Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains. Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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S Michaľany avait contrevenu à la législation contre la discrimination. Droits en matière de logement Un peu partout en Slovaquie, les pouvoirs publics ont continué à expulser de force les Roms qui vivaient dans des campements non autorisés, sans leur fournir pour autant un accès aux services de base. n En mai, les autorités municipales de Vrútky ont démoli plusieurs maisons roms construites sans permis sur un terrain de la commune. Des personnes se sont retrouvées à la rue. Certains des enfants expulsés auraient été retirés à leurs parents par les services sociaux et placés dans un foyer. n Les habitants d’un campement non autorisé installé près de Prešov ont été expulsés de force le 22 octobre, et contraints de démolir eux-mêmes leurs habitations. Auparavant, le maire de la ville avait annoncé l’expulsion sur sa page Facebook, et adressé un message au plénipotentiaire du gouvernement chargé des communautés roms lui demandant de s’occuper de ses « ouailles ». n Un ensemble d’habitations précaires abritant quelque 150 Roms a été démoli à Košice le 31 octobre. Seules quatre personnes auraient accepté d’être relogées à titre provisoire. Selon les témoignages des habitants, certaines des personnes expulsées vivaient là depuis 12 ans. Le maire de la ville a déclaré que cette opération de démolition était en réalité « un nettoyage de décharge illégale », dans la mesure où les maisons des Roms avaient été « construites avec des déchets ». Stérilisation forcée de femmes roms La Cour européenne des droits de l’homme a prononcé deux arrêts supplémentaires dans des affaires de stérilisations forcées pratiquées au début des années 2000 sur des femmes et des jeunes filles roms. Elle a considéré que la stérilisation d’une femme sans son plein consentement, donné en parfaite connaissance de cause, constituait une violation du droit de cette femme à ne pas être soumise à un traitement inhumain ou dégradant, ainsi qu’une violation de son droit au respect de la vie privée et de la vie de famille. À la suite de ces décisions, le Centre des droits civils et humains (Poradňa), une ONG, a reproché au gouvernement de ne pas avoir enquêté sur tous les cas présumés de stérilisation forcée, de ne pas avoir présenté d’excuses à toutes les victimes et de ne pas leur avoir proposé d’indemnisation. Torture et autres mauvais traitements La Slovaquie s’est vu reprocher d’avoir renvoyé de force des personnes vers des pays où elles risquaient d’être maltraitées, voire torturées. n La Cour européenne des droits de l’homme a estimé en mai que la Slovaquie avait violé les droits de Mustapha Labsi, en méconnaissant une mesure provisoire indiquée par la Cour. En 2010, la Slovaquie avait renvoyé de force Mustapha Labsi en Algérie, où celui-ci risquait d’être maltraité et de ne pas pouvoir faire valoir son droit à un recours effectif. n En juin, la Cour européenne des droits de l’homme a pris des mesures provisoires contre l’extradition d’Aslan Achmetovitch Iandiev vers la Russie, où il était accusé d’appartenance à un groupe armé. Aslan Iandiev affirmait avoir été torturé par la police russe avant de parvenir à s’échapper. La Cour suprême de Slovaquie a estimé en juin, alors que sa demande d’asile en Slovaquie était en instance, que la demande d’extradition formulée à son encontre par le parquet russe était recevable. La Cour européenne s’est opposée à cette extradition, au motif qu’une telle mesure exposerait l’intéressé à un risque de torture. La Cour constitutionnelle slovaque a admis en août le bien-fondé du recours contre la décision d’extradition, indiquant que cette dernière ne pourrait pas être mise à exécution tant que la demande d’asile n’aurait pas été examinée. Droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) Le gouvernement a créé en octobre au sein du Conseil des droits humains un nouveau Comité pour les droits des personnes LGBTI. La mission de ce Comité est de veiller au respect par les pouvoirs publics slovaques des dispositions des traités internationaux relatifs aux droits humains. Visites et documents d’Amnesty International vDes délégués d’Amnesty International se sont rendus en Slovaquie en mars, juin et novembre. 4 Slovakia: Briefing to the UN Committee on Economic, Social and Cultural Rights, 48th session, May 2012 (EUR 72/001/2012). 280 Amnesty International - Rapport 2013

