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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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C<br />

adressées au gouvernement pour dénoncer les<br />

injustices et tenter d’obtenir des solutions en dehors<br />

du cadre formel du système juridique. Des<br />

musulmans, des bouddhistes et des chrétiens qui<br />

pratiquaient leur religion dans un cadre autre que<br />

celui autorisé par les pouvoirs publics, ainsi que des<br />

adeptes du Fa Lun Gong, ont été torturés, harcelés,<br />

arrêtés arbitrairement, jetés en prison ou soumis à<br />

d’autres restrictions graves de leur droit à la liberté<br />

de religion. Les pouvoirs publics locaux ont, cette<br />

année encore, eu recours à des ventes de terrains<br />

pour financer des projets de relance, ce qui a<br />

provoqué l’expulsion forcée de milliers de personnes,<br />

chassées de chez elles ou privées de leurs terres, aux<br />

quatre coins du pays. Les autorités ont annoncé<br />

qu’elles allaient rendre plus contraignante la<br />

procédure judiciaire applicable dans les procès<br />

susceptibles de se solder par des condamnations à<br />

mort, ce qui n’a pas empêché l’exécution de<br />

plusieurs milliers d’individus.<br />

Contexte<br />

Le PCC a procédé lors de son 18e Congrès, qui s’est<br />

tenu au mois de novembre, au premier grand<br />

remaniement de sa direction depuis 10 ans. Xi<br />

Jinping a été promu à la tête du Parti, tandis que Li<br />

Keqiang devenait numéro deux du Comité permanent<br />

du Bureau politique. Ils devaient vraisemblablement<br />

remplacer, respectivement, Hu Jintao à la présidence<br />

et Wen Jiabao au poste de Premier ministre, en<br />

mars <strong>2013</strong>.<br />

Justice<br />

L’État se servait toujours de l’appareil judiciaire comme<br />

d’un instrument pour punir ses détracteurs. À titre<br />

individuel ou collectif, des centaines de personnes ont<br />

été condamnées à de lourdes peines<br />

d’emprisonnement ou ont été envoyées dans des<br />

camps de rééducation par le travail uniquement parce<br />

qu’elles avaient exercé – sans violence – leurs droits à<br />

la liberté d’expression et à la liberté de pensée. De<br />

nombreux individus ont été inculpés de « mise en<br />

danger de la sécurité de l’État », d’« incitation à la<br />

subversion de l’État » et de « divulgation de secrets<br />

d’État », et ont été condamnés à de lourdes peines<br />

d’emprisonnement. Il leur était très souvent reproché<br />

d’avoir en fait tenu des blogs en ligne ou d’avoir<br />

communiqué à l’étranger des informations considérées<br />

comme « sensibles ».<br />

Les avocats qui acceptaient de s’occuper d’affaires<br />

controversées s’exposaient à des actes de<br />

harcèlement et à des menaces de la part des<br />

autorités, voire à la perte de leur agrément<br />

professionnel. Cette situation limitait sérieusement les<br />

possibilités de recours en justice à la disposition des<br />

citoyens.<br />

Les personnes inculpées dans le cadre de<br />

procédures de droit commun étaient régulièrement<br />

victimes de violations de leurs droits, entre autres de<br />

leur droit à un procès équitable. Souvent, tout contact<br />

avec leur avocat et avec leurs proches leur était<br />

refusé, ou bien elles étaient détenues au-delà des<br />

délais prévus par la loi, voire torturées ou autrement<br />

maltraitées pendant leur détention. L’usage de la<br />

torture comme moyen d’obtenir des « aveux » restait<br />

très répandu.<br />

Des modifications du Code de procédure pénale<br />

adoptées en mars, et qui devaient entrer en vigueur le<br />

1er janvier <strong>2013</strong>, ont renforcé les garanties dont<br />

bénéficiaient les jeunes suspects ou mis en examen,<br />

ainsi que les personnes souffrant d’un handicap<br />

mental. Toutefois, ces modifications autorisaient aussi<br />

pour la première fois la police à maintenir un suspect<br />

en détention pour une période pouvant atteindre six<br />

mois, dans le cas de certaines infractions particulières<br />

(telle la « mise en danger de la sécurité de l’État »),<br />

sans avoir à informer la famille de la personne<br />

concernée du lieu ni des raisons de la détention. Ces<br />

nouvelles dispositions risquaient donc de légaliser<br />

purement et simplement la disparition forcée.<br />

Arrestations et détentions arbitraires<br />

Des centaines de milliers de personnes ont été<br />

arbitrairement privées de leur liberté par la police,<br />

dans le cadre de placements en détention<br />

administrative – y compris dans des camps de<br />

rééducation par le travail –, sans avoir pu exercer le<br />

moindre recours auprès d’un tribunal indépendant.<br />

Les pouvoirs publics disposaient de centaines de<br />

centres de détention, dont des « prisons noires » et<br />

des centres d’éducation juridique, où étaient internés<br />

arbitrairement des milliers d’hommes et de femmes et<br />

où la torture (parfois à mort) constituait une méthode<br />

« normale » de punition ou de dissuasion.<br />

n Chen Guangcheng, qui militait dans le Shandong<br />

pour le respect de l’état de droit, et plusieurs membres<br />

de sa famille ont été torturés et assignés illégalement à<br />

résidence pendant un an et demi, avant de parvenir à<br />

62 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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