Amnestiy International 2013
Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.
Amnesty International est un mouvement mondial regroupant plus de trois millions de sympathisants, membres et militants qui se mobilisent pour le respect et la protection des droits humains universellement reconnus. La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.
O défenseurs des droits humains de l’Afrique orientale et de la Corne de l’Afrique (EHAHRDP) pour transmettre des compétences en matière de surveillance des droits humains à des militants des droits des LGBTI du Kenya, du Rwanda, de Tanzanie et d’Ouganda. Le ministre de l’Intérieur a menacé d’annuler l’agrément de 38 ONG, qui selon lui faisaient la promotion de l’homosexualité. Justice internationale Caesar Acellam Otto, un chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), a été capturé en mai par les forces gouvernementales. Au cours du même mois, le ministre de l’Intérieur a abrogé une disposition de la Loi d’amnistie de 2010 qui avait accordé l’amnistie à des combattants de la LRA. Ce texte avait permis aux auteurs de crimes de droit international d’échapper aux poursuites, empêchant ainsi les victimes d’obtenir justice. Le gouvernement a ouvert une enquête sur le cas de Caesar Acellam Otto, mais aucune inculpation n’avait été prononcée contre lui à la fin de l’année. Il était maintenu en détention au secret. On ignorait si cet homme, ainsi que d’autres capturés par la suite, seraient effectivement déférés devant la Division des crimes internationaux de la Haute Cour. Les mandats d’arrêt décernés en 2005 par la Cour pénale internationale à l’encontre de Joseph Kony, chef de la LRA, et de trois autres commandants de ce mouvement demeuraient en vigueur. Les quatre hommes étaient toujours en fuite à la fin de l’année. Réfugiés et migrants La cessation de la protection internationale pour les réfugiés et demandeurs d’asile rwandais qui avaient fui leur pays avant 1998 a été repoussée à juin 2013. L’Ouganda, le Rwanda et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont tenu des discussions tripartites à propos de la mise en œuvre de la clause de cessation. En mars, la Cour constitutionnelle a examiné une requête en vue de déterminer si les réfugiés avaient le droit d’acquérir la nationalité ougandaise. L’audience a été ajournée à plusieurs reprises et la requête était toujours en instance à la fin de l’année, ce qui faisait craindre que les réfugiés rwandais ne souhaitant pas rentrer dans leur pays rencontrent des difficultés pour obtenir un autre statut, en particulier la nationalité. Plus de 40 000 Congolais se sont réfugiés en Ouganda à la suite de la recrudescence des combats entre l’armée congolaise et le groupe armé M23, et en raison de l’insécurité généralisée provoquée à partir d’avril par différents groupes armés dans la province du Nord-Kivu de la République démocratique du Congo (RDC). Torture et autres mauvais traitements La loi contre la torture entrée en vigueur en 2012 interdit la torture et l’érige en infraction pénale ; elle oblige les responsables de tels actes à rendre des comptes. Elle élargit la définition de la torture aux acteurs non étatiques et dispose que les informations obtenues sous la torture ne sont pas recevables dans le cadre d’une procédure pénale. Si elle est appliquée, cette loi permettra de lutter contre l’impunité, de faire en sorte que les victimes obtiennent justice et de réduire le nombre de cas de torture. Les policiers continuaient toutefois de recourir souvent à la torture et aux mauvais traitements. Bien que des enquêtes aient été diligentées par la Commission ougandaise des droits humains, aucune mesure n’a été prise pour obliger les agents de la force publique responsables de violations des droits humains à rendre compte de leurs actes, ni pour garantir aux victimes et à leur famille l’accès à un recours effectif. Peine de mort Les tribunaux civils et militaires ont, cette année encore, prononcé la peine de mort pour certaines infractions punies de ce châtiment. L’Ouganda n’a procédé à aucune exécution en 2012. OUZBÉKISTAN RÉPUBLIQUE D’OUZBÉKISTAN Chef de l’État : Islam Karimov Chef du gouvernement : Chavkat Mirziyoyev La liberté d’expression était battue en brèche, des défenseurs des droits humains et des journalistes ayant cette année encore été harcelés, agressés, 228 Amnesty International - Rapport 2013
