21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

A<br />

Lutte contre le terrorisme et sécurité<br />

Le projet de loi antiterroriste aurait été amendé par le<br />

Conseil consultatif, mais aucun texte définitif n’avait<br />

été promulgué à la fin de l’année.<br />

Les autorités continuaient de détenir au secret<br />

des membres et sympathisants présumés d’Al<br />

Qaïda et de groupes islamistes. On croyait savoir<br />

que des milliers de personnes soupçonnées<br />

d’infractions liées à la sécurité et arrêtées les<br />

années précédentes étaient incarcérées dans un<br />

secret quasi-total, sans avoir la possibilité de<br />

contester le bien-fondé de leur détention ni de<br />

consulter un avocat ou un médecin. Certains de ces<br />

prisonniers n’étaient pas autorisés à rencontrer leur<br />

famille ni à communiquer avec elle. Les autorités<br />

ont déclaré que plusieurs centaines de personnes<br />

avaient été déférées devant les tribunaux, mais<br />

sans fournir de détails, ce qui faisait craindre que<br />

les procès ne soient secrets et inéquitables.<br />

Des proches de personnes détenues pour des<br />

motifs de sécurité ont manifesté à plusieurs reprises.<br />

Le 23 septembre, de très nombreuses personnes, y<br />

compris des femmes et des enfants, se sont<br />

rassemblées dans le désert à proximité de la prison<br />

d’al Tarfiya (province de Qasim) pour réclamer la<br />

libération de leurs proches détenus. Les manifestants<br />

ont été encerclés par les forces de sécurité et<br />

contraints de rester ainsi dans le désert sans eau ni<br />

nourriture jusqu’au lendemain. Un certain nombre<br />

d’hommes ont alors été interpellés, battus et placés<br />

en détention.<br />

Les autorités ont déclaré en octobre que tous<br />

ceux qui participaient à des manifestations feraient<br />

l’objet de poursuites et seraient « traités avec<br />

fermeté » par les membres des forces de sécurité.<br />

Malgré cet avertissement, des proches de<br />

personnes détenues pour des motifs de sécurité ont<br />

tenu un mouvement de protestation devant les<br />

locaux de la Commission saoudienne des droits<br />

humains, à Riyadh. Les forces de sécurité ont<br />

bouclé le quartier et arrêté au moins 22 femmes,<br />

huit enfants et plus de 20 hommes qui refusaient<br />

de se disperser. Un homme a été battu et une<br />

femme a été frappée à coups de pied par des<br />

membres des forces de sécurité. La plupart des<br />

personnes interpellées ont été relâchées après<br />

s’être engagées par écrit à ne plus manifester ; une<br />

quinzaine d’hommes ont toutefois été maintenus en<br />

détention.<br />

Discrimination – la minorité chiite<br />

Des membres de la minorité chiite qui affirmaient être<br />

victimes de longue date de discrimination en raison<br />

de leur foi ont organisé des manifestations dans la<br />

province de l’Est. Dans certains cas, les forces de<br />

sécurité auraient utilisé une force excessive pour<br />

disperser les protestataires. Une dizaine de<br />

manifestants auraient été abattus et d’autres auraient<br />

été blessés par les forces de sécurité au cours de ces<br />

manifestations dans la province de l’Est, ou dans le<br />

cadre de ces événements. Selon les autorités, ces<br />

violences ont eu lieu lorsque les forces de sécurité ont<br />

été confrontées à des personnes munies d’armes à<br />

feu ou de cocktails Molotov ; aucune enquête<br />

indépendante n’a toutefois été menée sur ces faits.<br />

On croyait savoir que 155 hommes environ et<br />

20 enfants interpellés à la suite de ces manifestations<br />

étaient maintenus en détention sans inculpation à la<br />

fin de l’année.<br />

n Deux hommes ont été tués et un troisième a été<br />

mortellement blessé le 26 septembre dans des<br />

circonstances non élucidées, lors d’une descente des<br />

forces de sécurité dans une maison. Elles<br />

recherchaient un homme accusé d’avoir « suscité des<br />

troubles ». À la connaissance d’Amnesty <strong>International</strong>,<br />

aucune enquête officielle n’a été effectuée sur ces<br />

morts.<br />

Plusieurs hommes qui avaient participé aux<br />

manifestations dans la province de l’Est auraient été<br />

condamnés à des peines de flagellation ; d’autres se<br />

sont vu interdire de se rendre à l’étranger. Des<br />

religieux chiites qui réclamaient publiquement des<br />

réformes ou critiquaient le gouvernement ont été<br />

arrêtés et, dans certains cas, inculpés de<br />

désobéissance au souverain, entre autres infractions.<br />

n Le cheikh Nimr Baqir al Nimr, qui dénonçait<br />

régulièrement la discrimination envers la minorité<br />

chiite, a été arrêté le 8 juillet à Al Awwamiya, dans la<br />

province de l’Est, en raison semble-t-il de<br />

commentaires qu’il aurait faits à la suite du décès du<br />

ministre de l’Intérieur, le prince Naif bin Abdul Aziz al<br />

Saoud. Il a été blessé par balle dans des circonstances<br />

douteuses au moment de son interpellation. Les<br />

autorités ont affirmé qu’il avait été arrêté en tant<br />

qu’« instigateur de la sédition » et avait été blessé<br />

lorsque lui et des personnes qui l’accompagnaient<br />

avaient opposé une résistance aux forces de sécurité à<br />

un poste de contrôle et avaient tenté de s’échapper. La<br />

famille de Nimr Baqir al Nimr a déclaré qu’il n’était pas<br />

18 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!