br />

<strong>de</strong> la vallée<br />

Trekking <strong>de</strong>s Géants -18 étapes<br />

18 083 m <strong>de</strong> dénivelé positif et autant en négatif<br />

à partir <strong>de</strong> 2280 E par personne.<br />

groupe <strong>de</strong> 5 personnes minimum.<br />

Pour toute information et pour réserver :<br />

nuovo Mondo srl,<br />

n° <strong>de</strong> tél. +39 0165.45858<br />

<strong>trek</strong>vda@viagginuovomondo.it<br />

www.lovevda.it/<strong>trek</strong>king<br />

dans le coeur du Grand-Paradis<br />

4 étapes De valgrisenche à Cogne<br />

à partir <strong>de</strong> 225 E par personne<br />

Pour toute information et pour réserver :<br />

gran Paradiso natura<br />

Tel. +39 0165 920609<br />

info@granparadisonatura.it<br />

La face sud <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Jorasses (4201 m),<br />

Géant <strong>de</strong> glaces et <strong>de</strong> pierres qui s’élève tel une<br />

muraille au départ <strong>de</strong> la Haute Route 1 .<br />

du Mont-rose au Mont cervin<br />

4 étapes De gressoney-saint-jean<br />

à valtournenche<br />

à partir <strong>de</strong> 194 E par personne<br />

Pour toute information et pour réserver :<br />

Booking valle d’Aosta<br />

Tel. +39 0165 33352<br />

booking@turismo.vda.it<br />

Infos sur l’Ultra Trail du Tor <strong>de</strong>s Géants<br />

www.tor<strong>de</strong>sgeants.it<br />

info@vdatrailers.it<br />

info@tor<strong>de</strong>sgeants.it<br />

Les Bons Plans :<br />

la gruba, gîte restaurant, village gruba di niel /<br />

gaby, vieille bâtisse magnifiquement restaurée,<br />

une table excellente, www.lagruba.com,<br />

encadrement <strong>trek</strong>king : Paolo Diemoz,<br />

pdiemoz@yahoo.it , www.ambientenatura.com<br />

refuge g.B. Ferraro, www.rifugioferraro.com,<br />

mail@rifugioferraro.com


ALPACA 28”<br />

…SA GAMME AXIS TRAVEL<br />

» Poignée Pratique<br />

Sans boutons, pour un<br />

déploiement facile et<br />

robuste<br />

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Grâce à l’armature interne<br />

très large vous bénéficiez<br />

d’un plus grand volume <strong>de</strong><br />

rangement


70 TesT SacS À doS TreK<br />

Escape #43<br />

sacs À dos<br />

TReK<br />

nous avons <strong>de</strong>mandé aux marques un sac à dos <strong>de</strong> 30 litres<br />

minimum pour randonnée à la journée. les différences entre les<br />

modèles portent essentiellement sur la capacité à porter une charge<br />

élevée et la qualité du dos. Dans ces domaines, on peut noter <strong>de</strong>s<br />

conceptions radicalement opposées. un test terrain escape pour y<br />

voir plus clair avant d’acheter…<br />

Par Franck Oddoux<br />

©franck oddoux


71 TesT SacS À doS TreK<br />

MILLeT<br />

axPeL 42<br />

le TesT L’Axpel 42 est une vraie étu<strong>de</strong> au<br />

niveau <strong>de</strong>s transmissions <strong>de</strong> charge, <strong>de</strong> la<br />

façon <strong>de</strong> stabiliser le poids sur le dos. On<br />

note <strong>de</strong> fines sangles au niveau <strong>de</strong> la ceinture<br />

qui sont reprises par d’autres qui stabilisent<br />

la charge au niveau <strong>de</strong>s lombaires. Au<br />

sommet du sac, on retrouve ce système <strong>de</strong><br />

sangles très astucieux qui limite le ballant :<br />

les rappels <strong>de</strong> charge (réglables) sont fixés du<br />

sommet <strong>de</strong>s bretelles jusqu’au centre du sac.<br />

Cette architecture en X est très efficace sur<br />

le terrain. Couplée à un dos à armature, elle<br />

permet le transport <strong>de</strong> charges élevées en<br />

économisant son énergie. Autre gros point<br />

fort <strong>de</strong> ce sac, le Mobility Back System. La<br />

ceinture est montée sur un axe central qui<br />

permet <strong>de</strong> suivre les mouvements du bassin,<br />

on limite ainsi la rai<strong>de</strong>ur du dos.<br />

c'est top | Design/efficacité du portage.<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Confort bretelles : 5/5<br />

Confort du dos : 5/5<br />

stabilité en portage : 5/5<br />

Prix : 149,90 euros<br />

Escape #43<br />

columBia<br />

endUra 35<br />

le TesT Sur le papier, il s’agit d’un litrage<br />

restreint (35 litres), pourtant, l’Endura 35 a<br />

tout d’un grand. Son dos filet est tendu sur<br />

une armature métallique très légère, outre la<br />

ventilation, cette <strong>de</strong>rnière permet un portage<br />

<strong>de</strong> charges lour<strong>de</strong>s dans un confort étonnant.<br />

La mousse <strong>de</strong> la ceinture et <strong>de</strong>s bretelles est<br />

très épaisse. Structurée, elle n’est pas ultra<br />

confortable quand elle entre en contact avec<br />

la peau, il faut absolument porter un t-shirt.<br />

La rain cover a été très appréciée, c’est assez<br />

rare <strong>de</strong> bénéficier d’un tel accessoire sur un<br />

sac <strong>de</strong> 35 litres. La poche sommitale est dotée<br />

d’un zip étanche et d’un tissu quasi étanche.<br />

Les accessoires sont nombreux, les zips<br />

soli<strong>de</strong>s et efficaces, les sangles bien disposées.<br />

Bref, un très bon sac <strong>de</strong> randonnée.<br />

c'est top | Design <strong>de</strong>s bretelles et <strong>de</strong> la<br />

ceinture, rain cover, « étanchéité » du sac, sifflet<br />

<strong>de</strong> secours<br />

c'est moiNs BieN | Contact un peu<br />

« rugueux » <strong>de</strong>s bretelles sur la peau<br />

Confort bretelles : 4/5<br />

Confort du dos : 4,5/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 119,95 euros<br />

