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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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U<br />

qui s’était passé et lui aurait demandé 1 500 hryvnias<br />

(144 euros) pour le libérer. Il a accepté de payer la<br />

somme et a été remis en liberté sans inculpation. Son<br />

état s’est considérablement aggravé dans la soirée. Il a<br />

été conduit à l’hôpital, où les médecins ont constaté<br />

qu’il souffrait de graves lésions internes, qui<br />

nécessitaient la réalisation d’une colostomie<br />

temporaire. À la fin de l’année, trois policiers<br />

comparaissaient devant la justice pour cinq affaires<br />

distinctes de violences et d’extorsion – la première<br />

remontant à 2009 – dont les tortures infligées à Mikhaïl<br />

Belikov. Deux d’entre eux ont été inculpés d’actes de<br />

torture aux termes de l’article 127 du Code pénal.<br />

Impunité<br />

En octobre, dans le cadre de l’Examen périodique<br />

universel, le Conseil des droits de l’homme [ONU] a<br />

recommandé à l’Ukraine de créer un organisme<br />

indépendant chargé d’enquêter sur les affaires de<br />

torture et de garantir l’indemnisation des victimes. Les<br />

autorités n’avaient pas répondu à la fin de l’année à<br />

cette recommandation, pas plus qu’aux 145 autres<br />

formulées à l’issue de l’Examen. Les victimes d’actes<br />

de torture ou d’autres mauvais traitements avaient<br />

toujours beaucoup de mal à faire aboutir leurs<br />

plaintes. Les peines prononcées par les tribunaux<br />

étaient rarement en rapport avec la gravité des faits<br />

reprochés.<br />

n Le 5 janvier, le policier Serhiy Prikhodko a été<br />

condamné à cinq ans d’emprisonnement avec sursis<br />

pour abus de pouvoir ayant entraîné la mort en garde à<br />

vue de Ihor Indylo, dans les locaux du poste de<br />

Chevtchenko, à Kiev, en mai 2010. Un second policier,<br />

Serhiy Kovalenko, avait bénéficié d’une mesure<br />

d’amnistie en décembre 2011, au motif qu’il avait un<br />

enfant en bas âge. Le 14 mai, la cour d’appel de Kiev a<br />

annulé les deux décisions du tribunal de première<br />

instance (la condamnation à une peine avec sursis et<br />

l’amnistie) et a renvoyé l’affaire pour un complément<br />

d’information. Elle a de nouveau demandé un<br />

complément d’information le 29 octobre.<br />

n Le 23 mars, le célèbre accordéoniste Igor Zavadsky<br />

a été arrêté à Kiev et maltraité, voire torturé par des<br />

policiers. Selon son propre témoignage, il aurait été<br />

jeté à terre devant son domicile par plusieurs policiers<br />

en civil, qui l’auraient ensuite frappé, puis fouillé. Les<br />

policiers lui auraient pris son téléphone portable,<br />

avant de se livrer à une perquisition de son<br />

appartement, sans mandat. Il aurait été de nouveau<br />

torturé et maltraité dans les locaux du poste de<br />

Chevtchenko : trois policiers l’auraient roué de coups,<br />

puis l’un d’eux lui aurait écrasé les testicules, lui<br />

infligeant ainsi une douleur aiguë. À un moment<br />

donné, il aurait été projeté au sol, se serait cogné la<br />

tête et aurait perdu connaissance. Les policiers n’ont<br />

pas voulu que son interrogatoire se déroule en<br />

présence d’un avocat. Il a pu voir un avocat le 27 mars<br />

seulement. Igor Zavadsky a finalement été inculpé<br />

d’« assouvissement violent et contre nature d’un désir<br />

sexuel » et de « détournement de mineurs ». Il a porté<br />

plainte le 2 avril auprès du parquet du district, pour<br />

torture et autres mauvais traitements. Il n’a été<br />

informé que le 3 juillet que les autorités avaient décidé<br />

le 6 avril de ne pas donner suite à ses accusations de<br />

torture. Le 31 juillet, le tribunal du district de<br />

Chevtchenko a annulé la décision du parquet et<br />

renvoyé l’affaire pour un complément d’information.<br />

On ignorait à la fin de l’année où en était l’enquête. La<br />

procédure engagée contre Igor Zavadsky suivait son<br />

cours.<br />

Réfugiés et demandeurs d’asile<br />

L’Ukraine ne respectait toujours pas les obligations<br />

qui étaient les siennes au titre de la Convention<br />

relative au statut des réfugiés, car elle acceptait<br />

d’extrader des personnes ayant obtenu le statut de<br />

réfugié ou au moins déposé une demande d’asile.<br />

n Le 20 septembre, les autorités ont renvoyé Rouslan<br />

Souleïmanov en Ouzbékistan, en violation des<br />

obligations de l’Ukraine en sa qualité d’État partie à la<br />

Convention relative au statut des réfugiés et à la<br />

Convention contre la torture. Celui-ci se trouvait à la fin<br />

de l’année en détention à Tachkent, capitale de<br />

l’Ouzbékistan, dans l’attente de son procès. Rouslan<br />

Souleïmanov, dont l’entreprise de bâtiment était<br />

convoitée par des concurrents, était parti s’installer en<br />

Ukraine en novembre 2010 car il craignait de faire<br />

l’objet d’un procès inéquitable et d’être victime de<br />

torture et d’autres mauvais traitements en Ouzbékistan.<br />

Il avait été arrêté le 25 février 2011 en Ukraine. Les<br />

services du procureur général avaient confirmé en mai<br />

de la même année suivant son extradition vers<br />

l’Ouzbékistan, où il faisait l’objet de poursuites pour des<br />

infractions économiques présumées. Sa demande<br />

d’asile en Ukraine avait certes été rejetée, mais le Haut-<br />

Commissariat des Nations unies pour les réfugiés<br />

(HCR) l’avait reconnu réfugié et s’efforçait de lui trouver<br />

un pays d’accueil.<br />

328 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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