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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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détenus illégalement par la police pendant quatre<br />

jours. Le troisième jour, au mépris de la loi, ils ont été<br />

transférés à Bulawayo, à plus de 400 kilomètres de<br />

Harare. Le 8 novembre, les trois hommes ont été<br />

libérés sous caution après avoir été inculpés<br />

d’« atteinte intentionnelle aux biens » au titre de<br />

l’article 140 de la Loi portant codification et réforme du<br />

code pénal. Les accusations portées contre Fidelis<br />

Mudimu ont été abandonnées ultérieurement, après<br />

qu’on eut appris qu’il n’était pas dans le pays au<br />

moment des infractions présumées.<br />

Arrestations et détentions arbitraires<br />

Tout au long de l’année, la police antiémeutes a<br />

régulièrement perturbé les activités de l’organisation<br />

militante Femmes du Zimbabwe, debout ! (WOZA).<br />

Un grand nombre de membres de cette organisation<br />

ont été frappés et certains blessés. Au moins<br />

200 arrestations de militants de WOZA ont été<br />

enregistrées.<br />

n Le 19 janvier, 17 militants ont été arrêtés à Bulawayo<br />

et conduits au poste de police de Donnington, où<br />

certains ont été frappés ou autrement maltraités. Ils ont<br />

par la suite été transférés au commissariat central de<br />

Bulawayo, où ils ont de nouveau subi des mauvais<br />

traitements avant d’être relâchés sans inculpation.<br />

n Le 12 mars, Jennifer Williams et Magodonga<br />

Mahlangu, deux dirigeantes de WOZA qui<br />

comparaissaient pour enlèvement et vol, accusations<br />

forgées de toutes pièces, ont été de nouveau placées en<br />

détention provisoire après qu’un magistrat de Bulawayo<br />

eut injustement annulé leur liberté sous caution. Les<br />

avocats de la défense avaient demandé le report de<br />

l’examen de cette affaire, car Jennifer Williams souffrait<br />

de problèmes de santé, confirmés par un médecin dans<br />

une lettre. Le procureur a toutefois accusé Jennifer<br />

Williams de feindre d’être malade.<br />

n Cent un membres de WOZA ont été interpellés à<br />

Bulawayo le 27 juin, au lendemain d’un défilé<br />

pacifique, et ont été détenus pendant cinq heures<br />

avant d’être remis en liberté sans inculpation.<br />

L’article 33 de la Loi portant codification et réforme du<br />

code pénal continuait d’être appliqué arbitrairement :<br />

des poursuites pour « atteinte à l’autorité du président<br />

ou outrage au président » ont été engagées, notamment<br />

contre des militants politiques. Au moins 12 personnes<br />

ont été arrêtées sur la base de ces accusations.<br />

n En octobre, Elton Mangoma, membre du MDC-T et<br />

ministre de l’Énergie et du Développement énergétique<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

au sein du gouvernement d’unité nationale, a été arrêté<br />

et inculpé d’« atteinte à l’autorité du président ou<br />

d’outrage au président » en raison de propos qu’il avait<br />

tenus en mars au centre d’affaires Manhenga, à<br />

Bindura (province du Mashonaland-Centre).<br />

Torture et exécutions extrajudiciaires<br />

en garde à vue<br />

Au moins huit personnes sont mortes alors qu’elles se<br />

trouvaient aux mains de la police, dans des<br />

circonstances qui donnent à penser qu’elles ont été<br />

torturées ou sommairement exécutées.<br />

n Le 19 mars, trois hommes jeunes qui se trouvaient<br />

en garde à vue au poste de police de Southerton, à<br />

Harare, sont morts dans des circonstances très<br />

suspectes. Tendai Dzigarwi et Rufaro Mahohoma<br />

avaient été arrêtés le 18 mars à Kambuzuma, dans la<br />

banlieue de la capitale, par des policiers de la brigade<br />

de répression des vols de véhicule. Ils étaient<br />

soupçonnés d’avoir volé des véhicules motorisés. Un<br />

troisième homme, Emmson Ngundu, a été interpellé le<br />

19 mars dans le district de Zvimba. La police a affirmé<br />

que les trois hommes avaient été tués alors qu’ils<br />

tentaient de s’échapper. Or, une autopsie<br />

indépendante réalisée sur Tendai Dzigarwi a conclu<br />

qu’il était mort d’une blessure à la tête occasionnée par<br />

une balle tirée à deux ou trois centimètres de distance.<br />

Les déclarations de témoins sur les blessures que<br />

présentaient les deux autres hommes permettaient<br />

d’aboutir à la même conclusion.<br />

n Le 13 septembre, deux jours après avoir été remis en<br />

liberté, Harrison Manyati est mort à l’hôpital central de<br />

Harare des suites de blessures infligées alors qu’il était<br />

torturé pendant sa garde à vue au poste de police de<br />

Makoni, à Chitungwiza. Le 7 septembre, il s’était rendu<br />

au poste de police pour obtenir des informations au<br />

sujet d’un ami arrêté pour effraction, vol et introduction<br />

clandestine mais il avait été arrêté arbitrairement et<br />

placé illégalement en détention. La police l’a accusé de<br />

complicité et l’a maintenu en détention pendant quatre<br />

jours, sans qu’il soit inculpé ni présenté à une autorité<br />

judiciaire. Elle a indiqué aux proches d’Harrison<br />

Manyati qu’il n’avait pas commis d’infraction. À sa<br />

libération, il a porté plainte contre les policiers pour<br />

coups et blessures. Un témoin a raconté qu’Harrison<br />

Manyati avait été torturé pendant les deux premiers<br />

jours de sa garde à vue, puis qu’on l’avait retenu<br />

pendant deux jours pour que ses plaies guérissent.<br />

Selon un rapport d’autopsie indépendant, la mort<br />

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