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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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Y<br />

famille. Des cas d’esclavage ont été signalés dans<br />

certaines régions du pays. La situation humanitaire a<br />

atteint un niveau critique. Au moins sept<br />

condamnations à mort ont été prononcées ;<br />

28 personnes, peut-être davantage, ont été<br />

exécutées, dont au moins deux mineurs délinquants.<br />

Contexte<br />

L’ancien vice-président Abd Rabbu Mansour Hadi a<br />

pris ses fonctions de chef de l’État le 25 février, à<br />

l’issue d’une élection présidentielle pour laquelle il<br />

était le seul candidat. Ce scrutin était prévu par<br />

l’accord de transfert du pouvoir négocié sous l’égide<br />

du Conseil de coopération du Golfe et signé par le<br />

président Saleh le 23 novembre 2011. Le nouveau<br />

président, ainsi que le « gouvernement de<br />

réconciliation nationale » formé en décembre 2011,<br />

étaient chargés de mettre en œuvre un processus de<br />

transition de deux ans durant lequel ils devaient<br />

mener un dialogue national, organiser un référendum<br />

sur une nouvelle Constitution, réformer le système<br />

électoral, restructurer l’armée et les services de<br />

sécurité et prendre des mesures pour mettre en place<br />

une justice de transition. Des élections générales<br />

devaient avoir lieu à la suite de l’adoption d’une<br />

nouvelle Constitution.<br />

Un comité de rapprochement instauré en mai a<br />

pris contact avec différents partis pour qu’ils<br />

participent au dialogue national. Formé le 14 juillet,<br />

un comité préparatoire au dialogue a remis au<br />

président Hadi une liste de 20 recommandations<br />

visant à assurer la réussite du processus. Il<br />

préconisait notamment que des excuses soient<br />

présentées à la population du sud et de la province<br />

de Saada, dans le nord du pays, pour les violations<br />

des droits humains commises dans le passé, et que<br />

soient libérés tous les prisonniers placés en<br />

détention pour leur appartenance au Mouvement du<br />

sud ou dans le cadre du conflit de Saada et des<br />

événements liés au soulèvement de 2011. Ces<br />

recommandations n’avaient pas été mises en œuvre<br />

à la fin de l’année. Dans le cadre de la<br />

restructuration de l’armée, le président Hadi a<br />

annoncé en décembre que le chef de la Garde<br />

républicaine et le chef d’état-major de la Sécurité<br />

centrale – respectivement fils et neveu de l’ancien<br />

chef de l’État –, ainsi que le commandant de la<br />

1re division blindée, allaient être démis de leurs<br />

fonctions.<br />

Malgré les effets stabilisateurs de la transition,<br />

l’insécurité était persistante. Des enlèvements ont<br />

notamment eu lieu. Assassiné en décembre, l’avocat<br />

Hassan al Dawlah pourrait avoir été pris pour cible en<br />

raison de son activité professionnelle.<br />

La crise humanitaire s’est aggravée. Sur fond<br />

d’augmentation rapide du chômage et du coût de la<br />

vie, elle était marquée par des pénuries graves de<br />

nourriture et d’eau, entre autres produits de première<br />

nécessité, et par l’interruption de la fourniture<br />

d’électricité et de carburant. Les donateurs<br />

internationaux s’étaient engagés à verser plus de sept<br />

milliards de dollars des États-Unis d’aide pour assister<br />

le Yémen pendant la transition, mais les organismes<br />

locaux et internationaux d’aide humanitaire ont<br />

réclamé un financement d’urgence plus ciblé pour<br />

éviter une crise alimentaire.<br />

Au moins 28 personnes ont été inculpées pour leur<br />

participation à une attaque contre le palais<br />

présidentiel le 3 juin 2011, qui avait fait plusieurs<br />

morts et un certain nombre de blessés, dont le<br />

président Saleh. Leur procès n’avait pas débuté à la<br />

fin de l’année. Plusieurs de ces prisonniers se sont<br />

plaints d’avoir été torturés ou maltraités.<br />

Impunité<br />

Conformément à l’accord de transfert du pouvoir, le<br />

gouvernement a promulgué une loi sur l’immunité<br />

(Loi n° 1 de 2012), le 21 janvier. Le texte accordait à<br />

l’ancien président Saleh et à tous ses collaborateurs<br />

l’immunité contre toute poursuite judiciaire pour les<br />

« actes à motivation politique » accomplis dans<br />

l’exercice de leurs fonctions officielles. De ce fait, il<br />

empêchait de nombreuses victimes et proches de<br />

victimes de détention arbitraire, de torture,<br />

d’exécution extrajudiciaire et de disparition forcée,<br />

entre autres atteintes aux droits humains commises<br />

sous le régime du président Saleh, de connaître la<br />

vérité et d’obtenir justice et réparation. La loi sur<br />

l’immunité était donc contraire aux obligations<br />

incombant au Yémen en vertu du droit international,<br />

qui lui imposent d’enquêter sur les crimes de droit<br />

international, entre autres violations des droits<br />

humains, et de poursuivre les auteurs présumés de<br />

tels actes.<br />

Un projet de loi sur la justice de transition et la<br />

réconciliation nationale était à l’étude. Si cette loi était<br />

adoptée, elle accorderait une forme de réparation aux<br />

victimes. Le texte insistait toutefois sur le pardon<br />

336 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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