MUSIC ANALYSE DU CIRCUIT - Extrait de
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L E M A G A Z I N E G R A T U I T 1 0 0 % S U R F<br />
indo 3 trips<br />
FeVer<br />
Music<br />
Wax Tailor spécial guesT<br />
analyse du circuiT<br />
TouT sur le Top 32<br />
surf TIME NuMEro 23 IIIIIIIIII ÉTÉ 2010 IIIIIIIII graTuIT > sErvEz-vous<br />
le search<br />
puissance 3
4 numero 23<br />
Merci <strong>de</strong><br />
recycler<br />
ce Magazine<br />
quand vous<br />
l’aurez terMiné.<br />
FREEPRESSE<br />
SAVOIE TECHNOLAC<br />
18, ALLÉE <strong>DU</strong> LAC SAINT ANDRÉ<br />
73 382 LE BOURGET <strong>DU</strong> LAC<br />
Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10<br />
Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12<br />
Site : www.freepresse.com<br />
DIRECTEUR DE RÉDACTION<br />
ET DE LA PUBLICATION<br />
Clau<strong>de</strong> Borrani (clau<strong>de</strong>@freepresse.com)<br />
00 33 (0)4 79 65 46 13<br />
INSIDE<br />
P6 News<br />
What’s up ? Les <strong>de</strong>rnières infos<br />
bien fraîches.<br />
P8 News Eco<br />
La planche verte, du rêve à la réalité.<br />
P10 News <strong>de</strong> Course<br />
ASP World Tour, l’Euroforce<br />
dans les 32.<br />
P16 Retour sur Events<br />
Air Show VS Surf <strong>de</strong> Nuit.<br />
P18 Happening<br />
Nike 6.0 dans la place !<br />
REDACTEUR EN CHEF<br />
Stéphane Robin : 05 58 73 25 09 - stephane@freepresse.com<br />
RÉDACTEUR : Romain Bourgeais - romain@freepresse.com<br />
CONTRIBUTEURS TExTES : Greg Puget, Ronan<br />
Gladu, Nicolas Risch.<br />
PHOTOgRAPHES: Eric Chauché, Guillaume Anselin,<br />
Jason KenWorthy, Greg Rabejac, Kevin Metallier, Stephane<br />
Robin, Bernard Testemale, Alex Laurel, Nicolas Risch,Thomas<br />
Chancerelle, Bastien Bonnarme, Aquashot, Sylvain Thierry, Bosco.<br />
MAQUETTE : Phil Martin - phil.mart@sfr.fr<br />
ARTISTE : Cira Rie<strong>de</strong>l<br />
PUBLICITÉ<br />
DIRECTEUR <strong>DU</strong> SERVICE COMMERCIAL<br />
ET DÉVELOPPEMENT :<br />
Kamel Beghidja (46 11) kamelb@freepresse.com<br />
CHEFS DE PUBLICITÉ :<br />
Fanny Marguet (46 10) fanny@freepresse.com<br />
Patricia Hartung (46 10) patricia@freepresse.com<br />
ADMINISTRATION : Laurence Rémy FREE PRESSE<br />
9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETON<br />
Administration et relations clients : Laurence Rémy<br />
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laurence@freepresse.com<br />
RÉDACTION, PUBLICITÉ, COURRIER,<br />
SERVICE LECTEURS ET ABONNEMENT :<br />
Free Presse, Savoie Technolac, 18 allée du lac st André, 73382<br />
Le Bourget du Lac<br />
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P20 Kids Event<br />
La finale du Moskito Tour<br />
à Hossegor.<br />
P22 Annonce Event<br />
Quiksilver Pro France & Surfing Art<br />
by Shapers.<br />
P26 Pro’file<br />
Vincent Duvignac<br />
P30 Trip Indo<br />
D’un extrême à l’autre pour<br />
la même <strong>de</strong>stination.<br />
P42 Music<br />
À la rencontre <strong>de</strong> Wax Taylor.<br />
P44 Photog Life<br />
Nicolas Risch, épiso<strong>de</strong> 2.<br />
P46 Board Culture<br />
David Le Quément,<br />
artiste bio centriste.<br />
P47 Surflife<br />
Patrick Flores,<br />
la vitesse supérieure.<br />
Dépôt légal : septembre 2010<br />
SURF TIME est une publication FREE PRESSE<br />
Directeur Général : Clau<strong>de</strong> Borrani<br />
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Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par<br />
quelque procédé que ce soit <strong>de</strong>s pages publiées dans le présent<br />
magazine faites sans l’autorisation <strong>de</strong> l’éditeur est illicite et<br />
constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part,<br />
les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou<br />
d’information <strong>de</strong> l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art.<br />
L.122-4, L.335-2 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> propriété intellectuelle).<br />
Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux<br />
magasins spécialisés sur l’ensemble du territoire français, en<br />
villes et en stations, dans certains magasins <strong>de</strong> sport généraliste,<br />
dans les clubs, écoles spécialisées, rési<strong>de</strong>nces hôtelières,<br />
en colportage sur les plus grands ren<strong>de</strong>z-vous nationaux et internationaux,<br />
salons et événements. 23 magazines Free Presse sont<br />
diffusés annuellement, ce qui établit un lectorat estimé à 200 000<br />
par numéro, près <strong>de</strong> 5 millions pour l’ensemble <strong>de</strong>s publications<br />
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A mi chemin entre free surfing et<br />
compétition, Hugo Savalli préfère s’envoyer<br />
en l’air sans lâcher son rail…<br />
©fcomagency<br />
Photo <strong>de</strong> couverture<br />
Michel Bourez, power surfer au cou<strong>de</strong>s<br />
à c o u d e s a v e c J e r e m y F l o r e s d a n s l e<br />
n o u v e a u t o p 3 2 d u w o r l d t o u r.<br />
© Kenworthy/Nike<br />
FIN DE<br />
l’avENturE ?<br />
La rentrée c’était hier. Au fond <strong>de</strong> la classe il y<br />
en a toujours un qui regar<strong>de</strong> <strong>de</strong>hors. Un gamin<br />
qui se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pourquoi il doit rester assis là,<br />
8 heures par jour, alors que quelque part, au loin, il y<br />
a <strong>de</strong>s vagues qui déferlent, sans lui. Il ne le sait pas<br />
encore, mais pendant qu’il griffonne sur son cahier,<br />
ses héros, connus ou inconnus, parcourent <strong>de</strong>s iles<br />
lointaines à la recherche <strong>de</strong> la vague qu’il est en train<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner sur son cahier. Une vague parfaite, vierge<br />
et éternelle. Parmi ceux là, <strong>de</strong>s occi<strong>de</strong>ntaux bien sur,<br />
américains, australiens, européens, mais aussi <strong>de</strong>s<br />
locaux, phénomène récent et inéluctable. A Bandah<br />
Aceh, en Indonésie, quelques années après le Tsunami<br />
la population <strong>de</strong> surfeurs locaux a été multiplié par<br />
cinq, et il y a fort a parier que ce sont eux qui vont<br />
mettre un point final à l’exploration <strong>de</strong> leur région. En<br />
In<strong>de</strong>, tout récemment, c’est un jeune photographe<br />
<strong>de</strong> 21 ans, Rammohan Paranjape, qui a ramené le<br />
premier reportage sur le surf aux Iles Nicobar. Une<br />
première mondiale, sur un archipel à l’accès réservé<br />
situé un peu au nord <strong>de</strong> Sumatra à quelques heures <strong>de</strong><br />
bateau <strong>de</strong> Banda Aceh. Accompagné <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux surfeurs,<br />
indiens eux aussi, ils ont fait exactement la même<br />
chose que n’importe quel trippeur. Ils ont essayé <strong>de</strong><br />
trouver par tous les moyens les meilleurs spots <strong>de</strong><br />
surf. Une performance intéressante dans un pays qui<br />
ne compte pratiquement aucun surfeur et où l’océan<br />
continue <strong>de</strong> faire peur. Leur approche du trip est celle<br />
<strong>de</strong> la génération 2.0. Et dieu sait si les indiens sont au<br />
cœur <strong>de</strong> tout ce qui touche au web puisqu’ils forment<br />
le plus gros contingent d’ingénieurs en Californie.<br />
Arrivés dans les iles Andamans les trois searchers ont<br />
immédiatement connecté leur smart phone pour voir<br />
s’ils pouvaient se connecter au réseau. Jours après<br />
jours ils se sont enfoncés dans une <strong>de</strong>s zones les plus<br />
secrets du mon<strong>de</strong> et ils ont finit par trouver et surfer<br />
la perfection… Une aventure qui en appelle d’autres,<br />
mais qui signe aussi la fin d’une époque dominée par<br />
le trippeur occi<strong>de</strong>ntal.<br />
stéphane robin<br />
numero 23<br />
5
L’actu surf <strong>de</strong>s Bretons!<br />
Le site Trimline est en ligne <strong>de</strong>puis quelques<br />
mois. Une nouvelle plateforme d’information<br />
pour traiter <strong>de</strong> l’actualité du surf en Bretagne.<br />
Edité par Laurent Nevarez, il offre un regard <strong>de</strong><br />
proximité sur les surfers locaux, les spots et<br />
l’actualité <strong>de</strong> cette région qui compte parmi le<br />
plus grand nombre <strong>de</strong> surfer en France et dont le<br />
niveau ne cesse <strong>de</strong> monter. Trimline-mag.com<br />
coLLaB’ oBey x<br />
surfri<strong>de</strong>r<br />
L’artiste américain<br />
Shepard Fairey (ndlr :<br />
auteur <strong>de</strong>s autocollants<br />
Obey les plus connus et<br />
du poster “Hope <strong>de</strong> Barack<br />
Obama) et la marque<br />
Obey s’engagent, chaque<br />
saison, pour un projet <strong>de</strong><br />
solidarité. Obey Awareness<br />
est le programme dédié<br />
aux actions humanitaires.<br />
Pour cet automne,<br />
l’attention est portée sur Surfri<strong>de</strong>r Foundation.<br />
Pour fêter ça, Shepard a peint, en collaboration<br />
avec le photographe Tom Servais, une <strong>de</strong>s<br />
vagues les plus mythiques : Jaws. Le tableau a<br />
été vendu aux enchères au profit <strong>de</strong> la fondation.<br />
Obey Clothing a produit une ligne exclusive<br />
<strong>de</strong> tee-shirts reprenant l’œuvre <strong>de</strong> l’artiste, et<br />
reversera les bénéfices <strong>de</strong>s ventes à Surfri<strong>de</strong>r<br />
Foundation. Une manière originale et facile <strong>de</strong><br />
s’engager ! Pour plus <strong>de</strong> renseignements :<br />
www.surfri<strong>de</strong>r.org et www.obeyclothing.com<br />
6 numero 23<br />
Quik Pro PortugaL<br />
La réduction <strong>de</strong> l’élite à 32 surfeurs ouvre la<br />
voie pour <strong>de</strong> nouveaux événements. Pour la<br />
première fois, Quiksilver organise du 19 au 24<br />
octobre, une compétition <strong>de</strong> surf ASP 6 étoiles<br />
sur le spot mythique d’Ericeira au Portugal.<br />
Berceau du surf portugais, break situé à 50km<br />
au nord <strong>de</strong> Lisbonne. C’est sur ce beau point <strong>de</strong><br />
Ribeira d’Ilhas que se déroulera cette épreuve<br />
qui compte quand même 6 étoiles. Parmi les<br />
locaux à surveiller Vasco Ribeiro (wildcard) qui<br />
incarne la relève du surf portugais. Avec 145 000<br />
dollars <strong>de</strong> prize money cet event est placé dans<br />
l’alignement <strong>de</strong> la manche portugaise <strong>de</strong> l’ASP<br />
World Tour à Peniche et a <strong>de</strong>s chances d’attirer<br />
du beau mon<strong>de</strong>. Live, photos, infos sur www.<br />
quiksilverlive.com<br />
Moskova faMiLy<br />
La famille Moskova s’agrandit ! C’est le tahitien<br />
Michel Bourez qui rejoint les rangs <strong>de</strong> la marque<br />
d’un<strong>de</strong>rwear fondée par ses amis <strong>de</strong> longue<br />
date : Jérémy Flores, Miky Picon, Aritz Aranburu,<br />
Patrick Beven... « Je suis heureux <strong>de</strong> retrouver<br />
mes copains dans cette aventure. Je suis proche<br />
<strong>de</strong> tous les membres du team et je suis très<br />
fier <strong>de</strong> pouvoir maintenant en faire partie ! »<br />
a déclaré Michel. Avec Jeremy Flores, Michel<br />
représentera donc désormais les couleurs <strong>de</strong><br />
Moskova sur le World Tour 2010. « Michel saura<br />
idéalement représenter la marque et transmettre<br />
son message, à l’échelle européenne mais aussi<br />
internationale » souligne Miky Picon.<br />
www.moskova.com<br />
envão<br />
Derrière ce nom, il y a non seulement une<br />
marque <strong>de</strong> surfwear bio-équitable, mais aussi<br />
une démarche, un engagement, un état d’esprit.<br />
À l’origine du projet, <strong>de</strong>ux amis passionnés <strong>de</strong><br />
glisse, Anne-Lise Perlat et Julien Lemarié, qui<br />
estiment que la nature est le terrain <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong>s<br />
ri<strong>de</strong>rs et qu’il est <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> la préserver.<br />
En 2006, ils déci<strong>de</strong>nt d’allier leur attirance pour<br />
la glisse, leur amour <strong>de</strong> la nature et leur désir<br />
d’entreprendre et se lancent en créant la marque<br />
<strong>de</strong> surfwear bio-équitable : EnvãO. Les produits<br />
sont issus <strong>de</strong>s techniques d’agro-écologie <strong>de</strong>s<br />
petits producteurs <strong>de</strong> coton dans le Nord-Est du<br />
Brésil, mais aussi du fonctionnement équitable<br />
<strong>de</strong>s coopératives <strong>de</strong> couturières <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> Rio<br />
Gran<strong>de</strong> Do Sul. Par la suite, la première collection<br />
a été mise en vente en France en mai 2007 dans<br />
les surf-shops dont la liste est visible sur le site<br />
<strong>de</strong> la marque, mais aussi dans les boutiques<br />
<strong>de</strong> commerce équitable. Côté représentant surf<br />
dans le team, c’est Remy Lavie qui a le plaisir <strong>de</strong><br />
porter la marque. Un concept à soutenir et à faire<br />
grandir ! www.envao.fr<br />
triBute to<br />
ocean<br />
Le 2 octobre<br />
prochaine 2010,<br />
une journée <strong>de</strong><br />
sensibilisation<br />
à l’Océan aura<br />
lieu dans le<br />
Pays Basque.<br />
Au programme :<br />
initiation au surf,<br />
à la plongée, à la<br />
pirogue, exposition, conférence, ateliers pour<br />
enfants. Une journée sur la plage d’Erromardie,<br />
pour voir le surf autrement et pour développer<br />
le sens <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’environnent chez les<br />
petits et les grands. Un événement à l’image <strong>de</strong><br />
son organisateur, Jef Coulais, Educateur, BE <strong>de</strong><br />
Surf et ancien recordman du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> plongée<br />
dynamique en 1997. Infos sur www.unisurf.org
CB - Crédit photo : Getty Images. * Berger <strong>de</strong> la mer. Espace offert par le support.<br />
“Tous les enfants rêvent <strong>de</strong> combattre les méchants...<br />
Moi, je le fais vraiment.” Paul Watson<br />
Je m’appelle Paul Watson.<br />
J’ai la chance, je crois, <strong>de</strong> vivre<br />
le prolongement <strong>de</strong> mes rêves<br />
d’enfant. Défendre chaque jour la<br />
nature en engageant ma vie pour elle.<br />
En 1977, j'ai fondé Sea Shepherd*,<br />
une organisation anti-braconnage<br />
unique en son genre qui intervient<br />
en mer pour faire respecter les lois<br />
<strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s océans, si impunément<br />
bafouées. Avec mes équipages,<br />
nous avons ainsi coulé une dizaine<br />
<strong>de</strong> baleiniers illégaux, confisqué<br />
<strong>de</strong>s kilomètres <strong>de</strong> filets dérivants<br />
et lignes non autorisés et sauvé<br />
un nombre incalculable d’animaux<br />
parmi lesquels <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />
dauphins, baleines, requins,<br />
thons rouges et tortues marines.<br />
Bien sûr, ceux que nous gênons<br />
nous traitent <strong>de</strong> “terroristes”.<br />
D’autres, plus nombreux, nous<br />
considèrent comme <strong>de</strong> véritables<br />
héros. La vérité est que tout en<br />
respectant les lois et en n’ayant<br />
jamais blessé personne en 30 ans<br />
<strong>de</strong> combat, nous risquons vraiment<br />
nos vies pour protéger notre rêve :<br />
une mer vivante et respectée.<br />
Rejoignez notre action !<br />
Soutiens et dons sur www.seashepherd.fr<br />
SEA SHEPHERD<br />
CONSERVATION SOCIETY
La pLanche verte<br />
Du rêve à La réaLité<br />
eco shaPe, Les français en avance ?<br />
La planche <strong>de</strong> surf écologique, ça fait rêver, mais<br />
concrètement elle a un peu <strong>de</strong> mal à sortir <strong>de</strong>s<br />
ateliers. Et pourtant, il y en a qui se donne du<br />
mal. Alors que l’industrie polluante <strong>de</strong> la planche<br />
<strong>de</strong> surf reste majoritairement conservatrice, il y<br />
a <strong>de</strong>s ateliers qui s’investissent à fond pour faire<br />
bouger les choses. Notox vient <strong>de</strong> sortir sa série<br />
Green One, les premières planches qui allient<br />
l’écologie, les hautes technologies et le shape<br />
sur-mesure. Un véritable défi qui <strong>de</strong>vrait enfin<br />
montrer la voie. Il faut dire que les obstacles<br />
sont nombreux. D’une part, il est difficile <strong>de</strong><br />
vendre une planche propre si elle n’est pas au<br />
moins aussi performante que les autres. Second<br />
handicap, difficile <strong>de</strong> la vendre beaucoup plus<br />
cher, le prix <strong>de</strong>s planches étant déjà assez élevé.<br />
Troisième point, faire du sur mesure, pour pouvoir<br />
conserver le caractère custom <strong>de</strong> la planche.<br />
notox et Les Bio-Matériaux<br />
Un engagement total. Ouvert <strong>de</strong>puis à peine<br />
un an, l’atelier Notox fait figure <strong>de</strong> pionnier<br />
et d’exemple dans sa manière d’abor<strong>de</strong>r la<br />
production <strong>de</strong>s planches <strong>de</strong> surf sur mesure :<br />
locaux bénéficiant <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> ventilation et<br />
<strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s déchets optimisés, salles<br />
<strong>de</strong> shape ergonomiques et projets <strong>de</strong> recherche<br />
sur l’usage <strong>de</strong>s bio-matériaux. La série “Green<br />
One“ est l’aboutissement d’un premier travail<br />
<strong>de</strong> recherche. Le pain <strong>de</strong> mousse contient 100%<br />
<strong>de</strong> matière recyclée et garantie sans HCFC.<br />
Le tissu utilisé pour la stratification est à base<br />
<strong>de</strong> lin et la résine contient plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong><br />
matières organiques. À cela s’ajoute le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
stratification sous vi<strong>de</strong> qui permet <strong>de</strong> diminuer <strong>de</strong><br />
25% la quantité <strong>de</strong> résines sur la planche. Une<br />
bio attitu<strong>de</strong> qui s’étend aux accessoires puisque<br />
la planche est équipée <strong>de</strong> dérives FCS GreenFlex<br />
(primées par l’Euro SIMA Innovation Award<br />
8 numero 23<br />
Adam Bennetts teste<br />
une board en bamboo<br />
D M S q u e l q u e p a r t e n<br />
Indo ©DMS<br />
A n t o i n e D e l p e r o<br />
bluffé par la<br />
green one Colors<br />
©Chancerelle<br />
2009) et du pad Famous en EVA recyclé. Et<br />
comme il ne suffit pas que les matériaux soient<br />
bios pour qu’une planche le soit, le process <strong>de</strong><br />
fabrication est au moins aussi important. La<br />
traçabilité <strong>de</strong>s matériaux est prise en compte,<br />
ici ils sont <strong>de</strong> provenance locale à 50% et le<br />
recyclage <strong>de</strong>s déchets est intégré. Les premiers<br />
tests ont l’air concluants, une option à prendre<br />
en considération pour votre prochaine planche.<br />
Comptez à partir <strong>de</strong> 699 euros pour une planche<br />
Colors.<br />
BaMBou high-tech<br />
Jusqu’à maintenant, on n’a jamais vu un pro<br />
participer à un WCT avec une planche utilisant<br />
une stratification bambou, mais ça pourrait bien<br />
arriver. On le sait <strong>de</strong>puis longtemps, le bambou<br />
est un matériau bourré <strong>de</strong> qualité. Il possè<strong>de</strong> une<br />
souplesse naturelle et une gran<strong>de</strong> résistance<br />
qui en font un allié idéal dans la construction<br />
<strong>de</strong>s planches écologiques. Quelques marques<br />
<strong>de</strong> planche ont développé <strong>de</strong>s modèles alliant le<br />
bambou et les matériaux <strong>de</strong> synthèse. Il restait<br />
à trouver le moyen <strong>de</strong> le mettre en œuvre <strong>de</strong><br />
manière plus large en restant extrêmement<br />
performant. Aujourd’hui, la technologie avance et<br />
il est désormais possible d’allier la performance<br />
d’un shape haut <strong>de</strong> gamme classique avec le<br />
flex du bambou. Les surfeurs sont toujours à<br />
la recherche d’une planche réactive nerveuse<br />
et celle-là possè<strong>de</strong> un flex très particulier.<br />
Sur la Gold Coast, un atelier a développé une<br />
métho<strong>de</strong> lui permettant d’adapter du bambou sur<br />
n’importe quel type <strong>de</strong> shape, du plus performant<br />
au stand up paddle. C’est David Mac Donald,<br />
shaper émergent <strong>de</strong> la Gold Coast, passé maître<br />
dans l’art <strong>de</strong> maîtriser la shaping machine<br />
qui s’est lancé dans l’aventure. Les planches<br />
stratifiées avec du bambou ne sont pas plus<br />
lour<strong>de</strong>s que <strong>de</strong>s planches en PU et ont l’avantage<br />
d’avoir la même précision dans le shape. En plus,<br />
selon les premiers tests, le bambou amplifie le<br />
retour dans les turns. C’est le hot new kid DJ et<br />
surfeur Adam Bennetts qui se charge <strong>de</strong> porter la<br />
nouvelle tendance ! Reste à savoir si les pros très<br />
“conservateurs“ et grands consommateurs <strong>de</strong><br />
planches lui emboîteront le pas.<br />
gui<strong>de</strong> eco shaPe<br />
Il vient <strong>de</strong> sortir ! Ce<br />
petit gui<strong>de</strong> publié<br />
par l’EuroSima a<br />
pour but d’apporter<br />
<strong>de</strong>s solutions aux<br />
problèmes rencontrés<br />
par les shapers<br />
dans l’exercice <strong>de</strong><br />
leur profession.<br />
Manipulant <strong>de</strong>s<br />
produits hautement toxiques, ils travaillent<br />
souvent dans <strong>de</strong>s conditions limites et<br />
bénéficient d’un encadrement limité voir<br />
inexistant. Nettoyage, shape, stratification,<br />
stockage, toutes les phases importantes <strong>de</strong><br />
la fabrication sont analysées et <strong>de</strong>s solutions<br />
sont apportées pour améliorer les conditions <strong>de</strong><br />
travail. Un gui<strong>de</strong> utile pour protéger sa santé et<br />
faire le point sur la réglementation.
