Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains. Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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A l’infection au VIH chez les femmes enceintes était cependant préoccupant. Dans la province du KwaZulu-Natal, 37,4 % des femmes se faisant soigner dans les services de consultation prénatale étaient porteuses du virus. Rendu public en août, un rapport financé par le ministère de la Santé et portant sur l’évolution de la mortalité maternelle indiquait que, pour la période 2008-2010, sur les 4 867 femmes décédées pendant leur grossesse ou dans les 42 jours ayant suivi leur accouchement, la cause de la mort était dans 40,5 % des cas une infection sans aucun rapport avec la grossesse. Il s’agissait en particulier du VIH. Les délais d’attente pour les soins prénatals et les traitements antirétroviraux y contribuaient également. Défenseurs des droits humains Cette année encore, les défenseurs des droits humains ont subi des actes de harcèlement et des pressions abusives ont été exercées sur des institutions telles que le Bureau du médiateur ou sur de hauts représentants du parquet. n En janvier, le président du Mouvement de défense des sans-emploi, Ayanda Kota, a été agressé par des policiers et placé illégalement en détention au poste de police de Grahamstown. Il s’était présenté de son plein gré au poste après avoir fait l’objet d’une plainte. Les charges énoncées contre lui, dont celle de rébellion, ont par la suite été abandonnées. n En juillet, Kevin Kunene, un défenseur des droits de l’environnement qui avait été victime de torture, a été abattu 10 jours après avoir déposé, avec trois autres personnes, une plainte auprès du médiateur contre l’Autorité tribale de KwaMbonambi. Aucun suspect n’avait été traduit en justice à la fin de l’année. n En octobre, des membres de la Coalition en faveur de la justice sociale, Angy Peter et son partenaire Isaac Mbadu, ont été arrêtés pour meurtre. Avant leur interpellation, ils avaient porté plainte contre un haut fonctionnaire de police pour corruption. Angy Peter prêtait également son concours à une commission judiciaire mise en place par le Premier ministre de la province du Cap-Ouest pour enquêter sur des négligences présumées de la police. Ils ont été remis en liberté après une période en détention provisoire, mais faisaient toujours l’objet de harcèlement. En novembre, le directeur national de la police a engagé une procédure judiciaire pour mettre fin à l’enquête de la commission. Visites et documents d’Amnesty International v Des déléguées d’Amnesty International se sont rendues en Afrique du Sud en février-mars, mai-juin, août-septembre et octobre-novembre. 4 Hidden from view: Community carers and HIV in rural South Africa [photos] (AFR 53/002/2012). 4 South Africa: Key human rights concerns in South Africa: Amnesty International’s submission to the UN Universal Periodic Review, May-June 2012 (AFR 53/003/2012). 4 Afrique du Sud : Amnesty International considère comme encourageantes les premières mesures prises pour renforcer les protections contre la torture, mais condamne le recours par la police à une force excessive et le non-respect des droits des réfugiés. Le Conseil des droits de l’homme adopte les conclusions de l’Examen périodique universel sur l’Afrique du Sud (AFR 53/005/2012). 4 Afrique du Sud. Des fermetures de magasins menacent la sécurité de réfugiés (AFR 53/006/2012). 4 Afrique du Sud. L’arrestation de policiers permet de progresser dans la lutte contre l’impunité (PRE01/297/2012). 4 Afrique du Sud. Un jugement confirme qu’une personne ne peut pas être expulsée vers un pays où elle risque la peine capitale (PRE01/369/2012). 4 Afrique du Sud. Un juge doit superviser l’enquête sur les mineurs tués lors de manifestations (PRE01/398/2012). 4 Afrique du Sud. Il faut donner à la commission d’enquête sur Marikana les moyens de travailler efficacement (PRE01/456/2012). ALBANIE RÉPUBLIQUE D’ALBANIE Chef de l’État : Bamir Topi, remplacé par Bujar Nishani le 24 juillet Chef du gouvernement : Sali Berisha Le gouvernement a adopté des réformes limitant l’immunité de poursuites pour les parlementaires et certains fonctionnaires, et modifié le Code électoral à la suite d’allégations de fraude. En décembre, le Conseil européen a renvoyé à plus tard l’octroi à l’Albanie du statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne, le subordonnant à la mise en œuvre de réformes supplémentaires. Disparitions forcées En novembre, à l’issue de la procédure engagée devant le tribunal chargé des infractions graves au sujet de la disparition forcée en 1995 de Remzi 8 Amnesty International - Rapport 2013