SLOVÉNIE RÉPUBLIQUE DE SLOVÉNIE Chef de l’État : Danilo Türk, remplacé par Borut Pahor le 22 décembre Chef du gouvernement : Borut Pahor, remplacé par Janez Janša le 10 février Les droits des personnes rayées en toute illégalité des registres de la population slovène en 1992 n’avaient toujours pas été rétablis. Les Roms demeuraient en butte à des discriminations. Discrimination Les « effacés » Les autorités ne garantissaient toujours pas les droits des « effacés », ces habitants originaires d’autres républiques de l’ex-Yougoslavie radiés illégalement du registre slovène des résidents permanents en 1992. Les mesures législatives adoptées les années précédentes n’ont pas permis de réparer les atteintes aux droits économiques, sociaux et culturels subies par ces personnes, et ne leur ont pas non plus garanti la jouissance de ces droits à l’avenir. Les autorités n’ont pris aucune nouvelle initiative susceptible de rétablir le plein exercice de ces droits. n Le 26 juin, la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme, appelée à se prononcer dans l’affaire pilote Kurić et autres c. Slovénie, a estimé que « l’effacement » des plaignants et ses conséquences constituaient une violation des droits de ces derniers à avoir une vie privée et familiale et à disposer de recours juridiques efficaces. La Grande Chambre a également considéré que les plaignants avaient été victimes de discriminations au regard de ces droits. Elle a donné un délai d’un an aux autorités slovènes pour mettre en place un programme d’indemnisation des victimes. Rien n’indiquait, à la fin de l’année, que les pouvoirs publics avaient mis en route une quelconque procédure destinée à créer un tel dispositif. Les Roms Le gouvernement n’avait toujours pas mis en place de mécanismes satisfaisants permettant de détecter les pratiques discriminatoires contre les Roms. Il n’a pas non plus institué le cadre juridique et institutionnel qui garantirait aux victimes de telles pratiques des recours vraiment efficaces. Amnesty International - Rapport 2013 La majorité des Roms vivant en zone rurale dans des campements précaires, isolés et séparés du reste de la population n’avaient toujours pas accès à un logement décent. Ils ne jouissaient pas non plus de la sécurité d’occupation de leur lieu de résidence et étaient exposés aux expulsions forcées. En outre, nombre d’entre eux étaient privés de services publics, notamment d’eau courante, pour leurs besoins quotidiens (ils devaient souvent s’approvisionner dans des cours d’eau pollués ou aux robinets des stations d’essence ou des cimetières). n Le médiateur a publié en juillet un rapport sur la situation des Roms dans le sud-est de la Slovénie. Dans ce rapport, il appelait les pouvoirs publics à assurer sans délai l’accès des Roms à l’eau potable et à des installations sanitaires, en apportant les modifications nécessaires à la législation. Lors de la procédure visant à adopter officiellement les recommandations du médiateur, le Parlement a reformulé certaines d’entre elles, en les vidant en grande partie de leur substance. n La Commission gouvernementale pour la protection de la communauté rom a estimé en septembre que la Loi sur les Roms devait être modifiée. Les premières discussions sur cette question ont porté sur la nécessité d’intégrer dans la Loi des dispositions garantissant l’accès des Roms aux services publics les plus élémentaires. SOMALIE RÉPUBLIQUE DE SOMALIE Chef de l’État : Sharif Sheikh Ahmed, président du gouvernement fédéral de transition, remplacé par Hassan Sheikh Mohamoud le 16 septembre Premier ministre : Abdiweli Mohamed Ali, remplacé par Abdi Farah Shirdon Said le 17 octobre Président de la République du Somaliland : Ahmed Mohamed Mahamoud Silanyo Le conflit opposant les forces progouvernementales, la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et le groupe armé islamiste Al Shabab s’est poursuivi dans le sud et le centre de la Somalie. Les forces progouvernementales ont pris le contrôle d’un certain nombre de villes importantes jusqu’alors 281 S

