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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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coupable en septembre d’actes de torture commis<br />

sur un adolescent de 17 ans, dans la région de<br />

Khatlon, et condamné à sept années<br />

d’emprisonnement – une première au Tadjikistan. Un<br />

autre policier a été condamné à un an<br />

d’emprisonnement pour torture en décembre.<br />

Parallèlement, toutefois, plusieurs responsables de<br />

l’application des lois reconnus coupables d’abus de<br />

pouvoir ont été remis en liberté anticipée, aux termes<br />

de la Loi d’amnistie de 2011. Le parquet de<br />

Douchanbé a par exemple décidé en juillet<br />

d’abandonner l’information judiciaire ouverte contre<br />

deux policiers accusés d’être responsables de la mort<br />

en détention de Safarali Sangov, en mars 2011. Les<br />

deux hommes ont été amnistiés.<br />

Bien que le Code de procédure pénale précise que<br />

les tribunaux devaient déclarer irrecevable tout<br />

élément obtenu sous la torture, il n’y a pas eu<br />

d’exemple cette année de juge invoquant cette<br />

disposition.<br />

Les victimes de torture et leurs proches disaient<br />

souvent ne pas vouloir porter plainte auprès des<br />

services du procureur, par crainte de représailles.<br />

Les autorités ont refusé d’autoriser des<br />

observateurs indépendants (du CICR ou d’ONG<br />

locales, notamment) à se rendre dans les centres de<br />

détention.<br />

Lors des audiences de demande de remise en<br />

liberté, les juges ignoraient régulièrement les<br />

allégations de torture et d’autres mauvais traitements<br />

formulées par les détenus, les invitant à porter plainte<br />

auprès du procureur.<br />

Lorsqu’une enquête était ouverte sur des<br />

allégations de mauvais traitements ou de torture, les<br />

victimes et leurs familles n’étaient pas régulièrement<br />

tenues au courant de l’état d’avancement de l’affaire<br />

ni autorisées à prendre connaissance des éléments<br />

de leur dossier. La Cour constitutionnelle a confirmé<br />

en mai la légalité de la décision du procureur général<br />

de limiter l’accès des victimes de violations des droits<br />

humains aux éléments à charge réunis contre les<br />

auteurs présumés de ces violations.<br />

Le parquet refusait généralement de préciser la<br />

façon dont les plaintes avaient été instruites ou les<br />

motifs de ses décisions, lorsqu’il avait estimé que rien<br />

ne permettait de conclure à une faute de la part<br />

d’agents de l’État. Les procureurs tardaient bien<br />

souvent à ordonner l’examen médical de victimes<br />

présumées de mauvais traitements ou de torture, ce<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

qui permettait aux traces des sévices infligés de<br />

disparaître.<br />

Morts en détention<br />

Les autorités n’assuraient pas l’intégrité physique des<br />

personnes placées en détention. Les morts en<br />

détention ne faisaient pas l’objet d’enquêtes dignes<br />

de ce nom et les responsables présumés étaient<br />

rarement sanctionnés.<br />

n Hamza Ikromzoda, 27 ans, est mort en prison au<br />

mois de septembre, apparemment des suites de<br />

torture. Un examen médicolégal a conclu en octobre<br />

que le jeune homme s’était suicidé. Plusieurs anciens<br />

codétenus de la victime qui auraient assisté à sa mort<br />

auraient été maltraités, voire torturés dans les prisons<br />

de Douchanbé et de Khoudjand.<br />

Liberté d’expression<br />

Le Code pénal a été modifié en juillet, afin de<br />

dépénaliser la diffamation. L’offense au chef de l’État<br />

restait cependant passible de sanctions. De<br />

nombreuses informations ont toutefois circulé, cette<br />

année encore, faisant état de tentatives du<br />

gouvernement de restreindre la liberté d’expression<br />

des défenseurs des droits humains, des avocats, des<br />

experts médicaux et des journalistes.<br />

Le tribunal de la ville de Khoudjand a ordonné en<br />

octobre la fermeture de l’association Amparo, une<br />

organisation de défense des droits humains mobilisée<br />

contre les abus au sein de l’armée. L’association était<br />

accusée d’infractions administratives. Selon des<br />

militants des droits humains, cette décision obéissait<br />

à des mobiles politiques et les charges contre Amparo<br />

étaient infondées.<br />

Violences faites aux femmes et aux filles<br />

La Loi sur la prévention de la violence domestique a<br />

finalement été adoptée en décembre, huit ans après<br />

son passage en première lecture devant le Parlement.<br />

Visites et documents d’Amnesty<br />

<strong>International</strong><br />

v Des déléguées d’Amnesty <strong>International</strong> se sont rendues au Tadjikistan<br />

en juin.<br />

4 Shattered Lives: Torture and Other Ill-treatment in Tajikistan<br />

(EUR 60/004/2012).<br />

4 Tadjikistan. Il ne faut pas réduire les groupes militants dissidents au<br />

silence (PRE01/579/2012).<br />

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