Jeremy Flores, bien callé au fond<br />
d e s t u b e s p o l y n é s i e n s l o r s d u B i l l a b o n g<br />
Ta h i t i P r o o ù i l c o n f i r m e<br />
sa place dans l’élite du surf mondial.<br />
Credit : ASP/Robertson<br />
L’euroforce<br />
Dans Les 32L’euroforce<br />
sp WorLD tour<br />
par Greg Puget<br />
10 numero 23<br />
BriLLe et<br />
confirMe sa PLace<br />
dans L’éLite MondiaLe !<br />
voiLà. on y est, La révoLution est en Marche<br />
et L’éLite du surf MondiaLe est désorMais<br />
constituée <strong>de</strong> 32 athLètes au Lieu <strong>de</strong> 45, un<br />
changeMent Qui intervient dix ans aPrès<br />
L’arrivée du Prestigieux dreaM tour, et<br />
L’écriture <strong>de</strong> PLusieurs Pages <strong>de</strong> L’histoire du<br />
surf ProfessionneL. La Bonne nouveLLe ?
L’europe se maintient en force, menée<br />
par un Jeremy Flores déterminé et très<br />
soli<strong>de</strong> malgré une pression bien réelle<br />
en arrivant en Polynésie Française à la 24ème<br />
place mondiale. compétiteur exceptionnel<br />
et expérimenté, le meilleur surfer européen<br />
<strong>de</strong> tous les temps a rebondi au Billabong Pro<br />
tahiti en atteignant <strong>de</strong>mi-finale. une belle<br />
performance pour relancer son année en<br />
<strong>de</strong>mi-teinte et poursuivre son retour au plus<br />
haut niveau après une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> blessures et<br />
<strong>de</strong> déceptions.<br />
L’autre sensation Européenne, la star nationale<br />
portugaise Tiago Pires (PRT) qui encore une fois,<br />
sans aucune pression liée à une chute éventuelle<br />
du Top 32, démontre ses talents <strong>de</strong> tube-ri<strong>de</strong>rs<br />
backsi<strong>de</strong> malgré les petites conditions sur la<br />
mythique vague <strong>de</strong> Teahupoo. Pires, déjà dans<br />
sa troisième année consécutive au sein <strong>de</strong> l’élite,<br />
est à l’aise, a ses repères, et passe les tours<br />
sereinement avec toujours une grosse attente<br />
sur les épaules pour les très attendues étapes <strong>de</strong><br />
France et du Portugal.<br />
Enfin, le champion d’Europe ASP 2006 Michel<br />
Bourez, le local du Billabong Pro Tahiti, reste<br />
en tête et gar<strong>de</strong> son objectif <strong>de</strong> finir dans le<br />
Top 10 mondial pour 2010 bien réel. Bourez,<br />
toujours très attendu quand le swell délivre <strong>de</strong><br />
la puissance et <strong>de</strong>s tubes, semble avoir lui aussi<br />
adopté un rythme <strong>de</strong> croisière où son trop-plein<br />
d’énergie parfois imprévisible joue désormais en<br />
sa faveur, malgré la pression locale et l’immense<br />
espoir polynésien <strong>de</strong> voir un jour l’enfant du pays<br />
s’octroyer l’un <strong>de</strong>s trophées les plus prestigieux<br />
du surf mondial.<br />
Finalement, les trois compères, amis par ailleurs<br />
hors <strong>de</strong> l’eau, seront bien présents aux côtés<br />
<strong>de</strong>s “plus si éternels que ça“ Kelly Slater, Taj<br />
Burrow, Mick Fanning, etc… Et il se trouve que<br />
Jordy Smith, 22 ans, est définitivement sorti <strong>de</strong><br />
l’ombre lors <strong>de</strong> “son” étape <strong>de</strong> l’ASP World Tour et<br />
règne en No. 1 mondial <strong>de</strong>vant les ténors du circuit<br />
<strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années… ©ASP<br />
la relève <strong>de</strong> la gar<strong>de</strong> pourrait bien être en train<br />
<strong>de</strong> sonner. Alors après cette bouffée d’air donnée<br />
par l’Euroforce et la confirmation <strong>de</strong> voir Flores,<br />
Pires et Bourez retrouver leurs publics respectifs<br />
en septembre et octobre, il est temps <strong>de</strong> les voir<br />
sereinement gravir les marches du classement<br />
pour, on l’espère, accrocher un jour le graal…<br />
À moins qu’un Sud-Africain ne déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
s’installer sur le trône pour quelque temps ?<br />
Jordy sMith aux coMMan<strong>de</strong>s <strong>de</strong> La<br />
hiérarchie MondiaLe… enfin ?<br />
C’est d’Afrique du Sud que la nouvelle est<br />
arrivée, suivant l’événement anecdotique <strong>de</strong><br />
football… Après les milliards <strong>de</strong> spectateurs<br />
du ballon rond rivés à leurs canapés pendant<br />
un mois, une catastrophe tricolore, une victoire<br />
ibérique et une overdose pour certains, notre<br />
fête du surf s’est imposé, peut-être, comme un<br />
tournant dans l’évolution du sport, aussi bien par<br />
son résultat que par le spectacle offert.<br />
numero 23<br />
11
Le Billabong Pro J-Bay, bénéficiant d’un swell<br />
exceptionnel pendant près <strong>de</strong> quatre jours<br />
consécutifs, a eu la chance <strong>de</strong> voir le surf le<br />
plus innovant et spectaculaire <strong>de</strong> son histoire<br />
avec l’arrivée sonnante et trébuchante <strong>de</strong>s air<br />
reverse 360, grab rails front-si<strong>de</strong> air et autres<br />
Superman désormais comptabilisés pleinement<br />
dans la notation officielle ASP. Et c’est, sans<br />
surprise, l’enfant du pays Jordy Smith qui<br />
s’impose <strong>de</strong>vant les siens, soutenu par <strong>de</strong>s<br />
centaines <strong>de</strong> spectateurs hurlant à chacune <strong>de</strong><br />
ses manœuvres, pour remporter son premier titre<br />
<strong>de</strong>puis son arrivée dans l’élite en 2008, et ainsi<br />
s’octroyer la place <strong>de</strong> numéro 1 mondial.<br />
Smith, ancien champion du mon<strong>de</strong> junior ASP,<br />
vainqueur <strong>de</strong> multiples compétitions ASP 6-Star<br />
(Lacanau, Tasmanie, Santa Cruz, Durban…)<br />
et attendu comme le nouveau prodige du surf<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>main, semble avoir décidé d’accepter<br />
l’adoubement <strong>de</strong> ses pairs. Et surtout, <strong>de</strong><br />
prendre les choses en main en donnant du fil à<br />
retordre aux “anciens“. Le prodige <strong>de</strong> Durban<br />
semble incarner une nouvelle image du surf<br />
professionnel, un gabarit imposant (1m88), un<br />
surf aussi puissant et sur le rail qu’aérien et<br />
innovant dans tout type <strong>de</strong> condition… À 22<br />
ans, le soldat Smith semble s’être glissé dans<br />
le costume du héro <strong>de</strong> <strong>de</strong>main et il se trouve<br />
12 numero 23<br />
G a b r i e l M e d i n a ,<br />
fer <strong>de</strong> lance du<br />
surf <strong>de</strong> <strong>de</strong>main<br />
ici en plein<br />
‘Superman’ très<br />
représentatif<br />
du futur <strong>de</strong>s<br />
compétitions<br />
ASP… ©Aquashot/<br />
aspeurope.com<br />
que beaucoup semblent apprécier… Depuis<br />
combien <strong>de</strong> temps n’avions-nous pas vu un<br />
lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 25 ans capable<br />
d’avoir le meilleur chapitre dans la vidéo la plus<br />
spectaculaire <strong>de</strong> l’année, Mo<strong>de</strong>rn Collective ?<br />
Trop longtemps…<br />
Au placard les idées reçues que free-surf<br />
et compétition ne font pas bon ménage,<br />
que spectacle et compétition ne sont pas<br />
compatibles, ou que backflip et Japan air<br />
resteraient anonymes sur le circuit mondial <strong>de</strong><br />
le Sooruz Lacanau Pro 2010 aura offert parmi les<br />
meilleures vagues du circuit cet été… ©Aquashot/<br />
aspeurope.com<br />
surf. Aujourd’hui, il semble que le champion<br />
du mon<strong>de</strong> ASP a plutôt intérêt à sortir <strong>de</strong> l’eau<br />
pour observer ses collègues du snowboard et du<br />
skateboard… Et ça fait du bien. Comme si l’on<br />
retrouvait petit à petit l’excitation <strong>de</strong> voir le Top<br />
32 mondial revenir sur nos plages pour admirer<br />
Dane Reynolds, Jordy Smith, Patrick Gudauskas,<br />
Jadson Andre, pour ne citer qu’eux… Les duels<br />
<strong>de</strong>s années 2000 (Slater/Irons, Fanning/Parko…)<br />
semblent petit à petit sortir <strong>de</strong>s esprits et laisser<br />
place à “la guerre <strong>de</strong>s étoiles du surf new<br />
school“.
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LIg HTER, WARMER M O R E F L E X I B L E
C h r i s t i e a é r i e n e n G i r o n d e<br />
©Aquashot/aspeurope.com<br />
Marc Lacomare vient d’entrer dans<br />
la cour <strong>de</strong>s Grands, et l’on a <strong>de</strong>s<br />
raisons <strong>de</strong> penser que c’est pour<br />
quelque temps que le Landais<br />
d e v r a i t s ’ i n s t a l l e r c o m m e l e a d e r d e<br />
la nouvelle génération d’européens<br />
e t f r a n ç a i s …<br />
©Aquashot/aspeurope.com<br />
etaPes euroPéennes du circuit<br />
asP 2010 : Le surf aérien Passé au<br />
MicroscoPe…<br />
Et c’est tout naturellement que l’évolution suit<br />
son cours. Après les prestations <strong>de</strong>s 45 à Jeffreys<br />
Bay, l’ASP s’est bien sûr précipitée sur nos<br />
côtes pour l’enchaînement <strong>de</strong>s gros événements<br />
mondiaux du circuit ASP Star et Prime Series.<br />
Désormais unis sous la même bannière “ASP<br />
World Tour“, <strong>de</strong> l’Angleterre au Portugal en<br />
passant par les Açores, Lacanau, la Galice et le<br />
Pays Basque, les compétitions ASP 5 et 6-Star<br />
ont vu défilé les meilleurs surfers prétendants à<br />
14 numero 23<br />
la course au titre mondial.<br />
Emmenés par les brésiliens Miguel Pupo et<br />
Gabriel Medina comme fers <strong>de</strong> lance <strong>de</strong> la<br />
génération montante capable <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s tubes<br />
et décoller à 2 mètres au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s vagues,<br />
les 144 athlètes ont pu laisser libre cours à leur<br />
créativité pour exploser les standards actuels.<br />
Mot d’ordre : ne jamais laisser une vague vierge<br />
d’une manœuvre empruntée au skate et au<br />
snowboard. Malgré l’annulation dramatique<br />
du ASP Prime Billabong Azores Islands Pro sur<br />
laquelle il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> s’étendre,<br />
Lacanau aura encore une fois été le théâtre<br />
d’excellentes conditions, Wiggoly Dantas (un<br />
brésilien encore) s’octroyant son “6-Star“ en<br />
Giron<strong>de</strong>.<br />
Profitant <strong>de</strong> bancs <strong>de</strong> sable exceptionnels et<br />
d’une houle longue et propre, le Sooruz Lacanau<br />
Pro semble revenir à son rang <strong>de</strong> référence.<br />
Un public estival immense, une qualité <strong>de</strong><br />
vague et <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> très haut vol, <strong>de</strong>s<br />
bancs <strong>de</strong> sable en place <strong>de</strong>puis trois années<br />
<strong>de</strong> suite… L’Europe tient le bon bout avec <strong>de</strong>s<br />
compétitions <strong>de</strong> ce calibre, car dans la jungle du<br />
circuit international, chaque région se bat pour<br />
avoir les plus belles compétitions et le Vieux<br />
Continent semble toujours bien en tête. L’intérêt ?
Permettre aux surfeurs européens <strong>de</strong> surfer<br />
<strong>de</strong>vant un public acquis et d’avoir un potentiel<br />
<strong>de</strong> points le plus important possible sans avoir<br />
à traverser la planète… Avec six compétitions<br />
consécutives et <strong>de</strong>s organisateurs toujours<br />
aussi passionnés, les australiens, américains,<br />
hawaiiens… N’ont qu’à bien se tenir…<br />
LacoMare, nouveau Lea<strong>de</strong>r affirMé<br />
du teaM france<br />
On finira sur un coup <strong>de</strong> projecteur car il le<br />
mérite bien… À 18 ans, le surfeur <strong>de</strong> Capbreton<br />
Marc Lacomare, champion d’Europe junior ASP<br />
en 2009 et 3ème mondial junior ASP en 2008,<br />
vient <strong>de</strong> passer un cap en remportant la plus<br />
gran<strong>de</strong> victoire <strong>de</strong> sa carrière à Newquay en<br />
Angleterre, le Relentless Boardmasters, une<br />
compétition ASP 5-Star. Mais ce ne fut pas<br />
simple…<br />
Après s’être hissé jusqu’en <strong>de</strong>mi-finale sans<br />
trop <strong>de</strong> difficulté, Lacomare parvient à se sortir<br />
<strong>de</strong>s griffes du local et ancien membre <strong>de</strong> l’élite<br />
Russell Winter à la <strong>de</strong>rnière minute du temps<br />
réglementaire. Démontrant une technique<br />
parfaite et un calme d’une étonnante maturité,<br />
Lacomare se qualifie pour la finale sur le fil… Et<br />
remet ça en finale en comblant un retard <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> huit points dans les 30 <strong>de</strong>rnières secon<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> la compétition alors que le Néo-zélandais Jay<br />
Quinn semble déjà avoir le trophée en main.<br />
Prouvant tout son talent en sortant les plus<br />
gros scores <strong>de</strong> la compétition en <strong>de</strong>ux séries<br />
et chaque fois dans les <strong>de</strong>rniers moments,<br />
Lacomare semble incontestablement être entré<br />
dans le groupe <strong>de</strong> tête <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs du surf<br />
tricolore et européen, aux côtés <strong>de</strong> Joan Duru,<br />
toujours en place. ■<br />
sites référents : www.aspeurope.com et www.<br />
aspworldtour.com pour tous les classements,<br />
news, photos, vidéos, et LIVE <strong>de</strong>s compétitions<br />
autour du mon<strong>de</strong> !