salomoN<br />

QUeST 30<br />

le TesT Elu parmi les sept meilleurs sacs à<br />

dos du marché outre atlantique, nous avons<br />

pu évoluer avec ce produit léger, souple. Le<br />

dos ne possè<strong>de</strong> en effet quasiment pas<br />

d’armature, il accompagne tous les<br />

mouvements <strong>de</strong> la colonne notamment<br />

lorsque l’on se baisse ou que l’on tourne les<br />

épaules. On perd donc en portage ce que l’on<br />

gagne en maniabilité : le sac a été très<br />

apprécié en via ferrata par exemple. Nous<br />

avons aimé aussi l’accès au contenu par la<br />

large poche supérieure qui s’ouvre grâce à un<br />

zip très pratique : le sac s’ouvre entièrement.<br />

La poche sommitale est rembourrée pour<br />

protéger un appareil photo, un téléphone…<br />

Les bretelles ne sont, à notre goût, pas assez<br />

rembourrées. Un portage latéral <strong>de</strong>s skis, très<br />

classique permet <strong>de</strong> marcher avec son<br />

matériel sur le dos pour une courte durée.<br />

c'est top | Praticité <strong>de</strong> l’ouverture du sac,<br />

poche centrale<br />

c'est moiNs BieN | Bretelles peu confortables<br />

Confort bretelles : 3/5<br />

Confort du dos : 3,5/5<br />

stabilité en portage : 4/5<br />

Prix : nC


72 TesT SacS À doS TreK<br />

Black diamoNd<br />

ePIc 35<br />

le TesT Petit mais costaud, telle pourrait être<br />

la définition <strong>de</strong> l’Epic by Black Diamond. Né<br />

dans les montagnes <strong>de</strong> l’Utah, il est en effet<br />

très efficace en matière <strong>de</strong> charges lour<strong>de</strong>s<br />

(malgré son volume restreint). Il est donc<br />

efficace quand on fait une randonnée qui<br />

nécessite beaucoup d’eau, <strong>de</strong>s vivres, du<br />

matériel, voire une cor<strong>de</strong>… Le premier<br />

feeling est une impression <strong>de</strong> rigidité.<br />

Pourtant le dos suit plutôt bien les<br />

mouvements et les mousses sont efficaces (et<br />

soli<strong>de</strong>s !). L’appui lombaire très présent est<br />

étonnant et peut dérouter <strong>de</strong> prime abord.<br />

La ceinture est articulée, elle pivote et suit<br />

les mouvements du bassin : parfait dans<br />

l’action. Les multiples sangles <strong>de</strong> portage et<br />

autres élastiques pour piolets ou bâtons<br />

télescopiques sont faciles à manier et<br />

rapi<strong>de</strong>s.<br />

c'est top | Capacité <strong>de</strong> portage <strong>de</strong> charges<br />

lour<strong>de</strong>s<br />

c'est moiNs BieN | Dos ferme<br />

Confort bretelles : 4/5<br />

Confort du dos : 4/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 139 euros<br />

Escape #43<br />

haglöfs<br />

KrIoS<br />

le TesT Le Krios possè<strong>de</strong> un portage très<br />

agréable, une sorte <strong>de</strong> douceur mâtinée <strong>de</strong><br />

fermeté. Il est parfait pour les sorties longues<br />

car aucun point dur n’apparaît (<strong>de</strong>ux<br />

armatures très discrètes). Les bretelles très<br />

fines sont pourtant très confort (et aérées).<br />

Nous avons beaucoup aimé aussi la ceinture,<br />

large mais souple, elle maintient sans jamais<br />

bloquer ou provoquer d’irritations. Merci<br />

pour la rain cover, le double réglage <strong>de</strong> la<br />

longueur <strong>de</strong> ceinture, ses sangles qui<br />

coulissent au doigt et à l’œil. Seules les<br />

sangles <strong>de</strong>s porte piolets et bâtons sont<br />

longues à régler, alors que les velcros du<br />

sommet du sac se manient aisément et<br />

rapi<strong>de</strong>ment. Bien vu le trou d‘évacuation<br />

d’eau dans sa partie inférieure. Un excellent<br />

sac, d’apparence classique mais très bien<br />

étudié. Il se fait oublier sur le dos.<br />

c'est top | Confort du portage et facilité<br />

d’utilisation<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Confort bretelles : 5/5<br />

Confort du dos : 5/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 150 euros<br />

Jack WolfskiN<br />

aLPIne TraIL<br />

le TesT Très léger, compact, l’Alpine Trail est<br />

fait pour aller vite. Son dos à armature souple<br />

permet <strong>de</strong> le charger assez lour<strong>de</strong>ment. Les<br />

mousses sont très épaisses et dotées d’un filet<br />

pour la ventilation, le tout s’avère très<br />

agréable (c’est douillet). Même sensation<br />

pour la ceinture large qui colle littéralement<br />

aux hanches. Sa sangle qui coulisse<br />

merveilleusement bien est équipée d’un<br />

double réglage pour la longueur et <strong>de</strong> pinces<br />

pour bloquer le surplus. Hormis la légèreté<br />

c’est d’ailleurs ce qui définit le mieux ce sac :<br />

le souci du détail. Sur la poitrine, aucune<br />

sangle ne se promène, tout est bien rangé,<br />

coincé. L’Alpine n’a pas oublié <strong>de</strong> proposer<br />

une rain cover et un accès poche à eau, plus<br />

classique.<br />

c'est top | rapport légèreté technicité, dos,<br />

bretelles ergonomiques, fermeture rapi<strong>de</strong> du sac<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Confort bretelles : 5/5<br />

Confort du dos : 5/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 99,95 euros


