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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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comme élément de réconciliation et ne rendait pas<br />

justice aux victimes des violations des droits humains<br />

commises dans le passé.<br />

Aucune information judiciaire n’avait semble-t-il été<br />

ouverte sur des dizaines de cas de meurtres de<br />

manifestants ou de violations des droits humains<br />

perpétrés dans le contexte des troubles de 2011.<br />

Aucune enquête n’avait par ailleurs été conduite sur<br />

les violations des droits humains et du droit<br />

international humanitaire qui auraient été commises<br />

durant le conflit armé interne à Taizz et dans d’autres<br />

régions. Parmi ces violences on peut citer les<br />

attaques apparemment aveugles et disproportionnées<br />

qui ont coûté la vie à des civils lors des combats que<br />

se sont livrés, au second semestre de 2011 dans le<br />

quartier d’al Hasaba à Sanaa, les forces<br />

gouvernementales et les partisans armés du chef de<br />

tribu Sadeq Al Ahmar.<br />

Un décret présidentiel pris le 22 septembre a<br />

toutefois désigné une commission chargée d’enquêter<br />

sur les violations des droits humains et du droit<br />

international humanitaire commises dans le cadre du<br />

soulèvement de 2011 ; ces investigations n’avaient<br />

pas commencé à la fin de l’année.<br />

Arrestations et détentions arbitraires<br />

La plupart des personnes arrêtées dans le cadre des<br />

manifestations antigouvernementales de 2011 ont été<br />

remises en liberté au début de l’année. Beaucoup<br />

avaient été détenues de manière arbitraire par<br />

différentes branches des services de sécurité, le plus<br />

souvent dans des centres de détention non officiels,<br />

pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois,<br />

sans inculpation ni jugement. Certains détenus<br />

auraient été torturés ou autrement maltraités. On<br />

estimait que 20 personnes au moins parmi celles<br />

arrêtées en 2012 ou dans le cadre des événements<br />

de 2011 étaient maintenues en détention arbitraire ou<br />

avaient « disparu ».<br />

n Al Nahari Mohammed Ali al Nahari a été libéré en<br />

juillet sans avoir été inculpé. Cet enfant âgé de 13 ans<br />

environ, qui avait disparu en mai 2011 après avoir<br />

participé à des manifestations à Sanaa, était semble-t-il<br />

détenu en secret par des agents de la Sécurité<br />

nationale. Régulièrement roué de coups pendant sa<br />

détention, il a perdu l’ouïe d’une oreille.<br />

Des camps de protestataires étaient maintenus à<br />

Taizz et à Sanaa, où la ville de tentes érigée sur la<br />

place du Changement était toujours gardée par la<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

1re division blindée de l’armée, qui avait soutenu les<br />

manifestations mais qui, selon certaines sources,<br />

continuait d’arrêter des personnes et de les incarcérer<br />

sans inculpation ni jugement.<br />

Droits des femmes et des filles<br />

Les femmes et les filles étaient toujours victimes de<br />

discrimination en droit et en pratique, tout<br />

particulièrement en matière de mariage, de divorce,<br />

de garde des enfants et d’héritage, ainsi que de<br />

graves violences liées au genre, y compris lorsqu’elles<br />

étaient exercées au sein de la famille.<br />

Les femmes sont devenues moins nombreuses<br />

dans les camps de protestataires après que certaines<br />

eurent été intimidées ou battues, en 2011, par des<br />

femmes appartenant semble-t-il à Al Islah, l’un des<br />

principaux partis d’opposition, et qui n’appréciaient<br />

pas qu’elles participent à des manifestations avec des<br />

hommes et protestent contre le commandant de la<br />

1re division blindée.<br />

Utilisation excessive de la force<br />

Cette année encore, les forces de sécurité ont fait, en<br />

toute impunité, un usage excessif de la force contre<br />

des manifestants, notamment à Aden et dans<br />

d’autres villes du sud du pays. Seules deux des<br />

informations judiciaires ouvertes sur l’homicide de<br />

protestataires pendant le soulèvement de 2011 ont<br />

débouché sur des poursuites.<br />

n En juin, trois hommes qui étaient semble-t-il liés aux<br />

autorités locales ont été condamnés à mort par<br />

contumace pour leur implication dans une attaque à la<br />

grenade perpétrée le 17 février 2011, qui avait tué un<br />

manifestant et blessé 15 autres personnes sur la place<br />

de la Liberté à Taizz.<br />

n Soixante-dix-neuf hommes ont été inculpés pour<br />

l’homicide de plusieurs dizaines de manifestants le<br />

18 mars 2011 à Sanaa. Le procureur général a<br />

annoncé en juin que seuls 14 d’entre eux étaient<br />

détenus ; les autres avaient été remis en liberté sous<br />

caution ou étaient en fuite. Le procès ouvert devant le<br />

Tribunal pénal spécial a été suspendu pour permettre<br />

au juge d’obtenir des éclaircissements de la Cour<br />

suprême à propos de la loi sur l’immunité et après que<br />

des questions eurent été posées quant à la présence<br />

des vrais responsables parmi les accusés.<br />

n L’enquête officielle ouverte en 2011 sur l’homicide<br />

de protestataires sur la place de la Liberté à Taizz, le<br />

29 mai 2011, semblait ne pas avoir progressé.<br />

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