c'est <strong>de</strong>venu un ritueL, tous Les<br />
étés vers Le 15 août Les MarQues<br />
organisent <strong>de</strong>s sessions <strong>de</strong> surf<br />
<strong>de</strong> nuit à grand renfort<br />
d'écLairage artificieL et <strong>de</strong> kiLos<br />
<strong>de</strong> déciBeLs. <strong>de</strong>ux gros events ont<br />
tenté <strong>de</strong> MarQuer L'été 2010.<br />
un dueL radicaL !<br />
Week-end férié, sable tiè<strong>de</strong>, température <strong>de</strong> l’eau<br />
plutôt agréable et un public qui s’est déplacé<br />
en masse avec ou sans bières dans les poches!<br />
Rajoutez quelques pros bien énervés pour assurer<br />
le spectacle et on est bon. Reste plus qu’à<br />
espérer que les vagues soient au ren<strong>de</strong>z-vous.<br />
Et ce n’est pas toujours le cas pour ces events<br />
au format très rigi<strong>de</strong> qui tentent <strong>de</strong> concilier les<br />
intérêts <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>urs avec ceux du public... Cet<br />
été, on avait le choix entre le “Rip Curl Air Show“<br />
le vendredi 14 et le “Surf <strong>de</strong> nuit“ présenté par<br />
O’Neill le samedi 15. Deux plages, <strong>de</strong>ux styles,<br />
mais l’un comme l’autre ont dû faire avec un<br />
shore break plus ou moins coopératif.<br />
Jet ski vs treuiL<br />
Pas question <strong>de</strong> ramer pour se lancer sur la<br />
vague. L’alternative trouvée s’appelle un Jetski<br />
pour Rip Curl et un câble <strong>de</strong> wakeboard pour<br />
O’Neill. Hossegor contre Anglet, niveaux vagues<br />
les dieux du surf étaient légèrement plus<br />
favorables à Rip Curl. Pour ce qui était du surf,<br />
la tache était tout aussi difficile pour les surfeurs<br />
sur l’un ou l’autre event. Même si la mer était<br />
16 numero 23<br />
A b d e l E l H a r i m s ’ e n v o l e<br />
dans le ciel d’hossegor<br />
©aquashot/ripcurl<br />
vs<br />
NuITS dE L'éTé<br />
air shoW RIP CuRL<br />
Benjamin Sanchis à son aise<br />
<strong>de</strong>vant chez lui ©aquashot/<br />
Ripcurl
surf De nuit<br />
relativement bien éclairée, ce n’est pas évi<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> combiner la vitesse générée par le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
traction choisit. Mais à ce jeux-là, c’est le jet<br />
qui permet le plus <strong>de</strong> flexibilité. Pas étonnant<br />
donc que ce soit à Hossegor que les tricks aient<br />
été les plus spectaculaires. Difficile <strong>de</strong> lutter<br />
contre la hauteur <strong>de</strong>s airs d’Ab<strong>de</strong>l El Harim,<br />
Naoum-Il<strong>de</strong>fonse ou <strong>de</strong> Sancho. Sans compter<br />
le public chauffé à blanc par Elisa Do Brasil... Un<br />
grain étant passé rafraîchir les excités du côté<br />
d’Anglet ! Le “Surf <strong>de</strong> Nuit“ est remporté par le<br />
Réunionnais Adrien Toyon <strong>de</strong>vant Jean-Charles<br />
Debray, Vincent Duvignac et Matt Meola. À<br />
Hossegor, c’est le local Guillaume Mangiarotti qui<br />
remporte la finale <strong>de</strong>vant Naum Il<strong>de</strong>fonse<br />
lui raflant les 4 000 dollars <strong>de</strong> prize. Match<br />
nul entre Rip Curl et O’Neill, merci et à l’année<br />
prochaine ! ■<br />
O’NEILL<br />
V i n c e n t D u v i g n a c f a i t<br />
le show ©oneill<br />
numero 23<br />
17
Naoum Il<strong>de</strong>fonse @ home<br />
in da house. rien Que ça !<br />
nike a investi dans cette<br />
rési<strong>de</strong>nce au coeur du PouLet,<br />
à hossegor. La MarQue à La<br />
virguLe est venue taLonner<br />
Les MaJors du surf Business<br />
dans Leur Jardin et L’on Peut<br />
dire Que ça a fait MaL !<br />
Pendant <strong>de</strong>ux mois d’une rare intensité,<br />
la maison nike a vu défiler <strong>de</strong>s dizaines<br />
d’artistes, <strong>de</strong> surfeurs et <strong>de</strong> célébrités<br />
acclamés par <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> fans. Hossegor<br />
babe, c’est là que ça se passe. ceux qui ont<br />
loupé ça peuvent s’en mordre les doigts.<br />
soirées <strong>de</strong> ouf, déco d’exception, bar sur<br />
piscine flottante. il fallait souvent s’armer <strong>de</strong><br />
patience pour passer la porte <strong>de</strong> la désormais<br />
fameuse maison... Mais, ça valait le coup !<br />
tricky !<br />
Le “Cash For Tricks“, un succès qui fait réfléchir.<br />
Novateur, à l’écoute <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>rs, Nike a tout<br />
simplement permis d’apporter le format <strong>de</strong><br />
compétition que tout le mon<strong>de</strong> attendait. Une<br />
nike par Stéphane ROBIN - photos Nike/ Alex Laurel/ Kev<br />
Dans La pLace<br />
18 numero 23<br />
compétition où c’est vraiment le meilleur qui<br />
gagne ! You wanna play game ? Tricks game.<br />
Le “Cash For Tricks“ est plus qu’une simple<br />
compétition entre amis où le gagnant repart avec<br />
une poignée <strong>de</strong> billets. C’est un changement<br />
radical dans la manière <strong>de</strong> voir le surf <strong>de</strong><br />
compétition. Le format a été pensé pour et<br />
par les ri<strong>de</strong>urs d’aujourd’hui. Les juges sont<br />
les mêmes que sur une compétition ASP sauf<br />
qu’ils ont été choisis pour leurs connaissances<br />
techniques. Le surf aérien se rapprochant du<br />
skate ou du snowboard, il faut être capable <strong>de</strong><br />
saisir la moindre variation dans les manoeuvres.<br />
Les surfeurs les plus créatifs ont pu repartir<br />
avec <strong>de</strong> l’argent ! Plus question <strong>de</strong> taper<br />
trois manoeuvres jusqu’au bord. Ici, c’est sur<br />
l’expressivité et la technicité que l’accent est mis.<br />
À dix à l’eau dans les premiers tours, ça envoie<br />
<strong>de</strong> tous les côtés. Il faut absolument faire trois<br />
manoeuvres différentes pour passer <strong>de</strong>s tours,<br />
et pas n’importe lesquelles. En gros, toutes les<br />
manoeuvres qui vaudraient moins <strong>de</strong> sept en<br />
temps normal ne sont pas prises en compte.<br />
Il faut envoyer du lourd pour passer. Ça évite<br />
aussi à ceux qui sont très forts dans une seule<br />
manoeuvre <strong>de</strong> scorer en sortant toujours le même<br />
trick. Une compétition courte (c’est réglé en cinq<br />
heures), limitée à une trentaine <strong>de</strong> surfeurs. Un<br />
event on the beach où tout le mon<strong>de</strong> est super<br />
attentif à ce que fait l’autre. Créativité, expression<br />
et technique sont les trois maîtres mots <strong>de</strong> ce<br />
type <strong>de</strong> compet. Il y en a eu quatre cet été dont<br />
trois en France : à Anglet, Seignosse, Lacanau et<br />
une à Zarautz. Vu l’engouement <strong>de</strong>s surfeurs pour<br />
le format, il est fort probable que d’autres aient<br />
lieu prochainement. Une affaire à suivre. ■
l a d e r n i è r e n i k e h o u s e<br />
party <strong>de</strong> l'été<br />
Michel Bourez Airforce<br />
numero 23<br />
19
La chasse aux Groms !<br />
Textes et photos Stéphane ROBIN<br />
moskito tour 2010<br />
finaLe à hosseGor<br />
Après plus <strong>de</strong> trois étapes à travers la<br />
France, c’est à Hossegor que s’est<br />
déroulée la gran<strong>de</strong> finale, troisième et<br />
<strong>de</strong>rnière étape du Moskito tour 2010. une<br />
centaine <strong>de</strong> kids étaient tous au ren<strong>de</strong>z-vous<br />
fixé à neuf heures sur la plage <strong>de</strong>s “culs nus”<br />
à Hossegor. <strong>de</strong>s vagues, peu <strong>de</strong> vent, un temps<br />
magnifique et une super ambiance ont permis<br />
aux nouveaux kids <strong>de</strong> ne pas en louper une<br />
sous le regard <strong>de</strong> papa et maman. et avec les<br />
commentaires toujours très pertinents <strong>de</strong> vico<br />
Hamel.<br />
<strong>de</strong> L’air<br />
Première journée à la cool, 1m20 off shore, le<br />
paradis <strong>de</strong>s kids ! Place aux moins <strong>de</strong> 14 ans. Il y<br />
avait <strong>de</strong>s énervés sur la droite tendue au sud du<br />
20 numero 23<br />
Louis Poupinel, fils<br />
d e J e a n - L o u i s , l ’ u n<br />
<strong>de</strong>s tout premier<br />
surfeur professionnel<br />
français, a déjà l’air<br />
<strong>de</strong> bien suivre les<br />
conseils <strong>de</strong> papa.<br />
village qui attendaient <strong>de</strong> pouvoir enfiler leur lycra<br />
pour aller se bagarrer sur l’autre droite, cette fois<br />
un peu plus au nord <strong>de</strong> la tente <strong>de</strong>s juges...<br />
À peine plus grand que leurs planches, on sent<br />
que ces gamins ne sont pas indifférents au<br />
style <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s d’aujourd’hui. Les airs sont<br />
rarement replaqués, mais l’intention est quand<br />
même là. Quand on pense que le père <strong>de</strong> Jérémy<br />
Flores lui interdisait <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s airs en sa<br />
présence jusqu’à l’âge <strong>de</strong> 15 ans, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
jusqu’où ces gamins là vont aller ! Le local <strong>de</strong><br />
l’étape, Paul Barets, ne laissera pas filer le titre<br />
<strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 14 ans : un kids à ne pas perdre<br />
<strong>de</strong> vue ! La secon<strong>de</strong> journée sera plus propice<br />
aux filles et aux garçons <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10 ans.<br />
Le ren<strong>de</strong>z-vous est pris pour l’année prochaine<br />
et les dix ans du Moskito tour. ■<br />
PV Labor<strong>de</strong>, gagnant du Best Trick<br />
Session Powered by Monster.<br />
Résultats<br />
BOyS<br />
moins <strong>de</strong> 14 ans :<br />
1) lassee arthur<br />
2) Paul Barets<br />
Peyrelongue<br />
3) Matthieu Moulia<br />
4) Jon Moreno<br />
BOyS<br />
moins <strong>de</strong> 12 ans :<br />
1) Jonas Bachan<br />
2) simon cassoulat<br />
3) vincent Barrere<br />
4) enzo Poulat<br />
BOyS<br />
moins <strong>de</strong> 10 ans :<br />
1) erwan Blouin<br />
2) nicolas guimond<br />
3) Morgan checa<br />
4) Julien elorza<br />
GIRLS<br />
moins <strong>de</strong> 14 ans :<br />
1) Joséphine costes<br />
2) clara Pola<br />
3) Manon Jambou<br />
4) amaia Billecoq<br />
GIRLS<br />
moins <strong>de</strong> 12 ans :<br />
1) lilia lissardy<br />
2) loné lopez<br />
Monteroza<br />
3) clémence checa<br />
4) Héléann Barker
Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti Ti T m mm m m m m mmm mmmmmmm Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Bo Boal al al al al al al al al aaaaa<br />
First in SURFING st SU G S<br />
st in SURFING NEWS<br />
First in SURFING NEWS<br />
First in SURFING NEWS NEWS<br />
www.surfersvillage.com<br />
Ri<strong>de</strong>r: Tim Boal / Photo: Agustin Munoz/Red Bull Photofiles / Design: ID
Julian Wilson, jeune prodige <strong>de</strong> la<br />
Goldcoast, et star incontestable<br />
<strong>de</strong> la nouvelle génération, à voir<br />
e n v r a i e t d a n s « S c r a t c h i n g t h e<br />
Surface» ©Testemale<br />
QuiksiLver<br />
pro france<br />
cet événeMent est <strong>de</strong>venu<br />
une véritaBLe tradition.<br />
autant Les autres éPreuves<br />
euroPéennes du ct fLuctuent<br />
avec Les années, autant Le<br />
couPLe hossegor-seignosse<br />
reste une vaLeur sure. rien<br />
ne reMPLacera Les BarreLs<br />
<strong>de</strong>s PLus Beaux Beach Break<br />
du Mon<strong>de</strong>. une étaPe PiMentée<br />
Par Le susPens autour du titre<br />
<strong>de</strong> chaMPion du Mon<strong>de</strong> 2010,<br />
Mais aussi Par La variété <strong>de</strong>s<br />
Prétendants. tout est encore<br />
PossiBLe.<br />
22 numero 23<br />
Le BiG<br />
DeaL<br />
S’il y en a un qui se régale <strong>de</strong>puis le départ c’est<br />
Jordy Smith, le jeune Sud Africain d’à peine 22<br />
ans a la hargne et malgré ses déclarations où il<br />
n’évoque aucune précipitation, il veut le titre plus<br />
que personne. Il a placé la barre très haute dès<br />
la première compétition <strong>de</strong> l’année à Snapper en<br />
février <strong>de</strong>rnier. Aérien, puissant, ultra dynamique<br />
et novateur, il a tous les atouts pour s’imposer.<br />
En première position <strong>de</strong>vant Kelly Slater avant<br />
le Hurley Pro <strong>de</strong> Trestles, il faudra le surveiller<br />
<strong>de</strong> très près sur les beach breaks français. Le<br />
King Slater n’aura jamais été aussi proche d’un<br />
dixième titre mondial qui semble à sa portée,<br />
et toujours dans le match grâce à un style<br />
toujours époustouflant et à une compétitivité hors<br />
normes. La blessure <strong>de</strong> Joël Parkinson enlève<br />
un adversaire <strong>de</strong> choix et laisse la voie libre à Taj<br />
Burrow qui aimerait lui aussi mettre son nom au<br />
moins une fois sur le tableau <strong>de</strong>s champions du<br />
mon<strong>de</strong>. Discret mais efficace, c’est maintenant<br />
ou jamais pour l’australien. Il faudra qu’il joue<br />
<strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s avec Dane Reynolds qui, malgré<br />
les apparences, ne s’en fout pas du tout. Il est<br />
un <strong>de</strong>s adversaire les plus dangereux du tour.<br />
Imprévisible, il peut être capable du meilleur.<br />
C’est l’un <strong>de</strong>s plus créatifs, il peut envoyer <strong>de</strong>s<br />
manœuvres extrêmement risquées à tout moment<br />
et lui aussi est à l’affût d’une victoire.<br />
cut the fat<br />
Enfin, c’est fait, le Top Mondial se rétrécit à 32<br />
surfeurs et le Quik Pro France sera l’occasion<br />
<strong>de</strong> mettre en œuvre la nouvelle formule. Une<br />
compétition éclair sans droit à l’erreur. Trois jours<br />
<strong>de</strong>vraient être suffisant pour boucler l’événement.<br />
Ce qui permet <strong>de</strong> profiter d’un swell court et<br />
<strong>de</strong> concentrer l’intensité <strong>de</strong> l’évènement sur<br />
une même pério<strong>de</strong>. Le spectacle est garanti
K e l l y a d o r e l a F r a n c e ,<br />
e t e l l e l e l u i r e n d b i e n<br />
©Chauché<br />
dès les premiers heats. Les résidants du WCT<br />
qui squattaient le Dream Tour sans avoir <strong>de</strong><br />
réelle ambition <strong>de</strong> gagner le titre sont déjà<br />
moins nombreux. Le contingent européen a<br />
pris une claque avec cette réduction d’effectif<br />
et ils ne sont plus que trois à pouvoir défendre<br />
les couleurs <strong>de</strong> l’Euroforce. Michel Bourez très<br />
en forme pourrait bien faire la différence chez<br />
les français aux côtés <strong>de</strong> Jérémy Flores qui<br />
lui aussi est dans le milieu du tableau <strong>de</strong>puis<br />
le Billabong Pro <strong>de</strong> Teahupoo. Tiago Pires, le<br />
JAMAICA<br />
après le Freestyle.ch, c’est en France que va<br />
venir performer le groupe français Jamaica.<br />
ce duo composé d’antoine Hilaire et Florent<br />
lyonnet gravite au sein <strong>de</strong> la connexion ed<br />
Banger (label électro fondé par Pedro Winter,<br />
ex manager <strong>de</strong> daft Punk) et assume ses<br />
influences rock et pop ainsi qu’une filiation<br />
avec les formations électro phares ma<strong>de</strong><br />
in France telles que Phoenix et Justice. <strong>de</strong><br />
l’électro rock produite par Xavier <strong>de</strong> rosnay,<br />
l’un <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> Justice acclamé un<br />
peu partout <strong>de</strong>puis la sortie <strong>de</strong> son premier<br />
opus “no Problem“. Jamaica sera en concert<br />
live et gratuit Place <strong>de</strong>s landais, à Hossegor,<br />
le 25 septembre.<br />
Dane Reynolds<br />
prendra-t’il son<br />
envol pour le<br />
titre en 2010?<br />
©Rabejac<br />
Le jeune italien Leonardo Fioravanti<br />
r é c e n t v a i n q u e u r d e l a f i n a l e<br />
e u r o p é e n n e d u Q u i k s i l v e r K i n g o f<br />
the Groms ©Rabejac<br />
portugais complètement survolté semble avoir<br />
trouvé son rythme <strong>de</strong> croisière cette année sur<br />
le Tour. Auteur d’un parcours en <strong>de</strong>mi-teinte au<br />
niveau <strong>de</strong>s résultats, il réalise <strong>de</strong> jolis scores.<br />
Extrêmement performant, il mériterait d’être un<br />
peu mieux noté.<br />
Jeremy Flores Espoir<br />
Français numéro 1.<br />
© Chauché<br />
Le son et L’iMage : Movie PreMière<br />
“Scratching The Surface“, le film <strong>de</strong>s frères<br />
Irons sera projeté en avant-première Place <strong>de</strong>s<br />
Landais, pendant une <strong>de</strong>s soirées <strong>de</strong>s 11 jours<br />
que compte la waiting pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet événement.<br />
Une vidéo axée performance avec un focus sur<br />
la star du surf new school d’aujourd’hui, Julian<br />
Wilson.<br />
Quik Pro Live.<br />
Cette année, le Quiksilver Pro France met à<br />
nouveau en place <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production<br />
live <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité, en haute définition, pour<br />
permettre aux millions d’internautes <strong>de</strong> suivre<br />
l’épreuve en direct et en intégralité. Sans oublier<br />
les résultats en temps réels, les commentaires<br />
multi langues dispensés par <strong>de</strong>s spécialistes et<br />
<strong>de</strong>s pro surfers, les “Heat on <strong>de</strong>mand“ - best of<br />
<strong>de</strong>s meilleures vagues <strong>de</strong> chaque série - et la<br />
diffusion d’images “broadcast“ pour alimenter<br />
les télévisions. En exclusivité mondiale, Quiksilver<br />
a également lancé cette année la première<br />
application iPhone permettant <strong>de</strong> suivre en<br />
temps réel le Quiksilver Pro France via le réseau<br />
3G et wifi. Live, résultats, vidéos, photos et<br />
news sur les applications iphone quiksilver et<br />
quiksilverlive.<br />
finaLe internationaLe du<br />
king of the groMs<br />
Tandis que l’élite masculine mondiale du<br />
shortboard sera réunie en France pour participer<br />
à la septième manche du Tour ASP, la crème<br />
<strong>de</strong>s surfers <strong>de</strong> 16 ans et moins disputera<br />
simultanément la Finale Internationale du<br />
Quiksilver King of the Groms. Compétition <strong>de</strong><br />
référence pour cette catégorie d’âge <strong>de</strong>puis plus<br />
<strong>de</strong> 20 ans, l’épreuve réunira les 18 meilleurs<br />
jeunes internationaux qualifiés tout au long <strong>de</strong><br />
l’année lors <strong>de</strong>s différentes manches du circuit.<br />
Jérémy Florès, Danny Wills, Taj Burrow, Micky<br />
Picon et plus récemment Maxime Huscenot ou<br />
encore Gabriel Medina ont tous remporté cette<br />
compétition prestigieuse <strong>de</strong>venue un passage<br />
obligé pour tout surfer aspirant à une carrière<br />
professionnelle. Côté Européen, l’attention<br />
sera focalisée sur Leonardo Fioravanti, qui à<br />
seulement 12 ans a surclassé ses adversaires<br />
lors <strong>de</strong> la finale européenne à Zarautz. ■<br />
numero 23<br />
l e Q u i k P r o<br />
France<br />
c ’ e s t l ’ é t é<br />
qui revient<br />
a p r è s l ’ é t é !<br />
©Chauché<br />
23
SuRfING ART By SHAPER<br />
Plus <strong>de</strong> 800m 2<br />
d é d i é a u s h a p e<br />
p e n d a n t 9 j o u r s ,<br />
et c’est gratuit.<br />
ART<br />
by shapeR<br />
surfing art By shaPers à<br />
seignosse est une exPosition<br />
<strong>de</strong> PLanches <strong>de</strong> surf uniQue<br />
en son genre. un véritaBLe<br />
Lieu <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous Pour<br />
tous Les Passionnés Pendant<br />
neuf Jours, fin octoBre.<br />
24 numero 23<br />
suRfing<br />
BoarD<br />
shoW<br />
SEIGNOSSE<br />
du 23 Au 31<br />
OCTOBRE 2010<br />
Par Stéphane ROBIN<br />
Photos © S.Thierry<br />
tu veux voir<br />
<strong>de</strong>s planches, “Si<br />
c’est là qu’il faut<br />
venir. ” sylvain thierry est<br />
intarissable sur son projet.<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association,<br />
il souhaite ouvrir cette<br />
exposition à un public aussi<br />
large que possible. tout est prévu pour<br />
permettre au curieux comme au passionné<br />
