Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains. Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

21.10.2013 Views

P Évolutions législatives, constitutionnelles ou institutionnelles En septembre, le gouvernement a confirmé son intention d’élaborer un plan national d’action pour les droits humains, en réponse à une recommandation faite lors de l’Examen périodique universel [ONU] du pays en mai. En octobre, la nouvelle institution nationale de défense des droits humains a débuté ses activités. Réfugiés, demandeurs d’asile et migrants Les pouvoirs publics néerlandais continuaient de recourir de manière excessive au placement en détention des migrants, malgré l’introduction, à titre d’essai, de nouveaux systèmes visant à remplacer cette pratique pour certaines catégories de migrants et de demandeurs d’asile. Les conditions de vie dans les centres de détention pour migrants étaient très similaires aux conditions d’incarcération des délinquants condamnés. La transparence de la Commission de surveillance intégrale des retours (CITT), organisme chargé de contrôler les renvois forcés et figurant parmi les mécanismes nationaux de prévention créés en vertu du Protocole facultatif à la Convention contre la torture, demeurait limitée. Les rapports publiés chaque année par la CITT n’incluent pas de données spécifiques sur le recours à la force dans les procédures individuelles d’expulsion. En octobre, le nouveau gouvernement de coalition a proposé d’ériger en infraction pénale le séjour illégal sur le territoire. Cette initiative faisait craindre une aggravation de la marginalisation et de la vulnérabilité des migrants clandestins. Discrimination Le gouvernement de coalition a proposé en octobre d’adopter des mesures pour combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et de ratifier la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Toutefois, il a aussi proposé que soit partiellement interdit le port du voile intégral par les femmes dans les transports en commun ainsi que dans les hôpitaux, les écoles et les établissements publics. Une telle interdiction pourrait être contraire à la liberté d’expression et de religion des femmes qui choisissent d’exprimer leur identité ou leurs convictions par le port de la burqa ou du niqab. Les pratiques discriminatoires utilisées par les forces de l’ordre, y compris le profilage ethnique, demeuraient un motif de préoccupation. Justice internationale En avril, la Cour suprême néerlandaise a rendu son avis dans l’affaire concernant la responsabilité de la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) dans la mort de musulmans bosniens, tués au cours du génocide perpétré en 1995 à Srebrenica. Elle a estimé que les Nations unies bénéficiaient de l’immunité de poursuites devant les juridictions nationales. Les familles des victimes ont fait appel de cette décision devant la Cour européenne des droits de l’homme. Visites et documents d’Amnesty International 4 Europe. Choix et préjugés. La discrimination à l’égard des musulmans en Europe (EUR 01/001/2012). 4 Pays-Bas. Amnesty International engage les Pays-Bas à mettre en œuvre les recommandations relatives à la détention des migrants, à la discrimination et à l’élaboration d’un plan d’action national pour les droits humains. Le Conseil des droits de l’homme adopte les conclusions de l’Examen périodique universel sur les Pays-Bas (EUR 35/001/2012). PÉROU RÉPUBLIQUE DU PÉROU Chef de l’État et du gouvernement : Ollanta Humala Tasso Plusieurs manifestations contre des projets d’extraction minière ont donné lieu à des affrontements avec les forces de sécurité. Des manifestants ont été tués et des défenseurs des droits humains ont été détenus arbitrairement et maltraités. Les enquêtes sur les violations des droits humains commises lors du conflit armé interne (1980-2000) progressaient avec lenteur. L’absence de processus de consultation approprié des peuples indigènes demeurait un motif de préoccupation. 238 Amnesty International - Rapport 2013