traduits en justice ou placés en détention. Deux défenseurs des droits humains ont bénéficié d’une libération anticipée pour raisons humanitaires, mais 10 autres au moins étaient toujours emprisonnés à la fin de l’année, pour certains dans des conditions cruelles, inhumaines et dégradantes. La torture et d’autres mauvais traitements continuaient d’être utilisés pour extorquer des « aveux », en particulier contre les personnes soupçonnées d’être liées à des groupes religieux interdits. Liberté d’expression Les défenseurs des droits humains et les journalistes étaient toujours confrontés à des actes de harcèlement et à des pressions de la part des autorités. Ils faisaient l’objet d’une surveillance régulière de la part de membres des services de sécurité, en uniforme ou en civil. Il n’était pas rare que la police les convoque pour les interroger et certains ont été placés en résidence surveillée. Un certain nombre de personnes ont été empêchées de participer à des manifestations pacifiques ou de rencontrer des diplomates étrangers. Certaines se sont plaintes d’avoir été frappées par des agents de la force publique, ou agressées par des individus soupçonnés de travailler pour les services de sécurité, qui cherchaient ainsi à les dissuader de dénoncer les violations des droits humains ou de critiquer les pouvoirs publics. n Les prisonniers d’opinion et défenseurs des droits humains Alicher Karamatov et Khabiboulla Akpoulatov ont été libérés, respectivement en avril et en juillet, après avoir purgé des peines d’emprisonnement de près de six et sept ans. Ils avaient été condamnés à l’issue de procès inéquitables, l’un en 2005, l’autre en 2006, pour « diffamation » et « extorsion de fonds ». n En mai, Goulchan Karaïeva, la directrice de la section de Kachka-Daria de l’Association des droits humains d’Ouzbékistan (OPCHU), une organisation indépendante, a été agressée par deux femmes dans un magasin de la ville de Karchi. Des graffitis ont par ailleurs été dessinés sur les murs de sa maison. Elle avait peu auparavant déclaré publiquement avoir refusé de servir d’indicatrice au Service de la sécurité nationale (SSN). Le 27 septembre, elle a été placée en garde à vue au commissariat proche de son domicile. Elle a été informée qu’elle faisait l’objet d’accusations de « diffamation » et d’« injure » de la part des deux femmes qui l’avaient agressée en mai. Elle encourait Amnesty International - Rapport 2013 jusqu’à quatre années d’emprisonnement. Elle a toutefois bénéficié d’une mesure d’amnistie présidentielle le 13 décembre et les poursuites engagées contre elle ont été abandonnées. Plusieurs proches et collègues de Goulchan Karaïeva ont également été victimes d’actes de harcèlement, d’insultes et de violences. Ainsi, au mois de juillet, son frère et sa belle-sœur, ainsi que leur fille âgée de neuf ans, ont été frappés par deux de leurs voisins, qui les accusaient d’appartenir à la famille d’ennemis du peuple (les voisins faisaient référence à Goulchan Karaïeva et à son frère aîné, Toulkin Karaïev, réfugié en Suède). Le mois suivant, le couple a été convoqué au poste de police local, où il a été menacé de poursuites en raison à propos de cette même agression. Torture et autres mauvais traitements La torture et le mauvais traitement des personnes en garde à vue ou incarcérées constituaient toujours une pratique habituelle de la part des agents des forces de sécurité et du personnel pénitentiaire. De nombreux cas de torture ou d’autres mauvais traitements ont été dénoncés pendant l’année. Beaucoup concernaient des hommes et des femmes soupçonnés ou déclarés coupables d’appartenance à des mouvements islamiques ou à des groupes ou partis islamistes, voire à d’autres organisations religieuses, frappés d’interdiction en Ouzbékistan. Comme les années précédentes, les autorités n’ont pas mené rapidement d’enquêtes approfondies et impartiales sur les informations qui faisaient état de tels actes, ni sur les plaintes déposées auprès des services du procureur général. n En février, 12 hommes d’affaires turcs ont été libérés de prison, aux termes d’une amnistie présidentielle décrétée en décembre 2011, et ont été expulsés vers la Turquie. Ils avaient été condamnés en 2011, en compagnie de 42 autres hommes d’affaires de nationalité turque, à des peines allant de deux à trois ans d’emprisonnement pour diverses infractions économiques, et notamment pour évasion fiscale. Un documentaire diffusé à la télévision d’État montrait plusieurs des condamnés en train d’« avouer » les crimes économiques qui leur étaient reprochés. Ces hommes étaient également accusés d’être liés au mouvement islamique interdit « Nurchilar ». L’un d’eux, Vahit Güneş, ancien directeur général du centre commercial Turkuaz de Tachkent, a entamé une procédure judiciaire contre les autorités ouzbèkes à 229 O
