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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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médias locaux et internationaux, placé arbitrairement<br />

en détention des journalistes et des présentateurs de<br />

radio et confisqué du matériel. Les autorités ont<br />

également menacé de supprimer des émissions de<br />

radio jugées critiques envers le gouvernement, et le<br />

seul quotidien du Soudan du Sud s’est heurté à des<br />

obstacles pour continuer à paraître.<br />

n Ayak Dhieu Apar, présentatrice de radio à Rumbek<br />

(État des Lacs), a été arrêtée le 14 mai ; elle est restée<br />

détenue sans inculpation aux mains de la police durant<br />

cinq jours. On lui reprochait d’avoir animé sur une<br />

station publique un débat intitulé « Comment la<br />

population pourrait-elle respecter la police ? ». Des<br />

auditeurs intervenant par téléphone auraient critiqué la<br />

piètre qualité des services rendus par la police et son<br />

mépris de l’état de droit. Alors même qu’elle n’avait pas<br />

été inculpée, Ayak Dhieu Apar a été remise en liberté<br />

sous caution. La police a menacé de la poursuivre en<br />

justice pour « diffamation et atteinte à l’image de la<br />

police ». Début juin, le général Saed Abdulatif Chawul<br />

Lom, responsable des services de police de l’État des<br />

Lacs, qui était pense-t-on à l’origine de l’arrestation<br />

d’Ayak Dhieu Apar, a été démis de ses fonctions, en<br />

raison semble-t-il de son rôle dans cette affaire.<br />

n Bonfacio Taban Kuich, un journaliste indépendant<br />

de Bentiu (État d’Unité), a été arrêté par l’APLS le<br />

30 mai et retenu pendant six heures dans une caserne<br />

à cause d’un article publié dans le journal en ligne<br />

Sudan Tribune. Selon certaines informations, il a par<br />

ailleurs été menacé de mort par des responsables<br />

gouvernementaux. L’article révélait que plus de<br />

500 femmes dont le mari, membre de l’APLS, était<br />

mort au combat n’avaient pas reçu du gouvernement la<br />

totalité de l’indemnisation à laquelle elles avaient droit.<br />

Obligation de rendre des comptes<br />

L’enquête ouverte en août 2011 sur des allégations<br />

formulées contre l’ancien directeur de la Sécurité<br />

publique et des enquêtes criminelles n’était pas<br />

terminée à la fin de l’année. Les investigations<br />

portaient sur son implication présumée dans des faits<br />

de corruption et des actes de torture, ainsi que sur la<br />

création de centres de détention illégaux et la<br />

disparition forcée de John Louis Silvino, un architecte<br />

qui travaillait pour le ministère du Logement et dont<br />

on était sans nouvelles depuis le 25 mars 2011.<br />

Les pouvoirs publics n’ont guère pris d’initiatives<br />

pour sanctionner les violations perpétrées par l’APLS<br />

et la force auxiliaire du Service de police du Soudan<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

du Sud durant la campagne de désarmement civil<br />

lancée en mars dans l’État de Jonglei (opération<br />

Restore Peace). Des exécutions extrajudiciaires ont<br />

notamment été commises, ainsi que des passages à<br />

tabac d’hommes, de femmes et d’enfants, des<br />

simulacres de noyade, des violences sexuelles contre<br />

les femmes et des pillages dans les villes et villages.<br />

Sept arrestations directement liées à des violations qui<br />

auraient été commises durant cette campagne ont été<br />

signalées. Deux de ces sept personnes, des militaires,<br />

faisaient l’objet de poursuites à la fin de l’année.<br />

L’enquête sur l’enlèvement de deux militants de<br />

l’Alliance de la société civile du Soudan du Sud, et<br />

sur les mauvais traitements qui leur auraient été<br />

infligés, n’était pas achevée.<br />

n Le président de l’Alliance, Deng Athuai Mawiir, a été<br />

enlevé le 4 juillet dans son hôtel à Djouba. Selon les<br />

informations recueillies, il a été détenu pendant trois<br />

jours, durant lesquels on l’a frappé et interrogé sur son<br />

travail à propos de la corruption au Soudan du Sud.<br />

n Le 22 octobre, Ring Bulabuk a été enlevé puis laissé<br />

dans un cimetière abandonné de Djouba. Cet homme<br />

avait reçu des menaces l’enjoignant de cesser son<br />

travail concernant une procédure pénale contre un<br />

général accusé d’appropriation illicite de terres à<br />

Djouba.<br />

D’autres cas d’impunité des forces de sécurité ont<br />

été signalés durant l’année.<br />

n Le 9 décembre à Wau, dans l’État du Bahr el Ghazal<br />

occidental, les forces de sécurité ont tiré sur des<br />

personnes qui manifestaient pacifiquement contre la<br />

mort d’un jeune militant et contre la décision des<br />

autorités de transférer l’administration du comté de<br />

Wau à Bagari. Huit personnes ont été tuées et 20 autres<br />

ont été blessées. Le gouverneur a annoncé l’ouverture<br />

immédiate d’une enquête, mais aucune investigation<br />

n’a été menée, à la connaissance d’Amnesty<br />

<strong>International</strong>. Les membres des forces de sécurité<br />

impliqués dans les tirs illégaux n’ont pas été traduits en<br />

justice, alors que des dizaines d’opposants présumés<br />

au gouvernement, y compris des membres de<br />

l’Assemblée législative, ont été interpellés.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Les forces de sécurité, notamment l’APLS, le Service<br />

national de la sûreté et le Service de police du<br />

Soudan du Sud, ont harcelé, arrêté, torturé ou<br />

maltraité des personnes, dont des employés de l’ONU<br />

et de diverses ONG. Les attaques contre des<br />

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