Contexte Des manifestations massives ont été organisées au cours de l’année pour défendre les droits du travail et protester contre des projets d’industrie extractive. Des affrontements avec ce qui reste du groupe d’opposition armé Sentier lumineux ont fait au moins 30 morts parmi les forces de sécurité et de très nombreux blessés. Le chef du Sentier lumineux, Florindo Eleuterio Flores Hala (« camarade Artemio »), a été arrêté en février. Le Pérou a ratifié en septembre la Convention internationale contre les disparitions forcées. Cependant, à la fin de l’année, le pays n’avait toujours pas reconnu la compétence du Comité sur les disparitions forcées pour examiner les plaintes émanant de particuliers. En novembre, la situation des droits humains au Pérou a été évaluée dans le cadre de l’Examen périodique universel [ONU]. Le gouvernement a accepté la plupart des recommandations formulées, s’engageant notamment à : prévenir la torture et les mauvais traitements à l’encontre de personnes privées de liberté ; garantir justice et réparation aux victimes de violations des droits humains ; adopter un protocole national sur l’avortement et réexaminer la question de la dépénalisation de l’avortement en cas de viol ; veiller à ce que les peuples indigènes soient consultés sur les mesures susceptibles d’affecter leurs droits et leurs moyens de subsistance. Police et forces de sécurité Les forces de sécurité se seraient rendues coupables de placements en détention arbitraires, de torture et d’autres mauvais traitements et de recours excessifs à la force au cours de manifestations contre des projets d’industrie extractive. n Six personnes, dont une âgée de 17 ans, ont été abattues, semble-t-il par les forces de sécurité, lors d’affrontements qui ont eu lieu en mai dans la province d’Espinar (région du Cusco) et en juin dans la ville de Celendín (région de Cajamarca). n En septembre, Nemesio Poma Ascate a été tué par balles et de nombreuses personnes ont été blessées au cours d’une manifestation organisée à Huaraz (région d’Áncash). Nemesio Poma Ascate et d’autres membres de la communauté de Mareniyoc protestaient contre une entreprise minière qui n’a pas tenu son engagement d’approvisionner la communauté en eau potable. Amnesty International - Rapport 2013 Défenseurs des droits humains Des défenseurs des droits humains ont fait l’objet de menaces, d’arrestations arbitraires et de mauvais traitements. n En mai, Jaime Cesar Borda Pari et Romualdo Tito Pinto, membres de l’organisation de défense des droits humains Vicaria de Solidaridad de Sicuani, ainsi que le dirigeant communautaire Sergio Huamani ont été arrêtés à proximité d’une zone d’exploitation minière et accusés de transporter des munitions à bord de leur véhicule. Ils ont affirmé que les balles en question avaient été dissimulées par la police lors d’une fouille du véhicule à laquelle ils n’avaient pas assisté. Les trois hommes s’étaient rendus sur place en compagnie d’un procureur local pour évaluer la situation de personnes placées en détention à la suite de violents affrontements qui avaient éclaté lors de manifestations dans la région. Ils ont été remis en liberté sous caution au bout de deux jours, mais restaient sous le coup d’une information à la fin de l’année. n En juin, Amparo Abanto, militante des droits humains et avocate du Groupe de formation et d’intervention pour le développement durable (GRUFIDES, une ONG locale) et de la Coordination nationale des droits humains (CNDDHH, organisation qui chapeaute plusieurs associations de défense des droits humains), ainsi que Genoveva Gómez, membre du personnel du Bureau du médiateur péruvien, auraient été frappées par des policiers dans la région de Cajamarca. Amparo Abanto et Genoveva Gómez voulaient s’entretenir avec des personnes détenues à la suite de manifestations contre un projet d’exploitation minière. Les communautés locales craignaient que ce projet n’ait des conséquences sur leur droit à l’eau. À la fin de l’année, une enquête était en cours sur les mauvais traitements dont les deux femmes disaient avoir été victimes. n En juillet, des policiers ont arrêté et maltraité Marco Arana, lui aussi membre du GRUFIDES, alors qu’il manifestait contre le même projet d’exploitation minière. Remis en liberté conditionnelle le lendemain de son arrestation, Marco Arana a porté plainte pour mauvais traitements et torture. Sa plainte a été classée sans suite ; à la fin de l’année, le recours qu’il a formé contre cette décision n’avait pas été examiné et son procès pour trouble à l’ordre public et rébellion était en instance. Une enquête sur ses plaintes pour abus d’autorité était toujours en cours. 239 P

