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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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AFGHANISTAN<br />

RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D’AFGHANISTAN<br />

Chef de l’État et du gouvernement : Hamid Karzaï<br />

Cette année encore, des milliers de civils ont été<br />

victimes d’attaques ciblées ou menées sans<br />

discrimination par des groupes armés d’opposition.<br />

D’autres ont été tués ou blessés par les forces<br />

internationales et afghanes. La Mission d’assistance<br />

des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a<br />

recensé plus de 2 700 civils tués et 4 805 autres<br />

blessés au cours de l’année, la très grande majorité<br />

d’entre eux – 81 % – par des groupes armés. Le<br />

recours à la torture, entre autres formes de mauvais<br />

traitements, restait très répandu dans les centres de<br />

détention de tout le pays, malgré les efforts déployés<br />

par le gouvernement pour réduire cette pratique. Les<br />

femmes et les filles continuaient d’être victimes<br />

d’une discrimination généralisée et de violences,<br />

tant au niveau institutionnel qu’au sein de la société<br />

en général. Le gouvernement a tenté de renforcer la<br />

surveillance de la presse, ce qui a provoqué un tollé<br />

des employés des médias. Ceux-ci ont, cette année<br />

encore, été en butte à des menaces et à des<br />

arrestations de la part des forces gouvernementales<br />

et des groupes armés. La persistance du conflit armé<br />

a contraint de nouvelles familles à quitter leur foyer ;<br />

le nombre total de personnes déplacées à cause du<br />

conflit atteignait 459 200 à la fin de l’année.<br />

Beaucoup vivaient dans des habitats précaires, sans<br />

accès à l’eau, à un abri suffisant, aux services de<br />

santé ni à l’éducation. On recensait à la fin de<br />

l’année quelque 2,7 millions d’Afghans réfugiés à<br />

l’étranger.<br />

Contexte<br />

En janvier, les talibans ont accepté l’ouverture d’un<br />

bureau politique au Qatar, ce qui devait permettre des<br />

pourparlers de paix directs ; cette initiative a achoppé<br />

en mars sur les demandes d’échanges de prisonniers.<br />

Au début de novembre, plusieurs dirigeants talibans<br />

incarcérés au Pakistan ont été libérés dans le cadre<br />

des négociations entre ce pays et le Haut Conseil<br />

pour la paix. Le président de cette instance,<br />

Salahuddin Rabbani, a déclaré le 17 novembre que<br />

les responsables talibans qui participeraient au<br />

processus de paix bénéficieraient de l’immunité<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

contre les poursuites, alors même que certains des<br />

talibans détenus étaient soupçonnés de crimes de<br />

guerre. Les femmes membres du Haut Conseil pour<br />

la paix étaient toujours tenues à l’écart des<br />

principales consultations de paix.<br />

Les États qui ont participé au sommet bisannuel de<br />

l’OTAN, en mai, ont souligné l’importance de la<br />

participation des femmes à la vie politique et aux<br />

processus de reconstruction, de paix et de<br />

réconciliation en Afghanistan, ainsi que la nécessité<br />

de respecter les dispositions institutionnelles<br />

protégeant leurs droits. Dans le même temps, des<br />

groupes de femmes ont exprimé leur préoccupation à<br />

propos de leur exclusion de fait des consultations<br />

nationales sur le transfert de la responsabilité de la<br />

sécurité aux forces afghanes. Des militantes ont<br />

condamné le « code de conduite » proposé le 2 mars<br />

par le président Karzaï, qui prévoyait que les femmes<br />

ne doivent pas voyager sans tuteur masculin ni se<br />

mélanger aux hommes dans le domaine de<br />

l’éducation ou du travail.<br />

Les donateurs internationaux réunis en juillet à<br />

Tokyo (Japon) se sont engagés à verser 16 milliards<br />

de dollars des États-Unis d’ici à 2015 au titre de l’aide<br />

civile à l’Afghanistan, et à poursuivre leur soutien au<br />

pays jusqu’en 2017. Les Nations unies ont toutefois<br />

signalé en décembre que l’aide humanitaire octroyée<br />

à l’Afghanistan avait diminué de près de 50 % par<br />

rapport à 2011, n’atteignant que 484 millions de<br />

dollars en 2012. Selon le Bureau de la sécurité des<br />

ONG en Afghanistan (ANSO), les menaces visant les<br />

ONG et les employés d’organisations humanitaires<br />

sont restées à un niveau similaire à celui de 2011.<br />

Cet organisme a recensé 111 attaques menées par<br />

des groupes armés et des forces de sécurité<br />

progouvernementales, et notamment des cas<br />

d’homicide, de blessures et d’enlèvement.<br />

En septembre, le Parlement a confirmé sans débat<br />

la désignation d’Assadullah Khalid à la tête de la<br />

Direction nationale de la sécurité (DNS, les services<br />

du renseignement), en dépit d’informations indiquant<br />

qu’il pourrait avoir été impliqué dans des actes de<br />

torture lorsqu’il occupait les fonctions de gouverneur<br />

des provinces de Ghazni et de Kandahar.<br />

La Commission indépendante des droits de<br />

l’homme en Afghanistan (AIHRC) manquait<br />

toujours de moyens pour mener ses activités depuis<br />

le renvoi controversé par le président Karzaï, en<br />

décembre 2011, de trois de ses membres. Un autre<br />

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