S<br />

Michaľany avait contrevenu à la législation contre la<br />

discrimination.<br />

Droits en matière de logement<br />

Un peu partout en Slovaquie, les pouvoirs publics ont<br />

continué à expulser de force les Roms qui vivaient<br />

dans des campements non autorisés, sans leur<br />

fournir pour autant un accès aux services de base.<br />

n En mai, les autorités municipales de Vrútky ont<br />

démoli plusieurs maisons roms construites sans permis<br />

sur un terrain de la commune. Des personnes se sont<br />

retrouvées à la rue. Certains des enfants expulsés<br />

auraient été retirés à leurs parents par les services<br />

sociaux et placés dans un foyer.<br />

n Les habitants d’un campement non autorisé installé<br />

près de Prešov ont été expulsés de force le 22 octobre,<br />

et contraints de démolir eux-mêmes leurs habitations.<br />

Auparavant, le maire de la ville avait annoncé<br />

l’expulsion sur sa page Facebook, et adressé un<br />

message au plénipotentiaire du gouvernement chargé<br />

des communautés roms lui demandant de s’occuper<br />

de ses « ouailles ».<br />

n Un ensemble d’habitations précaires abritant<br />

quelque 150 Roms a été démoli à Košice le<br />

31 octobre. Seules quatre personnes auraient<br />

accepté d’être relogées à titre provisoire. Selon les<br />

témoignages des habitants, certaines des personnes<br />

expulsées vivaient là depuis 12 ans. Le maire de la<br />

ville a déclaré que cette opération de démolition était<br />

en réalité « un nettoyage de décharge illégale », dans<br />

la mesure où les maisons des Roms avaient été<br />

« construites avec des déchets ».<br />

Stérilisation forcée de femmes roms<br />

La Cour européenne des droits de l’homme a<br />

prononcé deux arrêts supplémentaires dans des<br />

affaires de stérilisations forcées pratiquées au début<br />

des années 2000 sur des femmes et des jeunes filles<br />

roms. Elle a considéré que la stérilisation d’une<br />

femme sans son plein consentement, donné en<br />

parfaite connaissance de cause, constituait une<br />

violation du droit de cette femme à ne pas être<br />

soumise à un traitement inhumain ou dégradant,<br />

ainsi qu’une violation de son droit au respect de la vie<br />

privée et de la vie de famille.<br />

À la suite de ces décisions, le Centre des droits<br />

civils et humains (Poradňa), une ONG, a reproché au<br />

gouvernement de ne pas avoir enquêté sur tous les<br />

cas présumés de stérilisation forcée, de ne pas avoir<br />

présenté d’excuses à toutes les victimes et de ne pas<br />

leur avoir proposé d’indemnisation.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

La Slovaquie s’est vu reprocher d’avoir renvoyé de<br />

force des personnes vers des pays où elles risquaient<br />

d’être maltraitées, voire torturées.<br />

n La Cour européenne des droits de l’homme a estimé<br />

en mai que la Slovaquie avait violé les droits de<br />

Mustapha Labsi, en méconnaissant une mesure<br />

provisoire indiquée par la Cour. En 2010, la Slovaquie<br />

avait renvoyé de force Mustapha Labsi en Algérie, où<br />

celui-ci risquait d’être maltraité et de ne pas pouvoir<br />

faire valoir son droit à un recours effectif.<br />

n En juin, la Cour européenne des droits de l’homme a<br />

pris des mesures provisoires contre l’extradition d’Aslan<br />

Achmetovitch Iandiev vers la Russie, où il était accusé<br />

d’appartenance à un groupe armé. Aslan Iandiev<br />

affirmait avoir été torturé par la police russe avant de<br />

parvenir à s’échapper. La Cour suprême de Slovaquie a<br />

estimé en juin, alors que sa demande d’asile en<br />

Slovaquie était en instance, que la demande<br />

d’extradition formulée à son encontre par le parquet<br />

russe était recevable. La Cour européenne s’est opposée<br />

à cette extradition, au motif qu’une telle mesure<br />

exposerait l’intéressé à un risque de torture. La Cour<br />

constitutionnelle slovaque a admis en août le bien-fondé<br />

du recours contre la décision d’extradition, indiquant<br />

que cette dernière ne pourrait pas être mise à exécution<br />

tant que la demande d’asile n’aurait pas été examinée.<br />

Droits des lesbiennes, des gays et des<br />

personnes bisexuelles, transgenres ou<br />

intersexuées (LGBTI)<br />

Le gouvernement a créé en octobre au sein du<br />

Conseil des droits humains un nouveau Comité pour<br />

les droits des personnes LGBTI. La mission de ce<br />

Comité est de veiller au respect par les pouvoirs<br />

publics slovaques des dispositions des traités<br />

internationaux relatifs aux droits humains.<br />

Visites et documents d’Amnesty<br />

<strong>International</strong><br />

vDes délégués d’Amnesty <strong>International</strong> se sont rendus en Slovaquie en<br />

mars, juin et novembre.<br />

4 Slovakia: Briefing to the UN Committee on Economic, Social and Cultural<br />

Rights, 48th session, May 2012 (EUR 72/001/2012).<br />

280 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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