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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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B<br />

instance bloquait jusque-là la mise en œuvre de la<br />

Stratégie. Le risque d’instructions et de procès<br />

doubles, au niveau de l’État et à celui des entités,<br />

s’en trouvait en outre grandement réduit.<br />

Environ la moitié de ces affaires avaient cependant<br />

déjà passé plusieurs années dans les tiroirs des<br />

procureurs des entités avant d’en être exhumées à la<br />

faveur de cette initiative. Le fait que 120 dossiers<br />

supplémentaires aient été confiés aux parquets des<br />

entités n’était pas en soi une garantie d’accélération<br />

de la procédure.<br />

La Chambre des crimes de guerre créée au sein de<br />

la Cour d’État de Bosnie-Herzégovine jouait toujours<br />

un rôle central en matière de procès pour crimes<br />

relevant du droit international. Toutefois, les attaques<br />

verbales contre la Cour et contre les autres institutions<br />

judiciaires chargées d’enquêter sur ces crimes de<br />

guerre et d’ouvrir des poursuites dans ces affaires,<br />

ainsi que la négation de certains crimes de droit<br />

international (dont le génocide de Srebrenica, en<br />

juillet 1995) par de hauts responsables politiques du<br />

pays, ont cette année encore entravé les efforts<br />

déployés par la Bosnie-Herzégovine pour poursuivre<br />

leurs auteurs présumés. Un parti de coalition<br />

implanté en Republika Srpska a présenté en février<br />

une requête en vue de la suppression de la Cour<br />

d’État et du Bureau du procureur de Bosnie-<br />

Herzégovine. Ce projet a été rejeté par le Parlement<br />

de Bosnie-Herzégovine, mais plusieurs responsables<br />

politiques ont multiplié les déclarations préjudiciables<br />

au bon fonctionnement des institutions judiciaires de<br />

l’État.<br />

Malgré les appels de plusieurs organismes de suivi<br />

des traités internationaux invitant les autorités de<br />

Bosnie-Herzégovine à modifier la législation pour y<br />

inscrire une définition de la violence sexuelle<br />

conforme aux normes et à la jurisprudence<br />

internationales, le Code pénal de 2003 n’a pas été<br />

modifié. Il disposait que la victime devait avoir été<br />

soumise à la force ou à une menace d’atteinte<br />

immédiate à son intégrité physique. Cette définition<br />

ne tenait toujours pas compte des circonstances<br />

propres à un conflit armé, qui pouvaient être<br />

considérées en soi comme coercitives et modifiant<br />

sérieusement la notion habituelle de libre<br />

consentement à des rapports sexuels.<br />

Qui plus est, les tribunaux des entités continuaient<br />

d’appliquer le Code pénal de l’ex-République fédérale<br />

socialiste de Yougoslavie pour les crimes perpétrés<br />

pendant le conflit. Or, comme le notait en novembre<br />

le Comité des droits de l’homme [ONU] dans ses<br />

observations finales, ce Code présentait de sérieuses<br />

lacunes ; en particulier il ne contenait pas de<br />

dispositions relatives à la définition des crimes contre<br />

l’humanité ou à la responsabilité des supérieurs<br />

hiérarchiques.<br />

Si des services de soutien aux témoins existaient<br />

au niveau de l’État, les personnes témoignant devant<br />

les tribunaux des entités ne bénéficiaient d’aucune<br />

mesure d’aide ou de protection. Cette situation<br />

perdurait, alors même que la moitié des affaires de<br />

crimes de guerre en instance étaient censées être<br />

jugées devant ces tribunaux.<br />

Les autorités n’ont pas proposé de véritable<br />

programme de réparations aux victimes de crimes<br />

sanctionnés par le droit international.<br />

Droits des femmes<br />

Victimes de violences sexuelles constituant<br />

des crimes de guerre<br />

Entre la date de sa création, en 2005, et la fin de<br />

l’année 2012, la Cour d’État de Bosnie-Herzégovine a<br />

prononcé des arrêts définitifs dans 29 affaires<br />

concernant des actes de violence sexuelle perpétrés<br />

pendant la guerre de 1992-1995. Deux autres affaires<br />

étaient en appel. Il n’existait pas de chiffres fiables<br />

sur le nombre total d’accusations de viol et autres<br />

sévices sexuels commis en temps de guerre qui<br />

étaient en cours d’instruction au niveau de l’État et<br />

des entités.<br />

L’État n’a adopté ni le projet de loi sur les droits des<br />

victimes de la torture et des victimes de guerre civiles,<br />

ni la Stratégie relative à une justice de transition, ni le<br />

Programme en faveur des victimes de violences<br />

sexuelles pendant le conflit – trois mesures qui<br />

permettraient pourtant aux victimes de violences<br />

sexuelles de mieux faire valoir leur droit à des<br />

réparations.<br />

Nombre de personnes rescapées se voyaient<br />

toujours refuser le droit à obtenir des réparations et<br />

faisaient toujours l’objet d’un rejet de la société, en<br />

tant que victimes de viols. Les femmes agressées<br />

n’avaient pas accès à des services de santé adaptés,<br />

même lorsqu’elles souffraient de problèmes<br />

constituant des séquelles directes d’un viol subi.<br />

Rares étaient les personnes souffrant d’un syndrome<br />

de stress post-traumatique qui bénéficiaient d’un<br />

soutien psychologique.<br />

44 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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