d’en apprendre un peu plus sur les <strong>de</strong>rnières<br />
innovations en matière <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong><br />
planche <strong>de</strong> surf.<br />
Quatre ans déjà ! Pas si mal pour une expo<br />
commencée <strong>de</strong>rrière une cabane <strong>de</strong> surf à<br />
Vieux-Boucau. Passionné pas les expos, Sylvain<br />
Thierry n’en est pas à son coup d’essai. Les<br />
expositions, il adore ça. Sa première expérience<br />
en tant qu’organisateur, il l’a faite avec<br />
une expo photo. Il voulait montrer le travail<br />
d’Anthony Rocton, un photographe aquatique.<br />
L’idée était <strong>de</strong> ramener la mer et même un peu<br />
<strong>de</strong> sable à Paris. Programmée autour du 11<br />
septembre 2002, ironie du sort, elle était un
peu passée inaperçue. Installé à Vieux-Boucau<br />
<strong>de</strong>puis une dizaine d’année avec sa femme,<br />
l’idée <strong>de</strong> réaliser une expo autour du surf lui<br />
trottait dans la tête <strong>de</strong>puis un bout <strong>de</strong> temps.<br />
Les choses se sont faîtes petit à petit avec l’ai<strong>de</strong><br />
d’un ami, Lionel Moulon, désormais secrétaire<br />
<strong>de</strong> l’association, et <strong>de</strong> Gwenaëlle Boucher, sa<br />
femme aujourd’hui trésorière. Créée en 2010<br />
pour rentrer dans le cadre légal, leur association<br />
compte pour l’instant trois membres et est<br />
ouverte à ceux qui veulent les rejoindre. « On a<br />
monté l’association “Surfing Art Fondation“ pour<br />
que ça ne soit pas un événement commercial.<br />
Notre but est <strong>de</strong> développer la culture <strong>de</strong>s sports<br />
<strong>de</strong> glisse. On veut que ça reste gratuit pour<br />
que ça soit accessible au plus grand nombre.<br />
C’est avant tout une exposition nationale, on<br />
veut vraiment faire la promotion <strong>de</strong>s shapers<br />
qui travaillent en France, montrer leur activité.<br />
Pour participer, il faut être shaper professionnel.<br />
On est pas fermé aux amateurs, mais on<br />
travaille en priorité avec les shapers déclarés.<br />
On veut montrer en priorité les innovations du<br />
moment. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux ateliers d’apporter<br />
leurs <strong>de</strong>rnières créations. On aime bien montrer<br />
l e r e n d e z v o u s a n n u e l d e s s h a p e r s , i c i<br />
on peut reconnaître Philippe Barland<br />
a v e c s a g r o s s e b a r b e , J . F e r r a r a , F i f i<br />
C h e v a l i e r, F a b r i c e M o r o u s d e b l e n d<br />
G l a s s i n g . . .<br />
S y l v a i n T h i e r r y, L i o n e l M o u l o n ,<br />
Gwenaëlle Boucher <strong>de</strong> l’association<br />
Surfing Art Fondation. ©S ROBIN<br />
<strong>de</strong>s planches un peu expérimentales. C’est<br />
quand tu vas vers l’extrême que tu développes<br />
<strong>de</strong>s nouveaux concepts. Notre but, c’est aussi<br />
<strong>de</strong> créer une émulation pour faire bouger les<br />
ateliers. »<br />
couP <strong>de</strong> ProJecteur sur Le Bonzer<br />
« L’idée est <strong>de</strong> faire découvrir au public la<br />
technique qui se cache <strong>de</strong>rrière ce shape un peu<br />
mystérieux. Le bonzer fait partie <strong>de</strong> ces planches<br />
mythiques qui intriguent pas mal <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
On va essayer <strong>de</strong> montrer comment fonctionne<br />
l’écoulement <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s, et les procédés mis<br />
en œuvres. À côté <strong>de</strong> ça, il y aura <strong>de</strong>s ateliers<br />
pour enfants, chacun peut <strong>de</strong>venir acteur <strong>de</strong><br />
son expo. L’exposition rassemble tous les types<br />
<strong>de</strong> planches, du thruster performance au single<br />
fin en passant par le longboard. Toutes ces<br />
planches sont fabriquées en France et donnent<br />
l’occasion <strong>de</strong> découvrir le travail d’artisans qui<br />
restent souvent confinés dans leurs ateliers. La<br />
concurrence <strong>de</strong>s planches chinoises impose une<br />
segmentation du marché, et même si la qualité<br />
et la précision <strong>de</strong> leur travail leur donne une<br />
longueur d’avance, c’est toujours bon <strong>de</strong> montrer<br />
L’expo en chiffres :<br />
• 1 an <strong>de</strong> préparation<br />
• 9 j o u r s d ’ e x p o ,<br />
• 10 départements présents<br />
• 25 shapers présentés<br />
• 30 heures <strong>de</strong> shape live<br />
• 9 0 h e u r e s d ’ o u v e r t u r e<br />
• 130 planches,<br />
• 1000 visiteurs en 2009<br />
le fruit <strong>de</strong> leur travail. » Comme l’explique<br />
Sylvain, il veut donner un côté interactif à cet<br />
événement. « On aime bien organiser <strong>de</strong>s petits<br />
ateliers pour les enfants, l’année <strong>de</strong>rnière il y<br />
avait du coloriage. Cette année, on privilégie<br />
le travail sur la matière, les enfants pourront<br />
faire <strong>de</strong>s décos sur bois. Il y aura une dizaine<br />
<strong>de</strong> shapers qui viendront travailler la mousse<br />
en live durant les neuf jours <strong>de</strong> l’expo, ça fait<br />
un par jour en moyenne. On peut déjà en citer<br />
quelques-uns : Guilhem <strong>de</strong> Guethary Surfboards,<br />
Jérémy Ferrara, Laurentz, Spoutnik ». Devant<br />
autant d’objets tous plus intéressants les uns<br />
que les autres, on peut avoir envie <strong>de</strong> toucher et<br />
d’essayer. Le test <strong>de</strong> planche n’est pas organisé<br />
par l’association, mais il est souvent possible <strong>de</strong><br />
négocier au cas par cas avec les shapers pour<br />
aller faire un petit tour à l’eau après l’expo.<br />
Côté ambiance, l’animation musicale sera tout<br />
aussi éclectique que les années précé<strong>de</strong>ntes<br />
avec une scène ouverte à différentes influences.<br />
DJ, groupes, électro, reggae, toutes sortes <strong>de</strong><br />
musiques seront programmées durant ces neuf<br />
jours. Un point restauration est prévu à l’extérieur<br />
pour pouvoir y rester la journée. ■<br />
numero 23<br />
25
iL y en a Pour Qui Les<br />
rêves se réaLisent PLus<br />
vite Que Prévu. Quatre<br />
ans aPrès s’être Lancé<br />
à fond dans La carrière<br />
<strong>de</strong> surfeur Pro, vincent<br />
a rencontré sa feMMe,<br />
acheté une Maison<br />
<strong>de</strong>rrière La dune et<br />
aLterne à son aise entre<br />
Les coMPétitions et Le<br />
free surf. resPect !<br />
TExTE : STÉPHANE ROBIN<br />
PHOTOS : S.ROBIN ET BOSCO<br />
ARTWORK: S.ROBIN, CIRA RIEDEL<br />
home<br />
Boy<br />
Vincent DuVignac<br />
!<br />
tricky suMMer<br />
26 numero 23<br />
23, rue <strong>de</strong>s sables. Une adresse presque<br />
caricaturale pour un surfeur pro. « On a<br />
déménagé ici cette année, c’est le top. J’ai<br />
toujours rêvé d’habiter en bord <strong>de</strong> mer, quand<br />
j’étais plus jeune, on habitait à 18km dans les<br />
terres et il fallait que mes parents m’amènent en<br />
voiture. » Quand je passe le voir à Mimizan, pour<br />
la première fois mi-juillet, Vincent se prépare<br />
à partir en Angleterre pour le WQS 5 étoiles <strong>de</strong><br />
Newquay. Il y a un gros board bag à moitié ouvert<br />
sur la terrasse en bois. Quelques planches et<br />
<strong>de</strong>s affaires étalées un peu partout. « Je déteste
aller en Angleterre, l’eau est froi<strong>de</strong>, il pleut tout<br />
le temps et les vagues ne sont pas terribles.<br />
Mais bon, c’est un <strong>de</strong>s plus gros WQS européen<br />
donc il faut que j’y aille. » Et c’était plutôt une<br />
bonne idée puisqu’il a terminé cinquième, sa<br />
meilleure performance sur le circuit <strong>de</strong>puis ses<br />
débuts. Une performance qu’il ne réitère pas à<br />
Lacanau où il se fait rapi<strong>de</strong>ment sortir comme<br />
pas mal d’autres français sous la forte pression<br />
du contingent brésilien. « Par contre, j’ai adoré<br />
la compétition “Cash for Tricks“ organisée par<br />
Nike qui se déroulait en parallèle du Lacanau<br />
Pro. Il y a un DJ qui mixe sur la plage, un buffet<br />
j’aI aDoré la compétItIoN<br />
“caSh For trIckS“. c’ESt uN<br />
pEu la compétItIoN Du Futur,<br />
uN Format bEaucoup pluS aDapté<br />
au SurF D’aujourD’huI…<br />
numero 23<br />
27
où tu peux déjeuner. Il n’y a pas <strong>de</strong> points en jeu,<br />
et dès que tu rentres une manœuvre tu gagnes<br />
<strong>de</strong>s euros. C’est vraiment cool. En plus, il y a<br />
une bonne ambiance. Dans l’eau, tu as quand<br />
même un peu la pression, surtout si tu n’es pas<br />
un pro <strong>de</strong> l’aérial comme moi. En plus, c’est un<br />
format <strong>de</strong> compétition avec <strong>de</strong>s tours. On est<br />
dix à l’eau par série. Il faut que tu te forces à<br />
rentrer au moins un air normal. Pour passer un<br />
tour, il faut rentrer trois tricks différents, tous les<br />
compétiteurs sont là <strong>de</strong>vant pour regar<strong>de</strong>r, il y<br />
a du spectacle, tout le mon<strong>de</strong> va tenter <strong>de</strong>s airs<br />
énormes. Pour moi, c’est un peu la compétition<br />
du futur, on pourrait en faire un vrai tour, un truc<br />
parallèle au WQS. C’est un format beaucoup<br />
plus adapté au surf d’aujourd’hui… ». Après<br />
son titre <strong>de</strong> champion <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> champion<br />
d’Europe, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si Vincent vise<br />
le titre <strong>de</strong> champion du mon<strong>de</strong> !? « Pour moi,<br />
ce titre, c’est l’aboutissement d’une carrière,<br />
ça t’ouvre <strong>de</strong>s portes. C’est forcément un<br />
objectif. Personnellement je pense me remettre<br />
sérieusement à la compétition dans <strong>de</strong>ux ans.<br />
J’estime que j’ai le temps <strong>de</strong> progresser encore<br />
<strong>de</strong> mon côté sans pour autant me déconnecter<br />
28 numero 23<br />
V i n c e n t s u r s o n h o m e<br />
spot, Mimizan plage.<br />
<strong>de</strong> la réalité du circuit. Depuis que j’ai eu le<br />
bac, j’ai fait beaucoup <strong>de</strong> pro junior avec <strong>de</strong>s<br />
résultats mitigés, mais j’ai bien rebondi l’année<br />
<strong>de</strong>rnière. J’ai encore une bonne marge <strong>de</strong><br />
progression. Pas tellement dans le répertoire<br />
<strong>de</strong>s manoeuvres, c’est plus dans le côté<br />
physique. Il faut que je m’entraîne aussi dans<br />
les toutes petites vagues. J’essaye <strong>de</strong> trouver la<br />
motivation pour ça. Je suis trop souvent arrivé<br />
à l’eau en compétition dans <strong>de</strong>s vagues que<br />
je n’avais jamais surfé avant. Pour me motiver<br />
jE SurFE uN maxImum DaNS<br />
toutES lES coNDItIoNS DE<br />
vaguES : c’ESt lE mEIllEur<br />
DES ENtraîNEmENtS.<br />
quand c’est vraiment pourri, je mets un casque<br />
sur les oreilles et je pense aux points en jeu.<br />
Ramener un bon résultat à la maison, c’est ça qui<br />
compte ».<br />
triPPeur Pro<br />
Vincent n’arrête donc pas la compétition pour<br />
S e s s i o n B a l i n a i s e<br />
Hiver 2010<br />
se consacrer exclusivement au freesurf, il attend<br />
juste le bon moment pour se lancer. Entre<br />
temps, il s’entraîne à la maison ou dans <strong>de</strong>s<br />
eaux plus chau<strong>de</strong>s. Bali, Hawaii, West Africa,<br />
il prend le temps <strong>de</strong> se taper <strong>de</strong>s bons trips à<br />
l’autre bout du mon<strong>de</strong>. Pas si mal pour un mec<br />
qui n’aime pas trop prendre l’avion. Même si<br />
<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> types rêveraient d’avoir sa vie,<br />
comme partout le plus difficile c’est <strong>de</strong> durer<br />
! Le gros problème <strong>de</strong> ce style <strong>de</strong> vie, c’est<br />
l’autodiscipline. Un peu éloigné <strong>de</strong>s structures<br />
d’entraînements, Vincent essaye<br />
<strong>de</strong> tout gérer lui-même. Travail <strong>de</strong><br />
fond au niveau physique, mise en<br />
place <strong>de</strong> ses trips, organisation<br />
<strong>de</strong> son calendrier, gestion <strong>de</strong> son<br />
image. Côté entraînement, il fait<br />
du vélo, un peu <strong>de</strong> stretch, mais<br />
pour lui le plus important reste le surf. Et même<br />
en hiver, il va à l’eau tous les jours. « C’est un<br />
métier, mais si on n’y met pas <strong>de</strong> rigueur, ça part<br />
en couille. Moi, je suis mon propre boss et j’ai la<br />
chance d’avoir la confiance <strong>de</strong> Rusty. Je surfe un<br />
maximum dans toutes les conditions <strong>de</strong> vagues et<br />
pour moi, c’est le meilleur <strong>de</strong>s entraînements. Je
manque un peu <strong>de</strong> partenaires d’entraînement à<br />
Mimizan, surtout en hiver. Même s’il y a <strong>de</strong> quoi<br />
faire ici, c’est presque mieux quand c’est un peu<br />
plus gros d’ailleurs. En ce moment les bancs <strong>de</strong><br />
sable ne sont pas très bien calés, mais quand<br />
ça rentre, on peut surfer <strong>de</strong>s bonnes vagues<br />
avec <strong>de</strong> la taille grâce aux bancs <strong>de</strong> sable qui se<br />
forment à la sortie <strong>de</strong> la rivière. Pour cet hiver, j’ai<br />
encore rien <strong>de</strong> définitif. Je ne pense pas que je<br />
retournerai à Hawaii, à l’époque <strong>de</strong>s compets, il<br />
y a trop <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> à l’eau. Par contre, j’irai bien<br />
en janvier. L’année prochaine, je retournerai sans<br />
doute à Bali avec Rusty et à Tahiti en lune <strong>de</strong><br />
miel ! »<br />
écLectiQue<br />
Quand il ne ri<strong>de</strong> pas une 5’11, Vincent n’hésite<br />
pas à sortir un Alaia. Le modèle qu’il possè<strong>de</strong> a<br />
été fabriqué par Fred Compagnon. On voit qu’il a<br />
déjà pas mal servi. Il est même un peu vrillé.<br />
« Ça va super vite, j’adore ce style <strong>de</strong> planche, ça<br />
faisait longtemps que je voulais essayer, je m’en<br />
étais fabriqué un moi-même en contreplaque<br />
marine, mais ça ne marchait pas du tout. » Les<br />
ri<strong>de</strong>rs qui l’inspirent restent les pros du Tour.<br />
Exception faite <strong>de</strong> Sancho, il apprécie le surf<br />
puissant <strong>de</strong> Joan Duru, le mental <strong>de</strong> Jeremy<br />
Flores. « Pour moi, le plus complet c’est Fanning,<br />
c’est un ancien du circuit et sa préparation<br />
m’impressionne. Ensuite, il y a Kelly bien sûr<br />
et Parko, hallucinant <strong>de</strong> décontraction. » Connu<br />
pour ses talents <strong>de</strong> tube ri<strong>de</strong>r, Vincent n’en<br />
reste pas moins un surfeur puissant et aérien<br />
complètement dans la tendance. « Au niveau<br />
du style, je pense que les airs sont vraiment<br />
l’ouverture du surf vers l’avenir. Ça rapproche le<br />
surf du skate et du snowboard, et puis en général<br />
sur le tour, ceux qui passent <strong>de</strong>s rodéos flip et ce<br />
style <strong>de</strong> manoeuvre n’ont pas oublié les carves<br />
et les manoeuvres plus classiques. Ça ne peut<br />
que grandir le sport. Quand je vois les moves<br />
d’un Jordy Smith ou d’un Josh Kerr je me dis que<br />
c’est vers là que je veux emmener mon surf. » ■<br />
numero 23<br />
29
d’un extrême à l’autre<br />
<strong>de</strong> manière générale, il y a <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong><br />
trips, à la roots ou corporate. Avant, le trip<br />
roots dominait parce qu’il n’y avait pas assez<br />
d’argent dans le milieu su surf. Quand je dis “avant“,<br />
je ne parle pas du temps <strong>de</strong>s dinosaures, mais il y a<br />
20 ans à peine. Aujourd’hui, l’argent est là et il est<br />
plus facile <strong>de</strong> trouver sur place <strong>de</strong>s infrastructures<br />
et <strong>de</strong>s moyens que l’on peut mettre à disposition <strong>de</strong>s<br />
ri<strong>de</strong>rs. Aujourd’hui comme hier, l’Indonésie reste un<br />
réservoir <strong>de</strong> rêve quasi inépuisable et c’est pas près<br />
<strong>de</strong> s’arrêter. Voilà <strong>de</strong>ux aventures mo<strong>de</strong>rnes qui vont<br />
d’un extrême à l’autre <strong>de</strong> ce qu’un trippeur peut<br />
rencontrer. Du charter boat avec l’air conditionné<br />
aux hamacs trempés pendus dans une mangrove, il<br />
y a un mon<strong>de</strong>, une autre dimension. Deux manières<br />
<strong>de</strong> voyager, <strong>de</strong> surfer et <strong>de</strong> voir le mon<strong>de</strong> qui ne<br />
laissent pas indifférent. par S. Robin<br />
Le Search en IndonéSIe. <strong>de</strong>S annéeS que ça dure et voILà que<br />
rIp curL décI<strong>de</strong> d’en remettre une couche en 2010. InItIateur<br />
du concept avec tom curren comme ambaSSa<strong>de</strong>ur danS LeS<br />
30 numero 23
annéeS 90, La marque repart à L’aSSaut <strong>de</strong> L’archIpeL avec<br />
<strong>de</strong>S ambItIonS bIen SupérIeureS. nouveau bateau, groS team <strong>de</strong><br />
Texte Rip Curl traduit <strong>de</strong> l'anglais par S.Robin<br />
<strong>de</strong>chIratorS, groSSe productIon ; ça promet. Photos ©RipCurl<br />
numero 23<br />
31
32 numero 23<br />
d’un extrême à l’autre<br />
La Lèvre m’a<br />
attrapé La<br />
tête et je SuIS tombé<br />
Sèchement, mon menton<br />
a touché Le reef<br />
dIrectement.<br />
LE CONCEPT<br />
Tip2Tip est un trip hors norme. Par sa durée d’une<br />
part, six mois c’est pas banal, et par son étendue<br />
d’autre part, ils veulent aller partout ! L’archipel<br />
indonésien s’étend sur plus 4500 kilomètres. Des<br />
milliers d’îles, il y a <strong>de</strong> quoi y passer plusieurs<br />
vies à courir après les vagues douze mois sur<br />
douze. Mais, chercher veut dire se planter, passer<br />
du temps sur la route, et rien que ça, c’est<br />
une épreuve pour <strong>de</strong>s passagers qui n’ont pas<br />
l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce genre d’aventure. Le team est<br />
constitué <strong>de</strong> 21 pros, 14 cameraman, une dizaine<br />
<strong>de</strong> journalistes tout ça mené par Albert Taylors<br />
qui connaît bien la zone. Le but est donc <strong>de</strong><br />
visiter chaque île, chaque plage, chaque reef, à la<br />
recherche <strong>de</strong>s trésors cachés que l’Indonésie n’a<br />
pas encore révélé.<br />
Il y a trente ans, la première génération<br />
d’explorateurs <strong>de</strong> l’Indonésie étaient en quête <strong>de</strong><br />
tubes et <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>. Nulle part ailleurs dans le<br />
mon<strong>de</strong> on pouvait trouver une telle quantité <strong>de</strong><br />
vagues parfaites sans personne autour. Avant,<br />
pour aller surfer Uluwatu, il fallait emprunter<br />
un chemin à travers la jungle. Il n’y avait pas<br />
<strong>de</strong> photographes balinais pour vous prendre en<br />
photo. Pas <strong>de</strong> filles topless, pas <strong>de</strong> massages...<br />
À cette époque-là, l’Indo était l’Eldorado <strong>de</strong> tous<br />
les surfeurs dignes <strong>de</strong> ce nom. Depuis, les temps<br />
ont changé. Les règles du jeu ont été réécrites.<br />
Aujourd’hui, les airs comptent autant que les<br />
tubes. Kuta est aussi animée que les night-clubs<br />
<strong>de</strong> L.A. Malgré tout, l’Indonésie reste un terrain<br />
<strong>de</strong> jeu pour ceux qui n’ont pas besoin <strong>de</strong> règles.<br />
récit <strong>de</strong>s trois premières<br />
semaines <strong>de</strong> trip.<br />
SEmAINE 1<br />
L’Indo, c’est grand ! En bateau, il faut du temps<br />
pour aller d’un point à un autre. Une fois en route,<br />
on ne peut pas <strong>de</strong>scendre facilement. Terminés<br />
les pool parties avec les copines, plus d’internet.<br />
La première découverte pour pas mal <strong>de</strong>s jeunes<br />
ri<strong>de</strong>rs embarqués, c’est les temps morts. Poker,<br />
lecture, jeux vidéos, tout est bon pour tuer<br />
le temps. Et pour le capitaine aussi, c’est un<br />
challenge d’avoir à bord une telle ban<strong>de</strong> d’ados<br />
énervés qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu’à arriver sur un<br />
spot parfait.
