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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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B<br />

Liberté d’expression<br />

Les autorités n’ont pas hésité, cette année encore, à<br />

invoquer l’outrage et la diffamation à l’égard du<br />

président de la République, deux infractions prévues<br />

par le Code pénal, pour dissuader les journalistes de<br />

se livrer à des critiques à l’égard du régime.<br />

n Andreï Poczobout a été interpellé le 21 juin chez lui,<br />

à Hrodna. Correspondant du quotidien polonais Gazeta<br />

Wyborcza et actif défenseur de la minorité polonaise du<br />

Bélarus, il a été inculpé de « diffamation à l’égard du<br />

président » pour des articles parus dans la presse<br />

bélarussienne indépendante. Il a été libéré sous<br />

caution le 30 juin. Il avait déjà été condamné à trois ans<br />

de prison avec sursis, pour les mêmes charges<br />

(concernant d’autres articles parus dans la presse). S’il<br />

est de nouveau déclaré coupable, il devra purger<br />

consécutivement les deux peines et pourrait ainsi<br />

passer plus de sept ans derrière les barreaux.<br />

L’instruction n’était pas achevée à la fin de l’année.<br />

Défenseurs des droits humains<br />

Les défenseurs des droits humains étaient en butte à<br />

diverses formes de harcèlement – interdiction<br />

d’effectuer des déplacements, poursuites pour des<br />

infractions administratives (le fait de jurer en public,<br />

par exemple), etc. Valentin Stefanovitch, vice-président<br />

du Centre de défense des droits humains Viasna, a été<br />

refoulé à la frontière lituanienne le 11 mars sous<br />

prétexte qu’il ne s’était pas présenté pour effectuer une<br />

période de service dans l’armée, en tant que<br />

réserviste. L’avocat spécialiste de la défense des droits<br />

humains Oleg Voltchek a été informé au mois de mars<br />

que son nom figurait désormais sur la liste des<br />

personnes non autorisées à se rendre à l’étranger.<br />

n Le 26 juin, alors que l’ONG Platforma, qui s’est<br />

donné pour mission de surveiller les conditions de vie<br />

en prison, venait d’appeler au boycott du championnat<br />

du monde de hockey prévu en 2014 à Minsk, le<br />

président de cette organisation, Andreï Bondarenko, a<br />

été officiellement mis en garde par le procureur de<br />

Minsk. On lui a annoncé qu’il risquait de faire l’objet de<br />

poursuites pour « discrédit de la République du<br />

Bélarus et des institutions de l’État ». Le 19 juillet, on l’a<br />

informé que son nom figurait sur la liste des personnes<br />

non autorisées à se rendre à l’étranger, parce qu’il<br />

faisait l’objet d’une enquête pour évasion fiscale. Il s’est<br />

plaint auprès du ministère de l’Intérieur et cette<br />

enquête a finalement été interrompue. Son nom a été<br />

rayé de la liste.<br />

n Le personnel du Centre de défense des droits<br />

humains Viasna a été expulsé le 26 novembre des<br />

bureaux occupés par l’organisation, qui ont été saisis<br />

en application de la condamnation prononcée contre<br />

son président, Ales Bialiatski.<br />

Au moins une quinzaine de défenseurs des droits<br />

humains, de journalistes et de militants de<br />

l’opposition ont été poursuivis en 2012, au titre du<br />

Code administratif, pour avoir juré en public.<br />

Liberté d’association<br />

La Loi sur les associations publiques restreignait<br />

toujours la possibilité pour les organisations<br />

constituées de se faire reconnaître officiellement et de<br />

mener à bien leurs activités. Les ONG devaient toutes<br />

obtenir l’autorisation des pouvoirs publics pour<br />

exercer leurs activités au Bélarus. Intervenir au nom<br />

d’une organisation non reconnue officiellement<br />

constituait toujours une infraction, au titre de l’article<br />

193 (1) du Code pénal.<br />

n L’organisation de défense des droits des personnes<br />

lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou<br />

intersexuées (LGBTI) Gay Belarus a appris au mois de<br />

janvier que sa demande d’autorisation avait été rejetée,<br />

au motif que les noms de deux de ses 61 fondateurs<br />

avaient été mal orthographiés et que leurs dates de<br />

naissance étaient erronées.<br />

n Le tribunal de commerce de Minsk a ordonné le<br />

9 octobre la liquidation de l’ONG Platforma.<br />

L’administration fiscale du quartier des Soviets, à<br />

Minsk, reprochait à l’organisation de ne pas avoir<br />

présenté sa déclaration de revenus dans les délais<br />

impartis ni informé les autorités fiscales de son<br />

changement d’adresse. Andreï Bondarenko, le<br />

président de l’organisation, soutenait pourtant qu’il<br />

avait déposé la déclaration dans les délais et que<br />

l’adresse légale de l’organisation n’avait pas changé.<br />

Liberté de réunion<br />

La Loi relative aux événements de grande ampleur<br />

imposait toujours des limites déraisonnables à la liberté<br />

de réunion. Elle exigeait notamment que les<br />

organisateurs de tout rassemblement public prévu<br />

précisent les « sources financières » utilisées. Qui plus<br />

est, ces derniers n’étaient pas autorisés à annoncer le<br />

rassemblement avant d’avoir obtenu une permission<br />

officielle, qui n’est parfois accordée que cinq jours à<br />

l’avance. Les demandes étaient régulièrement refusées<br />

pour des raisons purement techniques.<br />

38 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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