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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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R<br />

souvent sans la moindre consultation des citoyens et<br />

malgré l’opposition de nombreux secteurs de la<br />

société. Elles mettaient en place de lourdes sanctions<br />

administratives et pénales, susceptibles d’être<br />

utilisées pour réprimer les protestations légitimes, les<br />

activités politiques et les actions de la société civile,<br />

ainsi que pour empêcher que des fonds venant de<br />

l’étranger puissent servir à financer des activités<br />

civiques.<br />

La Russie a réagi avec agressivité aux critiques<br />

internationales de son bilan en matière de droits<br />

humains. Aux États-Unis, une loi a été adoptée qui<br />

prévoyait diverses sanctions, notamment des<br />

restrictions aux déplacements, à l’encontre des<br />

agents de l’État présumés responsables du décès de<br />

l’avocat Sergueï Magnitski, mort en détention en<br />

2009. Des projets de loi similaires ont été déposés<br />

dans plusieurs autres pays. Les autorités russes ont<br />

riposté par des sanctions de même type et en<br />

interdisant l’adoption d’enfants russes par les<br />

ressortissants américains. Elles ont en outre interdit<br />

aux ONG russes de recevoir des fonds des États-Unis.<br />

La croissance économique s’est poursuivie, bien<br />

qu’à un rythme moins soutenu en raison de la baisse<br />

des prix du pétrole, du ralentissement économique<br />

mondial et de l’absence de réformes structurelles sur<br />

le plan national. Les manifestations ont diminué en<br />

intensité à la fin de l’année mais, dans le même temps,<br />

les sondages d’opinion faisaient apparaître une baisse<br />

du soutien aux dirigeants politiques du pays.<br />

Liberté de réunion<br />

La police dispersait régulièrement, et souvent avec<br />

brutalité, les manifestations pacifiques organisées un<br />

peu partout en Russie, y compris les rassemblements<br />

ne regroupant que quelques personnes et ne<br />

présentant aucune menace ni aucune gêne pour<br />

l’ordre public. Les pouvoirs publics considéraient<br />

toute manifestation, aussi paisible et modeste soitelle,<br />

comme un acte illégal, dès l’instant où elle<br />

n’avait pas été dûment autorisée. En revanche, les<br />

rassemblements de militants favorables au<br />

gouvernement ou à l’Église orthodoxe pouvaient se<br />

dérouler le plus souvent sans que les forces de<br />

sécurité n’interviennent, même lorsqu’ils n’avaient<br />

pas été autorisés au préalable. De nombreux cas de<br />

brutalités policières contre des manifestants<br />

pacifiques ou des journalistes ont été signalés, sans<br />

qu’aucune enquête approfondie ne soit effectuée.<br />

n Le 6 mai, c’est-à-dire la veille de l’investiture de<br />

Vladimir Poutine à la Présidence, un cortège de<br />

manifestants qui se dirigeait vers la place Bolotnaïa, à<br />

Moscou, en suivant un itinéraire autorisé, a été bloqué<br />

par la police. La confrontation a été marquée par<br />

quelques échauffourées. À la suite de ces événements,<br />

19 manifestants ont été inculpés pour participation à<br />

ce que les autorités ont qualifié d’« émeutes de<br />

masse ». L’un d’entre eux, qui avait plaidé coupable, a<br />

été condamné à quatre ans et demi<br />

d’emprisonnement. Les autres attendaient d’être jugés<br />

à la fin de l’année. Plusieurs militants politiques de<br />

premier plan ont été considérés comme des témoins<br />

dans cette affaire et leurs domiciles ont été<br />

perquisitionnés, dans le cadre d’opérations largement<br />

couvertes par les chaînes de télévision publiques. Les 6<br />

et 7 mai, des centaines de manifestants non violents<br />

ont été arrêtés dans les rues de Moscou, certains<br />

uniquement parce qu’ils arboraient un ruban blanc en<br />

signe de protestation contre la fraude électorale.<br />

La Loi sur les manifestations publiques a été de<br />

nouveau modifiée en juin. La liste des infractions<br />

qu’elle sanctionnait a été allongée, de nouvelles<br />

restrictions ont été adoptées et les sanctions ont été<br />

alourdies.<br />

Liberté d’expression<br />

Le droit à la liberté d’expression a été de plus en plus<br />

restreint. À l’exception de quelques organes de<br />

presse à la diffusion limitée, la plupart des médias<br />

restaient de fait contrôlés par l’État. La télévision<br />

nationale s’employait régulièrement, aux heures de<br />

grande écoute, à discréditer les personnes critiques à<br />

l’égard du gouvernement.<br />

La diffamation a de nouveau été inscrite au nombre<br />

des infractions sanctionnées par le Code pénal, huit<br />

mois seulement après en avoir été exclue. Le Code<br />

pénal a par ailleurs été modifié pour élargir – en la<br />

rendant plus vague – la définition de la trahison et de<br />

l’espionnage, afin qu’elle couvre désormais aussi la<br />

fourniture d’informations ou d’une quelconque<br />

assistance à des organisations ou des États étrangers<br />

dont les activités sont « dirigées contre la sécurité de<br />

la Fédération de Russie ».<br />

Une nouvelle loi donnait au gouvernement le droit<br />

de mettre à l’index et de bloquer les sites Internet<br />

publiant des éléments considérés comme<br />

« extrémistes » ou, de façon générale, néfastes à la<br />

santé, à la morale ou à la sécurité publiques. Ces<br />

262 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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