MONTAGNE NEW AGE - Extrait de

L E M A G A Z I N E G R A T U I T O U T D O O R
ANNIVERSAIRE
EIGER
SUPERSTAR
FRISSON
FUNAMBULES
XXL
MONTAGNE NEW AGE
LES NOUVELLES APPROCHES DES RELIEFS
1 ESCAPE LE NUMERO MAGAZINE GRATUIT 22 • OUTDOOR MAI / NUMERO JUIN 21 2008 / • GRATUIT SERVEZ-VOUS
MATOS
LE MEILLEUR
DU LIGHT

L’ASSUREUR DESCENDEUR NOUVELLE GÉNÉRATION.
Multi-fonctions, multi-cordes, multi-diamètres...
Tous les avantages du REVERSO et du REVERSINO
et encore +
+ LEGER
. 77 g. Construction monobloc, aluminium forgé
+ EFFICACE
. Design exclusif en V des gorges de freinage
> Contrôle et puissance de freinage augmentés
> Fluidité optimale lors des “reprises de mou”
+ INTUITIF
. Trou de déblocage de l’appareil sous tension
. Schéma d’utilisation gravé sur le produit
Produit disponible
en mai 2008
Pour en savoir plus :
www.petzl.fr/reverso3

EN COUVERTURE :
Arnaud Petit en libre dans Salto
Angel au Venezuela, l’une des
voies d’escalade en terrain
d’aventure réputée parmi les plus
dures de la planète : 31 longueurs
de 7b à 7c+ sur coinceurs (en
tout 900 mètres d’escalade avec
un dévers de 50 mètres), que
l’expédition
(Arnaud était accompagné, entre
autre, de Stéphanie Bodet, Nicolas
4
NEWS. Les infos incontournables de la planète montagne,
des histoires, de la lecture, du développement
durable. Toutes les nouvelles fraîches du grand air.
20
EVÉNEMENT. Les débuts du voyage scientifique.
De plus en plus de chercheurs s’affichent sur
le papier glacé des catalogues de tourisme pour partager
leur savoir.
22
REGARDS. Génération bivouac. Les alpinistes
ont-ils autant changé que l’alpinisme ? Morceaux
choisis de regards croisés.
28
PORTRAIT. Ueli Steck. Considéré comme l’un des
meilleurs de sa génération, le grimpeur Suisse a fait
son art du style alpin. Rencontre.
30
FRISSON. Highline : l’équilibre XXL. Après
leurs balbutiements au raz du sol, les nouveaux
funambules testent leur qualité d’équilibristes au-dessus du
vide.
32
ANNIVERSAIRE. L’Eiger au sommet. 150 ans de
la première ascension, 70 ans après la face Nord, la
fascination pour la faucheuse des Alpes est intacte.
36
clichés.
37
3
VÉRITÉ. Sexe, drogue, santé… Les vrais effets de
l’altitude. Huit idées fausses pour en finir avec les
TROIS QUESTIONS À… Jean-Paul Richalet,
médecin biologiste au pays de l’oxygène rare.
ESCAPE LE MAGAZINE GRATUIT
OUTDOOR est édité par FREE PRESSE
SAVOIE TECHNOLAC. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ
73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX
Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10
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Site Internet : freepresse.com
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et de la rédaction sur délégation :
Claude Borrani (claude@freepresse.com)
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L E M A G A Z I N E G R A T U I T O U T D O O R
EIGER
SUPERSTAR
FUNAMBULES
XXL
LES NOUVELLES APPROCHES DES RELIEFS
ESCAPE LE NUMERO MAGAZINE GRATUIT 22 • OUTDOOR PRINTEMPS / NUMERO 21 2008 / • GRATUIT SERVEZ-VOUS
ESCAPE N°22 \ MAI - JUIN 2008
LE MEILLEUR
DU LIGHT
Kalisz et Evrard Wendenbaum qui signe cette image) a classé de
expo à hyper expo. « On a passé douze nuits dans la voie et à la fin
on commençait sérieusement à manquer de bouffe. C’était tout de
même limite notre affaire », témoigne Arnaud.
Directeur de la Rédaction Outdoor
et Rédacteur en chef
Paul Molga (paul@freepresse.com) 06 60 03 03 09
Rédaction
Loïc Martin (46 84) loic@freepresse.com
Matthieu Poisson (46 63) matt@freepresse.com
Romain Bourgeais (46 66) romain@freepresse.com
Stagiaire : Clara Quay-Thevenon
clara@freepresse.com
Webmaster
Damien Dufresne (42 07) damien@freepresse.com
Direction artistique :
Sandra Ortiger : sandra_ortiger@mac.com
06 21 06 35 17
38
INTERVIEW. Paul Bonhomme : « Osez l’altitude ».
Guide de haute montagne et himalayiste chevronné,
l’homme multiplie les conférences pour démocratiser
l’altitude. Rencontre.
40
TENDANCE. La course à la légèreté prend du
poids. Pour aller loin, il faut partir light. Revisité par
le concept de style alpin, le minimalisme gagne désormais
la randonnée.
44
FUTUR. Les guides numériques s’invitent en
montagne. Des accompagnateurs, comme dans les
musées.
46
DESTINATION. Pamir : le Graal des montagnes
vierges. Désormais cartographiée, la deuxième
chaîne la plus haute après l’Himalaya offre un terrain de jeu
infini pour les alpinistes et trekkeurs.
48
DESTINATION. Pyrénées : en équilibre entre ciel
et roche. Salenque-Tempête est une classique
classée parmi le Top 100 des plus belles escalades
pyrénéennes.
50
DESTINATION. Avec Nicolas Favresse sur les Big
Walls de Charakusa. À 28 ans, l’ancien champion
de grimpe Belge de difficulté prend de l’assurance dans
l’escalade des hautes parois.
52
SÉLECTION. Bivouacs de rêves sous les étoiles.
Petit florilège de matelas de roches pour partager
les mêmes rêves…
54
SAGA. Gregory, trois décennies plein le dos.
Trente ans après sa création en Californie, le
fabricant de sac à dos américain débarque en France.
56 PERSPECTIVES.
Vent de folie sur l’Everest.
58
MATOS. PGHM : 50 ans d’innovations pour le
secours en altitude. En marge de son cinquantième
anniversaire, le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne
de Chamonix fête cinq décennies de bricolage pour concevoir
un matériel d’intervention spécifique.
62
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
A SHOPPER. Le meilleur du light en montagne. La
sélection Escape pour marcher et grimper léger.
PUBLICITÉ
Directeur du service commercial
et développement :
Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com
Chef de publicité :
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Benjamin Ravary (46 29) benjamin@freepresse.com
Stagiaire :
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Ont collaboré à ce numéro :
Evrard Wendenbaum, Cédric Larcher, Christian
Trommsdorff, Carine Evano, Olivier Pollet, Olivier Balch,
Fabrice Wittner, Laurence Fleury, Visual Impact, Floriane
Macaire, Guy Delaunay, Philippe Poulet, Ben Bert.
C ’est
ADMINISTRATION :
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COURRIER ET SERVICE LECTEURS :
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intro
GENERATION BIVOUAC
une époque étrange qui se
dessine sur les sommets. Une
nouvelle génération investit les reliefs,
une ancienne s’y accroche. Les repères
changent, mais l’histoire se fige. De
nouveaux talents inventent de nouvelles
formes d’expression, bousculent les
certitudes, répètent comme un exercice les
premières glorieuses du passé, s’inspirent
des lignes ouvertes par les pionniers sans
tomber dans le rabâchage, mettent des
mots sensibles sur leurs rapports à la
roche, testent leurs nerfs sur des « big
walls », fument le cigare en sirotant un café
brûlant en équilibre sur une toile flanquée
au-dessus du vide... Désinvolte, provoc ou
rebelle la nouvelle génération ? Sans doute
un mélange inconscient de révolte douce
mêlée du respect des origines. Comme
l’adolescent qui tue le père.
Comme la génération Mitterrand, cette
« génération bivouac » reconquière un
espace perdu, et s’approprie les horizons.
Elle balaye le confort pour privilégier
l’émotion, elle jette le superflu sans renier
la technique, elle prône l’exigence et
la volonté, idéalise les valeurs nobles
de la cordée et rejette en bloc toute
idée mercantile de la montagne. C’est
une génération du paradoxe qui bannit
les artifices mais bénit les innovations,
se réapproprie la rudesse des débuts
de l’alpinisme en même temps qu’elle
exhorte les industriels à révolutionner les
membranes, qui privilégie le dépouillement
du style alpin et la richesse des matériaux
light, qui promeut l’écologie sans renier
la ville. Un retour aux sources, sommes
toutes. Et si le changement, c’était
l’immobilisme ?
PAUL MOLGA
Dépôt Légal : mai 2008
ESCAPE est une publication FREE PRESSE
Directeur Général : Claude Borrani
ESCAPE est une marque FREE PRESSE
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque
procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine
faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une
contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions
strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées
par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle
elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de
propriété intellectuelle).
MERCI DE RECYCLER CE MAGAZINE
QUAND VOUS L’AUREZ TERMINÉ.

4
D.R.
RÉGIS BELLEVILLE : « ON PEUT SURVIVRE
DANS LE DÉSERT AVEC 1 LITRE D’EAU PAR JOUR »
L’explorateur cinéaste et écrivain Régis Belleville a expérimenté cet hiver les
conséquences psycho-physiologiques de la déshydratation en milieu chaud.
Pendant plus d’un mois, seul en condition de survie au milieu des cordons de
dunes du Ouarane en Mauritanie, il a diminué sa ration quotidienne d’eau de
4 litres à 1 litre seulement par 24 heures les 10 derniers jours. Cela représente
deux verres d’eau claire par jour, le reste servant à préparer les repas. Le relevé des
températures moyennes affichait 38°C à l’ombre dans la cuvette inter-dunaire où
était posté Régis, prisonnier de sa réserve d’eau. L’homme n’est pas resté inactif
: il remplissait tous les jours des tests psychologiques, analysait la concentration
des radicaux libres excrétés dans son urine (indicateurs du stress oxydatif), et
explorait son environnement désertique pour récolter d’autres informations scientifiques : prélèvements
de quelques morceaux de météorites pour le laboratoire de minéralogie du Muséum, de microorganismes
extrêmophiles et découverte d’un ensemble de 25 grandes haches néolithiques alignées en forme de
dessin. Cette aventure statique lui a permis de quadriller de façon systématique la surface du paléosol
constituant le fond de cette dépression de 2 kilomètres par 500 mètres. Son étude scientifique sur le stress
lié à la solitude et à la déshydratation, en milieu extrême chaud, reste une première dans l’expérimentation
médicale humaine. Sur toute la période, sa consommation a été inférieure à 70 litres d’eau.
Plus d’infos sur www.regisbelleville.com.
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qui exercent régulièrement une activité physique dans l’un des quatre milieux « Eau, Air, Terre,
Ville ». Travaillant en collaboration et selon les exigences des sportifs professionnels, Tecare
propose des crèmes solaires, crème à l’arnica, gel pour les pieds, huile de massage et depuis
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
DOMINIQUE GINESTE
D.R.
La thèse Bonatti
définitivement
réhabilitée
Lors d’une visite à Madrid à la librairie
Desnivel, l’alpiniste Walter Bonatti a
annoncé que le Club Alpin Italien (CAI)
avait (enfin) confirmé sa version des faits
concernant l’une des plus anciennes
polémiques de
l’alpinisme sur les pentes
du K2. Dans un livre à
sortir, le CAI reconnaît en
effet l’usage de l’oxygène
lors de la conquête du
K2, oxygène que devait
apporter Walter Bonatti
le jour de l’assaut
final. Lino Lacedelli et Achille Campagnoni
reprochaient en effet à Walter d’avoir utilisé
cet oxygène durant son bivouac.
Ça chiffre
6 130. C’est le
nombre de
communes
françaises classées en zone de
montagne. 2 519 comptent moins de 200
habitants et 1 795 entre 200 et 500 habitants.
7 600. C’est le nombre de mouvements
d’avions et d’hélicoptères
enregistrés cette saison à l’altiport de
Courchevel, soit 600 mouvements de plus que
l’année passée.
58,5% des Français ont déjà entendu parler
de développement durable. Seuls 16%
d’entre eux savent réellement ce
qu’il signifie.
Pas de sursis
pour le refuge de l’Aigle
Dans son arrêt rendu le 5 mars, le Conseil d’Etat a refusé
d’admettre la requête de l’association « les amis du refuge
de l’Aigle » contre la décision du juge des référés du tribunal
administratif de Marseille, rejetant sa demande d’annulation
du permis de démolir le Refuge de l’Aigle. L’affaire parait
mal engagée car l’association n’a obtenu à ce jour (20 mars)
que 1730 signatures malgré un large battage médiatique.
Une relance est en cours pour atteindre le double des
signatures. Rendez-vous sur
www.sauvonslaigle.fr pour signer la pétition.

Photo by Frode Sandbech
www.norrona.com

6
SEVEN SUMMITS POUR LA CAUSE VERTE
Deux alpinistes québécois ont choisi de mettre leur passion
au service de l’environnement en s’attaquant au plus haut
sommet des sept continents de la planète. L’aventure a débuté
au mois de mai 2007 par le Mont Denali (McKinley) en Alaska,
un sommet de 6195 m reconnu pour sa nature inhospitalière.
Malheureusement, Oury Dal Bianco et Sébastien Carelli ont
dû abandonner l’expédition, en raison d’une blessure. Ils
reprennent cette année ce défi de taille le 6 mai prochain. Leur
objectif : amasser 20.000 $ en dons entièrement consacrés
à l’environnement. Une partie sera remise à Équiterre et une
autre sera consacrée à une campagne de sensibilisation aux
changements climatiques menée par les alpinistes.
A lire sur : www.mediaterre.org
Un photographe condamné pour
avoir dérangé un gypaète barbu
Un photographe amateur a été condamné par le tribunal de
Saint-Gaudens (31), à payer une amende de 750 euros, pour
avoir dérangé un gypaète barbu, espèce protégée. Il devra
également verser 6 200 euros de dommages et intérêts aux
associations Nature Comminges, Nature Midi-Pyrénées et à
la LPO.
L’infraction s’est produite l’année dernière, le 9 avril 2007.
Pour filmer la nidification, le contrevenant s’était approché
du nid du seul couple de gypaètes barbus présents en Haute-
Garonne. Sa présence avait contraint les rapaces à fuir en
abandonnant la couvaison pendant plus d’une heure alors que
les conditions météo étaient défavorables. L’œuf avait tout de
même éclos au bout de quelques jours mais le poussin n’avait
pas survécu. Peu après, le couple de rapaces avait abandonné
l’endroit qu’il occupait depuis 1997 à 1700 mètres d’altitude.
Il y aurait actuellement 150 couples de gypaètes sur le
massif des Pyrénées mais seulement 28 sur le versant Nord
(Pyrénées françaises).
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
LA RÉGION AUVERGNE ADOPTE
SON PLAN BIO 2008-2010
Le conseil régional vient d’adopter un dispositif
qui prévoit un doublement des crédits, qui
atteindraient 1,3 million d’euros en 2010 pour
toute la filière bio. L’Auvergne devient ainsi
la troisième région, après l’Ile-de-France et
Poitou-Charentes, à mettre en place, en relais
du soutien au démarrage de productions
biologiques créé en 2007, le « bonus bio »
pour dynamiser les exploitations existantes.
Le conseil régional va soutenir la recherche,
amplifier le dispositif « repas bio dans les
lycées », aider la consolidation de la plateforme
Auvergne Bio Distribution (interlocuteur
de la restauration collective) et lancer des
appels à projets pour valoriser les produits
de l’agriculture biologique et favoriser leur
distribution dans tous les circuits.
REFUGES EN STOCK
La nouvelle édition du guide des refuges est
arrivée : les 131 refuges, chalets et centres
de montagne de la FFCAM. L’édition 2008
du « Guide des refuges, chalets et centres de
montagne » est disponible. Vous y trouverez
toutes les informations pratiques –localisation,
accès, courses praticables, nombres de places,
etc.– sur les 131 bâtiments de haute et moyenne
montagne de la FFCAM. Ce document est
gratuit. Si vous souhaitez le recevoir, adressez
une demande écrite accompagnée d’une
enveloppe 16 x 23 cm (affranchie à 2,11 ) à :
FFCAM – 24 avenue Laumière 75019 Paris
YVES PEYRARD
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développement dans
les régions arctiques, le
Tour Opérateur Terres
Oubliées cherche un chef
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diffusion et vente). Solide
expérience exigée. CV et lettre
de motivation à adresser à
Terres Oubliées, La Capelette,
05150 Ribeyret. Ou par mail :
stephan-couturier@terresoubliees.com
VITE DIT
Pour exploiter les filons ferreux
de Smokey Mountain à Labrador City,
la société minière IOC envisage ni
plus ni moins de déplacer la station
de ski qui la gêne !
Sur la toile. Sébastien Montaz-
Rosset, guide à Chamonix, vient
de mettre en ligne un site internet
très pratique : bons plans, astuces
techniques, spots de ski et courses
en montagne sous forme de «vidéos
maison», le tout présenté par un
local. http://www.chamonixguiding.
com
17 tonnes de déchets viennent
d’être évacuées par avion par
avion de Lukla, au Népal, point de
passage obligé vers le camp de
base de l’Everest.. Canettes de
bières, bouteilles vides, emballages
plastiques...la grande majorité des
déchets proviennent des milliers
d’alpinistes et trekkers qui chaque
année affrontent le toit du monde.
L’alpiniste Iñaki Ochoa affronte
l’un des plus difficiles 8000m,
l’Annapurna, par l’une de ses lignes
les plus extrêmes, l’arête Est, en
compagnie d’Horia Colibasanu et de
Don Bowie.
Ryan Jonhson et Sam Magro
signent la première ascension de
la face Nord de la Tour Ouest des
Tours Mendenhall, dans le domaine
de Juneau (Alaska) en ouvrant «The
great white conqueror», une voie
mixe de 800 mètres (V, AI4, M5, A1),
entre des orages... Une ascension
réalisée le 27-28 mars.
Vexé Yuichiro Miura ? Le skieur
et alpiniste japonais connu pour ses
exploits à haute altitude, va tenter
ce printemps, à 75 ans, d’escalader
l’Everest pour devenir le plus vieil
alpiniste sur le toit du monde. Il
a déjà réussi la performance en
2003 à l’âge de 70 ans. Il était alors
devenu le plus vieux conquérant de
l’Everest, mais le record a été battu
par un autre Japonais qui a réussi
l’ascension à 71 ans.

8
DÉBUT DU RECRUTEMENT
D’ALPINISTES ÉCOLO POUR LE MONT QOMOLANGMA
Le recrutement de volontaires pour la protection environnementale du mont Qomolangma a commencé à Beijing.
Selon le programme organisé par le Bureau des Sports du Tibet, vingt volontaires seront recrutés à l’échelle
nationale pour former une équipe d’alpinistes écologiques qui subira un entraînement à la base de Yangbajiao.
Avec l’équipe d’alpinistes professionnels, les volontaires escaladeront le mont Qomolangma jusqu’à une altitude
de 6 500 m pour y récupérer les déchets. Les volontaires participeront aussi à une série d’activités visant à
promouvoir l’alpinisme et les recherches scientifiques écologiques.
YANN ARTHUS BERTRAND DE NOUVEAU
DANS LE COLLIMATEUR DE LA JUSTICE
Après quelques péripéties judiciaires en Argentine, Yann Arthus Bertrand est de nouveau mis en cause pour
« détournement de droit d’auteur » au sujet d’un arrosoir solaire présenté dans le catalogue GoodPlanet.org.
Selon un communiqué du fabriquant Oriaz, « il utilise la description de notre système d’arrosage et présente à
la place la photo d’un autre produit en mentionnant sa marque de commerce et en laissant supposer au lecteur
une équivalence. Nous avons consacré 5 années à développer et breveter ce système d’arrosage unique qui
arrose selon la météo », explique encore Robert Cossette, l’inventeur de l’arrosoir solaire incriminé. Le catalogue
GoodPlanet.org dirigé par Yann Arthus Bertrand présente une liste de produits qui sont « bons pour la planète ».
Il a été distribué à 30.000 exemplaires dont Oriaz réclame le retrait ou tout au moins l’adressage d’un erratum.
Plus d’infos sur : www.oriaz.com/edito.htm
C ertains
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Des hauts et débats
LA CHRONIQUE DU FORUM CAMP TO CAMP
alpinistes dorment dans les toilettes de l’Aiguille du Midi pour pouvoir être à l’attaque des
goulottes du Tacul tôt dans la nuit. Ma question est : en est-il de même aux Grands Montets ? J’ai
des projets de courses aux alentours et j’aimerais savoir s’il y a des toilettes à la gare d’arrivée des Grands
Montets et si elles sont fermées la nuit. » Jink, étudiant « sans le sou, voire carrément fauché », aborde un
sujet intéressant. Comment vivre sa passion de l’alpinisme sans se faire haïr par son banquier ? Compte
tenu du coût du matériel, ce n’est pas toujours facile de débourser une quarantaine d’euros pour passer
une nuit en refuge. Nombreux sont ceux qui ont trouvé des petites combines, comme dormir dans un
local de secours ou, comme c’est la cas ici, dans les toilettes de la gare d’arrivée. Stuf, membre actif du
forum, répond qu’il n’y a aucun souci : « demande gentiment aux pisteurs / gardiens, ne prend pas la toute
dernière benne histoire de pouvoir négocier... Et fait bien le ménage en partant et ça roule... J’y ai dormi
plusieurs fois et à chaque fois ça l’a fait... Et prend de l’eau ! » Et un autre membre de rajouter « n’oublie
pas le pince-nez pour l’odeur… ».
Nico raconte lui aussi une nuit passée aux Grands : « on est monté à ski le soir depuis Argentière pour
enchaîner sur le Couturier, mais en arrivant à 1 heure du mat au pied du couloir on a vu qu’il n’avait pas du
tout regelé. On est alors monté à la benne dans l’espoir de trouver quelque chose d’ouvert, et là, surprise !
Le local de secours, chauffé et avec deux duvets était ouvert, royal !! » C’est ce qui s’appelle avoir le c**
bordé de nouilles (pas chinoises les nouilles, elles n’ont pas trop la côte en ce moment…). Tomj a lui aussi
une solution pour dormir pas cher : « j’ai bivouaqué sur les terrasses juste en dessous des Grands (à gauche
des escaliers qui donnent sur le glacier). Ambiance montagne et air respirable comparé aux gogues ! Avec
un vrai duvet et un petit karimat, tu peux économiser beaucoup de nuit en refuges… » Mais le plus simple,
pour débourser autant que le prix d’Escape, à savoir rien du tout, reste encore d’aller dans des coins où
l’on n’est pas tributaires des refuges ou des gares d’arrivées. En guise de conclusion, Nico se demande
si « ce n’est un peu absurde, si tu es vraiment fauché, de payer pour monter aux Grands avec la benne ?
N’oublie pas qu’à quelques kilomètres de là, tu as d’autres coins splendides, sans remontées mécaniques
à payer, avec des super endroits pour planter la tente, et des courses où tu te retrouveras seul avec ton
pote. Ce qui n’est pas souvent le cas dans le secteur des Grands Montets ! »
LOM
* Les propos tenus sur http://alpinisme.camptocamp.com n’engagent que leurs auteurs. Les sites communautaires camp to camp sont gérés par
Camptocamp – Association (www.camptocamp.org)
VITE DIT
L’agence Terres d’Aventure
vient de lancer un site internet
spécialement consacré à la Haute
Montagne : www.terdav-hautemontagne.com
Gilles Chappaz, réalisateur de
La Cordée de Rêve et de Sur le Fil
des 4 000 a recueilli le témoignage
de Patrick Edlinger, chez lui, dans
le Verdon. Patrick Edlinger, l’ami
de toujours de Patrick Berhault,
a accepté, non
seulement de
témoigner, mais aussi
de servir de guide
auprès de quelques
personnalités qui ont
bien connu Patrick à
des époques différentes. La sortie du
film est prévue pour le mois de juin.
Pouvoir regarder le journal de
20 heures sur votre ordi portable
alors que vous êtes en bivouac en
montagne. C’est l’objet du dernier
film de promotion du boitier 3G+ de
Orange. Dans ce film diffusé courant
mars durant quatre semaines, un
plateau de JT est transporté en pleine
nature pour rejoindre un campeur
isolé. Rêve ou cauchemar ?
Les pratiquants de sports
de montagne toutes tendances
politiques confondues peuvent se
réjouir à Metz, avec l’arrivée de
Dominique Gros à la Mairie. L’homme
est en effet un fervent adepte
de l’alpinisme et de la marche.
L’occasion peut être de développer
certains projets pour le club local :
www.caf-moselle.org
50 000 baroudeurs ont fait
le plein d’idées, de nouvelles
technologies et de matériel outdoor
pour vivre de nouvelles aventures en
France et au bout du monde lors du
salon Destination Nature qui s’est tenu
à Paris fin mars.
Hugues Thiébault est le vingtième
et nouveau président de l’association
Mountain Wilderness France qui a
tenu son assemblée fin mars.
D.R.

ENSA : Développé en collaboration avec l’Ecole
Nationale de Ski et d’Alpinisme Chamonix Mont-Blanc.
Nouveau Monde DDB - 344 446 810 RCS ANNECY - photos : Domino - Corbis.
www.julbo-eyewear.com
Avec les lunettes EXPLORER,
vous verrez ce que les autres ne voient pas.