GAruT ET LE rEEf<br />
Garut Widiarta est le seul surfeur indonésien<br />
embarqué sur le trip. Il s’est payé le reef dès sa<br />
première session. Récit : « Les vagues n’étaient<br />
pas énormes, 3 pieds peut-être, mais la marée<br />
était super basse. Je veux dire vraiment très<br />
basse. Il y avait 20 centimètres d’eau sur le reef.<br />
J’étais dans le tube et je ne pouvais rien voir à<br />
cause <strong>de</strong> la lumière du matin. J’étais en train <strong>de</strong><br />
sortir du tube et je me préparais à rentrer dans<br />
la section suivante quand ça a foiré. La lèvre m’a<br />
attrapé la tête et je suis tombé sèchement, mon<br />
menton a touché le reef directement. Quand ça<br />
a tapé, je me suis dit, là mon gars tu es mal. La<br />
mousse m’a traîné avec le torse contre le reef et<br />
j’ai roulé à nouveau sur la main et sur le cul. Ce<br />
n’est qu’une fois sur le bateau que j’ai réalisé à<br />
quel point j’étais coupé <strong>de</strong> partout. J’ai hurlé et il<br />
a fallu désinfecter tout ça. Le jus <strong>de</strong> citron vert est<br />
le pire <strong>de</strong>s trucs, ça te brûle, ça fait vraiment mal.<br />
La pire boîte <strong>de</strong> ma vie jusqu’à présent ».<br />
SEmAINE 2<br />
Les jours passent et toujours pas <strong>de</strong> surf. Le<br />
bateau avance dans le détroit <strong>de</strong> Lombok, le<br />
temps n’est pas terrible. La mer est agitée. Après<br />
trois jours <strong>de</strong> navigation en espérant trouver une<br />
vague surfable, ils sont allés dans beaucoup<br />
d’endroits en pensant que ça allait être bien,<br />
mais ça ne l’était pas au final. En revenant <strong>de</strong><br />
Lombok, ils se sont arrêtés à Nusa Lembongan<br />
pour surfer la droite <strong>de</strong> Shipwreck. Une vague<br />
connue <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s lustres et super fréquentée <strong>de</strong><br />
nos jours, mais les gars n’en pouvaient plus, ils<br />
voulaient simplement se mettre à l’eau. Ensuite,<br />
en longeant la côte Est <strong>de</strong> Bali, ils finissent quand<br />
même par trouver une droite sur du sable avec<br />
pas grand mon<strong>de</strong> autour. L’eau est plutôt marron<br />
pour l’Indo, mais ça leur permet <strong>de</strong> se détendre<br />
les jambes en envoyant quelques gros airs !<br />
SEmAINE 3<br />
QuELQuE PArT DANS LES mENTAwAI<br />
Un trip classique aux Mentawaii aujourd’hui,<br />
c’est dix jours <strong>de</strong> bateau, 300 miles parcourus<br />
et environ 13 spots visités. Et, il y a pas loin <strong>de</strong><br />
cinquante bateaux à tourner sur la zone. Vu la<br />
fréquentation et la facilité d’accès, il y a <strong>de</strong> forte<br />
chance que vous vous retrouviez avec les gars<br />
que vous croisez déjà le samedi matin sur votre<br />
IL a dû SubIr<br />
une abLatIon d’une<br />
partIe du cerveau pour<br />
pouvoIr guérIr d’une InfectIon<br />
au StaphyLocoque<br />
d’une réSIStance rare.<br />
numero 23<br />
33
home spot. Le seul moyen d’échapper à ça, c’est<br />
<strong>de</strong> prendre <strong>de</strong> la distance et <strong>de</strong> s’éloigner pour<br />
plus longtemps. Le bateau est donc parti sur les<br />
traces <strong>de</strong> Timmy Turner, explorateur <strong>de</strong>s coins les<br />
plus reculés.<br />
LE rETOur DE TImmy TurNEr<br />
Surfeur trippeur américain connu pour<br />
l’extravagance <strong>de</strong> ses trips à la roots. Depuis son<br />
premier trip à 17 ans, Timmy n’a plus cessé <strong>de</strong><br />
revenir. Trouvant que les trips en bateau étaient<br />
trop chers, il a décidé d’y aller à l’ancienne. Lui<br />
et ses potes ont acheté <strong>de</strong>s tentes et tout le<br />
matériel <strong>de</strong> camping nécessaire. En cherchant<br />
un peu, ils ont trouvé une vague bien tubulaire<br />
et ont décidé <strong>de</strong> rester camper sur l’île <strong>de</strong>vant le<br />
spot. Une vague hyper shallow qui <strong>de</strong>mandait un<br />
max <strong>de</strong> concentration. Le film qui en est sorti a<br />
marqué les esprits grâce aux visions <strong>de</strong> caméra<br />
embarquée, rares à l’époque et aussi à cause <strong>de</strong><br />
la combinaison que Tim portait pour éviter les<br />
coupures du reef à fleur d’eau. En 2005, après<br />
un nouveau long séjour en Indonésie, il a dû<br />
rentrer aux USA à moitié inconscient. Hospitalisé<br />
pendant <strong>de</strong> longs mois, il a dû subir une ablation<br />
34 numero 23<br />
d’un extrême à l’autre<br />
d’une partie du cerveau pour pouvoir guérir d’une<br />
infection au staphylocoque d’une résistance<br />
rare. Les mé<strong>de</strong>cins lui avaient conseillé <strong>de</strong> ne<br />
pas retourner sous les tropiques, mais ce n’était<br />
pas son avis. Grâce à Rip Curl, il est désormais<br />
<strong>de</strong> retour sur la gauche qu’il avait découvert<br />
il y a <strong>de</strong>s années et il s’y sent bien. Avec lui, il<br />
y a trois autres surfeurs. Un autre free surfeur<br />
professionnel, Dean Brady habitué <strong>de</strong>s jungles<br />
indonésiennes. Bruno Santos, jeune brésilien<br />
un peu énigmatique qui n’aime pas trop les<br />
compétitions, sauf si ça envoie vraiment. Et<br />
dans ces conditions, il gagne souvent. Super à<br />
l’aise dans les barrels comme dans les airs, il<br />
ne donnerait sa place sur ce trip à personne. Le<br />
<strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s quatre est Dillon Perillo, le plus jeune<br />
<strong>de</strong> l’équipe et il se sent très à l’aise dans son<br />
nouvel environnement. La vague est toujours là,<br />
toujours aussi creuse, toujours aussi rapi<strong>de</strong>. « Ce<br />
trip en bateau est amazing » lâche Timmy à la fin,<br />
sans rancune pour ses aventures à la roots. ■<br />
aventure à suivre sur<br />
www.ripcurl.com/tip2tip/<br />
le castinG<br />
dillon perillo (usa)<br />
<strong>de</strong>an Brady (aus)<br />
Bruno santos (Bra)<br />
Gabriel medina (Bra)<br />
steph Gilmore (aus)<br />
Koa smith (usa)<br />
Bethany Hamilton (usa)<br />
Garut Widiarta (id)<br />
ricardo christie (nZd)<br />
tyler Wright (aus)<br />
davey cathels (aus)<br />
stu Kennedy (aus)<br />
Kekoa Bacalso (usa)<br />
taylor Knox (usa)<br />
alana Blanchard (usa)<br />
timmy turner (usa)<br />
Ben dunn (aus)<br />
Frankie oberholzer (ZaF)<br />
tom curren (usa) ainsi que<br />
ses fils pat et Frank.<br />
Bizarrement il n’y a pas un français<br />
dans le paquet <strong>de</strong> surfeurs invités<br />
sur ce trip.
L e p o r t a i l d ’ i n f o s g l i s s e : s k i , s n o w b o a r d e t s u r f .<br />
La nouvelle version en ligne fin septembre.<br />
Crédits photos :<br />
Fabrice Wittner (Snowboard) - Fischer (Ski) - Jason Childs 2007 (Surf)
pendant que d’autreS atten<strong>de</strong>nt que Le capItaIne <strong>de</strong> Leur bateau repère un Spot en<br />
attaquant Le pLat du jour, une ban<strong>de</strong> d’IrréductIbLeS bretonS a décIdé <strong>de</strong> prendre<br />
Son <strong>de</strong>StIn en maIn. SuIvant LeS conSeILS d’anthony coLaS et <strong>de</strong> john caLLahan, ILS<br />
Sont perSuadéS d’avoIr repéré une vague parfaIte Sur googLe earth, et ça Leur<br />
SuffIt pour mettre Le cap Sur L’Inconnu.<br />
36 numero 23<br />
d’un extrême à l’autre<br />
Une droite un peu<br />
rapi<strong>de</strong>, pas tout à<br />
fait inconnue <strong>de</strong>s<br />
trippeurs hard core.
« H é l e s m e c s ! J ’ a i t r o u v é<br />
d e l ’ e a u ! J e m e s u i s<br />
cassé les mains pour<br />
couper le corail, mais là<br />
on est bon !»<br />
notre but a toujourS<br />
été <strong>de</strong> travaILLer moInS<br />
pour Surfer pLuS. <strong>de</strong>S garS<br />
quI ont tout comprIS<br />
comme dIraIt Sarko.<br />
numero 23<br />
37
A u r e l e s t a l l e r g i q u e a u x<br />
c r u s t a c é s e t a u t r e s<br />
« f r u i t s d e m e r » , i l p e s t e r a<br />
s o u v e n t l o r s d e n o s<br />
orgies <strong>de</strong> crabe <strong>de</strong> terre.<br />
38 numero 23<br />
d’un extrême à l’autre<br />
LeS vagueS étaIent<br />
parfaIteS, maIS<br />
aprèS une courte<br />
SeSSIon, on a abandonné<br />
L’Idée <strong>de</strong> Surfer : trop<br />
<strong>de</strong> trucS à faIre pour<br />
Se nourrIr et<br />
S’abrIter.<br />
ronan Gladu ne manque pas d’idées.<br />
Photographe et réalisateur <strong>de</strong> films<br />
<strong>de</strong> surf dont le désormais célèbre<br />
“Barravel“, il a facilement convaincu <strong>de</strong>ux<br />
autres brestois <strong>de</strong> faire leurs sacs pour le fin<br />
fond <strong>de</strong> l’Indonésie. Aurélien Jacob et Ewen<br />
le Goff, <strong>de</strong>ux surfeurs emblématiques <strong>de</strong><br />
la scène bretonne, mais malheureusement<br />
pas payés pour surfer, enchaînent les petits<br />
boulots pour financer leurs trips. Tous les trois<br />
ont envie <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong> la distance avec un<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie trop axé sur la consommation.<br />
Le rêve <strong>de</strong> l’île déserte les hante. « Notre but<br />
a toujours été <strong>de</strong> travailler moins pour surfer<br />
plus. Des gars qui ont tout compris comme<br />
dirait Sarko. Déjà bien rodés à l’aventure, ils<br />
n’avaient encore jamais mis les pieds<br />
en Indo. » commente Ronan.<br />
L’idée était <strong>de</strong> se donner les moyens <strong>de</strong> filmer<br />
notre vie en autarcie, entre nous, pour être 100%<br />
authentique, à contre courant <strong>de</strong> tout ce qui se<br />
fait actuellement ou tout est scénarisé, avec une<br />
énorme équipe TV <strong>de</strong>rrière. On a pris avec nous<br />
le nécessaire <strong>de</strong> survie. Le paquetage comprenait<br />
<strong>de</strong>s boards, <strong>de</strong>s hamacs, <strong>de</strong>ux fusils sous-marin,<br />
une gamelle et surtout <strong>de</strong>ux caméras et <strong>de</strong>s<br />
panneaux solaires, plus une batterie <strong>de</strong> voiture<br />
achetée sur place, pour faire les recharges <strong>de</strong><br />
nuit. Le trip a mal commencé. On s’est pris<br />
un gros vent sur l’île que nous avions repéré<br />
sur google earth. Vague pas dingue et ultra au<br />
large, <strong>de</strong>s pêcheurs partout, etc. Mais on a fait<br />
<strong>de</strong> bonnes rencontres. On a donc continué à<br />
chercher sur d’autres îles. Sept au total ! Et on<br />
a enfin trouvé notre bout <strong>de</strong> paradis, après <strong>de</strong><br />
longues galères avec tout notre bor<strong>de</strong>l. 160 kilos<br />
<strong>de</strong> matos en comptant les boards, l’eau, les<br />
poules.<br />
Les 3 heures en pirogue qui sépare l’île du<br />
“continent ” se transforment en 5 heures, car le<br />
moteur du “ captain ” finit par tomber en ra<strong>de</strong>. On<br />
termine la traversée à la pagaie, avec <strong>de</strong>s orages<br />
qui nous font dériver sur les récifs <strong>de</strong> l’île...<br />
Heureusement, <strong>de</strong>s pécheurs sont dans le coin et
on a réussi à attirer leurs attentions ! C’est grâce<br />
à eux qu’on atteint la plage. Le seul point positif<br />
<strong>de</strong> cette mésaventure, et qui nous sera bien utile<br />
par la suite, c’est d’avoir repéré l’endroit où les<br />
locaux viennent pêcher à l’extérieur du lagon sud<br />
<strong>de</strong> l’île. Une fois sur l’île, on se pose tant bien<br />
que mal. Deuxième galère <strong>de</strong> taille, la saison <strong>de</strong>s<br />
pluies qui semble ne jamais vouloir s’arrêter. Il<br />
pleut quand on arrive et il pleut quand on part.<br />
On a pas le temps <strong>de</strong> s’installer correctement,<br />
ni même <strong>de</strong> manger avant notre première nuit.<br />
Les premiers jours, les vagues sont parfaites,<br />
mais après une courte session, on abandonne<br />
l’idée <strong>de</strong> surfer. Il y a trop <strong>de</strong> trucs à faire pour<br />
se nourrir et s’abriter <strong>de</strong>s pluies torrentielles. On<br />
écope jours <strong>de</strong> pluie sur jour <strong>de</strong> pluie pendant<br />
trois semaines. On bataille pas mal pour monter<br />
le camp <strong>de</strong> base. On a les mains défoncées<br />
à force couper du bois et le sel n’ai<strong>de</strong> pas à<br />
la cicatrisation. On se fatigue à creuser un<br />
puit un peu dans les terres en retrait <strong>de</strong> notre<br />
campement, comme les indonésiens nous avait<br />
montré sur la première île visitée. Plusieurs jours<br />
à creuser avec une pelle merdique et surtout<br />
avec les mains. Tout ça pour pas grand-chose : il<br />
pleuvra tellement tout notre séjour, que l’eau <strong>de</strong><br />
pluie était largement suffisante.<br />
rIz, POISSON NOIx DE COCO<br />
Il a aussi fallu apprendre à bien pêcher. Aucun <strong>de</strong><br />
nous n’avait fait <strong>de</strong> chasse sous-marine avant<br />
ce trip. En <strong>de</strong>ux jours, on a vidé <strong>de</strong>ux briquets,<br />
il n’en reste plus qu’un donc pas question <strong>de</strong><br />
laisser s’éteindre le feu. On se retrouve donc à<br />
vivoter à côté du feu. Sous la pluie, la guerre du<br />
feu 2, le retour. Ensuite, on prend le temps <strong>de</strong><br />
surfouiller un peu. Mais c’est vraiment galère. On<br />
a tout le temps faim. Notre régime alimentaire est<br />
ultra basique. Avant <strong>de</strong> partir, on a juste acheté<br />
<strong>de</strong>s kilos <strong>de</strong> riz. Il nous faut <strong>de</strong>s heures pour nous<br />
faire à bouffer. Le riz qu’on a cuit la veille moisit<br />
dans la casserole au bout <strong>de</strong> quelques heures,<br />
pareil pour le poisson, on ne peut rien conserver.<br />
Au niveau <strong>de</strong> l’organisation, la meilleure solution<br />
est qu’un seul d’entre nous aille à l’eau. Pendant<br />
ce temps-là, je filme et l’autre va à la chasse<br />
O n a p r i s l e p l u s g r o s s w e l l<br />
d e l ’ a n n é e 2 0 0 9 . . . M a i s o n n e<br />
réussira pas à toper les grosses<br />
bombes.<br />
Le repaS Se faIt <strong>de</strong><br />
nuIt, recroquevILLé<br />
autour du feu, Souvent SouS<br />
La pLuIe, perSonne ne parLe,<br />
ou juSte pour grogner<br />
en décortIquant<br />
Son poISSon.<br />
ou reste se battre avec le feu. On pousse la<br />
machine en mo<strong>de</strong> survie jusqu’à ce qu’Ewen<br />
pourrisse littéralement <strong>de</strong> ses blessures. Ses<br />
plaies s’infectent dangereusement. Il n’a pas eu<br />
<strong>de</strong> chance puisque dès la <strong>de</strong>uxième session, il<br />
s’est fait projeter sur le reef par la lèvre. Bilan,<br />
il n’a plus <strong>de</strong> peau dans le bas du dos, et a<br />
du mal à marcher ! Pas l’idéal pour dormir en<br />
hamac surtout quand il est détrempé ! Malgré<br />
l’abondance <strong>de</strong> poissons, on passe <strong>de</strong>s heures<br />
à chasser pour chercher toujours un meilleur<br />
poisson, plus gros, pour ne pas avoir à revenir<br />
numero 23<br />
39
40 numero 23<br />
d’un extrême à l’autre<br />
c’eSt un vérItabLe<br />
bonheur <strong>de</strong> SortIr<br />
du tempS, d’être régLé Sur<br />
Le SoLeIL, La marée... maIS<br />
c’étaIt un combat beaucoup<br />
trop fatIguant. je ne Le<br />
referaI paS <strong>de</strong> SItôt.<br />
sur la plage plusieurs fois. On a pas <strong>de</strong> filet, <strong>de</strong><br />
peur d’attirer les requins. Aurel «nono» remporte<br />
haut la main le concours <strong>de</strong> pêche, avec ses<br />
secrets spot à marée basse dans le lagon.<br />
rOuTINE EN AuTArCIE<br />
Au fil <strong>de</strong>s jours, on commence à prendre le<br />
rythme. La journée type ressemble un peu à<br />
ça : après une nuit atroce, lever avant le soleil<br />
à 5h30, il faut raviver le feu coûte que coûte.<br />
Pendant que l’un continue à entretenir le feu, les<br />
autres partent récolter du bois, pourri en général.<br />
Et pour tenir le coup, on se fait du riz. Après, il<br />
y en a un ou <strong>de</strong>ux qui partent à la chasse en<br />
grignotant un peu <strong>de</strong> noix <strong>de</strong> coco. Vers 9h/9h30,<br />
on commence à faire cuire le poisson. Ça prend<br />
pas loin <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures, avec le bois humi<strong>de</strong>.<br />
Pendant ce temps, il faut filtrer <strong>de</strong> l’eau, en<br />
remettre à décanter, gérer les batteries, les<br />
cassettes, les cameras, les panneaux solaires.<br />
Tout ça sous la pluie la plupart du temps. Ensuite,<br />
s’il ne pleut pas trop et que la marée n’est pas<br />
trop basse, et qu’il n’y a pas trop <strong>de</strong> chose à faire<br />
La gauche <strong>de</strong> l’autre côté du<br />
récif ouvre déjà un peu plus<br />
que la droite.<br />
sur le camp, on peut envisager une session, la<br />
plus courte possible, <strong>de</strong> toute façon le physique<br />
ne suit pas. Après, c’est la même routine, chasse,<br />
entretient du feu, cuisson. Le repas se fait <strong>de</strong><br />
nuit, recroquevillé autour du feu, souvent sous la<br />
pluie, personne ne parle, ou juste pour grogner<br />
en décortiquant son poisson. Je pense que les<br />
nuits sont les pires moments <strong>de</strong> notre trip. On est<br />
trempés, salés, les pieds plein <strong>de</strong> boue, les mains<br />
cramées, écorchées et qui sentent le poisson,<br />
on se glisse dans notre hamac et on tombe vite<br />
<strong>de</strong> sommeil. Puis, c’est un courant d’air frais<br />
qui nous réveille, en quelques secon<strong>de</strong>s les<br />
premières gouttent <strong>de</strong> pluie se transforment en<br />
douche tropicale. Le vent se lève violemment,<br />
l’eau ruisselle sur les arbres et se glisse<br />
doucement mais sûrement dans les hamacs.<br />
La pluie est tellement forte qu’on ne peut pas<br />
se parler d’un hamac à l’autre, on hurle sans<br />
se comprendre. Un <strong>de</strong> nous finit par sortir <strong>de</strong> sa<br />
piscine-hamac pour se battre avec les éléments<br />
et essayer <strong>de</strong> maintenir le feu !<br />
Et c’est comme ça toutes les nuits ou presque !