73 TesT SacS À doS TreK<br />

LAfUMA<br />

faSTLITe 30<br />

le TesT Nous avons poussé le vice jusqu’à<br />

utiliser ce sac sur un trail long. Son poids<br />

ultra light conjugué à un dos très souple lui<br />

permet <strong>de</strong> se faire oublier dans tous les<br />

efforts rapi<strong>de</strong>s. Dans l’esprit <strong>de</strong> ce test, il<br />

conviendra donc aux marcheurs sportifs qui<br />

ne veulent pas s’encombrer <strong>de</strong> sacs lourds.<br />

Avec ses 30 litres, le Fastlite qui porte bien<br />

son nom permet d’emporter ses vestes <strong>de</strong><br />

protection, ses vivres <strong>de</strong> course et autre<br />

menu matériel technique. Simple, efficace,<br />

rapi<strong>de</strong>. Un très bon sac 100 % performant.<br />

c'est top | le dos qui s’adapte<br />

automatiquement à votre morphologie<br />

c'est moiNs BieN | limité avec les charges<br />

lour<strong>de</strong>s<br />

Confort bretelles : 4/5<br />

Confort du dos : 4,5/5<br />

stabilité en portage : 4/5<br />

Prix : 100 euros<br />

Escape #43<br />

loWe alpiNe<br />

aIrzone TreK PLUS<br />

35-45<br />

le TesT Coup <strong>de</strong> cœur pour ce sac qui allie<br />

légèreté et qualité <strong>de</strong> portage <strong>de</strong> haut niveau.<br />

La plaque rigi<strong>de</strong> se conjugue avec un dos filet<br />

pour la ventilation et <strong>de</strong>s mousses très<br />

épaisses. La stabilité en charge est très<br />

intéressante, on a le sentiment d’avoir un sac<br />

compact, ramassé (ce n’est pourtant pas le<br />

cas). La ceinture possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> multiples<br />

réglages et ne marque pas les hanches. Les<br />

bretelles ergonomiques sont un modèle du<br />

genre. On aime le système rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> portage<br />

<strong>de</strong>s bâtons, la qualité <strong>de</strong> l’accessoirisation, la<br />

petite poche (téléphone disposée sur la<br />

bretelle) et, last but not least, la rain cover.<br />

c'est top | Qualité <strong>de</strong> finitions, portage,<br />

aération du dos, réglage bretelles<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Confort bretelles : 5/5<br />

Confort du dos : 4,5/5<br />

stabilité en portage : 5/5<br />

Prix : nC<br />

<strong>de</strong>UTeR<br />

SPecTro ac 36<br />

le TesT Le Spectro AC 36 par Deuter arbore<br />

un <strong>de</strong>sign réussi. Ses lignes épurées ne<br />

doivent pas faire oublier qu’il est aussi<br />

efficace grâce à un rapport légèreté/rigidité<br />

en portage important. Son armature<br />

métallique et son dos en filet offrent<br />

ventilation et stabilité malgré <strong>de</strong>s charges<br />

lour<strong>de</strong>s. On note parfois quelques<br />

grincements dus à la structure mais rien <strong>de</strong><br />

grave. Une fois mis sur le dos, le Spectro ne<br />

bouge plus. Son poids light permet d’aller<br />

très vite à la montée. Nous avons appréciée<br />

la gran<strong>de</strong> poche extérieure extensible qui<br />

permet <strong>de</strong> glisser (ou <strong>de</strong> fourrer) sa veste<br />

sans ménagement. Simple, soli<strong>de</strong>, léger,<br />

efficace, ce Deuter est à l’aise en toutes<br />

situations.<br />

c'est top | légèreté et tenue<br />

c'est moiNs BieN | Quelques petits bruits<br />

Confort bretelles : 4/5<br />

Confort du dos : 4,5/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 124 euros


74 TesT SacS À doS TreK<br />

karrimor<br />

KodIaK<br />

le TesT Le premier feeling que l’on a avec le<br />

Kodiak, est une impression <strong>de</strong> souplesse. Le<br />

dos semi rigi<strong>de</strong> suit les mouvements, y<br />

compris ceux en torsion. Des mousses très<br />

épaisses et ultra confort assurent le confort<br />

et la circulation d’air pour l’aération. On peut<br />

le charger mais il faut rester réaliste et ne pas<br />

trop le pousser dans ses limites. Il est plutôt<br />

conçu pour l’action et la randonnée à la<br />

journée. Bien réalisé, léger, il offre <strong>de</strong>ux<br />

poches latérales pour glisser une gour<strong>de</strong> ou<br />

<strong>de</strong>s effets personnels. Certains gabarits<br />

auraient aimé <strong>de</strong>s bords latéraux <strong>de</strong> la<br />

ceinture qui viennent plus sur l’avant<br />

<strong>de</strong>s hanches (meilleur enveloppement).<br />

Soli<strong>de</strong> (renforts <strong>de</strong> la mousse quand le sac<br />

est <strong>de</strong>bout au sol), il est équipé d’une rain<br />

cover.<br />

c'est top | simplicité, efficacité<br />

c'est moiNs BieN | Ceinture qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait<br />

à être plus enveloppante<br />

Confort bretelles : 4/5<br />

Confort du dos : 4/5<br />

stabilité en portage : 4/5<br />

Prix : 99 euros<br />

Escape #43<br />

mouNtaiN<br />

hardWear<br />

WandrIn 32<br />

le TesT On connaît bien le Wandrin mis au<br />

point par Mountain Hardwear pour l’avoir<br />

testé en 48 litres (voir Escape 41). En 32<br />

litres, on retrouve ses qualités. Au chapitre<br />

<strong>de</strong> la technicité, il n’a rien à envier aux<br />

meilleurs modèles. Son dos filet offre une<br />

belle souplesse et une adaptabilité à la<br />

morphologie <strong>de</strong> chacun. C’est dû à la<br />

structure métallique qui se plie légèrement<br />

pour suivre la colonne. Respirant, très<br />

confortable, il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bretelles aérées et<br />

très agréables. Les curseurs <strong>de</strong> zips sont tous<br />

équipés d’un embout pour les saisir plus<br />

facilement. Les sangles (blanches, pour le<br />

style) coulissent bien et toutes les boucles<br />

plastique respirent la solidité. Pour autant,<br />

le poids du Wandrin reste limité. Un<br />

excellent sac.<br />

c'est top | Dos filet confortable, rain cover<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Confort bretelles : 4,5/5<br />