Hoxha, membre de la communauté albanaise de Macédoine, et des tortures infligées à deux autres Albanais, trois anciens agents des services de sécurité de l’État ont été déclarés coupables. L’un d’entre eux, Ilir Kumbaro, qui s’était soustrait à une procédure d’extradition au Royaume-Uni en 2011, a été condamné à 15 ans d’emprisonnement par contumace. Le tribunal a remplacé les charges retenues contre les deux autres accusés par des infractions couvertes par l’amnistie de 1997. Les deux hommes n’ont donc pas été condamnés. En décembre, les trois accusés ont interjeté appel de leur déclaration de culpabilité. Homicides illégaux En mai s’est ouvert le procès de Ndrea Prendi, ancien officier supérieur de la Garde républicaine, et d’Agim Llupo, ancien garde républicain, tous deux accusés d’avoir tué quatre manifestants, d’en avoir blessé deux autres et d’avoir dissimulé des preuves. Ces accusations faisaient suite aux violents affrontements qui s’étaient produits entre la police et des manifestants au cours de mouvements de protestation antigouvernementaux en janvier 2011 à Tirana. Torture et autres mauvais traitements En juin, le Comité contre la torture [ONU] s’est dit préoccupé par le fait que le ministère de l’Intérieur n’avait pas mené d’enquêtes efficaces et impartiales sur les allégations de mauvais traitements mettant en cause des membres des forces de l’ordre. Il a également fait observer que les détenus ne bénéficiaient pas des garanties fondamentales contre la torture, en particulier de la possibilité de consulter en temps utile un avocat ou un médecin, et il a pris note de la durée excessive de la période de détention précédant le procès. En juillet, quatre gardiens de prison ont été condamnés chacun à une amende de 3 100 leks (environ 22 euros) par le tribunal de district de Tirana pour avoir frappé Sehat Doci à la prison 313, en août 2011. n En septembre, plusieurs anciens prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim pour protester contre le fait que le gouvernement ne leur avait toujours pas versé les réparations dues au titre de leur incarcération entre 1944 et 1991 sous le régime communiste. Durant cette période, des milliers de Amnesty International - Rapport 2013 personnes ont été incarcérées ou envoyées dans des camps de travail, soumises à un traitement dégradant et, souvent, torturées. Lors de ce mouvement de protestation qui a duré 31 jours, deux hommes ont tenté de s’immoler par le feu. L’un d’eux, Lirak Bejko, est mort en novembre des suites de ses blessures. Le médiateur a estimé que la police de Tirana avait commis un acte de torture en empêchant les grévistes de la faim de recevoir des médicaments et des liquides. Violences au sein de la famille Au cours de l’année, 2 526 cas de violence domestique ont été signalés, soit 345 cas de plus que l’année précédente, et le nombre de demandes de mesures de protection déposées par des victimes devant les tribunaux a également augmenté. La plupart des victimes étaient des femmes. En avril est entrée en vigueur une modification du Code pénal érigeant la violence au sein de la famille en infraction passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Il n’existait toutefois pas de peine plancher pour ce type d’infraction, hormis en cas de récidive, et des poursuites ne pouvaient être engagées que si la victime portait plainte. La directrice du Centre national des victimes de violences domestiques a été démise de ses fonctions en mai, à l’issue d’une enquête menée par le médiateur après que des femmes hébergées par cette institution se furent plaintes d’avoir été soumises à des sanctions et restrictions arbitraires. Discrimination Les Roms De nombreux Roms continuaient d’être privés du droit à un logement convenable. n Des Roms, contraints de quitter les logements qu’ils occupaient à proximité de la gare ferroviaire de Tirana après un incendie volontaire en 2011, ont été expulsés des tentes qu’ils occupaient depuis lors. En février, huit familles se sont installées pendant une courte période dans les locaux du bureau du médiateur, en l’absence de solution de relogement satisfaisante. Elles ont par la suite été conduites dans des baraquements militaires désaffectés. Toutefois, en raison de la médiocrité des conditions de logement et de l’absence de protection policière contre les menaces et les agressions de la part des habitants des environs, elles ont été contraintes de quitter les lieux. Aucune solution de logement 9 A

