21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

C<br />

d’atteintes graves aux droits humains et au droit<br />

international humanitaire, notamment d’homicides<br />

illégaux, de déplacements forcés de populations, de<br />

torture, d’enlèvements ou de disparitions forcées et<br />

de violences sexuelles. Les victimes de ces actes<br />

étaient le plus souvent des indigènes, des personnes<br />

d’ascendance africaine, de petits paysans, des<br />

défenseurs des droits humains ou encore des<br />

syndicalistes.<br />

Destinée à rendre à leurs propriétaires légitimes une<br />

partie des millions d’hectares confisqués pendant le<br />

conflit, souvent par des moyens violents, la Loi sur<br />

les victimes et la restitution de terres est entrée en<br />

vigueur le 1er janvier. La réaction des milieux qui<br />

avaient bénéficié des spoliations s’est cependant<br />

traduite par des menaces et des homicides à<br />

l’encontre des personnes qui faisaient campagne<br />

pour la restitution des terres, ainsi que d’hommes et<br />

de femmes qui tentaient de reprendre possession de<br />

leurs biens.<br />

Conflit armé interne<br />

Comme les années précédentes, la grande majorité<br />

des victimes d’atteintes aux droits humains et au droit<br />

international humanitaire étaient des civils. Aucun<br />

chiffre précis n’était disponible, mais on sait que des<br />

dizaines de milliers de personnes, appartenant pour<br />

la plupart à des peuples indigènes, à la communauté<br />

afro-colombienne ou à des populations paysannes<br />

des zones rurales, ont été contraintes de partir de<br />

chez elles en 2012.<br />

n En juin, plus de 130 habitants d’El Tarra, dans le<br />

département du Norte de Santander, et environ<br />

400 habitants de Leiva, dans le département de<br />

Nariño, ont dû prendre la fuite.<br />

Les populations civiles qui se mobilisaient pour<br />

éviter que les belligérants ne les entraînent dans le<br />

conflit – comme c’est le cas de la communauté de<br />

paix San José de Apartadó, dans le département<br />

d’Antioquia – continuaient de faire l’objet de graves<br />

atteintes à leurs droits fondamentaux.<br />

n Le 28 juin, deux membres de la communauté de<br />

paix ont été suivis par une cinquantaine de<br />

paramilitaires armés appartenant aux « Forces<br />

gaitanistes de Colombie », qui ont menacé de tuer<br />

Fabio Graciano, un paysan du secteur.<br />

n Deux paramilitaires à moto ont ouvert le feu, le<br />

4 février, sur Jesús Emilio Tuberquia, le représentant<br />

légal de la communauté de paix. Cette agression a eu<br />

lieu dans la ville d’Apartadó, à une centaine de mètres<br />

seulement d’un poste de contrôle de la police.<br />

Des attentats à la bombe perpétrés dans des zones<br />

urbaines ont fait plusieurs morts parmi la population<br />

civile.<br />

n Le 15 mai, à Bogotá, l’explosion d’une voiture piégée<br />

a fait plus de 50 blessés, dont l’ancien ministre de<br />

l’Intérieur Fernando Londoño. Le chauffeur et le garde<br />

du corps de ce dernier ont été tués. L’attentat n’a pas<br />

été revendiqué ; les autorités ont accusé les FARC d’en<br />

être responsables.<br />

La Colombie a ratifié en juillet la Convention<br />

internationale pour la protection de toutes les<br />

personnes contre les disparitions forcées. Elle a<br />

toutefois refusé de reconnaître la compétence du<br />

Comité des disparitions forcées [ONU], privant ainsi<br />

les victimes et leurs familles d’un important recours<br />

susceptible de leur permettre d’obtenir justice. Bien<br />

qu’il soit difficile de tenir une comptabilité précise en<br />

la matière, on estimait qu’au moins 30 000 personnes<br />

avaient été victimes de disparition forcée depuis le<br />

début du conflit.<br />

n Hernán Henry Díaz, porte-parole de la Table ronde<br />

départementale des organisations sociales du<br />

département du Putumayo et membre de la Fédération<br />

nationale syndicale des travailleurs du secteur agricole,<br />

a été vu pour la dernière fois le 18 avril. Au moment de<br />

sa disparition forcée, il coordonnait la participation de<br />

délégués du département du Putumayo à une<br />

manifestation politique nationale prévue quelques<br />

jours plus tard à Bogotá.<br />

Droits des peuples indigènes<br />

L’impact du conflit sur les peuples indigènes s’est<br />

encore aggravé, avec l’intensification des hostilités<br />

dans leurs territoires, en particulier dans les<br />

départements du Cauca et du Valle del Cauca. Selon<br />

l’Organisation nationale indigène de Colombie, au<br />

moins 84 autochtones ont été tués en 2012, dont<br />

21 dirigeants.<br />

n Lisandro Tenorio, un chef spirituel du peuple<br />

indigène nasa, a été abattu le 12 août devant son<br />

domicile à Caloto (département du Cauca),<br />

apparemment par des membres des FARC.<br />

Des milliers d’indigènes ont été contraints de<br />

quitter leur foyer sous la pression des hostilités. En<br />

juillet, par exemple, plus de 1 500 d’entre eux ont été<br />

expulsés de force de leurs terres à Bagadó, dans le<br />

département du Chocó.<br />

68 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!