Confort du dos : 4,5/5<br />

stabilité en portage : 4,5/5<br />

Prix : 125 euros<br />

NorroNa<br />

narVIK 25<br />

le TesT Le superbe sac Norrona ne se résume<br />

pas qu’à un <strong>de</strong>sign et à <strong>de</strong>s couleurs qui<br />

donnent la banane dans le brouillard. L’une<br />

<strong>de</strong>s bretelles ergonomiques accueille un long<br />

zip qui cache le tuyau <strong>de</strong> la poche à eau : qui<br />

du coup, ne gèle pas ni ne gène dans l’effort<br />

ou traine par terre quand le sac est au sol.<br />

On a aimé l’astucieux système <strong>de</strong> portage du<br />

piolet qui se transforme et portage <strong>de</strong> skis<br />

l’hiver (sur <strong>de</strong> courtes distances…). Bien vu<br />

aussi les petits velcros qui permettent <strong>de</strong><br />

ranger le surplus <strong>de</strong> sangles quand le sac n’est<br />

pas trop chargé. Son dos est très souple,<br />

confortable. Le portage en charge élevée<br />

trouve ses limites surtout à cause d’une<br />

stabilité latérale en retrait. Un sac polyvalent,<br />

léger, qui ne provoque pas <strong>de</strong> points durs.<br />

Au look sympa, ce qui ne gâche rien.<br />

c'est top | zip pour tuyau poche à eau<br />

c'est moiNs BieN | stabilité latérale<br />

lour<strong>de</strong>ment chargé<br />

Confort bretelles : 4,5/5<br />

Confort du dos : 4/5<br />

stabilité en portage : 3,5/5<br />

Prix : 149 euros


75 TesT SacS À doS TreK<br />

arc’teryx<br />

cIerzo 35<br />

le TesT Le Cierzo proposé par le fabricant<br />

canadien est à part dans ce test. La marque,<br />

avec ce modèle, a tout axé sur le poids. Avec<br />

580 grammes sur la balance, il se fait<br />

complètement oublier sur le dos. Non doté<br />

d’armature, <strong>de</strong> large ceinture ni <strong>de</strong> mousses<br />

épaisses… il propose le minimum. C’est un<br />

sac minimaliste pour ceux qui cherchent un<br />

sac pour un transport ponctuel ou ceux qui<br />

recherchent à tout prix le light. Son usage<br />

surprend. A condition <strong>de</strong> bien remplir le sac,<br />

c’est à dire, éviter <strong>de</strong> placer du matériel dur<br />

au contact du dos, il rempli sa mission. Il se<br />

glisse aisément dans un gros sac <strong>de</strong> soute (au<br />

cas où…) et se range dans sa propre poche.<br />

Bref, un sac <strong>de</strong> secours ou d’appoint très fûté.<br />

c'est top | légèreté, disponibilité<br />

c'est moiNs BieN | Peu <strong>de</strong> qualités <strong>de</strong> portage<br />

Confort bretelles : 3 /5<br />

Confort du dos : 2,5/5<br />

stabilité en portage : 3/5<br />

Prix : 90 euros<br />

Escape #43


76 TesT cHaUSSUreS TreK MId<br />

Escape #43<br />

chaussures<br />

TReK MId<br />

Pour <strong>de</strong> longues randonnées à la journée, un <strong>trek</strong> ou simplement si vos chevilles ont<br />

<strong>de</strong>s faiblesses, les chaussures à tige Mid sont toutes désignées. relativement légères,<br />

accrocheuses, elles assurent un maintien efficace en terrain tourmenté. nous avons testé<br />

ces barou<strong>de</strong>uses l’été <strong>de</strong>rnier. verdict. Par Franck Oddoux


77 TesT cHaUSSUreS TreK MId<br />

MILLeT<br />

SWITcH<br />

le TesT La nouvelle Switch conjugue la solidité<br />

d’une chaussure alpine avec la nervosité d’une<br />

chaussure taillée pour la vitesse. On croit mettre<br />

le pied dans une modèle <strong>de</strong> randonnée : la pare<br />

pierre est bien là, la tige monte assez haut, la<br />

semelle semble rigi<strong>de</strong>… Pourtant, dès les<br />

premiers pas on note un amorti agréable et bien<br />

dosé en talon. La semelle déroule bien, son flex<br />

est régulier, l’assise au sol très bonne. La tige<br />

middle ne se fait pas sentir, elle accompagne la<br />

cheville, sans plus : on a donc une gran<strong>de</strong><br />

disponibilité du pied pour aller vite au attaquer<br />

droit dans le pentu. Précise, la Switch est légère,<br />

accrocheuse. On aime son laçage qui maintient<br />

le pied sans le bloquer. Très bon crochet<br />

intermédiaire qui stoppe le lacet. Une très bonne<br />

chaussure typée fast packing mais qui ne se<br />

limite pas à cette pratique sportive : tous les<br />

randonneurs et a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> sports outdoor (on<br />

pense notamment aux parapentistes) peuvent<br />

l’adopter sans arrière pensée.<br />

c'est top | Amorti et déroulé du châssis,<br />

confort autour <strong>de</strong> la malléole<br />

c'est moiNs BieN | rAs<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 580 g en taille 42 2/3<br />

