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Amnestiy International 2013

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.

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traduits en justice ou placés en détention. Deux<br />

défenseurs des droits humains ont bénéficié d’une<br />

libération anticipée pour raisons humanitaires, mais<br />

10 autres au moins étaient toujours emprisonnés à la<br />

fin de l’année, pour certains dans des conditions<br />

cruelles, inhumaines et dégradantes. La torture et<br />

d’autres mauvais traitements continuaient d’être<br />

utilisés pour extorquer des « aveux », en particulier<br />

contre les personnes soupçonnées d’être liées à des<br />

groupes religieux interdits.<br />

Liberté d’expression<br />

Les défenseurs des droits humains et les journalistes<br />

étaient toujours confrontés à des actes de<br />

harcèlement et à des pressions de la part des<br />

autorités. Ils faisaient l’objet d’une surveillance<br />

régulière de la part de membres des services de<br />

sécurité, en uniforme ou en civil. Il n’était pas rare<br />

que la police les convoque pour les interroger et<br />

certains ont été placés en résidence surveillée. Un<br />

certain nombre de personnes ont été empêchées de<br />

participer à des manifestations pacifiques ou de<br />

rencontrer des diplomates étrangers. Certaines se<br />

sont plaintes d’avoir été frappées par des agents de la<br />

force publique, ou agressées par des individus<br />

soupçonnés de travailler pour les services de sécurité,<br />

qui cherchaient ainsi à les dissuader de dénoncer les<br />

violations des droits humains ou de critiquer les<br />

pouvoirs publics.<br />

n Les prisonniers d’opinion et défenseurs des droits<br />

humains Alicher Karamatov et Khabiboulla Akpoulatov<br />

ont été libérés, respectivement en avril et en juillet,<br />

après avoir purgé des peines d’emprisonnement de<br />

près de six et sept ans. Ils avaient été condamnés à<br />

l’issue de procès inéquitables, l’un en 2005, l’autre en<br />

2006, pour « diffamation » et « extorsion de fonds ».<br />

n En mai, Goulchan Karaïeva, la directrice de la<br />

section de Kachka-Daria de l’Association des droits<br />

humains d’Ouzbékistan (OPCHU), une organisation<br />

indépendante, a été agressée par deux femmes dans<br />

un magasin de la ville de Karchi. Des graffitis ont par<br />

ailleurs été dessinés sur les murs de sa maison. Elle<br />

avait peu auparavant déclaré publiquement avoir<br />

refusé de servir d’indicatrice au Service de la sécurité<br />

nationale (SSN). Le 27 septembre, elle a été placée en<br />

garde à vue au commissariat proche de son domicile.<br />

Elle a été informée qu’elle faisait l’objet d’accusations<br />

de « diffamation » et d’« injure » de la part des deux<br />

femmes qui l’avaient agressée en mai. Elle encourait<br />

Amnesty <strong>International</strong> - Rapport <strong>2013</strong><br />

jusqu’à quatre années d’emprisonnement. Elle a<br />

toutefois bénéficié d’une mesure d’amnistie<br />

présidentielle le 13 décembre et les poursuites<br />

engagées contre elle ont été abandonnées. Plusieurs<br />

proches et collègues de Goulchan Karaïeva ont<br />

également été victimes d’actes de harcèlement,<br />

d’insultes et de violences. Ainsi, au mois de juillet, son<br />

frère et sa belle-sœur, ainsi que leur fille âgée de neuf<br />

ans, ont été frappés par deux de leurs voisins, qui les<br />

accusaient d’appartenir à la famille d’ennemis du<br />

peuple (les voisins faisaient référence à Goulchan<br />

Karaïeva et à son frère aîné, Toulkin Karaïev, réfugié en<br />

Suède). Le mois suivant, le couple a été convoqué au<br />

poste de police local, où il a été menacé de poursuites<br />

en raison à propos de cette même agression.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

La torture et le mauvais traitement des personnes en<br />

garde à vue ou incarcérées constituaient toujours une<br />

pratique habituelle de la part des agents des forces<br />

de sécurité et du personnel pénitentiaire. De<br />

nombreux cas de torture ou d’autres mauvais<br />

traitements ont été dénoncés pendant l’année.<br />

Beaucoup concernaient des hommes et des femmes<br />

soupçonnés ou déclarés coupables d’appartenance à<br />

des mouvements islamiques ou à des groupes ou<br />

partis islamistes, voire à d’autres organisations<br />

religieuses, frappés d’interdiction en Ouzbékistan.<br />

Comme les années précédentes, les autorités n’ont<br />

pas mené rapidement d’enquêtes approfondies et<br />

impartiales sur les informations qui faisaient état de<br />

tels actes, ni sur les plaintes déposées auprès des<br />

services du procureur général.<br />

n En février, 12 hommes d’affaires turcs ont été libérés<br />

de prison, aux termes d’une amnistie présidentielle<br />

décrétée en décembre 2011, et ont été expulsés vers la<br />

Turquie. Ils avaient été condamnés en 2011, en<br />

compagnie de 42 autres hommes d’affaires de<br />

nationalité turque, à des peines allant de deux à trois<br />

ans d’emprisonnement pour diverses infractions<br />

économiques, et notamment pour évasion fiscale. Un<br />

documentaire diffusé à la télévision d’État montrait<br />

plusieurs des condamnés en train d’« avouer » les<br />

crimes économiques qui leur étaient reprochés. Ces<br />

hommes étaient également accusés d’être liés au<br />

mouvement islamique interdit « Nurchilar ». L’un d’eux,<br />

Vahit Güneş, ancien directeur général du centre<br />

commercial Turkuaz de Tachkent, a entamé une<br />

procédure judiciaire contre les autorités ouzbèkes à<br />

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