Piolets-crampons le matos pour commencer

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Escape #39
San Vicente, village de Césaria Evoria ose la couleur.
un Paradis Pour lE trEk
A l’image de la route de la corde, un soin frisant la folie a été
apporté aux chemins de randonnée. Tous, ou presque, sont
magnifiquement pavés ou lourdement empierrés. Ces accès qui
ont nécessité des travaux herculéens permettent la culture en
terrasses jusqu’aux sommets des montagnes. Certains accents
de San Antao font penser à la Réunion. Mêmes pentes raides
colonisées par la végétation, même roche volcanique aux teintes
chocolat, rouille. Randonner dans ce dédale de vallées sauvages
mais domestiquées par les agriculteurs est un bonheur indilué.
Les chemins s’accrochent aux pentes, traversent les villages ou
mieux, suivent le gazouillis des Levadas, ces minuscules canaux
Ci-contre. Randonnées tranquilles ou d'un caractère plus
affirmé, San Antao est un paradis pour marcheur.
Ci-dessous. Le village de Corvo et son magnifique chemin,
toujours l'art de la pierre …
d’irrigation portant la vie à la chlorophylle. Il faut prendre son
temps, s’imprégner des lumières, partager les mets locaux, comme
la cachupa à base de maïs, ou les ignames et les fruits délicieux. Au
bout d’un moment, devant cet apparent paradis, on ne saisit plus
trop cette envie d’ailleurs, de casser l’horizon qui colle à la peau
des Cap Verdiens. La Saudade chantée, cette mélancolie douceâtre,
fait sens quand on reste plus longtemps. L‘éloignement des iliens,
les familles dispersées dans le monde entier (le Cap Vert possède
une diaspora plus importante que sa population), sans doute aussi
l’histoire liée à la période de l’esclavagisme, font rêver à un ailleurs.
Pour nous, cet ailleurs ce trouve là, dans ce chapelet d’îles qui
méritent non pas un seul voyage mais de multiples retours.