Prix : nC<br />

Escape #43<br />

columBia<br />

TaLUS rIdGe MId<br />

oUTdry LTr<br />

le TesT Cette Columbia propose une<br />

réalisation sérieuse, une membrane Outdry<br />

plutôt efficace et un bon maintien du talon. La<br />

cheville est très maintenue par la tige montante,<br />

verrouillée par un laçage qui ne laisse pas<br />

beaucoup <strong>de</strong> place au flou. Ce serrage, cet<br />

enveloppement du haut <strong>de</strong> la cheville peut<br />

provoquer <strong>de</strong>s frottements selon sa morphologie<br />

: au pied du tibia pour notre cas. Il faut donc<br />

porter cette Talus Ridge avant <strong>de</strong> se lancer dans<br />

une randonnée d’envergure. Le volume du pied<br />

à l’avant est large, surtout dans la zone <strong>de</strong>s<br />

orteils : on perd en précision ce que l’on gagne<br />

en confort. Le déroulé est agréable grâce à la<br />

semelle souple, suffisamment accrocheuse pour<br />

la plupart <strong>de</strong>s situations rencontrées. L’appui au<br />

sol tranche par rapport à d’autres chaussures<br />

qui possè<strong>de</strong>nt un talon surélevé : la Columbia<br />

propose plutôt une assiette plate.<br />

c'est top | Chaussure au volume important<br />

c'est moiNs BieN | Attention aux frottements<br />

au sommet <strong>de</strong> la tige, il faut accompagner le<br />

serrage du lacet sur l’avant du pied<br />

Qualité semelle : 4/5<br />

efficacité laçage : 4/5<br />

Poids : 540 g en taille 42 2/3<br />

Prix : 139,95 euros<br />

salomoN<br />

x ULTra MId GTx<br />

le TesT On découvre une paire <strong>de</strong> chaussures<br />

légères, largement dotée <strong>de</strong> crampons voraces<br />

dispensés sur toute la surface <strong>de</strong> la semelle. Son<br />

accroche en terrain boueux est très bonne,<br />

rassurante. Elle marque par son confort<br />

immédiat grâce à un mesh souple. Mais<br />

attention, il ne faut pas trop la serrer car les<br />

œillets métalliques au niveau du cou-<strong>de</strong>-pied<br />

ont tendance à provoquer un point douloureux.<br />

La tenue du pied est présente sans être trop<br />

affirmée, confort avant tout. L’avant du pied peut<br />

être qualifié <strong>de</strong> fin, précis. Son appui au sol est<br />

bon et le déroulé très agréable. La tenue <strong>de</strong> la<br />

cheville ou plutôt l’enveloppement du talon a<br />

été très apprécié. On bénéficie en plus d’un<br />

amorti en talon très sympathique. Doté d’une<br />

membrane Gore-Tex, la X Ultra Mid GTX est<br />

étanche mais pas respirante. Très facile à<br />

chausser.<br />

c'est top | Confort, souplesse, qualité <strong>de</strong><br />

semelle, amorti<br />

c'est moiNs BieN | Attention à ne pas trop<br />

serrer le lacet sur le cou-<strong>de</strong>-pied<br />

Qualité semelle 4,5/5<br />

efficacité laçage 4/5<br />

Poids : 460 g en taille 42 2/3<br />

Prix : nC


78 TesT cHaUSSUreS TreK MId<br />

the North face<br />

VerBera HIKer<br />

GTx<br />

le TesT La Verbera Hiker est une<br />

<strong>de</strong>s chaussures qui nous a conquis,<br />

à plus d’un titre. Nous avons<br />

apprécié son maintien <strong>de</strong> la cheville<br />

qui se fait sans provoquer <strong>de</strong><br />

frottement : les mousses sont bien<br />

disposées mais surtout la découpe<br />

<strong>de</strong>s matériaux a été soignée. Le<br />

laçage est puissant, grâce à un<br />

œillet au niveau du cou-<strong>de</strong>-pied, le<br />

lacet peut quasiment être bloqué et<br />

ne bouge plus dans l’action. Soli<strong>de</strong>,<br />

un poil rustique, elle reste<br />

cependant souple dans son déroulé,<br />

confortable sur l’avant du pied<br />

alors que le talon est bien maintenu.<br />

Son confort est immédiat, pas<br />

besoin <strong>de</strong> la « casser » avant <strong>de</strong> se<br />

lancer dans une longue aventure<br />

sac sur le dos. La membrane Gore-<br />

Tex assure l’étanchéité (la<br />

respirabilité ne nous a pas sauté<br />

aux yeux…). L’appui au sol est très<br />

rassurant, l’accroche excellente. On<br />

sent un amorti présent sous le talon<br />

mais aussi sous les métatarses : très<br />

agréable.<br />

c’est top | la chaussure se fait<br />

au pied et non pas l’inverse<br />

c’est moiNs BieN | lacet qui<br />

coulisse difficilement jusqu’au bout<br />

du pied<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 4/5<br />

Poids : 590 g en taille 42,5<br />

Prix : 180 euros<br />

patagoNia<br />

drIfTer ac MId<br />

le TesT Cette belle chaussure<br />

Patagonia est une pantoufle, au<br />

sens noble du terme ! Son confort<br />

immédiat dans l’action est très<br />

appréciable. Son mesh sur le <strong>de</strong>ssus<br />

du pied ventile bien cette chaussure<br />

taillée pour le baroud. C’est l’un <strong>de</strong>s<br />

seuls modèles <strong>de</strong> cette sélection à<br />

offrir un coulissement du lacet<br />

facile jusqu’au bout du pied. Le<br />

volume sur l’avant du pied est assez<br />

important alors que la zone arrière<br />

est bien calée au niveau du talon.<br />

Le déroulé est agréable, souple.<br />

L’amorti dispensé par la semelle<br />

filtre toutes les vibrations et les<br />

terrains délicats : petites pierres<br />

pointues, sols durs… L’accroche est<br />

superbe, spécialement dans la<br />

boue, l’une <strong>de</strong>s meilleures. Last but<br />

not least, le confort autour <strong>de</strong> la<br />

cheville et <strong>de</strong> la malléole est l’un<br />

<strong>de</strong>s meilleurs <strong>de</strong> cette sélection. Un<br />

très bon produit.<br />

c’est top | Confort doublé <strong>de</strong><br />

technicité, accroche semelle<br />

c’est moiNs BieN | Certains<br />

collages/assemblages<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 550 g en taille 43<br />

Prix : 145 euros<br />

Escape #43<br />

haNWag<br />

SaPonI GTx<br />

le TesT C’est l’une <strong>de</strong>s chaussures<br />

les plus abouties <strong>de</strong> ce test. La<br />

Saponi offre une très belle qualité<br />

<strong>de</strong> fabrication avec <strong>de</strong>s solutions<br />

techniques qui ont fait leurs<br />

preuves. On note d’emblée un<br />

enveloppement du pied précis mais<br />

cependant doux : pas <strong>de</strong> points<br />

durs à l’horizon. La languette est<br />

particulièrement efficace. Le laçage<br />

<strong>de</strong>scend loin sur l’avant du pied, il<br />

faut un peut accompagner le lacet<br />

pour répartir la pression. Le dosage<br />

<strong>de</strong> la fermeté générale est très bon,<br />

la coque, la tige sont présentes mais<br />

ne blessent jamais, la cheville et le<br />

talon sont bien calées. Le volume<br />

correspond à un medium. La<br />

semelle, classique, rempli sa<br />

fonction. La découpe et la mousse<br />

au niveau du talon d’Achille sont<br />

parfaits. Le pare-pierres est idéal,<br />

il ne nuit pas à la souplesse <strong>de</strong><br />

l’avant. Les matériaux sont nobles,<br />

résistants, étanche (Gore-Tex).<br />

L’assise au sol est très bonne. Bref,<br />

un quasi sans fautes.<br />

c’est top | Finitions, prestations<br />

générales, matériaux, confort, tenue<br />

c’est moiNs BieN | rAs<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 4,5/5<br />

