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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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d’enquête avait établi qu’il avait bien été arrêté à son<br />

domicile par huit membres des forces de sécurité.<br />

Harcèlement des opposants politiques<br />

Comme les années précédentes, les pouvoirs publics<br />

tchadiens n’ont pas hésité à engager des poursuites<br />

pénales contre des opposants politiques et à exercer<br />

des pressions sur l’appareil judiciaire.<br />

n Le député d’opposition Gali Ngothé Gatta, de l’Union<br />

des forces démocratiques, a été arrêté en mars et<br />

condamné à un an d’emprisonnement pour tentative<br />

de corruption et braconnage par le tribunal de<br />

première instance de Sahr, dans le sud du Tchad. Cet<br />

homme a été jugé et condamné trois jours seulement<br />

après son arrestation, sans que son immunité<br />

parlementaire ait été levée. Incarcéré dans un premier<br />

temps à la prison de Sahr, il a été transféré à celle de<br />

Moundou après avoir fait appel. Le 24 avril, la cour<br />

d’appel de Moundou a annulé la procédure, entachée<br />

selon elle de vices graves, et a ordonné la libération de<br />

Gali Ngothé Gatta. La décision de la cour d’appel a été<br />

confirmée par la Cour suprême.<br />

n Emmanuel Dekeumbé, un juge à la cour d’appel de<br />

Moundou qui avait refusé de condamner Gali Ngothé<br />

Gatta et avait dénoncé les irrégularités de procédure<br />

commises, a été démis de ses fonctions par le Conseil<br />

supérieur de la magistrature. Cette décision a été<br />

confirmée en juillet par décret présidentiel.<br />

Liberté d’expression<br />

Responsables religieux<br />

n Michele Russo, évêque catholique de Doba, a été<br />

expulsé du pays le 14 octobre à la suite de propos qu’il<br />

a tenus durant la messe du 30 septembre et qui ont été<br />

retransmis sur une radio locale. Il y dénonçait l’incurie<br />

des pouvoirs publics et la distribution inégale des<br />

richesses provenant de l’exploitation du pétrole dans la<br />

région.<br />

Journalistes<br />

Les autorités ont continué de menacer la presse et de<br />

harceler les journalistes.<br />

n Le 18 septembre, Jean-Claude Nekim, rédacteur en<br />

chef de la publication N’Djamena Bi-Hebdo, a été<br />

condamné à un an d’emprisonnement avec sursis et à<br />

une amende d’un million de francs CFA (environ<br />

2 000 dollars des États-Unis) parce que son journal<br />

avait publié des extraits d’une pétition lancée par<br />

l’Union des syndicats du Tchad (UST). Il était poursuivi<br />

pour incitation à la haine raciale et diffamation.<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

N’Djamena Bi-Hebdo a en outre été interdit de<br />

publication pendant trois mois. Jean-Claude Nekim<br />

s’est pourvu en appel, mais aucune décision n’avait été<br />

rendue à la fin de l’année.<br />

Défenseurs des droits humains<br />

Des défenseurs des droits humains, dont des leaders<br />

syndicaux, ont été agressés. D’autres ont, cette année<br />

encore, fait l’objet de manœuvres d’intimidation et de<br />

harcèlement de la part de représentants du<br />

gouvernement. Le pouvoir judiciaire a été utilisé à<br />

plusieurs reprises pour faire taire des militants.<br />

n Le 18 septembre, Michel Barka, Younous Mahadjir<br />

et François Djondang, tous trois cadres de l’UST, ont<br />

chacun été condamnés à 18 mois d’emprisonnement<br />

avec sursis et à un million de francs CFA d’amende. Le<br />

tribunal de première instance de N’Djamena a déclaré<br />

les trois hommes coupables d’incitation à la haine<br />

raciale et de diffamation, pour une pétition lancée<br />

début septembre par leur organisation. Leur jugement<br />

en appel était en attente à la fin de l’année.<br />

n L’avocate Jacqueline Moudeina, présidente de<br />

l’Association tchadienne pour la promotion et la défense<br />

des droits de l’homme (ATPDH), a été agressée le<br />

19 octobre par des inconnus armés, devant son<br />

domicile à N’Djamena. Elle s’en est sortie saine et sauve,<br />

mais ses agresseurs lui ont volé son véhicule, qui a été<br />

retrouvé le 22 octobre à Malo-Tama, un village situé à<br />

35 kilomètres de là. Ces faits se sont produits quelques<br />

jours après que Jacqueline Moudeina eut reçu le prix<br />

Right Livelihood 2011, en reconnaissance de son action<br />

en faveur des droits humains. Plusieurs personnes ont<br />

été arrêtées, mais on ignorait à la fin de l’année si<br />

quelqu’un avait été inculpé dans cette affaire.<br />

n Le 20 octobre, six hommes en uniforme de la<br />

gendarmerie ont pénétré dans la propriété du militant<br />

des droits humains Dobian Assingar, président<br />

d’honneur de la Ligue tchadienne des droits de<br />

l’homme (LTDH). Ils ont perquisitionné son domicile<br />

sans mandat, affirmant être à la recherche d’une<br />

voiture volée. Dobian Assingar a porté plainte, mais il<br />

n’avait reçu aucune réponse à la fin de l’année.<br />

Enfants soldats<br />

Selon des informations insistantes ayant circulé en<br />

cours d’année, des enfants auraient été incorporés<br />

dans l’armée nationale tchadienne, notamment en<br />

février et en mars où ils étaient particulièrement<br />

nombreux. En outre, le recrutement et l’utilisation<br />

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