40 tRIP Escape #39 Le village de Fontainas, perché dans un incroyab<strong>le</strong> cirque.
41 tRIP Escape #39 « Le Cap Vert, ce sont des cou<strong>le</strong>urs, des senteurs, l’alizée, des sourires… partout » Vieil agriculteur jovial à l'optimisme indécrottab<strong>le</strong>. Assis devant sa ferme, sur <strong>le</strong>s hauteurs de San Antao. Ci-dessus. Les produits de la pêche animent <strong>le</strong>s marchés. Les transactions se font "à l'ancienne" mais toujours avec <strong>le</strong> sourire. dix îlEs à découvrir A deux battements d’ai<strong>le</strong>s de Paris, sans même <strong>le</strong> coup de fouet du jet lag, <strong>le</strong> « Petit Pays » si bien chanté par feu la généreuse diva Césaria (Evoria), se découvre comme on déguste un fruit exotique : par strates. L’archipel compte dix î<strong>le</strong>s, à cinq cents kilomètres des côtes sénégalaises. Une distance respectab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> ne plus être tout à fait africain mais pas suffisante <strong>pour</strong> oublier ses racines. Les î<strong>le</strong>s ont des caractères différents et passer de l’une à l’autre demande parfois de retourner sur <strong>le</strong>s bancs de l’éco<strong>le</strong> de patience. L’exercice se fait par ferries ou si l’on a la chance que l’î<strong>le</strong> souhaitée possède un aéroport (ce n’est pas <strong>le</strong> cas de San Antao), on prend un vol intérieur. Oublions Sal et ses resorts calibrées. A part la célèbre vague de Punta Preta qui a attiré l’hawaïen Josh Stone jusqu’ici : RAS. La bonne idée est de se mettre dans <strong>le</strong> rythme et l’ambiance en flânant sur l’î<strong>le</strong> de Sao Vicente puis de se perdre sur cel<strong>le</strong> de San Antao. lE choc san antao Sao Vicente titil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s sens. Un pied en Afrique, une teinte de Portugal dans la langue, plus l’architecture colonia<strong>le</strong> qui persiste. Mindelo, la vil<strong>le</strong> de Césaria Evoria a de la vigueur. El<strong>le</strong> dispense une bel<strong>le</strong> énergie sur ses marchés de poissons, dans ses petits bars où l’absence de musique est une exception indigne et vite corrigée. Déjà, on note un sens de la rencontre, une envie très présente d’échanger et peut-être de connaître des histoires d’outre océan. La paro<strong>le</strong> s’engage faci<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> sourire est spontané et <strong>le</strong>s arrières pensées balayées par l’alizée. Il ne faut pas se laisser ensorce<strong>le</strong>r par <strong>le</strong> délicieux grog Cap Verdien et <strong>le</strong>s soirées métissées. Il faut traverser <strong>le</strong> bras de mer et ne pas oublier <strong>le</strong> trek prévu sur San Antao, î<strong>le</strong> mythique. A quelques encablures de ferry, on découvre une î<strong>le</strong> monumenta<strong>le</strong>, à plusieurs visages. Bienvenue sur un volcan magnifique, à la fois sèchement austère dans sa partie sud et flamboyant de verdure dans <strong>le</strong> nord. Les contrastes sont puissants, omni présents : plages et sommet du Tope de Coroa frissonnant dans <strong>le</strong> brouillard à 1979 mètres, noirceur de la lave et vert quasi é<strong>le</strong>ctrique de la végétation, peup<strong>le</strong> de montagnards et de pêcheurs… L’œil ne reste jamais en mode éteint, une scène de vie, une cou<strong>le</strong>ur arrivent toujours à flatter la rétine. Les chemins de randonnée sont exceptionnels à plus d’un titre. San Antao est mondia<strong>le</strong>ment connue <strong>pour</strong> ses routes pavées dont cel<strong>le</strong>, incroyab<strong>le</strong>, la Corde. Ce cordon ombilical s’accroche à la pente, se hisse au sommet <strong>pour</strong> éviter aux populations loca<strong>le</strong>s de faire un long détour par la côte. Minutieusement pavée, sur des dizaines de kilomètres, el<strong>le</strong> représente un travail de titan. Des générations se sont échinées à la faire naitre.