Poids : 570 g en taille 43<br />

Prix : 159,95 euros<br />

KeeN<br />

BISon<br />

le TesT Réalisée en cuir pleine<br />

fleur, cette Keen Bison joue la carte<br />

<strong>de</strong> la tradition. Soli<strong>de</strong>, voire<br />

rustique, elle n’a pas peur d’affronter<br />

les éléments. Dotée d’un volume <strong>de</strong><br />

pied plutôt large, c’est le genre <strong>de</strong><br />

chaussure à s’adapter à une<br />

multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> morphologies. Le<br />

confort immédiat est agréable, on<br />

ne note pas <strong>de</strong> points durs, la<br />

languette tient bien en place et<br />

offre un rembourrage satisfaisant.<br />

Le lacet ne coulisse pas<br />

spontanément sur l’avant du pied.<br />

Son blocage est très efficace sur le<br />

haut. Le tour <strong>de</strong> cheville est choyé<br />

avec <strong>de</strong>s découpes <strong>de</strong> matériaux et<br />

<strong>de</strong>s mousses confortables, qui ne<br />

prennent pas l’humidité. L’assise au<br />

sol est rassurante, l’amorti présent<br />

alors que visuellement on pourrait<br />

s’attendre à une chaussure dure au<br />

vu <strong>de</strong> sa forme. Le déroulé est assez<br />

flui<strong>de</strong> avec une souplesse prononcée<br />

sous l’avant pied. La semelle ne se<br />

charge pas en boue. Taille 42 plus<br />

proche du 42 2/3.<br />

c’est top | Confort, amorti talon<br />

bien dosé, cuir<br />

c’est moiNs BieN | Finitions<br />

Qualité semelle : 3,5/5<br />

efficacité laçage : 4/5<br />

Poids : 600 g en taille 42<br />

Prix : 159,95 euros


79 TesT cHaUSSUreS TreK MId<br />

MeRReLL<br />

refUGe core<br />

MId<br />

le TesT Nous avons apprécié ce<br />

modèle Merrell, notamment son<br />

pare pierre efficace. L’avant <strong>de</strong> la<br />

chaussure est précis, plutôt fin et<br />

permet d’évoluer en terrain difficile<br />

sans se poser <strong>de</strong> questions. La<br />

semelle est accrocheuse et ne se<br />

charge pas en boue (un tout petit<br />

peu, parfois en talon). Confortable,<br />

elle offre <strong>de</strong>s mousses bien<br />

disposées au niveau <strong>de</strong> la malléole.<br />

Il faut veiller à ne pas trop serrer le<br />

haut <strong>de</strong> la tige car malgré l’épaisseur<br />

importante <strong>de</strong> la languette, <strong>de</strong>s<br />

points durs peuvent apparaître. Le<br />

lacet ne coulisse pas spontanément<br />

lors du serrage, il faut alors<br />

employer les <strong>de</strong>ux mains pour bien<br />

répartir les pressions, notamment<br />

sur l’avant du pied. Le talon est bien<br />

maintenu et l’amorti très bien dosé,<br />

nous avons apprécié ! Conçue pour<br />

les pieds medium.<br />

c'est top | Qualité semelle,<br />

déroulé, pare pierres, œillets<br />

métalliques supérieurs<br />

c'est moiNs BieN | Certains<br />

collages<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 4/5<br />

Poids : 500 g en taille 38<br />

Prix : 149,90 euros<br />

asolo<br />

axeLer GV<br />

le TesT Asolo a joué la carte d’une<br />

chaussure <strong>de</strong> randonnée lady pour<br />

ce test. Cette belle italienne est<br />

conçue pour <strong>de</strong>s randonnées à la<br />

journée (voire du <strong>trek</strong> urbain où<br />

elle s’avère extrêmement<br />

confortable), peu techniques et<br />

avec un sac à dos pas trop lourd.<br />

Ce préalable admis, elle est très<br />

saine. On retrouve le légendaire<br />

sérieux dans la fabrication : les<br />

collages, les assemblages, les<br />

coutures, les détails sont du grand<br />

art. A la manière d’un chausson<br />

d’escala<strong>de</strong>, le lacet <strong>de</strong>scend très loin<br />

sur l’avant du pied (on compte 9<br />

œillets !). Le pare pierre est superbe,<br />

il affiche une rigidité très bien<br />

dosée. Nos testeuses n’ont pas noté<br />

<strong>de</strong> points durs, au contraire, la<br />

souplesse <strong>de</strong> la tige est à noter (ne<br />

pas se lancer dans <strong>de</strong>s terrains trop<br />

techniques). L’appui au sol est<br />

ferme, précis. La semelle assure<br />

une bonne accroche sur la plupart<br />

<strong>de</strong>s sols rencontrés. Sa rigidité en<br />

torsion est en accord avec celle <strong>de</strong><br />

la tige. Une chaussure très bien<br />

réalisée pour du <strong>trek</strong> facile.<br />

c’est top | Qualité <strong>de</strong>s finitions,<br />

confort immédiat<br />

c’est moiNs BieN | Peu <strong>de</strong> tenue<br />

du pied avec un gros sac à dos<br />

Qualité semelle : 4/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 400 g en taille 38<br />

