21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

C<br />

dernier avait été torturé. Ce double homicide a été<br />

perpétré juste avant une inspection gouvernementale,<br />

qui devait permettre d’identifier les propriétaires<br />

légitimes de terres situées dans une zone appelée Los<br />

Piscingos, d’où la famille de Manuel Ruíz et d’autres<br />

personnes avaient été chassées par des paramilitaires<br />

et par les forces de sécurité en 1996.<br />

Dans le cadre du processus Justice et paix, qui a<br />

commencé en 2005, les victimes des exactions des<br />

paramilitaires se voyaient toujours refuser le droit à la<br />

vérité, à la justice et à des réparations. Si l’on en croit<br />

la Fiscalía General de la Nación (organe de l’État qui<br />

déclenche la procédure pénale, mène l’enquête et<br />

prononce l’inculpation), au 1er décembre seuls<br />

14 paramilitaires avaient été condamnés pour<br />

violations aux droits humains dans le cadre du<br />

processus Justice et paix.<br />

Le Congrès a approuvé en décembre une réforme<br />

de la Loi pour la justice et la paix qui permettait aux<br />

combattants illégaux non démobilisés au moment de<br />

l’entrée en vigueur de la loi de bénéficier des<br />

dispositions de cette dernière.<br />

La guérilla<br />

Les FARC et l’Armée de libération nationale (ELN) ont<br />

commis de graves atteintes aux droits humains et au<br />

droit international humanitaire, dont des homicides<br />

illégaux, des prises d’otages et des déplacements<br />

forcés. Ces deux mouvements se sont également<br />

rendus coupables d’enrôlement d’enfants et d’usage<br />

indiscriminé d’armes. Dans les sept premiers mois de<br />

2012, les mines terrestres, essentiellement posées<br />

par les groupes de guérilla, ont tué 25 civils et<br />

22 membres des forces de sécurité.<br />

Les FARC ont annoncé en février leur intention de<br />

mettre fin aux enlèvements de civils contre rançon,<br />

sans toutefois s’engager à cesser toutes les exactions.<br />

Plus de 305 personnes ont été enlevées au cours de<br />

l’année, la plupart par des bandes criminelles,<br />

d’autres par des groupes de la guérilla.<br />

n La journaliste Élida Parra Alfonso et l’ingénieure Gina<br />

Paola Uribe Villamizar ont été enlevées le 24 juillet par<br />

l’ELN à Saravena, dans le département d’Arauca. Elles<br />

ont été relâchées au bout de quelques semaines.<br />

n Les FARC ont libéré en avril six policiers et quatre<br />

soldats qu’elles détenaient depuis les années 1990.<br />

Les FARC se sont par ailleurs rendues<br />

responsables d’attaques aveugles mettant la vie de<br />

civils en danger.<br />

n En juillet, les FARC ont ainsi tué cinq civils lors d’une<br />

attaque contre des installations d’extraction de pétrole,<br />

dans le département du Putumayo.<br />

Impunité<br />

La lutte pour contraindre les auteurs d’atteintes aux<br />

droits humains à rendre des comptes a enregistré un<br />

certain nombre d’avancées.<br />

n En août, un tribunal civil a condamné le général en<br />

retraite Rito Alejo del Rio à 26 ans d’emprisonnement<br />

pour son rôle dans le meurtre d’un paysan, perpétré<br />

par des paramilitaires. Le tribunal a conclu que Rito<br />

Alejo del Río n’avait pas participé directement à ce<br />

meurtre ni aux nombreux autres homicides commis<br />

dans la région qui était sous son commandement, mais<br />

qu’il avait entretenu à l’époque des liens étroits avec les<br />

paramilitaires et les avait laissés perpétrer des<br />

exactions en toute impunité.<br />

L’immense majorité des auteurs d’atteintes aux<br />

droits humains continuait néanmoins d’échapper à la<br />

justice. Des avocats, des témoins, et plus<br />

généralement des personnes impliquées dans des<br />

informations judiciaires en relation avec les droits<br />

humains, ont reçu des menaces. Plusieurs ont été<br />

tués.<br />

n Le 10 octobre, un inconnu a braqué une arme à feu<br />

sur Alfamir Castillo, une femme dont le fils avait été tué<br />

par des soldats en 2009, dans le département du Valle<br />

del Cauca, menaçant de l’assassiner, ainsi que ses<br />

avocats, Jorge Molano et Germán Romero. Cette<br />

agression s’est produite quelques jours avant une<br />

audition au cours de laquelle le tribunal devait<br />

examiner la possible implication de quatre officiers<br />

dans l’affaire ; sept militaires purgeaient déjà de<br />

lourdes peines d’emprisonnement pour leur rôle dans<br />

le meurtre.<br />

Deux lois menaçaient de renforcer encore<br />

l’impunité. Adopté par le Congrès en juin, le<br />

« Cadre légal pour la paix » pourrait permettre<br />

à des personnes s’étant rendues coupables<br />

d’atteintes aux droits humains d’échapper à la<br />

justice. Le Congrès a approuvé en décembre une<br />

réforme de la Constitution qui renforce le droit de<br />

regard de la justice militaire dans les enquêtes<br />

pénales sur des atteintes aux droits humains dans<br />

lesquelles sont impliqués des membres des forces<br />

de sécurité. De nombreuses affaires de ce type<br />

pourraient ainsi être transmises aux tribunaux<br />

militaires, ce qui ne serait pas conforme aux<br />

70 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!