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Évolutions législatives, constitutionnelles<br />

ou institutionnelles<br />

En septembre, le gouvernement a confirmé son<br />

intention d’élaborer un plan national d’action pour les<br />

droits humains, en réponse à une recommandation<br />

faite lors de l’Examen périodique universel [ONU] du<br />

pays en mai.<br />

En octobre, la nouvelle institution nationale de<br />

défense des droits humains a débuté ses activités.<br />

Réfugiés, demandeurs d’asile et<br />

migrants<br />

Les pouvoirs publics néerlandais continuaient de<br />

recourir de manière excessive au placement en<br />

détention des migrants, malgré l’introduction, à titre<br />

d’essai, de nouveaux systèmes visant à remplacer<br />

cette pratique pour certaines catégories de migrants<br />

et de demandeurs d’asile. Les conditions de vie dans<br />

les centres de détention pour migrants étaient très<br />

similaires aux conditions d’incarcération des<br />

délinquants condamnés.<br />

La transparence de la Commission de surveillance<br />

intégrale des retours (CITT), organisme chargé de<br />

contrôler les renvois forcés et figurant parmi les<br />

mécanismes nationaux de prévention créés en vertu<br />

du Protocole facultatif à la Convention contre la<br />

torture, demeurait limitée. Les rapports publiés<br />

chaque année par la CITT n’incluent pas de données<br />

spécifiques sur le recours à la force dans les<br />

procédures individuelles d’expulsion.<br />

En octobre, le nouveau gouvernement de coalition<br />

a proposé d’ériger en infraction pénale le séjour illégal<br />

sur le territoire. Cette initiative faisait craindre une<br />

aggravation de la marginalisation et de la vulnérabilité<br />

des migrants clandestins.<br />

Discrimination<br />

Le gouvernement de coalition a proposé en octobre<br />

d’adopter des mesures pour combattre la<br />

discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et de<br />

ratifier la Convention relative aux droits des personnes<br />

handicapées.<br />

Toutefois, il a aussi proposé que soit<br />

partiellement interdit le port du voile intégral par les<br />

femmes dans les transports en commun ainsi que<br />

dans les hôpitaux, les écoles et les établissements<br />

publics. Une telle interdiction pourrait être<br />

contraire à la liberté d’expression et de religion des<br />

femmes qui choisissent d’exprimer leur identité ou<br />

leurs convictions par le port de la burqa ou du<br />

niqab.<br />

Les pratiques discriminatoires utilisées par les<br />

forces de l’ordre, y compris le profilage ethnique,<br />

demeuraient un motif de préoccupation.<br />

Justice internationale<br />

En avril, la Cour suprême néerlandaise a rendu son<br />

avis dans l’affaire concernant la responsabilité de la<br />

Force de protection des Nations unies (FORPRONU)<br />

dans la mort de musulmans bosniens, tués au cours<br />

du génocide perpétré en 1995 à Srebrenica. Elle a<br />

estimé que les Nations unies bénéficiaient de<br />

l’immunité de poursuites devant les juridictions<br />

nationales. Les familles des victimes ont fait appel de<br />

cette décision devant la Cour européenne des droits<br />

de l’homme.<br />

Visites et documents d’Amnesty<br />

<strong>International</strong><br />

4 Europe. Choix et préjugés. La discrimination à l’égard des musulmans<br />

en Europe (EUR 01/001/2012).<br />

4 Pays-Bas. Amnesty <strong>International</strong> engage les Pays-Bas à mettre en<br />

œuvre les recommandations relatives à la détention des migrants, à la<br />

discrimination et à l’élaboration d’un plan d’action national pour les droits<br />

humains. Le Conseil des droits de l’homme adopte les conclusions de<br />

l’Examen périodique universel sur les Pays-Bas (EUR 35/001/2012).<br />

PÉROU<br />

RÉPUBLIQUE DU PÉROU<br />

Chef de l’État et du gouvernement : Ollanta Humala Tasso<br />

Plusieurs manifestations contre des projets<br />

d’extraction minière ont donné lieu à des<br />

affrontements avec les forces de sécurité. Des<br />

manifestants ont été tués et des défenseurs des<br />

droits humains ont été détenus arbitrairement et<br />

maltraités. Les enquêtes sur les violations des<br />

droits humains commises lors du conflit armé<br />

interne (1980-2000) progressaient avec lenteur.<br />

L’absence de processus de consultation approprié<br />

des peuples indigènes demeurait un motif de<br />

préoccupation.<br />

238 Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong>

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