Prix : nC<br />

Escape #43<br />

Jack WolfskiN<br />

SoLId TraIL<br />

TexaPore<br />

le TesT Jack Wolfskin propose<br />

une chaussure très précise, pour<br />

pieds plutôt fins. Sa tenue générale<br />

et <strong>de</strong> cheville en particulier est<br />

exemplaire. La tige, ferme, soutient<br />

le pied et procure un sentiment <strong>de</strong><br />

sécurité agréable. Le serrage du<br />

cou-<strong>de</strong>-pied appartient aussi au<br />

haut <strong>de</strong> gamme. Le lacet répartit<br />

bien la pression et son blocage est<br />

très efficace. L’assise au sol est<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tout soupçon. L’appui<br />

est ferme, on cherche un peu<br />

l’amorti qui ne vient pas. Les<br />

amateurs <strong>de</strong> précision apprécieront.<br />

Le grip <strong>de</strong> la semelle aime les<br />

terrain humi<strong>de</strong>s et chargés en boue.<br />

La fabrication est très soignée et<br />

dégage une impression <strong>de</strong><br />

solidité.<br />

c’est top | Maintien du pied<br />

c’est moiNs BieN | Quasi<br />

absence d’amorti<br />

Qualité semelle : 5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 670 g en taille 43<br />

Prix : 179,95 euros<br />

garmoNt<br />

ToWer LIGHT<br />

le TesT La Tower Light est la<br />

chaussure que nous avons le plus<br />

utilisé. Après <strong>de</strong>s semaines intenses<br />

en montagne (et même en<br />

bûcheronnage !) elle a tenu le coup.<br />

Seul le lacet en extrémité <strong>de</strong><br />

chaussure a tendance à s’user<br />

prématurément, mais en utilisation<br />

« normale » il faudra <strong>de</strong>s saisons<br />

entières pour arriver à ce résultat.<br />

Pour le reste, nous avons noté un<br />

très bon maintien du pied aidé en<br />

cela par un laçage qui <strong>de</strong>scend très<br />

bas (extrémité du pied). Le volume<br />

du pied est plutôt prévu pour une<br />

morphologie fine, nous avons<br />

apprécié la précision <strong>de</strong>s Tower<br />

Light. Le poids est en effet contenu,<br />

comme le nom l’indique. L’accroche<br />

est très bonne et la stabilité au sol<br />

excellente (elle ne se dégra<strong>de</strong> pas<br />

avec le temps, les mousses du talon<br />

restant opérationnelles. Chaussure<br />

étanche. Au final, Garmont signe<br />

un excellent modèle.<br />

c’est top | solidité, précision,<br />

accroche, confort<br />

c’est moiNs BieN | rAs<br />

Qualité semelle : 5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 660 g en taille 42<br />

Prix : 169 euros


80 TesT cHaUSSUreS TreK MId<br />

LAfUMA<br />

aScU MId cLIMacTIV<br />

le TesT Cette chaussure Lafuma se fait<br />

complètement oublier au pied tant elle donne<br />

une impression <strong>de</strong> légèreté. Mais sa<br />

caractéristique principale est sa respirabilité<br />

grâce à un mesh qui occupe une gran<strong>de</strong><br />

majorité <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la chaussure. Ce mesh<br />

produit d’ailleurs un léger bruissement quand<br />

le pied bouge : curieux mais pas franchement<br />

gênant. Très souple, confortable, elle ne<br />

provoque pas d’ampoules dues à <strong>de</strong>s points durs<br />

et conviendra à quasiment toutes les<br />

morphologies <strong>de</strong> pieds (sauf peut-être les pieds<br />

très fins). Le confort au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la malléole<br />

est excellent, le laçage est à la fois facile (tout<br />

coulisse bien) et efficace. Le pare pierres est<br />

présent, il reste souple. L’amorti est important<br />

en talon, moins prononcé sur l’avant du pied.<br />

De manière générale, l’ensemble <strong>de</strong> l’Ascu Mid<br />

Climactiv donne une sensation <strong>de</strong> souplesse,<br />

les concepteurs ayant focalisé son<br />

développement sur le confort. La semelle assure<br />

un bon grip.<br />

c’est top | grand confort<br />

c’est moiNs BieN | souplesse générale<br />

lorsque l’on évolue très chargé<br />

Qualité semelle : 4/5<br />

efficacité laçage : 4,5/5<br />

Poids : 480 g en taille 43 1/3<br />

Prix : 140 euros<br />

Escape #43<br />

AdIdAs<br />

Terrex faST x MId GTx<br />

le TesT Nous avons pesté contre la galère du<br />

chaussage <strong>de</strong> cette Adidas avant <strong>de</strong> découvrir<br />

qu’il fallait déconnecter le lacet au niveau du<br />

sommet <strong>de</strong> la tige (œillet extérieur). Une fois<br />

l’opération <strong>de</strong> déverrouillage effectuée, le pied<br />

a largement la place pour passer. On découvre<br />

alors l’une <strong>de</strong>s meilleures chaussures <strong>de</strong> cette<br />

sélection. Tout le savoir faire Adidas est là :<br />

stabilité au sol, dosage et présence <strong>de</strong> l’amorti<br />

enchanteur, déroulé flui<strong>de</strong>, enveloppement du<br />

pied (attention, volume plutôt fin, notamment<br />

sur l’avant), enveloppement du talon. On aime<br />

le laçage automatique qui prend très bas et<br />

coulisse d’un simple mouvement <strong>de</strong> traction.<br />

I<strong>de</strong>m pour le serrage type « chaussure <strong>de</strong> trail<br />

». Le surplus <strong>de</strong> lacet se range sur le <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><br />

la chaussure (sangle un peu petite à saisir avec<br />

les doigts). Le pare-pierre est un modèle du<br />

genre, la languette très bien étudiée. La semelle<br />

est agressive malgré <strong>de</strong>s crampons peu profonds.<br />

Ses quelques rainures se charge (un peu) <strong>de</strong><br />

boue ou d’herbes. Très belle découpe au niveau<br />

du talon d’Achille. Une chaussure mo<strong>de</strong>rne,<br />

bien désignée, performante, rassurante, précise,<br />

pour marcheur rapi<strong>de</strong> pouvant même courir<br />

sur <strong>de</strong> courtes distances. Un <strong>de</strong> nos coups <strong>de</strong><br />

cœur.<br />

c’est top | Précision, dosage <strong>de</strong> l’amorti,<br />

confort au niveau du talon d’Achille, <strong>de</strong>sign,<br />

rapidité du laçage<br />

c’est moiNs BieN | sangle <strong>de</strong> serrage du<br />

surplus <strong>de</strong> lacet pas facile à manier avec les<br />

doigts froids<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 490 g en taille 42 2/3<br />