Hoxha, membre de la communauté albanaise de<br />

Macédoine, et des tortures infligées à deux autres<br />

Albanais, trois anciens agents des services de<br />

sécurité de l’État ont été déclarés coupables. L’un<br />

d’entre eux, Ilir Kumbaro, qui s’était soustrait à une<br />

procédure d’extradition au Royaume-Uni en 2011, a<br />

été condamné à 15 ans d’emprisonnement par<br />

contumace. Le tribunal a remplacé les charges<br />

retenues contre les deux autres accusés par des<br />

infractions couvertes par l’amnistie de 1997. Les deux<br />

hommes n’ont donc pas été condamnés. En<br />

décembre, les trois accusés ont interjeté appel de<br />

leur déclaration de culpabilité.<br />

Homicides illégaux<br />

En mai s’est ouvert le procès de Ndrea Prendi, ancien<br />

officier supérieur de la Garde républicaine, et d’Agim<br />

Llupo, ancien garde républicain, tous deux accusés<br />

d’avoir tué quatre manifestants, d’en avoir blessé<br />

deux autres et d’avoir dissimulé des preuves. Ces<br />

accusations faisaient suite aux violents affrontements<br />

qui s’étaient produits entre la police et des<br />

manifestants au cours de mouvements de<br />

protestation antigouvernementaux en janvier 2011 à<br />

Tirana.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

En juin, le Comité contre la torture [ONU] s’est dit<br />

préoccupé par le fait que le ministère de l’Intérieur<br />

n’avait pas mené d’enquêtes efficaces et impartiales<br />

sur les allégations de mauvais traitements mettant en<br />

cause des membres des forces de l’ordre. Il a<br />

également fait observer que les détenus ne<br />

bénéficiaient pas des garanties fondamentales contre<br />

la torture, en particulier de la possibilité de consulter<br />

en temps utile un avocat ou un médecin, et il a pris<br />

note de la durée excessive de la période de détention<br />

précédant le procès.<br />

En juillet, quatre gardiens de prison ont été<br />

condamnés chacun à une amende de 3 100 leks<br />

(environ 22 euros) par le tribunal de district de Tirana<br />

pour avoir frappé Sehat Doci à la prison 313, en août<br />

2011.<br />

n En septembre, plusieurs anciens prisonniers<br />

politiques ont entamé une grève de la faim pour<br />

protester contre le fait que le gouvernement ne leur<br />

avait toujours pas versé les réparations dues au titre de<br />

leur incarcération entre 1944 et 1991 sous le régime<br />

communiste. Durant cette période, des milliers de<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

personnes ont été incarcérées ou envoyées dans des<br />

camps de travail, soumises à un traitement dégradant<br />

et, souvent, torturées. Lors de ce mouvement de<br />

protestation qui a duré 31 jours, deux hommes ont<br />

tenté de s’immoler par le feu. L’un d’eux, Lirak Bejko,<br />

est mort en novembre des suites de ses blessures. Le<br />

médiateur a estimé que la police de Tirana avait<br />

commis un acte de torture en empêchant les grévistes<br />

de la faim de recevoir des médicaments et des<br />

liquides.<br />

Violences au sein de la famille<br />

Au cours de l’année, 2 526 cas de violence<br />

domestique ont été signalés, soit 345 cas de plus que<br />

l’année précédente, et le nombre de demandes de<br />

mesures de protection déposées par des victimes<br />

devant les tribunaux a également augmenté. La<br />

plupart des victimes étaient des femmes. En avril est<br />

entrée en vigueur une modification du Code pénal<br />

érigeant la violence au sein de la famille en infraction<br />

passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans<br />

d’emprisonnement. Il n’existait toutefois pas de peine<br />

plancher pour ce type d’infraction, hormis en cas de<br />

récidive, et des poursuites ne pouvaient être<br />

engagées que si la victime portait plainte.<br />

La directrice du Centre national des victimes de<br />

violences domestiques a été démise de ses fonctions<br />

en mai, à l’issue d’une enquête menée par le<br />

médiateur après que des femmes hébergées par<br />

cette institution se furent plaintes d’avoir été soumises<br />

à des sanctions et restrictions arbitraires.<br />

Discrimination<br />

Les Roms<br />

De nombreux Roms continuaient d’être privés du<br />

droit à un logement convenable.<br />

n Des Roms, contraints de quitter les logements qu’ils<br />

occupaient à proximité de la gare ferroviaire de Tirana<br />

après un incendie volontaire en 2011, ont été expulsés<br />

des tentes qu’ils occupaient depuis lors. En février, huit<br />

familles se sont installées pendant une courte période<br />

dans les locaux du bureau du médiateur, en l’absence<br />

de solution de relogement satisfaisante. Elles ont par la<br />

suite été conduites dans des baraquements militaires<br />

désaffectés. Toutefois, en raison de la médiocrité des<br />

conditions de logement et de l’absence de protection<br />

policière contre les menaces et les agressions de la part<br />

des habitants des environs, elles ont été contraintes de<br />

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