21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

fonction était occupée dans le passé par le président<br />

Ben Ali.<br />

Des mouvements de protestation et des<br />

manifestations étaient régulièrement organisés par<br />

des groupes religieux, des personnes mécontentes de<br />

la lenteur des réformes et des conditions de vie<br />

difficiles ainsi que des militants mobilisés en faveur<br />

des droits des femmes, de la réforme des médias et<br />

du renforcement de la liberté d’expression. La police<br />

a réprimé par un usage de la force, parfois excessif,<br />

des mouvements qui avaient dégénéré en violences.<br />

Près de 300 manifestants et passants auraient été<br />

blessés par la police, qui a eu recours à une force<br />

excessive à Siliana, une ville située au sud-ouest de<br />

Tunis, lors de manifestations les 27, 28 et<br />

29 novembre. Les protestataires réclamaient le départ<br />

du gouverneur de Siliana, le développement<br />

économique de leur ville et la libération de<br />

13 détenus arrêtés lors de manifestations en<br />

avril 2011.<br />

Parallèlement, la police a été accusée de ne pas<br />

être intervenue rapidement dans plusieurs cas où des<br />

groupes religieux extrémistes, essentiellement des<br />

salafistes présumés (musulmans sunnites qui<br />

préconisent le retour à ce qu’ils considèrent comme<br />

les principes fondamentaux de l’islam), ont agressé<br />

violemment des artistes et des écrivains, entre autres<br />

personnes.<br />

Des expositions artistiques, des événements<br />

culturels et autres, ainsi que des personnes accusées<br />

d’avoir vendu de l’alcool ont été visés par de telles<br />

attaques. L’ambassade des États-Unis a été attaquée<br />

en septembre à la suite de la diffusion sur Internet<br />

d’un film contre l’islam.<br />

Plusieurs dizaines de salafistes auraient été arrêtés<br />

à la suite de ces attaques. Plus de 50 d’entre eux ont<br />

entamé une grève de la faim pour protester contre<br />

leur arrestation et leurs conditions de détention ; deux<br />

sont morts des suites de leur jeûne en novembre.<br />

Selon les informations dont on disposait, la plupart<br />

des autres avaient mis un terme à leur mouvement à<br />

la fin de l’année. En octobre, des salafistes auraient<br />

attaqué deux postes de police à La Manouba après<br />

l’interpellation d’un de leurs compagnons. Deux<br />

personnes auraient été tuées et des policiers auraient<br />

été blessés lors de ces attaques.<br />

La situation des droits humains dans le pays a été<br />

examinée en mai dans le cadre de l’Examen périodique<br />

universel de l’ONU. Le gouvernement a accepté la<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

plupart des recommandations formulées, mais il a rejeté<br />

celles qui l’appelaient à dépénaliser la diffamation et les<br />

relations entre personnes de même sexe, à abroger les<br />

dispositions législatives discriminatoires à l’égard des<br />

femmes et à abolir la peine de mort.<br />

Les rapporteuses spéciales des Nations unies et de<br />

l’Union africaine chargées de la question des<br />

défenseurs des droits humains se sont rendues en<br />

Tunisie en septembre.<br />

Justice transitionnelle<br />

Le gouvernement a créé en janvier un ministère des<br />

Droits de l’homme et de la Justice transitoire, chargé<br />

d’élaborer un ensemble de stratégies pour remédier<br />

aux atteintes aux droits humains commises dans le<br />

passé et garantir la protection des droits<br />

fondamentaux. Toutefois, le mois suivant, le nouveau<br />

ministre a déclaré publiquement que l’homosexualité<br />

n’était pas un droit humain, mais une « perversion ».<br />

En avril, le ministère de la Justice a mis en place<br />

un comité technique chargé de mener des<br />

consultations dans tout le pays sur les questions de<br />

vérité, de justice, de réparation et de réforme. Ce<br />

comité, composé d’agents de l’État et de<br />

représentants de la société civile, a élaboré un projet<br />

de loi préconisant la création d’une instance de la<br />

vérité et de la dignité, organe indépendant chargé de<br />

superviser le processus de justice transitionnelle ; le<br />

texte a été soumis en octobre au président de la<br />

République et à l’Assemblée nationale constituante.<br />

À la suite de sa visite en novembre, le rapporteur<br />

spécial des Nations unies sur la promotion de la<br />

vérité, de la justice, de la réparation et des garanties<br />

de non-répétition a déploré l’absence d’une approche<br />

globale appliquant de manière simultanée les quatre<br />

dimensions de la justice transitionnelle.<br />

La Commission nationale d’établissement des faits<br />

sur les dépassements commis entre le 17 décembre<br />

2010 et la fin de son mandat (commission<br />

Bouderbala) a rendu public son rapport en mai. Ce<br />

document décrivait les événements survenus au<br />

cours du soulèvement qui a renversé le régime du<br />

président Ben Ali et dressait la liste des personnes<br />

tuées ou blessées. Il ne désignait toutefois pas<br />

nommément les responsables de l’utilisation de la<br />

force meurtrière et des violations des droits humains.<br />

Les autorités ont versé une compensation<br />

financière aux familles des personnes tuées et aux<br />

blessés, auxquels elles ont également fourni des soins<br />

319<br />

T

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!