Prix : 170 euros<br />

MeINdL<br />

TaMPa GTx<br />

le TesT La Tampa GTX appartient à la famille<br />

<strong>de</strong>s chaussures <strong>de</strong> randonnée « brunes » : elle<br />

est réalisée en cuir Nubuck, <strong>de</strong> manière<br />

traditionnelle. Elle assure un très bon confort<br />

du pied grâce à <strong>de</strong>s matériaux bien assemblés<br />

et souples. L’enveloppement <strong>de</strong> la cheville est<br />

simplement le plus douillet <strong>de</strong> ce test. Elle offre<br />

un volume important, <strong>de</strong> quoi porter une paire<br />

<strong>de</strong> chaussettes épaisses pour ceux qui le<br />

souhaitent. La semelle est en accord avec la tige<br />

et l’empeigne : le flex est (très) souple dans le<br />

déroulé et aussi en torsion (sur l’avant du pied).<br />

L’appui au sol est ferme, la semelle assure<br />

pourtant un peu d’amorti. Le grip est puissant<br />

sur terrain gras, il est rarement mis en défaut,<br />

on a donc une confiance quasi absolue dans sa<br />

tenue. Le laçage est très efficace et agréable à<br />

manier : le lacet coulisse bien et un crochet au<br />

centre <strong>de</strong> la languette permet <strong>de</strong> bloquer le tout<br />

d’un tour <strong>de</strong> main. Malgré son poids sur la<br />

balance <strong>de</strong> 595 grammes, cette Tampa semble<br />

très légère. Est-ce dû à sa souplesse générale ?<br />

Une très bonne chaussure, très bien finie,<br />

étanche, confortable (absence <strong>de</strong> points durs et<br />

donc pas d’ampoules à l’horizon !)<br />

c’est top | Confort, souplesse, laçage,<br />

douceur en cheville, qualité semelle<br />

c’est moiNs BieN | manque un peu <strong>de</strong> rigidité<br />

quand on est lour<strong>de</strong>ment chargé<br />

Qualité semelle : 4,5/5<br />

efficacité laçage : 5/5<br />

Poids : 595 g en taille 42,5<br />

Prix : 179 euros


82 esCAPe aWard<br />

Escape #43<br />

eastoN<br />

teNte kilo 2p<br />

eLLe Ne fAIT<br />

pas le cloNe<br />

Go farther. La marque Easton est habituée à l’outdoor<br />

américain qui se décline version grands espaces,<br />

autonomie et lourds portages : vivres, matériel<br />

technique et tout le barda <strong>de</strong> bivouac. La tente Kilo<br />

offre <strong>de</strong>s solutions pour limiter le poids. A moins <strong>de</strong><br />

1000 grammes sur la balance pour une <strong>de</strong>ux places,<br />

elle performe. Le poids n’a pas été gagné sur le tissu<br />

qui reste totalement étanche mais<br />

sur les piquets 100 % carbon. On<br />

<strong>de</strong>vrait plutôt dire : 100 % plume (160<br />

grammes l’armature). Chaque pièce<br />

est <strong>de</strong>signée avec un soin quasi<br />

maniaque, les sardines pourraient<br />

être signées par Philippe Starck.<br />

Légèreté, épure, efficacité ; un ADN<br />

bien soli<strong>de</strong> à l’heure où les toiles <strong>de</strong><br />

tentes paraissent toutes clonées.<br />

Prix : 499 euros


Nous encourageons<br />

La Consommation raisonnée<br />

Qu’est-ce que la Consommation Raisonnée ?<br />

La Consommation Raisonnée désigne une nouvelle<br />

forme d’engagement <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> TWINNER : privilégier<br />

la qualité au détriment <strong>de</strong> la quantité en tenant compte<br />

<strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> la production industrielle en terme<br />

écologique et social.<br />

Consommer moins pour consommer mieux, cela permet<br />

<strong>de</strong> minimiser l’impact sur l’environnement tout en offrant<br />

au client la garantie d’un produit conçu pour durer et<br />

répondre au mieux à son usage.<br />

Consommation <strong>de</strong> pétrole :<br />

De la culture du coton jusqu’à son acheminement en<br />

Europe, en passant par sa confection, un pantalon aura<br />

consommé l’équivalent <strong>de</strong> 25 litres <strong>de</strong> pétrole1 .<br />

Consommation en eau :<br />

Il faut l’équivalent <strong>de</strong> 2700 litres d’eau pour la fabrication<br />

d’un T-Shirt2 .<br />

Utilisation <strong>de</strong> produits polluants<br />

La phase d’ennoblissement du coton correspond à l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s traitements subis par la matière brute pour <strong>de</strong>venir du fi l<br />

(teinture, imperméabilisation, traitement anti-rétrécissement,<br />

etc.). Pour cela on utilise <strong>de</strong>s résines synthétiques toxiques.<br />

Outre les dangers que cela représente pour les<br />

travailleurs, si le pantalon est produit dans un pays ne<br />

disposant d’aucune législation sur le traitement <strong>de</strong>s<br />

eaux, cela peut avoir <strong>de</strong>s conséquences extrêmement<br />

néfastes pour l’environnement.<br />

Un magasin engagé dans une politique <strong>de</strong> Consommation<br />

Raisonnée permet à ses clients d’économiser <strong>de</strong>s<br />

ressources naturelles précieuses.<br />

Il leur permet également <strong>de</strong> faire un pas <strong>de</strong> plus vers<br />

une consommation responsable, plus respectueuse <strong>de</strong>s<br />

hommes et <strong>de</strong> l’environnement.<br />

La mission du magasin TWINNER doté du label est d’ai<strong>de</strong>r<br />

le client à i<strong>de</strong>ntifi er la nature exacte <strong>de</strong> son besoin<br />

et <strong>de</strong> l’orienter vers le produit correspondant.<br />

(1) - Source A<strong>de</strong>me. (2) - Source WWF<br />

Document non contractuel - Crédits photos : ©Lev Dolgatsj

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