10
ÎLE DE LA RÉUNION : LA CRÉATION DU PARC DES HAUTS
MODIFIE L’USAGE DE LA NATURE
En plein développement ces dernières années, les sports outdoor sont-il menacés à la Réunion ? C’est ce que
craignent les opérateurs touristiques et les organisateurs de courses de montagne, trails et autres raids multiactivités
après le classement des deux tiers de l’île en parc naturel national il y a un an. « Nous sommes plus
surveillés », assure Stéphane André, qui pilote notamment le Rando Raid SFR. En plus de solliciter les interlocuteurs
habituels, préfecture et ONF, les organisateurs doivent maintenant demander une autorisation spéciale aux autorités
du Parc des Hauts qui ne relève en rien d’une simple formalité, même pour les épreuves déjà bien établies. Il y
a quelques semaines par exemple, les organisateurs de la boucle du Pic Adam se sont vus refuser un site de
ravitaillement au sommet. Une première justifiée par la proximité à la Roche Écrite, de tuits-tuits, une espèce en
voie de disparition.
En réaction, un collectif d’associations (Jet’pa) devrait bientôt se constituer avec comme objectif de créer une
charte de bonne conduite. « C’est à nous de prouver notre engagement pour conserver les sentiers propres »,
estime le président du club Deniv, Eric Lacroix, qui en est à l’origine. En revanche, les randonneurs et pratiquants
occasionnels ne sont pour l’heure pas touchés par les mesures restrictives.
Une épizootie de conjonctivite
menace la faune sauvage du Mercantour
Mortelle pour 20 % des chamois qui en sont atteints, l’épizootie de kérato-conjonctivite apparue
l’été dernier dans le Mercantour s’est propagée pendant l’hiver vers le sud et l’ouest. Elle
pourrait concerner d’ici cinq ans l’ensemble du massif, de la vallée de l’Ubaye aux contreforts
mentonnais, selon les scientifiques. « Les malades ne parviennent plus à se diriger, explique
Gilles Delacour, technicien de la faune au parc du Mercantour. Affaiblis et amaigris, ils chutent et
se blessent gravement, sont croqués par le loup, ou ne résistent plus ni aux coups de froid, ni aux
tempêtes de neige. » Les larves infectées s’attaquent également aux bouquetins, avec un plus
faible taux de mortalité. Elle aurait été initialement déclenchée dans la région italienne du Viso
par un troupeau ovin mal soigné. Dans le Mercantour, elle n’était plus apparue depuis 1920.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
D.R.
VITE DIT
L’Office National des Forêts et la
Fédération de Montagne et d’Escalade
des Bouches-du-Rhône ont fait
cause commune en co-signant une
plaquette délivrant une information aux
grimpeurs sur les espèces rares et la
circulation recommandée sur le site
de la Candelle qui abrite notamment
le lavatère maritime et la sabline de
Provence.
La direction de l’Himalayan
Environment Trust a décidé de créer
un award en mémoire de Sir Edmund
Hillary. Décernée annuellement,
cette récompense sera remise à une
organisation ou une personne pour
son dévouement et sa contribution à
la protection de l’environnement en
Himalaya. Plus d’infos (en anglais) :
www.theuiaa.org
Les soldats népalais auront
l’autorisation d’ouvrir le feu en cas de
manifestations contre le relais de la
flamme olympique, qui doit escalader
l’Everest début mai, a annoncé le
porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Pendant le relais, aucun autre alpiniste
ne sera autorisé sur l’Everest.
Le mois de mars a été un mois
record pour l’audience de notre
partenaire news kairn.com
Si le record journalier n’a pas été
battu (14 438 le 19 juin 2007), 10.127
visiteurs uniques quotidiens se sont
rendu sur le site pour un total mensuel
de 314.000 visiteurs. C’est la meilleure
audience pour Kairn depuis sa création
en 2001.
Le MEDAD (Ministère de
l’Ecologie, du Développement et de
l’Aménagement Durable) ne financera
plus les activités de recherche des
Réserves Naturelles de France.
Hiver comme été, les Alpes du
Nord font déjà partie des zones qui ont
enregistré la plus forte augmentation
en un siècle : +1,1 degré !
Pendant le mois de février, Benoit
Drouillat, Pascal Ducroz et la grimpeuse
belge Vanessa Francois, ont réalisé
l’ascension très rare de «Manitua» sur
la face Nord des Grandes Jorasses. Le
sommet a été atteint le 24 février.

Les 10 et 11 mai, le raid O’bivwak k sur le plateau de
Retord (Ain) - Dans le monde des raids d’orientation, ce
raid (ex IGN) tient tient une place à part par sa longévité, sa
légende légende et sa fréquentation (2000 concurrents), qui font
jeu égal avec les grands raids raids étrangers. Plus d’infos sur
www.obivwak.net
Les 14 et 18 mai, le 22ème festival international
du film nature et environnement à Grenoble (parc
Paul Mistral) – Un millésime placé sous le signe des
énergies renouvelables et de la biodiversité. Outre une
dizaine de projections (Sur les traces du renard, la fin de
l’énergie noire, our arctic challenge, ça chauffe sur les
Alpes, le pollen de la discorde…), le festival propose une
série de rencontres, de conférences et d’animations pour
approfondir le sujet.
Plus d’infos sur les horaires : www.frapna.org
Le 18 mai à La Féclaz (Savoie), le Karibou Runing
- Le petit Karibou s’articule autour de 8km de course à pied
(orientation) et 17 km de VTT, avec du tir à la carabine. Pour
les plus motivés, le grand Karibou : 18 km de course à pied
(orientation), tir à la carabine et 32 km de VTT.
www.karibou.360degres-evenements.com
Le 24 mai, l’Ecouvillonaise VTT Orientation
à Compiègne (Oise) - VTT Orientation de nuit sur un
parcours de 20 à 40 km par équipe de 2, dénivelée positive
de 700 m environ, cartes IGN, reports de balises, paysages
variés en suisse picarde (bocage, foret, belles bosses...).
http://ecouvillonaventure.free.fr/TeamEcouvillonAventure/
Le 24 mai 2008, le trail A.S.O. à Lioran (Massif
Cantalien) - Amaury Sport Organisation (A.S.O.) lance
en France en 2009 un événement pluridisciplinaire dans
l’univers outdoor. Un trail de 37 km (1900 D+ et 2400 D-)
et un cross-country VTT de 50 km (1700 D+ et 2200D-).
www.24mai2008.org/
Les 24 et 25 mai 2008, la deuxième édition de la
Fête de la Nature partout en France. Nature & Découvertes,
principal partenaire de l’événement, co-organise plus d’une
centaine d’activités et sorties gratuites : balades naturalistes,
jeux de pistes… Exemples : Traces
et indices à Taverny (Val-d’Oise), les
marmottes de Bedous en Vallée d’Aspe,
la faune des Calanques (Luminy), le
marais de Malakoff au cœur de Nantes
(habituellement interdit au public)…
Pour réserver vos places :
www.nature-et-decouvertes.com et dans
les magasins
11
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
D.R.
Les 30 mai au 1er juin, le
festival de l’image sports
aventure Explos à Ax-les-
Thermes (Ariège). Cette nouvelle
édition entend combler un vide
en se positionnant sur le thème
encore peu exploité des sports
aventure. Au programme, de la
spéléo, de la montagne et de
l’escalade avec une douzaine
de films projetés au cours de trois soirées : Extra Dry (ou
les ascensions techniques de Christophe Dumarest et
Aymeric Clouet dans le mont-Blanc, film de Gilles Chappaz),
Encartado (le trip d’Alex Chabot en Argentine, de Cédric
Larcher), The fanatic search (sur la vie de grimpeurs
d’exceptions en Espagne, de Laurent Triay), ou encore
Siphons sous la jungle (une expédition spéléo en Papouasie,
de Gérard Favre). Projection et soirée de gala à partir de
21 heures / entrée : 8 euros
Plus d’infos sur www.explos.org
Le 31 mai, le raid nature la Déboussolée à Mougins
(Alpes Maritimes) - Un raid multisports sur 2 jours, par
équipe de 4 compétiteurs (équipe mixte ou non) avec un
classement aux points : course à pied, VTT, orientation,
kayak, tir à l’arc, épreuves culturelles...
www.raidmougins.com
TOUS DEHORS
L’AGENDA
RAIDMOUGINS
Le 1er juin, le Transju’trail 2008. Cette course à pied
« tout terrain » cheminera le long des sentiers reliant
Mouthe à Lamoura, à travers les Montagnes du Jura
dans le sens inverse de la mythique Transju. 800 trailers
s’élanceront sur deux parcours balisés, Mouthe-Lamoura
67 km ou Morez-Lamoura 33 km.
www.transjutrail.com
Le 8 juin, le 3eme Jura Raid Aventure à Couvet
(Suisse, Canton de Neuchâtel) - Deux parcours : Strong
(80km, 2000m dénivellation positive) ou Light (40km,
1000m dénivellation, 3 à 6h d’effort). Raid entièrement en
orientation (différents types de cartes).
Plus d’infos : www.neuchaventure.ch
Le 15 juin, la rando Gaz de France, à Paris . Un rendezvous
à l’initiative de la fédération de randonnée pédestre
pour découvrir la capitale autrement. Rues bloquées, pas
de circulation ni de motos… Au moins 15.000 personnes
devraient battre le pavé au départ de la Bastille pour une
boucle de 9km à partir de 9 heures. Comme la boisson des
incorruptibles, ça ressemble à une manif, ça en a l’air, mais
c’est bien de rando qu’il s’agit…
Les 19 et 22 juin, le Mondial du VTT aux 2 Alpes (Isère).
Des randonnées VTT entre
3200 et 700 m d’altitude, des
parcours ludiques pour rouler
entre amis et en famille, avec
un salon outdoor du VTT, des
animations, des randonnées
accompagnées, des tests de
matériel…
Infos sur www.les2alpes.com
Les 27, 28 et 29 juin, le Vosges Raid Aventure à
Saint-Dié-Des-Vosges. La première édition d’un raid long
pluridisciplinaire en Lorraine : 3 jours (ou un jour pour le
raid découverte) par équipes de 3 (2 concurrents toujours
en course et 1 assistant-remplaçant obligatoire).
Plus d’infos au 03 29 50 45 53
LES 2 ALPES

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Le baromètre kairn.com
L’ESSENTIEL DE L’ACTUALITÉ MONTAGNE
Deux ascensions de The Fly 9a sans corde
The Fly est une voie mythique des
Shawagunks gravie entre autres par Tony
Lamiche. Elle est très courte (8m) mais la
réception en cas de chute est très mauvaise
et sa cotation particulièrement élevée (9a). Il y a donc
deux points à clipper, mais deux grimpeurs se sont
risqués à faire la voie sans corde ! La question se
pose de savoir si c’est une voie en solo ou du bloc
très haut.
Philippe Gatta boucle les 7 summits
En atteignant le sommet de la Pyramide de
Carstensz (4884m) en Papouasie, Philippe
Gatta vient de terminer son challenge de
gravir les plus hauts sommets de chaque
continent, les «Seven Summits» ! _Il est ainsi le 7ème
français à faire la grande boucle, le premier ayant été
Jean-Pierre Frachon en 1991 suivi un an plus tard
par Christine Janin (qui devient la deuxième femme
a boucler le challenge.)_Le plus âgé à ce jour est le
japonais Tomiyasu Ishikawa avec 71 ans _Le challenge
des 7 summits avait été inventé par le milliardaire Dick
Bass en 1983, qui termina le challenge en 1985 juste
avant un certain Reinhold Messner.
Mexique, El Gigante pour Martina Cufar
Depuis sa retraite des compétitions l’année
passée, la grimpeuse slovène ne chôme
pas. Après être passée par les Canaries
et les Etats Unis entre autre, c’est sur les
800m de la paroi d’El Gigante qu’elle a montré qu’elle
n’est pas qu’une grimpeuse de résine. Son compagnon
de cordée Nicolas Kalisz blessé à l’épaule, elle a dû
faire toutes les longueurs en tête, certaines affichant
jusqu’à 7c+.
Google Maps propose maintenant des courbes
de niveau sur le relief de ses cartes
Après l’ajout du mode d’affichage RELIEF/
Terrain dans Google Maps en novembre
2007, Google Maps propose désormais
sur les trois derniers niveaux de Zoom (de petite vers
grande échelle) d’afficher en plus du relief continu les
courbes de niveaux ainsi que leur d’altitude.
Descente en Speed Flying
de la face Sud de l’Aconcagua
Il aura fallu moins de 5 min au Français
François Bon pour descendre les 3000m
de paroi de la vertigineuse face Sud de
l’Aconcagua grâce à son speed Fly (voile entre
parapente et voile de Kite permettant de freiner une
descente à ski).
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Restrictions et interdictions de falaises
De plus en plus de falaises en France et en
Espagne sont interdites ou soumises à réglementation
temporaire. Il s’agît souvent de
laisser nidifier en paix les oiseaux (Gorges de
l’Arveyon, Saussois, La Bagarrée, Perthus, Montserrat,
Monstant ), mais aussi parfois de conflits avec les propriétaires.
Respecter ces réglementations est la seule
façon de ne pas risquer plus d’interdictions. A suivre sur
http://www.climbing-attitude.org
Alpes : la montagne chauffe de plus en plus
Notre planète entière est concernée par les
conséquences du réchauffement climatique.
Hiver comme été, les Alpes du Nord font
déjà partie des zones qui ont enregistré la
plus forte augmentation en un siècle : +1,1 degré !
Coupe du monde de ski de montagne : quelle
crédibilité et quel avenir ?
La Coupe du monde de ski de Montagne
n’intéresse visiblement pas les compétiteurs.
Seuls quatre pays ont aligné des équipes lors
de la Coupe du Monde de Madonna di Campiglio en
Italie. C’est bien peu sachant qu’aux Championnats du
monde de ski de montagne, 28 pays étaient représentés
et que sur les grosses épreuves type Pierra Menta, 12 à
15 pays sont régulièrement représentés.
Les Allemands et les Autrichiens quittent l’UIAA.
L’Union Internationale des Associations d’Alpinisme
(UIAA) annonce que les associations
Allemande et Autrichiennes DAV, OeAV et
VAVOe quitteront UIAA au 31 décembre 2008.
Pour les Allemands et les Autrichiens, les nouveaux statuts
ne permettent plus « une organisation où nos principes
démocratiques, équilibre des intérêts et travail en commun
pour le bien des associations adhérentes et de leur adhérents
peut être garantie » Le président de l’UIAA se demande
si après 75 ans d’existence, le départ de deux grosses de
l’UIAA ne risque pas de signer la fin de l’organisation. « C’est
à nous d’en décider » dit-il en rappelant la partition l’année
passée de l’IFSC et sa reconnaissance par le CIO et il promet
« le départ de deux grosses fédération représente un
défi financier mais qui est réalisable. »
La fin de Chronique d’en haut ?
Diffusée sur France 3 Rhône-Alpes-Auvergne
et Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que sur
TV5 Monde, Chroniques d’en Haut est la
seule et unique émission de télévision sur la
montagne produite par une chaîne de service public. Ce
magazine, qui existe depuis sept ans, risque de s’arrêter
définitivement au mois de juin prochain, faisant disparaître
du petit écran un regard pertinent sur l’univers de la montagne
et de ses hommes.
VITE DIT
Les glaciers des Alpes autrichiennes
ont reculé en moyenne de 22 mètres l’an
dernier, soit le recul le plus important
depuis cinq ans, selon le rapport du Club
alpin autrichien (OeAV)
Une vidéo circule sur Internet
montrant un éléphant en train de peindre
son autoportrait, pinceau à la trompe. Le
résultat est proprement stupéfiant, et on
peut se demander s’il s’agit d’un canular
: http://www.zigonet.com/video/unelephant-peint-son-autoportrait_art218.
html
Selon le résultat des analyses effectuées
sur les indices de présence relevés
l’an dernier, l’Autriche ne compterait
plus que quelques ours sur son territoire.
En effet, une petite dizaine d’individus
seulement survivrait sur deux sites
distincts, au Sud du pays, avec un noyau
installés en Carinthie provenant vraisemblablement
de la Slovénie voisine, et au
centre dans le massif des Kalkalpen où
la présence de deux mâles âgés de 7 et
19 ans, vient d’être certifiée aux côtés
d’une femelle de 8 ans, entretenant l’espoir
d’une descendance future.
Après avoir développé le Guide
vert des stations de montagne,
l’association Mountain Riders a réalisé
plusieurs films en collaboration avec
la fondation Nicolas Hulot. Billy et Willy
sont les deux héros-écolos de Mountain
Riders qui, après le snow-board et
l’escalade, rappellent avec la randonnée
les bons gestes à avoir pour protéger
et respecter les espaces naturels. Plus
d’infos : www.mountain-riders.org
Thomas Gautheron et Antoine
Bletton, deux jeunes étudiants grenoblois,
avaient été sélectionnés par le
Millet Expedition Project pour réaliser
leur rêve : escalader des hauts sommets
dans la Cordillère Blanche au Pérou et
redescendre à skis par des faces raides
et esthétiques. Ils sont revenus avec quelques
belles prises : le Vicos (5315m), le
Pisco (5762m), la face W du Yanapaccha
(5460m), le Pastoruri (5200m), les pentes
NW de l’ Ishinca (5530m), Le copa
S (6188m), la face SE de l’Artesonraju
(6025m), ou encore l’arrête SW du
Chopicalqui (6354m). Pour suivre leur
expédition, et d’autres, rendez-vous sur
www.millet-expedition-blog.com

LES SCIENTIFIQUES DÉCOUVRENT
UNE TUYAUTERIE SOUS-GLACIÈRE
QUI ACCÉLÈRE LA FONTE
Des glaciologues ont pour la première fois observé et mesuré l’écoulement
soudain et total d’un lac à l’intérieur de la calotte glaciaire du Groenland,
un phénomène qui risque d’accélérer la fonte des glaces arctiques durant l’été,
selon des travaux publiés courant avril. Les scientifiques ont pu découvrir un
système de tuyauterie naturelle dans le glacier par lequel les eaux provenant de la
glace fondue à la surface pénètrent profondément dans l’épaisseur de la calotte,
amplifiant la fonte et le déversement de la glace dans l’océan. L’effet « lubrifiant »
de ces eaux sur la base du glacier peut accélérer le rythme d’écoulement de la
glace de 50 à 100% dans certaines zones les plus stables du glacier, estiment
ces deux glaciologues, Sarah Das du Woods Hole Oceanographic Institution
(WHOI) et Lan Joughin de l’Université de Washington à Seattle (Nord Ouest),
auteurs de ces recherches.
« Nous avons trouvé des indices très solides indiquant que ces lacs aux eaux
super-glaciales se formant en été peuvent en réalité faire craquer la glace en
profondeur dans un processus appelé hydro-fracture », explique Sarah Das. Des
milliers de lacs se forment ainsi sur les glaciers du Groenland chaque été alors
que le réchauffement de l’air et le rayonnement solaire font fondre la glace à la
surface. « Si cette craquelure à la surface de la glace est assez grande et qu’il
y a un réservoir d’eau suffisant pour la remplir, cela peut créer un conduit allant
jusqu’à la base du glacier », ajoute le chercheur dans cette étude parue dans
Science Express, la version en ligne de la revue américaine Science.
Des observations satellitaires montraient dans le passé que ces lacs pouvaient
disparaître parfois en un jour mais les scientifiques ignoraient alors où allait cette
eau et l’impact sur le déversement de la glace dans l’océan. Ils se bornaient
à faire des prédictions théoriques sur la manière dont les eaux de surface
pouvaient atteindre la base du glacier à travers une couche de glace de plus
de deux kilomètres d’épaisseur.
Pendant les étés 2006 et 2007, les deux glaciologues et une équipe de
scientifiques ont utilisé des sismographes, des systèmes de mesure de la
surface de l’eau, des balises du système de positionnement par satellite (GPS),
des photos aériennes et de satellite pour traquer le mouvement du glacier et
suivre l’évolution de deux lacs.
Les observations les plus spectaculaires ont été faites en juillet 2006 quand
leurs instruments ont capturé le drainage soudain et total d’un lac de 5,6
kilomètres carré contenant 0,044 kilomètre cube d’eau. Comme une baignoire,
le lac s’est totalement vidé en 24 heures avec la plus grande partie de l’eau
s’écoulant en 90 minutes à un rythme plus rapide en moyenne que les eaux
des chutes du Niagara. Les données recueillies ont révélé que l’eau du lac
s’est engouffrée dans la crevasse qu’elle ont élargie et atteint la base du
glacier 980 mètres plus bas.
Résultats du jeu concours Clubaventure / Columbia /
Escape au Salon des randonnées
• 1 er prix : Mr et Mme Gilbert gagnent un trek de quinze jours pour deux sur l’île
de la Réunion pour leur histoire d’ours dans le Yosemite
• 2 ème prix : Mme Yautier gagne une tenue complète Columbia Sportswear pour
l’histoire rocambolesque de son accouchement dans un bus bolivien
• Les 3 ème au 12 ème prix gagnent un abonnement au magazine Escape
Résultats complets et vidéos à consulter en ligne sur le site www.freepresse.com
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
PUBLICITE

