21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

T<br />

Le Comité des droits de l’homme [ONU] a estimé<br />

en mars que, malgré la « volonté nouvelle »<br />

manifestée par le Turkménistan d’améliorer son bilan<br />

en matière de respect des droits humains, un fossé<br />

séparait toujours les textes de la pratique.<br />

Le Turkménistan restait fermé aux observateurs<br />

internationaux. À l’exception du CICR, qui a pu<br />

effectuer une visite dans le pays, aucune organisation<br />

internationale indépendante n’a été autorisée à<br />

réaliser un travail de surveillance. Le Turkménistan ne<br />

coopérait pas pleinement avec les différents<br />

mécanismes de défense des droits humains des<br />

Nations unies.<br />

Le 9 octobre, la Sous-Commission des droits de<br />

l’homme du Parlement européen a tenu plusieurs<br />

auditions sur la question des droits fondamentaux au<br />

Turkménistan.<br />

Liberté d’expression et d’association<br />

Les défenseurs des droits humains ne pouvaient pas<br />

agir ouvertement. Les articles et reportages critiques<br />

étaient rarement tolérés et les journalistes, les<br />

défenseurs des droits humains et, plus généralement,<br />

les militants continuaient d’être la cible de<br />

manœuvres de harcèlement.<br />

Plusieurs prisonniers d’opinion étaient toujours<br />

incarcérés pour avoir exercé pacifiquement leur droit<br />

à la liberté d’expression. Annakourban Amanklytchev<br />

et Sapardourdy Khadjiev étaient toujours détenus<br />

arbitrairement à la fin de l’année. Ils avaient été<br />

condamnés en août 2006 pour leur action en faveur<br />

des droits humains, à l’issue de procès non<br />

équitables.<br />

n La Loi sur les partis politiques, qui légalisait la<br />

constitution de formations politiques, a été adoptée le<br />

11 janvier. Le Parti des industriels et des entrepreneurs a<br />

été fondé le 21 août. Il s’agissait de la première formation<br />

politique autre que le Parti démocratique (au pouvoir)<br />

officiellement autorisée depuis 1991. Les défenseurs des<br />

droits humains et les militants d’opposition doutaient<br />

cependant de la volonté du gouvernement de permettre<br />

un véritable débat politique ouvert.<br />

n Le 5 octobre, l’ancien ministre Gueldymourad<br />

Nourmoukhammedov a été arrêté à Achgabat et<br />

envoyé pour six mois dans un centre de désintoxication<br />

situé à Dachogouz. Or, il n’était apparemment pas<br />

consommateur de drogue. Il était à craindre qu’il ne<br />

soit soumis de force à un traitement médical, peut-être<br />

pour le punir de ses activités politiques et d’avoir<br />

accordé à Radio Free Europe/Radio Liberty une<br />

interview, dans laquelle il avait critiqué le<br />

gouvernement et qualifié d’« illégal » le parti au pouvoir.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Des informations dignes de foi ont fait état d’actes de<br />

torture et d’autres mauvais traitements perpétrés par<br />

des agents des forces de sécurité sur des suspects de<br />

droit commun. Les méthodes utilisées étaient entre<br />

autres la torture à l’électricité, l’asphyxie, le viol,<br />

l’administration forcée de psychotropes, la privation<br />

de nourriture et d’eau, ou encore l’exposition à un<br />

froid glacial. L’impunité était toujours la norme pour<br />

ce genre d’agissements et les plaintes des victimes<br />

restaient généralement sans suite.<br />

n Le ministère des Affaires étrangères a annoncé le<br />

4 août que le Code pénal avait été modifié et que la<br />

torture était désormais définie comme une infraction<br />

pénale.<br />

Conditions carcérales<br />

Les conditions de détention ne satisfaisaient pas aux<br />

normes internationales. La surpopulation, des<br />

conditions sanitaires déplorables et une mauvaise<br />

alimentation (autant de carences propices à la<br />

propagation des maladies) constituaient le lot de<br />

nombreux détenus. Les prisonniers étaient souvent<br />

obligés de verser des pots-de-vin pour obtenir de la<br />

nourriture ou des médicaments.<br />

Disparitions forcées et détention au<br />

secret<br />

On ne savait toujours pas ce qu’étaient devenues<br />

plusieurs dizaines de personnes qui avaient été<br />

condamnées en 2002 et 2003, à l’issue de procès<br />

non équitables, pour leur implication dans une<br />

tentative présumée d’assassinat de Saparmourad<br />

Niazov, le président de l’époque. Les familles de ces<br />

personnes étaient sans nouvelles d’elles depuis plus<br />

de 10 ans. Elles ne savaient même pas si leurs<br />

proches étaient encore en vie. Selon certaines<br />

informations, les autorités harcèleraient et<br />

menaceraient les membres des familles cherchant à<br />

exercer un recours.<br />

Des sources non gouvernementales ont indiqué<br />

qu’au moins huit des personnes condamnées étaient<br />

mortes en détention. Les pouvoirs publics restaient<br />

toutefois muets sur la question et n’avaient ouvert<br />

aucune enquête.<br />

322 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!