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Le roman : un conte de fées<br />
qui tourne court ?<br />
Une situa tion ini tiale en forme de conte de fées ?<br />
À y regar der de plus près, la pro gres sion de l’intrigue est<br />
fon dée sur la sur prise car la pre mière par tie du roman,<br />
qui consti tue la situa tion ini tiale d’une lec ture tra gique,<br />
s’étire jusqu’au cha pitre XXII (p. 126) en ins tal lant une<br />
atmo sphère qui tient plu tôt du conte de fées.<br />
En effet, jusqu’à la célé bra tion gro tesque du sen ti ment et<br />
son offi cia li sa tion ins ti tution nelle par le biais d’un mariage<br />
reli gieux, rien, ou <strong>des</strong> visions par cel laires d’une société<br />
inquié tante mais loin taine, ne vient per tur ber l’hédo nisme<br />
allègre <strong>des</strong> per son nages sur fond de jazz. Rien ne vient<br />
entra ver leurs désirs : seul Colin, héros de fait, affi che clai -<br />
re ment un manque au début de l’his toire, celui de l’amour1 .<br />
Il l’exprime, à maintes reprises, notam ment en conju guant,<br />
au début du cha pitre X, son « vou loir être amou reux »<br />
(p. 63) comme s’il s’agis sait d’une for mule magique qui, à<br />
force d’être répé tée, ver rait la volonté du locu teur comblée.<br />
Or, c’est exac te ment ce qui se pro duit au cha pitre sui vant :<br />
le désir sans objet de Colin ren contre, de manière magique,<br />
1. Et, dans une moindre mesure, Chick, dont on sait très vite qu’il<br />
a peu d’argent pour vivre.