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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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appliqué une décision de justice. Il a été maintenu en<br />

liberté en attendant qu’il soit statué sur son appel.<br />

n En octobre, les autorités ont rejeté la demande<br />

d’enregistrement de l’Association nationale de lutte<br />

contre la corruption (ANLC), sans motiver leur<br />

décision.<br />

Liberté de réunion<br />

Bien que l’état d’urgence ait été levé en 2011, les<br />

autorités continuaient d’interdire les manifestations à<br />

Alger, en vertu d’un décret promulgué en 2001. Dans<br />

la capitale et dans d’autres villes, les forces de<br />

sécurité empêchaient les manifestations en bloquant<br />

les accès et en procédant à l’interpellation des<br />

protestataires, ou bien les dispersaient par la force ou<br />

la menace de recours à la force.<br />

n Le 24 avril, les forces de sécurité auraient battu et<br />

arrêté des greffiers qui observaient un sit-in pour<br />

protester contre leurs conditions de travail.<br />

Défenseurs des droits humains<br />

Les autorités continuaient de harceler les défenseurs<br />

des droits humains, notamment en entamant des<br />

poursuites judiciaires contre eux.<br />

n Abdelkader Kherba, membre de la Ligue algérienne<br />

pour la défense des droits de l’homme (LADDH) et du<br />

Comité national pour la défense des droits des<br />

chômeurs (CNDDC), a été condamné en mai à une<br />

peine d’un an d’emprisonnement avec sursis et à une<br />

amende pour « incitation directe à un attroupement ».<br />

Il avait participé à un sit-in de protestation des greffiers<br />

et filmé le rassemblement. Détenu du 19 avril au 3 mai,<br />

il a de nouveau été arrêté, placé en détention et<br />

poursuivi pour avoir tenté de filmer une manifestation<br />

contre les coupures d’eau à Ksar el Boukhari, dans la<br />

wilaya (préfecture) de Médéa, en août. Inculpé<br />

d’outrage et violences à fonctionnaire, il a été relaxé et<br />

remis en liberté le 11 septembre.<br />

n Le syndicaliste Yacine Zaïd, président de la section<br />

de Laghouat de la LADDH, a été arrêté et frappé par<br />

des policiers en octobre. Il a été condamné à six mois<br />

d’emprisonnement avec sursis assortis d’une amende<br />

pour violences contre un agent de l’État. Il s’est plaint<br />

d’avoir été frappé par les policiers mais le tribunal n’en<br />

a pas tenu compte, en dépit des éléments médicaux<br />

qui corroboraient ses allégations.<br />

n Yacine Zaïd et trois autres défenseurs des droits<br />

humains qui avaient participé en avril à un sit-in devant<br />

le tribunal qui jugeait Abdelkader Kherba ont été<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

inculpés d’« incitation à attroupement non armé », une<br />

infraction passible d’un an d’emprisonnement. Le<br />

25 septembre, le tribunal s’est déclaré incompétent<br />

pour les juger ; les militants restaient néanmoins<br />

inculpés à la fin de l’année.<br />

Lutte contre le terrorisme et sécurité<br />

Des groupes armés, dont Al Qaïda au Maghreb<br />

islamique (AQMI), ont perpétré des attentats à<br />

l’explosif, entre autres attaques, visant dans la plupart<br />

des cas des cibles militaires. Les autorités ont<br />

annoncé que des membres de groupes armés avaient<br />

été tués par les forces de sécurité, sans donner<br />

beaucoup de détails, ce qui faisait craindre que<br />

certains de ces homicides n’aient été des exécutions<br />

extrajudiciaires. Quatre civils au moins auraient trouvé<br />

la mort dans l’explosion de bombes ou sous les tirs<br />

des forces de sécurité. Le Département du<br />

renseignement et de la sécurité (DRS) disposait<br />

toujours de vastes pouvoirs en matière d’arrestation et<br />

de détention. Ses agents pouvaient notamment<br />

maintenir au secret des personnes soupçonnées<br />

d’actes de terrorisme, ce qui favorisait le recours à la<br />

torture et aux mauvais traitements.<br />

n Abdelhakim Chenoui et Malik Medjnoun,<br />

condamnés en 2011 à 12 ans d’emprisonnement pour<br />

le meurtre du chanteur kabyle Lounès Matoub, ont été<br />

remis en liberté respectivement en mars et en mai. Les<br />

deux hommes étaient incarcérés depuis 1999.<br />

Abdelhakim Chenoui a affirmé avoir fait des « aveux »<br />

sous la contrainte et Malik Medjnoun s’est plaint d’avoir<br />

été torturé pendant sa détention par les services de<br />

sécurité, en 1999.<br />

Impunité pour les atteintes aux droits<br />

humains commises dans le passé<br />

Les autorités n’ont pris aucune mesure pour enquêter<br />

sur les milliers de disparitions forcées et autres<br />

atteintes graves aux droits humains qui ont eu lieu au<br />

cours du conflit interne des années 1990. La Charte<br />

pour la paix et la réconciliation nationale (Ordonnance<br />

n°06-01), en vigueur depuis 2006, accordait<br />

l’impunité aux forces de sécurité et rendait passibles<br />

de poursuites les personnes qui critiquent le<br />

comportement de ces forces. Les familles des<br />

disparus devaient accepter des certificats de décès<br />

comme condition pour pouvoir prétendre à une<br />

indemnisation, mais aucune information ne leur était<br />

fournie sur le sort qu’avaient subi leurs proches.<br />

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