21.10.2013 Views

Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

nouvelles dispositions avaient déjà été invoquées à la<br />

fin de l’année pour fermer plusieurs sites publiant des<br />

contenus pourtant protégés par le droit à la liberté<br />

d’expression.<br />

n Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda<br />

Tolokonnikova, toutes trois membres du groupe punk<br />

Pussy Riot, ont été arrêtées en mars, après une<br />

performance politique tenant certes de la provocation,<br />

mais brève et non violente, dans la cathédrale<br />

moscovite du Christ-Sauveur. Elles ont été reconnues<br />

coupables en août de « hooliganisme motivé par la<br />

haine religieuse » et ont été toutes les trois<br />

condamnées à deux années d’emprisonnement.<br />

Ekaterina Samoutsevitch a toutefois bénéficié d’un<br />

sursis en appel et a été libérée le 10 octobre.<br />

n Le 29 novembre, un tribunal de Moscou a déclaré<br />

que les images vidéo montrant la performance du<br />

groupe dans l’église étaient de nature « extrémiste » et<br />

qu’elles ne pouvaient donc pas être mises en ligne.<br />

Discrimination<br />

Les discriminations en fonction des origines des<br />

personnes, de leur appartenance ethnique, de leur<br />

genre, de leur religion ou de leurs sympathies<br />

politiques restaient très fréquentes. Plusieurs régions<br />

ont adopté des lois discriminatoires à l’égard des<br />

personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres<br />

ou intersexuées (LGBTI). Des projets allant dans le<br />

même sens existaient au niveau fédéral. Une loi<br />

interdisant « la propagande auprès des mineurs en<br />

faveur de la sodomie, du lesbianisme, de la<br />

bisexualité et des comportements transgenres » est<br />

entrée en vigueur en avril à Saint-Pétersbourg. Des<br />

textes de même nature ont été adoptés en Bachkirie,<br />

dans le district autonome de Tchoukotka et dans les<br />

régions de Krasnodar, Magadan, Novossibirsk et<br />

Samara. Un projet similaire a été déposé devant la<br />

Douma d’État. Un certain nombre de manifestations<br />

prévues en faveur des droits des LGBTI ont été<br />

interdites et leurs participants ont été dispersés par la<br />

police.<br />

Un peu partout en Russie, des personnes LGBTI,<br />

ainsi que des membres de divers groupes<br />

minoritaires, ont continué de faire l’objet d’agressions.<br />

Ces actes n’ont pas été suivis d’enquêtes officielles<br />

sérieuses et, bien souvent, leurs auteurs n’ont pas été<br />

identifiés.<br />

n Le 4 août, quatre hommes ont pénétré de force dans<br />

un club LGBTI de Tioumen et s’en sont pris<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

verbalement à plusieurs clients de l’établissement. Ils<br />

ont été interpellés par la police. Toutefois, lorsque les<br />

victimes se sont rendues au poste de police pour porter<br />

plainte, elles ont été placées dans la même pièce que<br />

leurs agresseurs. Ceux-ci les ont de nouveau<br />

menacées et ont fini par être remis en liberté sans<br />

inculpation.<br />

Défenseurs des droits humains<br />

De nouveaux cas de harcèlement de défenseurs des<br />

droits humains ont été signalés. Dans le Caucase du<br />

Nord, ainsi que dans d’autres régions, les militants,<br />

les journalistes et les avocats de personnes victimes<br />

de violations des droits humains continuaient de faire<br />

l’objet de menaces physiques, notamment de la part<br />

de responsables de l’application des lois.<br />

Les enquêtes sur de nombreuses agressions<br />

perpétrées les années précédentes n’avaient<br />

manifestement guère progressé. C’était le cas de<br />

l’enquête sur le meurtre de Natalia Estemirova.<br />

La nouvelle législation mettait en place des<br />

obstacles administratifs supplémentaires et obligeait<br />

les ONG recevant des fonds de l’étranger et menant<br />

des activités très généralement qualifiées de<br />

« politiques » à s’enregistrer en tant<br />

qu’« organisations remplissant les fonctions d’agents<br />

étrangers », une terminologie évocatrice d’activités<br />

d’espionnage. Le non-respect de ces dispositions<br />

entraînait de lourdes amendes, voire<br />

l’emprisonnement des dirigeants des ONG<br />

concernées.<br />

Les représentants de l’État cherchaient<br />

régulièrement à salir la réputation des défenseurs des<br />

droits humains et de certaines ONG, ainsi que l’action<br />

des organisations de défense des droits<br />

fondamentaux en général.<br />

n Un haut responsable du Service fédéral de<br />

sécurité (FSB) aurait déclaré en octobre que ses<br />

services avaient fait fermer une vingtaine d’ONG en<br />

Ingouchie, en raison de leurs liens avec des organes<br />

de renseignement étrangers. Il n’aurait cependant<br />

fourni aucune précision concernant d’éventuelles<br />

charges d’espionnage pesant sur telle ou telle ONG<br />

en Ingouchie, ni même cité les noms des<br />

organisations frappées par cette mesure. Il a<br />

toutefois indiqué que Machr, une association<br />

ingouche connue pour son engagement en faveur<br />

des droits humains, était un « agent étranger »<br />

toujours en activité.<br />

263<br />

R

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!