Rob Vaughan, maître

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r É T r O B O A r D S E T C O L L E C T O r S
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PRoFESSion GLaSSEUR
on ne les voit jamais, on fi nirait même par oublier qu’ils
existent. Et pourtant, heureusement qu’il reste des glasseurs
comme Fabrice Maurous, le boss de Blend glassing à Souston.
En 10 années derrière le masque, Fabrice a vu défi ler des
milliers de planches. glassage, ponçage, polish, au rythme de
cinq cents par an, il connaît la musique. il bosse bien et les
grosses marques le savent. Billabong surfboards, Al Merrick,
Channel islands, Surf Prescriptions, Christenson surfboards,
tout ça sort de chez lui, en mat ou en brillant. La tendance,
il la connaît. Cette année, les planches venant des petits
shapers se font plus rares Même si il a toujours quelques
gros contrats, il se pose quand même des questions pour son
avenir. Les asiatiques n’ont jamais été aussi proches !
Ça sent vraiment le roussi ces derniers temps ?
Fabrice Maurous : les clients préfèrent payer moins, pour une
qualité moindre. Ils ne voient pas la différence car les planches
d’Asie sont toutes vernies pour cacher la misère. On n’arrive plus
à valoriser le travail d’un artisan face à des planches premier
prix venues d’Asie. Pas facile dans ces conditions pour les petits
shapers de remplir le carnet de commande…
Ça fait des années que l’on dit que les planches asiatiques
vont faire couler les petits shapers et les glasseurs avec.
Il en reste pourtant pas mal non ?
FM : tu verras que d’ici deux ans, il ne restera plus grand monde
à gratter la mousse en France. beaucoup sont en survie, le public
se fout de savoir ce que devient le shaper du coin. Il voit juste son
fric dans sa poche et ne se rend pas compte de la différence entre
les planches. Tout est lié, le niveau des mecs à l’eau, le manque de
culture, la faible fréquence de renouvellement du matos.
Tu te sens comme le dernier des mohicans ?
FM : oui, je sens que le métier fout le camp. Les ateliers de glass
comme le mien, il y en a très peu, à part dans le Sud-Ouest, on doit
être trois ou quatre. Mais lorsque les pros arrivent c’est toujours
gratifi ant de faire des boards pour des grands noms (Slater,
Fanning, Andy, Dane Reynolds, Taylor Knox...).
C’est un sale métier ? On a les mains qui collent, on respire du
styrène…
FM : tout dépend des conditions dans lesquelles on bosse. Une
bonne ventilation et un masque sont obligatoires. On aime, ou on
n’aime pas, mais il faut avoir une certaine conduite vis-à-vis des
produits utilisés, très toxiques ! À long terme, les poussières et
les solvants sont très nocifs pour l’organisme. Et j’aimerais qu’on
arrête de dire que l’époxy c’est plus écolo. En termes d’effets sur
l’organisme, c’est pire. Ce n’est pas parce que ça sent moins que
c’est moins nocif. Ça me fait bien rire de lire des trucs là-dessus
dans les magazines. On sent que les mecs n’ont jamais glassé de
l’époxy, ils ne se rendent pas compte des contraintes.
Ça vit longtemps un glasseur ?
FM : oui, s’il se protège bien et qu’il change souvent les cartouches
de son masque, les gants aussi sont obligatoires. Depuis peu
de temps, la médecine du travail s’intéresse à notre activité et
aux risques encourus. Ils ont fait des relevés et des analyses sur
plusieurs personnes. Les résultats sont rassurants, la ventilation
étant l’élément principal pour limiter les problèmes de santé.
C’est le rétro qui sauve le petit shaper ?
FM : on peut dire ça, le revival des boards rétros a permis aux
shapers locaux d’avoir quelques commandes de plus. Mais
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TOWN&COUNTRY \ R B - 1
Programme : cette planche va vous donner
les frissons que seules savent procurer les
vieux shapes.
Cotes : de 5’10“ à 6’
Prix public conseillé : NC
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VARUA SURFBOARDS \
R E T R O F I S H
Programme : glisse old school.
Cotes : 5’10’’ x 20“x 2“1/2
Prix public conseillé : 550 euros (options
sur devis).
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VARUA SURFBOARDS \
B O N Z E R 5
Programme : glisse old school.
Cotes : 6’ x 19“3/4 x 2“3/8
Prix public conseillé : 550 euros (options
sur devis).
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ZAKA SURFBOARDS \
N A B ’ S 7 0 M O D E L
Programme : la board ludique pour l’été,
très maniable et rapide pour tous les accros
des slides.
Cotes : 6’2’’ x 20’’7/8 x 2’’ 5/8 big swallow
Prix public conseillé : NC
c’est surtout la qualité du travail qui fait la différence. Rien ne
vaut la planche custom. On n’est pas des robots, on surfe tous
différemment. Les planches moulées sont faites pour tout le monde
et pour personne en particulier. C’est un peu ça le problème.
ST : La résine teintée ç’est ça qui fait vendre maintenant ?
F.M : c’est l’amour du bel objet avant tout, c’est une approche
totalement différente de celui qui ride des shortboards
performance. Un beau polish, une belle couleur, de belles dérives,
c’est clair que ça fait rêver.
Les avantages de ce job
FM : si je fais ce job c’est avant tout pour pouvoir être libre de surfer
un maximum lorsque conditions sont là. Je suis libre de pouvoir
tout lâcher quand les barrels se mettent à marcher. Les contraintes
d’horaires sont assez limitées. Et puis, je suis content de pouvoir
côtoyer de temps en temps les meilleurs surfers. J’aime bien
partager des points de vue sur le design des boards avec eux. Le
fait de les voir déchirer à l’eau avec une board qui est passée entre
tes mains, c’est gratifi ant.
Propos recueillis par Stef Robin
STEPh RObIN