GrOS SwELL ET rETOur EN CATA<br />
Les <strong>de</strong>rniers jours, on touche une énorme houle.<br />
La plus grosse <strong>de</strong> l’année en 2009 dans l’Océan<br />
Indien. Ce qui nous ramène <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> trois mètres à nos yeux. Le reef est à sec, les<br />
sections soufflent les unes après les autres. À la<br />
série, le reef tremble sous mes pieds. Avec un<br />
peu <strong>de</strong> noix coco dans le ventre, Aurel et Ewen<br />
vont à l’eau, pour le flip <strong>de</strong> leurs vies : ils restent<br />
L e s t u b e s d e l a d r o i t e f e r m e n t<br />
s y s t é m a t i q u e m e n t s u r u n r é c i f<br />
q u i s o r t d e l ’ e a u à m a r é e<br />
basse.<br />
plus <strong>de</strong> trois heures à essayer <strong>de</strong> se décaler plus<br />
à l’intérieur, en vain. Ils arrivent à toper quelques<br />
vagues mais pas à se caler au fond <strong>de</strong>s énormes<br />
barrels. À la fin, Ewen ne peut plus tenir une<br />
machette, outil <strong>de</strong> prédilection sous ces latitu<strong>de</strong>s.<br />
Ses blessures sont très infectées, il ne peut<br />
même plus marcher correctement. Il faut qu’on<br />
parte. On saisit l’occasion d’avoir <strong>de</strong>s pêcheurs<br />
en vue pour qu’ils nous ai<strong>de</strong>nt à plier bagage. En<br />
quelques heures, on est prêt à quitter notre île <strong>de</strong><br />
rêve qui tourne au cauchemar. Après un retour<br />
en bateau catastrophique en pleine tempête, il<br />
nous faudra quatre jours pour rentrer en France.<br />
Ewen est blanc comme neige, avec une légère<br />
teinte <strong>de</strong> jaune traduisant une grosse fièvre, il est<br />
admis directement en soins intensif <strong>de</strong> l’hôpital<br />
<strong>de</strong>s armées <strong>de</strong> Brest. Il restera trois jours en<br />
isolement avant <strong>de</strong> diagnostiquer une <strong>de</strong>ngue<br />
puis finalement le Chikungunya.<br />
LA mOrALE DE L’hISTOIrE<br />
C’est un véritable bonheur <strong>de</strong> sortir du temps.<br />
C’est vraiment cool d’être réglé sur le soleil,<br />
la marée etc. Mais, dans notre cas, c’était un<br />
combat heure par heure, beaucoup trop fatiguant.<br />
Je ne le referai pas <strong>de</strong> sitôt. Ce que je conseille<br />
pour les plus motivés, c’est <strong>de</strong> se faire une ou<br />
<strong>de</strong>ux nuits à l’arrache <strong>de</strong>vant un spot perdu, ça<br />
c’est clair que c’est génial. Mais trois semaines<br />
sous la pluie, c’est l’horreur. On est quand même<br />
super content <strong>de</strong> l’expérience, maintenant on<br />
a d’autres rêves, d’autres envies, et la vie <strong>de</strong><br />
Robinson Crusoé n’en fait plus partie ! ■
DJ INDéPENDANT, mILITANT<br />
ET ADEPTE Du SAmPLING,<br />
wAx TAILOr A ENfLAmmé<br />
LA PLAGE D’ILbArrITz<br />
LOrS Du DErNIEr rIP CurL<br />
muSIC fESTIVAL, LE 19<br />
AOûT DErNIEr. DIffICILE<br />
DE TrOuVEr uN mAîTrE Du<br />
SAmPLING PLuS éCLECTIQuE.<br />
Propos recueillis par Stéphane Robin<br />
ay yeS<br />
et “In the mood for life“. Aussi impressionnant<br />
aX TaILOR<br />
JC Le Saoût alias Wax Tailor est un DJ français<br />
qui mixe un son Hip-Hop accompagné <strong>de</strong> toutes<br />
sortes d’influences. Auteur / compositeur, il<br />
intègre à sa musique du chant, <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong><br />
films, du violon ou <strong>de</strong> la flûte pour créer le son<br />
Wax Tailor. Depuis <strong>de</strong>ux ans, la plupart <strong>de</strong>s titres<br />
<strong>de</strong> son album “Hope & Sorrow“ sont passés<br />
en boucle sur Radio Nova. Il y a <strong>de</strong>s gens qui<br />
écoutent ça et qui ne savent même pas que<br />
c’est du Hip-Hop, c’est pour dire à quel point la<br />
variété <strong>de</strong>s influences prime sur l’étiquette qu’on<br />
voudrait bien lui coller. D’ailleurs, JC Le Saoût<br />
n’est pas du genre à aimer les étiquettes. Les<br />
disquaires ont toujours eu du mal à le ranger<br />
dans une boîte en particulier. Trip-hop, Hip-<br />
Hop, électro, il a un son bien à lui. Il a monté<br />
son propre label (Laboratoire) il y a plus d’une<br />
dizaine d’année et s’est lancé sous le nom <strong>de</strong><br />
Wax Tailor en 2002. Indépendant, il n’a jamais eu<br />
envie <strong>de</strong> bosser avec les majors <strong>de</strong> l’industrie. Il<br />
aime travailler sur ses projets d’un bout à l’autre<br />
sans qu’un directeur artistique vienne lui dire<br />
<strong>de</strong> mettre tel ou tel morceau avant tel autre. Il<br />
consacre un temps énorme à la pré production<br />
<strong>de</strong> ses morceaux. La matière qu’il recherche<br />
se trouve souvent sur <strong>de</strong>s vieux disques et il y<br />
a pas mal d’arrangements à faire pour pouvoir<br />
travailler avec. Il a connu un succès international<br />
avec ses <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers albums : “Hope & Sorrow“<br />
42 numero 23<br />
sur scène qu’en studio, il sait aussi s’entourer<br />
d’autres artistes. Charlotte Savary au chant et<br />
DJ Mattic sont ainsi les plus fréquents. Il signe<br />
avec ce concert la fin d’une longue tournée<br />
européenne, mais il reviendra sur scène à<br />
Paris dès le 8 novembre 2010, au Grand Rex<br />
accompagné <strong>de</strong> The Mayfly Symphony Orchestra.<br />
Pas du genre à se prendre pour une star, il nous<br />
a accordé une mini interview juste avant d’entrer<br />
sur scène plage D’Ilbarritz.<br />
Il y a un lien entre ta musique et les sports <strong>de</strong><br />
glisse comme le surf ?<br />
Bien que je ne fasse pas <strong>de</strong> surf, j’ai un rapport<br />
<strong>de</strong> non-pratiquant super intéressé. C’est un<br />
milieu qui me fait kiffer. Je suis souvent contacté<br />
par <strong>de</strong>s prods qui travaillent dans le snowboard<br />
ou le surf pour collaborer sur <strong>de</strong>s musiques <strong>de</strong><br />
films ou autres. Pour l’instant, ça ne s’est pas<br />
fait, mais ça m’intéresse. Je pense que le rapport<br />
entre la glisse et ma musique se trouve au niveau<br />
<strong>de</strong> l’énergie, <strong>de</strong> la rythmique. En tout cas, c’est<br />
vraiment génial <strong>de</strong> pouvoir jouer sur la plage dans<br />
un cadre tel que celui-ci.<br />
Tu intègres <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> films dans<br />
tes morceaux, tu collabores aussi à<br />
l’élaboration <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> son pour le<br />
cinéma ?<br />
J’ai eu pas mal <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans ce sens et il<br />
m’est arrivé <strong>de</strong> collaborer à <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s sons,<br />
1 h 3 0 d e s e t , l e s p i e d s d a n s l e s a b l e .<br />
Une <strong>de</strong> ces nuits <strong>de</strong> l’été 2010 qu’on<br />
est pas prêt d’oublier.<br />
©Kev Metallier/RipCurl<br />
notamment celle <strong>de</strong> “Paris», un hymne à la vie, un<br />
film signé par Cédric Klapisch. J’espère pouvoir<br />
en faire d’autre dans le futur.<br />
Pour toi c’est important <strong>de</strong> créer un rapport<br />
avec ton public, comment vas-tu faire pour<br />
communiquer avec ce public plus plage que<br />
bitume ?<br />
On essaye <strong>de</strong> mettre ma musique dans <strong>de</strong>s<br />
catégories, mais j’ai une multitu<strong>de</strong> d’influences et<br />
je crois que les gens sont sensibles à ça. Après,<br />
la connexion avec le public c’est une somme <strong>de</strong><br />
plusieurs choses, il n’y a pas <strong>de</strong> recette miracle.<br />
Le cadre ici est grandiose, je n’ai jamais joué sur<br />
une plage avant. Je vais essayer <strong>de</strong> faire une<br />
proposition, j’essaye toujours <strong>de</strong> m’adapter à mon<br />
public sans tomber dans le clientélisme. On va<br />
voir ce que ça va donner. J’ai une heure trente <strong>de</strong><br />
set, j’aurai le temps <strong>de</strong> m’exprimer. En plus, c’est<br />
un concert gratuit, je trouve que je n’en fais pas<br />
assez donc je suis très content d’être là ce soir.<br />
Ta musique diffère pas mal du Hip-Hop tout<br />
en en gardant l’appellation, comment cela est<br />
pris par le milieu?<br />
Globalement, ça se passe très bien. Il y a toujours<br />
eu <strong>de</strong>s variations dans le Hip-Hop. C’est sûr, ça<br />
diffère pas mal <strong>de</strong> ce que je faisais au départ<br />
dans le rap. Mais les gens comprennent très bien<br />
ce que je fais. J’ai pas mal tourné aux USA, c’est<br />
<strong>de</strong> là que ça vient cette musique, et là-bas aussi,<br />
j’ai été très bien accueillis. ■
V é r i t a b l e t a i l l e u r d e s o n , i l<br />
écrit ses chansons d’abord et<br />
c e n ’ e s t q u ’ e n s u i t e q u ’ i l l e u r<br />
t a i l l e u n c o s t u m e d e D B s u r<br />
mesure.<br />
© Guillaume Anselin<br />
je penSe que<br />
Le rapport<br />
entre La gLISSe<br />
et ma muSIque Se<br />
trouve au nIveau <strong>de</strong><br />
L’énergIe, <strong>de</strong><br />
La rythmIque.<br />
numero 23<br />
43
DeSeRT<br />
TRIO<br />
NIcOLaS RISch épISODe 2<br />
Texte et photos par Nicolas Risch<br />
L’INDO TOuJOurS L’INDO. C’EST COmmE çA, ON y COuPE PAS. NICOLAS<br />
rISCh, DONT VOuS AVEz DéCOuVErT uNE PrEmIèrE AVENTurE Sur uN SLAb<br />
AuSTrALIEN DANS LE DErNIEr SurfTImE, EST ALLé LuI AuSSI mANGEr Du<br />
NASI GOrENG ET ShOOTEr Du bArrEL Sur uN SPOT myThIQuE QuI A fAIT LA<br />
réPuTATION DE L’ILE DE LOmbOk. réCIT DE QuELQuES JOurS à L’ArrAChE à<br />
DESErT POINT JuSTE POur LE PLAISIr DES yEux.<br />
LES fOuS Du SCOOTEr<br />
On est trois au départ. Lilla, une espagnole,<br />
Chris, un américain, et moi. La nuit est tombée<br />
sur Bali. On est prêts à faire rugir nos scooters<br />
sur la route jusqu’au Ferry qui nous emmène à<br />
Lombok. Nous partons relativement légers. Je<br />
suis en tongue, short, T-shirt et je n’emmène que<br />
mon matos photo! C’est le premier trip que je<br />
réalise à 100% en tant que photographe. Je n’ai<br />
même pas la place pour mon bodyboard. Dès que<br />
nous sortons <strong>de</strong> la presqu’île Bukit nous nous<br />
retrouvons dans les embouteillages. Vers Kuta,<br />
Je vois mes amis galérer pour se faufiler dans la<br />
circulation avec leurs boards sur le côté et suis<br />
alors bien content <strong>de</strong> n’avoir qu’un sac à dos et<br />
mes palmes entre mes jambes !<br />
A peine sorti <strong>de</strong> là et on se prend <strong>de</strong>s pluies<br />
torrentielles. Je n’ai jamais vu d’eau tomber aussi<br />
intensément en si peu <strong>de</strong> temps ! Nous persistons<br />
à rouler tant bien que mal mais je suis trempé<br />
<strong>de</strong> la tête au pied et il fait nuit. Le séchage n’est<br />
pas garanti ! Nous faisons tout <strong>de</strong> même une<br />
halte pour nous abriter car cela <strong>de</strong>vient intenable,<br />
surtout sans protection pour les yeux. Nous nous<br />
rendons alors compte avec Chris que l’espagnole<br />
n’est plus <strong>de</strong>s nôtres alors nous décidons <strong>de</strong><br />
l’attendre mais impossible <strong>de</strong> la retrouver. Je<br />
commence à me faire du souci car elle ne connaît<br />
pas la route. Ce n’est que le début du trip mais<br />
nous reprenons tout <strong>de</strong> même la route sans elle.<br />
Les pluies finissent par cesser et je suis gelé !<br />
44 numero 23<br />
La route que nous empruntons est en travaux<br />
et certaines sections sont <strong>de</strong> véritables terrains<br />
<strong>de</strong> motocross que nous arpentons à fière allure<br />
avec nos scooters <strong>de</strong> fortune. Je gar<strong>de</strong> la peur<br />
au ventre <strong>de</strong> crever un pneu ici, au milieu <strong>de</strong><br />
nulle part et en pleine nuit avec aucun moyen<br />
<strong>de</strong> réparer quoi que ce soit. Après 2h <strong>de</strong> route<br />
éprouvantes, nous arrivons finalement à Padang<br />
Bay où le Ferry est au ren<strong>de</strong>z-vous. La traversée<br />
fut assez facile puisque nous avons négocié<br />
une chambre afin<br />
<strong>de</strong> pouvoir dormir<br />
plus ou moins<br />
confortablement<br />
pendant quelques heures.<br />
Une fois arrivés sur<br />
Lombok il faut reprendre<br />
la route direction Desert<br />
Point et c’est encore 1h30<br />
<strong>de</strong> scooter en pleine nuit<br />
qui nous atten<strong>de</strong>nt. Nous<br />
apprenons que la Malaria<br />
est présente sur l’île et<br />
nous n’avons bien sûr pas <strong>de</strong> médicaments<br />
pour cela. Il va falloir éviter à tout prix <strong>de</strong> se<br />
faire piquer par les moustiques alors nous<br />
nous enduisons <strong>de</strong> crème anti moustique, pas<br />
très convaincus. La fin <strong>de</strong> la route qui mène à<br />
Desert Point est encore pire que le parcours<br />
<strong>de</strong> motocross que nous avons traversé pour<br />
rejoindre le Ferry. C’est carrément du trial et<br />
<strong>de</strong> nuit c’est bien sûr encore plus drôle ! Nous<br />
nouS arrIvonS<br />
Sur Le Spot 1h<br />
avant LeS premIèreS<br />
LueurS du jour. crevéS<br />
par ce voyage, nouS<br />
aLLumonS un feu pour<br />
trouver un peu<br />
<strong>de</strong> chaLeur.<br />
C’est en écoutant<br />
la chanson d’America<br />
– H o r s e W i t h N o N a m e -<br />
q u e j e r e p e n s e à c e t t e v a g u e<br />
<strong>de</strong> fou<br />
arrivons donc sur le spot environ 1h avant les<br />
premières lueurs du jour. Crevés par ce voyage,<br />
nous allumons un feu pour trouver un peu <strong>de</strong><br />
chaleur et essayons <strong>de</strong> dormir un petit peu avant<br />
d’attaquer notre première journée.<br />
DESErT C’EST SEC<br />
Nous sommes accueillis au réveil par un local qui<br />
tient un Warung. Il nous propose <strong>de</strong>ux chambres,<br />
assez rustiques mais honnêtes pour le prix.<br />
Composées d’un matelas et d’une moustiquaire<br />
trouée, cela nous suffira amplement. La<br />
vague est bien là et s’enroule sur une distance<br />
hallucinante mais ce n’est pas très consistant et<br />
la marée est encore bien trop haute. Nous nous<br />
jetterons à l’eau un peu plus tard. Nous avons<br />
la belle surprise <strong>de</strong> retrouver dans la matinée<br />
notre espagnole à bout <strong>de</strong><br />
force. Explosant <strong>de</strong> rire en<br />
la voyant, j’ai bien le droit<br />
à une paire <strong>de</strong> claques.<br />
La première session <strong>de</strong><br />
reconnaissance se fera<br />
donc tous les trois. L’eau<br />
y est bien plus chau<strong>de</strong> et<br />
claire qu’à Bali et c’est<br />
vraiment agréable. Le corail<br />
multicolore est magnifique<br />
et le tout nous apportera <strong>de</strong><br />
jolies visions un<strong>de</strong>rwater.<br />
Je vais quand même réussir à m’écorcher les<br />
<strong>de</strong>ux genoux sur une patate <strong>de</strong> corail… Rien <strong>de</strong><br />
méchant mais juste un Welcome to Desert Point !<br />
Après cette première session, nous découvrirons<br />
les lieux autour du surf camp et à ma belle<br />
surprise, il n’y a ni toilettes, ni douches, ni papier<br />
toilette donc ça va la jouer roots, au seau d’eau.<br />
Il n’y a vraiment rien d’autre à faire qu’attendre<br />
la bonne marée pour surfer. La vie y est très
paisible et ça me va très bien après la furie <strong>de</strong><br />
Kuta <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers jours ! La nourriture y est<br />
très consistante et je vais dévorer mes meilleurs<br />
Nasi et Mie Goreng ! Réveillé <strong>de</strong> bonne heure par<br />
les hurlements du coq, je fais quelques photos<br />
lifestyle et <strong>de</strong> paysages dans le camp. Le swell<br />
ne paraît pas aussi gros que prévu mais finit<br />