La Principauté signe avec le Costa Rica
pour l’environnement
Monaco et le Costa Rica ont signé un accord pour finaliser le projet
d’extension de la coopération à la conservation de l’environnement entre
les deux pays, et particulièrement ceux couvrants la zone marine depuis
la côte Pacifique jusqu’aux îles Galapagos. Ce nouvel accord trouvera
une application immédiate par la visite organisée au Costa Rica pour
plusieurs responsables du Parc national du Mercantour avec lesquels la
Principauté entretient des relations de partenariat. La visite sera focalisée
sur les échanges d’expériences et de bonnes pratiques pour l’exploitation
écotouristique des zones protégées.
ROGER SCHÄLI :
45 JOURS, 6 FACES NORD MAJEURES
L’alpiniste Suisse Roger Schäli (Salewa alpineXtrem Team international),
s’est offert en hivernale (du 8 janvier au 22 février) les six faces nords les plus
imposantes des Alpes (Eiger, Grandes Jorasses, Cervin, Petit Dru, Piz Badile
et Cima Grande), réalisant pour l’occasion une Prémière dans un temps aussi
court. Au passage, le guide s’est offert à l’Eiger le record de vitesse pour une
cordée en 6 heures et 50 minutes.
D.R.
La Chronique
de Christian Trommsdorff *
EVEREST :
LES MARCHANDS DU TEMPLE
AU PAYS DE BOUDDHA
J
’ai fait un rêve : les plus hauts lieux de la planète devenaient des sanctuaires où
le commerce était interdit, où seuls les amateurs respectant une économie de
moyens et prenant soin de ne laisser qu’un minimum de traces pouvaient effectuer
de brèves incursions…
Ca n’était qu’un rêve ! Aujourd’hui le business de l’Everest est à l’image de celui
des JOs : régi par des intérêts financiers, support d’expression des nationalismes,
et capable d’orchestrer le désir de réalisation ultime des ambitions personnelles. Le
grimpeur-summiter est comme l’athlète médaillé. Et les montagnards profitent du
grand bazar de l’Everest tout comme les entreprises privées et les athlètes profitent
de celui de JOs. A deux pas du Tibet, nous acceptons de payer des permis exorbitants
à des régimes corrompus (*1) pour assouvir notre soif de sommets… Notre position
pour faire la morale au régime chinois sur la question tibétaine me semble assez
délicate ! Ne devrions-nous pas d’abord procéder à notre autocritique ?
Au-delà de la sphère montagnarde, le dalaï-lama ne demande ni l’indépendance du
Tibet, ni le boycott des JOs et il ne soutient pas non plus les actions de perturbations
sur le parcours de la flamme olympique.
Je trouve facile et choquant la façon dont les « free-tibéteurs » occidentaux, bien
pensants, donneurs de leçons et plus royalistes que le roi se sont emparés de la
cause tibétaine. La campagne « peace and love » du gouvernement tibétain en exil
semble aujourd’hui hors de contrôle !
Qui sommes-nous, régimes occidentaux « démocratiques », qui avons depuis la
dernière guerre mondiale directement organisé le massacre en autre des Coréens,
Algériens, Vietnamiens et Irakiens, et laisser faire celui, notamment, des Bosniaques
et des Rwandais pour des motifs pas plus glorieux que les Chinois, pour leur faire la
morale sur la question tibétaine ?
La répression du régime chinois au Tibet est révoltante, à l’image de l’histoire
récente de la Chine depuis le début du XXème siècle (*2) - mais la meilleure
chance d’augmentation des libertés en Chine (et au Tibet) ne passe-t’elle pas par le
développement de l’économie, des échanges et, consécutivement, de l’éducation ?
La Chine est en mouvement très rapide, et il y a eu des avancées notables depuis une
vingtaine d’années au sein du régime dictatorial chinois ; la stratégie d’affrontement
frontal des « free-tibéteurs » et le fayotage des politiques ne peuvent que semer la
confusion et exposer au grand jour notre manque de cohérence en occident.
(*) Guide de Haute Montagne, himalayiste reconnu et aficionados du style alpin, Christian Trommsdorff a
effectué une vingtaine d’expéditions sur tous les continents, dont cinq au Tibet depuis dix ans.
(*1) : A noter la très récente prise de pouvoir (malgré tous les efforts occidentaux et Indiens) des Maoistes
au Népal qui indiquerait leur intention d’y implémenter une dictature capitaliste à la chinoise…
(*2) : Lire à ce sujet la 1ère vraie biographie de Mao, 900 pages, controversée : « Mao, the unknown
story » de Jon Halliday et Jung Chang
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MXP. DEUXIÈME ACTE
APRÈS LE SUCCÈS DES MILLET EXPEDITION PROJECT EN 2007, LA SOCIÉTÉ MILLET, AVEC SES PAR-
TENAIRES (USHUAIA, TV 8 MONT BLANC, POLARTEC, JULBO, RADIO FRANCE BLEU, PETZL, GMHM,
ALLIBERT, POLAR, IFREMMONT, TV MOUNTAIN, FNAC, KAIRN.COM ET VOTRE MAGAZINE ESCAPE)
ONT DÉCIDÉ DE RECONDUIRE L’EXPÉRIENCE. VOICI EN AVANT-PREMIÈRE UNE PRÉSENTATION DES
12 EXPÉS SÉLECTIONNÉES.
CATÉGORIE PERFORMANCE
SLOVENIAN MUSTAGH TOWER
Trois grimpeurs slovènes partent ouvrir une nouvelle
route en style alpin sur Mustagh Tower (7273 m),
dans l’Himalaya. L’ascension en style alpin sera
une première sur ce sommet.
Départ le 5 août 2008, durée 1 mois.
TRANGO 08 « THE FREE DREAM »
Une équipe internationale composée de six
personnes va tenter la réalisation de « Éternelle
Flamme », une voie ouverte en 1989 sur le pilier
sud de la Tour de Trango et peu de fois répétée.
Le sommet de la voie de 1000 m, composée de
35 longueurs (7c / 8a), culmine à 6239 m.
Départ le 25 août 2008, durée 1 mois et demi.
UNE PREMIÈRE POUR LA CORDÉE DU SUD
Trois alpinistes vont essayer de rejoindre le sommet
de Rangirk Rang (6553 m), dans le massif Kinnaur
en Inde. Ouvert en 1993, il n’a été gravi qu’une
seule fois par l’arête ouest, la cordée va tenter
l’ascension par la face nord.
Départ le 10 septembre 2008, durée 2 mois.
NANGA PARBAT
Une ascension à trois (dont une fille) de la voie
nord-ouest du Nanga Parbat (8125 m), le neuvième
plus haut sommet du monde. Jamais réussi,
l’ascension sera une première.
Départ le 15 mai, durée 45 jours.
CATÉGORIE ENTRAIDE
ENTRAIDE AU CŒUR
DU HAUT ATLAS MAROCAIN
Situé à 1400 m d’altitude, le petit village Aït Sliman,
à l’entrée des gorges d’Imiter, tente de développer
le trek et l’escalade. L’expédition aura pour but
d’équiper plusieurs voies, repérer des treks, créer
des topos, initier des enfants locaux à l’escalade.
Départ le 20 juin 2008, durée 3 semaines.
UNE ÉQUIPE SANS LIMITE
L’expé se compose de six personnes, dont une paraplégique.
L’équipe va tenter l’ascension et la descente
à ski d’au moins un sommet en Argentine.
Départ début septembre 2008, durée 2 mois.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
CATÉGORIE CULTURE
LA TRAVERSÉE
DES PLUS BELLES VIERGES DES ALPES
Deux personnes partent réaliser des ouvrages
photo des plus belles Madones des sommets
des Alpes, sur les traces des pionniers qui les ont
portés sur leur dos pour les sceller sur les plus
hauts points des montagnes.
Départ début juin 2008, durée 3 semaines.
THE EVEREST FAMILY (Culture / Performance)
Un anthropologue culturel accompagne six frères
et deux sœurs d’une famille de Sherpas sur le Cho
Oyu, le sixième plus haut sommet du monde avec
8201 m. L’objectif de l’expé est de documenter
le destin historico-socio-culturel du peuple des
Sherpas à travers cette famille exceptionnelle (deux
des six frères ont gravit 34 fois l’Everest et leur père
faisait partie de l’expédition Hilary en 1953 qui a
gravit la première fois l’Everest sans oxygène).
Départ au printemps 2008, durée 1 mois
+ 8 semaines à l’automne 2008.
CATÉGORIE SCIENCE ET
ENVIRONNEMENT
KENAI SKI CROSSING (Performance / Environnement)
Une exploration à ski tracté par des kites, de la
péninsule de Kinaï en Alaska. Les deux membres
de l’expédition partent en totale autonomie. Une
manière de témoigner du changement climatique
sur cette partie du monde particulièrement
concernée par les problèmes de réchauffement
climatique.
Départ le 20 avril 2008, durée 3 semaines.
MIAFORA (Environnement / Science)
Cinq aventuriers vont réaliser 2500 km de
navigation côtière dans neuf pays avec près de
70 escales. L’équipe réalisera pendant ce voyage
des prélèvements d’eau de mer pour le CNRS,
sensibilisera les populations aux écogestes…
Départ fin avril 2008, durée six mois.
SÉANCE TRAVAIL AU SIÈGE DE MILLET : LE
JURY DE PROFESSIONNELS QU’A RÉUNI LA
MARQUE ÉPLUCHE LES PILES DE DOSSIERS DE
CANDIDATURE. D.R.
CATÉGORIE ESPOIRS
YAKOUTAVENTURE
Les trois membres de ce projet partent pour un
mois en Yakoutie (également appelée République
de Sakha), dans le nord-est de la Sibérie. Au
programme, du trek, de l’alpinisme et du canoë
extrême dans cette région, qui représente près du
cinquième de l’ensemble du territoire russe !
Départ le 1er août 2008, durée 1 mois.
EXPÉDITION WULIWAYA (Performance / Culture)
Direction la Bolivie et la Cordillère Royale pour
les six membres de cette expédition, qui vont
réaliser l’ascension d’une dizaine de parois par des
itinéraires esthétiques, avec descentes à ski.
Départ le 1er juillet 2008, durée 1 mois.
HORS CATÉGORIE
L’ÉCOLE NOMADE (Culture / Entraide)
Ce projet emmènera une équipe de caméramans et
réalisateurs à la rencontre d’Alexandra Lavrillier, une
femme française partie à la rencontre du peuple
nomade de Sibérie, les Evenks, et finalement
marié à un Evenk qui a créé la première vraie école
nomade. Auparavant, les enfants Evenk étaient
arrachés à leur famille pendant plusieurs mois pour
aller à l’école. Aujourd’hui, l’école se déplace avec
eux. Un film documentaire sur l’école nomade et
sa créatrice extraordinaire sera réalisé lors de ce
voyage au cœur du peuple Evenk.
Départ le 15 juin 2008, durée 1 mois.

Les prochains rendez-vous de nettoyage
avec CleanupDays.org et MountainRiders
18 mai : Praz de Lys, Office de tourisme, www.prazdelys-sommand.com
20 mai : Les Arcs, L’Esprit des Arcs et Antenne MR, www.espritdesarcs.fr
23 mai : Collet d’Allevard, Lycée de Meylan, www.lgm.ac-grenoble.fr
24 mai : St Martin de Belleville, Mairie, www.mairie-smb.com
Col de Porte, www.chartreusepropre.org
Les Gets, Remontées Mécaniques, www.sagets.fr
25 mai : Alpes du Grand Serre, OT et Fend la Bise, www.alpedugrandserre.net
Châtel, Kulture Montagne, www.bellesplantes.canalblog.com
Lac Blanc, La Delirium Tribu, www.deliriumtribu.com
Grand Bornand, Adhérente MR et mairie, www.legrandbornand.com
31 mai : La Mongie, Mathieu Crepel, www.mathieucrepel.com
1e Juin : Morillon, Office de tourisme, www.ot-morillon.fr
La Plagne, Office de tourisme et adhérente MR, www.la-plagne.com
7 juin : St Jean d’Aulps, Remontées Mécaniques, www.saintjeandaulps.com
8 juin : Lans en Vercors, Centre de Loisirs, www.ot-lans-en-vercors.fr
16 juin : Valmorel, Domaine Skiable, www.valmorel.com
21 juin : Tignes, Eko-Tignes & Co, www.tignes.net
Val d’Isère, VieValdis, www.association-vievaldis.org
28 juin : Pralognan en Vanoise, Sivom de Bozel, www.sivomdebozel.info
8 juillet : Les Arcs, L’Esprit des Arcs et Antenne MR, www.espritdesarcs.fr
LA FLAMME OLYMPIQUE GOURMANDE EN CO2
Outre de multiples incidents provoqués par des manifestants pro-tibétains, le
parcours mondial de la flamme olympique (135 villes des cinq continents en 130
jours) dégagera 9000 tonnes de CO2, soit autant que deux ans d’émission de
Tuvalu, petit Etat insulaire du Pacifique menacé par le réchauffement climatique,
affirme l’ingénieur Olivier Carles, co-directeur de la société Objectif Carbone,
spécialisée dans les « bilans carbone ».
Partie d’Olympie en Grèce le 24 mars, la flamme arrivera 137.000 km plus loin
le 8 août à Pékin et effectue ses déplacements d’une étape à l’autre à bord d’un
Airbus A330 d’Air China qui va consommer 1,5 million de litres de kérosène pour
couvrir la distance : « Cela équivaut à 4400 tonnes de CO2 pour la combustion
du kérosène et autant lié aux traînées de condensation, les contrails, moins
connus mais bien présents », estime l’ingénieur français, qui précise tirer ses
informations du site officiel chinois qui lui est dédié. La flamme elle-même, qui
brûle grâce à des recharges de gaz propane, n’émettra qu’une centaine de kilos
de CO2 pendant son voyage.
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Envie
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Crédit photo: Evrard WENDENBAUM
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de grimper éthique ?
100% coton Bio
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L’OURS JJ3 EST MORT
POUR AVOIR FAIT LES POUBELLES
Pétards et balle en caoutchouc n’ont pas empêché JJ3 de faire
ses courses dans les poubelles des villages de la région de
Thusis dans le canton suisse des Grisons où sa témérité a été
considérée comme présentant des risques pour les populations.
L’animal âgé de deux ans, a été abattu par des garde-faunes
mi-avril sur mandat de la Confédération qui l’a classé « à risque »
en vertu du Plan Ours. La nouvelle a relancé le débat sur le retour
du grand prédateur dans les montagnes Suisses, et levé l’un
contre l’autre les pro et les anti. Discours classique : pour les uns,
il n’a rien à faire là. Pour les autres, on l’a exécuté de manière
précipitée. « Comme le loup, l’ours n’a pas sa place dans nos
Alpes », défend Thomas Egger, directeur du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB).
La question qui se pose est plus fondamentale : « Quel rôle attribue-t-on aux Alpes? Ici la réponse est
claire : ce n’est pas une réserve naturelle mais un espace de vie avec une activité économique, pour
les humains et non pas pour les ours ». Pro Natura estime pour sa part que les autorités ont été trop
impatientes. Selon l’organisation de défense de la nature, le jeune ours ne s’était pas encore montré
agressif envers l’homme. « Les responsables de la chasse avaient bien réagi jusqu’ici. Ils auraient dû
continuer de faire peur à l’animal lorsqu’il s’approchait des zones habitées. Il a pris sa nourriture là où
elle était la plus facile à trouver. L’homme par contre n’en a pas fait assez pour éviter les conflits. Cela
ne présage rien de bon pour les autres animaux sauvages qui pourraient entrer en Suisse ».
A suivre sur Internet : www.pyrenees-pireneus.com/ours-suisse.htm
Bonnes nouvelles pour la planète
LES INFOS DE NATURE & DÉCOUVERTES
L’écogeste de saison
Laver son linge sans lessive !
Laver sans rejeter de nitrates ni de phosphates dans la nature, c’est
possible avec les noix de lavage et autres lessives écologiques bien
sûr, mais pas seulement. Car il existe désormais un lave-linge “hybride”.
Tout comme les voitures du même nom, le lave-linge WasH2O de la
marque Haier offre le choix de laver avec ou sans lessive. Comment ?
Tout simplement grâce à un procédé de lavage par électrolyse : les ions
OH- captent les salissures du linge tandis que les ions H+ stérilisent
le linge. Et pour tous ceux qui veulent faire la guerre aux taches sans
investir 699 euros, il reste la technique des aimants : vendus sous la
marque Ecolinge, ces aimants produisent une fréquence particulière qui
lave plus en profondeur et rend le rinçage inutile.
Nettoyez votre voiture sans eau !
Chez Sineo, le spécialiste du nettoyage de véhicules, inutile de chercher
le tuyau d’arrosage. Car chez ce laveur de voitures écolo, on lave sans
eau ! Comment ? Tout simplement en nettoyant les carrosseries à la main
avec des mélanges 100 % biodégradables à base d’agrumes et d’huiles
essentielles. Ces produits lavants non toxiques et non polluants sont
développés par un laboratoire de “chimie verte” des Vosges. Ainsi, depuis
sa création en 2005, Sineo a économisé 20 millions de litres d’eau ! Et
ce n’est pas tout : Sineo, agréé entreprise d’insertion, a embauché 70
personnes en difficulté à temps plein. De plus, l’entreprise s’apprête à
construire un siège social en norme HQE équipé de panneaux solaires
et d’une mini-station d’épuration. Six sites ont déjà ouvert en France :
Lille, Amiens, Lens, Bordeaux, Toulouse et Strasbourg. Quand on sait
que l’on consomme 100 à 500 litres d’eau pour laver sa voiture chez soi,
cela pousse à réfléchir, non ?
Plus de renseignements sur www.sineo.fr
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
PLUS DE 800 HECTARES
SERONT CLASSÉS
RÉSERVE BIOLOGIQUE
DANS L’ESTEREL
L’Office national des forêts a annoncé la
création d’une nouvelle réserve biologique
sur 800 hectares de forêt et de maquis dans
le massif de l’Esterel, s’étendant depuis le
cap Roux jusqu’à la mer. Ce nouvel espace
protégé viendra s’ajouter aux quelque 500
hectares déjà classés en réserve biologique
dans ce même massif. Le projet devrait voir
le jour d’ici trois ans, le temps des études
sur son mode de gestion et son périmètre
exact. Cette réserve de l’Estérel sera la
troisième du département. Le Var compte
en effet une réserve biologique importante
dans les Maures de 2 500 hectares, dont
le dossier est bouclé et une autre dans le
massif de la Sainte-Baume (500 ha, en
projet pour 2009).
Auto- partageons !
On connaissait déjà le co-voiturage, voici venu le temps de l’autopartage…
Si vous vivez en ville et que votre voiture reste le plus
souvent au garage, vous êtes prêt pour auto-partager ! La règle est
simple : pour une dizaine d’euros par mois, vous pouvez disposer
à n’importe quel moment d’un véhicule pour quelques heures ou
plusieurs jours. Plus de souci de faire le plein, entretenir le véhicule
ou l’assurer, tout est compris dans le prix ! Il suffit pour cela de
réserver le véhicule par téléphone ou en ligne et le tour est joué…
Pour en savoir plus www.caisse-commune.fr pour Paris,
www.autopartage-provence.com pour Marseille, www.autotrement.com pour Strasbourg et
http://lavoitureautrement.free.fr pour Lyon.
Un ciment glouton en CO2…
Des autoroutes capables de réduire la pollution de l’air… Non ce n’est
pas une fiction mais bel et bien une promesse, celle d’un groupe
italien qui a mis au point un ciment nouvelle génération capable
d’absorber les gaz toxiques de l’air environnant.
Par un procédé de photocatalyse, le ciment se met, sous l’action
de la lumière, à détruire les molécules polluantes. Et ça marche ! À
Guerville, dans les Yvelines, dans une rue expérimentale recouverte
d’un béton fabriqué avec ce ciment “vert”, le taux de pollution de
l’air a chuté de 20 à 80 % ! Ainsi, à Vanves, le nouveau ciment va
être testé cet été sur un tronçon de 300 mètres emprunté par 18 000
véhicules chaque jour…

Karrimor a été à la pointe de l’innovation des sacs d’alpinisme
depuis plus de 40 ans. Du sac pionnier Haston Alpinist – le premier
sac à dos au monde dédié à l’alpinisme dans les années 70, au
dernier sacs Elite Alpiniste du 21ème siècle. Son extrême
polyvalence permet un portage stable et confortable, mais laisse
aussi la possibilité mais laisse aussi la possibilité d'ôter des
éléments, donnant alors une efficacité maximum avec un poids
minimum pour l'escalade (economie de poids supérieure à 15%).
Consulter www.karrimor.com pour plus d'informations sur les
mécanismes d'économie du poids de la nouvelle gamme Alpiniste.

20
ÉVÉNEMENT
LES CATALOGUES TOURISTIQUES S’OUVRENT
AU VOYAGE SCIENTIFIQUE
DE PLUS EN PLUS DE CHERCHEURS S’AFFICHENT SUR LE PAPIER GLACÉ DES CATALOGUES DE TOU-
RISME. OBJECTIF : DIFFUSER LE SAVOIR SCIENTIFIQUE AUPRÈS DES CURIEUX DE BIODIVERSITÉ.
B
ienvenue à la station scientifique des Nouragues. Sa jungle primaire,
ses araignées (plus de 3 500 espèces à l’hectare), ses carbets pour
loger à l’abri des torrents de pluie, sa bulle des cimes pour accéder à la
canopée, ses chercheurs. Inauguré en 1986 au cœur de la forêt guyanaise
à plusieurs heures de pirogue et de marche du premier village habité, le
laboratoire le plus inaccessible du CNRS s’apprête à accueillir ses premiers
touristes. L’agence de voyage Escursia qui a négocié l’accès à cet « Everest
du naturalisme » proposera cette année trois dates pour seulement douze
privilégiés. Coût de la prestation : un peu plus de 3000 euros comprenant
l’encadrement d’un spécialiste de la biodiversité pour découvrir quelques unes
des richesses de la réserve naturelle, un catalogue des espèces s’étendant
sur un millier de kilomètres carré inhabité depuis deux siècles : 1200 espèces
végétales, 435 espèces d’oiseaux, 112 espèces de reptiles et d’amphibiens,
autant de mammifères…
« J’ai toujours rêvé de mettre un chercheur dans mes bagages », explique
Olivier Pollet qui a cofondé l’agence Escursia en 2003 pour offrir cette chance
à tous les voyageurs curieux de nature et de sciences. Les premières années
ont été difficiles. « Il nous a fallu combattre sur deux fronts : persuader les
scientifiques d’accompagner des groupes de néophytes, et convaincre le
marché ». Pour sa première saison, l’agence n’a pas intéressé trente clients.
Quatre ans plus tard, ils étaient 260, puis 800 l’an passé. La machine est
maintenant lancée : cette année Escursia accueillera sans doute le double de
clients prêts à dépenser un millier d’euros en moyenne pour embarquer sur
l’un des quarante « sentiers de la connaissance » qu’il propose.
Au catalogue des aventures
scientifiques : la petite réserve
de Tarangue qui abrite dans les
Andes Tropicales les derniers
spécimens de singes laineux,
un grand primate endémique
du Nouveau Monde aujourd’hui
UNE QUARANTAINE DE CHERCHEURS ONT ACCEPTÉ DE
COIFFER LA CASQUETTE DE GUIDE. POUR L’ESSENTIEL,
DE GRANDES GUEULES DE LA SCIENCE…
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
OLIVIER POLLET
en voie de disparition. Dans la vallée de l’Alto Mayo, un groupe de scientifiques
conduit par l’anthropologue française Hélène Collongues, a juré de sauver
l’espèce, et lancé le programme Ikamapérou pour restaurer l’écosystème qui
lui est nécessaire.
Le Callicebus oenanthe ou titi des Andes, est monogame et vit en unités
familiales de 3 à 5 individus sur les bords du fleuve Mayo, riche de terrains
fertiles convoités par l’homme. Poussée vers la forêt, la population qui
a survécue à cette colonisation (23 groupes familiaux selon les derniers
recensements) s’adapte comme elle peut à son nouvel environnement.
« Pour ces rescapés, le risque est désormais la perte de variabilité génétique
lié à l’isolement, et à terme, la disparition totale de l’espèce », explique la
scientifique.
GUEULES DE SCIENCE
Avec l’aide des communautés tribales Aquajunas, son programme a permis de
planter plus de 5000 arbres de 32 espèces différentes issus de la forêt primaire
pour offrir la variété et l’abondance alimentaire nécessaire à l’environnement
du primate. Reste aujourd’hui à gérer le quotidien : alimentation et soins
vétérinaires, entretien des nouvelles plantations, création d’habitants corridors
pour les groupes de primates isolés, entretien des pare feux, recensement
de la biodiversité et des évolutions de l’écosystème… C’est à ce stade que
peuvent intervenir les écovolontaires embarqués par Escursia pour soutenir
l’équipe de soigneurs le temps d’une courte immersion. « C’est un formidable
moyen de rapprocher la science et la société », estime Olivier Pollet.
L’idée n’est pas tout à fait nouvelle. Les scientifiques américains ont par
exemple une longue tradition de collaboration avec le grand public pour les
seconder sur certains travaux de recensement. En France également, le
Muséum national d’histoire naturelle, déjà partenaire d’Escursia depuis 2005,
fait de plus en plus appel aux amateurs à travers son programme Vigie-Nature
pour inventorier la biodiversité.
« La diffusion du savoir fait aussi partie de nos missions », explique Chantal
Cosquer, responsable de la communication scientifique au CNRS à l’origine du
partenariat touristique avec l’agence. Une quarantaine de chercheurs ont ainsi
accepté de coiffer la casquette de guide. « Pour l’essentiel, de grandes gueules
de la science », juge Olivier Pollet. Leurs motivations : un goût du partage et
de la pédagogie, et une volonté farouche de vulgariser leurs travaux auprès
du plus grand nombre. « Ce coup de projecteur ne vaut pas une publication
scientifique dans une carrière de chercheur. Mais il peut apporter un surcroît
de notoriété non négligeable », poursuit l’opérateur.
A l’école des nouvelles stars : le paléontologue François Pujos, spécialiste des
mammifères disparus d’Amérique du Sud au Muséum ; l’archéologue Régis
Picavet qui travaille dans une équipe de recherche du CNRS sur les premières
sociétés de production ; l’océanographe Christian Retiere, professeur du

OLIVIER POLLET
Muséum et grand connaisseur des écosystèmes littoraux ; l’écologue Julien
Marcha, coordinateur de Living With Elephants Foundation qui travaille sur
la faune sauvage du Botswana ; le volcanologue Henry Gaudru, actuel
président de la Société Volcanologique Européenne ; l’anthopologue Xavier
Bellenger qui se penche depuis des années sur les cultures de l’Altiplano ; le
glaciologue Luc Moreau, spécialiste de l’hydrologie sous-glaciaire ; ou encore
la botaniste franco-brésilienne Fadia Evengelista, une disciple de Francis Hallé
qui fut le premier convaincu par le concept d’Escursia en dépit de son statut
« d’éminence de la botanique ».
Leur engagement fait des émules. Une quinzaine d’itinéraires, et autant
d’occasions de dépoussiérer les labos, sont en cours d’élaboration. Des
spécialistes des lémuriens et des baobabs, sont d’accords pour se prêter
à l’exercice lors de prochaines missions à Madagascar. L’observatoire
océanologique de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) ne cache pas
non plus son intérêt pour combiner des séjours entre la visite de la station
et la découverte des énergies renouvelables. Des séjours d’archéologie se
dessinent également dans le cadre de l’année de la France au Brésil. En
2009, l’année de l’astronomie pourrait fournir l’alibi à une expédition vers
l’observatoire de La Silla perché à 2.500 mètres d’altitude au Chili.
MARCHÉ PORTEUR
La force de frappe de l’organisme, avec ses 12 000 scientifiques et son
réseau national de stations d’observation, offre d’énormes possibilités alors
que l’engouement du public pour les sciences s’accélère. L’an passé, les sites
du Muséum situés en Ile-de-France (Grande Galerie de l’évolution, Musée de
l’homme, Jardin des Plantes, Arboretum de Chèvreloup, zoo de Vincennes…)
ont été fréquentés par 1,9 millions de visiteurs, contre 1,4 millions l’année
précédente. « Nous sommes portés par la tendance du public à se poser
des questions sur l’environnement », analyse Olivier Pollet.
Escursia n’est pas seule à profiter de cet enthousiasme du marché. Nature
& Découvertes qui édite plusieurs brochures régionales recensant plus de
3.500 activités naturalistes en France (contre 3000 en 2006) a compté près de
33.000 participants l’an dernier - soit 25% de plus que l’année précédente -
au cours de ces petites virées d’observation astronomiques, botaniques ou
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
PLUS PROCHE DES VOLCANS
Créée il y a 25 ans, l’agence Aventure & Volcans est un précurseur du voyage
scientifique. Elle embarque chaque année entre 1000 et 1300 clients en
quête de sensations fortes sous les crachats incandescents. Une centaine de
départs chaque année vers 80 volcans, une petite armée de scientifiques et de
chercheurs, un bon réseau dans tous les observatoires de la planète pour être
les premiers informés d’une éruption… Le sujet plait. Les deux tours du monde
des volcans actifs proposés par l’agence chaque année affichent complets.
ornithologiques organisées par un bataillon d’associations et d’opérateurs de
tourisme durable. Parmi elle, l’agence Saïga créée il y a douze ans, propose
une dizaine de programmes participatifs baptisés Agir pour la nature et destiné
selon son président Philippe Marais, « à répondre à l’envie d’immersion dans
le quotidien d’une équipe de scientifiques, et de compréhension sur le terrain
des enjeux de la préservation ». Exemple : ce programme d’observation des
mammifères marins développé avec l’ONG italienne Tethys qui embarque
chaque année une vingtaine de clients pour des missions de recensement
et d’étude du comportement, ou cet autre programme, le Kinabatangan
Oran-Utan Conservation Project, destiné à sauver l’espèce emblématique
de Bornéo.
Le papier glacé, nouveau mode de recrutement des bonnes volontés ? « Nous
passons du temps avec les touristes, mais cette main d’œuvre est bienvenu
sur nos missions par essence très consommatrices de bénévoles », admet
un scientifique.
PAUL MOLGA

22
MONTAGNE NEW AGE \ REGARDS
Génération Bivouac
LES ALPINISTES ONT-ILS AUTANT CHANGÉ QUE L’ALPINISME ?
LA QUESTION SE POSE CHAQUE FOIS QU’UNE NOUVELLE PAROI
VAINCUE REPOUSSE ENCORE LES LIMITES QU’ON CROYAIT ATTEIN-
TES. PLUS AUDACIEUSE ? PLUS ENGAGÉE ? PLUS ÉTHIQUE ? PLUS
TECHNIQUE ? PLUS REBELLE ? INSPIRÉE PAR LES GRANDS NOMS
QUI ONT FORGÉ L’HISTOIRE GLORIEUSE DES SOMMETS, LA NOUVELLE
GÉNÉRATION D’ALPINISTES TENTE D’ABORD DE SE CONSTRUIRE
UN PRÉNOM DANS DE NOUVELLES FORMES D’EXPLOITS : GRANDES
TRAVERSÉES, EXPÉDITIONS VERTICALES, ENCHAÎNEMENTS À HAUTE
ALTITUDE, VERTIGES INSENSÉS… LES PLUS JEUNES MONTRENT LA
VOIE, LES ANCIENS APPLAUDISSENT. CHACUN À LEUR MANIÈRE, ILS
RÉINVENTENT LA MONTAGNE, ET LA VISION QU’ILS EN ONT. MORCEAUX
CHOISIS DE REGARDS CROISÉS.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

