21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

T<br />

l’impunité. Aucune mesure concrète n’avait toutefois<br />

été mise en place à la fin de l’année.<br />

En mai, l’Assemblée nationale a adopté une loi<br />

modifiant certaines dispositions du Code électoral.<br />

Plusieurs partis d’opposition ont accusé les autorités<br />

d’avoir « unilatéralement » adopté ces modifications<br />

et ont exigé leur abrogation. Bien que des<br />

changements aient été apportés à la législation à la<br />

suite de manifestations, certains partis d’opposition<br />

ont refusé de renouer le dialogue et ont contesté les<br />

conditions d’organisation des élections législatives, à<br />

l’origine prévues avant la fin de l’année mais<br />

reportées à <strong>2013</strong>.<br />

Utilisation excessive de la force<br />

Les forces de sécurité ont régulièrement fait usage<br />

d’une force excessive pour réprimer des<br />

manifestations organisées par des partis politiques.<br />

n En juin, les forces de sécurité ont pourchassé des<br />

manifestants jusqu’à leur domicile ainsi que dans un<br />

lieu de culte. Elles ont également lancé des gaz<br />

lacrymogènes dans une salle de classe de l’école de la<br />

mission catholique d’Amoutiévé, à Lomé, la capitale.<br />

n En juillet, les forces de police ont attaqué le domicile<br />

de Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale<br />

pour le changement (ANC). Pendant plusieurs heures,<br />

des policiers ont lancé des grenades lacrymogènes,<br />

puis se sont introduits de force dans les lieux, ont roué<br />

de coups les personnes présentes et arrêté plusieurs<br />

d’entre elles.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Des actes de torture ont été infligés à des prisonniers<br />

en détention provisoire, l’objectif étant de leur<br />

arracher des « aveux » ou de compromettre des<br />

accusés.<br />

n En avril, quatre étudiants, dont trois membres de<br />

l’Union nationale des élèves et étudiants du Togo<br />

(UNEET), ont été victimes de mauvais traitements lors<br />

de leur arrestation et durant leur détention à la prison<br />

civile de Kara, à environ 430 km au nord de Lomé. Ils<br />

avaient été inculpés d’« incitation à la révolte » pour<br />

avoir organisé une assemblée générale afin de débattre<br />

de promesses du gouvernement en matière<br />

d’allocation de bourses d’étude. Ils ont été libérés un<br />

mois plus tard sans avoir été jugés.<br />

n En août, Kossi Amétépé a été arrêté alors qu’il<br />

participait à une manifestation antigouvernementale.<br />

Il a été passé à tabac par des éléments de la Force<br />

d’intervention rapide (FIR). Il a ensuite été détenu dans<br />

le camp de la FIR à Lomé, où il a été frappé avec des<br />

cordelettes et piétiné.<br />

Liberté d’expression<br />

Les autorités ont restreint les droits à la liberté<br />

d’expression et de réunion en menaçant les<br />

défenseurs des droits humains et en interdisant des<br />

manifestations. Le gouvernement a affirmé que ces<br />

mesures étaient nécessaires au maintien de l’ordre<br />

public et à la prévention des risques en matière de<br />

sécurité.<br />

n En février, Koffi Kounté, président de la CNDH, a<br />

reçu des menaces de la part de l’entourage du chef de<br />

l’État, après avoir refusé de cautionner un rapport dont<br />

on savait qu’il avait été falsifié par le gouvernement.<br />

Craignant des représailles, Koffi Kounté s’est réfugié en<br />

France.<br />

n En août, une réunion d’éducation citoyenne<br />

organisée à Kara par le collectif « Sauvons le Togo »<br />

(CST) a été interdite. Des dirigeants du CST ont été<br />

agressés et pourchassés par les forces de sécurité.<br />

Les forces de sécurité s’en sont également prises à<br />

des journalistes qui couvraient ou filmaient des<br />

manifestations antigouvernementales.<br />

n En octobre, Justin Anani, un journaliste affilié à la<br />

Fédération internationale des journalistes, a été<br />

agressé par les forces de sécurité alors qu’il effectuait<br />

un reportage sur une marche de contestation organisée<br />

à Lomé par le CST et d’autres groupes d’opposition.<br />

Conditions carcérales<br />

Dans de nombreux centres de détention, les<br />

conditions carcérales s’apparentaient à une forme de<br />

traitement cruel, inhumain ou dégradant en raison de<br />

la surpopulation et d’un accès insuffisant aux soins.<br />

Un certain nombre de personnes seraient mortes du<br />

fait de cette situation, dont au moins 19 détenus de la<br />

prison civile de Lomé.<br />

n En mai, Bertin Sama, inculpé de trafic de<br />

stupéfiants, est mort des suites d’une infection<br />

pulmonaire à la prison civile de Lomé. Bien qu’il ait<br />

réclamé des soins à plusieurs reprises, il n’a été<br />

transféré à l’hôpital que deux jours avant sa mort.<br />

Impunité<br />

La Commission vérité, justice et réconciliation a publié<br />

son premier rapport en avril, après s’être entretenue<br />

avec des victimes et des auteurs présumés des<br />

316 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!