pas grossir avec la marée <strong>de</strong>scendante. Le spot<br />
commence à prendre <strong>de</strong> jolies formes et je me<br />
familiarise avec les différentes sections <strong>de</strong> la<br />
vague qui a vraiment du potentiel ! J’apprends à<br />
me servir <strong>de</strong>s courants afin <strong>de</strong> me déplacer sur le<br />
spot en essayant <strong>de</strong> ne pas m’épuiser bêtement.<br />
Dans l’ensemble, la vague est bien shallow et le<br />
reef bien coupant mais pourtant je me sens bien<br />
ici et je commence à me lâcher.<br />
J’ai pourtant du mal à me caler sur les meilleures<br />
sections à barrel. Je sais que je ne suis ici que<br />
pour quelques jours et je veux en profiter au<br />
maximum. De plus, j’ai sérieusement la dalle<br />
après un mois et <strong>de</strong>mi plutôt décevant à Bali. Je<br />
score au total plus <strong>de</strong> 1000 photos en 3 jours.<br />
Il y a du bon niveau à l’eau et l’ambiance y est<br />
géniale, aussi bien dans l’eau que le soir dans<br />
les Warungs. Le troisième et <strong>de</strong>rnier jour du<br />
trip, je sors la tête <strong>de</strong> la chambre, et je vois<br />
déjà la houle qui rentre. C’est la journée la plus<br />
consistante du trip mais ce n’est pas encore<br />
aussi gros que ce que j’espérais ! Nous obtenons<br />
tout <strong>de</strong> même quelques bons sets où je ne faisais<br />
guère le fier sur ce reef qui ne tolère pas <strong>de</strong> wipe<br />
outs ! Nous repartons en fin d’après midi sur Bali<br />
la rétine surchargée. Je vais pouvoir admirer les<br />
paysages magnifiques <strong>de</strong> Lombok au guidon <strong>de</strong><br />
mon scooter, épuisé mais rassasié. Le sunset est<br />
<strong>de</strong> toute beauté et nous traverserons bon nombre<br />
<strong>de</strong> cérémonies locales sur la route. Les gens font<br />
la fête et jouent <strong>de</strong> la musique. Finir ce trip sur<br />
cette ambiance festive est encore plus jouissif. Si<br />
seulement j’avais pu prendre <strong>de</strong>s photos sur la<br />
route du retour, j’aurais surement scoré mes plus<br />
belles photos <strong>de</strong> paysages et <strong>de</strong> lifestyle. Les<br />
gens ont tous le sourire, les enfants nous saluent<br />
à notre passage et nous ten<strong>de</strong>nt leur main.<br />
Lombok est en fête et ça sent l’Indonésie comme<br />
je l’aime. ■<br />
comBien ça coute ?<br />
Instantané sur les prix à Bali pour comprendre pourquoi<br />
l’Indonésie reste encore aujourd’hui le meilleur rapport<br />
qualité prix au mon<strong>de</strong>. (1 euro = 11.000 rps)<br />
• Piaule élémentaire sur le Bukit : 40.000 rps la nuit<br />
• Piaule confort : 150.000 rps la double<br />
• Cabane en bois Desert Point : 30 000 rps la nuit<br />
• Food : 20.000 rps le mie / Nasi goreng<br />
(nouille ou riz frit)<br />
• Location moto : 30.000 rps / jour<br />
• Location la voiture : 80.000 rps / jour<br />
• Bière large Bintang : 25.000 rps<br />
• Le parking à Uluwatu : 3.000 moto /5.000 rps voiture<br />
• Parking Dreamland : 15.000 rps en voiture!<br />
• Internet : 5.000 rps <strong>de</strong> l’heure!<br />
numero 23<br />
45
aRTISTe DavID<br />
Le QuemeNT<br />
BIOceNTRISTe<br />
46 numero 23<br />
David Le Quément peint l’océan<br />
avec <strong>de</strong>s lettres majuscules.<br />
Artiste engagé habitant à Anglet,<br />
il n’a eu <strong>de</strong> cesse d’explorer les<br />
possibilités que lui offre la toile<br />
<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> quinze ans. Il<br />
supporte <strong>de</strong>s causes proches du<br />
milieu maritime. Ayant collaboré<br />
à l’illustration <strong>de</strong> nombreuses<br />
publications il continue <strong>de</strong><br />
transmettre sa passion pour<br />
la bio diversité et le respect<br />
<strong>de</strong> l’environnement. Suite à sa<br />
<strong>de</strong>rnière exposition sur le thème<br />
du Stand up paddle il nous<br />
apporte quelques précisions sur<br />
son parcours.<br />
La peinture aujourd’hui c’est encore un mo<strong>de</strong><br />
d’expression qui tient la route face à la photo<br />
et à la vidéo?<br />
Oui, la peinture fait plus que tenir la route. La<br />
liberté du support et la manière <strong>de</strong> s’exprimer<br />
sont sans limite. Même en peignant <strong>de</strong> manière<br />
réaliste. L’évolution du matériel photo est un<br />
stimulant. Il y a quelques années, je cherchais<br />
<strong>de</strong>s «angles» <strong>de</strong> vue interdits aux photographes<br />
aquatiques <strong>de</strong> par leur dangerosité. Aujourd’hui<br />
tous ces angles se retrouvent dans les pages<br />
<strong>de</strong>s mags <strong>de</strong> surf. Mon avantage c’est <strong>de</strong> ne<br />
pas être dépendant <strong>de</strong> la lumière, <strong>de</strong> la houle,<br />
<strong>de</strong> la transparence <strong>de</strong> l’eau. Quand j’ai un récif<br />
polynésien à portée <strong>de</strong> main avec une lumière<br />
et <strong>de</strong>s vagues <strong>de</strong> fou, <strong>de</strong>s poissons, <strong>de</strong>s requins,<br />
<strong>de</strong>s oiseaux, et bien je surfe. Tout simplement.<br />
Je m’imprègne sans la contrainte <strong>de</strong> rentabiliser<br />
quoi que ce soit. Plus j’en profite, plus je suis<br />
inspiré pour <strong>de</strong>s toiles à venir.<br />
Par S.Robin, photos Guillaume Anselin<br />
Certaines <strong>de</strong> tes peintures font penser à<br />
celles <strong>de</strong> Chris Lassen ou à Wyland, quelles<br />
sont tes influences?<br />
On me parle souvent <strong>de</strong> Lassen et <strong>de</strong> Wyland<br />
mais c’est surtout parce que ce sont les plus<br />
connues et que l’on a en commun <strong>de</strong> peindre <strong>de</strong>s<br />
vues semi aériennes, semi-sub aquatiques.<br />
Lassen est le plus kitsch avec ses galaxies<br />
qui croisent <strong>de</strong>s sunset et <strong>de</strong>s arcs en ciel. Ce<br />
n’est pas mon truc. Les peintres américains<br />
ont tendance à «Disneyiser» les animaux, les<br />
couleurs. Je me fixe comme règle <strong>de</strong> base <strong>de</strong><br />
respecter les formes que <strong>de</strong>s millions d’années<br />
d’évolution ont mis au point. Pour ce qui est<br />
<strong>de</strong> mes influences, ce serait plutôt George<br />
Greenough, Carl Bren<strong>de</strong>rs pour sa technique<br />
hallucinante et les peintres naturalistes russes <strong>de</strong><br />
la fin du XIXème, mais surtout l’océan lui-même.<br />
Ma plus gran<strong>de</strong> inspiration n’est donc carrément<br />
pas d’origine humaine.<br />
Paris ça fait définitivement partie du passé?<br />
Parfois, si je pouvais claquer <strong>de</strong>s doigts et me<br />
retrouver sur le Pont <strong>de</strong>s Arts dans le VIème<br />
arrondissement, et bien ça claquerait sec! Mais<br />
pour quelques heures seulement. Je quitterais<br />
extrêmement difficilement le littoral. J’ai rencontré<br />
ma femme dans une école d’arts à Paris,<br />
j’y ai fait <strong>de</strong>s belles expos, mais ça s’arrête là.<br />
Ta peinture à une vocation militante?<br />
Oui, ma peinture se veut militante, c’est à<br />
dire qu’elle s’inspire <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> l’écologie<br />
profon<strong>de</strong>, du bio centrisme où l’humain n’est<br />
qu’une espèce parmi d’autres. J’essaye <strong>de</strong> faire<br />
passer un message <strong>de</strong> plusieurs manières. Avec<br />
ma gran<strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> l’éco-warrior en train<br />
<strong>de</strong> brûler un bulldozer sur une côte sauvage,<br />
ou celle d’un surfer masqué qui remonte du<br />
chantier avec une clef à molette dans la main.<br />
Une autre manière, c’est <strong>de</strong> montrer l’océan tel<br />
qu’il <strong>de</strong>vrait être: <strong>de</strong> l’eau limpi<strong>de</strong>, cristalline,<br />
pleine <strong>de</strong> vie animale. Pensez à ces surfers qui<br />
racontent qu’ils ne pouvaient pas dormir la nuit<br />
au Mexique il y a 50 ans tellement les bancs<br />
<strong>de</strong> sardines faisaient <strong>de</strong> bruit lors <strong>de</strong> leurs<br />
migrations! Pensez à n’importe quelle plage<br />
<strong>de</strong> la côte Basque. Il y a 1000 ans et <strong>de</strong>puis<br />
<strong>de</strong>s millions d’années: <strong>de</strong>s ours venaient s’y<br />
remplir le ventre <strong>de</strong> poissons, <strong>de</strong> baleines<br />
échouées, <strong>de</strong> coquillages. Ces mêmes baleines<br />
que l’on observait à l’œil nu longer la côte. Des<br />
saumons partout dans les rivières. En 10 ans <strong>de</strong><br />
vie à Anglet, je n’y ai vu qu’un dauphin, qu’un
hippocampe, un seul rapace attraper un poisson<br />
au vol. Intolérablement peu. Par contre je ne<br />
compte plus les otites et les infections diverses...<br />
Le stand up paddle à une place particulière<br />
dans ton travail?<br />
Le stand-up paddle a un spectre d’utilisation<br />
tellement large qu’il peut être présent dans la<br />
plupart <strong>de</strong> mes toiles. On peut l’utiliser dans<br />
les vagues, dans le vent, en pleine Mer, pour<br />
découvrir <strong>de</strong>s coins sauvages, <strong>de</strong>s récifs au<br />
large, pour aller pêcher. Le SUP est décrié<br />
par certains, mais il allie quasiment tous les<br />
sport d’Océan. D’autres toiles <strong>de</strong> SUP sont en<br />
préparation. Ma pratique principale reste le body<br />
surf, qui offre un rapport super intime avec les<br />
vagues. Le stand-up offre, lui, le privilège <strong>de</strong><br />
l’observation, le recul.<br />
Tu vis <strong>de</strong> ta peinture aujourd’hui?<br />
Je ne vis pas <strong>de</strong> la peinture. Pendant <strong>de</strong>s années,<br />
je n’ai fait que peindre, mais avec une gran<strong>de</strong><br />
famille comme la mienne (4 enfants), il m’a fallu<br />
me résoudre à assurer un revenu fixe minimum.<br />
Ca m’a aussi permis <strong>de</strong> passer du temps sur<br />
<strong>de</strong>s illustrations sans en attendre un retour<br />
financier direct. J’ai notamment collaboré avec<br />
mon ami Antony «Yep»Colas sur <strong>de</strong>s illustrations<br />
didactiques <strong>de</strong> spots <strong>de</strong> surf, les spotoscopes.<br />
Nous avons réalisé <strong>de</strong>s peintures <strong>de</strong> spots que<br />
peu <strong>de</strong> gens ont vu et que j’aurais été très frustré<br />
<strong>de</strong> les zapper pour <strong>de</strong>s questions financières.<br />
Tu as collaboré à <strong>de</strong> nombreuses publications,<br />
quels sont tes projets pour le futur?<br />
J’ai illustré quelques livres <strong>de</strong> mer et <strong>de</strong> surf,<br />
notamment grâce à Hugo Verlomme au départ.<br />
J’ai l’écriture d’un bouquin dans la tête <strong>de</strong>puis<br />
quelques mois, le plan et quelques images sont<br />
même dans un dossier <strong>de</strong> mon ordinateur. La<br />
peinture reste mon activité principale. Pour ma<br />
<strong>de</strong>rnière expo, j’ai rencontré Benji <strong>de</strong> «Suptribe<br />
surfshop» pour lequel j’ai customisé le pad <strong>de</strong><br />
sa planche <strong>de</strong> SUP. J’ai eu pas mal <strong>de</strong> réactions<br />
toutes très positives. J’aimerais essayer <strong>de</strong><br />
développer ce côté là. Ultime projet, l’achat d’un<br />
gros voilier pour emmener toute ma famille à la<br />
découverte <strong>de</strong>s Océans et sortir <strong>de</strong> ça un beau<br />
livre illustré bien sûr. ■<br />
castle in tHe sKy / taylor style<br />
feat : Dane Reynolds, Jordy Smith, Dan Malloy,<br />
Machado, Rasta…<br />
Vu le nombre <strong>de</strong> films qu’il a sorti récemment,<br />
0n se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si Taylor Steele rentre chez lui<br />
<strong>de</strong> temps en temps. Avec « Castle in the Sky », il<br />
place la barre sacrément haut en terme <strong>de</strong> qualité<br />
d’image et <strong>de</strong> variété <strong>de</strong> surf. Des eaux glaciales<br />
du nord <strong>de</strong> l’Europe à l’Afrique du Sud en passant<br />
par l’In<strong>de</strong>, le footage et l’action sont purement<br />
dingues. On échappe pas à la voix off en intro<br />
pour nous avertir que c’est du sérieux, qu’on est<br />
menacé et qu’il préserver toute cette beauté. Fair<br />
enough. Le reste du film évolue dans une autre<br />
dimension, le surfeur est dans son jeu, dans son<br />
élément. Le temps semble décompressé. Celui<br />
<strong>de</strong>s autres semble extérieur. La toile <strong>de</strong> fond<br />
semble irréelle. Tout s’y mélange personnage,<br />
hommes, animaux font partie du décors. L’enfant<br />
du départ nous conduit sur un promontoire, un<br />
endroit d’où on peut observer le mon<strong>de</strong>. La quête<br />
à la fois mystérieuse et magique du surfeur est<br />
juxtaposée au rythme du mon<strong>de</strong>. Mais les <strong>de</strong>ux<br />
choses restent parallèles, elles ne se touchent<br />
pas. Les uns s’amusent ou atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> s’amuser,<br />
pendant que les autres atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s jours<br />
meilleurs. Vivre sa vivre ou en attendre une autre.<br />
C’est peut être là que le surfeur rejoint son décor,<br />
dans une salle d’attente, un marché, une station<br />
<strong>de</strong> bus. Il retombe dans un temps plus linéaire<br />
moins productif. A voir pour les panoramas à<br />
couper le souffle et les quelques minutes <strong>de</strong> pure<br />
glory pendant lesquelles Rasta illumine cette<br />
vidéo ! Enfin un film où on ne regar<strong>de</strong> pads sa<br />
montre qu’au bout <strong>de</strong> 20 mn.<br />
numero 23<br />
47
PErSONNAGE CONTrOVErSé,<br />
PATrICk fLOrES EST<br />
AuJOurD’huI L’ENTrAîNEur<br />
NATIONAL DE L’éQuIPE DE<br />
frANCE DE Surf. uN POSTE<br />
ACQuIS DurEmENT APrèS<br />
AVOIr DéVELOPPé ET TESTé SA<br />
PrOPrE méThODE à TOuS LES<br />
NIVEAux. çA fAIT DéJà bIEN<br />
LONGTEmPS QuE SA VIE EST<br />
ryThméE PAr LE Surf ET LA<br />
COmPéTITION ET NOTAmmENT<br />
PAr LA CArrIèrE DE SON<br />
fILS, Jérémy fLOrES, LE PLuS<br />
JEuNE SurfEur frANçAIS<br />
à AVOIr rEJOINT L’éLITE<br />
mONDIALE. DEVANT LuI, LES<br />
VAGuES, DErrIèrE LuI, LA<br />
PLAGE. CET hAbITué DES îLES<br />
N’A PAS SA LANGuE DANS SA<br />
POChE ET COmPTE bIEN fAIrE<br />
PASSEr LE Surf frANçAIS à<br />
LA VITESSE SuPérIEurE !<br />
La Réunion, l’île où tout a commencé ?<br />
C’était fin 1975, je n’avais pas 10 ans. Il y avait<br />
à peine une trentaine <strong>de</strong> surfers sur l’île, et une<br />
dizaine seulement près <strong>de</strong> chez moi sur la plage<br />
<strong>de</strong> Boucan Canot. Il y en avait un, Pierre Barral,<br />
l’oncle <strong>de</strong> Choka, shaper local réunionnais, qui<br />
avait une planche genre Gerry Lopez. Je l’ai<br />
harcelé pendant <strong>de</strong>s jours pour qu’il me la prête.<br />
Un après-midi où il était avec une copine sur la<br />
plage, il me l’a enfin prêté pour se débarrasser <strong>de</strong><br />
moi. Et ce fut un moment magique, aucune base,<br />
personne pour m’expliquer quoi que ce soit, juste<br />
cette euphorie du débutant, j’étais seul à l’eau.<br />
J’ai ramassé grave, mais je suis resté jusqu’à la<br />
nuit. Ensuite, un Sud-africain <strong>de</strong> passage vendait<br />
48 numero 23<br />
Patrick Flores et Jeremy<br />
à 11 ans sur le bateau Quiksilver<br />
à Madagascar ©DR Flores<br />
SupéRIeuRe<br />
La vITeSSe<br />
Je n’en croyais pas mes yeux, moi qui n’avais<br />
eu mon premier vrai boardshort que trois ans<br />
auparavant. Quand nous sommes arrivés, nous<br />
avions l’impression d’arriver à la Mecque du<br />
surf. En plus, notre premier repas, nous l’avons<br />
fait chez Monsieur Barland, pour moi c’était<br />