Yann Delevaux
30 ANS, TOUCHE-À-TOUT (GLACE, GRIMPE, ARTIF…)
La montagne ? C’est comme la mer... mais en montagne !
L’alpinisme ? C’est tenter d’atteindre des sommets, reste à savoir lesquels ?
L’éthique ? Aborder les choses avec respect et humilité.
Ton meilleur souvenir de cordée ? Y’en a trop !!!
Ta plus grande joie en montagne ? Être en montagne.
Ta plus grande peur en montagne ? On ne va pas en montagne pour se faire peur.
Ton pire ennemi ? Le « laisser aller »...
Ton petit plaisir en montagne ? En montagne et ailleurs : un bon morceau de fromage !
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? C’est plutôt l’inverse :
j’y vais avec ceux qui veulent bien y aller avec moi...
Ce que tu fais après un sommet ? J’apprécie...!
Le matos que tu préfères ? Celui qui va le mieux bien sûr !
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Je ne suis pas superstitieux.
Ton livre de chevet ? Je n’aime pas lire plusieurs fois le même livre. J’aime la nouveauté.
23
PAULO GROBEL
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
YANN DELEVAUX
D.R.
D.R.
D.R.
GIAMPAOLO MORELLI
Giampaolo
Morelli
GUIDE ITALIEN SANS AGE
La montagne ? Un lieu inutile à visiter.
L’alpinisme ? Une mission dans des lieux
où il est inutile d’aller.
L’éthique ? Il guanto rivoltato della morale
Ta Première de rêve ? La face Dernières
en solo.
Ton meilleur souvenir de cordée ? Une
fois que je grimpais je suis tombé sans être
attaché et j’ai été sauvé par miracle.
Ta plus grande joie en montagne ? Ne
pas savoir où je me trouve.
Ta plus grande peur en montagne ? Ne
pas savoir où je me trouve.
Ton pire ennemi ? L’enthousiasme.
Ton petit plaisir en montagne ? Manger.
Ceux que tu aimes emmener en
montagne ? Des amis lents à comprendre.
Ce que tu fais après un sommet ?
Donner une gifle à quelqu’un ou quelque
chose.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Celui
que l’on perd.
Ton livre de chevet ? Zhuang Zi.
La citation que tu préfères ? « Quand
l’ignorant est bien équipé, il dispose du
même succès que le bien informé » Wen Zi.
Paulo Grobel
51 ANS, GUIDE HIMALAYISTE
La montagne ? Un territoire, où l’horizon est vertical…
L’alpinisme ? Une chance, pour Homo Erectus de s’élever…
L’éthique ? Faire ensemble, avec le plus de justesse possible. Avec le plus de plaisir
possible…
Ta Première de rêve ? La dernière : traversée du Mustang à Phu.
Ton meilleur souvenir de cordée ? Chaque fois que je suis serein, et à ma place.
Ta plus grande joie en montagne ? Y « être » tout simplement.
Ta plus grande peur en montagne ? En Himalaya, une nuit, seul, avec de la neige jusqu’au
ventre, en descendant vers un camp où m’attendait François Damilano, lors de l’expé au
Nemjung raconté dans le film « Skippers d’altitude ».
Ton pire ennemi ? Toujours trop vouloir en faire.
Ton petit plaisir en montagne ? Y « être », tout simplement.
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? J’aime beaucoup la notion de cordée et de
groupe. J’adore faire de la montagne avec ma compagne.
Ce que tu fais après un sommet ? Je continue …
Le matos que tu préfères ? Celui qui se fait oublier.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Un crayon et du papier pour y déposer mes mots.
Ton livre de chevet ? Tous mes livres sur l’Himalaya…
La citation que tu préfères ? « Dans les grands déserts, les hautes montagnes, il existe un
négoce étrange, on peut troquer le tourbillon de la vie contre l’infinie paix de l’âme. » Milarepa,
yogi et poète tibétain.

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MONTAGNE NEW AGE \ REGARDS
Christophe Dumarest
28 ANS, GUIDE, AMATEUR DE BIG WALLS
La montagne ? Un espace de beauté, de liberté,
de joie extraordinaire. Une véritable source d’énergie mais aussi
le théâtre de découvertes, d’aventures, de défis
et malheureusement parfois, de grande tristesse.
L’alpinisme ? Une belle excuse pour profiter d’un
environnement exceptionnel à travers un moyen d’expression
physique et créatif. Une contemplation de chaque instant. Un
lieu où l’on côtoie le risque et le danger pour se rapprocher
encore plus de la vie à travers le cordon ombilical de la cordée.
L’éthique ? C’est le moyen requis, l’attitude adoptée qui
donne la valeur à l’ascension, le «by fair mea’s». La fin ne justifie
pas les moyens. L’éthique, c’est aussi l’honnêteté dans le récit
en accord avec la réalité des évènements.
Ta Première de rêve ? Peut-être la première ascension
de la voie « Tifenn » en face Nord du Nant-Blanc, un projet
pensé, rêvé et réalisé. Une escalade mixte en face nord
sur plus de 1000 mètres de dénivelé, deux bivouacs très
« haute montagne » et une dédicace amoureuse que j’espère
intemporelle.
Ton meilleur souvenir de cordée ? A chaque fois que j’ai
réussi à me réaliser en montagne en voyant les yeux de mon
compagnon de cordée pétiller de bonheur, il y en a tellement.
Je garde en tête l’enchaînement en 2 jours de la «directissime»
au pilier Rouge du Brouillard, sorti au mont-Blanc par le pilier du
Freney dans une ascension éclair avec Aymeric Clouet et toutes
les ouvertures avec l’ami Gabarrou.
LA MONTAGNE NE REJETTE PAS L’HOMME,
ELLE L’IGNORE. LA MONTAGNE N’EST PAS
SURHUMAINE, ELLE EST INHUMAINE.
François Damilano
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
FRANÇOIS DAMILANO
D.R.
NICOLAS FAVRESSE
Ta plus grande joie en montagne ? Toutes les ascensions
prestigieuses effectuées au pas de courses, divisant les horaires
par 2 ou trois. Les ouvertures de nouvelles lignes sur les faces
prestigieuses des Alpes, d’Alaska ou de Patagonie.
Les embrassades poignantes à la cime des plus beaux
sommets où les larmes ne sont pas toujours très loin.
Ta plus grande peur en montagne ? A chaque fois, elle
concerne les risques objectifs : chutes de pierres, de séracs,
avalanches, corniches, crevasses... Je me souviens de cette
avalanche de Montremont sur les bords de la Tournette, perché
dans une cascade de glace qui avait fait deux morts. Notre
dernière descente scabreuse du Fitz Roy en Patagonie avec
Aymeric restera également gravée dans ma mémoire.
Ton pire ennemi ? La déconcentration, les risques objectifs,
les pressions extérieures.
Ton petit plaisir en montagne ? Un petit havane avec une
topette de gniole ou de vieux rhum, perché sur un bivouac en
plein ciel avec un ami en parlant de la vie.
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? Tous ceux qui
sont volontaires pour partager un moment d’éternité verticale.
Des amis handicapés qui n’auront pas la possibilité de marcher,
des clients dont il va falloir s’occuper, des amis affamés
d’itinéraires engagés.
Ce que tu fais après un sommet ? Je remercie le ciel d’être
vivant, toujours en pleine forme et j’essaie de partager un peu
de la lumière que je ramène de là-haut.
Le matos que tu préfères ? Le matos fiable, léger, fonctionnel,
bien dessiné. Les coinceurs mécaniques (friends) sont de
véritables alliés pour les ascensions en escalade traditionnelle,
les pitons, crampons et broches à glace titane permettent de
gagner un poids précieux. Le dernier sac à dos et ensemble
Gore-Tex Lafuma sur lesquels je me suis particulièrement investi.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Je ne suis pas très
superstitieux mais j’ai toujours mon pendentif tibétain autour du
cou et une petite souris porte-clef, cadeau d’la p’tite chérie.
Ton livre de chevet ? Yoga-sûtra de Patanjali. Tout est dit.
La citation que tu préfères ? « Lorsque le désir de prendre
disparaît les joyaux apparaissent » (Patanjali)
CHRISTOPHE DUMAREST

Nicolas Favresse
28 ANS, CHAMPION BELGE DE DIFFICULTÉ
La montagne ? La troisième dimension.
L’alpinisme ? L’exploration de la haute montagne.
L’éthique ? C’est la culture de la recherche d’un idéal.
Ta Première de rêve ? « Ledgeway to heaven », 1300 mètres soutenus
d’escalade avalé en 40 longueurs d’escalade non-stop pour atteindre le
sommet d’une aiguille vierge à environ 6000 m d’altitude dans la vallée de
Charakusa au Pakistan.
Ton meilleur souvenir de cordée ? Mon premier trip avec Sean Villanueva
au Yosemite. Je n’avais jamais fait d’escalade traditionnelle avant. Sensations
fortes.
Ta plus grande joie en montagne ? Après avoir grimpé toute une nuit nonstop
dans le froid, la sensation du premier rayon de soleil qui te réchauffe.
Ta plus grande peur en montagne ? Je ne me souviens pas avoir déjà eu
de grandes peurs en montagne. J’en suis bien content !
Ton pire ennemi ? Le manque d’organisation, de structure.
Ton petit plaisir en montagne ? Ma guitare bolivienne (charango) que je
prends partout avec moi, même en parois !
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? Les personnes qui sont en
recherche de plaisir et non de reconnaissance.
Ce que tu fais après un sommet ? S’il y a une rivière ou un lac pas trop
loin, je fais une petite trempette !
Le matos que tu préfères ? Les friends, bien nommés .
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Je n’ai pas ce genre de chose.
Ton livre de chevet ? « A thousand splendid suns », de Khaled Hosseini
La citation que tu préfères ? « Quand tu doutes c’est qu’il faut y aller »,
Laurent Minet
François Damilano
45 ANS, GUIDE, GOURMAND DE GLACE
La montagne ? Le relief de ma vie.
L’alpinisme ? Se placer volontairement dans des situations inconfortables
et s’en sortir.
L’éthique ? Donne la température sociologique du milieu de l’alpinisme.
Ta Première de rêve ? Solo face SW Ama Dablan en 1993. C’était pas si mal.
Ton meilleur souvenir de cordée ? La complémentarité que nous formions
avec mon pote Godefroy Perroux.
Ta plus grande joie en montagne ? Mes parents au sommet du mont
Blanc : un moment fort !
Ta plus grande peur en montagne ? Sous une avalanche en face NW du
Dhaulagiri.
Ton pire ennemi ? Mal au dos...
Ton petit plaisir en montagne ? Ne pas avoir mal au dos.
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? Clients, amis, maîtresses...
Ce que tu fais après un sommet ? Je redescends dans la vallée.
Le matos que tu préfères ? Celui de mes marques partenaires.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Je ne suis pas superstitieux, ça porte
malheur…
Ton livre de chevet ? « L’euphorie perpétuelle », de Pascal Bruckner,
« pour ne pas me mettre à prier… »
La citation que tu préfères ? « La montagne ne rejette pas l’homme, elle
l’ignore. La montagne n’est pas surhumaine, elle est inhumaine ».
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
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MONTAGNE NEW AGE \ REGARDS
MATHIEU MAYNADIER
Aymeric Clouet
30 ANS, GUIDE, AMATEUR DE BIG WALLS
La montagne ? Un espace de liberté où l’on peut laisser aller
son esprit d’aventure, vivre et appréhender la nature à travers
une dimension verticale, et se mesurer aux conditions extrêmes.
L’alpinisme ? Une activité au fort engagement physique,
technique et surtout mental, pratiquée dans le respect du
milieu naturel et humain, dont le but est la recherche d’un
développement personnel, à travers l’exploration, l’adaptation,
et la connaissance du milieu montagnard. Cette activité véhicule
des valeurs importantes dont le partage au travers de l’esprit de
cordée, la créativité dans les différents modes de pratiques et
de lecture de la montagne, et la prise de risque dans un milieu
instable et potentiellement dangereux.
L’éthique ? Le style alpin reste à mon avis l’évolution ultime
de l’alpinisme. Pour moi la fin ne justifie pas les moyens. Une
règle qui pourrait correspondre avec ma pratique serait un
maximum de plaisir dans l’ascension avec un minimum de
sécurité. Les mots clés seraient légèreté, rapidité, propreté,
sécurité, ce qui correspondrait à de l’escalade libre à vue, en
utilisant un minimum de matériel technique, le bivouac comme
moyen de repos, et ne laisser en place que très peu de matériel
voire pas du tout.
Ta Première de rêve ? Il y en aura deux, récentes, qui illustrent
bien mon goût pour les différentes facettes de l’alpinisme : la
première de l’Arête Est du Ganesh V (6740m) au Népal, une
immense corniche de neige ponctuée de plusieurs bastions
rocheux gravis en 6 jours aller-retour, et «Chercheur d’absolu»
au Fitz Roy (3405m) en Patagonie Argentine, un pilier rocheux
démesuré de 1700m de dénivelé gravi en trois jours aller-retour.
D.R.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
AYMERIC CLOUET
D.R.
Ton meilleur souvenir de cordée ? La joie incommensurable
et partagée quand un projet est réussi, illustrée par l’humidité
de nos yeux joyeux la première fois que nous atteignons le
sommet du Fitz Roy avec Christophe. Mais aussi les moments
de doute, de discussions, de confiance partagés à plusieurs
pendant le temps de l’expédition illustrée par cette petite heure
avec Mathieu, Julien et Frédéric que nous avons passé assis à
manger et discuter en attendant un probable déchirement du
brouillard sur l’arête du Ganesh V, nous ne savions absolument
pas où nous étions et lorsque le brouillard a commencé à se
dissiper nous avons tranquillement repris notre ascension.
Ta plus grande joie en montagne ? Un bivouac sauvage
partagé avec Pauline, mon amie, sur l’arête Sud de
l’ArakamTsé, un 6000 technique du Khumbu. Nous avons dormi
au-dessus de la mer de nuage sans tente, sur la plateforme
d’un promontoire vertigineux, en profitant d’un coucher et d’un
lever de soleil exceptionnel. Nous étions seuls au monde.
Ta plus grande peur en montagne ? Les avalanches de
toutes sortes, quand je regarde en arrière j’ai l’impression d’être
un miraculé, alors j’essaie de profiter de la vie au maximum.
Ton pire ennemi ? La fainéantise. Je suis souvent le partisan
du moindre effort.
Ton petit plaisir en montagne ? Les chauds rayons du
coucher ou du lever de soleil alors que je suis en train de grimper.
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? Si je suis
guide de haute montagne, c’est pour partager ma passion.Ceux
que j’aime emmener sont ceux qui s’intéressent à l’alpinisme et
qui y cherchent leur vérité.
Ce que tu fais après un sommet ? Exceptionnellement,
une grosse bringue, sinon juste du repos et prendre le temps
d’apprécier le temps passé là-haut.
Le matos que tu préfères ? Le matériel conçu sans
concession, résistant, durable et technique. J’en profite donc
pour saluer mes partenaires Gore-Tex, Lafuma, Petzl, Béal,
La Sportiva et Primus.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Un petit thermomètre
accroché en permanence à mon sac à dos, pour éviter de
raconter des bêtises sur la température ressentie.
Ton livre de chevet ? Je lis régulièrement un peu de tout,
mais je pourrais retenir un livre qui m’a marqué il y a longtemps,
«Jonathan Livingstone, le Goéland». Un autre un peu plus récent
et toujours source d’inspiration, «Himalaya, alpine style» de
Andy Fanshawe et Stephen Venables.
La citation que tu préfères ? Question difficile. Carpe diem.
ALEXIA ZUBERER
D.R.

Mathieu Maynadier
24 ANS, GUIDE ET HIMALAYISTE EN HERBE
La montagne ? Passez du bon temps, déconnecté du quotidien, faire un mini
voyage à chaque sortie
L’alpinisme ? Grimper partout et découvrir toutes les façons de le pratiquer,
privilégier parfois l’esthétique, l’originalité à la difficulté.
L’éthique ? Respecter les lieux où je vais grimper et pratiquer selon l’éthique
locale.
Ta Première de rêve ? « La marshal’alba del suenos » en face Est du
Chopicalqui, parce qu’on a repéré cette face lors d’un premier voyage puis on y
est retourné. Une super ligne pour une voie technique.
Ton meilleur souvenir de cordée ? Il y en a plein, en fait à chaque course,
il y a un bon moment soit au bivouac, soit une longueur démente, soit le fait
d’arriver au troquet....
Ta plus grande joie en montagne ? Au sommet du Ganesh 5 cet automne,
c’était la première fois que je sentais un truc si fort.
Ta plus grande peur en montagne ? La compétition et le besoin pour
certains de se prouver quelque chose à chaque sortie.
Ton pire ennemi ? Le travail. Mais je fais super attention !!
Ton petit plaisir en montagne ? La lecture, parce que c’est le seul endroit
où je prends le temps de le faire
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? J’aime emmener des clients
qui aiment ce qu’ils font et pas des consommateurs qui veulent acheter un
mont Blanc ! Dans l’avenir j’aimerais pouvoir faire de belles voies avec un client.
Ce que tu fais après un sommet ? Rien, c’est peut-être le seul moment où
je reste calme et je savoure.
Le matos que tu préfères ? La quincaillerie Petzl, parce que c’est solide
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Je ne suis pas trop fétichiste, je perd trop
d’affaire.
Ton livre de chevet ? Ca dépend du moment mais en montagne j’aime lire
les livres de Werber.
La citation que tu préfères ? Te chi pas = teuchipas. C’est ma devise.
Alexia Zuberer
36 ANS, SKIEUSE ALPINISTE DOUBLE SUMMITER DE L’EVEREST
La montagne ? La montagne est multiple, ce sont les hauts reliefs du monde
L’alpinisme ? L’action de grimper, quand un itinéraire est une voie qui nécessite
des techniques d’escalade et d’assurage en rencontrant des terrains comme
la neige, la glace et le rocher. Activité non aseptisée où la sécurité de quelqu’un
repose sur beaucoup d’attention et parfois même pas mal d’intuition.
L’éthique ? Définir une ligne de conduite respectueuse vis-à-vis de soi-même
et vis-à-vis de la montagne. Et s’y tenir.
Ton meilleur souvenir de cordée ? C’est difficile de choisir parmi de
nombreux moments forts partagés en montagne, tellement chaque histoire est
unique et particulière.
Ta plus grande joie en montagne ? Me faire rattraper par le jour qui se lève
alors qu’on est déjà haut sur la montagne.
Ta plus grande peur en montagne ? Une énorme chute de pierres où j’ai
pensé que c’était la fin. Une sorte de miracle...
Ton pire ennemi ? Les séracs qui pendent...
Ton petit plaisir en montagne ? Un vrai café avant de quitter la tente ou le
refuge.
Ceux que tu aimes emmener en montagne ? L’amour de ma vie.
Ce que tu fais après un sommet ? Aller boire un verre, se laisser envahir par
cette immense fatigue comme du coton et, lentement, laisser remonter les mots
pour partager les émotions.
Le matos que tu préfères ? Les chaussures de haute altitude, les crampons
et la combi en duvet.
Le gri-gri qui ne te quitte jamais ? Un pendentif en turquoise.
Ton livre de chevet ? Le Petit Prince.
La citation que tu préfères ? « Pour commander à la nature, il faut lui obéir »
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MONTAGNE NEW AGE \ PORTRAIT
UELI STECK
PRODIGE DES FACES NORD
CONSIDÉRÉ COMME L’UN DES MEILLEURS DE SA GÉNÉRATION,
LE GRIMPEUR SUISSE A FAIT SON ART DU STYLE ALPIN. RENCONTRE.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
U
JE VEUX DES ASCENSIONS LÉGÈRES,
RAPIDES... JE NE SUIS PAS LE GENRE DE
GARS À PASSER VINGT JOURS DANS UNE
FACE, SUSPENDU À DES CORDES FIXES.
eli Steck est-il le meilleur alpiniste de la planète ? Très controversée dans
le petit monde de la montagne, la question a pris un nouveau tour depuis
que le jeune Suisse a avalé en février les 1800 mètres de la redoutable face
nord de l’Eiger en seulement 2 heures 47 minutes et 33 secondes… « Je voulais
savoir si je pouvais battre mon propre record », a-t-il déclaré en atteignant le
sommet de la voie, une classique ouverte en 1938 par Anderl Heckmair et ses
compagnons en quatre jours de combat contre les éléments.
Pour son trentième anniversaire l’an passé, Steck s’était offert la face en
3 heures et 54 minutes. Entre temps, l’alpiniste a perdu
5 kilos et allégé son sac de 3. « Le poids fait une grosse
différence », explique-t-il. Pour s’attaquer ce printemps
à l’Annapurna (8091m) où il espère vaincre en style alpin
un mur de 3000 mètres dans la face sud, le contenu
du sac a même tourné à l’obsession. « Dans ce type
d’itinéraire, le grimpeur compte plus que l’équipement.
À cette altitude, le poids décide du succès ou de l’échec d’une expédition ».
Il a acquis cette certitude en 2002 puis en 2003, lors d’une expédition au Jannu
avec Erhard Loretan. Double échec. La première fois, il faillit être emporté par
une coulée ; la seconde, l’équipe a poussé jusqu’à 6800 m, avant de se replier.
« Ce genre de face exige des expéditions lourdes. Les Russes qui l’ont réussie,

CV EXPRESS
> 10 avril 1976, Naissance à Langnau.
> 1995, Il gravit pour la première fois la
face nord de l’Eiger par la voie Heckmair
> 2001, Nouvel itinéraire dans la face
ouest du Pumori (7161 m, Népal).
> 2001 en octobre, il ouvre avec
Stephan Siegrist la voie Young Spider,
à l’Eiger (M7, glace 6, A2 et 7a), la voie
la plus difficile jamais tracée dans la
face nord.
> 2002 et 2003, il part avec Erhard
Loretan dans la face nord du Jannu
(7710 m). Double échec.
> 2004 Solo intégral de la voie Excalibur
(230 m, 6b), dans les Wendenstöcke (BE).
au mois de mai 2004, étaient une douzaine dans la face, explique Ueli. Ces deux
expéditions m’ont aidé à choisir le style d’alpinisme qui est le mien : je veux des
ascensions légères, rapides... Je ne suis pas le genre de gars à passer vingt jours
dans une face, suspendu à des cordes fixes ». La preuve ? Il la donne en 2005
dans sa tentative d’enchaîner en solitaire dans le massif du Khumbu (Népal), le
Cholatse (6440 m), le Tawoche (6505 m) et la gigantesque face nord de l’Ama
Dablam (6814 m) – à laquelle il doit renoncer, vaincu par la neige. À chaque fois des
itinéraires inédits. À chaque fois le même soucis du minimum. « Rester plusieurs
jours dans une face, c’est pour les têtus ».
LE FILS SPIRITUEL DE BEBEL
« La vie d’Ueli Steck ressemble à celle de L’Homme de Rio », a écrit de lui un
magazine Bernois en janvier 2006 après qu’il ait répété en solitaire The Young
Spide, une voie de 28 longueurs qualifiée de « radicale et sauvage », qu’il avait
ouverte en 2001 dans la face nord de l’Eiger (avec Stephan Siegrist). « Ses
répliques pourraient être celles de Jean-Paul Belmondo : dessous moi 3000
mètres de vide, suspendu par la mâchoire, j’avais envie de rire ». « Toujours
de bonne humeur » selon ses proches, le garçon s’amuse des défis depuis
qu’un ami l’a emmené grimper quand il avait 12 ans. Par exemple dans ce solo
intégral sur le pilier Excalibur dans les Wendenstöcke : 230 mètres cotés 6b
sans le moindre assurage, sans la moindre sangle, le moindre mousqueton pour
reposer les bras ou souffler. Le magazine du Club alpin suisse, Les Alpes, dans
son numéro 2 de 2005, a relaté cet exploit : « Ce sont surtout les premières
longueurs qui sont difficiles, avec des passages très délicats, des prises et
des fissures millimétriques. Il s’agit donc d’une voie difficile en solo, délicate,
toujours exposée et surtout particulièrement longue : neuf longueurs sans une
vire pour se reposer ».
Pour le commun des mortels, le solo intégral est la négation de tous les instincts:
peur du vide, de la chute, de la mort... Ueli Steck a renoncé à se justifier: « Il
n’y a rien à expliquer », dit-il, avant d’insister sur sa préparation physique et
mentale. « Cela fait dix ans que je pratique l’alpinisme en solitaire. Excalibur,
c’est l’aboutissement de mon évolution. Tu ne pars dans une voie comme celleci
qu’au moment où tu es sûr de réussir ».
Deux ans plus tard, il est dans la face sud de l’Annapurna pour une tentative en
solo. Après 300 mètres d’escalade, il est précipité dans le vide avec une chute de
pierre. Au pied de la face, il s’en sort miraculeusement avec quelques blessures
bénignes. « Je suis bien conscient que je ne pourrai pas toujours aller plus loin dans
la prise de risques. Un jour, j’aurai atteint mes limites et il faudra que je revienne à
des ascensions moins engagées ». Ce ne sera pas pour tout de suite.
29
> 2005 Trilogie en Himalaya: Cholatse
(6440 m) par la face nord, Tawoche (6505
m) par la face est et tentative dans la
face nord-est de l’Ama Dablam (6814 m)
où il renonce à 5900 m d’altitude.
> 2006 Au mois de janvier, il répète
Young Spider en solo et en hivernal.
Première répétition
> 2007, le 21 février, record du monde
de l’Eiger en 3h54 par la voie Heckmair
• Site : www.uelisteck.ch
• Sponsors : Mountain Hardwear,
Petzl, Scarpa, Beal, Suunto,
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PAUL MOLGA (AVEC JEAN AMMANN)
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
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John Morgan sur le Breithom, Alpes suisses. Photo : John Norris
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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