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défenseurs des droits humains de l’Afrique orientale<br />
et de la Corne de l’Afrique (EHAHRDP) pour<br />
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droits des LGBTI du Kenya, du Rwanda, de Tanzanie<br />
et d’Ouganda. Le ministre de l’Intérieur a menacé<br />
d’annuler l’agrément de 38 ONG, qui selon lui<br />
faisaient la promotion de l’homosexualité.<br />
Justice internationale<br />
Caesar Acellam Otto, un chef de l’Armée de<br />
résistance du Seigneur (LRA), a été capturé en mai<br />
par les forces gouvernementales. Au cours du même<br />
mois, le ministre de l’Intérieur a abrogé une<br />
disposition de la Loi d’amnistie de 2010 qui avait<br />
accordé l’amnistie à des combattants de la LRA. Ce<br />
texte avait permis aux auteurs de crimes de droit<br />
international d’échapper aux poursuites, empêchant<br />
ainsi les victimes d’obtenir justice.<br />
Le gouvernement a ouvert une enquête sur le cas<br />
de Caesar Acellam Otto, mais aucune inculpation<br />
n’avait été prononcée contre lui à la fin de l’année. Il<br />
était maintenu en détention au secret. On ignorait si<br />
cet homme, ainsi que d’autres capturés par la suite,<br />
seraient effectivement déférés devant la Division des<br />
crimes internationaux de la Haute Cour.<br />
Les mandats d’arrêt décernés en 2005 par la Cour<br />
pénale internationale à l’encontre de Joseph Kony,<br />
chef de la LRA, et de trois autres commandants de ce<br />
mouvement demeuraient en vigueur. Les quatre<br />
hommes étaient toujours en fuite à la fin de l’année.<br />
Réfugiés et migrants<br />
La cessation de la protection internationale pour les<br />
réfugiés et demandeurs d’asile rwandais qui avaient<br />
fui leur pays avant 1998 a été repoussée à juin <strong>2013</strong>.<br />
L’Ouganda, le Rwanda et le Haut-Commissariat des<br />
Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont tenu des<br />
discussions tripartites à propos de la mise en œuvre<br />
de la clause de cessation.<br />
En mars, la Cour constitutionnelle a examiné une<br />
requête en vue de déterminer si les réfugiés avaient<br />
le droit d’acquérir la nationalité ougandaise.<br />
L’audience a été ajournée à plusieurs reprises et la<br />
requête était toujours en instance à la fin de l’année,<br />
ce qui faisait craindre que les réfugiés rwandais ne<br />
souhaitant pas rentrer dans leur pays rencontrent<br />
des difficultés pour obtenir un autre statut, en<br />
particulier la nationalité.<br />
Plus de 40 000 Congolais se sont réfugiés en<br />
Ouganda à la suite de la recrudescence des combats<br />
entre l’armée congolaise et le groupe armé M23, et<br />
en raison de l’insécurité généralisée provoquée à<br />
partir d’avril par différents groupes armés dans la<br />
province du Nord-Kivu de la République<br />
démocratique du Congo (RDC).<br />
Torture et autres mauvais traitements<br />
La loi contre la torture entrée en vigueur en 2012<br />
interdit la torture et l’érige en infraction pénale ; elle<br />
oblige les responsables de tels actes à rendre des<br />
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acteurs non étatiques et dispose que les informations<br />
obtenues sous la torture ne sont pas recevables dans<br />
le cadre d’une procédure pénale. Si elle est<br />
appliquée, cette loi permettra de lutter contre<br />
l’impunité, de faire en sorte que les victimes<br />
obtiennent justice et de réduire le nombre de cas de<br />
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Les policiers continuaient toutefois de recourir<br />
souvent à la torture et aux mauvais traitements. Bien<br />
que des enquêtes aient été diligentées par la<br />
Commission ougandaise des droits humains, aucune<br />
mesure n’a été prise pour obliger les agents de la<br />
force publique responsables de violations des droits<br />
humains à rendre compte de leurs actes, ni pour<br />
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recours effectif.<br />
Peine de mort<br />
Les tribunaux civils et militaires ont, cette année<br />
encore, prononcé la peine de mort pour certaines<br />
infractions punies de ce châtiment. L’Ouganda n’a<br />
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OUZBÉKISTAN<br />
RÉPUBLIQUE D’OUZBÉKISTAN<br />
Chef de l’État : Islam Karimov<br />
Chef du gouvernement : Chavkat Mirziyoyev<br />
La liberté d’expression était battue en brèche, des<br />
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