incroyable ! Je n’oublierais jamais cet accueil.<br />
Ensuite, nous avons été obligé <strong>de</strong> nous adapter<br />
aux vagues. Le premier jour, j’ai passé mon<br />
temps à chercher la passe ! Mais bon, les fêtards<br />
Propos recueillis par Stéphane Robin<br />
que nous étions ont apprécié l’été français, avec<br />
les fêtes <strong>de</strong> Bayonne, et les françaises.<br />
paTRIck FLOReS<br />
une planche. Mon meilleur pote voulait l’acheter,<br />
mais le temps qu’il aille chercher 400 francs chez<br />
lui, mon père passe par là, me les donne et je<br />
pars en courant surfer avec la planche. On s’est<br />
battu jusqu’au sang avec mon ailleurs ami et on<br />
ne s’est plus parlé pendant… Deux jours !<br />
Premier trip, la France en 1985, quel est le<br />
souvenir <strong>de</strong> ta rencontre avec le début du surf<br />
business ?<br />
Je me souviendrais toujours <strong>de</strong> ma première<br />
visite chez Quiksilver. Brigitte Darrigrand, suite<br />
à une compétition <strong>de</strong> bodyboard où Sisco et moi<br />
avions gagné notre billet pour Hawaii, nous avait<br />
invité dans les bureaux historiques <strong>de</strong> la marque.<br />
Réunion, Madagascar, Nouvelle-Calédonie,<br />
pourquoi autant <strong>de</strong> déménagements ?<br />
Et tu oublies que pendant sept ans, j’ai passé six<br />
mois en Australie et six mois en France. Après La<br />
Réunion, je suis parti à Madagascar, le pays <strong>de</strong><br />
ma femme, pour surfer <strong>de</strong>s vagues totalement<br />
vierges et vivre ma passion en famille. J’ai eu ce<br />
désir égoïste, j’avoue, <strong>de</strong> vouloir partager seul<br />
avec mon fils les premières années <strong>de</strong> sa vie <strong>de</strong><br />
surfer. Dès l’âge <strong>de</strong> quatre ans, j’ai su qu’il irait<br />
loin. J’en ai profité au max, l’avenir m’a donné<br />
raison. Depuis qu’il a 15 ans, Jérémy ne passe<br />
qu’un ou <strong>de</strong>ux mois par an à la case. Ensuite, la<br />
France et l’Australie. J’ai fait un <strong>de</strong>al avec Pierre
Agnès (Quiksilver). Je lui ai dit : « tu veux un<br />
surfer français <strong>de</strong> haut niveau ? Alors ça passe<br />
par l’Australie six mois et par un retour sur les<br />
compets européennes <strong>de</strong> mai à octobre ». Le<br />
<strong>de</strong>al inclue la formation <strong>de</strong>s jeunes du team,<br />
Duvignac, Naoum, Duru etc. Quant à la Nouvelle-<br />
Calédonie, c’est pareil, j’ai eu une opportunité <strong>de</strong><br />
carrière avec Quiksilver. Ma vie a été, est, et sera<br />
toujours faite en fonction du surf.<br />
On ne s’improvise pas entraîneur sans un<br />
passé <strong>de</strong> sportif, c’est le rugby qui a influencé<br />
ta vision ?<br />
Tout à fait, d’autant plus qu’à La Réunion, nous<br />
n’avions aucune formation. J’étais le seul surfer<br />
à avoir fait parti <strong>de</strong>s sélections réunionnaises<br />
<strong>de</strong> rugby et <strong>de</strong> football. J’ai même fait partie <strong>de</strong><br />
la première classe sport étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> football <strong>de</strong> La<br />
Réunion. Pour le jeune surfer rebelle que j’étais,<br />
le sport collectif était presque nécessaire. Et quel<br />
meilleur moyen que le rugby ? Tu rentres sur le<br />
terrain à 15, tu gagnes à 15 ou tu meurs à 15.<br />
Le rugby m’a beaucoup influencé dans la gestion<br />
<strong>de</strong>s groupes que j’ai eu <strong>de</strong>puis ma première<br />
prise <strong>de</strong> fonction comme coach <strong>de</strong>s équipes<br />
<strong>de</strong> La Réunion en 1988. Je n’avais que 23 ans,<br />
j’étais un peu un <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong> ma génération<br />
<strong>de</strong> surfers <strong>de</strong> St Gilles et sûrement le seul à avoir<br />
un petit cursus sportif. Maxence <strong>de</strong> la Grange, le<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’époque avait sûrement senti qu’il<br />
valait mieux me placer là pour canaliser cette<br />
tribu <strong>de</strong> fous furieux.<br />
La ligue réunionnaise <strong>de</strong> surf, un bon<br />
entraînement pour rentrer à la fédé ?<br />
À La Réunion, il y a pas mal <strong>de</strong> supers coachs.<br />
L’époque Mulquin a été excellente, la nouvelle<br />
équipe en place est très forte également. Ils<br />
vont aussi avoir la chance <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la<br />
nouvelle politique fédérale <strong>de</strong> décentralisation<br />
<strong>de</strong>s entraînements <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> France vers<br />
l’Australie ou ailleurs.<br />
Tu as beaucoup jugé sur les compétitions ?<br />
J’en ai jugé pas mal, j’ai aussi été chef juge. Le<br />
seul problème, c’est que je n’arrive pas à rester<br />
enfermé dans une boîte pendant <strong>de</strong>s heures<br />
sans ouvrir la bouche. Ce n’est pas fait pour moi.<br />
Je préfère faire les commentaires sur le live en<br />
français lors <strong>de</strong>s Quik Pro en Australie ou en<br />
France. Là aussi, je suis enfermé dans une boîte,<br />
mais je parle <strong>de</strong> surf<br />
j’aI faIt partIe <strong>de</strong> La cLaSSe Sport<br />
étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> footbaLL <strong>de</strong> La réunIon.<br />
pour Le jeune Surfer rebeLLe que j’étaIS,<br />
Le Sport coLLectIf<br />
étaIt néceSSaIre.<br />
Calé dans le tube en Calédonie<br />
ou ailleurs Patrick connaît le<br />
chemin.©Testemale<br />
et <strong>de</strong> "couillona<strong>de</strong>s"<br />
avec les internautes<br />
qui m’envoient <strong>de</strong>s<br />
messages pendant<br />
huit heures d’affilée<br />
parfois.<br />
L'entraîneur national vit en Nouvelle-<br />
Calédonie ? Pratique pour le boulot ?<br />
Ça permet <strong>de</strong> prendre un sacré recul ! Plus<br />
sérieusement, j’ai <strong>de</strong>puis longtemps développé<br />
un échange vidéo internet avec pas mal <strong>de</strong><br />
surfers. Donc, je suis en train d’appliquer cette<br />
métho<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong> la fédération <strong>de</strong> manière à<br />
pallier à cet éloignement physique.<br />
Quelle était ta plus grosse opposition avec la<br />
fédé avant d’y rentrer ?<br />
En tant que surfer réunionnais, c’était le manque<br />
<strong>de</strong> considération à mon époque qui m’a gêné.<br />
Ensuite, en tant qu’entraîneur <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong><br />
numero 23<br />
49
la Réunion, ce sont les "erreurs <strong>de</strong> jugements"<br />
dirigées souvent contre mes ri<strong>de</strong>rs. Et en tant que<br />
père <strong>de</strong> Jérémy, je n’ai pas grand-chose à dire. Ils<br />
ont été à peu près corrects avec lui à part une ou<br />
<strong>de</strong>ux compétitions. Surtout sur le Championnat <strong>de</strong><br />
France à La Réunion et le Championnat du Mon<strong>de</strong><br />
au Brésil. Le plus gros problème pour moi était le<br />
manque d’ouverture. La fédé n’était pas ouverte<br />
aux personnes comme celles que j’ai fait rentrer<br />
dans mon staff.<br />
Qu’as-tu changé <strong>de</strong>puis ton arrivée ?<br />
À peu près quinze coachs sont intervenus sur les<br />
différentes équipes <strong>de</strong> France <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans. Le<br />
but étant d’offrir une chance à l’encadrement <strong>de</strong>s<br />
pôles ou aux autres coachs <strong>de</strong> grosse ligue d’aller<br />
voir sur place le haut niveau et pas seulement le<br />
Championnat <strong>de</strong> France. Cela nous permet d’avoir<br />
à peu près tous le même discours sur l’école<br />
À droite :<br />
1997, le village<br />
d’Ifaty (Madagascar)<br />
fête la victoire <strong>de</strong><br />
Jeremy au grommet<br />
trophy <strong>de</strong>s moins<br />
<strong>de</strong> 10 ans en France<br />
©DR Flores<br />
Patrick au bottom<br />
sur le reef Calédonien<br />
en france et danS LeS dom-tom, on<br />
a un peu tendance à vIvre tranquILLe.<br />
Le probLème, c’eSt quand on Se retrouve<br />
avec <strong>de</strong>S mortS <strong>de</strong> faIm en<br />
SérIe, IL faut pouvoIr gérer !<br />
50 numero 23<br />
« Mon père? le meilleur coach<br />
<strong>de</strong> la terre» J.Flores<br />
<strong>de</strong> surf à la française. Une plate forme internet<br />
est en cours d’installation. Nous allons utiliser<br />
le logiciel Darfish bien connu dans le mon<strong>de</strong> du<br />
sport. Les surfeurs et les coachs pourront à tout<br />
moment envoyer une vidéo et <strong>de</strong>s questions. Une<br />
sélection <strong>de</strong> coachs <strong>de</strong> métropole et <strong>de</strong>s Dom-<br />
Tom interviendront sur ces vidéos. D’abord entre<br />
nous, il n’est pas question que le ri<strong>de</strong>r se fasse<br />
casser sur le site. Ensuite, je ferais la synthèse,<br />
et le ri<strong>de</strong>r et son entourage auront accès à<br />
l’analyse. Une banque <strong>de</strong><br />
données pourra être mise<br />
à disposition, et dans les<br />
trois ou quatre ans à venir,<br />
lorsqu’un coach détectera<br />
un jeune à fort potentiel,<br />
il n’aura qu’à cliquer<br />
sur la plateforme pour<br />
rechercher <strong>de</strong>s données<br />
se rapprochant le plus <strong>de</strong> son ri<strong>de</strong>r. Notre staff<br />
médical est aussi tenu à disposition <strong>de</strong> l’élite<br />
française, et notre kiné peut être très réactif en<br />
cas <strong>de</strong> blessure. J’ai <strong>de</strong>mandé aussi la possibilité<br />
<strong>de</strong> faire ce stage en Australie, qui a été une<br />
réussite en 2010, un outil incroyable pour la<br />
progression <strong>de</strong>s jeunes dans un cadre idéal.<br />
Malgré tout, la carrière <strong>de</strong> surfeur pro n’estelle<br />
pas un miroir aux alouettes pour <strong>de</strong>s<br />
kids dont la plupart n’ont aucune chance<br />
d’atteindre l’élite ?<br />
C’est un peu dur à dire, mais malheureusement,<br />
je dirais que ce constat est assez proche <strong>de</strong> la<br />
réalité. Nous manquons d’un circuit français ou<br />
européen à 100%, comme ça se fait aux USA et<br />
au Brésil. Il faut savoir que le coût d’une saison<br />
sur le WQS approche les 30 000 euros, et il n’y<br />
a pas beaucoup <strong>de</strong> sponsors capables d’aligner<br />
ce budget pour plusieurs ri<strong>de</strong>rs. Maintenant,<br />
un circuit interne à l’Europe qui permettrait aux<br />
surfers <strong>de</strong> gagner entre 1500 et 3000 euros par<br />
mois permettrait peut-être à certains d’envisager<br />
une carrière sportive un peu plus longue tout en<br />
se préparant à un job. La fédération et l’Eurosima<br />
ont organisé un colloque à ce sujet en juillet<br />
<strong>de</strong>rnier. Dans le surf business, à diplôme égal, un<br />
surfeur sera toujours prioritaire.<br />
Les sessions courtes, une base<br />
d’entraînement pour assurer la longévité ?<br />
C’est ce que je pense, surtout en eau froi<strong>de</strong>. Mais,<br />
je sais qu’il est difficile d’empêcher un jeune<br />
surfer (et un vieux aussi d ailleurs !) d’aller à l’eau<br />
cinq heures d’affilée quand c’est parfait. J’ai
Jeremy Flores prouve qu’il est<br />
le meilleur européen sur le<br />
Quik Pro France alors qu’il a à<br />
peine 18 ans. ©Quiksilver<br />
toujours dis que je préfère que l’on surfe trois<br />
fois 1h30 dans la journée.<br />
La tonicité en surf, c’est ce qui manque aux<br />
jeunes ?<br />
C’était la thématique <strong>de</strong> la fédération en 2009.<br />
Très peu ont compris le message, pourtant il est<br />
évi<strong>de</strong>nt. Au Brésil ou en Australie, à l’eau comme<br />
sur la plage, ça explose <strong>de</strong> partout. En France et<br />
dans les Dom-Tom, on a un peu tous tendance<br />
à se la vivre tranquille. Le problème, c’est<br />
que quand on se retrouve avec <strong>de</strong>s morts <strong>de</strong><br />
faim en série, il faut pouvoir gérer ! En premier<br />
lieu répondre techniquement, en second lieu<br />
savoir se battre à l’eau pour s’imposer. Le gars<br />
un peu trop cool est largué. J’ai <strong>de</strong>mandé à ce<br />
que les coachs mettent l’accent <strong>de</strong>ssus. Sans<br />
oublier qu’eux-mêmes avaient aussi tout intérêt<br />
à se bouger pour donner l’exemple. D’ailleurs<br />
les jeunes qui sont passés en équipe <strong>de</strong> France<br />
le savent. Quand ils ne se battent pas dans une<br />
série, le soir, ils mettent les gants.<br />
Le secret pour entraîner un jeune surfeur ?<br />
Apprendre à bien le connaître, l’observer sans<br />
arrêt et pas seulement à l’eau. On trouve souvent<br />
une solution à ses problèmes techniques dans<br />
son attitu<strong>de</strong> en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’eau. Timidité ou son<br />
contraire, blessure physique antérieure etc. Il<br />
faut aussi prendre ses responsabilités <strong>de</strong> coach,<br />
ne pas avoir peur d’essayer certains trucs qui<br />
ont marché avec d’autres, ne pas aussi se sentir<br />
obligé <strong>de</strong> toujours justifier un exercice. Le coach<br />
a le droit à l’erreur, l’important c’est qu’il s’en<br />
ren<strong>de</strong> compte immédiatement. Le plus important<br />
est quand même <strong>de</strong> bien cerner le caractère<br />
du jeune, l’opposition et la critique gratuite ne<br />
servent a rien.<br />
Le coût d’une SaISon Sur<br />
Le WqS approche LeS 30 000<br />
euroS, et IL y a peu <strong>de</strong> SponSorS<br />
capabLeS d’aLIgner ce budget<br />
pour pLuSIeurS rI<strong>de</strong>rS.<br />
Jérémy, un exemple à suivre ?<br />
Sur le plan sportif et humain, je dirais que oui. Il<br />
s’est battu pour être là où il est. Je dois avouer<br />
que moi-même, j’ai été bluffé. Il est allé à l’eau<br />
dans toutes les conditions, a passé <strong>de</strong>s heures à<br />
visionner <strong>de</strong>s vidéos et à regar<strong>de</strong>r les compet <strong>de</strong><br />
pros. À 14 ans, il se battait sur les pros juniors<br />
australiens contre <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 21 ans qui lui<br />
ont tout fait subir. Certains disent qu’il a du mal à<br />
s’adapter aux nouveaux critères, mais il a déjà eu<br />
beaucoup à faire dans ses premières années sur<br />
le WCT. Prendre <strong>de</strong> la puissance, récupérer <strong>de</strong><br />
ses blessures, mais il ne va pas tar<strong>de</strong>r à combler<br />
son retard. Sur le plan scolaire, on va dire que<br />
c’est déjà moins bon. Le père que je suis a du<br />
prendre ses responsabilités et le sortir, dans un<br />
premier temps du système scolaire classique<br />
pour le mettre au CNED. Il a fallu accepter dans<br />
un <strong>de</strong>uxième temps qu’il arrête<br />
l’école en secon<strong>de</strong>. Sa réussite<br />
sportive ne lui permettant plus<br />
<strong>de</strong> voyager avec dix kilos <strong>de</strong><br />
bouquins dans un sac <strong>de</strong> vingt<br />
kilos, plus <strong>de</strong>s kilos <strong>de</strong> planches<br />
<strong>de</strong> surf. Sans compter la fatigue<br />
physique et psychologique <strong>de</strong><br />
la pratique <strong>de</strong> son sport au plus<br />
haut niveau. Sans structure, suivre toutes les<br />
matières imposées, c’était impossible. Je pense<br />
qu’à partir du moment où l’on parle <strong>de</strong> sportif<br />
<strong>de</strong> haut niveau, la scolarité ne peut être un<br />
entrave au projet sportif <strong>de</strong> l’athlète. Elle doit au<br />
contraire s’adapter aux contraintes <strong>de</strong> leur sport.<br />
Heureusement, aujourd’hui les choses bougent.■<br />
numero 23<br />
51
Michel - Indonésie - The Next One Boardshort<br />
Action: Kenworthy Lifestyle: Letchworth<br />
Naum Il<strong>de</strong>fonse<br />
Charly Martin<br />
Nic Von Rupp