D
eux centimètres et demi de large sous les pieds, 200 mètres
de vide sous la sangle. Le contraste pourrait faire vomir
n’importe quelle âme sensible. Mais pour les amateurs
de vertiges, la sensation est paraît-il presque orgasmique…
« À plusieurs centaines de mètres du sol, il faut faire corps avec
la sangle, accepter sa réactivité, se plier à sa force… Se laisser
dompter par elle pour avoir en retour la sensation éphémère
de marcher dans le vide. », témoigne Paola, highliner de haut
vol. « L’investissement est total et engage autant le corps que
l’esprit », confirme Damien Mercier qui s’est complètement
investi dans la pratique il y a deux ans, au point de développer
le matériel nécessaire pour tendre sa ligne entre les falaises les
plus abruptes : comme ici au Parmelan sur les hauteurs d’Annecy
(Haute-Savoie), dans une gorge encaissée (50 mètres de vide,
26 mètres de long).
C’est le grimpeur Adam Grosowsky qui a eu le premier l’idée
en 1979 de tuer le temps au pied des big wall du Yosemite sur
des sangles tubulaires. La pratique se résume alors à de simples
allers-retours d’une vingtaine de mètres. Les plus expérimentés
y ajoutent quelques figures. Depuis, le slackline a emprunté les
codes du milieu de la glisse, s’inspirant des figures du skateboard,
du surf ou du bodyboard, et se décline. Le trickline s’effectue ainsi
sur une sangle très tendue et très courte (maximum 10 mètres de
long et à 5 cm du sol) pour un maximum de rebond. A l’inverse,
le longline s’effectue sur une sangle très longue (jusqu’à 50m et
20 cm du sol), donc plus souple, où on recherche d’abord des
sensations pures. A l’extrême, le highline ajoute à l’équilibre une
difficulté supplémentaire : le vertige, et l’engagement.
SUR LA CORDE RAIDE
Le passage de la slackline à la highline est une expérience forte.
« C’est comme enlever les petites roues du vélo quand on est
gosse, explique Damien. D’un coup, on plonge dans le monde
des grands. C’est nouveau, éprouvant, terriblement stressant. La
sangle paraît soudain très étroite. Les repères changent et le vide
déstabilise ». Une corde reliée à un baudrier protège le highliner
d’une chute fatale. Mais l’appréhension est bien là, incontrôlable,
indomptable. « Et si ça lâche ? »
« Aucun risque », assure Jonathan Ritson, un jeune Anglais
déjà très expérimenté dans le montage des highline. Le réglage
est millimétrique et long. Sept heures pour installer et tendre
précisément la sangle dans une faille repérée précédemment.
Pour préparer la session du Parmelan, Damien l’a fait spécialement
venir de Manchester. Première étape : percer la roche pour y fixer
les goujons qui tiendront l’ensemble puis laisser sécher la colle
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HIGHLINE
L’ÉQUILIBRE XXL
IL FALLAIT S’Y ATTENDRE : APRÈS DES BALBUTIEMENTS AU RAS DU SOL, LES
NOUVEAUX FUNAMBULES TESTENT LEURS QUALITÉS D’ÉQUILIBRISTE AU-DESSUS
DU VIDE. LA SLACKLINE, VERSION FREERIDE.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
24 heures. Deuxième étape, préparer les sangles : deux au total,
plus une corde d’escalade, tendues à l’aide de poulies multiples
sur six points d’ancrages. La difficulté : lutter contre les thermiques
qui entortillent et vrillent l’ensemble, et vérifier les nœuds, dix fois
s’il le faut.
Pas de moniteur agrée, pas de fédération ni de cours. Se lancer est
un engagement personnel. Damien est le premier. Il enfile le leash
qui le retiendra en cas de chute avec ses deux solides anneaux
de métal. Concentration maximale. Faire abstraction du vide et se
lancer. Une minute d’intensité maximum, presque en apesanteur.
Sur la paroi opposée, l’excédent d’adrénaline et d’endorphine se
libère dans un cri de soulagement. Reste à revenir. Après plusieurs
essais, Damien se tient à nouveau
debout. La manoeuvre est plus
difficile qu’à l’aller. Il faut calmer son
corps tendu par la première traversée.
L’esprit se tord, resiste, puis fini
par céder. La concentration reprend
le dessus. Le plaisir se mêle à la
peur. Le temps disparaît. Sensations
exquises.
LOIC MARTIN (AVEC F. WITTNER)
PHOTOS : FABRICE WITTNER
MONTAGNE NEW AGE \ FRISSON
C’EST COMME ENLEVER LES
PETITES ROUES DU VÉLO QUAND
ON EST GOSSE.(...) LA SANGLE
PARAÎT SOUDAIN TRÈS ÉTROITE.
LES REPÈRES CHANGENT ET LE
VIDE DÉSTABILISE. ”

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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

VISUAL IMPACT
L
’Eiger n’est pas un sommet, mais une face nord ; brutale,
froide, dangereuse, longue, verticale… Grimper l’Eiger, ça
n’est pas simplement vaincre une paroi de 1800 mètres de
hauteur en mauvais calcaire, c’est d’abord affronter un mythe
terrifiant marqué par la mort de plus de soixante-dix grimpeurs
qui ont offert, parfois en direct aux caméras, leurs corps éclatés et
leurs cadavres suspendus qui vont dévoiler au grand public toute
l’horreur de l’alpinisme extrême d’après guerre.
L’histoire de cette immense muraille de 3970 mètres aux flancs
lisses s’est en effet construite au fil de combats héroïques que
rappellent les noms angoissants des passages clés : le bivouac
de la mort, l’araignée, la fissure pourrie, la vire délitée, le boyau de
33
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
glace… « Rien qu’à les entendre, on a les mains moites », redoute
l’alpiniste-écrivain Jon Krakauer.
Son versant ouest qui constitue aujourd’hui une des voies
normales, tombe très tôt, en 1858, sous l’assaut d’un randonneur
irlandais, Charles Barrington, qu’on ne revit plus jamais dans les
Alpes après ces vacances d’été souriantes. Les années qui suivent
pour conquérir la grande paroi nord feront contrastes.
Max Sedlmayer et Karl Mehringer qui entreprennent la première
tentative sérieuse d’ascension en 1935 découvrent tragiquement
la morphologie tueuse de ce grand rempart : une pente moyenne
à 64 degrés sur un dénivelée énorme, une face concave qui piège
les ombres quasiment toute l’année, et des pluies imprévisibles
MONTAGNE NEW AGE \ ANNIVERSAIRE
SOMMET
L’EIGER AU
LA FAUCHEUSE DES ALPES FÊTE CETTE ANNÉE UN DOUBLE ANNIVERSAIRE :
150 ANS DE LA PREMIÈRE ASCENSION, 70 ANS DE LA FACE NORD. MALGRÉ L’ÂGE, L’OGRE EXERCE
TOUJOURS LA MÊME FASCINATION AUPRÈS DES ALPINISTES.
A GAUCHE : THOMAS
ULRICH ET HANS
AMBÜHL DANS MAGIC
MUSHROOM NOUVELLE
VOIE COTÉE JUSQU’À 7C
DANS LA FACE NORD DE
L’EIGER.

34
MONTAGNE NEW AGE \ ANNIVERSAIRE
L’EIGER : UNE PENTE MOYENNE À 64 DEGRÉS
SUR UN DÉNIVELÉ ÉNORME, UNE FACE
CONCAVE QUI PIÈGE LES OMBRES QUASIMENT
TOUTE L’ANNÉE, ET DES PLUIES IMPRÉVISIBLES
DE PIERRE ET DE GLACE QUI S’ABATTENT SANS
DISCONTINUER SUR LES CORDÉES. ”
de pierre et de glace qui s’abattent sans discontinuer
sur les cordées… « Une sauvagerie effrayante », écrit
Lionel Terray en rendant hommage à ces premiers
« conquérants de l’inutile ». Pour le Conseil d’Etat
bernois, l’amas de roches est même devenu un
ennemi public dont il défend provisoirement l’accès.
VICTOIRE ET CROIX GAMMÉE
Le 24 juillet 1938, bravant l’interdit et la réputation
déjà établie de l’Ogre, l’Allemand Anderl Heckmair
emmène deux cordées au sommet. Le bruit de cette
première amplifiée par la propagande nazie, fascine et
attire dès lors tout ce que la planète grimpe compte
d’étoiles. Les Français Louis Lachenal et Lionel Terray
sont les premiers à répéter l’exploit, le 16 juillet 1947.
La première hivernale tombe en mars 1961 après une
semaine d’ascension, et la première solitaire les 2 et 3
août 1963 sous les crampons du guide suisse Michel
Darbellay. À partir de là, les candidats à l’Eiger affluent
de partout. Au total, pas moins de vingt-cinq nouvelles
voies y ont été ouvertes depuis dans la face nord.
La dernière en date remonte sur vingt longueurs
verticales ou déversantes jusqu’au célèbre champignon
servant de plate-forme d’envol aux base-jumpers.
C’est l’Italien Christoph Hainz et le Suisse Roger
Schali (Team Salewa AlpineXtrem international) qui
ont ouvert en octobre dernier cet itinéraire vertigineux
dans une paroi de 600 mètres en face Nord. Les deux
alpinistes qui ont baptisé leur ligne Magic Mushroom,
parlent d’un rocher très compact qu’ils ont spités en
utilisant des crochets. Ils proposent la cotation de
7c pour la longueur la plus difficile de la voie, avec
dans la partie basse, des passages entre 6a à 6b+,
puis 6c+ à 7a au milieu. Hainz connaît déjà bien la
face Nord de l’Eiger dont il a battu en son temps le
record de vitesse (4h40, battu depuis par Ueli Steck
en moins de 3 heures) en remontant la voie historique
avec un minimum d’équipement et sans corde (sauf
pour une fissure difficile qui était en glace). L’Ogre
a aussi été ridé avec tout ce qui vole : parapente,
aile Delta, wing-suit et dernièrement Speed Riding.
Prochain défi ?
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
PAUL MOLGA
VOUS RÊVEZ DE L’EIGER, SALEWA L’A FAIT…
Pour célébrer l’anniversaire, Salewa a offert à dix alpinistes amateurs venus de
toute l‘Europe l’occasion de réaliser leur rêve d’ascension de l‘Eiger par la voie
Mittellegigrat dans les pas d’un guide expérimenté (valeur environ 1200 euros).
Pour concourir, vous devez d’abord être libre aux dates suivantes :
Du 4 au 6 Juillet 2008
Du 25 au 27 Juillet 2008 (date de réserve)
Du 8 au 10 Août 2008 (date de réserve)
Votre candidature doit comprendre :
> Vos Nom et Prénom
> Un texte court sur vos motivations et l’anniversaire que vous célébrez
personnellement en 2008 (mariage, première ascension…).
> 2 photos (un portrait et une photo d’action)
> Votre âge
> Vos tailles de vêtements
> Votre expérience en alpinisme (avec éventuellement des photos) et les trois
courses les plus difficiles que vous avez réalisées.
> Vos passions
> Votre métier
Salewa fera une présélection des candidats sur leurs capacités en montagne. Le
gagnant sera tiré au sort parmi les candidats de même niveau.
Le dossier est à renvoyer avant le 31 mai 2008 à :
SALEWA France, Elisabeth Cayer Barrioz,
ZI des Fontaines 38190 Bernin
ou par mail à ecb@salewa.fr

www.salewa.com
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Hawk GTX *100% SANS AMPOULES,
Sous conditions d‘une pratique adaptée, d‘un choix de pointure et de chaussant corrects et d‘utilisation de chaussettes techniques.

36
MONTAGNE NEW AGE \ VÉRITÉ
SEXE, DROGUE, SANTÉ…
LES VRAIS EFFETS
DE L’ALTITUDE
L’ALTITUDE FAIT DU BIEN ? PAS SI SÛR. MAUX DE TÊTE, NAUSÉE, FATIGUE,
DÉGOÛT… PRÈS DE 10% DE LA POPULATION EST SENSIBLE AU MAL
DES MONTAGNES. HUIT IDÉES FAUSSES POUR EN FINIR AVEC LES CLICHÉS.
On vit mieux et plus en altitude FAUX
Si l’absence de pollution et de stress est bien un facteur de
mieux être en altitude, la raréfaction de l’oxygène est néfaste
à l’organisme. À de rares exceptions génétiques prêts, il est
impossible de vivre au-delà de 5500 mètres sans risquer de perdre
muscles, poids et neurones.
L’altitude booste la libido FAUX
Le stress et l’adrénaline ne font pas bon ménage avec le sexe.
Question vasculaire : ajoutée au froid, l’altitude ralentit autant la
circulation sanguine qu’elle inhibe la libido. La tentation de braver
l’impossible pousse pourtant certains à tenter le diable : la rumeur
court d’une partie de jambes en l’air au col sud de l’Everest, à
presque 8000 mètres d’altitude
Faire du sport en altitude
est bon pour la santé VRAI [+ OU -]
Les scientifiques n’ont jamais démontré l’efficacité de la méthode
préférée des entraîneurs de foot. La consigne veut aujourd’hui
qu’on dorme en haut pour s’entraîner en bas, façon d’emmagasiner
des globules rouges sans user l’organisme.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
RALPH FISCHER
L’altitude calme les nerfs FAUX
Le manque d’oxygène provoque des perturbations du système
nerveux central. Les troubles de comportement (sautes d’humeur,
irritabilité, déprime, excitation, paranoïa, voire délires et hallucination
à très haute altitude…) sont donc légion. S’y ajoute le stress
inhérent aux effets du froid et des privations.
Dormir en altitude repose mieux FAUX
L’hypoxie perturbe le cycle normal du sommeil et les troubles
consécutifs (insomnie, difficulté à s’endormir, réveil nocturne…)
peuvent être le signe d’une mauvaise adaptation. Les nuits de
bivouac peut ajouter à l’inconfort. Gare pour autant aux somnifères
dont l’interaction médicamenteuse peut être néfaste.
Fumer améliore les performances FAUX
On ne plane pas plus en altitude qu’en plaine. En revanche, un joint
peut masquer une toux révélatrice d’un début d’œdème pulmonaire.
En outre, la fumée réduit franchement les performances : à 2000
mètres, un fumeur perd 700 mètres de disponibilité d’oxygène par
rapport à un non-fumeur.
L’alcool réchauffe FAUX
L’image du saint Bernard, tonneau au cou a du plomb dans l’aile :
à haute altitude, l’alcool a un effet vasodilatateur cutané dont la
conséquence secondaire est une perte calorifique. Seul intérêt : au
camp de base, un verre entre amis fait parfois du bien au moral et
donne un « coup de fouet ». Mais gare au retour de bâton…
On s’acclimate facilement en altitude FAUX
Le mal aigu des montagnes (MAM) est le signe d’une acclimatation
incomplète. Les troubles (nausée, maux de tête, insomnie, fatigue
générale, perte d’appétit…) surviennent 4 à 8 heures après l’étape,
le plus souvent au dessus de 3500 mètres, mais disparaissent en
descendant. Sauf en cas de séjour prolongé : le risque d’œdème,
pulmonaire ou cérébral, n’est alors pas à exclure. Une règle d’or
pour prévenir le MAM : monter lentement (400 mètres par nuit
au-delà de 3500 mètres).
LA TERRIBLE ARÊTE DE L’ANNAPURNA,
DIXIÈME SOMMET LE PLUS HAUT DU MONDE,
LE PREMIER 8000 VAINCU.

TROIS QUESTIONS À...
JEAN-PAUL
RICHALET
MÉDECIN BIOLOGISTE AU PAYS DE L’OXYGÈNE RARE
Alpiniste confirmé et docteur en sciences naturelles, le
professeur Jean-Paul Richalet a consacré sa carrière au
décryptage des réactions de l’organisme face au manque
d’oxygène en altitude. Son fameux test à l’hypoxie est
devenu le préalable indispensable à toute expédition dans
l’Himalaya et les Andes, en évaluant la tolérance potentielle
d’un candidat à la haute altitude (voir encadré). Ses travaux
intéressent aujourd’hui l’industrie pharmaceutique pour
les problèmes notamment liés à l’hypertension. Dans le
collimateur de ses tubes à essais, le Viagra pourrait bien être
un remède contre l’embolie pulmonaire ! Explications.
Les alpinistes connaissent bien le mal aigu des montagnes. Les
trekkeurs beaucoup moins. Des raisons de s’en inquiéter ?
Oui. Le mal aigu des montagnes ne touche pas que les alpinistes,
mais aussi tous les randonneurs qui se déplacent plusieurs jours à
des altitudes de plus à 3000 mètres, et 25 millions de personnes
dans le monde qui vivent sur les hauts plateaux… C’est une
affection grave qui signale une altération provisoire de l’organisme
à l’hypoxie (ou manque d’oxygène) par des symptômes bénins
(violents maux de tête, insomnies, nausées, perte d’appétit…) qui
disparaissent généralement après trois ou quatre ou jours. Mais
dans 4% des cas, plutôt chez des jeunes en bonne santé, ce mal
peut dégénérer en œdème pulmonaire ou cérébral parfois fatal.
L’intérêt de la science pour ces questions est plutôt récent,
non ?
En effet. Un certain Paul Bert a démontré en 1878 le rôle de
l’oxygène dans les troubles ressentis en altitude. Mais les travaux
réalisés depuis n’ont pas vraiment permis d’y voir plus clair dans
cette roulette russe des hautes cimes. Avec l’aide d’un industriel,
nous avons équipé l’ancien observatoire Vallot à 4350 mètres
d’altitude, qui est devenu le plus haut laboratoire du CNRS. Nous
y conduisons depuis 20 ans des expériences sur les réponses
cellulaires à l’hypoxie et plus particulièrement l’efficacité de
certaines molécules pharmaceutiques dans les problèmes liés à
l’hypertension artérielle. L’été dernier, nous y avons par exemple
37
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
testé le sildénafil, la molécule du Viagra, sur le traitement des
œdèmes. Nous pensons qu’en diminuant l’hypertension artérielle
pulmonaire - cause principale de l’œdème pulmonaire - elle pourrait
améliorer la circulation du sang dans les poumons, et diminuer
les symptômes du mal des montagnes en plus d’accroître les
performances physiques. Mais il nous faudra d’autres études de
grande ampleur pour confirmer ces résultats.
Que sait-on aujourd’hui des mécanismes de l’hypoxie ?
Pas moins de dix-sept publications scientifiques ont été rédigées
depuis trois ans qui permettent d’y voir plus clair ! On a par exemple
compris que pour éviter au cœur de s’emballer en pompant
plus de sang réclamé par les cellules, l’organisme commande
la dégradation des récepteurs responsables de l’accélération
cardiaque. On a également découvert que la réponse à l’hypoxie
est inscrite dans le patrimoine génétique de chaque individu ! C’est
par exemple une protéine du nom d’HIF (Hypoxia Indusible Factor)
qui indique aux cellules rénales de sécréter de l’erythropoïtine
(EPO) pour fabriquer un plus grand nombre de globules rouges
quand l’oxygène manque. L’HIF stimule aussi la fabrication de
la VEGF (Vascular Endothelium Growth Factor), une protéine
commandant la fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins dans
les muscles - dont le cœur - pour améliorer la vascularisation en
cas d’hypoxie. Mais paradoxalement, c’est encore l’HIF qui stimule
une autre protéine aux effets vasoconstricteurs qu’on sait être à
l’origine de la surpression vasculaire responsable de l’œdème
pulmonaire. Le problème est maintenant de comprendre l’équilibre
des processus d’activation des défenses de l’organisme face au
manque d’oxygène, et la raison pour laquelle surviennent des
sur-réponses qui font basculer le mécanisme de l’acclimatation
vers l’accident.
PROPOS RECUEILLIS PAR MICHEL BARJOSKI
UN TEST POUR MIEUX SE CONNAÎTRE
Quand l’exposition à l’hypoxie se prolonge au-delà de quelques heures, l’organisme met en route
différents mécanismes d’adaptation : le cœur se ralenti, la ventilation s’accélère, et la fabrication
de globules rouges augmente pour accroître la capacité de transport de l’oxygène dans le sang.
L’hématocrite (% de globules rouges dans le sang), peut s’élever de 60% lors d’un séjour de plusieurs
semaines à plus de 4500 mètres, altitude de la plupart des camps de base de conquête alpine. La vitesse
et la qualité de cette adaptation varie selon les sujets et ne dépendent ni de l’entraînement physique
ni du nombre de séjours antérieurs, mais de la sensibilité des chémorécepteurs carotidiens. Le test à
hypoxie permet de mesurer cette sensibilité : le sujet respire pendant l’effort (4 phases de 4 minutes) un
mélange appauvri en oxygène qui simule une altitude de 4800 mètres. Trois paramètres sont extraits pour
l’interprétation : la fréquence cardiaque, la ventilation pulmonaire et la saturation artérielle en oxygène.

D.R.
38
MONTAGNE NEW AGE \ INTERVIEW
LE CHOLAN SHAN, 6 188 M.
PAUL BONHOMME :
« OSEZ L’ALTITUDE »
GUIDE DE HAUTE MONTAGNE ET HIMALAYISTE CHEVRONNÉ, PAUL BONHOMME
MULTIPLIE LES CONFÉRENCES POUR METTRE EN GARDE CONTRE LES EFFETS DE
LA HAUTE ALTITUDE. RENCONTRE ET QUESTIONS NAÏVES.
Où commence la haute altitude ?
Globalement, on peut parler de haute altitude à partir de 2000
mètres. C’est l’altitude à laquelle le corps subit un cap et doit
passer un palier. Cela dit, le ressenti est très différent d’un individu
à l’autre. Il peut même être différent d’une année sur l’autre.
Quelles idées reçues relevez-vous les plus souvent ?
Le cliché le plus commun prétend qu’il y a moins d’oxygène
en altitude. En fait, il y a la même proportion d’oxygène, mais à
cause de la pression atmosphérique, le sang a plus de mal à le
transporter dans le sang. Beaucoup pensent que la haute altitude
est réservée à une élite de l’alpinisme. C’est faux. On a vu des
débutants réussir des hauts sommets sans forcement beaucoup
s’entraîner. En fait, la réussite tient autant de la condition physique
que du tempérament et plus encore du mental.
10 CONSEILS POUR RÉUSSIR
SON TREK EN HAUTE ALTITUDE
• Être motivé
• Avoir une bonne condition physique
• Savoir pourquoi on part
• Connaître les risques liés à l’altitude
• S’armer de patience
• S’acclimater tout en douceur
• Connaître ses limites
• Observer le milieu dans lequel on évolue
• Supporter la promiscuité comme la solitude
• Aimer la montagne (naturellement !)
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Quelles sont les règles à respecter pendant une ascension
ou un trek en haute altitude ?
La première, la plus importante aussi, est d’être à l’écoute de ses
envies : si on recherche la performance au détriment du plaisir, les
chances de réussite se réduisent considérablement. Il faut également
anticiper ce à quoi on va se confronter, surtout si on réalise l’ascension
avec un groupe. Les problèmes liés à l’altitude, les tensions
dans le groupe, la fatigue, peuvent nuire à une expédition, voire
obliger tout le monde à redescendre. Bien sûr, il faut aussi respecter
à la règle les principes d’acclimatation : ne pas monter rapidement
trop haut, respecter les paliers... Au-delà de 5 000 m d’altitude, 500
mètres de dénivelée par jour sont un grand maximum.
Avec le projet « Your Mountains », vous cherchez à dédramatiser
et mieux appréhender les notions de haute altitude, sans
néanmoins en minimiser la difficulté. Démocratiser la haute
altitude, est-ce bien raisonnable ?
Depuis cinq ans que je suis guide, j’ai souvent rencontré des clients
qui arrivent en montagne avec des préjugés, sans rien connaître
du milieu. Un trek de plusieurs jours, c’est l’occasion de leur en
apprendre sur l’altitude, sur la gestion de l’ascension, pour au final
les libérer et les ouvrir au bonheur des hauteurs. Beaucoup, sur la foi
de préjugés, n’osent pas affronter les hautes altitudes. Notre travail
de guide, c’est de leur faire aussi connaître cette montagne-là, plus
austère, plus crainte, et au combien plus sauvage.
Vous prétendez que « l’aspect psychologique domine sur le
physique » et qu’il y a une corrélation indéniable entre « la
motivation première et l’échec ou la réussite d’un objectif ».
Quelles qualités réclament finalement la haute altitude ?
La patience avant toutes choses. Il y va de l’acclimatation comme
ALEXIS GURDIKYAN

du voyage : rien ne sert de brûler les étapes. Au
cours d’un trek en altitude, on passe 80 % du
temps à se reposer et à écouter son corps. Je
fais part de ma propre expérience, de mon propre
ressenti, de mes propres échecs et de ceux
de mon entourage. En tirant des leçons d’une
multitude d’expériences, bonnes ou mauvaises,
je me suis forgé une certitude : si la motivation
n’y est pas, si on n’a pas clairement défini les
raisons de son ascension, on a peu de chance
de succès. Gaston Rebuffat disait qu’il fallait
« beaucoup de volonté et beaucoup d’amour »
pour partir en montagne. C’est exactement ça.
39
SI LA
MOTIVATION
N’Y EST PAS,
SI ON N’A PAS
CLAIREMENT
DÉFINI LES
RAISONS
DE SON
ASCENSION,
ON A PEU
DE CHANCE
DE SUCCÈS. ”
Quels sont les effets communément ressentis ?
Quels sont les risques ? Comment déceler les symptômes ?
Nul ne peut échapper au mal aigu des montagnes, le MAM. C’est
un ressenti naturel, un « lendemain de cuite » logique dans une
vie d’alpiniste ou de trekkeur des hautes cimes ! On peut tenter
de l’éviter en prenant son temps, en avalant un analgésique
ou une aspirine. Mais si ça ne passe pas, il faut absolument
redescendre. En cas de complications, le MAM peut provoquer
un œdème cérébral ou respiratoire, autrement plus grave qu’un
mal de crâne...
Peux-t-on « s’entraîner » à la haute altitude ?
Rien ne peut habituer le corps à la raréfaction de l’oxygène. Mais on
peut s’entraîner physiquement pour en supporter les effets : variez
les exercices, habituez-vous à des efforts violents et différents :
endurance, résistance, dénivelé, charges lourdes…
À partir de quel âge peut-on monter en altitude ?
Les médecins estiment qu’à partir de 12 ans, un enfant peut
supporter des efforts assez longs en altitude. Dans la pratique,
cela dépend (encore) de la motivation et la volonté. Idem pour les
seniors. Tout est dans la tête a estimé par exemple ce Japonais
de 71 ans qui a gravi l’Everest l’an passé…
À ce propos, sommes-nous tous physiquement égaux face à
la haute altitude ? Les Tibétains ou les Indiens de la Cordillère
des Andes qui vivent depuis des générations en haute
altitude, ont-ils développés des mécanismes physiologiques
d’acclimatation génétique ?
Une étude très sérieuse a été menée pendant plusieurs mois à
plus de 5000 mètres par le Professeur Cerrutelli de l’Université de
Milan. Cette étude comparait les guides tibétains et européens, et
a démontré – s’il en était besoin - que les premiers développaient
des capacités d’acclimatation supérieures aux guides occidentaux.
De là à en déduire une origine génétique… ?
Par où commencer quand on veut s’initier à la haute
altitude ?
Je conseille un trek doux, mêlant la découverte culturelle du pays
(avec l’adaptation sanitaire et gustative que ça suppose) et une
progression lente vers les altitudes. En règle générale, il faut éviter
de se confronter à trop de problèmes d’adaptation en même
temps. Si on est débutant, mieux vaut éviter la Bolivie : l’aéroport
de La Paz, point de départ des treks, se situe à 4 000 mètres
d’altitude. Pour les novices, c’est le MAM assuré.
PROPOS RECUEILLIS PAR LOÏC MARTIN
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
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OLIVIER BALCH
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MONTAGNE NEW AGE \ TENDANCE
LA COURSE À LA LÉGÈRETÉ
PREND DU POIDS
POUR ALLER LOIN, IL FAUT PARTIR LIGHT. REVISITÉ PAR LE CONCEPT DE STYLE
ALPIN, LE MINIMALISME GAGNE DÉSORMAIS LA RANDONNÉE.
R
andonner avec un maximum de plaisir, en autonomie de
plusieurs jours, sans se charger outrageusement… C’est le
concept à l’acronyme insolent (MUL, comme la mule qu’on
charge, pour Marche Ultra Légère) qui se répand comme une
traînée de poudre dans le milieu de la randonnée. Le forum du site
Internet randonner-leger.org qui figure comme l’un des promoteurs
de ce « concept » sonnant comme un défi a ainsi enregistré plus de
60 000 échanges depuis sa création il y a trois ans. Son leitmotiv
a les allures d’une convulsion anorexique : « Le plus léger, dit son
fondateur Olivier Balch, c’est ce qu’on n’emporte pas »…
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
La démarche tient en deux recommandations : définir ce qui est
essentiel dans le sac, donc ce qu’on a réellement besoin d’emporter
avec soi, puis une fois ce tri effectué, chercher éventuellement
à alléger chaque élément. « John Muir a exploré les rocheuses
avec une couverture, une gamelle, un sac de pain et quelques
bricoles. C’est dire s’il y a du superflu dans un sac à dos. D’autant
qu’aujourd’hui, les technologies permettent de renouer avec cette
simplicité d’antan », explique Olivier.
L’intérêt ? Retrouver la liberté de marcher, même (et surtout) avec le
nécessaire pour un trek de plusieurs jours. « Plus libre, on n’hésite
plus à divaguer à l’écart des chemins, y compris avec le sac sur le
dos : un petit sommet, une cascade, un isard… On est également
plus disponible, plus ouvert aux autres et à l’environnement. Fini le
« chacun son rythme ». On peut marcher côte à côte, l’esprit libre,
sans obsession de la pause suivante ».
Autre avantage que soulignent nombre de pratiquants : l’économie
de ses articulations. Moins de poids, c’est moins de contraintes sur
les hanches, sur les genoux, les chevilles et les pieds, et moins de
risques de blessures dues à la fatigue. « La bonne adéquation entre
le matériel, l’homme et le terrain ne peut être que bénéfique sur le
plan sécurité. En recherchant ce qui nous est vraiment indispensable,
on accède à une meilleure connaissance de soi », poursuit Olivier.
Bonus supplémentaire : « Avec l’économie de poids, on peut se
charger d’une gâterie pour se régaler en bivouac : un gâteau, des
fruits, une bouteille… Un vrai réconfort pour le moral ! ».
MOINS DE 7 KG POUR 800 KM
Pour traverser intégralement les Pyrénées par la Haute Route
(28 étapes, 800 km, 40 000 mètres de dénivelés) en prenant un
maximum de plaisir à marcher, Olivier et son ami Nicolas se sont
chargés d’à peine 6,5 kilos chacun dans des sacs de 20 et 30
litres (Salomon Fasttrack et Raid) ! À l’intérieur, l’essentiel pour
cinq jours d’autonomie entre deux points de ravitaillement (dépôts
préalablement enterrés, refuges, villages…) : doudoune, veste
étanche, gants, chaussettes, réchaud, gaz, casserole, cuillère, sac
de couchage, matelas, abri-tente, bidon, piolet, frontale, appareil
photo, papiers, affaires de toilette et petite pharmacie… « Le strict
nécessaire, et c’est bien assez ». Ni oreiller (les vêtements roulés
en boule suffisent), ni topo-guide (remplacées par la photocopie
couleurs des cartes), ni couteau encombrant, ni sandales, ni
LE LEITMOTIV DE LA MARCHE ULTRA-LIGHT TIENT
DU DISCOURS ANOREXIQUE : « LE PLUS LÉGER,
C’EST CE QU’ON N’EMPORTE PAS »

fourchette, ni même de rechanges (si ce n’est une paire de
chaussette et éventuellement un tee-shirt). « Pas besoin ». Au
total, 3,7 kg, sac compris, auxquels il a fallu ajouter la nourriture
(700 grammes de lyophilisés, céréales, soupes et autres barres),
et l’eau (un litre de secours si les sources abondent).
Au pays des MUL, le bricolage est aussi de la légion. Pour faire
partie du club, mieux vaut savoir manier le couds-vite et fabriquer
un réchaud de 15 grammes avec une canette, une tente avec une
toile étanche, des bâtons de marche, et de la ficelle, ou encore un
abri avec des sacs-poubelles, une douche avec une poche à eau
et un gant latex... Les adeptes de la randonnée légère sont aussi
des champions de la débrouille et du truc de grand-mère pas cher.
Ils se fournissent volontiers à la quincaillerie du quartier et dans les
magasins de cerf-volant où ils trouvent des tissus légers et étanches.
« Leurs bricolages sont presque des défis au bon sens et à l’imagination,
explique un ancien « adepte ». Comme l’anorexie, l’obsession
du poids pousse parfois aux extrémités ». Comme scier une paire
de jumelle en deux pour emporter plutôt un monoculaire.
CHOISIR, C’EST RENONCER
À la portée de tous ce petit jeu ? « Oui, répond sans détour
Olivier, mais ça nécessité parfois une grosse remise en question.
Bien étudier ses besoins, trouver la bonne astuce, réfléchir aux
alternatives… Le principe doit presque devenir une ritournelle :
ai-je vraiment besoin de m’encombrer de ça ? ». Le tri réalisé, la
question se pose des choix techniques : quelle priorité accorder
entre confort, compacité et légèreté pour choisir son matelas, son
EN RECHERCHANT CE QUI NOUS EST
VRAIMENT INDISPENSABLE, ON ACCÈDE À
UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DE SOI. ”
duvet, son sac, sa tente, son réchaud... ? « Les éléments les plus
lourds d’un sac sont la tente, le sac à dos, le sac de couchage et
la nourriture, étudiez bien ceux-là, conseille Ollivier. Sans négliger
le reste du matériel : 50 g par-ci, 50 par là… On arrive vite à 1kg.
Et ne choisissez le sac à dos qu’une fois connu le volume et la
masse des autres éléments ».
Aucun risque, paraît-il, pour la sécurité. « Être sous-équipé
peut-être dangereux si on manque l’essentiel pour résister aux
intempéries. Mais le contraire est aussi vrai. On a plus de chances
de se fouler la cheville ou de tomber quand on porte un sac
de 20 kg. Avec 12kg de moins, on rattrape plus facilement un
déséquilibre ».
La boucle qui part du cirque de Gavarnie en passant par le Mont
Perdu, le canyon d’Ordesa et la brèche Roland, permet d’en juger.
Le quatrième jour du parcours, le sentier exploite chaque faiblesse
et chaque vire de la paroi pour sortir de l’invraisemblable cirque
de Carriata. Certains passages vertigineux tétanisent parfois les
randonneurs trop chargés. « Être équipé ici comme un alpiniste,
facilite bien des choses », témoigne Richard qui a réalisé l’itinéraire
avec un sac de 30 litres seulement, comprenant corde, piolet et
crampons. Bienvenue dans un monde tout en compromis.
PAUL MOLGA
Maroc
OLIVIIER BALCH
www.visages-trekking.com
PUBLIC
ES

42
MONTAGNE NEW AGE \ TENDANCE
UN SIÈCLE ET DEMI DE COURSE À LA LÉGÈRETÉ
• La veste en soie caoutchoutée crée par Macintosh
en 1855 après vingt années de travail pesait 150 g et était
suffisamment petite et légère pour tenir dans une boîte à
cigarette. Dans les années 1890, grâce au procédé d’enduction
caoutchoutée, Manchester est devenue le leader mondial des
vestes étanches.
• Avant la première guerre mondiale, la soie était
largement utilisée pour la fabrication des cordes ou des tentes.
Nansen fut un pionnier du «light» : lors de sa traversée du
Groenland en 1888, il choisit ce tissu pour fabriquer une tente
pyramidale à un seul mat, laquelle est ensuite copiée par
l’alpiniste Fred Mummery qui utilisa les piolets en guise d’arceaux.
L’ensemble pesait 100 g.
• En Grande-Bretagne, Thomas Hiram Holding,
fondateur du Club de Randonnée Cycliste et pionnier du camping
cycliste, a élaboré un équipement légendaire en 1899. Son kit
« Phantom » incluait une tente en soie de 370 g, des arceaux en
bambou de 425g, une couverture garnie duvet de 680g avec un
kit personnel inclu.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
• En 1930, Pierre Allain met au point « le matériel de
bivouac intégral » pour la haute montagne d’été. Ce matériel fait
encore référence : veste de duvet (400 g), pied d’éléphant en duvet
(400 g), matelas pneumatique court (400 g), cagoule imperméable
(350 g), pied d’éléphant imperméable (175 g).
• Kirkpatrick et Hope ont grimpé dans les Alpes sans
guide avant la première guerre mondiale en utilisant des sacs à dos
en gabardine de Burberry pesant seulement 170g. Ils mesuraient
méticuleusement leur équipement (pour l’approche, à peine 4kg ;
Pour l’ascension, 3kg). Leurs vêtements étaient composés de laine
de Shetland et de soie.
• L’article d’équipement léger qui devint le symbole de
l’activité en plein air des années 70 était le Karrimat. Ce matelas
à cellules fermées fut développé par Karrimor en 1967 pour
remplacer les matelas gonflables caoutchoutés, lourds et peu
fiables. Léger et chaud il a même été imprimé sur des timbres
pour célébrer le Duke of Edinburgh Award.
1 2 3 4
6 7 8 9
FABRIQUER UNE TENTE AVEC TROIS FOIS RIEN
Etape 1. Le matériel : une bâche 3x4m, des bâtons téléscopiques (1,2,3 ou 4 selon le type d’abri envisagé), 6 sardines (4 minimum), 10 embouts plastique ou équivalent (liège ou autre), des
ciseaux et de la corde. Etape 2. Pliez la bâche en deux dans le sens de la longueur, le pouce de la main droite indique l’endroit où fixer les deux embouts arrière (à environ 75cm du pli du milieu).
Etape 3. Enroulez la bâche autour d’un des embouts, fixer la ficelle pour serrer la toile et former un petit sac, faire une boucle pour la sardine, puis répéter l’opération sur le vis-à-vis. Etape 4. On
va ensuite fixer l’embout qui se trouvera au sommet de l’abri. Pour trouver sa position, utilisez le matelas pour mesurer environ 2m50. Etape 5. Fixez les poignées en enroulant les bâtons dans la
boucle, le plus proche possible de l’embout. Etape 6. Les bâtons étant fixés par les poignées, reste maintenant à placer les embouts dans les pointes. Pour cela, allongez les bâtons au maximum
moins 10cm environ, placez l’embout au niveau de la rondelle et faites une petite boucle pour y passer la pointe du bâton. Pour vérifier la longueur, engagez la pointe dans la boucle et allonger le
bâton au maxi : la toile doit se tendre. Raccourcir la distance entre les embouts si ce n’est pas le cas. Le deuxième bâton est fixé de la même manière. Etape 7. On va maintenant monter l’abri :
commencez par fixer les deux sardines à l’arrière de l’abri puis levez les bâtons en V inversé. Tendez l’ensemble et fixez un hauban frontal sur la boucle qui tient les poignées. Pensez à bien tirer
les pointes des bâtons vers l’avant et à les planter au sol pour tendre correctement la toile. Etape 8. La réalisation de l’entrée. Une fois ajustées les dimensions intérieures, on saisit les deux pans
de la toile qui pend à l’avant et on les regroupe au sol pour obtenir le vestibule de la taille souhaitée. Fixez un embout en bas de chaque porte et une sardine. Etape 9. Reste à découper le surplus
de toile qui dépasse à l’avant en laissant une largeur suffisant (20 cm environ) pour pouvoir ensuite enrouler les deux portes l’une sur l’autre.

Le lancement de la chaussure KS-B en 1981
révolutionne le petit monde de la chaussure de montagne. On s’en
souvient comme la première chaussure en tissu, et la première
chaussure qualifiée de légère avec 870 g.
> Les vêtements de montagne ont changé depuis le
milieu des années 80. Fini les lourdes chemises en laine et les
pantalons amples en tweed, remplacés par Polaire, Pertex et micro
fibres. Le Pertex fut développé à partir de la technologie des rubans
pour machines à écrire pour fabriquer des coupe-vents légers,
améliorant enfin le tissu en soie de Malory.
> L’imitation fourrure fut inventée dans les années 40.
Elle fut peu utilisée jusqu’à ce que Helly Hansen l’utilise pour des
produits typés pêche et alpinisme en 1979. Le résultat fut un
accroissement considérable du rapport chaleur/poids comparé à
la laine, mais le look était horrible. L’avancée majeure est l’arrivée
de la fibre Polaire en 1984 (par Patagonia). Suivi de peu par la
mise sur le marché de la marque Polartec par le fournisseur
Malden en 1986.
Règlement complet sur expe.fr
et dans les magasins Expé.
• Alex Mc Intyre développa un sac Karrimor spécial de
80 litres pesant environ 850g pour ses ascensions pionnières en
style alpin sur les sommets himalayens au début des années 80.
• En 1995, les américains pionniers du matériel fait
maison Ray et Jenny Jardine, ont traversé le Pacific Crest Trail
(un sentier de grande randonnée long de 4120 km sur la côte
ouest) en trois mois et quatre jours. Leurs sacs pesaient environ
3,9 kg, hors la nourriture, dont 430 g pour le sac lui-même.
Leur approche totalement engagée, figure comme pionnière.
Depuis 1998, certaines innovations des Jardine sont désormais
commercialisées.
Sources : www.randonner-leger.org
JOHN MUIR A EXPLORÉ LES ROCHEUSES AVEC UNE
COUVERTURE, UNE GAMELLE, UN SAC DE PAIN
ET QUELQUES BRICOLES. C’EST DIRE S’IL Y A DU
SUPERFLU DANS UN SAC À DOS. ”
OUVELLES
FRONTIERES
Jeu concours par tirage au sort : jouez sur www.expe.fr et dans un des six magasins Expé de votre choix !
PONT-EN-ROYANS 04 76 36 02 67 | LYON 04 37 24 22 23 | MARSEILLE 04 91 48 78 18
MONTPELLIER 04 67 58 47 69| NICE 04 93 55 25 84 | SAINT-ÉTIENNE 04 77 49 03 14
D.R.
PUBLIC

44
MONTAGNE NEW AGE \ FUTUR
Situé par satellite (GPS),
le randonneur connaît à chaque
instant sa position dans le parc
avec une précision de quelques
mètres pour l’aider à s’orienter.
Le Pocket PC peut également
servir à transmettre des
informations à un serveur.
dans ce cas, les coordonnées
géographiques sont ajoutées au
message
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Le randonneur peut aussi servir à recevoir des
informations : une nouvelle intéressante transmise par
un autre randonneur ou comme ici, une alerte météo.

LES GUIDES NUMÉRIQUES
S’INVITENT EN MONTAGNE
DÉJÀ UTILISÉS DANS LES MUSÉES, LES ACCOMPAGNATEURS FAITS DE
PROCESSEURS ET DE DONNÉES NUMÉRIQUES ONT TROUVÉ UNE PLACE DANS LA
POCHE DES RANDONNEURS. N’OUBLIEZ PAS LE GUIDE EN SORTANT.
R
econnaître une plante, un arbre ou découvrir l’histoire
géologique d’un massif en marchant dans la nature
aussi sûrement qu’on visite un musée. Ordinateur en
poche, c’est l’expérience que vivent depuis 2006 les premiers
« technomarcheurs » qu’emmène sur les sentiers de montagne
la jeune société Camineo. Plus petit, bien moins encombrant
et plus ludique qu’un guide papier, son pocket PC contient une
aide multimédia à la visite (avec commentaires vidéo, schémas
explicatifs, diaporama, quiz, ou encore panoramiques avec les
noms de sommets …) et un capteur GPS. Quand il passe à
proximité d’une balise virtuelle (matérialisée par le relevé de ses
coordonnées géoréférencées) l’appareil émet le sifflement d’un
oiseau - un casse-noix moucheté - qui indique à son porteur un
point d’intérêt alentour. Petite pause pour découvrir ce dont il est
question, et ça repart. « C’est un outil d’initiation à l’autonomie en
pleine nature pour inciter les familles à s’aventurer plus loin que les
parkings en découvrant la vie sauvage étape par étape », explique
Marilyne Barisic, responsable des contenus chez Camineo.
Inauguré dans le parc du Mercantour il y a deux saisons, ce guide
numérique qu’on loue pour quelques euros à la Maison du parc
et chez quelques hôteliers, proposera cet été trois nouveaux
parcours de 1/4 d’heure à 4 heures dans la vallée de la Tinée en
plus des dix itinéraires déjà répertoriés au Boréon, à la Madonne
de Fenestre et à Authion. Chacun compte une vingtaine de points
d’intérêt et s’appui sur une base de connaissances riche de
250 fiches sur la faune et la flore. « La mission d’un parc est de
protéger et d’apprendre la nature, explique Emmanuel Gastaud,
l’un des gardes du Mercantour. Or 60 % des visiteurs du parc
ne s’aventurent pas à plus d’une demi-heure de leur voiture. Ce
sont eux que nous cherchons à initier et à sensibiliser à la nature
avec cet outil technologique ». En plus de sensibiliser, l’appareil
permet au randonneur de connaître sa position dans le parc avec
une précision de quelques mètres, et de ne jamais se perdre en
indiquant la bonne direction à prendre à chaque bifurcation.
PROMOUVOIR LA CONNAISSANCE
Pas de signalétique défigurant le paysage, pas de tracts en papier
risquant d’être jeté au sol, aucun risque de détérioration… Outre le
parc azuréen, la solution high-tech de Camineo a également séduit
d’autres promoteurs de la connaissance du milieu naturel : cet hiver,
c’est le Dévoluy (Hautes-Alpes) qui s’est équipé pour baliser deux
itinéraires de raquette et de ski de fond. On peut y lire l’histoire des
hommes qui ont construit ce territoire et celle couvrant la géologie
du massif. À Cauterets, l’engin, baptisé Pyrénéo, permet aux plus
jeunes de se familiariser avec la vie d’altitude en compagnie de la
petite Emilie, héroïne d’une collection de topo-guides pour enfants.
45
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Parvenu au niveau d’une grande
fourmilière, l’ordinateur les invitent à
passer la main juste au-dessus puis
à la renifler. « - Que sentez-vous ? »
Beurk. « C’est l’odeur de l’acide
formique, que les fourmis fabriquent
pour se défendre », indique l’engin.
D’autres applications ont été imaginées
selon les besoins : dans la forêt
de Brocéliande en Bretagne, des
employés en séminaire d’entreprise
partent en quête d’un dragon sur
un parcours de 22 km où ils ont à
résoudre des énigmes en franchissant
de multiples obstacles. Dans le
parc régional de la Haute Vallée de
Chevreuse, l’outil joue le rôle d’un
guide naturaliste. Dans le Parc national
suisse enfin, qui utilise le système
sans itinéraires préenregistrés, les
gardes s’intéressent aux possibilités
de transfert de données offertes par le réseau GPRS qui couvre
partiellement le territoire. Dans ce cas de figure, l’ordinateur sert
aussi d’outil pour la préservation et le suivi des espèces. Si par
exemple un gardien ou un visiteur aperçoit un vautour ou un loup, il
peut envoyer l’information et sa position d’une simple pression sur
un bouton. Centralisée sur un serveur, l’information pourra à l’avenir
être redistribué aux autres porteurs qui pourront tenter d’approcher
l’animal à leur tour. À moins qu’il n’affiche une alerte météo invitant
le randonneur à se mettre à l’abri.
GUIDE DE VOYAGE SUR IPHONE
C’EST UN OUTIL D’INITIATION À
L’AUTONOMIE EN PLEINE NATURE
POUR INCITER LES FAMILLES À
S’AVENTURER PLUS LOIN QUE
LES PARKINGS. ”
PAUL MOLGA
La petite maison d’édition CitySpeaker a lancé un service de guide de voyage audio disponible
exclusivement sur l’iPhone d’Apple. Il permet d’accéder à une vingtaine de destinations touristiques soit
plus de 750 visites audio pour « voyager intelligent et mobile ». Au programme : découverte et visite des
grandes villes françaises, des capitales et des régions du monde comme Paris, Marseille, Lyon, Deauville
ou encore Barcelone, Bruxelles, Rome et jusqu’à la Vallée du Nil, à l’aide de séquences de 2 à 3 minutes
organisées en chapitre. « CitySpeaker permet aussi de visualiser l’emplacement des sites touristiques
avec l’application Google Map intégrée au téléphone », explique l’entreprise.
Chaque guide audio est accompagné des informations pratiques nécessaires pour organiser son séjour.
Ce service, pour l’instant gratuit, sera facturé à l’abonnement dans sa phase commerciale (formule
Week-End : 3 euros pour 48 heures ; Vacances : 6 euros pour un mois ; Liberté : 59 euros pour un an). Il
est accessible via Safari, le navigateur Internet de l’iPhone, à l’adresse www.cityspeaker.fr/iphone
D.R.

46
MONTAGNE NEW AGE \ DESTINATION
PAMIR
LE GRAAL DES MONTAGNES VIERGES
DÉSORMAIS CARTOGRAPHIÉE, LA DEUXIÈME CHAÎNE LA PLUS HAUTE APRÈS L’HIMALAYA OFFRE
UN TERRAIN DE JEU INFINI POUR LES ALPINISTES ET TREKKEURS.
Gecko Maps
(éditeur de la carte
The Pamirs)
Tel : +41 (0)44 980 61 21
Mail : info@geckomaps.com
C
’est un travail de Titan, rappelant l’énormité des explorations
géographiques d’antan, que viennent d’achever l’Unesco
et l’ONG française Acted (Agence d’Aide à la Coopération
Technique Et au Développement) aidée par un pool de scientifiques,
d’universitaires et de spécialistes de l’écotourisme : cartographier
intégralement au cinq cents millième la région du Pamir qui abrite
en Asie Centrale quelques unes des plus hautes montagnes de la
planète, à la jonction des chaînes du Tian Shan, du Karakoram, du
Kunlun Shan et de l’Hindù-Kùsh. Hormis quelques cartes d’Etat
Major soviétiques, une collection de photos aériennes, quelques
panneaux indicateurs sur l’unique route - la seconde plus haute
du monde, reliant Douchanbé (Tadjikistan) à Och (Kyrgyzstan) - et
la connaissance empirique des bergers Tadjiks, rien ne permettait
jusqu’alors de s’orienter sur ce territoire, grand comme deux
fois la Suisse. « Il a fallu cinq ans de travail et des dizaines de
compétences pour modéliser cette terre », explique le guide de
Haute Montagne Guy Delaunay dont l’association Equaterre œuvre
pour le développement éco-touristique dans la région.
Le Pamir occupe la province du Gorno-Badakhshan située au sudest
du Tadjikistan, et déborde sur le Kirghizstan, l’Afghanistan et le
Pakistan. « C’est une terre déserte de roche et de glace autrefois
colonisée par Staline pour y élever le Yack », poursuit le guide.
Les alpinistes russes connaissent bien ces reliefs. Chaque année
depuis quinze ans, les meilleurs se retrouvent au Kirghizstan pour
disputer sur le Khan Tengri la course de montagne la plus extrême
de la planète. Au prix d’un effort surhumain, là où les expéditions
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
mettent généralement six jours pour venir à bout de cette immense
crête de marbre blanc et de glace, les plus rapides avalent le
dénivelé en moins de 13 heures aller-retour. Pour le vainqueur, le
podium a la dimension des victoires patriotiques. Car malgré sa
situation géographique à plusieurs centaines de kilomètres au sud
de la frontière russe, le Khan Tengri n’est pas un sommet étranger :
autrefois rattaché au bloc soviétique, il fut le premier « 7000 »
conquis en 1931 par une expédition nationale.
Le Pamir abrite d’autres célébrités de l’ancien régime figurant dans
les anales alpines comme l’antichambre himalayenne de toute
une génération d’alpinistes russes : le pic Ismail Samani (7495 m),
anciennement pic de Staline (1932 à 1962) puis pic du communisme
(de 1962 à 1998), le pic Lénine (7165 m) et le Pic Korzhenevskoi
(7105 m), les trois principaux sommets de la chaîne.
PREMIERS PAS VERS L’ÉCOTOURISME
Delaunay et ses compagnons veulent développer dans leurs
environs une autre forme de tourisme, moins engagé. « Depuis
plusieurs années, cette région reculée et enclavée du Tadjikistan a fait
l’objet d’efforts importants de la part de la communauté internationale
pour réaliser les conditions d’un développement touristique minimal.
Des associations ont été créées, des formations ont été réalisées et
des équipes ont été construites pour répondre aux demandes des
visiteurs et des tours opérateurs. Il reste un long chemin à parcourir
avant que la qualité des services n’atteigne un niveau satisfaisant sur

tous les plans. Mais l’expérience de nombreux groupes pionniers
montre que les services sont maintenant suffisamment fiables et
encadrés pour que les agences d’aventure puissent commencer à
programmer la destination ».
Les premiers résultats commencent à se faire sentir. A peine une
trentaine de touristes étrangers s’étaient rendus dans le Pamir il
y a cinq ans, ils étaient près de trois mille l’an passé, venus de
Suisse, d’Allemagne et de France essentiellement. « Le potentiel est
énorme », assure Guy Delaunay qui ambitionne 10 000 visiteurs dans
cinq ans, essentiellement des trekkeurs, au bénéfice des populations
locales et du maintien dans les montagnes des nomades Kirghiz.
Plusieurs itinéraires ont déjà été élaborés. « Les agences réceptives
ont fait localement un gros travail de défrichage ».
VALORISATION CULTURELLE
Dans la région de Murghab (Tadjikistan), considérée comme
« cause perdue » par le gouvernement tadjik et d’autres acteurs
du développement, « du fait, explique un représentant de Mountain
Wilderness, de son éloignement, du manque de moyens et
de motivation des autorités, et du déficit de perspectives pour
la population du district qui a dépassé son point d’équilibre
économique viable », un important programme de développement
a été engagé depuis 1999 grâce à des fonds de l’Agence Suisse de
Développement et de Coopération (SDC), et de l’ONG Acted.
Parmi les actions mises en place, son projet de tourisme communautaire
47
IL A FALLU CINQ ANS DE TRAVAIL ET DES DIZAINES
DE COMPÉTENCES POUR MODÉLISER CETTE TERRE. ”
L’accès à la région de Murghab se fait par Dushanbe, la capitale
du Tadjikistan, via la ville de Khorog (deux journées de voiture, ou
une journée en se posant à Khorog), ou par Bishkek, la capitale du
Kirghizistan d’où on prend un vol intérieur pour la ville frontalière
de Osh puis la « Pamir Highway » traversant la chaîne du Grand
Alaï, un incontournable. Cette approche routière en deux jours est
recommandée pour habituer l’organisme à l’altitude. D’un côté comme
de l’autre, les routes sont relativement bonnes. Couvert de neige toute
l’année, le Pamir connaît des hivers longs et froids, et des étés courts
et frais. La précipitation annuelle est d’environ 130 millimètres, ce qui
soutient des prairies mais peu d’arbres.
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
GUY DELAUNAY
est soutenu par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education,
la Science et la Culture (UNESCO) depuis 2002 dans le cadre du
programme Development of ecological tourism in the mountain regions
of South and Central Asia. Il se concentre sur l’accueil communautaire,
le développement de services (logement chez l’habitant, en village
ou en yourte d’estive, guides, transports, randonnée chamelière) et
la mise sur le marché international de produits touristiques gérés par
la communauté sur un mode participatif. « Le modèle d’écotourisme
proposé participe à la préservation et à la valorisation des sites naturels
et des trésors culturels, à l’économie et à la vie traditionnelle de cette
région reculée », précise Guy Delaunay.
Une association a été créée, l’Association d’Ecotourisme de
Murghab (META). Elle forme les acteurs, choisis parmi les familles les
plus économiquement vulnérables, et gère des activités touristiques
en collaboration avec d’autres acteurs locaux du développement
comme l’association des femmes artisans. Les « musts » au
programme ? La grande traversée nord/sud-ouest par la Pamir
Highway traversant la région comme une photo panoramique ;
la vallée verte et sauvage de Vanj voisinant le glacier Fedchenko,
le plus long de la planète (72 km) hors les régions polaires ; ou
encore les environs de la passe de Khargush (4344m) dominant à
la frontière Afghane une région déserte de hauts plateaux parcourus
par les derniers spécimens sauvages de chameaux de Bactriane
(sans doute un millier d’individus sur une population domestique de
1,4 million). Amateurs de voyages solidaires, à vos Vibram.
PAUL MOLGA
META (Association d’écotourisme
de Murghab) / Ubaidullah
Mamadiev, président
Tel : +992 3554 21 453
Tel Satellite : + 882 165 060 15 13
Mail : Murghab@acted.automail.
com ou equaterre@aliceadsl.fr
(Guy Delaunay)
Les voyageurs peuvent être
pris en charge par l’association
d’écotourisme à partir de Osh.
Pour les réceptions au départ
et à l’arrivée et les transferts
dans les deux capitales, des
agences réceptives locales ont
été sélectionnées et assurent
l’accueil aux aéroports et les
hébergements.

48
MONTAGNE NEW AGE \ DESTINATION
PYRÉNÉES
EN ÉQUILIBRE ENTRE CIEL ET ROCHE
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
SALENQUE-TEMPÊTE EST UNE CLASSIQUE
CLASSÉE PARMI LE TOP 100 DES PLUS
BELLES ESCALADES PYRÉNÉENNES. UNE
COURSE RARE ET PAS ORDINAIRE QUI
S’ÉTIRE À L’HORIZONTALE SUR PRÈS DE
TROIS KILOMÈTRES POUR REJOINDRE L’ANETO
(3 404M D’ALTITUDE), LE PLUS HAUT SOMMET
DE LA CHAÎNE. RÉCIT.

P
eu courue, du fait de son austérité et de son isolement, l’arête Salenque-Tempête est la plus longue voie d’escalade qui mène au
Néthou, l’Aneto. Son esthétique et son engagement lui confèrent un côté magique. Heureusement, car la marche d’approche est
longue, depuis la route de l’Hostipal de Benasque jusqu’au lac des Barrancs. C’est le chemin qui rejoint le Forau de Aiguallut, le
« Trou du Toro », où les eaux du glacier de l’Aneto disparaissent sous terre pour rejaillir dans le val d’Aran, donnant naissance à la Garonne.
Le vallon remonte jusqu’un lac. Premier bivouac, moins austère que le col des Salenques plus haut. La contrepartie, c’est une nuit courte,
à quatre dans une tente trop petite, pour remonter à tâtons, à quatre heures du matin, les pentes rocheuses jusqu’au col.
6 heures. L’ascension débute. Corde tendue, nous commençons à louvoyer d’un côté à l’autre de l’arête des Salenques. Les choses se
compliquent rapidement : quelques passages en IV dans du rocher friable où nous tirons des longueurs. Rien ne tient. Sous nos pieds,
la roche se délite. Nous progressons lentement. Trop lentement à voir les nuages noirs qui s’amoncèlent sur nos têtes. Ce que nous
redoutions fini par arriver : un orage s’abat alors que l’échappatoire, située à la brèche des Tempêtes, est encore loin. Nous sommes
coincés sur le pic Margalide, le rocher est trempé, et l’ascension désormais beaucoup trop risquée. Le bivouac s’impose. Menu frugal et
confort spartiate, à 3 200 mètres au milieu des blocs durs.
Nous repartons à l’aube, les muscles gourds. Plus de cairn en vue, sinon quelques bouts de sangles ici et là, preuves érodées que nous
filons sur la bonne voie. Un rappel d’une cinquantaine de mètres rejoint la brèche. Il nous reste encore l’arête des Tempêtes à remonter
jusqu’à l’Aneto, plus facile. Progresser redevient un plaisir, corde tendue sur cette caravane de pierres dressées.
À peine le temps d’admirer le paysage que le brouillard recouvre déjà toute la vallée. Nous entamons la descente par l’itinéraire de la voie
normale, sur le glacier de l’Aneto, pour rejoindre le refuge de la Rencluse par le Portillon Supérieur, 1700 mètres plus bas… Pas de répit
pour les aventuriers !
TEXTE ET PHOTOS : LAURENCE FLEURY
49
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
PRATIQUE
Cette course qui évolue au-dessus de 3000 mètres nécessite une très bonne endurance et une solide condition
physique.
> Difficulté : Cotation AD, peu de difficultés techniques mais l’itinéraire est difficile à comprendre et le rocher
souvent médiocre.
> Dénivelé : 1600m positif (départ à 1780m, sommet à 3404m), puis 1700 mètres négatifs
> Durée : 7 à 10 heures (pour la traversée d’arête), à condition d’évoluer corde tendue tout du long.
> Marche d’approche : 4 heures jusqu’au col, 3 heures du sommet jusqu’au parking.
> À noter : Quelques aires de bivouac jalonnent le parcours, derrière le col des Salenques et plus loin sur l’arête
sous le pic des Tempêtes et au pied du Pic Margalide.
> Accès : Autoroute A64, sortie Montréjeau, puis N125 en direction de Saint Béat, Fost, Bossost, Vielha. Tunnel par
la N230 côté espagnol. De Vielha, poursuivre jusqu’à Villaler, tourner à droite en direction de Castejon de Sos, puis
direction Benasque par la route A139. Parking à Hospital de Benasque (la route est barrée plus haut). Accès en bus
jusqu’à l’Hôtel Llanos del Hospital, 5km plus haut.
> Cartographie : Carta Alpina Maladeta-Aneto, 1/25 000.
> Dormir
• Refuge de la Rencluse : ouvert de fin juin à octobre et les week-ends de Pâques. Tel : 00 34 974 55 14 90.
• Hôtel Llanos del Hospital (plus chic) au bout de la route goudronnée. Tel : 00 34 974 551 552.
> À lire : Les 100 plus belles courses de Patrice de Bellefon, éditions Denoël.

50
SEAN VILLANUEVA
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

AVEC NICOLAS FAVRESSE
SUR LES BIG WALLS
À 28 ANS, L’ANCIEN CHAMPION DE GRIMPE BELGE DE DIFFICULTÉ PREND DE L’ASSURANCE DANS
L’ESCALADE DES HAUTES PAROIS. APRÈS LA CALIFORNIE EN 2004, IL REVIENT DU PAKISTAN
AVEC UN CATALOGUE DE NOUVELLES VOIES. RETOUR SUR CE VOYAGE VERTICAL QUI FUT AUSSI
SON VOYAGE INTÉRIEUR.
Après une carrière de grimpeur sportif, tu as découvert
l’univers des Big Walls au Yosemite en 2004. Ce fut un tournant
dans ta carrière ?
Tout à fait. J’ai débuté l’escalade en salle à l’âge de 15 ans, et
j’ai attendu près de six mois avant de toucher un vrai rocher…
À l’époque, j’entretenais surtout un rapport de difficulté avec
la grimpe. Je voulais me tester physiquement, me surpasser,
rencontrer les meilleurs de la discipline. Je voyais la compète
comme un aboutissement, une reconnaissance. La falaise,
c’était pour se détendre… La découverte du Yosemite m’a ouvert
de nouvelles perspectives. Après avoir gravi les podiums, je
découvrais une nouvelle dimension, plus grandiose. Quelque chose
qui mélangeait les difficultés, les styles, les gens et les émotions. Je
vivais encore beaucoup de la compétition. J’ai donc du faire des
choix. Les falaises du Yosemite, c’était un apprentissage.
Après le Yosemite, il y a eu le Canada, la Patagonie et
maintenant le Pakistan avec ce CAB Pakistan Project, qui
t’emmène dans la vallée de Charakusa au Kakakorum.
Pourquoi ce choix ?
Ça n’a pas été évident. J’avais déjà beaucoup entendu parler
du Pakistan, et notamment des Tours de Trango. Au Canada et
en Patagonie, on n’avait fait que des répétitions. Là, on voulait
ouvrir de nouvelles voies. Modestement, on avait choisi une vallée
voisine, mais faute d’autorisations - beaucoup de zones étant sous
contrôle militaire - on a choisi Charakusa sans vraiment savoir ce
qui nous attendait. On savait juste qu’il y avait un gros potentiel.
On est donc allé voir… Là, on s’est trouvé face à six murs de
6000 mètres totalement vierges ! On en a choisi deux et on s’est
concentré dessus.
Vous étiez quatre, y compris ton frère. Vous vous connaissiez
tous ?
Il y avait mon frère Olivier, que j’ai initié à l’escalade ; Sean
Villanueva, un grimpeur belge avec qui j’ai découvert les Big
Walls, notamment au Yosemite et en Patagonie ; Adam Pustelnik,
51
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
DE CHARAKUSA
multiple champion de Pologne en escalade de difficulté et en bloc.
C’est celui que je connaissais le moins. On s’était croisé parfois
en Espagne et il y avait un bon feeling. On a voulu faire quelque
chose ensemble, mais sans jamais y parvenir. La crainte, c’est de
s’engager avec quelqu’un qui peut se révéler différent de ce que
tu as compris de lui dans les moments difficiles ! Finalement, ça
s’est bien passé.
Raconte !
On a ouvert trois voies. La première, Badal (1200 m, 7c), tire son
nom du terme qu’employait notre guide pakistanais pour nous
dire que le temps serait nuageux… On a passé seize jours dans
la paroi (dont sept sous la tempête de neige) et grimpé les 1200 m
de la voie en libre, à l’exception d’un passage de cinq mètres de
glace. La deuxième, Ledgeway to Heaven (1300 m, 7c), a été
ouverte en quarante heures non-stop. La dernière, Ski Track, a été
la plus facile : une journée pour avaler 500 mètres en 6c.
D’autres projets ont posé problème. Vous avez tâtonné,
abandonné certains itinéraires ?
En arrivant, on a d’abord cherché une face pour se chauffer. Je
suis parti mal acclimaté à l’altitude depuis le camp de base à
4 200 mètres pour attaquer des falaises au-dessus de 5 000.
Après quatre longueurs, j’étais à bout. Je n’arrivais même plus à
MONTAGNE NEW AGE \ DESTINATION
ON A TRAVERSÉ DE NOMBREUX VILLAGES POUR
REJOINDRE NOS TERRAINS DE JEUX, JOUÉ DE LA
MUSIQUE AVEC LES PAKISTANAIS, PARTAGÉ UN
TAS D’ÉMOTIONS. LEUR GÉNÉROSITÉ TIENT SANS
DOUTE UN PEU À LEUR ISOLEMENT LOIN DU MONDE
EXTÉRIEUR…
ADAM PUSTELNIK

52
SEAN VILLANUEVA
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
LES 1300 MÈTRES DE LEDGEWAY TO
HEAVEN, « MANGÉS » EN 40 HEURES
NON-STOP.
NICOLAS S’OFFRE NEUF LONGUEURS
EN LIBRE SUR LA PREMIÈRE PARTIE DE
LEDGEWAY TO HEAVEN, « UN ROCHER
PARFAIT », DIRA SEAN.
OLIVIER FAVRESSE

marcher pour revenir ! De leur côté, Olivier et Adam ont décroché
accidentellement un bloc de la taille d’un téléviseur qui a frôlé le
pied d’Adam. Ça lui a laissé une plaie qui n’a pas réussi à cicatriser
de tout le trip. Adieu les chaussons d’escalade. En dépit de ça,
il a toujours été avec nous dans les voies et nous a énormément
aidé au niveau logistique.
Comment se sont passées les rencontres avec les habitants
de la vallée ?
C’est une région très particulière partagée entre le stress militaire
- la zone étant sous contrôle, on devait traverser plusieurs check
points pour accéder au camp de base -, et la bonté du peuple
pakistanais, ouvert, chaleureux et curieux. On a traversé de
nombreux villages pour rejoindre nos terrains de jeux, joué de la
musique avec eux, partagé un tas d’émotions. Leur générosité tient
sans doute un peu à leur isolement loin du monde extérieur…
Tu défends maintenant une certaine idée de la montagne,
une éthique ?
Je crois aux gestes. À ceux qui limitent par exemple notre impact
sur l’environnement. Avec l’expérience, j’ai appris à être sensible
à nos comportements. Certains me dépassent, comme le vieux
matos qui traîne derrière les expés. À Charakusa, on a trouvé des
restes d’au moins trois passages : des bouteilles de gaz, des sacs
plastiques, des débris de toutes sortes… alors qu’on peut faire
descendre son matériel pour 25 dollars (15 euros) auprès des
villageois. Il me paraît inconcevable que des alpinistes pourtant au
fait de ces questions, laissent ainsi des traces de leur passage dans
des lieux aussi magnifiques. Pour tout dire, c’est décevant.
53
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
On dit qu’en plus des cordes d’escalade, tu ne déteste pas
celles de ta guitare…
Je « gratonne » depuis l’adolescence, mais je gratte depuis tout
petit ! À 14 ans, je m’imaginais devenir musicien. Je n’ai pas oublié
cette époque. J’ai un charango qui me la rappelle tous les jours.
C’est une petite guitare d’Amérique du Sud, que je trimbale partout
en paroi. Je trouve que la musique et la grimpe ont le même esprit :
on retrouve dans l’une et l’autre les mêmes notions de liberté, un
côté artistique, une expression de son instinct…
Tes projets pour les mois qui viennent ?
En ce moment je fais le tour des vallées de granit italiennes. Début
mai, je pars en Angleterre puis en Écosse pour découvrir les hautes
falaises. En juin, je serai au Canada pour ouvrir de nouveaux big
wall. En septembre/octobre enfin, je retourne me frotter aux murs
du Yosemite.
PROPOS RECUEILLIS PAR LOÏC MARTIN
Plus d’infos sur www.nicolasfavresse.com
MONTAGNE NEW AGE \ DESTINATION
OLIVIER FAVRESSE
UN PONT DANS LA
VALLÉE DE HUSHE,
QUI MÈNE À CELLE DE
CHARAKUSA.
CI-DESSUS : SEAN AU
SOMMET DE «NAFEES
CAP», APRÈS DE
LONGUES HEURES
D’EFFORT. AU FOND,
ON PEUT VOIR LA FACE
- JAMAIS GRIMPÉE -
DU K6.
PAGE PRÉCÉDENTE :
LES FRÈRES FAVRESSE
FONT UNE PAUSE
SOUPE LORS DE
LA DESCENTE DE
LEDGEWAY TO HEAVEN.
ON SAVAIT JUSTE QU’IL Y AVAIT UN GROS POTENTIEL. ON
EST DONC ALLÉ VOIR… LÀ, ON S’EST TROUVÉ FACE À
SIX MURS DE 6 000 MÈTRES TOTALEMENT VIERGES ! ”
ADAM PUSTELNIK
SEAN VILLANUEVA

54
Bivouacs
DE RÊVES SOUS US LES ÉTOILES
MORPHÉE A-T-ELLE LES MÊMES ÉTREINTES
HYPNOTIQUES QUAND ON S’APPROCHE DE LA
RÉSIDENCE DES DIEUX ? BEAUCOUP RACON-
TENT QU’ILS PARVIENNENT DIFFICILEMENT À
TROUVER LE SOMMEIL À LA BELLE ÉTOILE :
TROP DE MAGIE À CONTEMPLER, TROP DE
FUGACES LUMIÈRES À SURVEILLER DANS LE
CIEL, TROP DE PENSÉES À TRIER… GEORGES
LIVANOS EXPLIQUAIT QUE « C’EST AU COURS
DES BIVOUACS QUE REVIENNENT D’AUTANT
PLUS VIOLENTES, LES SENSATIONS ESTHÉ-
TIQUES ENREGISTRÉES PENDANT L’ASCEN-
SION ». INTIME ET INTENSE, LE BIVOUAC EST
EN EFFET UNE HISTOIRE PARTICULIÈRE TRÈS
EN MARGE DES PERFORMANCES ALPINES.
C’EST UN MOMENT DE REPLI POUR SOI OÙ
L’ON CÈDE PARFOIS AVEC UN BRIN D’ANXIÉTÉ
À UN SENTIMENT DE TOTALE VULNÉRABILITÉ À
L’OMBRE DES GÉANTS DE PIERRE ; OÙ LA NUIT
SUBLIME L’ESPACE DEVENU TROP PETIT POUR
CONTENIR NOS QUALIFICATIFS ENCHANTEURS ;
OÙ L’ON RESTE PANTOIS DEVANT CETTE
LUMIÈRE RASANTE QUI FAIT DANSER LA MON-
TAGNE ; OÙ LE CORPS ET L’ESPRIT SE PREN-
NENT À GAGNER LA COMPLICITÉ DES LIEUX
POUR CRÉER AVEC LA MONTAGNE CETTE INTI-
MITÉ PROPRE AUX DOUCES CONFIDENCES.
IL FAUT PARFOIS UN LONG CHEMIN POUR SE
COUCHER EN MONTAGNE. PETIT FLORILÈGE
DE MATELAS DE ROCHES POUR PARTAGER LES
MÊMES RÊVES…
SÉLECTION : PAUL MOLGA
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

55
PHILIPPE POULET
Chartreuse
Chamechaude (2082 m)
Un bivouac qui réclame un brin de ménage. Le panorama
est superbe sur le Vercors et le mont Blanc. Les jours de
mauvais, une mer de nuage reflète un somptueux jeu de
lumières.
Timing : 2 heures
Aqua minérale : en chemin à proximité de la cabane des
Bachassons (1630 m)
Au pieu : départ du col de Porte (17km de Grenoble) en
remontant les pistes de ski puis un chemin balisé vers les
Bachassons. Montez ouest vers un bois au-dessus d’une barre
rocheuse, puis sud-est après les alpages vers la Brèche Arnaud.
Le sentier longe la crête plein nord. Accédez au sommet par la
barre rocheuse équipée (câble et marches faciles).
Belledonne
La grande Lauzière (2741 m)
Un bivouac avec les chamois au bord du vide sous
le sommet dominant une zone lacustre scintillante au
couchant et une aube saisissante sur la Meije.
Timing : 3 heures
Aqua minérale : après le refuge de la Pra en remontant sur la
gauche
Au pieu : départ du terminus de la route forestière de Freydière
(22 km de Grenoble). Suivre l’itinéraire de la Croix de Belledonne
jusqu’au col de la Pra. Traverser la plaine sous le refuge à main
gauche pour attraper le sentier qui s’élève. Suivre le sentier qui
conduit dans le valon de Jasse Bralard puis remonter à gauche
vers le col de la Grande Vaudaine. Remonter la ligne de crête à
gauche puis à flanc pour gagner le plateau sommital.
Ecrins
Le piquet de Nantes (2212 m)
Un bivouac idéal pour l’hiver avec de nombreux points de
chute dégagés par le vent sur la crête. La pleine lune éclaire
la plaine de la Matheysine en contrebas et les montagnes
du Dévoluy en face.
Timing : 3 heures
Aqua minérale : neige à bouillir ou portage
Au pieu : départ du col de Malissol (6 km de la Mure). Comptez
trois virages à partir de la route à gauche pour s’engager sur un
sentier qui s’élève dans les bois en suivant la ligne de crêtes. On
arrive aux pâtures en 1 heure. Le sentier monte une forte pente
vers un premier puis un second replat. Les dernières pentes
s’avalent en se tenant à droite de la crête jusqu’au piquet. Les
plus sages peuvent quitter le piquet (!) pour gravir le Tabor 150
mètres plus haut (facile).
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
MONTAGNE NEW AGE \ TRACES
Vercors
Le grand Veymont (2341 m)
Confort trois étoiles pour ce bivouac bien abrité et sans trop
de neige en hiver. Sa situation en nid d’aigle offre un panorama
360 sur les hauts plateaux du Vercors. Ambiance Far-West !
Timing : 1 heure 45
Aqua minérale : neige à bouillir ou portage
Au pieu : Départ du parking de La Ville (3 km de Gresse en
Vercors) sur un chemin large coupant les champs à droite du
pont puis sinuant en lacets jusqu’au pas de la Ville. Au sud, un
sentier remonte les pentes raides du Grand Veymont, traverse
un replat puis contourne et grimpe le sommet par son versant
ouest. Piolet crampon indispensables en hiver.
Gapençais
Le Vieux Chaillol (3163 m)
Un bivouac de récompense pour randonneurs exigeants
avec un lit confortable vue sur les géants des Ecrins.
Timing : 4 heures 30
Aqua minérale : neige à bouillir ou col de Côte Longue
Au pieu : Départ depuis Chaillol (26 km de Gap) en s’élevant
au-dessus de la station vers le col de Pisse. On croise tour à tour
le sentier du « tour du Vieux Chaillol », le GR 50 puis celui du col
de la Venasque. Passer sur le versant nord et progresser à droite
pour longer le pic du Tourond. On gagne le col de Côte Longue,
suivi de Riou-Peyrou, jusqu’à la cabane des Parisiens, avant
de s’engager à gauche dans les pentes d’éboulis (cairns) qui
mènent au sommet. Piolet crampon pas superflus.
Oisans
Le lac des Rouies (2722 m)
Ambiance magique pour ce bivouac les pieds dans l’eau
face au glacier de la Lavey. Revers de la médaille : il fait très
froid la nuit !
Timing : 4 heures 30
Aqua minérale : abondante autour du lac.
Au pieu : Départ du parking de Champhorent (3,5 km de Saint
Christophe en Oisans) en rejoignant les chalets de Raya après
être descendu au fond de la vallée. S’engager sur la rive droite
du ruisseau de la Muande qu’on laisse à gauche après une heure
pour atteindre le refuge de la Lavey. Monter en pente douce
vers le sud jusqu’au fond de la vallée. Parvenu aux terrasses
herbeuses jouxtant le ruisseau de l’Etret, on remonte vers l’est
dans les alpages puis les barres rocheuses. La dernière abrite
une cheminée facile qui permet l’accès au lac.
Mont-Blanc
L’Aiguille du Goûter (3863 m)
Un bivouac sur le sommet plat surplombant le refuge pour
randonneurs de haute-montagne équipés d’une tente
isotherme. Inoubliable !
Timing :4 heures 30
Aqua minérale : au refuge ou neige à bouillir
Au pieu : départ depuis le Nid d’Aigle, terminus du tramway
du Mont-Blanc (Saint-Gervais). S’élever à l’Est vers le col des
Rognes et sa cabane forestière avant d’atteindre le glacier de
Tête Rousse. Laisser le refuge à gauche et longer la base est de
l’aiguille du Goûter. Remonter une petite barre pour traverser le
Grand Couloir (attention danger de chutes de pierres). L’itinéraire
remonte parallèlement une arête très raide à gauche jusqu’au
refuge. Passer à droite pour remonter la calotte de glace.
Chercher son nid.

56
MONTAGNE NEW AGE \ SAGA
L’ÂGE D’OR DE LA GRIMPE
CALIFORNIENNE : WAYNE
GREGORY, CHEVEUX LONGS ET
BANDEAU DANS LES CHEVEUX,
DANS LES ANNÉES 70.
GREGORY
TROIS DÉCENNIES PLEIN LE DOS
TRENTE ANS APRÈS SA CRÉATION EN CALIFORNIE, LE FABRICANT DE SAC À DOS
AMÉRICAIN DÉBARQUE EN FRANCE. PORTRAIT.
C
’est un sac de scout tel qu’on ne l’imagine pas : armatures
en alu tenant lieu de soutien dorsal, toile imperméable cousue
en forme tubulaire, litrage extensible, poches multiples sur les
cotés et la face, sangles de répartition de charges… Quand dans
les années 1970, le jeune Wayne Gregory dessine ce modèle, ces
chefs qui organisent ce petit concours de design pour occuper
les ados en restent estomaqués. Le garçon n’a que 14 ans, et
mine de rien, il vient de balayer d’un coup de crayon l’idée qu’on
se faisait jusqu’alors du sac à dos. Priorité au confort et au bienêtre.
La première expérience industrielle qui s’en suit est un échec.
En 1970, les matériaux alors disponibles sur le marché sont
peu performants. Insuffisamment en tout cas pour les ambitions
techniques du jeune créateur. Patron déchu, il offre ses services de
designer freelance à qui veut bien de lui : Alpenlite, Gerry Outdoor,
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
COLLECTION GREGORY
COLLECTION GREGORY
Snow Lion, Frostline Kits… Wayne dessine à tout va : sacs de
couchage, tentes, équipement technique… Dans le secret de son
appartement, il continue de rêver à de nouvelles créations plus
ergonomiques. C’est l’âge d’or de la grimpe californienne. Au pied
des big walls, barbus et cheveux longs pestent contre leurs sacs
inadaptés. Wayne les côtoie quotidiennement dans le magasin qu’il
a ouvert à San Diego, et se désole des productions qu’il leur vend.
Après la fermeture, il mène ses propres recherches dans l’arrièreboutique
et vend à quelques privilégiés ses premières productions :
des prototypes, réalisés quasiment à l’unité. Qu’importe la quantité.
Gregory Mountain Products est né.
DESIGN, INNOVATION ET QUALITÉ
Sa première expérience de patron a été bénéfique. Wayne avance
cette fois de façon mesurée, étudie précisément le marché des
matériaux, élargit sa gamme et se fait un nom dans le milieu de
l’outdoor. En 1983, six ans après la création de l’entreprise, il
trouve un associé auprès de Bianchi International, producteur de
cuir et de nylon, déménage à Temecula, au sud de la Californie
et décolle enfin.
Outre son talent de concepteur, Wayne dispose d’un nouvel atout :
sa situation géographique, à proximité immédiate de Joshua Tree,
Tahquitz et Suicide Rock, les hauts lieux de l’escalade. Il est sur
le terrain tous les jours pour y puiser ses idées et améliorer ses
produits. La gamme s’étoffe, gagne l’ensemble des Etats-Unis,
ouvre une seconde usine en Californie, puis deux autres en Chine
et au Vietnam. Trente ans après ses débuts, Wayne reste sur le
front, au cœur du Bureau de Développement de l’entreprise, « là
où tout se joue ».
« Gregory est aujourd’hui un des principaux acteurs sur le marché
américain du sac à dos, également très présent en Asie », explique
Éric Lafuma, de la société PL Diffusion, qui distribue depuis peu
la marque en France. « Ses productions occupent un segment
très particulier qui s’apparente au sur-mesure. Car contrairement
aux sacs à dos réglables, Gregory conçoit des sacs à hauteurs
de dos uniques avec des matériaux haut de gamme ». Comme
une paire de chaussure, chaque sac a sa taille, sa « hauteur de
dos » qu’on mesure des épaules au bassin. S’équiper Grégory,
c’est choisir un compagnon…
L’arrivée de la marque en France s’accompagnera de deux
nouvelles gammes de sacs à dos, l’une typée pour le voyage,
l’autre pour le trail et les courses légères. Il paraît que Wayne a
décidé d’entretenir sa forme…
LOÏC MARTIN
Plus d’infos : www.gregorypacks.com

Photo: Till Gottbrath
Nom: Catégorie:
Remarque:
Le cuir est un produit naturel résultant du
tannage des peaux. Malgré l’existence de
fibres synthétiques de pointe, un bon cuir
reste le meilleur matériau, et malheureusement
le plus cher, pour fabriquer des
chaussures techniques de trekking et
d’alpinisme.
Les chaussures Hanwag sont fabriquées
avec une structure sur forme, la
tige étant assemblée sur la première de
montage, procédé de fabrication traditi-
Nom: Catégorie:
Remarque:
onnel très complexe impliquant beaucoup
de travail manuel. Certes, cela demande
beaucoup de temps et d’effort mais il en
résulte des chaussures d’une excellente
stabilité et assurant un confort du pied de
longue durée.
Enfin, toutes nos chaussures peuvent
être facilement ressemelées, chose particulièrement
importante pour des chaussures
très confortables et résistantes !
Nom: Catégorie:
Remarque:

58
APRÈS LE TRAVAIL, LES BIDOUILLEURS GRIFFONNENT LES
PLANS DE LEURS PREMIERS BRICOLAGES MAISON DANS
L’ATELIER IMPROVISÉ AU SOUS-SOL : QUELQUES BOUTS
DE MÉTAL ADROITEMENT PLIÉS ET PERCÉS DE QUELQUES
TROUS FONT OFFICES DE PIEUX À NEIGE.“
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /

50 ANS D’INNOVATIONS
POUR LE SECOURS EN ALTITUDE
EN MARGE DE SON CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE, LE PELOTON DE GENDARMERIE DE HAUTE
MONTAGNE DE CHAMONIX FÊTE CINQ DÉCENNIES DE BRICOLAGE POUR CONCEVOIR UN
MATÉRIEL D’INTERVENTION SPÉCIFIQUE. RENCONTRE AVEC LA CELLULE DE RECHERCHE,
L’ANTICHAMBRE DE LA RECHERCHE ALPINE.
59
PGHM
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
MONTAGNE NEW AGE \ MEMOIRE

60
MONTAGNE NEW AGE \ MEMOIRE
Le CNRS… Quand nous avons créé la Cellule de Recherche,
certains gendarmes pensaient que nous étions des illuminés,
et c’est comme ça qu’ils ont baptisé ironiquement notre
service, se rappelle Roger Emin, ancien secouriste et co-fondateur
de cette unité particulière. A force, ils nous ont pris au sérieux
car nos bricolages se sont révélées plutôt efficaces et utiles sur
le terrain. Après chaque accident, on relevait nos lacunes sur le
matériel, les communications et les vêtements. » L’époque signe
les débuts du secourisme militaire. « Tout était à faire, raconte
Pierre Faussurier, entré au PGHM en 1973. A l’époque le nombre
d’interventions augmentait de 10% par an. Il fallait donc que les
choses évoluent très vite. »
Le secours en crevasse est le premier champ d’investigation
auquel s’attaque la jeune équipe de chercheurs en herbe. « Pour
faire des amarrages en neige, nous allions jusqu’alors chercher
de gros madriers chez les pompiers. On ne pouvait plus continuer
comme ça », poursuit Roger Emin. Après le travail, les bidouilleurs
griffonnent les plans de leurs premiers bricolages maison
dans l’atelier improvisé au sous-sol : quelques bouts de métal
adroitement pliés et percés de quelques trous font offices de pieux
à neige. « Depuis ce succès, explique le responsable de la cellule
de recherche Jacques Otonello, la raison d’être de notre unité est
de concevoir des prototypes, de vérifier qu’ils fonctionnent et d’en
contrôler la fabrication. »
BUSE À DÉSHERBER ET POMPE À VÉLO
Après les pieux à neige, le nombre d’innovations s’allonge comme
une liste de Noël. L’équipe s’attaque d’abord aux treuils utilisés
dans les secours. Des treuils pas toujours adaptés aux interventions
en montagne. « Ces équipements n’avaient pas été conçu pour
les interventions en montagne, raconte Roger Emin, si bien qu’ils
ne tenaient jamais à plat dans la neige. Je me souviens d’avoir été
CES TREUILS N’AVAIENT PAS ÉTÉ CONÇUS POUR
LES INTERVENTIONS EN MONTAGNE. SI BIEN QU’ILS
NE TENAIENT JAMAIS À PLAT DANS LA NEIGE. JE ME
SOUVIENS D’AVOIR ÉTÉ REMONTÉ D’UNE CREVASSE
AVEC UNE VICTIME ET D’AVOIR VU LES AUTRES
SECOURISTES COUCHÉS SUR LE TREUIL POUR QU’IL
NE BASCULE PAS VERS LA CREVASSE. ”
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
remonté d’une crevasse avec une victime et d’avoir vu les autres
secouristes couchés sur le treuil pour qu’il ne bascule pas vers la
crevasse. » Pour sécuriser le dispositif, les militaires suppriment
les pieds du treuil et le placent dans une grosse boîte plus facile à
transporter et à utiliser. « Le treuil lui-même demeurait dangereux »,
poursuit Pierre Bernier, secouriste au PGHM et membre de la
cellule de recherche. Avec Paillardet, un spécialiste des treuils, les
gendarmes de Chamonix s’attaquent au problème, multiplient les
essais jusqu’à parvenir à mettre au point un treuil hydraulique au
début des années 1990, devenu depuis la norme.
Les bricoleurs en viennent ensuite à plancher sur le concept
d’un marteau piqueur pour casser la glace autour des victimes,
sur des plaques de glissement pour les cordes, des plaques de
déviation des coulées d’avalanche pour éviter les sur accidents et
l’ensevelissement de secouristes pendant les interventions. Avec
le « déglaçant », ils touchent au sommet. L’engin permet d’extraire
les victimes d’une gangue de glace en adaptant un liquide utilisé
initialement pour combattre le gel sur les câbles des remontées
mécaniques. Les secouristes l’emploient chaud dans un bidon
relié à une buse pour désherber les jardins.
Autre difficulté liée aux secours : la qualité des sondes à neige.
« Il nous fallait des baguettes rigides qui ne dévient pas sous la
neige, explique Jacques Otonello. La seule alternative, c’était le
choix d’un matériau plus adapté, de l’acier compressé. Nous
l’avons trouvé chez Leborgne, un fabricant d’outils de jardin. »
Parfois, il suffit d’adapter le matériel existant. « Pour secourir
les personnes coincés sous des blocs, on utilise des coussins
de levage ceux qu’utilisent les pompiers pour désincarcérer les
victimes. Mais au lieu des bouteilles d’air comprimé qu’ils utilisent,
nous gonflons l’engin avec des pompes à vélo. C’est bien moins
lourd et largement suffisant pour fournir les 6 bars nécessaires »,
explique Pierre Bernier.
DE LA BIDOUILLE À L’INDUSTRIALISATION
Avec l’expérience, la cellule a appris à composer. Pour son nouveau
treuil électrique, elle a par exemple bricolé un winch de bateau et
sa manivelle électrique (dont la batterie est installée dans une
boîte en bois faite maison). Mais elle cherche aussi la compétence
auprès d’industriels reconnus. Son traîneau « Garda » issu de sa
collaboration avec le fabricant de raquette à neige TSL, est utilisable
sur tous les terrains. Une Rolls du secours en montagne. « Nous
sommes passé du bidouillage à l’industrialisation des process,
explique Jacques Otonello. En nous associant aux industriels qui
connaissent les normes de sécurité, nous sommes sûr que les
nouveaux équipements seront rapidement opérationnels ». Outre
TSL, le carnet d’adresses de la cellule recherche compte d’autres
grands noms parmis les équipementiers, tous avides d’innovations
venant du terrain : Simond, Petzl… « Notre cellule s’est faite une
réputation dans le milieu. Au point que certaines personnes nous
donnent leurs inventions à tester. Ça a été par exemple le cas avec
le sac ABS il y a quelques années. ». Esprit bidouille es-tu là ?
FLORIANE MACAIRE
PHOTOS : COLLECTION PGHM CHAMONIX
Plus d’infos : www.pghm-chamonix.com
Journée Portes Ouvertes spécial 50 ème anniversaire, le 14 juin 2008

61
L
a perspective de la flamme olympique sur le toit
du monde n’est que la torche qui cache une forêt
bien dense de folies et d’absurdités qui gagnent
le camp de base de l’Everest. La dernière saison
s’était achevée sur une série de records allant de
l’authentique performance sportive à l’exploit farfelu. Fin mai, ils
étaient 514 alpinistes à avoir profité de la courte fenêtre printanière
pour se hisser au sommet (8.848 mètres d’altitude), amplifiant
d’autant les problèmes écologiques avec l’amoncellement de
déchets de toute sorte, y compris organiques (voir Escape spécial
« Au Secours », automne 2006).
La palme de l’ascension la plus stupide avait échu au Néerlandais
Wim Hof, surnommé l’homme de glace, qui avait finalement
renoncé pour cause d’engelures, à 7400 mètres d’altitude, à
gravir le géant, en short, sandales et torse nu…
La cour des miracles était également de la partie : un Norvégien
sans bras s’est risqué dans l’aventure, tandis qu’on a vu un
Irlandais aveugle courir le marathon annuel. Les seniors y
sont également allé de leurs défis. Un Japonais de 71 ans,
Katsusuke Yanagisawa, a ainsi réussi à gravir la montagne
sacrée, remportant le titre d’alpiniste le plus âgé au sommet. Le
précédent record était également détenu par un Japonais, Takao
Arayama, qui avait atteint la cime à l’âge de 70 ans en mai 2006,
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
MONTAGNE NEW AGE \ PERSPECTIVE
VENT DE FOLIE
SUR L’EVEREST
après avoir lui-même battu le record de son compatriote Yuichiro
Miura. Avant eux, la Japonaise Junko Tabei avait été, en 1975,
la première femme à conquérir le toit du monde. A l’inverse, une
jeune Américaine de 19 ans est devenue la plus jeune étrangère à
réaliser la même performance. Le record du nombre d’ascensions
réalisées a également été pulvérisé avec le dix-septième sommet
avalé par Appa Sherpa (47 ans), dans des conditions de mauvais
temps.
Des records « technologiques » sont également tombés : un
Britannique a signé une première en parvenant ainsi à capter
un réseau de téléphonie mobile depuis le sommet. Et après
l’hélicoptère de Didier Delsalle qui s’était posé sur le toit du
monde en 2005, c’est au tour des drones sans pilote de tenter
l’aventure pour organiser les secours aux futures victimes.
Près de 200 alpinistes sont déjà morts en tentant de gravir la face
depuis les années 1920, 11 rien qu’en 2006. « D’une certaine
manière, tout cela est devenu un cirque », ironise Elizabeth
Hawley, une chroniqueuse américaine de l’alpinisme himalayen
installée au Népal depuis 40 ans.
BEN BERT

A SHOPPER \ SPECIAL LIGHT
62
LE MEILLEUR DE LA MONTAGNE
Asolo / CHAUSSURES EXPERT GV
Une chaussure solide, (polyamide haute résistance et
cuir Perwanger), imperméable et respirante grâce à sa
membrane Gore-Tex. La semelle intègre la technologie
Vibram pour le confort de marche.
820 gr la demi-paire • 190 euros
Petzl / CRAMPONS IRVIS
Parfaits pour la marche sur glacier, les Irvis
sont solides et s’adaptent avec la plupart des
chaussures d’alpinisme. Équipés de dix pointes.
876 gr la paire • 101 euros
Gregory / SAC À DOS ADVENT PRO
33 litres en taille S pour un poids
total de seulement un kilogramme,
l’Advent Pro est parfait pour les
sorties d’une à deux journées.
1000 grammes • 109,95 euros
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
VERSION LIGHT
Vertical / VESTE MELTEM
Une veste polyvalente en MP+ 2 couches, renforcée
en MP+ 3 couches aux épaules et aux coudes, 100%
imperméable au vent et à l’eau, très souple et résistante.
490 gr • 229 euros
Petzl / CASQUE METEOR III
Le Meteor 3 convient autant à l’escalade en falaise
qu’aux longues voies alpines. Son faible poids et son
excellente ventilation en font un must du genre.
235 gr • 70 euros
Camp / PIOLET CORSA NANOTECH
La version ultra-light et plus
technique du piolet Corsa, conçu
en acier Sandvik Nanoflex®, 60 %
plus résistant à la corrosion qu’un
alliage acier classique.
250 gr • 105 euros
The North Face / SAC BASE CAMP DUFFEL
La référence du sac d’expé, avec une large ouverture, à porter
en bandouillère ou comme un sac à dos. Garantie à vie.
1250 grammes en taille S • 80 euros

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TOP ROCK - info@toprock.fr - Tél. 04 75 02 77 60
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Nous aimons la nature. Tout
comme vous. Le nouveau
PRIMUS EtaPower MF est
le plus polyvalent et le plus
respectueux de l’environnement
à ce jour. Polyvalent puisqu’il
peut être utilisé avec différents
types de combustibles.
l’environnement grâce à son haut
consommation de combustible et
un poids total plus léger.
Maintenant vous n’avez plus
besoin de transporter une grande
quantité de combustible et pouvez
garder vos mains libres pour autre
serrer un arbre dans vos bras.
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A SHOPPER \ SPECIAL LIGHT
64
Karrimor / SAC À DOS ALPINISTE 35+10
La polyvalence de l’Alpiniste 35+10 permet un
portage stable et confortable, mais laisse aussi la
possibilité d’ôter des éléments, pour réduire le poids.
1300 gr (1100 gr en poids réduit) • 139 euros
Salewa / TENTE ULTIMA II
Une tente légère et facile à monter. Sans coutures, pour
un poids mini, elle intègre également le système SRS,
un système de montage rapide par codes couleurs.
2200 grammes • 299 euros
Hanwag / CHAUSSURE ALTAI GTX
Cette chaussure très légère et
fabriquée à partir de matériaux solides
permettra de porter des charges
lourdes et d’encaisser du dénivelé.
660 gr la demi-paire • 189 euros
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Millet / VESTE AXON PRO GTX
Cette veste pour l’alpinisme et la cascade de glace est conçue
en Gore-Tex Pro Shell 3 couches. Elle protège efficacement de
toutes les intempéries rencontrées en montagne.
658 grammes • 369,90 euros
Salewa / SAC DE COUCHAGE
DIADEM FLEX ULTRA 300
L’espace flexible de 15 cm
permet une toute nouvelle
liberté de mouvement
dans le sac de couchage.
Dimensions : 225x80x53 cm.
800 gr • 249 euros
Primus / RÉCHAUD MICRONSTOVE TI
Pour ceux qui chassent les grammes en trop
du paquetage ! Pour atteindre le poids léger
de 69 grammes, le réchaud est fabriqué
principalement en titane et aluminium.
69 gr (sans allumeur) • 59,95 euros.
Julbo / LUNETTES EXPLORER
Le profil de l’Explorer est enveloppant pour un maintien renforcé
et son flux d’aération est intégré dans la monture pour une
ventilation optimale. Développée en collaboration avec l’ENSA.
44 grammes • 90 euros (avec verres Alti Spectron X6)
Millet / PANTALON ROCKMAX
Un pantalon technique résistant aux
intempéries et à l’abrasion, grâce en partie au
Cordura Dryfast qui le compose.
400 grammes • 129,90 euros
Lowa / CHAUSSURE TIBET GTX
Doublure Gore-Tex, laçage rapide avec crochet
autobloquant, semelle Vibram « Tsavo » avec canaux
auto-nettoyants, col matelassé avec orifices pour
l’évacuation de l’humidité. Du haut de gamme.
1420 grammes • 219,95 euros

Lowe Alpine / SAC À DOS SUMMIT
ATTACK 30 HYPERLITE
Un sac à dos technique et très léger, pour
les courses rapides en montagne. Résistant,
bien accessoirisé, il convient à tous les
alpinistes soucieux du poids.
790 grammes • 60 euros
Camp / CASQUE ARMOUR
Conçu en thermoplastique très haute résistance, le casque
Armour est destiné à la pratique de l’escalade. Équipé d’un
porte lampe et d’un système de réglage rapide du tour de tête.
340 grammes • 40 euros
65
Millet / CORDE ALPINE LITE
Une corde à double pour les voies techniques en montagne, en
neige, glace ou mixte. Diamètre 7,9 mm, par 50 mètres.
41 grammes par mètre • 119,90 euros
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Black Diamond / FRONTALE GIZMO
Les trois Leds SuperBright offrent deux
niveaux d’éclairage et éclairent jusqu’à
14 mètres. Le plus : la fonction auto-off,
pour éviter que la lampe s’allume et se
décharge par erreur.
58 grammes • 19,99 euros
La Sportiva / TRANGO S EVO GTX
Artif, rocher, marche d’approche, traversée
glacière… Rien n’arrête la Trango S Evo GTX,
équipée de la technologie 3D Flex System
pour une meilleure liberté de mouvement de la
cheville et plus de précision.
1250 grammes • 209 euros
A SHOPPER \ SPECIAL LIGHT
Beal / CORDE ICE LINE
Cette corde est dotée d’une
force de choc très basse, pour
soulager les points d’ancrage
aléatoires en cascades ou sur les
grandes voies en mixte. Diamètre
8,1 mm, par 50 mètres.
42 grammes par mètre • 114,90 euros
PUBLIC

A SHOPPER \ SPECIAL LIGHT
66
The North Face / VESTE NUPTSE
Une doudoune légère et confortable, fourrée aux
plumes d’oies. Elle est conçue avec un mini Ripstop
pour augmenter la résistance à l’abrasion.
782 grammes • 200 euros
Norrona
VESTE FALKETIND GTX PACL
Conçue en Gore-Tex
Paclite, un matériau
respirant, imperméable
et surtout très léger, cette
veste est idéale pour les
sorties en montagne l’été.
380 gr • 299 euros
Norrona
PANT FALKETIND GTX PACL
Le pantalon assorti à la
veste, lui aussi en Gore-
Tex Paclite.
300 grammes • 249 euros
LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR / NUMERO 22 /
Deuter / SAC À DOS GUIDE 35+
Polyvalent, le Guide 35+ s’utilise quelle que soit
la saison. Ses nombreux accessoires (sangles
de fixation pour crampons, deux porte-piolet
réglables, deux porte-skis latéraux réglables,
compartiment interne pour poche à eau)
1250 grammes (sans l’armature) • 99 euros
Grivel / PIOLET AIR TECH EVOLUTION
La tête est forgée en une seule pièce en
acier et le léger galbe sous la tête rend
l’ancrage et le dégagement plus facile
dans tous les types de terrain.
458 grammes • 119,90 euros
tecnica / CHAUSSURE KRYPTON GTX
Originalement conçue pour le trekking et
la randonnée, la Krypton est idéale pour
évoluer en terrain escarpé et rocailleux.
Avec semelle Vibram et doublure Gore-Tex.
590 grammes • 150 euros
Petzl / FRONTALE ULTRA
L’ULTRA délivre un éclairage régulé ultra puissant (350
lumens) et un faisceau large de longue portée pendant
toute la durée de l’effort. Destinée à l’action, l’ULTRA est
parfaitement maintenue sur la tête.
345 grammes • 320 euros
Suunto / MONTRE ALTIMAX
Dotée d’un altimètre, d’un
baromètre, d’une montre et un
chronomètre, l’Altimax affiche
l’information relative à l’altitude en
temps réel et mesure la dénivellation
pour le suivi de la progression verticale
entre les étapes.
54 grammes • 180 euros
Salomon / CHAUSSURE
REVO LIGHT GTX
Conçue avec une membrane
Gore-Tex, une sangle au
talon pour un serrage au
plus près du pied et une
semelle intermédiaire en
EVA double densité pour
bien amortir.
1100 grammes • 125 euros

1 er prix : 24 jours de trek
“La vallée sacrée de Cuzco
et la cordillère blanche”
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Frontières, valeur 4 700 €
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Conrad Anker avec son ami Peter Croft avec sa tente Spectrum 23 et son Triumph Anorak. Eastern Sierras, Californie. Photo: Jimmy Chin. Pour plus d’info: 04 50 88 25 65